Je voulais vivre: Milady n'est pas une femme qui pleure... Elle est de celles qui se vengent de Adélaïde de Clermont-Tonnerre

Je voulais vivre: Milady n'est pas une femme qui pleure... Elle est de celles qui se vengent de Adélaïde de Clermont-Tonnerre

Catégorie(s) : Littérature => Francophone , Littérature => Romans historiques

Critiqué par Killeur.extreme, le 12 octobre 2025 (Genève, Inscrit le 17 février 2003, 44 ans)
La note : 8 étoiles
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Elle s’appelait Milady

Quatrième de couverture:

Par une nuit glaciale, le père Lamandre recueille une fillette de six ans venue frapper avec insistance à sa porte. L’enfant aux yeux admirables tremble de froid et de faim. Elle a les pieds en sang dans ses souliers à boucles d’argent, mais refuse de répondre aux questions qui lui sont posées. Le vieux prêtre ne saura que son prénom : Anne. Vingt ans plus tard, Anne est devenue Lady Clarick. Richissime, courtisée, elle a l’oreille des grands et le cardinal de Richelieu ne jure que par elle. Pourtant, dans l’ombre, quatre hommes connaissent son vrai visage et sont prêts à tout pour la punir de ses forfaits. Manipulatrice sans foi ni loi, intrigante, traîtresse, empoisonneuse, cette criminelle au visage angélique a traversé les siècles et la littérature : elle se nomme Milady.
Voici venu le temps d’écarter la légende pour rencontrer la femme. Même un personnage de fiction peut réclamer justice. Ce roman inoubliable, écrit d’une voix puissamment contemporaine, rend vie à Milady et nous offre son histoire dont Dumas a semé les indices dans Les Trois Mousquetaires.
Magnifique portrait d’une femme libre menant, pour sa survie, un jeu dangereux. Dans une époque où trop d’hommes voudraient la contraindre et la posséder, elle se bat – jusqu’à la transgression ultime – pour son pays, pour son idéal et pour sa liberté.

Présentation personnelle du livre complément :

Adélaïde De Clermont-Tonnerre n’est pas la première autrice, c’est principalement des autrices, à vouloir “réhabiliter" Milady de Winter et surtout montrer ce que Dumas n’a pas fait: son passé et sa vision à elle des événements. À la manière d’un “Secrets d’histoire" qui creuse la figure historique en confrontant, avec divers historiens, témoignages de l’époque, la personne réelle de la légende et même Dumas s’il n’a pas inventé par exemple la légende noire des Valois, n’a pas hésité à l’utiliser pour ses romans et avouons le : “Est-ce que si Catherine de Médicis dans «La Reine Margot» n’avait pas été cette empoisonneuse superstitieuse telle que la décrit la légende noire impacterait autant le lecteur?".

Pour Milady, selon une interview de l’autrice c’est en écoutant une version audio abrégée des “Trois mousquetaires", qu’elle a lu souvent, à tous les âges de sa vie, que le déclic s’est fait quand on dit que Milady à 15 ans a séduit un curé pour s’évader du couvent, alors que depuis des années les différentes affaires qui sortent parlent plutôt de gens d’église qui abusent de leur autorité et si Dumas s’est trompé sur ce point, est-ce que le jugement de Milady ne serais pas biaisé? Elle qui a fait face à 10 juges, 10 hommes dont 2 ont été ses amants, qui l'ont empêché de se défendre, et ce procès qui n’a rien de légal qui n’est rien d’autre qu’un assassinat, même Dumas le constate.

Adélaïde De Clermont-Tonnerre décide de combler les blancs laissé par Alexandre Dumas, de donner la parole non seulement à Milady, mais aussi à ceux qui l’ont connue qui confirment certains traits de son caractère qu’on retrouve chez Dumas, mais d’autres qu’il n’a pas creusé. L’exercice est difficile car il faut “réhabiliter" Milady et en même temps ne pas exclure ceux qui aiment “les Trois mousquetaires" et l’autrice apparemment l’aime toujours.

Avis:

Si j’ai lu plusieurs fois “Les Trois mousquetaires", je ne l’ai pas relu avant la lecture de ce roman, est-ce qu’il indispensable de le relire avant cette lecture, je ne crois pas en tout cas je n’en ai pas éprouvé le besoin impératif, peut-être que c’est mieux pour avoir bien en tête tout le roman, en tout cas je n’ai pas été perdu, à la limite pour savoir ce que Adélaïde De Clermont-Tonnerre a inventé pour combler comme elle dit les trous laissés par Dumas ou ce qui est déjà indiqué par Dumas sur sa version du passé de Milady et qu’elle développe, elle.

Réhabiliter Milady comme je le dit plus haut peut être risqué, si c’est mal fait soit être incohérent avec le roman de Dumas, soit en changeant le caractères des personnages en les rendant plus “méchants" soit en rendant Milady “trop gentille" et après avoir lu le roman en entier, l’autrice évite ces deux écueils, elle ne modifie pas non plus la trame du roman de Dumas, en tout cas je n’en ai pas l’impression, il faut que je relise le cycle des mousquetaires en entier pour être totalement affirmatif, par contre en prenant le point de vue de Milady on change notre perception de certains personnages par exemple Rochefort chez Dumas n’est qu’un exécuteur de Richelieu alors que de le voir à travers les yeux de Milady et avec son propre témoignage sur elle, il apparaît plus complexe et encore je ne parle de Rochefort que pour ne pas trop spolier d’autres personnages qui selon comme on les voit par le regard de Milady change notre perception sur eux, mais là où je ne peux être qu’admiratif c’est que cette autre manière de voir ces personnages est cohérente avec ce qu’ils sont chez Dumas.

Le roman a plusieurs narrateurs, principalement Milady, mais aussi d’Artagnan qui est au siège de Maastricht en 1673 et qui entre deux batailles se confie à son aide de camp sur ce qu’il a fait à Milady et ses remords et peut-être que j’ouvrirai un sujet sur le forum car cette temporalité, le roman en a plusieurs, pourrait lier la fiction et la réalité, D’Artagnan étant à la fois un personnage fictif et un personnage historique, mais je n’en dirai pas plus ici.

En tout cas j’ai dévoré ce livre, je ne cacherai pas que je l’ai mis en pause car je trouvais justement que l’autrice faisait trop de Milady une victime d’un destin qui s’acharne sur elle, mais si je dis ci-dessus que l’autrice évite cet écueil c’est qu’elle y arrive et quand elle dit qu’elle connaît bien le cycle des mousquetaires ça se vérifie par son traitement des personnages, elle donne un autre point de vue, mais celui-ci est cohérent avec ce que Dumas en dit. Attention, si pour moi il ne faut pas avoir RELU les “Trois mousquetaires" obligatoirement avant de lire ce roman, il faut quand bien le connaître pour apprécier l’hommage, donc si vous ne connaissez pas la trilogie et particulièrement le premier roman ne lisez pas ce livre.

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