Le grand cahier
de Agota Kristof

critiqué par Cameleona, le 19 février 2001
(Bruxelles - - ans)


La note:  étoiles
Humour noir
“ Le Grand Cahier ” constitue le premier volet d’une trilogie haletante, relatant les aventures de deux jumeaux, Claus et Lucas.
Le réalisme et le cynisme dont ils font preuve dès leur plus jeune âge leur valent de survivre dans un monde totalitaire et sans pitié pour les faibles.
Les deux enfants vivent dans un pays en guerre, dans une atmosphère rappelant évidemment les pays de l’Est, même si les noms ne sont jamais mentionnés (l'auteur est elle-même Hongroise, vivant en Suisse). Ils vont se séparer à la fin du premier livre, l'un traversant la frontière interdite " grâce " à un meurtre, tandis que l'autre veille sur la ferme, dans le jardin de laquelle sont enterrées bien d'autres choses que des pommes de terre.
Cet apprentissage de la vie a ceci de particulier que les jumeaux ne suivent aucune règle, si ce n’est celle de la fidélité l'un envers l'autre : leur totale amoralité est fascinante et semble leur réussir, jusqu’au troisième et dernier volet de la trilogie. C’est alors que l’on découvre, dans un grand renversement de situation, que la folie nous guette au détour du chemin lorsque l'on s’y attend le moins…
Agota Kristof a la plume noire, très noire : elle décrit avec simplicité les scènes les plus horribles, comme si elles constituaient la réalité la plus banale. Le style pourrait être qualifié de minimaliste, tant les mots ne font que servir l'action, mais ils le font avec élégance, en coulant naturellement, et tiennent en haleine de la première à la dernière ligne. D’ailleurs, une fois “ le Grand Cahier ” achevé, on ne peut s’empêcher de courir se procurer “ la Preuve ” et " le Troisième Mensonge ", impatient de connaître la suite de cette horrible histoire…
A la guerre comme à la guerre 9 étoiles

Une maman confie la mort dans l'âme ses 2 petits jumeaux à leur grand-mère de la campagne. Et croyez-moi, cette dernière n'a rien d'une mamie bienveillante : elle les fera vivre dans la crasse, dormir à même le sol, les insultera à longueur de journée.
On ne sait si c'est la guerre qui sévit en ville ou leur grand-mère que Klaus et Lucas craignent le plus. Mais très vite, par instinct de survie, ils vont apprendre à se forger une carapace, s'exercer à supporter la faim, la douleur, l'injustice. Ils vont peu à peu devenir de petits monstres de cynisme.
L'auteure décrit admirablement le processus d'insensibilisation, de dépravation, de bestialisation, de banalisation de l'horreur qu' implique toute guerre.
Originalité du style: rien que de très courtes phrases, et surtout, les 2 frères s'expriment tout au long du livre à la 1ère personne du pluriel comme s'ils ne pouvaient parler qu' en choeur. Et de fait, on les sent tellement inséparables, que l'on se demande s'ils ne seraient pas plutôt siamois que jumeaux.
Inséparables à une notoire exception près...

Millepages - Bruxelles - 65 ans - 12 juillet 2012


J'AURAIS AIME SAVOIR ECRIRE COMME CELA!... 10 étoiles

Je n'ai pas grand chose, si ce n'est rien, à ajouter à toutes les très belles et très bonnes critiques déjà présentes sur ce livre... je ne m'attarderai donc pas sur l'histoire déjà abondamment commentée...

Je voudrais juste dire quelques mots sur l'incroyable écriture d'Agota KRISTOF... Plus de trente ans que je lis... je n'avais encore jamais lu une écriture comme celle-là!... Une écriture dont je ne savais même pas qu'elle pouvait exister... Une écriture qui ne devrait pas exister!...

L'usage de la première personne du pluriel tout au long du livre, je dois avouer que je n'avais jamais vu ça...
Des phrases courtes, très courtes même, rêches, sèches, qui claquent quand on les lit! Qui vous prennent à la gorge, qui vous sautent au visage!...
Un forme neutre, qui se veut objective tout au long du roman... Une écriture d'une beauté insondable, inépuisable, incroyable... Économe en mots, en phrases, il y a juste les mots qu'il faut, là où il faut, ni plus ni moins... pas un mot en trop, pas un mot dont on a l'impression qu'il n'est pas à sa place...
Même les personnages, les dialogues, et descriptions sont comme cela... (ainsi on ne saura jamais de quelle guerre, ni de quel pays l'auteur parle, bien qu'au vu de la biographie de l'auteur, on se doute qu'il s'agit ici de la fin de la Deuxième Guerre Mondiale et de la Hongrie son pays natal...).
Franchement j'ignorais que l'on pouvait écrire de cette façon!...

Je n'ai rien à dire de plus, il faut lire ce livre, pour bien le comprendre et ne fut-ce que pour découvrir l'incroyable écriture, de cet auteur qui nous a quittés en 2011...

Septularisen - - - ans - 8 juillet 2012


Un très bon livre, un chef d'oeuvre 10 étoiles

Il existe beaucoup de livres qui parlent de la guerre, du département, de l'histoire du comment, du pourquoi des horreurs et des tortures. Oui.
Mais là, c'est différent. Il y a la guerre, mais c'est tout.

Je viens de finir "Le grand cahier" (qu'es-ce qui m'a pris de ne pas prendre la suite sur le vif ?!). Au rythme des pages la grand mère a du cœur, je trouve. Les petits, on finit par se demander s'ils ne sont pas sociopathes. Le plus difficile dans ce livre c'est l'honnêteté qui s'en dégage, il n'y a pas de rythme à proprement parler, il y a une vie, simplement, une vie pendant la guerre (je précise UNE SEULE vie, c'est là, aussi, toute la magie qui s'en dégage) et à partir de là on comprend très vite que lorsqu'un "passage" (car je ne peux appeler ça vraiment chapitre) est doux, il ne faudra pas s'attendre à ce que le prochain le soit. Je trouve la plume très impressionnante, en dehors de l'histoire, elle est noire et décrit les scènes les plus horribles comme si c'était l'évidence même.

A chaque moment du livre on a l'impression que des choses, à notre époque, vues comme des... crimes abjects n'ont pas la même ampleur en communauté pendant la guerre, dans ce qui semble être un petit village, allusion à une pédophilie très présente dans le livre dont les enfants, les jumeaux, sont très conscients de ces obscénités.
Je l'ai lu et lorsqu'on l'a fini et bien, on ne veut pas s'arrêter de lire.

Je ne suis pas d'accord avec Wakayoda, des le début de livre on sait tout ça, que cela va être dur (le passage du chien, lui, n'est rien comparé au corps allongé sur la table avec sperme et sang). Les personnages, certains, sont attachants, juste COMPLÈTEMENT déglingués. N'oublions pas que les temps sont durs, il y a la guerre, la pauvreté et plus aucune vie. Certains comportements sont plus qu'explicable et personnellement, je trouve la grand-mère sénile vraiment attachante.
Oublier ce livre ? C'est comme oublier toute une vie, c'est impossible.

Simplicité - - 31 ans - 21 octobre 2010


dur 9 étoiles

c'est un livre facile à lire mais ce langage cru fait mal en voulant traduire toute la pauvreté humaine... tout y passe sous les yeux translucides de ces jumeaux qui observent ce monde de bassesse.
un très beau livre et je m'attaque dès à présent à sa suite
L'auteur partage son texte par de nombreux chapitres de deux ou trois pages au plus... mais la lecture n'en est nullement altérée.

Monocle - tournai - 64 ans - 10 juillet 2010


Une oeuvre 9 étoiles

Ce livre est une oeuvre qui nous amène à réfléchir sur la cruauté des humains. Il m'a fait beaucoup penser à l'arrache coeur de Boris Vian, où tous portent des actes contre les autres qui sont totalement répugnants.
Nous nous attachons beaucoup aux enfants, même si leurs gestes nous répugnent. Leurs actes reflètent ce qu'ils ont appris des "Grandes personnes" non?
Malgré l'intensité des scènes sexuelles jusqu'aux scènes de meurtres, nous avons toujours espoir que l'humain sera capable de faire la différence entre le bien et le mal. Malheureusement, comme la société d'aujourd'hui, il est difficile d'y parvenir.

Anik - - 35 ans - 19 août 2009


Un conte pour adultes 9 étoiles

Lorsque l’on s’apprête à lire « Le Grand Cahier », on observe tout d’abord la couverture. On y remarque deux enfants, côte à côte, les mains dans les poches, le visage pâle. On commence à lire les premières lignes et l’on est tout de suite pris dans l’histoire. La prose et le vocabulaire semble tellement enfantin qu’on a envi de la conseiller à sa petite sœur. Pourtant il suffit de continuer une trentaine de pages pour assister à des scènes relativement dures et malsaines. La jeune fille Bec-de-lièvre qui se fait plaisir avec son chien, les divers exercices cruels des jumeaux, les actes déplorables du curé, et surtout ce vocabulaire qui devient de plus en plus libre.

Mais « Le Grand Cahier » est un très bon livre. Un livre sur la Guerre bien sûr, mais également sur l’apprentissage de la vie de deux frères jumeaux qui mettent en pratique les leçons qu’ils n’ont pas encore apprises. Les deux enfants pensent comme des adultes, sont aussi intelligents et matures. Ils développent une philosophie très intéressante empreinte de justice et de respect envers les humbles, découvrent le pouvoir des mots (chantage auprès du curé) et se font leur propre idée de la mort (ils tuent des animaux pour s’endurcir, déterre le squelette de leur mère pour le montrer au père). A chaque moment on ne sait si ces actions sont par pur cruauté où au contraire la conséquence de l’école de la vie en temps de guerre. Il est fort possible que ce soit les deux d’ailleurs.

Un livre très cru et très malsain certes, mais vraiment prenant et surprenant dans les situations extrêmes que l’on ne peut prévoir tant elles arrivent là où on ne s’y attend pas, avec toujours plus de cruauté. La seule chose que l’on a envie de faire à la fin de livre, c’est se jeter sur les deux autres livres pour finir cette trilogie…

Baader bonnot - Montpellier - 41 ans - 28 janvier 2009


Acide 9 étoiles

Livre original par la forme et par l’écriture sans émotion, déshumanisée (aussi, le « nous » surprend). Ça a beaucoup de force. Je l'ai lu pour un cours et puis je me suis ruée sur les deux autres tomes. Ils m'ont déçu. Plus complexes, mais pas aussi puissants. Ils gâchent presque le souvenir que je garde de ce tome-ci, qui se suffit à lui-même.

Nance - - - ans - 1 septembre 2008


Quelle horreur! mon Dieu 2 étoiles

C’est un livre noir, horrible… Chaque personnage rencontré fait subir des violences physiques et verbales sur deux jeunes enfants (deux jumeaux). Aucun personnage ne nous arrache un sentiment de compassion mais seulement un autre sentiment : le dégoût, car chacun est noir avec un fond méchant. Les enfants, eux, deviennent des monstres au fur et à mesure de l’histoire, ils sont vides de sentiment. Ils subissent et font subir aux animaux et à la fin aux humains des violences. Je trouve ces deux enfants effrayants….
La scène entre « Bec de lièvre » et le chien nous laisse sans voix. Je trouve ce livre envahi par la violence, le sexe, l’horreur…
L’action de la guerre n’est absolument pas décrite (où se déroule l’histoire ? qui sont les Libérateurs ?...) Du coup, on a du mal à se positionner par rapport au contenu du livre, il nous fait réagir mais dans le mauvais sens : c'est-à-dire un dégoût profond.
L’ouvrage contient toutes les violences pouvant être subies par un enfant dans 166 pages ce qui le rend indigeste. Je suis vraiment impatiente de passer à un autre livre pour l’oublier (ce que je vais faire sans aucun problème)

Wakayoda - - 44 ans - 30 mars 2008


L'horreur moins l'émotion 8 étoiles

J’ai accroché très vite à ce premier volet de la trilogie des jumeaux. En effet, dès que j’ai compris ce qu’était le fameux Grand Cahier, je n’ai pu faire autrement que de m’attacher bien fort à ces deux petits frères qui décident eux-mêmes de se faire l’école à la maison… Le Grand Cahier se veut donc le fruit de leurs leçons de composition, où les règles bien définies pour les notes «Bien» ou «Pas Bien» donnent lieu à un récit bizarre, sordide par endroits, mais qui ne laisse jamais indifférent. Le style froid et objectif a eu l’effet contraire pour moi, et je pense vraiment qu’en n’ajoutant aucun sentiment ni émotion dans son récit, Agota Kristof à réussi à rendre celui-ci encore bien plus bouleversant qu’il ne l’aurait été autrement.

Gabri - - 38 ans - 17 octobre 2007


la petite boutique des horreurs 5 étoiles

La violence est permanente dans ce livre, qu'elle soit morale ou physique, personnelle ou collective. En contre-point aucune émotion n'est palpable dans le récit . Et c'est pour cela que le livre est aussi dérangeant. Le style journalistique d'A. Kristof qui épure la moindre trace de sentiment y est pour beaucoup et c'est à l'évidence une des qualités de ce livre que cette écriture d'entomologiste. Pourtant au fil des pages, l'accumulation des horreurs finit par donner la nausée. mais la nausée de quoi? Du totalitarisme, de la guerre, de la violence elle-même ou du sadisme gratuit du récit? La réponse est elle dans la suite de la trilogie?

Gotilor - - 58 ans - 27 décembre 2005


Un grand coup de coeur! 10 étoiles

J'ai adoré ce roman, rapide à lire, car peu de pages et un chapitrage court, mais son petit volume ne l'empêche pas d'être marquant!
J'ai aimé le détachement et le cynisme des personnages, qui se créent leurs propres règles morales et s'imposent une discipline drastique à coup d'épreuves diverse. J'ai aimé le style, cru, noir, simple et efficace. Je me précipite à la bibli pour trouver les deux autres.

Nirvana - Bruxelles - 51 ans - 29 juin 2005


Les Conséquences de la guerre 8 étoiles

Plusieurs perdent la vie à la guerre, ce jeu des grands qui précipite les petits dans la géhenne. Il faut connaître des soldats qui ont participé à l'horreur des combats pour comprendre encore mieux les conséquences qui en découlent. Plusieurs ne s'en remettent pas. Agota Kristof dévoile un univers que l'on n'aimerait mieux ne pas connaître. La guerre engendre des comportements atypiques que Le Grand Cahier révèle avec une économie de moyens. La perte des balises cause éviodemment des sorties de route fatales. Ce roman pointe avec justesse les dommages collatéraux qui, à mon avis, transcendent le nombre de civils tués. Il faut y ajouter ceux dont l'âme a été atteinte aussi mortellement. Les auteurs sensibles savent rendre compte de la folie humaine sans s'étendre sur les détails. C'est le cas d'Agota Kristof. La concision de son écriture cerne le problème avec éloquence. Comme le dit la figure de style bien connue : "un silence éloquent". Le mutisme cache des causes que, souvent, on retient de dévoiler pour se protéger d'une interprétation partiale. La gratuité de certains gestes n'est qu'apparente. Ils se font plutôt l'écho de blessures profondes comme le démontre Truman Capote dans De sang-froid. Les auteurs qui ne se montrent pas directifs laissent parfois le lecteur dans l'embarras quand ce dernier aborde un sujet avec lequel il est peu familier. De plus, une écriture économe emprégne l'oeuvre d'une certaine sécheresse qui rend la lecture moins exaltante. C'est ce qui se passe avec Agota Kristof dont la suite à ce roman porte davantage le bémol que je viens d'indiquer.

Libris québécis - Montréal - 82 ans - 27 décembre 2004


je déteste 1 étoiles

Cela fait un moment que je l'ai lu. Je n'ai rien oublié, ce roman est d'une cruauté totale et gratuite.
Un qualité, on ne l'oublie pas facilement.

Ciao - Nantes - 70 ans - 26 décembre 2004


Dérangeant 10 étoiles

J’ai souvenir de cette écriture réduite à son plus simple usage qui supportait parfaitement le récit de deux enfants face à la noirceur de la guerre. C’est le seul roman que j’ai lu écrit au « nous ». Un voyage fascinant par son étrange manière de nous amener dans les recoins les plus sordides de l’âme à travers l’innocence des jumeaux.

Aaro-Benjamin G. - Montréal - 55 ans - 26 novembre 2004


sècheresse, crudité, facilité 4 étoiles

Et bien moi j'ai beaucoup moins aimé que la moyenne.

L'écriture a bien sûr quelque chose de remarquable dans sa capacité à décrire les faits sans émettre aucun jugement de valeurs sur les uns et sur les autres, mais personnellement l'histoire me laisse sur ma faim. Elle est certes glaçante, mais elle se limite parfois à des clichés qui ont déjà été exploités maintes fois et qui m'ont exaspéré par leur gratuité glauque :

Que dire de Bec-de-lièvre et du chien, de l'officier homo-uro-pédo ?
Pas grand chose sinon qu'on aurait souhaité qu'Agota Kristof cède moins à la facilité.

De plus, cette fin en points de suspension me semble indigne d'un roman. Ce genre de procédé se rencontre plus dans les feuilletons télé, c'est dire le niveau...

Finalement, à vouloir épurer le style à un tel point, on assèche les émotions pour ne retenir que la crudité des situations. C'est dommage pour le lecteur, surtout lorsque la crudité est de si bas niveau.

B1p - - 51 ans - 16 août 2004


La fin justifie les moyens 8 étoiles

Je confirme : après avoir terminé ce premier volet d’une trilogie, on a vraiment envie de poursuivre avec les deux autres tomes. Les jumeaux dont il est question nous en font voir de toutes les couleurs. Au début, leur sort ne peut qu’attrister le lecteur : à cause de la guerre, leur mère est amenée à se séparer d’eux et les confie à sa propre mère qui ne l’est pas, propre, mais qui vit au milieu d’une crasse tenace. La grand-mère ne donne pas dans le sentiment et fait rapidement comprendre aux enfants qu’ici, il faut mériter sa croûte… Les jumeaux ne se laissent pas abattre, comment dire, ils ne s’apitoient pas sur leur sort, ne deviennent pas des Calimero-c’est-trop-injuste. Non, les choses étant ce qu’elles sont, il faut essayer d’en tirer le maximum et de résister. D’où les exercices pour s’endurcir le corps (ils se donnent des coups de ceinture) et l’esprit (ils s’injurient). Se dégage petit à petit une morale. En cela, je ne suis pas d’accord avec Cameleona qui dans sa critique parle d’amoralité. Non non, ils édifient leur propre morale, capables du pire comme du meilleur, mais rien n’est jamais gratuit chez eux, tout est réfléchi. Car ils sont extrêmement intelligents, nos deux loustics.

Le style, particulier, est dû au fait que ce grand cahier que nous lisons, ce sont les jumeaux qui l’ont écrit et ils mettent un point d’honneur à décrire les choses sans émotion. « Nous devons décrire ce qui est, ce que nous voyons, ce que nous entendons, ce que nous faisons. (…) Il est interdit d’écrire : « La Petite Ville est belle », car la Petite Ville peut être belle pour nous et laide pour quelqu’un d’autre. » Cela donne un récit cynique, froid, surprenant. Et la fin m’a coupé le souffle. D’où le désir de lire la suite. Pas bête, Agota…

Saint-Germain-des-Prés - Liernu - 56 ans - 11 août 2004


J'adore !!! 10 étoiles

cette trilogie m'a fascinée, j'ai aimé l'histoire glauque racontée parfois cruement, la suite de malchances accumulées par ces gamins qui ont quand même un espoir de vie.

j'ai lu les 3 livres d'une traite, en 3 jours, ne pouvant me décoller de l'histoire et voulant savoir la suite...

je conseille fortement.

Nelibelul - TOURS - 55 ans - 3 août 2004


A mon avis aussi 8 étoiles

L'acvtion me semble davantage se dérouler dans un des anciens pays de l'Est que dans un régime fasciste. Mais la différence était-elle si grande ?...

Jules 2 - - 80 ans - 8 juillet 2004


A part 9 étoiles

A part ces écrits de KRISTOF, le GRAND CAHIER étant le premier tome de la Trilogie. Critique à peine déguisée du régime Nazi, écrit Seiya. Pas trop d'accord, ça me fait plutôt penser à une action plantée dans un de ces pays dits de l'Est, avant la chute du mur, pays à régime totalitaire en tous cas. Car nul part n'apparait quelque indice de localisation. Mais peu importe, c'est à part et à vrai dire on se tape du pays dont il est question, le principal c'est l'intérêt de la lecture. Et il est fort.

Tistou - - 68 ans - 7 juillet 2004


Stupéfiant ? 8 étoiles

Très belle critique de Caméleona qui, à ma grande honte m'a échappé à l'époque...

Je n'en suis qu'à la fin du premier livre et je ne vais pas redonner un résumé de l'histoire qui a déjà été bien fait.

Il est vrai que ce livre est stupéfiant mais aussi perturbant, tant ces deux enfants, leurs comportements, leurs cynisme est énorme ! Tantôt ils feront le bien, mais avec la même aisance ils feront le mal. Ils sont terriblement intelligents et manipulateurs au possible. Leur entraînement à tuer les poules, les lapins et les canards les ont rendu tout aussi aptes à tuer un humain ou à rester totalement insensibles à la mort de leur mère ou de leur père.

Comme le dit Caméléona l'écriture d'Agata Kristof colle à merveille aux personnages. Elle est descriptive et quasiment technique. Elle a choisi de traiter cette histoire par petits chapitres de quelques pages chacun, le tout se liant parfaitement.

Cette oeuvre est vraiment particulière et différente de ce que nous avons l'habitude de lire. Sauf une chose: face à ces deux enfants, nous avons la sensation d'être devant deux "Etrangers" qui n'auraient que dix ou douze ans. La vie est peut-être vide de sens, surtout en temps de guerre, mais, tant qu'à faire, prenons là comme elle est et gagnons ce qui nous arrange, sans scrupules aucuns !

Oui, je me rue sur les deux autres volumes !

Jules - Bruxelles - 80 ans - 22 mars 2004


Déconcertant 9 étoiles

Déconcertant... c'est le premier qualificatif qui me vient à l'esprit ! Ce n'est pas du tout négatif, bien au contraire. La trilogie d'Agota Kristof, critique à peine déguisée du régime nazi et l'absurdité de la guerre, nous emméne dans un labyrinthe de personnalités. 3 livres stupéfiants et indissociables.

Seiya - Lasne - 41 ans - 24 janvier 2002