La Religieuse de Denis Diderot

La Religieuse de Denis Diderot

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Oxymore, le 30 mars 2005 (Nantes, Inscrit le 25 mars 2005, 52 ans)
La note : 7 étoiles
Moyenne des notes : 9 étoiles (basée sur 10 avis)
Cote pondérée : 8 étoiles (537ème position).
Discussion(s) : 2 (Voir »)
Visites : 9 710  (depuis Novembre 2007)

Ah les joies du couvent !!

J'avoue que j'ai mis du temps à me lancer dans ce livre qui trainait chez moi depuis quelques temps déjà mais bon voilà 2 semaines je m'y suis mis. Résultat le livre m'a surpris, non pas par son contenu mais par les vérités qu'ils balance. C'est vrai que notre ami Diderot a sévi en plein siècle des lumières, avec tout ce modernisme de pensée qu'on lui connait, mais quand même, toucher à la sacro-sainte religion était loin d'être aisé.
L'histoire: une jeune fille belle et sensible ne bénéficie pas du privilège de ses soeurs: la dot et le mariage. Du coup, comme il était de coutume à l'époque, la demoiselle en question se voit envoyée dans un couvent sans avoir "la grande et sainte vocation". La suite est une progressive descente dans un univers carcé....oups, univers de piété que je vous laisse découvrir. Très bon livre qui vous éclairera sur les guerres de clans, l'incidence du Jansénisme ou du Jésuitisme pour Diderot. Si vous vous sentez capables d'attaquer ce livre qui se lit bien, n'hésitez pas (l'absence de chapitres peut effrayer). A noter qu'une soeur de Diderot est morte folle dans un couvent de Langres en 1748 et que ce drame a fini d'appuyer les idées de Diderot sur la religion.

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Les éditions

  • La religieuse [Texte imprimé] Denis Diderot préf. et comment. par Annie Collognat-Barès
    de Diderot, Denis Collognat-Barès, Annie (Editeur scientifique)
    Pocket / Presses pocket (Paris).
    ISBN : 9782266090285 ; 4,80 € ; 30/06/1999 ; 210 p. ; Poche
  • La Religieuse [Texte imprimé] Diderot texte établi et présenté par Robert Mauzi
    de Diderot, Denis Mauzi, Robert (Editeur scientifique)
    Gallimard / Collection Folio.
    ISBN : 9782070360574 ; 5,00 € ; 16/03/1972 ; 378 p. ; Poche
  • La religieuse [Texte imprimé] Denis Diderot
    de Diderot, Denis
    Pocket / Pocket. 1,50 euro
    ISBN : 9782266237291 ; 1,77 € ; 07/03/2013 ; 275 p. ; Poche
  • La religieuse [Texte imprimé] Diderot présentation, notes, dossier, chronologie, bibliographie, par Florence Lotterie
    de Diderot, Denis Lotterie, Florence (Editeur scientifique)
    Flammarion / G.F.
    ISBN : 9782081208216 ; 4,50 € ; 13/04/2010 ; 289 p. ; Format Broché
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Les livres liés

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Splendide roman

9 étoiles

Critique de Monocle (tournai, Inscrit le 19 février 2010, 64 ans) - 25 juin 2022

Diderot était un érudit, écrivain, encyclopédiste, traducteur, il ne vivait que pour les lettres et boudait les salons, ce qui expliqua sans doute le dédain que lui portèrent les éditeurs. La révolution le trouvait trop mou.
Toutefois l'auteur portait une grande rancœur contre le clergé .
En 1745, la censure envoie Diderot passer quelques vacances au château de Vincennes où il sera incarcéré trois mois. Il y rencontrera Jean-Jacques Rousseau, avec qui il se fâchera plus tard.

Il semblerait que la "RELIGIEUSE" provienne d'un canular. Un marquis reçoit des lettres d'une femme qui s'est enfuie de son couvent.
Ces lettres sont en fait écrites par Diderot lui même.

L'histoire est inspirée d’une religieuse de Longchamp, nommée Marguerite Delamarre. Enfermée pour une raison de répartition de dot avec ses deux sœurs on la força par des procédés cruels à prononcer ses vœux. Ce qu'elle ne fit jamais malgré des pressions qui s'apparentent à de la torture.
L'accueil du texte, fragmenté dans la presse comme il était d'usage avant l'édition originale, fut d'un froid polaire. Il fallut attendre plus d'un siècle pour donner à cette histoire la renommée exceptionnelle qu'elle mérite ?.

Une œuvre riche et dure, où la persécution collective à l'encontre d'une seule personne sans défense ni soutien donne au lecteur une sentiment de révolte.
Pour rappel dans nos écoles, nos entreprises, nos quartiers de vie, ce phénomène n'a rien perdu de sa bassesse. Il se nomme "harcèlement" et fait bien des victimes silencieuses.

Voici donc un roman classique qui, hélas, n'a pas reçu de fin de l'auteur. Celle-ci fut rajoutée par le correcteur de la première édition.
La lecture se heurte à des scènes affreuses qui dessinent cet univers clos et noir des recluses.
Un formidable livre, à lire et à relire.

une merveille

10 étoiles

Critique de Mf (, Inscrit le 19 juin 2013, 36 ans) - 19 juin 2013

Comme ont pu le dire les autres intervenants avant moi : fonçez ! Trouvable dans les librairies pour un prix modique, vous passerez un très bon moment. Diderot prête à Suzanne Simonin un style, une voix, un ton qui ne s'essoufflent jamais. Et quel destin tragique pour l'ensemble des personnages qui sont présentés ! Un véritable chef-d'œuvre romanesque du XVIIIème.

Un livre qui ne peut laisser indifférent !

10 étoiles

Critique de DE GOUGE (Nantes, Inscrite le 30 septembre 2011, 68 ans) - 17 mai 2013

Que j'ai lu et re, re, et re lu, il y a longtemps, basé sur une tromperie : Un jeu malsain d'amis de Diderot qui l'embarquent dans une mystification hors norme !
Pourtant l'ouvrage explicite une réalité (Diderot, non imbécile, n'a pu vivre cette relation épistolaire sans connaissance de la réalité de son siècle)
Quelle violence, quelle cruauté dans un monde supposé "religieusement correct"....
Ce livre est fascinant dans son approche de la petitesse, de la mesquinerie au quotidien, qu'on ne peut expliquer que par le fait que ces femmes n'ont qu'un univers, non choisi et monstrueux.
Toutes sont victimes ! Et souhaitent que toutes restent victimes !
Car, hélas, par le jeu de la moindre bribe de pouvoir, elles deviennent cruellement dotées d'une capacité de destruction dans une frustration imposée et donc insupportable ! Un livre décapant qu'il faut avoir lu, pour comprendre ce qu'une société a exigé de nous autres, femmes.
Une réalité qui fut et à ne pas oublier.

Au couvent

9 étoiles

Critique de Marlène (Tours, Inscrite le 15 mars 2011, 47 ans) - 16 mai 2013

Encouragée par de bonnes critiques et la sortie du film , j'ai lu mon premier Diderot, avec bonheur ! Suzanne , à peine 19 ans , raconte comment enfermée dans un couvent de force par sa mère, elle a vécu entre une mère supérieure tyrannique qui lui en fit voir de toutes les couleurs, et une autre qui elle aimait bien dormir avec elle (et plus) . J'ai apprécié moyen comment c'est un homme qui est le plus haut gradé qui vient faire la morale, comment les hommes ont le pouvoir et les femmes que des subordonnées ... Bien écrit, il se lit vite . Ca m'a fait de la peine pour ces femmes qui se sont fait enfermer pendant des dizaines d'années contre leur volonté ....

Le couvent, le prélude de l'enfer

8 étoiles

Critique de CapitaineNemo (, Inscrit le 19 novembre 2010, 32 ans) - 27 janvier 2011

Ce livre m'a surpris, je l'ai choisi afin de mieux connaître son auteur dont je n'avais lu aucune œuvre, je n'ai pas été déçu, de prime abord, l'histoire d'une religieuse dans un couvent semble relativement ennuyeuse, mais finalement, on se fait happer par le livre. Une fois habitué aux expressions qui n'ont plus court aujourd'hui et à diverses conjugaisons de verbes qu'on n'osait même pas imaginer, on vit cette histoire pleine de soucis, sans soucis.
Contrairement à ce que j'avais imaginé, ce livre ne se veut pas moralisateur, Diderot n'essaie pas d'y ajouter une vérité absolue ou d'imposer son point de vue, il raconte une histoire, et de cette histoire découle tout sa pensée anticléricale, mais on peut très bien lire ce livre sans même s'en rendre compte, le fait que ce soit cette religieuse qui raconte son histoire, et non Diderot en tant que tel y est pour beaucoup.

Un très bon livre que je recommande.

Excellent

10 étoiles

Critique de Sophie_752001 (Vitry sur Seine, Inscrite le 12 février 2008, 38 ans) - 12 février 2008

Très beau livre, excellemment bien écrit.
Des passages forts et bouleversants

L’enfer des couvents

7 étoiles

Critique de Mieke Maaike (Bruxelles, Inscrite le 26 juillet 2005, 51 ans) - 29 mai 2006

Il s’agit d’une longue lettre qu’une jeune religieuse écrit à un marquis.

Pour ce livre, Diderot s’est inspiré d’un procès qu’une jeune femme contrainte à la vie religieuse a intenté puis perdu. Dans un style impeccable propre aux Lumières, il nous plonge dans l’enfer de la vie dans les couvents pour les personnes n’ayant pas la vocation. Tout y passe : enfermements, privations, humiliations, harcèlement moral et sexuel, sévices en tout genre.

Ce roman est une critique acerbe des institutions religieuses : « Faire vœux de pauvreté, c’est s’engager par serment à être paresseux et voleur ; faire vœux de chasteté, c’est promettre à Dieu l’infraction constante de la plus sage et de la plus importante de ses lois ; faire vœux d’obéissance, c’est renoncer à la prérogative inaliénable de l’homme, la liberté. Si l’on observe ces vœux, on est criminel ; si on ne les observe pas, on est parjure. La vie claustrale est d’un fanatique ou d’un hypocrite. »

Un roman accessible à tout lecteur (non rebuté par le thème et les propos anticatholiques, bien sûr) mais dont j’ai trouvé la fin est un peu bâclée.

la religieuse;vraie ou fausse candide!

9 étoiles

Critique de Dine (, Inscrite le 31 octobre 2005, 71 ans) - 2 janvier 2006

je découvre Diderot avec "la religieuse" très beau roman qui reflète" la philosophie" de la religion au 17e siècle; Diderot pourrait réécrire le même roman au 21e siècle, il n'y aurait pas de grandes évolutions à apporter en ce qui concerne la religion aujourd'hui et le monde qui l'entoure.

Bouleversante "Religieuse"

10 étoiles

Critique de Julie D (Paris, Inscrite le 15 juin 2005, 63 ans) - 16 juin 2005

Tous les personnages de ce livre déchirant et sarcastique sont des victimes - y compris les méchantes, y compris la "damnée" supérieure - trop vivante, la pauvre, pour se laisser enterrer sans compensations... Triste et drôle, la soeur Suzanne, un peu trop sagace peut-être pour se montrer par ailleurs aussi naïve.
Le sujet est surtout la liberté de disposer de soi-même.
Et, pour le servir, le style prérévolutionnaire, l'éblouissant style elliptique du XVIIIe qui allait bientôt céder place à un tantinet d'esbroufe. Non?

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