Le quatuor d'Alexandrie de Lawrence Durrell
(The Alexandria Quartet)
Catégorie(s) : Littérature => Anglophone
Moyenne des notes : (basée sur 5 avis)
Cote pondérée : (27 611ème position).
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Attention "Grand oeuvre"
On ne ressort pas indemne de la lecture de cet énorme pavé appelé "Quatuor d'Alexandrie" . Il y a du Proust et de la Comédie Humaine là-dedans . On est embarqué dans un univers plein d'aventures entrecroisées , de personnages pittoresques et souvent très attachants .
La présentation est tout à fait déconcertante . D'où le titre avec cette référence musicale . Il y a des thèmes , des chorus , des arias . Aucune chronologie . On procède par coups de projecteurs successifs . On part en avant , on retourne en arrière sans prévenir , bien sûr . On s'attache à un personnage , on le quitte . On le retrouvera beaucoup plus tard dans un autre tome . Rien de classique . Nous ne sommes pas dans une saga , mais dans une narration kaléidoscopique , un peu difficile pour le lecteur qui doit prendre des notes au début , mais qui finit par se laisser gagner par la petite musique symphonique de Durrell .
Avec cela , une grande maitrise du style , de la description . Un ton unique . Pour ceux qui aiment la grande littérature , celle qui se mérite , mais fatigue quelquefois un peu les neurones ....
Les éditions
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Le quatuor d'Alexandrie [Texte imprimé] Lawrence Durrell préf. de Vladimir Volkoff postf. et annotation par Christine Savinel trad. de Roger Giroux
de Durrell, Lawrence Volkoff, Vladimir (Préfacier) Savinel, Christine (Editeur scientifique) Giroux, Roger (Traducteur)
le Livre de poche / La Pochothèque. Classiques modernes.
ISBN : 9782253132752 ; 25,00 € ; 15/01/2003 ; 1053 p. ; Broché
Les livres liés
- Le quatuor d'Alexandrie
- Le Quatuor d'Alexandrie, tome 1 : Justine
- Balthazar
- Mountolive
- Cléa
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Les critiques éclairs (4)
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Deux pour Quatre
Critique de Vinmont (, Inscrit le 12 août 2014, 50 ans) - 26 juillet 2019
Les autres critiques déposées sur le site précisent que la lecture de ces ouvrages doit être une lecture exigeante qui se mérite et effectivement je me suis accroché mais que ce fut difficile, que j'ai souffert.
Je ne suis toutefois jamais rentré dans cette œuvre (en tout cas autant que j'aurais aimé le faire).
il y a sûrement trop de distance entre ce que l'auteur veut faire ressentir et ressortir et ce que je suis capable d'appréhender dans un tel univers. Je reste déçu.
Le quatuor d'ALEXANDRIE
Critique de Pimprenelle (, Inscrite le 17 mars 2018, 59 ans) - 19 mars 2018
Mais je pense que j'y retournerai dans ce Quatuor car une seule traversée ne suffit pas , et probablement que deux non plus .
Quel est donc ce parcours qui semble se dérober sous nos pas au fur et à mesure que nous avançons ?
Pourtant les repères littéraires sont bien là : une syntaxe classique , un vocabulaire élaboré mais accessible à tous , une intrigue banale avec tous les ingrédients qui tient son lecteur en haleine mélangeant dans un savant équilibre espionnage et amour à la façon James Bond le tout baignant dans une atmosphère orientale sensuelle et enivrante , espace/temps traités dans une forme tout sauf défragmentée même si le parti pris de Durrell (et qui constitue au final une des clés essentielles du Quatuor ) se résume dans cette phrase que Darley le personnage principal de Justine et qui devra rester présent à l'esprit du lecteur embarqué pour ne pas se noyer :
Je dois absolument rapporter les faits , non dans l'ordre chronologique -car cela c'est de l'histoire- mais dans l'ordre où ils prennent signification pour moi ."
A priori , présenté ainsi , il n'y aurait pas de quoi déstabiliser son lecteur , hormis la densité peut-être puisque l'ouvrage s'étale quand même sur presque 1100 pages divisées en quatre parties qui devraient permettre au lecteur de reprendre son souffle .
Et pourtant .
Pourquoi ce sentiment de frustration intense en refermant les dernières pages avec la sensation de n'avoir qu'entraperçu , à travers des voiles de brumes Alexandrienne une seule ombre à peine esquissée avec la furieuse envie de recommencer un tour de manège !
Intrigués ?
Tant mieux .
Je n'ai aucun goût pour les résumés , et je m'en affranchis volontiers dans mes bafouilles , privilégiant une approche plus analytique ancrée dans ma toute puissante subjectivité revendiquée sans laquelle je ne saurais utiliser les mots .
Alors pour ce roman , cette bête tentaculaire , je vous renverrai à des quatrièmes de couverture ou des internautes plus disciplinés et surtout moins flemmards que moi .
Le quatuor commence par Justine , premier tome , qui constitue une forme de noyau presque hermétique , invitant le lecteur à accepter de sortir de sa zone de confort s'il veut poursuivre l'aventure . Probablement que beaucoup d'entre nous déclareront forfait lors de ce passage qui pourtant ne s'adresse à aucun initié : il suffit de lâcher prise , de se laisser enserrer par la bête et de se laisser guider par la curiosité .
Justine , nous ne la connaîtrons qu'à travers le filtre amoureux de Darley , écrivain irlandais en exil sur une île , en train de raconter sa Justine interdépendante d'Alexandrie , ville égyptienne ensorceleuse à l'image d'Alexandrie dans ses multiples facettes .
Avec Balthazar , tome 2 , il faudra apprendre à revoir son positionnement puisque ce Balthazar renvoie une correction du travail de Darley en apportant un autre regard sur Justine .
Par la suite Mountolive , tome 3 , jeune ambassadeur fraîchement émoulu , victime du charme d'ALEXANDRIE et de ses habitants nous portera vers une connaissance ramifiée , accentuant l'effet de tangage du lecteur .
Dès lors, si tant est que jusqu'ici vous aviez parcouru ce voyage avec la ferme détermination de maîtriser les éléments , vous finissez enfin par adopter la seule position possible pour cette première traversée : s'accrocher au gré du vent et de vos dispositions du moment pour continuer .
Quant à Cléa , Tome 4, qui pourrait apporter enfin le lever de voile , si les sentiments du lecteur embrassés avec ceux des personnages trouveront un peu de quiétude , la lumière pure , vérité attendue , nue et révélée enfin ne sera pas au rendez-vous .
Quelle vérité ?
Existe-t-elle ?
Et au final ?
Qu'une envie en refermant la dernière page : recommencer très vite Justine !
Est-ce à dire que je n'ai rien compris ?
Non il ne s'agit pas de cela . Même si les complications de l'intrigue policière motiveront de façon ludique les adeptes du genre Polar . Cet ouvrage n'est pas non plus un OVNI littéraire comme on serait en droit de le penser en suivant mon expérience , je l'ai dit plus haut , à aucun moment nous sommes confrontés à un écrit expérimental , bien au contraire .
J'ai plutôt l'impression de lire une sorte de palimpseste échappant à la temporalité et m'offrant multiples vérités d'un seul coup inaccessibles dans l'immédiateté à un seul cerveau et qu'une paire d'yeux . Et là c'est carrément jouissif .
Et de moi à penser que sans une forme de transcendance , sans une main "divine" , supérieure, ce chef-d'oeuvre n'existerait pas .
Amateurs de romans policiers, amateurs de romans d'aventure, philosophes en herbe, inconditionnels des romans d'amour, poètes ( c 'est sa grande force. Il y a de quoi prendre de la graine, Le quatuor D'Alexandrie est avant tout un long poème en prose, musical, décliné sous multiples tonalités comme son nom l'indique. ), osez : c'est un peu" physique" mais l'effort requis est largement récompensé.
Et puis relire en essayant la presque simultanéité , intercalant des bouts des quatre tomes , pour tricoter votre ouvrage à vous avec vos choix , vos grilles choisies , vos interprétations , vos sympathies , vos humeurs du moment .
Puis recommencer autrement .
Et pourquoi ne pas le choisir pour votre île déserte et le fameux choix : avec un seul roman vous en construisez à l'infini , vous nourrissez vos questionnements existentiels sans limite , vos assouvissez vos désirs d'évasion en musique et vibrations puissantes , sensuelles et souterraines .
Et Le quatuor d'Alexandrie vous dit :
Hasthags , restez tranquille , je suis insaisissable , gniarf .
Grand mais chiant
Critique de Oburoni (Waltham Cross, Inscrit le 14 septembre 2008, 41 ans) - 11 août 2009
Premier jet : dans "Justine" un écrivain, Darley, le narrateur retiré sur une ile, se souvient et écrit sur un amour qu'il a eu à Alexandrie avec Justine, femme mariée à Nessim, un riche homme d'affaire copte. Bien qu'au coeur de cette idylle ses impressions sur les sentiments de Justine à son égard, sa liaison avec Nessim ou encore l'attitude de ce dernier sont erronés. Balthazar, médecin, cabaliste et ami du trio ayant lu les souvenirs de Darley lui écrit donc pour corriger ses erreurs. C'est la le sujet de "Balthazar", deuxième jet qui vient rectifier le premier. Un vaste échafaudage se dessine. Les souvenirs d'un personnage bâtissent un récit que les souvenirs d'un autre vont démonter pour en bâtir encore un autre, différent bien qu'avec guère plus d'éléments. Une structure narrative très complexe, exigeante en minutie, qui permet à Durrell de déployer toute son habileté. Mais l'auteur ne va pas s'arrêter là ! Dans "Mountolive" il va en effet donner plus d'ampleur à cette histoire sentimentale via un autre protagoniste, jusque là secondaire, l'ambassadeur britannique David Mountolive. Ancien amant de Leila, la mère de Nessim, sa position de diplomate va s'avérer encore bien plus éclairante sur les rapports entretenus par tous ceux précités et... les implications de ces rapports.
Je n'en dis pas plus, mais ici le récit à tiroirs prend une teinte politique ( l'action se passant pendant l'entre-deux guerres, période où l'Egypte était sous protectorat anglais... ). Construction, déconstruction, reconstruction. Les souvenirs se dévoilent sous autant de facettes qu'il y a de personnages pour se les remémorer.
Seul "Clea" rompt ce rythme, car non plus au passé mais au présent. Il relate, en pleine Seconde Guerre mondiale, les retrouvailles de Darley avec Clea, artiste-peintre et qui fut elle aussi actrice / spectatrice des évènements sus-dits.
On reste pantois devant l'architecture de ce livre ! Epoustouflant, et d'une richesse savoureuse ! Toute une faune défile sous nos yeux : danseuse de cabaret, diplomate, écrivain, policier travesti etc... Sans parler d'Alexandrie ! Ville dont le quatuor de personnages-titres, chacun interprétant sa propre partition, ne fait que jouer l'éternelle musique... MAIS, mais voila : le style d'écriture.
La raison pour laquelle je colle deux étoiles et ne partage pas l'enthousiasme des autres critiques. Là c'est décevant. Beau, ciselé, foisonnant d'idées parfois géniales ( "Les mots ! Que fait l'écrivain ? Il s'acharne à utiliser, avec le plus de précision possible, un instrument dont il connait parfaitement l'imprécision fondamentale" -"Clea" ), très sensuel -il y a du poète là-dessous !- mais... chiant. C'est LOOOOUUUUUURD ! Ca vous tombe des mains au bout d'à peine un quart d'heure de lecture, alors pour tenir la distance sur les quatre romans ! Tout un talent pour moi noyé sous une écriture maniérée, précieuse, gonflante, ronflante... Durrell sait bâtir une histoire -et comment !- mais, malheureusement, il ne sait pas la raconter. Sans être trop soporifique, certains passages sauvant de l'ennui, le style agace. La beauté vire au pompeux, la richesse en accumulation et, au final, l'oeuvre en débâcle.
Pour moi "Le Quatuor d'Alexandrie" restera donc un grand livre... raté.
Merveilleux livre que celui-là !
Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 13 novembre 2004
Attachants ces personnages et ô combien mystérieux aussi, profonds, vivants, chacun à sa manière. Et Alexandrie, ses peuples mêlés comme ses religions. Cette lecture est cependant beaucoup trop loin de moi aujourd'hui que pour que j'en fasse une critique valable. Mais ce quatuor m'a profondément marqué et je ne l'ai pas oublié, il est toujours quelque part en moi. Il me colle un peu comme s'il faisait partie de moi, même si je suis loin de me souvenir de tout.
Bizarre quand-même que de faire une critique du quatuor alors que les livres sont déjà critiqués séparément...
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