Overlord - Tome 7 : La sorcière du royaume déchu de Kugane Maruyama, So-bin (Dessin)
Catégorie(s) : Littérature => Fantasy, Horreur, SF et Fantastique , Littérature => Asiatique
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Une représentation du chaos ?
Cher journal, les événements que nous déclenchâmes dûment au cœur du Royaume Sacré ont un déroulement parfait. J’y suis devenu un héros, la paladine mon héraut. Au pouvoir se trouve un pantin chargé de pousser au déclin la stabilité du pays ; les nobles du Sud m’ont ravi profitant de l’occasion pour réclamer plus qu’ils n’en ont : le Nord est faible et le Sud fort, l’un a l’armée, l’autre les morts ; prendre le trône est si facile. Germe grain de guerre civile !
A Re-Estize, inattendu, tout va plus vite que prévu. Notre pantin, noble débile, source de la guerre civile que nous projetions sur ces terres, s’est senti permis de nous faire un coup bas dont il se pavane pour une de nos caravanes, notre aide au Royaume Sacré, qu’il a gaillardement pillé. Alors nous avons montré comme se rase un royaume des hommes : il aura été le bâton qui montre à toutes les nations ce qu’il coûte de nous défier. Mais il va falloir me méfier, comme prévu de grands guerriers, dont un de platine paré, se sont dressés, deux contre nous. Je m’occuperai de ces fous.
Pour une fois soyons honnête, je ne crois pas qu’une soubrette puisse découvrir ce journal, qu’y tout dire me fasse mal. La peur enfle un peu plus en moi … Forcé d’être comme on me croit, je tremble qu’on découvre un jour que sous ma cape de velours je cache mon incompétence, qu’Albedo, Demiurge en jactance dirigent pour de vrai l’État, et que moi je ne comprends pas la moitié de ce qu’eux comprennent. Ils m’admirent mais se méprennent. Le découvrant, me tueront-ils ? Comme autrefois sur Yggdrasil, reviendrais-je d’entre les morts ? Est-il en ce monde un seul sort qui ramènerait à la vie un joueur que la mort convie ? Mais ces aveugles m’idolâtrent ; au lieu de battre comme plâtre la plus petite des erreurs que peut commettre leur seigneur, ils trouvent quelque plus haut sens à cette faute d’innocence. Mais tout mon surcroît de frayeur vient de ce que, en ma demeure, j’accueille un tout nouveau cerveau, aussi brillante qu’Albedo mais qui n’a pas dedans son code pour parasiter sa méthode cette folie de dévotion qui les habite avec passion. Elle démasquera, c’est sûr, l’étendue de mon imposture.
Je veux fuir, prendre des vacances. Est-ce retarder l’échéance ? J’irai dans le pays des elfes. Tout comme une mère didelphe, j’emporte avec moi les enfants. Aura, Mare ; c’est important qu’ils fréquentent de leurs semblables pour voir ce dont ils sont capables.
Cruel avec raffinement. L’auteur, bâtisseur de tourments, construit tout d’abord de l’espoir. A force de les faire voir, il érige un attachement, de là naît qu’on espère tant les voir s’en sortir pathétiques ou bien succomber héroïques. Mais il nous ravit ces attentes en offrant des morts insultantes. Le guerrier réputé féroce, sachant qu’il marche vers la fosse, déchaîne tout son potentiel, et sa puissance est démentielle, on nous la décrit longuement ; et il meurt lamentablement au tout premier coup qu’on lui donne. Et c’est ce qui parfois m’étonne : à quoi bon tant souffler l’épique pour l’achever en parodique ? Je sais bien que Maruyama prend les contre-pieds avec joie, mais faire ainsi, me semble-t-il, donne des morts bien inutiles. Pire c’est tout le personnage présenté au premier ouvrage qui soulève cette question : qu’a-t-il fait dans la narration ? J’ai quelquefois le sentiment que l’auteur est là, observant, dans une blouse de docteur, ce que fait un grand prédateur lâché au milieu des fourmis, comment il les anéantit.
Certes c’est la même technique d’introduction puis mort sadique qu’utilisait le tome quatre : faire apprécier, faire se battre, faire mourir pour rappeler au lecteur qui l’eût oublié que le héros est un méchant qui tue homme, femme ou enfant. Mais elle va beaucoup plus loin en faisant fi comme du foin de ce qui se fit en sept livres, des héros qu’on nous a fait suivre. Par certains aspects j’ai pensé que ce livre est à rapprocher des romans Le Trône de fer pour cette plume mortifère qui sacrifie jusqu’aux héros, les remplaçant par de nouveaux ; mais c’est fait maladroitement. Ce n’est pas un mauvais roman, il se lit très bien pour lui-même ; mais il pose un petit problème à l’échelle de la série. Est-ce une purge des scories ? Toutes ces morts auraient un sens ? Ou est-ce pure malfaisance ?
J’attends de voir comment l’auteur va récupérer cette erreur.
Je précise que cet avis, qu’on s’y fie ou qu’en s’en défie, ne vaut que pour une moitié, la seconde de l’imprimé. La première est un vrai plaisir qui clôt sans avoir à rougir ce que le sixième entamait. Tout un bonheur à bouquiner !
Les éditions
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La sorcière du royaume déchu [Texte imprimé] Kugane Maruyama illustrations, So-Bin
de Maruyama, Kugane So-bin, (Illustrateur)
Ofelbe / LN
ISBN : 9782373021011 ; 24,90 € ; 25/08/2022 ; 765 p. ; Broché
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