L'Adieu aux armes de Ernest Hemingway
(A Farewell to Arms)
Catégorie(s) : Littérature => Anglophone , Littérature => Romans historiques
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La guerre et l'amour
C'est un plaisir particulier que de relire un beau livre 50 ans après ! On retrouve bien des souvenirs de la première lecture et beaucoup de sensations d'autrefois, souvent restées intactes. Ici, en reprenant l'Adieu aux Armes, je suis retombé sous le charme d'un tout grand roman !
L'histoire est écrite à la première personne et le narrateur est un Américain, engagé dans l'armée italienne de 14/18, alors en guerre contre l'Autriche, et qui subit la défaite. A cette époque l'esprit de la révolution prolétarienne sévit dans toute l'Europe et les soldats italiens descendent froidement leurs officiers, rendus responsables de la débâcle. Or le narrateur est un officier.. .. Mais avant de partir au front, il était tombé amoureux d'une infirmière anglaise, engagée bénévole au service de l'armée ; et cette amourette deviendra une des plus belles histoires d'amour de toute la littérature du XXème siècle.
Je suis retombé sur un passage qui, il y a 50 ans, m'avait ému et j'ai ressenti aujourd'hui la même émotion : quand après avoir échappé à la mort, le soldat retrouve son amoureuse, il passe la nuit avec elle dans un hôtel, et il nous dit ceci :
- "Je m'étais souvent senti seul avec d'autres femmes, mais à nous deux, nous ne nous sentions jamais seul. Et maintenant que nous étions ensemble, nous n'avions plus peur !"
A cette époque, la mode n'était pas à ces descriptions détaillées de scènes de lit ni aux récits interminables d'exploits sexuels en tous genres. Et il me semble que ces mots : "ensemble nous ne nous sentions jamais seul et ensemble nous n'avions plus peur" ont une charge d'érotisme bien plus belle et bien plus forte que trente-six descriptions plus ou moins voyeuristes. Peut-être que sortis de leur contexte ils ont perdu de leur pouvoir d'évocation, mais amenés comme ils le sont dans le roman, ils expriment avec force un amour absolu et merveilleusement partagé.
Hemingway a écrit ce livre dans les années trente ; il devait avoir à peine 20 ans et c'était un de ses tous premiers romans. L'écriture en est volontairement très simple. Ici pas de grandes descriptions, juste ce qu'il faut pour cadrer le récit ; pas de grands élans romantiques, pas de grandes envolées lyriques. Beaucoup de dialogues restitués presque mot à mot, font progresser l'action à la manière, parfois, d'un compte rendu. C'était probablement une écriture très moderne pour l'époque et qui n'a pris aucun pli. L'Adieu aux Armes est aujourd'hui considéré comme un classique. Il raconte une aventure pleine de guerre et d'amour avec des accents de vérité et de sincérité qui en font la grandeur.
C'est un livre à lire et à relire. Et, si je peux me permettre, n'attendez pas 50 ans !
Les éditions
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L'Adieu aux armes de Ernest Hemingway
de Hemingway, Ernest
Gallimard / Du Monde Entier
ISBN : 9782070231638 ; 47,00 € ; 16/10/1931 ; 320 p. ; Belle reliure -
L'Adieu aux armes [Texte imprimé] Ernest Hemingway trad. de l'anglais par Maurice-E. [Edgard] Coindreau
de Hemingway, Ernest Coindreau, Maurice Edgar (Traducteur)
Gallimard / Collection Folio
ISBN : 9782070360277 ; 5,87 € ; 08/02/1972 ; 315 p. ; Poche
Les livres liés
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Les critiques éclairs (14)
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L'adieu à Hemingway
Critique de Ndeprez (, Inscrit le 22 décembre 2011, 48 ans) - 28 février 2015
Je m'y suis ennuyé et pas du tout aimé les personnages.
Impossible de ressentir la moindre sympathie pour le narrateur , que je trouve particulièrement égoïste , manquant à ses devoirs de soldat , et donneur de leçons.
Que dire du personnage de l'infirmière anglaise ? J'espère qu'elle était jolie car ses discussions manquaient particulièrement de saveur.
Je dois être passé totalement à côté de l'Adieu aux armes !
Des hommes et la guerre
Critique de Pucksimberg (Toulon, Inscrit le 14 août 2011, 44 ans) - 1 juillet 2013
De nombreux lecteurs et universitaires préfèrent les nouvelles d'Hemingway, pour ma part je préfère ses romans sans aucune hésitation. Ce roman permet une immersion dans la première guerre mondiale. Les dialogues, assez longs et simples, permettent d'imaginer cette atmosphère. Dans ces discussions, il est parfois question de sujets banals, de guerre, d'amour plus rarement, mais surtout de l'homme avec ses qualités et ses défauts. Cette langue épurée reflète bien la réalité qui est peinte.
Le fait que cette histoire soit liée aux expériences de l'auteur rend ce roman d'autant plus intéressant. L'histoire d'amour en elle-même n'est pas peut-être l'élément le plus palpitant du roman. Ce texte semble déjà détenir en lui les thèmes chers à l'auteur. De nombreuses nouvelles de l'auteur sont fortement inspirées de ce roman. Son style journalistique apparaît déjà nettement.
L'adieu aux armes
Critique de Ravachol (, Inscrit le 24 octobre 2010, 41 ans) - 29 juillet 2012
Henry camoufle sa peur derrière une placidité virile. On ne peut vraiment parler d'engagement de la part de l'engagé volontaire. Il revêt plus les traits d'un Bardamu que d'un Garcia Lorca. Henry se laisse porter par son engagement concret mais sa vie change et prend un sens à partir de sa rencontre avec Catherine.
Il n'y a pas un réel fond dans "L'adieu aux Armes", on pourrait plutôt parle d’événementiel réaliste. On est littéralement pris par cette course à bout de souffle, cette quête du calme, cet amour qui nous laisse un brin de répit.
Un très bon livre.
Epatant!
Critique de Elko (Niort, Inscrit le 23 mars 2010, 48 ans) - 18 mars 2012
L'adieu aux armes
Critique de Exarkun1979 (Montréal, Inscrit le 8 septembre 2008, 45 ans) - 12 décembre 2011
Simple et bien fait
Critique de Rafiki (Paris, Inscrit le 29 novembre 2011, 33 ans) - 4 décembre 2011
Son style concernant les relations amoureuses est quand à lui plus critiquable, parfois vide mais après tout n'est-ce pas la dure réalité ? La plupart des conversations sont tout de même extrêmement succinctes et superficielles, et dans ce cas Hemingway n'a peut-être pas vu l'utilité d'étoffer ses conversations, de leur donner un ton romantique qui ne reflèterait pas sa conception des relations amoureuses. Restent par ailleurs les phrases à coup de "je suis ta petite bonne femme" qui me laissent quelque peu perplexe et dont je n'arrive pas à tirer une quelconque utilité au roman.
Guerre et amour
Critique de Poignant (Poitiers, Inscrit le 2 août 2010, 58 ans) - 23 avril 2011
Gravement blessé aux jambes lors d’un bombardement, Fréderic se retrouve en convalescence dans l’hôpital de Catherine. Leur liaison devient de l’amour. Bientôt, Catherine est enceinte…
« L’adieu aux armes », deuxième grand roman d’un Hemingway encore jeune après « Le soleil se lève aussi », date de 1932.
Le premier tiers est l’histoire un peu mièvre d’une amourette de guerre. Ce n’est qu’au retour de Fréderic sur le front que le roman prend réellement son envol. La guerre y est alors présentée sous son angle le plus sombre (dépression, alcoolisme…). La retraite des armées italiennes après le désastre de Caporetto est décrite d’une façon magistrale, anticipant ce qui arrivera à la France en 1940.
Devenue la fuite éperdue d’un homme puis d’un couple devant la noirceur du destin, le gentil roman à l’eau de rose se termine en mélodrame.
Décevant dans sa première partie, sublime dans la seconde, moyen dans la troisième, « L’adieu aux armes » est le roman type de la « génération perdue », jeunes anglo-saxons gâtés par la fortune et brusquement confrontés aux horreurs et désenchantements de la guerre, de la vie.
La traduction est désuète et ne fait qu’alourdir les moins bons passages. Bref, tout cela a quand même mal vieilli.
A lire surtout si l’on est fan d’Hemingway.
Le sommet de l'auteur
Critique de Bookivore (MENUCOURT, Inscrit le 25 juin 2006, 42 ans) - 17 octobre 2010
Triste ? non, chiant comme la pluie !
Critique de Lejak (Metz, Inscrit le 24 septembre 2007, 50 ans) - 13 mars 2010
Que cette lecture m'a été pénible ... je résume à ma façon l'histoire :
un bobo américain part à l'aventure pour fuir sa richissime famille et s'engage avec les Italiens dans la guerre de 14. L'aventure tourne court puisqu'à sa première montée au front, mais à l'arrière (!), le jeune américain se prend un obus et finit à l'hôpital. Il tombe amoureux d'une infirmière et passe son temps à flirter et à picoler. Une fois guéri, il retourne au front et se retrouve coincé dans une colonne de soldats en retraite, qu'il abandonne. Du coup, on l'accuse de déserter et il fuit à travers la campagne italienne pour ne pas être exécuté. Il s'échappe alors avec sa belle, qui est enceinte, pour la Suisse ... je ne raconterai pas la fin par respect pour le téméraire qui s'y laisserait tenter, même si ça ne vaut pas le coup.
Pour tenter de décourager notre téméraire, voici un petit extrait :
- qu'est-ce que tu as Catherine ?
- rien, absolument rien
- si, tu as quelque chose
- non, rien ... rien, bien vrai
- je sais bien que si. dis moi, ma chérie, tu peux bien me dire, voyons
- ce n'est rien
dis-moi
- non, je ne veux pas. [...]
- non je ne me tourmenterai pas
- bien vrai ? [...]
- pas du tout, ça ne me tourmentera pas
- je ne veux pas te le dire
si, dis moi
- il faut ?
- oui
- ...
Bla bla et ça continue comme ça, et cela se reproduit à de nombreuses reprises. On se croirait dans "le miel et les abeilles" mais en version longue ...
bref, je vais m'arrêter là. Etant le seul à ne pas avoir apprécié ce "chef d'oeuvre" nous dirons donc que c'est moi qui n'ai probablement rien compris à cause de mon "coeur de pierre" ... :)
Vraiment très bien
Critique de PA57 (, Inscrite le 25 octobre 2006, 41 ans) - 19 novembre 2008
Chef d'oeuvre
Critique de Wakayoda (, Inscrite le 12 septembre 2007, 44 ans) - 30 septembre 2007
Fred, le personnage principal, devient au fur et à mesure de l’histoire très épris de Catherine. C’est un joli roman où les dialogues sont simples mais d’une grande profondeur. On s’aperçoit de l’immensité et de l’importance de l’ouvrage après avoir lu la fin. Cette fin tragique laisse un sentiment de peine intérieur immense et nous laisse réfléchir sur le bonheur dans la vie. La grande force de ce roman est dans la réflexion et les sentiments qui surgissent après sa lecture. Je trouve que ce livre est un chef d’œuvre. On ne peut expliquer l’histoire il vaut mieux que chacun la découvre seul.
L'amour, toujours
Critique de Sahkti (Genève, Inscrite le 17 avril 2004, 50 ans) - 4 janvier 2007
Oui, évidemment, dit comme ça, ça pourrait presque passer pour le résumé d'un mauvais feuilleton ou d'un roman Harlequin, et ce serait bien dommage parce que "L'adieu aux armes", c'est tout sauf cela!
Un livre riche et puissant dans lequel Hemingway exploite tout son talent pour faire de choses banales des symboles forts de l'existence. Que ce soit à travers la boucherie de la guerre, son absurdité, ou à travers une passion amoureuse plus forte que tout, Hemingway donne beaucoup de profondeur aux faits et aux êtres. Sans doute parce que son héros lui ressemble beaucoup et que de nombreux faits présents dans le roman ont été vécus, de manière assez identique, par l'écrivain lui-même. On peut ainsi esquisser des rapprochements entre Catherine Barkley et Agnès von Kurowsky, entre le Greppi du livre et le comte du même nom auquel Hemingway rendit visite près du lac de Côme, entre l'amour de la boisson et la jaunisse de Hemingway et certains passages du livre... Les exemple sont nombreux et ces ressemblances sonnent très justes dans le ton, parce qu'elles ont été vécues et ressenties du début à la fin. De quoi faire toute la différence entre des idées simples et leur traitement par Hemingway.
Parallèlement, et ça peut paraître paradoxal, je reproche certaines longueurs à l'ouvrage et si j'avais dû donner directement après l'avoir refermé une première impression, je crains quelque chose comme "Oui, bon et alors, c'est une histoire de guerre et d'amour comme tant d'autres, rien d'exceptionnel dans ces lignes...".
Après digestion (quel vilain mot!) de l'ensemble, les impressions mûrissent et j'oublie volontiers la banalité de certains dialogues ou les descriptions minutieuses dénués de toute poésie et romantisme pour ne garder que la force du symbolisme qui s'en dégage sur l'amour et la guerre, sur la force du premier et la bêtise de la seconde, même si, oui, présenté comme cela, tout ça paraît encore assez banal.
Sans doute un livre à lire, relire, réfléchir, laisser vivre puis reprendre, en délaissant la forme au profit du fond.
l'amour et la guerre
Critique de Idir (, Inscrit le 7 octobre 2006, 41 ans) - 9 octobre 2006
Un superbe livre !
Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 19 septembre 2005
A l'époque de son engagement dans la croix-rouge avec l'idée d'aller au front, Hemingway n'a même pas l'âge de s'engager à l'armée et il n'a donc pas vingt ans. Par contre, les multiples blessures qu'il conservera de cette guerre resteront là pour lui rappeler cette époque, ses bons et ses mauvais moments.
Quand il rentrera aux Etats-Unis, il sera toujours convaincu qu'il épousera son infirmière mais un jour il recevra un courrier par lequel elle lui annonce son mariage avec un autre homme.
Un très beau roman et j'adore le style précis, clair, sans effets de manches d'Hemingway. Un grand livre, un très grand écrivain.
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