L'Arabe du futur, tome 1: Une jeunesse au Moyen-Orient (1978-1984) de Riad Sattouf
Catégorie(s) : Bande dessinée => Divers
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prix du meilleur album 2015 Angoulême, amplement mérité
Cela faisait un moment que je tournais autour de ce livre.
Sans doute à cause de sa parenté graphique avec les albums de Guy Delisle (que j'adore) ou encore ceux de Marjane Satrapi, que j'avais découvert il y a quelques années.
Ce n'est pourtant pas son récent prix à Angoulême qui m'a fait pencher vers l'achat de cet album. En effet, son précédent prix pour "Pascal Brutal" m'avait laissé de marbre à l'époque. Et, je l'avoue, c'est la première fois que je lis un album de cet auteur.
Avec, ce premier album retraçant son enfance, j'ai adoré ce que je retrouve chez Delisle: dépaysement, décalage, et surtout ici (pour ceux qui comme moi ont le même âge que Riad Sattouf) une autre idée des années 80 , très loin du mode de vie occidental que l'on connaissait.
Avec ce premier opus, Riad Sattouf nous offre une vision assez pessimiste d'un monde arabe tourné vers le despotisme de Kadhafi, en Libye, ou d'Hafez Al-Assad en Syrie, despotisme appelé à être renversé d'après son père, visionnaire des printemps arabes , avant l'heure.
Outre cet aspect, Riad Sattouf nous enseigne , avec une facilité déconcertante, les différences entre sunnites et chiites, qui encore de nos jours, bouleversent l'équilibre du monde arabe.
Choc des cultures, entre orient et occident, choc des civilisations entre Bretagne et Libye (et Syrie), cet ouvrage est vraiment remarquable, et je serai au rendez-vous, sans hésitation, pour le second volume.
Un prix amplement mérité à Angoulême pour cette année 2015.
Les éditions
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Une jeunesse au Moyen-Orient, 1978-1984 [Texte imprimé] Riad Sattouf
de Sattouf, Riad
Allary
ISBN : 9782370730145 ; 20,90 € ; 07/05/2014 ; 160 p. ; Relié
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Le premier tome d'une incroyable saga autobiographique
Critique de Blue Boy (Saint-Denis, Inscrit le 28 janvier 2008, - ans) - 14 août 2024
Après avoir obtenu sa thèse, le « docteur Abdel-Razak Sattouf » va se voir proposer une poste de « Maître » en Lybie. Le couple et le petit Riad vont donc franchir la Méditerranée et découvrir un pays où Khadafi s’est érigé en guide suprême… La capacité de l’auteur à compiler quantité de petites anecdotes, souvent insignifiantes en apparence et pourtant toujours révélatrices d’un point de vue sociétal, est impressionnante. On se demande véritablement comment à cet âge un enfant peut avoir emmagasiné autant de souvenirs dans sa mémoire ! Sattouf nous les livre d’une façon qui n’appartient qu’à lui, avec objectivité, sans jugement, mais toujours dans une tournure discrètement facétieuse, suscitant chez le lecteur un mélange d’amusement et de perplexité… Les « gags » ne sont jamais suspendus à une chute, ce qui renforce l’authenticité du propos.
Ainsi, au fil des voyages entre la Libye, la France et la Syrie, c’est une véritable étude de mœurs à laquelle nous assistons. Et si les us et coutumes dans les deux pays du Moyen-Orient nous paraissent souvent très surprenants voire perturbants, cela n’empêche pas les anecdotes bretonnes de nous laisser pantois, sous l’œil à la fois candide et goguenard de Riad. Son approche très personnelle nous conduit à penser que nos mœurs françaises pourraient paraître tout aussi déconcertantes à un natif de Libye ou de Syrie….
Parmi la pléthore d’anecdotes, on retiendra évidemment celle sur les cheveux blonds de Riad, qui, dès l’arrivée en Libye, susciteront l’admiration, notamment de ses nouveaux petits camarades de jeux. Comment réfréner un sourire devant la manie qu’a la petite Abani de toucher la chevelure de notre « homme parfait » ? D’autres éléments narratifs déclencheront autant l’incompréhension que le rire (voire le fou-rire), ce qui tient tout de même beaucoup au talent de conteur de Sattouf, qui parvient à nous captiver avec tous ces petits riens de son quotidien, si atypique soit-il… peut-être parce que le gamin qu’il était, ballotté entre plusieurs cultures et plusieurs pays, semblant ne jamais avoir été vraiment à sa place, nous apporte un autre regard, celui de l’étrangeté d’un monde, le nôtre, jamais tout à fait familier, parfois même un peu effrayant dans ses codes si différents d’un pays à l’autre. Les grands-mères et les vieilles dames ont un peu l’air d’être des sorcières, mais restent toujours bienveillantes. Les enfants, eux, ont des comportements stupides et ne sont pas toujours gentils. Quant aux adultes, ils sont souvent aveuglés par leurs préjugés, mais ce sont surtout les hommes qui sont dépeints d’une façon peu flatteuse : arrogants, colériques ou vénaux, ou les trois en même temps… Le père de Riad n’échappe à ces travers, mais il reste son père et n’est au fond pas un si mauvais bougre.
Si la plupart des faits décrits nous amusent ou nous laissent interloqués, Sattouf ne s’autocensure jamais. Pour preuve cette scène assez terrible vers la fin où, lors d’un jeu aussi stupide que macabre, un chiot sera martyrisé par les enfants désœuvrés d’un village syrien. La pauvreté seule peut-elle expliquer cette horreur qui ne choquera que Riad et sa mère, même si dans ce pays, le chien n’a pas le même statut qu’en Europe ? Il faut avouer qu’on ne s’attendait pas à ça de la part de l’auteur, qui réussit à perturber durablement notre conception occidentale des rapports avec ces animaux de compagnie.
Globalement, on appréciera la ligne claire, ronde et minimaliste de Riad Sattouf, doublée d’un aspect drolatique qui colle parfaitement au ton de la narration. De façon très judicieuse, l’auteur recourt à des codes couleurs pour différencier les pays où se situe l’action.
Mon père, ce rêveur
Critique de Marvic (Normandie, Inscrite le 23 novembre 2008, 66 ans) - 3 février 2022
Même si je n’adhère pas aux illustrations, j’ai découvert un auteur formidablement doué pour nous plonger sans aucun préjugé dans l’univers arabe qui est la moitié de ses racines.
Entre Bretagne et Libye... plus qu’un fossé !
Voyages en Tyrannie
Critique de Elko (Niort, Inscrit le 23 mars 2010, 48 ans) - 28 août 2016
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Apparemment les gribouillages biographies racontées par des gamins ont la cote en ce moment. «La vérité sort de la bouche des enfants» dixit quelqu'un un jour, certainement un enfant d'ailleurs. Sinon la vérité sortie de la bouche d'enfants quadragénaires, c'est la vérité aussi?
Tiens ! quelle est la différence entre une biographie romancée et de la pure fiction? Ben, l'éditeur. S'il empreint « fiction » sur la quatrième de couverture c'est de la fiction, sinon c'est du vécu. Il semblerait même que c'est ce qui fait la différence entre l'histoire et les mythes…
En tout cas le petit Riad à une mémoire eidétique du tonnerre! Tout ce qu'il a pu retenir dès l'âge de 2 ans. Et dire qu'à mon âge je ne suis même pas capable de me souvenir de mon repas d'hier, ni même de la consistance de mes selles de ce matin (pourtant je regarde toujours avant de tirer la chasse).
Un autre bouquin sous mon tag « à beau mentir qui vient de loin ».
J'aime bien les dessins, ça me rappelle Titeuf.
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