La mystérieuse flamme de la reine Loana de Umberto Eco
( La misteriosa fiamma della regina Loana)
Catégorie(s) : Littérature => Européenne non-francophone
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Beaucoup d'érudition
J’ai reçu ce livre d’une amie et je n’ai pu m’empêcher d’en lire les quelques premières pages alors que j’étais déjà dans un autre bouquin. Cela m’a fortement plut. Quelques jours plus tard je me suis donc lancé dans l’aventure.
Le sujet est attirant dès le départ. Un homme se réveille en clinique et constate qu’il a totalement perdu la mémoire et nous ne savons pas à la suite de quelle circonstance. Il est à Milan où on lui dit qu’il exerce la profession de vendeur de livres anciens. Il ne connaît plus son nom, ne sait pas qu’il a une femme, deux filles et des petits-enfants, mais il connaît des dates comme celles de la mort de Napoléon ou de la chute de Mussolini. Il est tout aussi étrange qu’il connaisse encore bien les dates des éditions originales et reliures des livres anciens, mais pas tous.
Il va sortir de clinique et commencera alors pour lui un dur apprentissage. Quels étaient exactement ses rapports avec sa splendide jeune vendeuse ? Pourquoi tout le monde l’appelle-t-il Yambo ? Pourquoi n’aimait-il plus aller dans la maison familiale de Solara ? Comment reconstruire tout ce passé qu’il a oublié, comment connaître les véritables rapports qu’il avait avec sa femme, ses filles et ses petits-enfants. Il va même redécouvrir ce que c’est que de faire l’amour.
Jusque là, tout va… Mais le livre vire très vite à de très longues pages d’érudition sur le livre ancien et la reliure. Une fois à Solara, nous aurons droit à toutes ses découvertes de Bédés, de chansons et de livres pour adolescents qu’il retrouvera dans les greniers. Il n’est certainement pas sans intérêt de découvrir à quel point la dictature de Mussolini a influencé cet art : même Buffalo Bill a été débaptisé et s’est mis à ressembler au Duce ! L’Angleterre était devenue la première ennemie etc. Mais tous ces titres en italien, et donc pour la plupart inconnus de nous, deviennent un peu lassant et il en va de même pour les chansons à la mode. On comprend son intérêt, mais le nôtre ne suit pas… Bien sûr il reste des lignes intéressantes sur le processus de reconstruction qu’il a entamé, mais elles ne suffisent pas, en tout cas pas à mon goût.
Oui, Umberto Eco écrit très bien et ce qu’il écrit est intelligent, mais les descriptions sont longues et bien souvent elles ne nous parlent pas. Oui, nous comprenons son anxiété de chercher à savoir si ses grands-parents et parents étaient fascistes ou non, mais cela ne suffit toujours pas.
Au premier tiers du livre, j’ai dit à un ami : « C’est trop bien pour que je l’abandonne, ce n’est pas assez bien que pour que cela me passionne. » C’est arrivé à un peu plus de la moitié que j’ai abandonné pour un autre livre qui m’attirait trop.
A noter, en tout cas, que ce livre est indiscutablement un long travail de mémoire et de recherches de photos et d’anciennes Bédés. Le livre en est plein et cela donne un très beau livre au niveau de l’édition. Je me demande d’ailleurs comment ils feront pour le mettre en collection bon marché !…
Voilà, je ne peux en dire plus, n’ayant pas atteint la fin. D’autres en parleront sans doute mieux que moi.
Les éditions
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La mystérieuse flamme de la reine Loana [Texte imprimé], roman illustré Umberto Eco trad. de l'italien par Jean-Noël Schifano
de Eco, Umberto Schifano, Jean-Noël (Traducteur)
B. Grasset
ISBN : 9782246670810 ; 1,77 € ; 16/03/2005 ; 488 p. ; Broché
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rérervé aux amateurs
Critique de Araknyl (Fontenay sous Bois, Inscrit le 5 mai 2006, 54 ans) - 16 février 2007
J'ai, comme d'autres, vite plongé dans cette histoire insolite et séduisante d'un homme se réveillant après un coma, ayant quasiment tout oublié de son passé. J'ai beaucoup aimé la première partie : le cheminement intellectuel, et plus pratique aussi, pour l'amener à essayer de "recréer" sa vie passée est admirablement décrit.
L'épisode de Solara m'a paru long, très long... : les égrènages de titres de livres ou de chansons de cette époque deviennent lassantes : Eco prend du plaisir, mais où est celui du lecteur, à part pour les italiens de sa génération ?
Sans dévoiler quoi que ce soit, le grand Umberto termine pour moi tout de même de façon magnifique ce livre îconoclaste. La nostalgie, la tristesse dominent, mais la poésie est là...
À réserver au amateur de Eco
Critique de Dirlandaise (Québec, Inscrite le 28 août 2004, 69 ans) - 22 février 2006
Eco est un écrivain génial. Le lire pour moi est un vrai bonheur mais hélas, il me gâche un peu le plaisir par son côté un peu maniaque du détail. Comme Jules, je me suis jetée dans la lecture de ce bouquin avec enthousiasme mais tous ces vieux livres, ces bandes dessinées, ces articles de journaux et illustrations sont certainement d'un grand intérêt pour lui mais on se lasse assez vite. Il nous en ressert avec insistance et la lecture en devient assez ardue malgré le côté attendrissant de cette quête de ses souvenirs de papier. Mais par contre, quand il se lance dans la narration, alors là, c'est le pur bonheur. L'histoire de l'escalade du Vallon est savoureuse. Pourquoi n'écrit-il pas plus comme ça ? Son personnage principal est particulièrement attendrissant et la fin est pathétique. On plonge en plein délire comateux pour aboutir au noir total... Prenant !
J'ai tenu jusqu'au bout malgré ma lassitude et j'ai quand même bien apprécié certains chapitres ainsi que la fin.
Magnifique
Critique de Le petit K.V.Q. (Paris, Inscrit le 8 juillet 2004, 31 ans) - 26 décembre 2005
Eco, le manipulateur...
Critique de Hambraine (Fosses La Ville, Inscrit le 18 mars 2004, 73 ans) - 24 juillet 2005
Presque un documentaire
Critique de Jean Meurtrier (Tilff, Inscrit le 19 janvier 2005, 49 ans) - 4 juillet 2005
Il s'agit néanmoins d'un roman avec une véritable histoire composée d'épisodes, d'anecdotes et de souvenirs. Yambo, bouquiniste antiquaire, tente de reconstruire sa jeunesse, très influencée par le fascisme, la deuxième guerre mondiale, et par la renaissance de son pays suite à la fin du conflit. Via les documents retrouvés dans sa maison de campagne familiale, il essaie de savoir quels étaients ses sentiments et opinions vis-à-vis de la propagande et des évènements de l'époque, de sa plus petite enfance jusqu'à ses premiers émois amoureux.
A travers le personnage principal, j'ai réellement éprouvé des impressions, des interrogations et des réflexions déjà vécues. Plusieurs fois je me suis dit "c'est vraiment ça!". On se sent parfaitement à sa place dans la peau de Yambo, qu'il ait 60 ou 10 ans. C'est pour moi le véritable tour de force d'Umberto Eco dans cet ouvrage. Yambo n'est pas non plus un de ces personnages qui ont déjà tout vécu, à nous rendre jaloux.
Comme l'écrit Steven, une fois terminé ce livre nous laisse perplexe et nostalgique. Nostalgique de notre enfance, mais également de notre adolescence et de ses idéaux. La fin est sujette à plusieurs interprétations, mais à mon sens une s'impose par rapport aux autres, la plus noire.
L'édition est très belle, le style d'Eco est impeccable, mais un peu difficile à lire au début; on ne sait pas toujours de quoi il parle. Une question d'habitude. Les dialogues sont un peu particuliers, très bavards. J'imagine que c'est propre à la culture transalpine. J'ai déjà constaté cette particularité dans certains films italiens.
En tout cas, j'ai trouvé ce livre excellent! A conseiller à tous ceux qui aiment les livres d'ambiance, les documentaires et l'Italie!
La Mistérieuse Flamme de la Reine Loana
Critique de Steven (Luxembourg, Inscrit le 12 juin 2005, 56 ans) - 12 juin 2005
Moi, pour ma part, j'ai choisi de persévérer et de lire le livre jusqu'au dénouement.
L'histoire prends une autre tournure après ce long passage et je n'ai plus su me séparer du livre.
Je viens de le terminer et je suis resté abasourdi, perplexe et rempli d'un étrange sentiment de nostalgie d'une réelle douceur.
Umberto Eco signe avec ce livre son oeuvre la plus profondément humaine.
Fini les romans historiques voillées d'occultisme. Jacopo Belbo, Casaubon, Roberto et Baudolino ont été remplacé par un protagoniste bien plus réel. Il pourrait être vous ou moi.
Ce livre est une véritable psalmodie sur la beauté féminine, sur l'amour éternel et sur la nostalgie de nos mémoires d'enfance qui ont tendance a s'éffacer au fil du temps et à s'estomper face au monde pressé, américanisé et donc trivialisé dans lequel nous évoluons de plus en plus.
La fin de l'histoire est d'une tristesse accablante et pour ressentir l'impact de la toute dernière phrase:"Pourquoi le soleil devient-il noir?", il faut vivre dans son coeur et dans ses tripes l'histoire de Yambo et s'imaginant être lui.
Mon enfance me manque maintenant.
Ce livre mérite 6 étoiles......
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Précision | 4 | Pendragon | 12 juin 2005 @ 16:49 |
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