Le grand cahier de Agota Kristof
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Humour noir
“ Le Grand Cahier ” constitue le premier volet d’une trilogie haletante, relatant les aventures de deux jumeaux, Claus et Lucas.
Le réalisme et le cynisme dont ils font preuve dès leur plus jeune âge leur valent de survivre dans un monde totalitaire et sans pitié pour les faibles.
Les deux enfants vivent dans un pays en guerre, dans une atmosphère rappelant évidemment les pays de l’Est, même si les noms ne sont jamais mentionnés (l'auteur est elle-même Hongroise, vivant en Suisse). Ils vont se séparer à la fin du premier livre, l'un traversant la frontière interdite " grâce " à un meurtre, tandis que l'autre veille sur la ferme, dans le jardin de laquelle sont enterrées bien d'autres choses que des pommes de terre.
Cet apprentissage de la vie a ceci de particulier que les jumeaux ne suivent aucune règle, si ce n’est celle de la fidélité l'un envers l'autre : leur totale amoralité est fascinante et semble leur réussir, jusqu’au troisième et dernier volet de la trilogie. C’est alors que l’on découvre, dans un grand renversement de situation, que la folie nous guette au détour du chemin lorsque l'on s’y attend le moins…
Agota Kristof a la plume noire, très noire : elle décrit avec simplicité les scènes les plus horribles, comme si elles constituaient la réalité la plus banale. Le style pourrait être qualifié de minimaliste, tant les mots ne font que servir l'action, mais ils le font avec élégance, en coulant naturellement, et tiennent en haleine de la première à la dernière ligne. D’ailleurs, une fois “ le Grand Cahier ” achevé, on ne peut s’empêcher de courir se procurer “ la Preuve ” et " le Troisième Mensonge ", impatient de connaître la suite de cette horrible histoire…
Les éditions
-
Le grand cahier [Texte imprimé], roman Agota Kristof
de Kristof, Agota
Seuil / Points (Paris).
ISBN : 9782020239264 ; 6,50 € ; 15/03/1995 ; 183 p. ; Poche -
Le Grand cahier [Texte imprimé] Agota Kristof
de Kristof, Agota
Seuil
ISBN : 9782020090797 ; 7,92 € ; 01/02/1986 ; 190 p. ; Broché -
La trilogie des jumeaux [Texte imprimé], romans... Agota Kristof
de Kristof, Agota
Points / Points (Paris)
ISBN : 9782757801789 ; 16,72 € ; 02/11/2006 ; 464 p. ; Poche -
Le Grand cahier [Texte imprimé], roman Agota Kristof
de Kristof, Agota
Seuil / Points. Roman
ISBN : 9782020099127 ; 3,98 € ; 01/02/1988 ; 190 p. p. ; Poche
Les livres liés
- Le grand cahier
- La preuve
- Le troisième mensonge
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A la guerre comme à la guerre
Critique de Millepages (Bruxelles, Inscrit le 26 mai 2010, 65 ans) - 12 juillet 2012
On ne sait si c'est la guerre qui sévit en ville ou leur grand-mère que Klaus et Lucas craignent le plus. Mais très vite, par instinct de survie, ils vont apprendre à se forger une carapace, s'exercer à supporter la faim, la douleur, l'injustice. Ils vont peu à peu devenir de petits monstres de cynisme.
L'auteure décrit admirablement le processus d'insensibilisation, de dépravation, de bestialisation, de banalisation de l'horreur qu' implique toute guerre.
Originalité du style: rien que de très courtes phrases, et surtout, les 2 frères s'expriment tout au long du livre à la 1ère personne du pluriel comme s'ils ne pouvaient parler qu' en choeur. Et de fait, on les sent tellement inséparables, que l'on se demande s'ils ne seraient pas plutôt siamois que jumeaux.
Inséparables à une notoire exception près...
J'AURAIS AIME SAVOIR ECRIRE COMME CELA!...
Critique de Septularisen (, Inscrit le 7 août 2004, - ans) - 8 juillet 2012
Je voudrais juste dire quelques mots sur l'incroyable écriture d'Agota KRISTOF... Plus de trente ans que je lis... je n'avais encore jamais lu une écriture comme celle-là!... Une écriture dont je ne savais même pas qu'elle pouvait exister... Une écriture qui ne devrait pas exister!...
L'usage de la première personne du pluriel tout au long du livre, je dois avouer que je n'avais jamais vu ça...
Des phrases courtes, très courtes même, rêches, sèches, qui claquent quand on les lit! Qui vous prennent à la gorge, qui vous sautent au visage!...
Un forme neutre, qui se veut objective tout au long du roman... Une écriture d'une beauté insondable, inépuisable, incroyable... Économe en mots, en phrases, il y a juste les mots qu'il faut, là où il faut, ni plus ni moins... pas un mot en trop, pas un mot dont on a l'impression qu'il n'est pas à sa place...
Même les personnages, les dialogues, et descriptions sont comme cela... (ainsi on ne saura jamais de quelle guerre, ni de quel pays l'auteur parle, bien qu'au vu de la biographie de l'auteur, on se doute qu'il s'agit ici de la fin de la Deuxième Guerre Mondiale et de la Hongrie son pays natal...).
Franchement j'ignorais que l'on pouvait écrire de cette façon!...
Je n'ai rien à dire de plus, il faut lire ce livre, pour bien le comprendre et ne fut-ce que pour découvrir l'incroyable écriture, de cet auteur qui nous a quittés en 2011...
Un très bon livre, un chef d'oeuvre
Critique de Simplicité (, Inscrit le 6 août 2010, 31 ans) - 21 octobre 2010
Mais là, c'est différent. Il y a la guerre, mais c'est tout.
Je viens de finir "Le grand cahier" (qu'es-ce qui m'a pris de ne pas prendre la suite sur le vif ?!). Au rythme des pages la grand mère a du cœur, je trouve. Les petits, on finit par se demander s'ils ne sont pas sociopathes. Le plus difficile dans ce livre c'est l'honnêteté qui s'en dégage, il n'y a pas de rythme à proprement parler, il y a une vie, simplement, une vie pendant la guerre (je précise UNE SEULE vie, c'est là, aussi, toute la magie qui s'en dégage) et à partir de là on comprend très vite que lorsqu'un "passage" (car je ne peux appeler ça vraiment chapitre) est doux, il ne faudra pas s'attendre à ce que le prochain le soit. Je trouve la plume très impressionnante, en dehors de l'histoire, elle est noire et décrit les scènes les plus horribles comme si c'était l'évidence même.
A chaque moment du livre on a l'impression que des choses, à notre époque, vues comme des... crimes abjects n'ont pas la même ampleur en communauté pendant la guerre, dans ce qui semble être un petit village, allusion à une pédophilie très présente dans le livre dont les enfants, les jumeaux, sont très conscients de ces obscénités.
Je l'ai lu et lorsqu'on l'a fini et bien, on ne veut pas s'arrêter de lire.
Je ne suis pas d'accord avec Wakayoda, des le début de livre on sait tout ça, que cela va être dur (le passage du chien, lui, n'est rien comparé au corps allongé sur la table avec sperme et sang). Les personnages, certains, sont attachants, juste COMPLÈTEMENT déglingués. N'oublions pas que les temps sont durs, il y a la guerre, la pauvreté et plus aucune vie. Certains comportements sont plus qu'explicable et personnellement, je trouve la grand-mère sénile vraiment attachante.
Oublier ce livre ? C'est comme oublier toute une vie, c'est impossible.
dur
Critique de Monocle (tournai, Inscrit le 19 février 2010, 64 ans) - 10 juillet 2010
un très beau livre et je m'attaque dès à présent à sa suite
L'auteur partage son texte par de nombreux chapitres de deux ou trois pages au plus... mais la lecture n'en est nullement altérée.
Une oeuvre
Critique de Anik (, Inscrite le 11 août 2009, 35 ans) - 19 août 2009
Nous nous attachons beaucoup aux enfants, même si leurs gestes nous répugnent. Leurs actes reflètent ce qu'ils ont appris des "Grandes personnes" non?
Malgré l'intensité des scènes sexuelles jusqu'aux scènes de meurtres, nous avons toujours espoir que l'humain sera capable de faire la différence entre le bien et le mal. Malheureusement, comme la société d'aujourd'hui, il est difficile d'y parvenir.
Un conte pour adultes
Critique de Baader bonnot (Montpellier, Inscrit le 11 janvier 2008, 41 ans) - 28 janvier 2009
Mais « Le Grand Cahier » est un très bon livre. Un livre sur la Guerre bien sûr, mais également sur l’apprentissage de la vie de deux frères jumeaux qui mettent en pratique les leçons qu’ils n’ont pas encore apprises. Les deux enfants pensent comme des adultes, sont aussi intelligents et matures. Ils développent une philosophie très intéressante empreinte de justice et de respect envers les humbles, découvrent le pouvoir des mots (chantage auprès du curé) et se font leur propre idée de la mort (ils tuent des animaux pour s’endurcir, déterre le squelette de leur mère pour le montrer au père). A chaque moment on ne sait si ces actions sont par pur cruauté où au contraire la conséquence de l’école de la vie en temps de guerre. Il est fort possible que ce soit les deux d’ailleurs.
Un livre très cru et très malsain certes, mais vraiment prenant et surprenant dans les situations extrêmes que l’on ne peut prévoir tant elles arrivent là où on ne s’y attend pas, avec toujours plus de cruauté. La seule chose que l’on a envie de faire à la fin de livre, c’est se jeter sur les deux autres livres pour finir cette trilogie…
Acide
Critique de Nance (, Inscrite le 4 octobre 2007, - ans) - 1 septembre 2008
Quelle horreur! mon Dieu
Critique de Wakayoda (, Inscrite le 12 septembre 2007, 44 ans) - 30 mars 2008
La scène entre « Bec de lièvre » et le chien nous laisse sans voix. Je trouve ce livre envahi par la violence, le sexe, l’horreur…
L’action de la guerre n’est absolument pas décrite (où se déroule l’histoire ? qui sont les Libérateurs ?...) Du coup, on a du mal à se positionner par rapport au contenu du livre, il nous fait réagir mais dans le mauvais sens : c'est-à-dire un dégoût profond.
L’ouvrage contient toutes les violences pouvant être subies par un enfant dans 166 pages ce qui le rend indigeste. Je suis vraiment impatiente de passer à un autre livre pour l’oublier (ce que je vais faire sans aucun problème)
L'horreur moins l'émotion
Critique de Gabri (, Inscrite le 28 juillet 2006, 38 ans) - 17 octobre 2007
la petite boutique des horreurs
Critique de Gotilor (, Inscrit le 27 décembre 2005, 58 ans) - 27 décembre 2005
Un grand coup de coeur!
Critique de Nirvana (Bruxelles, Inscrite le 7 avril 2004, 51 ans) - 29 juin 2005
J'ai aimé le détachement et le cynisme des personnages, qui se créent leurs propres règles morales et s'imposent une discipline drastique à coup d'épreuves diverse. J'ai aimé le style, cru, noir, simple et efficace. Je me précipite à la bibli pour trouver les deux autres.
Les Conséquences de la guerre
Critique de Libris québécis (Montréal, Inscrit(e) le 22 novembre 2002, 82 ans) - 27 décembre 2004
je déteste
Critique de Ciao (Nantes, Inscrite le 18 décembre 2004, 70 ans) - 26 décembre 2004
Un qualité, on ne l'oublie pas facilement.
Dérangeant
Critique de Aaro-Benjamin G. (Montréal, Inscrit le 11 décembre 2003, 55 ans) - 26 novembre 2004
sècheresse, crudité, facilité
Critique de B1p (, Inscrit le 4 janvier 2004, 51 ans) - 16 août 2004
L'écriture a bien sûr quelque chose de remarquable dans sa capacité à décrire les faits sans émettre aucun jugement de valeurs sur les uns et sur les autres, mais personnellement l'histoire me laisse sur ma faim. Elle est certes glaçante, mais elle se limite parfois à des clichés qui ont déjà été exploités maintes fois et qui m'ont exaspéré par leur gratuité glauque :
Que dire de Bec-de-lièvre et du chien, de l'officier homo-uro-pédo ?
Pas grand chose sinon qu'on aurait souhaité qu'Agota Kristof cède moins à la facilité.
De plus, cette fin en points de suspension me semble indigne d'un roman. Ce genre de procédé se rencontre plus dans les feuilletons télé, c'est dire le niveau...
Finalement, à vouloir épurer le style à un tel point, on assèche les émotions pour ne retenir que la crudité des situations. C'est dommage pour le lecteur, surtout lorsque la crudité est de si bas niveau.
La fin justifie les moyens
Critique de Saint-Germain-des-Prés (Liernu, Inscrite le 1 avril 2001, 56 ans) - 11 août 2004
Le style, particulier, est dû au fait que ce grand cahier que nous lisons, ce sont les jumeaux qui l’ont écrit et ils mettent un point d’honneur à décrire les choses sans émotion. « Nous devons décrire ce qui est, ce que nous voyons, ce que nous entendons, ce que nous faisons. (…) Il est interdit d’écrire : « La Petite Ville est belle », car la Petite Ville peut être belle pour nous et laide pour quelqu’un d’autre. » Cela donne un récit cynique, froid, surprenant. Et la fin m’a coupé le souffle. D’où le désir de lire la suite. Pas bête, Agota…
J'adore !!!
Critique de Nelibelul (TOURS, Inscrite le 19 juillet 2004, 55 ans) - 3 août 2004
j'ai lu les 3 livres d'une traite, en 3 jours, ne pouvant me décoller de l'histoire et voulant savoir la suite...
je conseille fortement.
A mon avis aussi
Critique de Jules 2 (, Inscrit le 11 mai 2004, 80 ans) - 8 juillet 2004
A part
Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 7 juillet 2004
Stupéfiant ?
Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 22 mars 2004
Je n'en suis qu'à la fin du premier livre et je ne vais pas redonner un résumé de l'histoire qui a déjà été bien fait.
Il est vrai que ce livre est stupéfiant mais aussi perturbant, tant ces deux enfants, leurs comportements, leurs cynisme est énorme ! Tantôt ils feront le bien, mais avec la même aisance ils feront le mal. Ils sont terriblement intelligents et manipulateurs au possible. Leur entraînement à tuer les poules, les lapins et les canards les ont rendu tout aussi aptes à tuer un humain ou à rester totalement insensibles à la mort de leur mère ou de leur père.
Comme le dit Caméléona l'écriture d'Agata Kristof colle à merveille aux personnages. Elle est descriptive et quasiment technique. Elle a choisi de traiter cette histoire par petits chapitres de quelques pages chacun, le tout se liant parfaitement.
Cette oeuvre est vraiment particulière et différente de ce que nous avons l'habitude de lire. Sauf une chose: face à ces deux enfants, nous avons la sensation d'être devant deux "Etrangers" qui n'auraient que dix ou douze ans. La vie est peut-être vide de sens, surtout en temps de guerre, mais, tant qu'à faire, prenons là comme elle est et gagnons ce qui nous arrange, sans scrupules aucuns !
Oui, je me rue sur les deux autres volumes !
Déconcertant
Critique de Seiya (Lasne, Inscrit le 24 avril 2001, 41 ans) - 24 janvier 2002
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