Le troisième mensonge de Agota Kristof
Catégorie(s) : Littérature => Européenne non-francophone
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Quel talent cette Agota Kristof !...
Voici donc le dernier volume de la trilogie qui commence avec « Le cahier rouge »
Il y avait déjà beaucoup de questions à se poser dans le second tome intitulé « La preuve ». Où était parti Lucas ? Claus qui revient ne donnait pas la même version de son enfance que Lucas ! Les seules choses qui correspondaient étaient qu’il existait bien, qu’il avait bien un frère jumeau en Lucas et qu’il avait bien quitté le pays en passant la frontière.
Dans ce troisième volume, nous allons commencer par nous perdre complètement ! Nous allons recevoir une tout autre version des faits de la part de Claus. Mais que vaut ce que raconte Claus ?… En effet, quand il décrit ce qu’il y a d’écrit dans son cahier à lui, il dit que ce sont des mensonges, que tout est inventé …
Claus va retourner à la grande ville où il ira de surprises en surprises. Il retrouvera la maison de son enfance et, qui plus est, occupée par sa mère et son frère Klaus !… Là, nous n’en sortons plus !… Qui est-il lui-même ? Qui est ce Klaus avec un K au lieu d’un C ?… Et nous pensions sa mère morte !…
Et quel est ce terrible secret que ce frère Klaus cache si fortement ?…
Agota Kristof fait preuve d’une maîtrise incroyable dans sa façon de mener toute cette histoire au long des trois volumes !… Alors que le premier est cent pour cent cohérent et forme une histoire complète à lui tout seul, le second détruit tout, ainsi que le début du troisième. Il nous faudra attendre la seconde moitié du troisième volume pour comprendre à nouveau. Et toujours cette même écriture analytique qui conserve toute sa force !
Ce dernier livre n’est pas plus gai que les précédents. Ecoutez Klaus parler dans sa tête à Lucas : « Je lui dis que, s’il est mort, il a de la chance et que j’aimerais bien être à sa place. Je luis dis qu’il a eu la meilleure part, c’est moi qui dois porter la charge la plus lourde. Je lui dis que la vie est d’une inutilité totale, elle est non-sens, aberration, souffrance infinie, l’invention d’un Non-Dieu dont la méchanceté dépasse l’entendement. »
Et malgré cela, Agota Kristof fait en sorte qu’ayant commencé « Le Cahier rouge » il est impossible de ne pas aller au bout de cette trilogie ! Et vite en plus !… On veut la suite !…
Les éditions
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Le troisième mensonge [Texte imprimé], roman Agota Kristof
de Kristof, Agota
Seuil / Points (Paris).
ISBN : 9782020257817 ; 13,99 € ; 01/01/1997 ; 162 p. ; Reliure inconnue
Les livres liés
- Le grand cahier
- La preuve
- Le troisième mensonge
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Les critiques éclairs (10)
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RIEN A REDIRE, TOUJOURS AUSSI EXCEPTIONNEL !...
Critique de Septularisen (, Inscrit le 7 août 2004, - ans) - 26 août 2012
Encore une fois, l’écriture a changé et est différente par rapport aux deux volumes précédents. La maîtrise de l’histoire d’Agota KRISTOF est vraiment extraordinaire, les évènements racontés qu’ils précèdent, suivent, ou complètent l’histoire des deux premiers tomes, s’imbriquent toujours parfaitement dans l'histoire, d’une manière qui nous semble tout à fait normale, comme si les évènements découlaient d’eux-mêmes…
Je ne parlerai pas encore du récit, celui-ci ayant déjà abondamment commenté dans les critiques précédentes, je me contenterai juste de dire, que si l’on lit bien la page 80 (dans l’édition de poche) et qu’on la garde en mémoire durant le reste de la lecture, le récit des évènements devient très clair, il n’y a plus de confusion, et tout devient simple et limpide…
Enfin, je m’en voudrais de terminer sans dire encore une fois un mot de l’incroyable écriture d’Agota KRISTOF, toute en puissance, toute en profondeur, en finesse, une sorte d’écriture analytique, (ou devrais-je dire clinique ?...) simple, directe, sans fioritures aucune, comme sans sentiments…
Elle vous prend aux tripes et ne vous lâche plus ! A lire, à lire et à lire si on veut vraiment comprendre de quoi je parle !...
Un très grande trilogie, un très écrivain à découvrir…
Un dernier livre sans queue ni tête
Critique de Mariefleur26 (Paris, Inscrite le 11 décembre 2011, 30 ans) - 18 mars 2012
Je n'y ai pas vu une structure qui nous permet de suivre les évènements, contrairement aux deux premiers. On est sans cesse pris entre maintenant et trente ans en arrière, je n'y voyais pas clair au début. De plus, c'est ma faute, j'en conviens, le fait que l'auteur ait mis deux orthographes au nom d'un des jumeaux m'a mêlée les pinceaux et donc enlevé un peu plus de plaisir à ma lecture.
Tout ceci me désole, car je vois bien que certains ont tout à fait saisi les intentions de l'auteur et s'en sont régalé. Peut-être que dans quelques années, si j'ai l'occasion de relire cette trilogie, je comprendrai tout plus facilement.
Imprévisible
Critique de Nance (, Inscrite le 4 octobre 2007, - ans) - 22 septembre 2010
le moins bon des trois
Critique de Baader bonnot (Montpellier, Inscrit le 11 janvier 2008, 41 ans) - 6 février 2009
Une déception mais une admiration pour la trilogie dans son ensemble.
Troisième tome glaçant, troublant, fort, très fort
Critique de Amanda m (, Inscrite le 10 janvier 2008, 57 ans) - 21 février 2008
Dans les dernières pages de "La preuve", on ne savait plus qui est qui, on ne savait plus lequel des deux existe ou si seulement ces deux là existent. Là encore Agota Kristof sème autant de doutes que de questions, lève autant de voiles sur le passé pour en déposer de nouveaux et brouiller sans cesse les pistes.
Lucas a disparu, Klaus le recherche. Klaus qui est revenu dans son village après l’exil, après avoir fui ce pays totalitaire foudroyé par la guerre et la bêtise des hommes.
Klaus revient sur son passé, les souvenirs ressurgissent et nous en apprenons plus sur ces deux frères arrachés l'un à l'autre, sur leurs existences qui n’ont été que déchirements, errances et blessures effroyables. L’un comblait l’absence de l’autre en le faisant vivre à ses cotés. Fantômes grimaçants, ombres inséparables, doubles fantasmés, Agota Kristof est terrifiante. Elle ne dit rien, elle suggère, elle laisse deviner.
Et petit à petit elle nous donne les clefs de cette gémellité déchirée, nous entraîne dans le sillon d’une enfance laminée par un cruel accident qui aura anéanti l’existence de Lucas et Klaus. Evénement fulgurant qui atomise leur enfance, leur famille, leur avenir.
On pourrait croire qu’enfin réunis, Lucas et Klaus vont pouvoir se reconstruire. Il n’en sera rien ; leurs retrouvailles seront glaçantes et indéfinissables, comme leurs destins ont pu l’être. Les plaies sont inguérissables, les cicatrices béantes.
Effroyablement pessimiste et tourmenté, ce roman écorché et cruel, dresse le portrait déchirant de deux êtres que la vie aura brisés, ravagés. Il se referme en tremblant et laisse un souvenir cuisant dans la mémoire. Le souvenir d'un moment de littérature fort, très fort.
Une fin… en point d’interrogation
Critique de Gabri (, Inscrite le 28 juillet 2006, 38 ans) - 17 octobre 2007
Klaus et Lucas
Critique de Sahkti (Genève, Inscrite le 17 avril 2004, 50 ans) - 22 juin 2006
Ceci étant, cela n'enlève rien à la force de l'histoire et à son pouvoir destructeur. Sur ce point, la plume de Agota Kristof ne faiblit pas. C'est une lecture dont on ne sort pas indemne, il y a un choc, une réflexion et quelque part, c'est ce qu'on cherche, car on sait à quoi s'attendre en lisant le 3e opus d'une série sombre au possible.
Dernier élément de la trilogie.
Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 9 mai 2006
« -On m’appelle Claus T. est-ce mon nom ? Dès l’enfance, j’ai appris à mentir. Dans ce centre de rééducation où je me remettais lentement d’une étrange maladie, on me mentait et je mentais déja. J’ai menti encore quand j’ai franchi la frontière de mon pays natal. Puis j’ai menti dans mes livres. Bien des années plus tard, je franchis la frontière dans l’autre sens. Je veux retrouver mon frère, un frère qui n’existe peut être pas. Mentirai-je une dernière fois ? »
L’écriture de A. Kristof y est aussi pour quelque chose. Froide, analytique, clinique. Idéale pour brosser cette atmosphère glauque qui perdure après la lecture.
Pas désespérant pour autant puisque rares sont ceux qui, une fois attaquée la trilogie, ne vont pas au bout. On en redemande, et quand on est à critiquer le troisième mensonge, c’est qu’on en a redemandé !
Ouch... quelle puissance
Critique de Cuné (, Inscrite le 16 février 2004, 57 ans) - 21 janvier 2005
Seuil a réuni les 3 volumes de cette trilogie en un seul, et c'est une bonne idée, tant s'arrêter après le premier ou le 2° volume est impossible.
Dans le premier, Le grand cahier, c'est un récit à 2 voix que 2 jeunes garçons, jumeaux, Lucas et Claus, rédigent pendant une guerre, dans un pays indéterminé. C'est leur quotidien en faits bruts, petits enfants précoces et surdoués qui vivent en autarcie, expérimentant tout ce qui passe à leur portée.
Dans le 2°, la preuve, c'est la vie de Lucas, après la guerre, plus introspectif et se terminant par un coup de théâtre tout à fait énorme.
Enfin le 3°, on retrouve Claus, qui retrouve Lucas, enfin en quelque sorte, car l'interrogation perdure longtemps, sont-ils deux ou pas, et tout s'explique, tout étant imbriqué et atroce.
Le fait qu'Agota Kristof ait écrit directement en français, langue qui n'est sienne que d'adoption, donne à cette histoire une dimension tout à fait hors norme, une écriture factuelle et précise, sobre, qui glace complètement les évènements déjà tout sauf ordinaires qu'elle décrit.
Les 3 livres sont très différents les uns des autres, mais complètement cohérents, à tiroirs et c'est prenant en diable. Ce fût une expérience de lecture complètement atypique, qui m'a passionnée, et qui suscite toute mon admiration.... Quelle imagination !
Attention cependant on n'en sort pas indemnes, l'atmosphère glauque colle à la peau...
La fin
Critique de Aaro-Benjamin G. (Montréal, Inscrit le 11 décembre 2003, 55 ans) - 26 novembre 2004
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