L'Adieu aux armes
de Ernest Hemingway

critiqué par Saint Jean-Baptiste, le 15 septembre 2005
(Ottignies - 88 ans)


La note:  étoiles
La guerre et l'amour
C'est un plaisir particulier que de relire un beau livre 50 ans après ! On retrouve bien des souvenirs de la première lecture et beaucoup de sensations d'autrefois, souvent restées intactes. Ici, en reprenant l'Adieu aux Armes, je suis retombé sous le charme d'un tout grand roman !
L'histoire est écrite à la première personne et le narrateur est un Américain, engagé dans l'armée italienne de 14/18, alors en guerre contre l'Autriche, et qui subit la défaite. A cette époque l'esprit de la révolution prolétarienne sévit dans toute l'Europe et les soldats italiens descendent froidement leurs officiers, rendus responsables de la débâcle. Or le narrateur est un officier.. .. Mais avant de partir au front, il était tombé amoureux d'une infirmière anglaise, engagée bénévole au service de l'armée ; et cette amourette deviendra une des plus belles histoires d'amour de toute la littérature du XXème siècle.
Je suis retombé sur un passage qui, il y a 50 ans, m'avait ému et j'ai ressenti aujourd'hui la même émotion : quand après avoir échappé à la mort, le soldat retrouve son amoureuse, il passe la nuit avec elle dans un hôtel, et il nous dit ceci :
- "Je m'étais souvent senti seul avec d'autres femmes, mais à nous deux, nous ne nous sentions jamais seul. Et maintenant que nous étions ensemble, nous n'avions plus peur !"
A cette époque, la mode n'était pas à ces descriptions détaillées de scènes de lit ni aux récits interminables d'exploits sexuels en tous genres. Et il me semble que ces mots : "ensemble nous ne nous sentions jamais seul et ensemble nous n'avions plus peur" ont une charge d'érotisme bien plus belle et bien plus forte que trente-six descriptions plus ou moins voyeuristes. Peut-être que sortis de leur contexte ils ont perdu de leur pouvoir d'évocation, mais amenés comme ils le sont dans le roman, ils expriment avec force un amour absolu et merveilleusement partagé.
Hemingway a écrit ce livre dans les années trente ; il devait avoir à peine 20 ans et c'était un de ses tous premiers romans. L'écriture en est volontairement très simple. Ici pas de grandes descriptions, juste ce qu'il faut pour cadrer le récit ; pas de grands élans romantiques, pas de grandes envolées lyriques. Beaucoup de dialogues restitués presque mot à mot, font progresser l'action à la manière, parfois, d'un compte rendu. C'était probablement une écriture très moderne pour l'époque et qui n'a pris aucun pli. L'Adieu aux Armes est aujourd'hui considéré comme un classique. Il raconte une aventure pleine de guerre et d'amour avec des accents de vérité et de sincérité qui en font la grandeur.

C'est un livre à lire et à relire. Et, si je peux me permettre, n'attendez pas 50 ans !
L'adieu à Hemingway 5 étoiles

Faire la critique d'un texte d'un auteur considéré comme brillant n'est pas facile... surtout lorsqu'on n'a pas du tout aimé.
Je m'y suis ennuyé et pas du tout aimé les personnages.
Impossible de ressentir la moindre sympathie pour le narrateur , que je trouve particulièrement égoïste , manquant à ses devoirs de soldat , et donneur de leçons.
Que dire du personnage de l'infirmière anglaise ? J'espère qu'elle était jolie car ses discussions manquaient particulièrement de saveur.

Je dois être passé totalement à côté de l'Adieu aux armes !

Ndeprez - - 48 ans - 28 février 2015


Des hommes et la guerre 8 étoiles

Je ne reviens pas sur le résumé, Saint Jean-Baptiste l'a déjà très bien fait.

De nombreux lecteurs et universitaires préfèrent les nouvelles d'Hemingway, pour ma part je préfère ses romans sans aucune hésitation. Ce roman permet une immersion dans la première guerre mondiale. Les dialogues, assez longs et simples, permettent d'imaginer cette atmosphère. Dans ces discussions, il est parfois question de sujets banals, de guerre, d'amour plus rarement, mais surtout de l'homme avec ses qualités et ses défauts. Cette langue épurée reflète bien la réalité qui est peinte.

Le fait que cette histoire soit liée aux expériences de l'auteur rend ce roman d'autant plus intéressant. L'histoire d'amour en elle-même n'est pas peut-être l'élément le plus palpitant du roman. Ce texte semble déjà détenir en lui les thèmes chers à l'auteur. De nombreuses nouvelles de l'auteur sont fortement inspirées de ce roman. Son style journalistique apparaît déjà nettement.

Pucksimberg - Toulon - 44 ans - 1 juillet 2013


L'adieu aux armes 8 étoiles

Ce qui est réussi dans "l'Adieu aux armes" ce sont ces deux extrêmes qui ne font qu'un. D'un côté il y a cette guerre, atroce, tenace et imprévisible. Et de l'autre il y a l'Amour, doux, fusionnel et sûr.

Henry camoufle sa peur derrière une placidité virile. On ne peut vraiment parler d'engagement de la part de l'engagé volontaire. Il revêt plus les traits d'un Bardamu que d'un Garcia Lorca. Henry se laisse porter par son engagement concret mais sa vie change et prend un sens à partir de sa rencontre avec Catherine.

Il n'y a pas un réel fond dans "L'adieu aux Armes", on pourrait plutôt parle d’événementiel réaliste. On est littéralement pris par cette course à bout de souffle, cette quête du calme, cet amour qui nous laisse un brin de répit.

Un très bon livre.

Ravachol - - 41 ans - 29 juillet 2012


Epatant! 8 étoiles

Une belle histoire d'amour plongée dans l'absurdité de la guerre. Une destinée fragile qui semble pouvoir basculer à tout moment. Une écriture à la fois moderne et surannée, très début vingtième finalement. Un beau voyage dans le temps et l'Histoire. Épatamment réussi!

Elko - Niort - 48 ans - 18 mars 2012


L'adieu aux armes 7 étoiles

Ce livre est vraiment long avant de vraiment démarrer. La première moitié est longue et on ne sait pas vraiment où s'en va l'histoire. L'histoire débute vraiment lors de la débandade italienne. C'est à partir de ce moment que j'ai trouvé Henry vraiment intéressant. Tout le reste n'est qu'une question de survie. Ce livre, c'est aussi une belle histoire d'amour. J'ai préféré Pour Qui Sonne Le Glas à ce livre dans le style de roman de guerre.

Exarkun1979 - Montréal - 45 ans - 12 décembre 2011


Simple et bien fait 8 étoiles

Avec une écriture toute simple, sans fioriture et artifices, Hemingway arrive à nous emporter là où il le souhaite. En Suisse ou en Italie, au front comme à l'arrière son écriture fait mouche. Mention spéciale à la troisième partie du roman consacrée à la guerre dans le Nord-Est de l'Italie que j'ai trouvée particulièrement réussie. J'ai trouvé l'écriture d'Hemingway très efficace dans les parties concernant l'armée. Cette économie de mots qui lui est propre fonctionne à merveille pour faire preuve d'une certaine objectivité, d'une neutralité vis à vis du sujet guerrier, décrivant au mieux l'épreuve que traversent le corps et l'esprit des soldats.
Son style concernant les relations amoureuses est quand à lui plus critiquable, parfois vide mais après tout n'est-ce pas la dure réalité ? La plupart des conversations sont tout de même extrêmement succinctes et superficielles, et dans ce cas Hemingway n'a peut-être pas vu l'utilité d'étoffer ses conversations, de leur donner un ton romantique qui ne reflèterait pas sa conception des relations amoureuses. Restent par ailleurs les phrases à coup de "je suis ta petite bonne femme" qui me laissent quelque peu perplexe et dont je n'arrive pas à tirer une quelconque utilité au roman.

Rafiki - Paris - 33 ans - 4 décembre 2011


Guerre et amour 7 étoiles

Fréderic Henry, jeune officier américain issu d’une famille fortunée, s’est engagé dans le corps médical de l’armée italienne pendant la première guerre mondiale. Affecté aux ambulances, il va faire la connaissance de Catherine Barkley, une infirmière anglaise.
Gravement blessé aux jambes lors d’un bombardement, Fréderic se retrouve en convalescence dans l’hôpital de Catherine. Leur liaison devient de l’amour. Bientôt, Catherine est enceinte…
« L’adieu aux armes », deuxième grand roman d’un Hemingway encore jeune après « Le soleil se lève aussi », date de 1932.
Le premier tiers est l’histoire un peu mièvre d’une amourette de guerre. Ce n’est qu’au retour de Fréderic sur le front que le roman prend réellement son envol. La guerre y est alors présentée sous son angle le plus sombre (dépression, alcoolisme…). La retraite des armées italiennes après le désastre de Caporetto est décrite d’une façon magistrale, anticipant ce qui arrivera à la France en 1940.
Devenue la fuite éperdue d’un homme puis d’un couple devant la noirceur du destin, le gentil roman à l’eau de rose se termine en mélodrame.
Décevant dans sa première partie, sublime dans la seconde, moyen dans la troisième, « L’adieu aux armes » est le roman type de la « génération perdue », jeunes anglo-saxons gâtés par la fortune et brusquement confrontés aux horreurs et désenchantements de la guerre, de la vie.
La traduction est désuète et ne fait qu’alourdir les moins bons passages. Bref, tout cela a quand même mal vieilli.
A lire surtout si l’on est fan d’Hemingway.

Poignant - Poitiers - 58 ans - 23 avril 2011


Le sommet de l'auteur 10 étoiles

Pas un grand connaisseur en Hemingway, mais de ceux que j'ai lus de lui ("Pour qui sonne le glas", "Les neiges du Kilimandjaro", "Le vieil homme et la mer" et celui-là), c'est de loin mon préféré. Un roman épatant sur la guerre, à lire à tout prix !

Bookivore - MENUCOURT - 42 ans - 17 octobre 2010


Triste ? non, chiant comme la pluie ! 1 étoiles

Je suis désolé de descendre cette si bonne moyenne mais vraiment, là, je ne comprends pas ... une fois de plus, je me suis laissé berner et me suis persuadé qu'à la toute fin du livre je me dirais, finalement, ça valait le coup ... et bien ... non ; et pire que ça !

Que cette lecture m'a été pénible ... je résume à ma façon l'histoire :
un bobo américain part à l'aventure pour fuir sa richissime famille et s'engage avec les Italiens dans la guerre de 14. L'aventure tourne court puisqu'à sa première montée au front, mais à l'arrière (!), le jeune américain se prend un obus et finit à l'hôpital. Il tombe amoureux d'une infirmière et passe son temps à flirter et à picoler. Une fois guéri, il retourne au front et se retrouve coincé dans une colonne de soldats en retraite, qu'il abandonne. Du coup, on l'accuse de déserter et il fuit à travers la campagne italienne pour ne pas être exécuté. Il s'échappe alors avec sa belle, qui est enceinte, pour la Suisse ... je ne raconterai pas la fin par respect pour le téméraire qui s'y laisserait tenter, même si ça ne vaut pas le coup.

Pour tenter de décourager notre téméraire, voici un petit extrait :
- qu'est-ce que tu as Catherine ?
- rien, absolument rien
- si, tu as quelque chose
- non, rien ... rien, bien vrai
- je sais bien que si. dis moi, ma chérie, tu peux bien me dire, voyons
- ce n'est rien
dis-moi
- non, je ne veux pas. [...]
- non je ne me tourmenterai pas
- bien vrai ? [...]
- pas du tout, ça ne me tourmentera pas
- je ne veux pas te le dire
si, dis moi
- il faut ?
- oui
- ...

Bla bla et ça continue comme ça, et cela se reproduit à de nombreuses reprises. On se croirait dans "le miel et les abeilles" mais en version longue ...

bref, je vais m'arrêter là. Etant le seul à ne pas avoir apprécié ce "chef d'oeuvre" nous dirons donc que c'est moi qui n'ai probablement rien compris à cause de mon "coeur de pierre" ... :)

Lejak - Metz - 49 ans - 13 mars 2010


Vraiment très bien 8 étoiles

Rien à ajouter aux critiques des autres lecteurs, si ce n'est que je suis entièrement d'accord avec eux. Ce roman montre vraiment tout le génie de Hemingway.

PA57 - - 41 ans - 19 novembre 2008


Chef d'oeuvre 10 étoiles

L’histoire se déroule en temps de guerre mais celle-ci n’est jamais peinte comme abominable, on ne perçoit à aucun moment des atrocités tout simplement car Hemingway a écrit à travers cet évènement une histoire d’amour.
Fred, le personnage principal, devient au fur et à mesure de l’histoire très épris de Catherine. C’est un joli roman où les dialogues sont simples mais d’une grande profondeur. On s’aperçoit de l’immensité et de l’importance de l’ouvrage après avoir lu la fin. Cette fin tragique laisse un sentiment de peine intérieur immense et nous laisse réfléchir sur le bonheur dans la vie. La grande force de ce roman est dans la réflexion et les sentiments qui surgissent après sa lecture. Je trouve que ce livre est un chef d’œuvre. On ne peut expliquer l’histoire il vaut mieux que chacun la découvre seul.

Wakayoda - - 44 ans - 30 septembre 2007


L'amour, toujours 6 étoiles

Il y a un homme, entré de plein fouet dans la première guerre mondiale. Le choc est rude. Il y a une blessure. Un hôpital. Une infirmière. une histoire d'amour. Des déceptions et des espoirs. Une fuite et une renaissance. Il y a tout ça et tant d'autres choses.
Oui, évidemment, dit comme ça, ça pourrait presque passer pour le résumé d'un mauvais feuilleton ou d'un roman Harlequin, et ce serait bien dommage parce que "L'adieu aux armes", c'est tout sauf cela!
Un livre riche et puissant dans lequel Hemingway exploite tout son talent pour faire de choses banales des symboles forts de l'existence. Que ce soit à travers la boucherie de la guerre, son absurdité, ou à travers une passion amoureuse plus forte que tout, Hemingway donne beaucoup de profondeur aux faits et aux êtres. Sans doute parce que son héros lui ressemble beaucoup et que de nombreux faits présents dans le roman ont été vécus, de manière assez identique, par l'écrivain lui-même. On peut ainsi esquisser des rapprochements entre Catherine Barkley et Agnès von Kurowsky, entre le Greppi du livre et le comte du même nom auquel Hemingway rendit visite près du lac de Côme, entre l'amour de la boisson et la jaunisse de Hemingway et certains passages du livre... Les exemple sont nombreux et ces ressemblances sonnent très justes dans le ton, parce qu'elles ont été vécues et ressenties du début à la fin. De quoi faire toute la différence entre des idées simples et leur traitement par Hemingway.

Parallèlement, et ça peut paraître paradoxal, je reproche certaines longueurs à l'ouvrage et si j'avais dû donner directement après l'avoir refermé une première impression, je crains quelque chose comme "Oui, bon et alors, c'est une histoire de guerre et d'amour comme tant d'autres, rien d'exceptionnel dans ces lignes...".
Après digestion (quel vilain mot!) de l'ensemble, les impressions mûrissent et j'oublie volontiers la banalité de certains dialogues ou les descriptions minutieuses dénués de toute poésie et romantisme pour ne garder que la force du symbolisme qui s'en dégage sur l'amour et la guerre, sur la force du premier et la bêtise de la seconde, même si, oui, présenté comme cela, tout ça paraît encore assez banal.
Sans doute un livre à lire, relire, réfléchir, laisser vivre puis reprendre, en délaissant la forme au profit du fond.

Sahkti - Genève - 50 ans - 4 janvier 2007


l'amour et la guerre 5 étoiles

dans ce roman se trouve le génie de Hemingway , c'est l'histoire d'un soldat durant la 2ème guerre mondiale qui tombe amoureux dans les bras de son infirmière , on trouve une touche de joie dans chaque partie de ce roman mais aussi le malheur dans cet amour , je reproche l'infidélité de ce soldat à son devoir mais je le salue pour avoir banalisé toute cette arme et mis en question cette guerre.

Idir - - 41 ans - 9 octobre 2006


Un superbe livre ! 9 étoiles

Oui ce livre est une merveille et vaut vraiment la peine d'être lu et relu. Je crois cependant que nous sommes de moins en moins nombreux à relire un livre.

A l'époque de son engagement dans la croix-rouge avec l'idée d'aller au front, Hemingway n'a même pas l'âge de s'engager à l'armée et il n'a donc pas vingt ans. Par contre, les multiples blessures qu'il conservera de cette guerre resteront là pour lui rappeler cette époque, ses bons et ses mauvais moments.

Quand il rentrera aux Etats-Unis, il sera toujours convaincu qu'il épousera son infirmière mais un jour il recevra un courrier par lequel elle lui annonce son mariage avec un autre homme.

Un très beau roman et j'adore le style précis, clair, sans effets de manches d'Hemingway. Un grand livre, un très grand écrivain.

Jules - Bruxelles - 80 ans - 19 septembre 2005