Les âmes grises de Philippe Claudel
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Un village en clair-obscur
Ce roman se déroule durant la Première Guerre Mondiale dans une petite ville du Nord-est de la France. Un village épargné par les combats, la ligne de front se situant à quelques kilomètres de là, derrière la colline. On entend les canons tonner dans le lointain, on voit les cohortes de soldats se croiser dans la rue principale. Certains arrivent avec encore un peu d'espoir dans le fond des yeux. Ils pensent s'en sortir, survivre alors que la plupart d'entre eux sont condamnés. D'autres, moins chanceux, reviennent en morceaux,morts-vivants, gueules brisées de l'Histoire. Une guerre qu'on ne voit pas mais qu'on n'a jamais aussi bien sentie. Un bourgade épargnée par l'atrocité des combats mais qui connaît cependant son lot de malheur. Le roman débute par la découverte du corps de la petite "Belle de jour", la fillette de Bourrache, le restaurateur local. A partir de ce moment, la petite ville s'épie se jauge, se suspecte. La rancoeur fait place aux petites lâchetés du quotidien. On soupçonne bien vite le procureur Destinat, un notable parmi les notables. Il est procureur, vit reclus et triste dans son château depuis la mort de sa femme, Clélis. Un procureur qui avait ses habitudes au restaurant de Bourrache. Le suspect parfait.
Vingt ans se sont écoulés depuis la boucherie des tranchées de la Grande Guerre et le meurtre de la petite "Belle de jour". Un narrateur anonyme, ancien policier du village, tente de demêler l'écheveau de cette
"Affaire" qui semble le torturer. Il n'a plus envie de vivre depuis la mort affreuse de sa femme. Un homme sur le déclin. Trop d'horreurs, trop de drames. Chargé de l'"Affaire" à l'époque, il dévoile petit à petit sa version des faits. De digressions en digressions, il nous raconte des vies, nous raconte son village et nous cloue sur place dans les dernières pages en nous révelant son terrible secret. Le narrateur dira d'ailleurs au final: "Fouiller l'Affaire comme je l'ai fait, c'était sans doute une façon de ne pas me poser la vraie question, celle qu'on refuse tous de voir venir sur nos lèvres, dans nos cerveaux, dans nos âmes, qui ne sont, il est vrai, ni blanches ni noires, mais grises, joliment grises..."
Philippe Claudel réussit là un beau roman, plein d'humanité. Ces portraits des habitants sont justes, touchants, poignants. Pour illustrer le caractère de ses personnages, il recourt à de jolies jolies formules :"il coupe son poisson comme en le caressant" dira-t-il pour qualifier le procureur. Une image qui vaut mieux qu'un long discours. Un auteur qui sait nous toucher, notamment dans la description de cette jeune institutrice, dont l'amant est sur le front, et qui monte en haut du coteau pour observer au loin les combats incessants, pour partager un peu de ses souffrances. Il excelle dans la description de ces "âmes grises". L'émotion est
palpable de bout en bout et grandit au gré des pages qui se tournent.
Les éditions
-
Les âmes grises [Texte imprimé], roman Philippe Claudel
de Claudel, Philippe
Stock
ISBN : 9782234056039 ; 19,10 € ; 20/08/2003 ; 284 p. ; Broché -
Les âmes grises [Texte imprimé], roman Philippe Claudel
de Claudel, Philippe
le Livre de poche / Le Livre de poche.
ISBN : 9782253109082 ; 6,90 € ; 01/03/2006 ; 279 p. ; Poche
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Les critiques éclairs (60)
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Les nuances du gris
Critique de Nomade (, Inscrite le 14 février 2005, 12 ans) - 28 avril 2019
Confessions
Critique de Elko (Niort, Inscrit le 23 mars 2010, 48 ans) - 9 septembre 2018
L'action se passe en province, non loin de la ligne de front. Si proche de l'horreur, la vie continue malgré tout et lorsque le corps d'une fillette est retrouvée une enquête est ouverte. Et c'est peu de dire que toutes les forces ne se dirigent pas vers un but commun, celui de résoudre cette sordide affaire. S'opposent les caractères et les carrières.
Une immersion dans cette France corsetée dans ses convenances, sa hiérarchie, ses secrets, ses cicatrices. Parce que les âmes ne sont jamais complètement ni noires ni blanches, difficile de démêler l'écheveau de ces histoires qui s'imbriquent. C'est fort, révoltant, poignant, cruel, brutal.
Ennui mortel
Critique de Loic3544 (Liffré (35), Inscrit le 1 décembre 2007, 46 ans) - 1 octobre 2016
Quand je dis j'arrête, c'est ce que je devrais faire, vraiment. A quoi sert tout ce que j'écris, ces lignes serrées comme des oies en hiver et ces mots que je couds en n'y voyant rien ? Les jours passent, et je vais à ma table. Je ne peux pas dire que ça me plaise, je ne peux pas dire non plus que ça me déplaise."
Petite citation et je me suis dit la même chose que lui. Mais, moi, j'arrête vraiment, toutes ces divagations entre 1895 et 1925 quasiment sans queues ni têtes m'ont fatigué.
Destructrice
Critique de Pacmann (Tamise, Inscrit le 2 février 2012, 59 ans) - 21 mars 2014
J’avais encore en mémoire une histoire de meurtre sur fond de la guerre 14-18, mais celle-ci, folie destructrice des corps et des âmes, n’est que le décor, voire pour certains personnages, le prétexte qui fonde leur caractère.
Philippe Claudel, comme souvent, ne prend pas ou peu de risques historiques, non plus en dématérialisant complètement les références comme dans « Le Rapport de Brodeck » mais ici en restant assez flou sur l’endroit précis où les faits se déroulent ; quelque part dans le Nord de la France, à quelques kilomètres derrière la ligne de front.
Toute la valeur du roman est fondée sur l’ambiance que l’auteur fait ressentir au lecteur et la description des personnages vivant tous des drames s’entremêlant. En effet, comme le titre du roman l’indique, on ne rigole pas une seconde, mais on déguste jusqu’à la fin cette écriture brillante vecteur d’une histoire envoûtante.
Pas tous des héros
Critique de Michel A (Montpellier, Inscrit le 28 août 2013, 71 ans) - 3 septembre 2013
On ne rigole pas des masses, mais j'ai beaucoup aimé
Du style, une histoire et puis rien...
Critique de Jof31 (, Inscrite le 8 août 2013, 62 ans) - 8 août 2013
J'ai tant vécu avec Claudel son deuil, si tendrement crié dans son dernier livre, Jean-Bark.
Et là, rien ou si peu...
Oui, il y a un style, oui il y a des âmes... Ce qui justifiie le 2 étoiles mais il y a un truc qui cloche dans ce roman... Comme du toc ou du plaqué...Dommage, il y a un talent derrière tout ça.
Dernier point qui me dérange dans ce roman; la fin est une pirouette d'auteur qui finasse et qui vient finir la partie de triche sans grande élégance: les mortes sont des clones et le narrateur a aussi une âme grise! Ça alors!!!!
Splendide
Critique de HAL007 (, Inscrit le 12 novembre 2012, 66 ans) - 12 novembre 2012
Fort, âpre, envoûtant...
Critique de Patman (Paris, Inscrit le 5 septembre 2001, 62 ans) - 21 août 2012
"tout avait la couleur uniforme du givre"
Critique de Robinson (, Inscrit le 7 novembre 2011, 82 ans) - 7 novembre 2011
Le roman a obtenu le prix Renaudot en 2003, le film a été réalisé quelques années plus tard et si j’ai mis si longtemps à relire l’un et à re-visionner l’autre c’est parce que je craignais de retrouver cette atmosphère de vide sidéral.
La vie ou la mort, tout est pareil dans ce chef d’œuvre de littérature. Tout est essentiel mais rien n’est important.
Et c’est cela sans doute qui m’a tellement impressionné, au sens littéral du terme.
Or je viens de le relire et je suis encore sous le coup de cette relecture.
Pour le principal, l’histoire se déroule lors de la première guerre mondiale dans un village de l’est de la France, à quelques encablures du front et l’on entend le son du canon au quotidien.
Un matin glacial où la neige gelée au sol et sur les arbres par le froid intense, rend le paysage uniforme, une fillette d’une dizaine d’années est retrouvée morte, assassinée au bord d’un canal, près de la demeure du procureur Destinat, un notable local. Elle est la fille de l’unique restaurateur du village nommé Bourrache et les clients de l’établissement l’ont surnommée « Belle » et parfois même « Belle de jour ».
Celui qui nous conte l’histoire est le policier chargé de l’enquête et, à partir de ce crime odieux, il nous décrit la vie du village et en particulier de ses habitants.
A la fin du roman, le narrateur a vieilli, pratiquement tous les personnages qu’il a mis en scène, sont morts et il s’apprête à mourir lui-même, en nous livrant un ultime secret, après bien d’autres mais celui-ci est le sien et c’est le plus terrible de tous.
On ne saura jamais quel est le meurtrier de Belle de jour même si parmi deux suspects, le lecteur peut faire son choix mais au fond, qu’importe qui a tué ? Tous auraient pu le faire.
D’ailleurs, le canon qui tonne à quelques kilomètres, dévore tous les jours sa ration de victimes. Et elles sont nombreuses !
Les circonstances sont telles que la vie d’une fillette n’a de valeur que relative et encore, pour ses proches…. Et pour quelques autres peut-être, son meurtrier par exemple.
Le héros est veuf, sa femme est morte en donnant la vie à son fils unique et l’absence de la disparue est tellement prégnante que bien des années après, c’est toujours à elle qu’il pense et pour laquelle il écrit ce livre, un peu comme un journal de bord ou plus précisément, comme un journal intime dont la lecture nous serait livrée alors qu’elle devait rester secrète.
Tous les personnages que l’on rencontre sont saisis dans un clair obscur. Aucun n’est blanc ou noir. Tous sont gris, comme leur âme et comme cette nature figée dans un éternel hiver.
Ils sont plus ou moins attachants mais aucun n’est accessible.
J’ai aimé cette institutrice venue d’ailleurs pour se trouver proche du front où son fiancé se bat... et meurt. Elle monte sur la colline pour apercevoir les combats et souffrir un peu de la même souffrance que celui qu’elle aime. Peut être me faisait-elle penser à quelqu’un d’autre.
J’ai aimé ce procureur venu d’ailleurs lui aussi, je veux dire d’une autre époque, d’un autre temps. Mais il a des grandeurs silencieuses comme des tombeaux.
J’ai aimé cette fleur poussée incidemment dans ce pays sans fleurs et qui n’a vécu guère plus longtemps que ne vivent les fleurs ordinaires. On l’appelait « Belle de jour » et c’est peut être pour cela qu’on l’a tuée, en fin de jour, a la nuit tombante.
Par contre, j’ai détesté ce juge Mierck, arrogant et cynique, le plus méprisable des personnages du roman, pour qui la vie humaine n’avait aucune importance. Sa mort d’ailleurs, survenue incidemment, lui ressemble, elle est odieuse et affreuse… « Il faut bien que l’enfer serve à quelque chose s’il existe » conclut le procureur en guise d’éloge funèbre.
Je passe sur les autres personnages, ils sont nombreux mais secondaires, sauf peut être ce soldat fusillé qui n’a rien à faire dans cette histoire mais qui s’y est égaré au point d’y perdre la vie.
Pour la fin j’ai gardé le héros, celui qui nous conte cette page d’histoire, de son histoire, 20 ans après.
Pour lui, mes sentiments sont plus complexes.
La balance entre les plus et les moins s’équilibre parfois, puis penche tantôt d’un côté, tantôt de l’autre, ça dépend des jours et de ma propension à comprendre ou à juger.
Tout cela, je le conçois n’est pas de nature à vous inciter à lire « Les âmes grises » et pourtant je vous en conseille la lecture.
L’écriture en est parfaite, le réalisme de cet auteur touche au sublime selon moi, peut être abuse-t-il un peu de la métaphore mais dans un pays où tout est gris, l’image est, somme toute, nécessaire.
Et puis il y a la fin du livre …
Je n’en dis pas plus, lisez-le jusqu’au bout.
Très bon...
Critique de Jonath.Qc (, Inscrit le 6 juillet 2011, 46 ans) - 3 novembre 2011
5 ans plus tard
Critique de Dpernez (, Inscrit le 27 avril 2011, 58 ans) - 27 avril 2011
C'est la dernière apparition de Villeret dans un film, dans le rôle du juge.
Le duo avec Marielle est grandiose. J'ai trouvé le film moins gris que le roman dans lequel la couleur n'arrivait pas jusqu'aux yeux.
J'ai redécouvert les personnages et leur complexité. Finalement le procureur reste au moins coupable de ses idées noires mais quelque part tellement lucides. Claudel nous garde toujours un coup de théâtre pour la fin. Mais ce coup-ci, ce dernier est dans le gris, ou l'âme grise, qui fait l'objet du roman.
Avec le film cela fait donc deux chefs d'oeuvre.
Des âmes pourries.
Critique de Hexagone (, Inscrit le 22 juillet 2006, 53 ans) - 27 janvier 2011
Quelqu'un que l'on croise tous les jours au coin de la rue.
Allez savoir pourquoi certains patronymes évoquent de si troublantes pensées!
Donc, cet écrivain ne me disait rien. Je pouvais vaguement le rapprocher de par la sonorité de Camille Claudel, Paul Claudel c'est à dire de rien de précis.
Et puis ces Ames Grises, tiens donc, quel titre!
Cela me fait penser au titre de cet album de JJG " Entre gris clair et gris foncé".
La couverture de l'édition livre de poche attire mon regard, cette jeune fille fantomatique au milieu d'une forêt en hiver a tout pour me plaire.
Je consulte la quatrième de couverture et découvre que ce livre a reçu le prix des lectrices du magazine Elle.
Aille, ouille est ce vraiment intéressant? N'est ce pas un de ces romans à la Marc Levy ?
J'ai soudain une répulsion, une envie de reposer le livre sur l'étal.
Je m'obstine, je lis que Marielle et Villeret ont interprété deux protagonistes dans une adaptation du livre .
Est ce possible que ces deux immenses acteurs aient bien voulu jouer dans un navet ?
Banco j'achète.
Cela ne tient à rien parfois la lecture d'un livre, la découverte d'un auteur.
Laissant mes préjugés aux vestiaires de ma conscience, j'attaque la lecture.
Oui, j'attaque toujours une lecture, bien décidé à en découdre avec les mots, l'auteur, l'histoire et savoir si cet ensemble sera capable de me faire rendre les armes, de me faire signer l'armistice et de me faire trinquer à la concorde.
Donc, j'attaque la lecture.
Tout de suite je suis pris par le rythme, emballé par ce qui semble être une sombre histoire d'êtres humains en déshérence.
Il n'y a pas que les âmes qui soient grises, il y aussi la région enveloppée de nuages, cernée par les canonnades, meurtrie par la vision de ces gueules cassées.
Le village semble aussi terne que ceux traversés de nos jours par ces convois de camions qui grisent les murs des habitations. Ce village V. traverse bon an mal an ces années de guerres et vit dans ces murs une guerre intérieure, intestine.
Belle de jour, une jeune fille, est retrouvée morte.
Ce fait divers au milieu de la tourmente va alimenter le récit et permettre de mieux connaître les protagonistes de ce village.
Le procureur, le juge, le restaurateur, le maire, l'institutrice et le policier.
Cette société est dépeinte avec beaucoup de talent par Claudel. L'arrogance froide du juge, la déférence du procureur qui regarde les autres comme des fientes, l'ingénuité de l'institutrice et la pleutrerie du maire. Il n'y a que Belle de Jour qui incarne la pureté "Elle ressemble à une Sainte Vierge", elle n'aura pas sa place au milieu de ces notables déchus. Elle sera étouffée, comme on étouffe les secrets les plus lourds.
C'est dans une société engourdie, empêtrée dans ses rapports de classe et de culture qu'évolue le récit
Chacun danse une valse morbide. Car ici chacun cherche et cache son mort. Ceux d'avant, ceux de maintenant et ceux de demain.
Chacun semble pris en otage par des fantômes.
Certaines scènes sont décrites avec énormément de talent, comment ne pas relire celle où figure ce soldat, entravé au marronnier de la cour de la mairie, grelottant de froid, dévêtu de sa ses habits et de sa dignité sous le fronton orné de la devise républicaine et sous les regards cruels du juge et du colonel.
On étouffe beaucoup dans ce livre, on se pend, on meurt en silence.
Les scènes de repas sont pantagruéliques.
Et puis les noms, la rivière la Guerlante ( Guerre lente), Destinat le procureur, Lyse l'institutrice, la Barbe, le Grave.jusqu'au nom du village V. Comme celui de l'hypothétique victoire qui l'on croyait acquise dès le début sans effort et sans morts.
Une atmosphère tapisse ce livre, une humidité, une odeur d'humus, de froid qui pénètre jusqu'aux os.
A la lecture je me disais il aurait pu appeler son livre" les Ames Pourries", ce qui est moins joli que les "Ames Grises" j'en conviens. Car ces âmes sont pourries me disais-je. Et au fil d'une page, Claudel évoque ces âmes pourries qu'il décrit, ainsi nous nous sommes rejoint.
Ce fut une réel plaisir que de me plonger dans cet ouvrage qui m'a révélé un auteur inconnu. Je relirai sans doute d'autres livres de Claudel.
Je ne formulerai qu'un seul reproche, c'est une certaine forme de consensus dans l'écriture, comme si les formules étaient étudiées pour plaire au lectorat quoiqu'il en coûte.
Jamais je n'ai senti le fil du rasoir sur ma gorge, jamais je n'ai senti le précipice sous mes pieds.
J'ignore où se situe ce livre dans la chronologie de l'auteur, certainement a-t-il conquis son lectorat et peut-il se permettre plus d'audace, plus de risques.
En tout cas, je ne fais qu'apporter mon humble avis au concert de louanges qui entoure les Ames Grises et confirme à mon goût qu'il s'agit d'un excellent moment de lecture et certainement un bon film.
Un titre parfait
Critique de Florian1981 (, Inscrit le 22 octobre 2010, 43 ans) - 22 octobre 2010
Philippe Claudel a une très belle écriture et donne beaucoup d'humanité à ses personnages. C'est très subtil. L'atmosphère de la guerre 14-18 est très bien retranscrite.
Un roman à lire, il vaut vraiment le coup.
Dérangeant
Critique de Nb23 (Bruxelles, Inscrite le 26 août 2010, 57 ans) - 26 août 2010
Prenant
Critique de Rock30 (Nimes, Inscrit le 6 juillet 2008, 61 ans) - 15 août 2010
Un faux policier mais un vrai roman
Critique de Fabrice (, Inscrit le 22 novembre 2009, 39 ans) - 17 juillet 2010
L'intérêt du roman réside dans la description sombre et romantique à la fois du village et des personnalités de chaque personnage : des âmes grises, où nul n'est tout à fait noir, ni blanc.
Le récit prend son temps, le temps du deuil et de la souffrance des personnages.
A lire !
Agréablement surpris
Critique de Leliseur (, Inscrit le 10 septembre 2009, 68 ans) - 29 juin 2010
Mais j'ai adoré ce roman qui se passe durant la première guerre mondiale dans un village français où les habitant entendent et voient tous les jours les combats et coups de canon, puis un jour ils découvrent le cadavre d'une jeune fille de 9 ans étranglée et jetée dans la rivière. Le policier qui mène l'enquête nous décrit les personnages principaux de ce petit village.
Dans une écriture simple l'auteur Philippe Claudel (le premier livre que je lis de cet auteur) a su me captiver, il est vrai que c'est un roman très noir et que l'époque s'y prête bien, des gens qui vivent dans la peur et l'angoisse, d'autres qui profitent de leur position élevée dans la société dont le juge et le colonel qui croient que tout ceux qui ne sont pas égaux à eux ne sont rien dans ce monde. Ce qui fait que les âmes deviennent grises, le narrateur ici sait nous donner le goût de savoir jusqu'à la fin l'histoire de ce monde aux âmes grises. J'ai vu le film pour moi le livre est meilleur il décrit mieux chaque personnage, on sait ce qui leur arrive plus tard. Je vais certainement lire d'autres romans de cet auteur qui j'espère seront aussi émouvants à lire.
Bonne lecture à vous tous et toutes
Troublant...mais intéressant
Critique de Farya (, Inscrite le 26 juin 2010, 32 ans) - 27 juin 2010
Là où le titre prend tout son sens, c'est lorsque que le personnage de Joséphine Maulpas dit : "Rien n'est ni tout noir, ni tout blanc, c'est le gris qui gagne. Les hommes et leurs âmes, c'est pareil... T'es une âme grise, joliment grise, comme nous tous..."
En effet, il n'y a pas de réel "salaud" (même si le juge Mierck n'est pas mal dans son genre, tout comme son acolyte, le colonel Matziev...) ni de personne toute blanche. Ils sont tous "gris". Même le narrateur, qui s'avère être policier, ne peut pas dire qu'il n'a rien à se reprocher. Il écrit d'ailleurs tout ce qu'il a ressenti lors de l'Affaire, pour évoquer ses malheurs et ce qu'il a commis, et l'avouer, dans un dernier chapitre assez saisissant.
Le meurtre alors reste non élucidé. Destinat, le Procureur qu'on a un peu de mal à cerner, a-t-il tué la petite ? Ou alors est-ce Yann Le Floc, jeune déserteur ? On ne sait pas, et au bout du compte, ce qui est intéressant, c'est la description de tous les faits, de la psychologie des personnages, ambivalents, pas manichéens, mais humains, tout simplement.
Ni noires, ni blanches,
Critique de Tommyvercetti (Clermont-Ferrand, Inscrit le 18 décembre 2006, 36 ans) - 21 mai 2010
J'ai trouvé ce roman très beau, comme les autres de Claudel que j'ai lu. J'ai lu le Rapport Brodeck aussi, et il semblerait que le titre puisse s'adapter aussi dans les deux cas. On dirait que tous les personnages de Claudel sont des âmes grises. Et c'est ça qui leur donne leur humanité. Il ne sont ni totalement des salauds, ni des anges. Ils ont tous leur coeur de noirceur, et à la fois, ils sont humains, et vivent comme ils peuvent les choses qui se passent.
Je n'ai pas trouvé que le récit soit lent, ennuyant, tout ça... Je pense qu'il ne faut pas prendre ce roman comme un roman policier avec une intrigue, un suspense, tout ça. Ce n'est pas pourquoi il est fait je pense (c'est pourquoi j'ai aimé la fin). Je n'étais pas pressé de savoir qui était le meurtrier, j'ai juste suivi le récit de ce type qui racontait simplement - tout simplement - l'Affaire, et le monde qu'il avait appris à connaitre durant toutes ces années. L'intérêt n'est pas dans l'histoire, mais dans les personnages, dans la vie et l'humanité qui se dégage du roman. Les descriptions des personnages, les attitudes, caractères, les réactions et comportements. La façon que chacun a de réagir à ce qui lui arrive, la façon dont l'humain se découvre face à certaines réalités, dont son âme se met à nu pour qu'on voie finalement que derrière le pire des salauds, il y a un humain, et que derrière l'humanité dans toute sa beauté, il y a des choses qu'on ne sait pas et qu'on ne saura jamais, le mal, la douleur, tout un monde. Que tous, finalement, nous portons nos propres âmes grises.
Sans plus
Critique de Lalie2548 (, Inscrite le 7 avril 2010, 39 ans) - 9 mai 2010
Superbe roman !
Critique de Frunny (PARIS, Inscrit le 28 décembre 2009, 59 ans) - 1 mai 2010
Ce roman est superbement écrit et l'intrigue captivante.
Je recommande.......
Une belle écriture
Critique de Béatrice (Paris, Inscrite le 7 décembre 2002, - ans) - 15 novembre 2008
Magnifique
Critique de Aaro-Benjamin G. (Montréal, Inscrit le 11 décembre 2003, 55 ans) - 25 septembre 2008
Lors du salon du livre de Nancy, les lecteurs l’ont élu meilleur livre français des trente dernières années ! Je ne sais pas ? Mais, parmi tous ceux que j’ai lu, il se démarque. Le style austère et la musique singulière de la prose de Claudel est devenue, en deuxième tentative, un pur régal. J’ai goûté chaque mot de l’écriture somptueuse et marché dans cet univers de romantisme morbide comme on se ballade dans un jardin couvert de givre, triste et ému à la fois par toute la beauté figée qui m’entoure.
(Prix Renaudot, Prix des Lectrices Elle, Prix Stanislas)
superbe
Critique de Velmoz (, Inscrite le 28 octobre 2006, 58 ans) - 23 juillet 2008
Incompréhensibilité
Critique de Chaïmaa (, Inscrite le 14 mars 2008, 33 ans) - 14 mars 2008
J'ai ressenti beaucoup de tristesse dans la vie des personnages. le livre évoque une guerre qui a empêché le vie heureuse des amoureux. Je n'aime pas cette époque, qui présente beaucoup de malheureux où les personnages ont une mentalité différente d'aujourd'hui.
La plupart des personnages sont âges.
j'ai visionné le film correspondant au roman et l'ai préféré. Je ne suis pas parvenu à imaginer les personnages du roman. c'était plus clair dans le film. je n'ai pas aimé regarder tous les épisodes.
J'ai éprouvé des difficultés pour la compréhension de l'histoire. tant d'injustice m'a révoltée plusieurs personnes mouraient et cela créait une ambiance de désespoir.
Les Ames grises, un livre noir
Critique de Crysis (, Inscrit le 14 mars 2008, 35 ans) - 14 mars 2008
J'ai préféré regarder le film car on rentre directement dans l'ambiance ténébreuse qui règne dans l'histoire. Dans le film on développe moins le caractère des personnages alors que dans l'oeuvre littéraire, les détailes sont mieux décrits.
D'un autre côté, le roman expliquait de manière précise quelques passages. Certaines différences entre le récit et le film m'ont interpellé. Dans l'ouvrage, les lettres de l'institutrice étaient lues à la fin. Alors que dans le film, elles sont lues au début de l'histoire. Selon moi, le livre "les âmes grises" complète le film mais j'avoue que ce dernier est mieux si on n'aime pas beaucoup lire.
Coïncidences étranges
Critique de Mallaig (Montigny les Cormeilles, Inscrite le 17 janvier 2006, 48 ans) - 2 janvier 2007
J'ai été happée par ce roman pas très gai. Autour d'un meurtre, on définit les personnages, leur histoire permettant de mieux les comprendre.
Philippe Claudel fait ici une belle peinture d'une société, d'une époque tout en nous faisant pénétrer la psychologie de ces personnages.
Ce roman est d'une autre époque, romantique et naturaliste à la fois.
Suceur de roue
Critique de Serguei (, Inscrit le 29 juin 2005, 50 ans) - 1 novembre 2006
Lourde ambiance
Critique de Soili (, Inscrit le 28 mars 2005, 51 ans) - 25 septembre 2006
Rapidement, je plante le décor : tout se passe pendant la guerre de 14 dans une petite ville près du front, un crime sordide a lieu, une petite fille est retrouvée assassinée près d'un canal, or, près de ce canal se trouve le château de l'ancien procureur, nouvellement retraité, le juge chargé de l'enquête hait profondément le procureur qui le lui rend bien.
Que s'est-il réellement passé ? Un livre qui montre à la fois une enquête policière et une galerie de personnages assez incroyables dans une ambiance pesante, grise voire noire .....
Je le recommande, c'est vraiment simple et agréable à lire , captivant jusqu'à la fin
Un air de Maupassant
Critique de Holden (, Inscrit le 17 septembre 2005, 54 ans) - 24 septembre 2006
Enfin une heureuse découverte en matière de roman contemporain français pour moi qui suis plutôt tourné vers la littérature anglo-saxonne... A lire sans attendre en dehors d'une période de déprime car le narrateur que l'on découvre au fil du roman par petites touches nous entraîne dans son profond mal être.
Avis mitigé
Critique de Tyty2410 (paris, Inscrite le 1 août 2005, 38 ans) - 24 août 2006
Ce livre est intéressant pour plusieurs raisons ; on voit la guerre : sa proximité, le front , l'hiver , l'attente . On est très vite saisi par les portraits des personnages , leur réalisme . On a l'impression qu'ils vivent devant nous. L'auteur arrive à créer une vie , une ambiance un village des sentiments et des émotions ce qui n'est certainement pas le cas de tous les livres .
Cependant , j'ai été un peu perdue ; perdue parce que, avec la narration, on ne suit pas toujours le raisonnement de l'auteur , il quitte Belle de jour pour nous raconter sa propre vie , le château , Destinat , a plusieurs reprises je me suis demandée : mais quand va-t-on savoir qui a tué la petite? cette narration devient quelquefois un peu pesante .
Mais je pense que ce qui m'a le plus gênée c'est l'absence totale de moralité dans ce livre , on a emprisonné un innocent , ou alors peut-être pas , on ne sait pas qui est le véritable assassin , il n'y a pas de justice , et je ne parle même pas de ce que fait le narrateur et surtout avec quelle froideur il le raconte .
Quant à savoir si ce roman mérite son prix , je pense . Parce que à l'heure actuelle la littérature est envahie de romans qui ne devraient pas porter ce nom tellement ils sont fades et insipides . Ce livre malgré les quelques critiques que j'ai énoncées reste un bon roman parce qu'on est plongé dans un autre univers , parce qu'il nous fait vivre la grande guerre , parce que les personnages sont saisissants, parce qu'on les connaît grâce à des détails et non l'inverse .
Une de mes meilleures lectures
Critique de BONNEAU Brice (Paris, Inscrit le 21 mars 2006, 40 ans) - 10 août 2006
Je n'avais jamais lu Philippe Claudel. Le style est... fabuleux, vraiment. Ce souci du détail, cette façon de décrire les paysages, les décors, les ambiances, à la fois simple et suffisante, jamais une phrase de trop. L'histoire est belle, terrible, celle de cette petite fille retrouvée étranglée au bord d'une rivière, l'histoire de la noirceur de l'âme des hommes, dans le Nord de la France, pendant la première guerre mondiale.
Une histoire belle et touchante, où le lecteur est transporté avec brio par le talent de l'auteur. On se prend d'affection pour tous, on a parfois les yeux embués, le poil qui se hérisse. Destinat, Mierck, la jeune institutrice, Belle de Jour, Joséphine, Clémence, autant de destins tragiques qui se croisent, des âmes grises sur fond noir.
Une chose reste certaine à propos de ce livre magnifique, il mériterait presque un "10 sur 10". Je vous le conseille avec beaucoup beaucoup d'insistance, et je vais me mettre à l'affut des autres romans de Philippe Claudel.
Très gris
Critique de Chrisk (, Inscrite le 4 juillet 2006, 69 ans) - 27 juillet 2006
La Grande guerre 14-18 sévit à quelques pas de ce petit village, où des soldats blessés sont amenés chaque jour.
On entend au loin le bruit des canons et des troupes.
Cette guerre ne dérange cependant pas certains notables, bien nourris et fiers.
Rien ne se passe sauf, par un matin glacial, la découverte du corps sans vie de la petite Belle, près de la rivière.
Qui est l’assassin ?
Un roman bien écrit mais trop gris , gris sombre même..
On s'ennuie un peu en le lisant...
easy reading
Critique de Prince jean (PARIS, Inscrit le 10 février 2006, 50 ans) - 29 juin 2006
à conseiller aux lecteurs occasionnels mais l'amateur de littérature ira voir ailleurs.
c'est un livre de bonne facture , avec une histoire qui se tient à peu près, mais y a rien derrière.
ça m'a semblé très formaté pour plaire. y a les salauds et les gentils, et l'auteur ne quitte pas ce schéma, un peu primaire mais tellement rassurant !!!
Les extrêmes n’existent pas…
Critique de Saint-Germain-des-Prés (Liernu, Inscrite le 1 avril 2001, 56 ans) - 19 juin 2006
Un livre magnifique !
Critique de Laurent63 (AMBERT, Inscrit le 15 avril 2005, 50 ans) - 1 mars 2006
L'histoire du roman est racontée sans détour, avec des mots simples, mais terriblement efficaces. On plonge dans les univers décrits et on se retrouve dans l'ambiance de l'époque.
Bref ce livre est un chef-d'oeuvre qui mérite des éloges, car on se retrouve à pleurer, à trembler devant les descriptions de l'auteur. Le lecteur ne peut que souhaiter une chose lorsqu'il commence ce roman c'est d'arriver à la fin pour connaitre le fin mot de cette histoire.
Je le conseille à tous, et je pense que je le relirai dans un an ou deux pour voir si j'ai encore les mêmes sensations.
du noir, du gris, très peu de blanc
Critique de Printemps (, Inscrite le 30 avril 2005, 66 ans) - 26 février 2006
La dénouement cependant nous ramène au gris bien noir du vide de la vie en solitude et en société. Emotion et gris noir des âmes humaines.
le Juge et le Procureur
Critique de Josephine B. (vichy, Inscrite le 2 octobre 2005, 93 ans) - 7 décembre 2005
Livre amer, âpre, dur avec par moments une pointe de sensibilité, d'amour, de tendresse.
Le Procureur : l'homme est froid , il vit dans un autre monde ; mais on le sent écorché-vif, tendre parfois.
Le Juge : celui-là est maniaque, sadique, cruel ; de sa vie d'homme, il nous cache quelque chose ; mais quoi ?
Le coeur de ce livre est rude mais l'enveloppe est d'une grande sensiblité, et la fin malgré tout, positive.
Souffrance & solitude
Critique de Gilou (Belgique, Inscrite le 1 juillet 2001, 76 ans) - 12 novembre 2005
La Grande guerre 14-18 sévit à quelques pas de ce petit village, où des soldats blessés sont amenés chaque jour. On entend au loin le bruit des canons et des troupes.
Cette guerre ne dérange cependant pas certains notables, bien nourris et fiers. Comme si la mort ne rodait pas si près.
Rien ne se passe sauf, par un matin glacial, la découverte du corps sans vie de la petite Belle, près de la rivière.
Qui est l’assassin ? C’est la fameuse affaire qui poursuit le policier (ici le narrateur).
L’auteur ne s’arrête pas là, il élargit son récit en décrivant chaque personnage susceptible d’être le meurtrier. Du simple soldat déserteur au Procureur, de l’instituteur à …… n’importe qui fera l’affaire, du moment qu’on tient un suspect. Bref, tous les ingrédients de la petite vie étriquée d’un village. Jusqu’à l’aveu final de ce policier ayant vécu son propre drame à cette période et nous la narrant par la plume de Ph. Claudel.
Un roman très sombre, une histoire d’une autre époque, glauque à souhaits mais un bon livre par la magie de la belle écriture qui se lit comme une chronique, avec des arrêts bien placés pour nous laisser en haleine.
J’ai retenu une phrase, intemporelle, qui évoque très bien le silence et les non-dits entre les êtres : page 67.
« Je n’ai jamais eu une autre occasion de parler avec Barbe. Pourtant, l’envie m’en a démangé souvent, un peu comme une gale pas très saine, qui gratte et qu’on aime tout à la fois, mais je me disais que j’avais le temps : ça, c’est la grande connerie des hommes, on se dit toujours qu’on a le temps, qu’on pourra faire cela le lendemain, trois jours plus tard, l’an prochain, deux heures après. Et puis tout meurt. On se retrouve à suivre des cercueils, ce qui n’est pas aisé pour la conversation ».
Cette phrase résume a elle seule la solitude des personnages de ce livre.
Un peu Giono...
Critique de Bluewitch (Charleroi, Inscrite le 20 février 2001, 45 ans) - 11 novembre 2005
Conté avec une légèreté mélancolique, ce roman se passe, d'un souvenir à l'autre, d'une douleur, d'une mort à l'autre. Il maintient l'ambiance terne d'un aveuglement volontaire: celui qui éloigne du front, celui qui éloigne de ses propres taches, des morts et des peines. Du moins, qui tente de le faire.
J'ai aimé ce livre comme un compagnon de route, mais je n'ai pas été transportée comme d'autres face à une "puissance émotionnelle" qui, pour moi, n'a pas été transcendante.
C'est doux et sombre, c'est bien écrit, avec la simplicité d'un conteur qui cherche à colmater les fuites, qui garde une sincérité amère. Mais au-delà, je ne sais pas...
Sauf que ça sonne juste, oui, et c'est touchant.
troublant d'humanité...
Critique de Tartampion (, Inscrit le 16 juillet 2005, 35 ans) - 22 octobre 2005
Quelques phrases sont des bijoux à lire et à relire à haute voix pour en exalter la beauté.Des phrases qui sonnent aussi comme des couperets.
Vraiment sombre
Critique de Asgard (Liège, Inscrit le 14 juillet 2005, 46 ans) - 20 octobre 2005
Mais je n’ai pas retiré grand chose de cette lecture. Si, un peu d’ennui je l’avoue. Une écriture que l’on pourrait certes qualifier de poétique, mais ça s’arrête là. Finalement, la seule véritable émotion que j’ai eu était à la lecture de la scène de torture des déserteurs. Cette scène sera la seule qui me restera à l’esprit, le reste s’effaçant peu à peu dans la grisaille de l’oubli.
Sombre
Critique de Jemangeleslivres (, Inscrite le 25 mai 2004, 51 ans) - 19 octobre 2005
Quel beau roman! Quelle écriture! mais quelle noirceur!
Le regard que Claudel porte sur ses "âmes grises" n'est pas loin de la désespérance, et la lecture peut s'avérer délicate pour qui n'est pas préparé, sur le plan émotionnel!
En résumé: c'est magnifique, mais déprimant.
un chef d'oeuvre
Critique de ADE (MARSEILLE, Inscrite le 10 octobre 2005, 46 ans) - 12 octobre 2005
il est vrai que ce livre est un peu "noir", mais si vous le lisez comme moi, un jour de temps pluvieux (je l'ai lu d'une traite en une journée) vous rentrerez encore plus dans l'histoire...
je trouve du génie à l'auteur de revenir plusieurs fois dans le livre en arrière et de ne pas perdre le lecteur ni de le lasser !
l'histoire est bouleversante et je pense qu'il va m'être difficile de ne pas trouver un livre fade désormais...
Je vais ce week end voir le film car j'imagine très bien les acteurs Villeret et Mariel dans les rôles principaux.
plus noir que gris !
Critique de Laure256 (, Inscrite le 23 mai 2004, 52 ans) - 30 juin 2005
Extraordinaire
Critique de Gab (bruxelles, Inscrite le 31 décembre 2004, 50 ans) - 25 avril 2005
Les âmes grises
Critique de JADE1334 (Martigues, Inscrite le 1 mars 2005, 83 ans) - 1 mars 2005
Philippe CLAUDEL arrive avec beaucoup de talent à dégager le fond de l'âme de chaque personnage et l'émotion reste vive et le style alerte. La vie est ce melting-pot de sentiments où chacun reste l'image vivante de ce qu'il veut parfois cacher.....IL y a dans son livre comme une avancée d'un roman policier, cependant, la sobriété du vocabulaire et cet attachement à faire le tour des personnages, creuser un peu le côté psychologique - le classe dans un autre genre: le roman du désamour ou de l'indifférence....l'être humain est si complexe devant les évènements !
En tout cas pour moi le prix Renaudot est mérité (quoique puisse en penser M. LAMANUS....qui "théâtralement " parlant est peut-être dans l'attente très très lointaine...... de quelques applaudissements pour ses quelques lignes qui ont voulu être son morceau de bravoure.......??? Vraiment pas si sûre du résultat....! Sans rancune M. LAMANUS !
JADE1334
Investigation
Critique de THYSBE (, Inscrite le 10 avril 2004, 67 ans) - 28 février 2005
Au-delà de ce personnage, la vie d’un petit village quelconque sur fond de guerre avec son lot de vice, de mensonge, de duperie, de jalousie. Tout se qui fourmille dans l’âme humaine et qui est gonflé par cet instinct de survit généré par la peur.
Pour ma part, je l’ai lue dans une période hivernale ou le gris se décline du matin au soir.
Une récompense au Renaudot que Philippe Claudel n’a pas à rougir, car on ne serait plus dans les tons du livre.
Le Blaireau
Critique de Lamanus (Bergerac, Inscrit le 27 janvier 2005, 65 ans) - 9 février 2005
Bien entendu, on ne peut que saluer un prix littéraire. On ne peut, comme le fait la presse spécialisée dans son ensemble, que louer les qualités du livre de Philippe Claudel, Les âmes grises, on ne peut… mais là, c’est un chouïa too much. Dans les dernières lignes de la postface de son livre Les morts ont tous la même peau (que vous trouverez en Livre de Poche et, grand dieu, gratuit, c’est spécifié en quatrième de couverture : Ce livre vous est offert par votre libraire et ne peut être vendu, alors foncez, réclamez, suppliez, ça vaut son pesant de nougat), Boris Vian écrit : “ Critiques, vous êtes des veaux ! ”. Ah ! le visionnaire que cet homme-là. Et ne serait-ce que parce qu’une étrange unanimité s’est faite autour de ce roman, il faudrait en dire du mal. Hélas mes bons amis, il y a d’autres raisons de le brocarder a little bit.
*
Tartufferie :
Dorine : Ah ! mon Dieu Monsieur, Madame la littérature se porte mal, elle a une fièvre de cheval depuis qu’on lui a prescrit le Renaudot.
Orgon : Et Philippe Claudel ?
Dorine : Lui se porte à merveille, ses Âmes grises se vendent comme des petits pains, et pourtant, Monsieur, a-t-on jamais écrit un livre plus consensuel, une œuvre plus pusillanime dans son ambition et ce depuis des lustres. Un bouquin qu’on a, pour être à la mode et avoir l’assurance de se retrouver le nez en l’air du temps, situé dans la période de la Première Guerre Mondiale, derrière le front, en 17, voilà posés les premiers éperons dans le derrière charnu de la Critique qui ne se trouve jamais aussi bien qu’en pays connu.
Orgon : Le pauvre homme !
Dorine : Quant à la littérature elle a eu une poussée de furoncles sur sa joue droite qui la rend bien l’aide aujourd’hui.
Orgon : Et Philippe Claudel ?
Dorine : Eh bien Monsieur, il parcourt la France chevauchant son âne comme s’il était assis sur la croupe de Pégase, c’est bien normal que cette chose-là, ne lui a-t-on pas répété jusqu’à la nausée qu’il était le Phénix de ces bois. Il est vrai, Monsieur, qu’il écrit comme on prie et qu’entre les lignes l’œil averti peut lire sans dommage son credo et sa foi : “ Ô Seigneur des Écritures, faites-moi décrocher un prix ! ”
Orgon : Le pauvre homme !
Dorine : Mais la littérature, elle, Monsieur, en a ras le jupon de se faire trousser comme une vulgaire catin qu’il suffit de coucher sur l’herbe grasse de la facilité, elle en a par-dessus la tête de se faire accroire des choses qu’elle ne comprends pas, comme par exemple qu’un bon livre, tel Les âmes grises, doit être écrit à l’encre sympathique et que seul les regards du commun peuvent en goûter toute la médiocrité.
Orgon : Et Philippe Claudel ?
Dorine : Holà Monsieur ! Il colporte la bonne parole, et certain s’entendent à dire qu’il aurait insinué, ah le faux dévot, mais aussi méfions-nous des mauvaises langues, insinué donc : “ Ce n’est pas moi qui avait besoin du Renaudot mais le Renaudot qui avait besoin de moi. ” On voit par là que l’homme a de la cheville. Mais cessons Monsieur, j’entends venir la Critique élogieuse et il faut faire bomme figure et âme grise.
*
P. Claudel est un écrivain caméléon. Il adapte son style au moment et au degré de la pente à gravir. Il aurait assurément fait un excellent marin, sachant prendre les alizés et les courants portants. Il est ce qu’on a maintenant l’habitude de dénommer un bon écrivain. Et par cela on entend, me semble-t-il, un écrivain passe-partout, une sorte d’homme-orchestre qui sait jouer de tous les instruments mais d’aucun à la perfection. Il se situe aux confluents de la doxa et du mercantile, du bien-pensant et du capitalisme. Bref, P. Claudel est un enfant de ce début de siècle, et ce n’est pas un reproche mais plutôt une constatation.
À contre pied, je conseillerai la lecture de ce livre. Premièrement, pour se faire une idée nette de ce que la littérature a de plus consensuelle (je devrais écrire conventuelle tellement ce livre sent le petit séminaire et tellement on s’enquiquine en lisant ce bouquin plein de bons sentiments et qui se voudrait, à la limite, être une étude psychologique des âmes ; pour le plaisir et pour comprendre ce qu’est une véritable étude psychologique de caractère mieux vaut lire le Fouché de Zweig paru en novembre 2003 aux Cahiers rouges chez Grasset — d’ailleurs notre Claudel n’a-t-il pas un quelque chose de Joseph Fouché ?). Deuxièmement, pour mettre en évidence les théories conjuguées de la pesanteur, quand le livre vous tombe des mains, et du sommeil flash, quand vous sombrez dans un assoupissement irrépressible dès la vingtième page.
Les âmes grises est loin d’être le plus mauvais roman que j’ai lu, très loin même, mais quand je le vois en tête du palmarès des 20 meilleurs livres de l’année 2003/2004 j’ai des hallucinations, et pour me remettre, je vais rapidos m’avaler une mesure curative des Récits de la Kolyma de Varlam Chalamov (aux éditions Verdier 45 € 07/03).
Des âmes noires, très noires !
Critique de Saint Jean-Baptiste (Ottignies, Inscrit le 23 juillet 2003, 88 ans) - 19 janvier 2005
Je vois dans les critiques précédentes qu'il est reproché au narrateur une surabondance de détails et de personnages qui finissent par peser sur le récit. Mais je crois que c'est le processus même de toutes recherches dans les souvenirs du passé : la mémoire ressuscite un visage, ce visage évoque un événement, qui réveille d'autres souvenirs et d'autres visages ; et chaque visage retrouvé, suggère une description romancée d'un personnage. Cette introspection dans la mémoire nous rappelle le procédé que Proust a si bien exploité. (Mais la comparaison avec Proust s'arrête là. Philippe Claudel a son style propre et bien particulier.)
On lui fait aussi le reproche d'avoir trop typé ses personnages. C'est vrai qu'on n'est pas dans la psychologie des profondeurs et que Simenon n'est pas bien loin. Mais pour ma part, j'ai trouvé les personnages suffisamment bien "croqués" pour être de vraies personnes dans un vrai récit.
Il y a une constatation dans la critique de Jules, qui me paraît plus juste : le narrateur a cloisonné la société entre les bons, enfin disons les moins mauvais, les âmes grises, et les tout mauvais, les âmes noires très très noires, que sont les nantis, les puissants de ce monde, qui sont au-dessus de toute justice et cause de tous les maux de la terre. Cette vision des choses est évidemment caricaturale mais elle correspond bien au statut et à la nature de celui qui raconte. Et puis je crois qu'à l'époque du récit, le cloisonnement des groupes sociaux et les privilèges des nantis étaient plus prononcés qu'aujourd'hui.
Personnellement, je me borne à regretter quelques méchants coups de griffes qui me paraissent superflus. Il était inutile, et faux du reste, d'affirmer que le Roi des Belges Albert 1er était "une ombre grêle de monarque d'opérette" ! De même que tous les instituteurs de ce temps là, n'avaient pas à l'esprit de "bourrer les crânes et de fabriquer au kilo du jeune soldat prêt au combat" ! Et les ingénieurs, nombreux sur ce site, seront sans doute étonnés d'apprendre avec moi, que "tous les ingénieurs s'ingénient à chercher comment faire gagner plus d'argent à leur patron" !
Ce sont là quelques détails, et finalement ils sont peut-être volontairement outranciers pour que le lecteur perçoive bien la personnalité du raconteur. En tous cas, ils ne diminuent en rien la qualité du livre qui, disons-le encore une fois, m'a parue excellente et méritait bien son prix Renaudot 2003.
Bon style, histoire prenante !
Critique de Norway (Entre le Rhin, la Méditerranée et les Alpes !, Inscrite le 7 septembre 2004, 49 ans) - 29 octobre 2004
Un livre pour le moins noir...
Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 28 août 2004
L'auteur nous fait entrer directement dans le sujet que je ne raconterai pas une fois de plus ici. Dès le début j'ai un peu eu la sensation de lire un Simenon, tant il nous campe bien ses personnages, les rend vivants, et nous décrit à merveille l'ambiance dans laquelle ils évoluent, même s'il lui arrive de verser un peu dans la caricature.
Destinat nous apparaît d'abord comme un homme rigide et inhumain. Par la suite ce personnage évolue et semble davantage prisonnier d'un destin et d'une terrible solitude. C'est également le cas du narrateur, mais celui-ci restera plus proche de la vie.
La population de cette petite ville est coupée en deux parties bien distinctes: le "petit peuple" et la bourgeoisie, le clan des gens "biens". Nous pourrions aussi dire que le livre coupe les combattants de ceux qui n'en sont pas et donne à ses derniers des sentiments loins d'être très jolis tellement ils s'en sentent coupables.
Le principal représentant des "gens biens" est le juge Mierck, homme odieux, ignoble, méprisable, véritable caricature. Mais il permettra à l'auteur d'écrire ses plus belles lignes lorsqu'il décrira Mierck à table avec le colonel Matziev, une autre fine crapule.
Une histoire policière ?... Si l'on veut, mais bien d'autres choses aussi ! Un roman sur fond de guerre, une étude de moeurs, la description d'une époque dont plusieurs aspects survivent toujours. Des personnages qui méritent d'être découverts...
L'auteur écrit bien et mène son récit avec adresse et finesse, même si les digressions sont nombreuses et parfois un peu longues. Elles font cependant partie de la description de l'ambiance générale qui entoure cette petite ville et sa population.
Un livre à lire parmi une production française globalement pléthorique et moins interessante.
Les âmes grises d'un roman noir
Critique de Saule (Bruxelles, Inscrit le 13 avril 2001, 59 ans) - 12 août 2004
De plus je trouve que l'auteur carricature un peu trop ses personnages et finalement, à part le vieux procureur, ils sonnent faux. Je pense notamment à cette jeune institutrice qui débarque à l'improviste dans le récit, sans qu'on sache ou l'auteur veut en venir avec elle, et qui disparait de manière assez peu crédible.
Même si le style est agréable et fluide, je ne conseille pas vraiment ce livre.
Touchant...
Critique de SOFIBI (, Inscrite le 1 mai 2004, 53 ans) - 11 mai 2004
C’est aussi l’histoire d’un village au début du 20ème siècle, de ses habitants qui se côtoient, des secrets qu’ils cachent et de leurs blessures.
C’est un très beau roman, policier, psychologique et humain.. Remarquablement écrit et très émouvant.
La vie, la mort, la guerre
Critique de Sahkti (Genève, Inscrite le 17 avril 2004, 50 ans) - 28 avril 2004
L’essentiel n’est pourtant pas là. Il nous saisira au détour d’une révélation, un faits divers monstrueux qui nous est raconté : le meurtre d’une gamine surnommée Belle de Jour, dont le corps est retrouvé au bord d’un canal. Un crime non élucidé qui appelle rumeurs, vengeances et actes meurtriers. Des morts de personnages connus car décrits par l’auteur, qui peu à peu portent au second plan la mort de tous ces anonymes de la Grande Guerre. Non pas que leurs décès soient moins importants que celui de la fillette, mais cette histoire de village nous est familièrement chère, chacun de nous se retrouve un peu dans les protagonistes, par leurs défauts, leurs qualités, leurs envies et leurs frustrations. Pas d’effet de manche, de sensationnel, juste la vie quotidienne à travers les regards de quelques personnes, suffisant pour nous donner le plaisir de lire un bon roman sous la plume de Philippe Claudel.
les âmes grises de Philippe Claudel
Critique de Marcou (Ste eulalie, Inscrit le 4 avril 2004, 84 ans) - 4 avril 2004
J'ai retenu "on peut vivre dans les regrets comme dans un pays" et " Il est parti avec une lenteur fatiguée " ( non, on est dans le nord !!!).
Pour le reste , quelle tristesse que ce gris des âmes grises.....Y a t il du blanc dans ce gris? ou bien les brûmes du Nord teintent elles le noir-noir de ces âmes de blanc de rien?
Quelle désespérance! Quel gâchis? Aucune espérance? Aucune humanité? Quel refus de vivre !!! La vie n'est pas un long fleuve tranquille et "il faut tenter de vivre" !
Un roman à lire absolument !
Critique de Cedric (, Inscrit le 20 février 2004, 43 ans) - 20 février 2004
On se retrouve au coeur d'un petit village, au pied d'une colline derrière laquelle tonnent les canons de la première guerre mondiale, et où l'on rencontre, à travers des portraits d'une qualité rare, des personnages uniques. L'auteur a réussi à monter une histoire originale autour d'un sujet (la première guerre mondiale) traité maintes et maintes fois.
De plus, j'ai eu la chance de participer à la lecture d'une partie du roman par son auteur, époustoufflant...
Un roman donc, à lire absolument !
Un grand roman populaire
Critique de Tophiv (Reignier (Fr), Inscrit le 13 juillet 2001, 49 ans) - 15 janvier 2004
Donc première chose, oublions ces comparaisons, oublions ce prix avant de donner un avis ! Que reste il alors ? Et bien, il me semble qu’il reste un roman sincère, sans esbroufe ni révolution littéraire, un roman « vrai », un roman populaire misant sur l’émotion, l’Histoire et la simplicité pour atteindre le lecteur.
Tout d’abord, le style est populaire puisqu’il est celui du narrateur, un homme ordinaire du début du vingtième siècle, pas un homme de lettre, un homme qui parle avec son cœur.
Ensuite, l’intrigue est « romanesque » à souhait. L’amour, composante de tous les grands drames populaires, est omniprésent : celui, perdu, de Destinat ; celui, absent, de la belle institutrice, quasi homonyme du poète belge, Verhaeren ; celui, heureux, de Clémence et du narrateur ; celui, détruit, du père…
Le poids de l’Histoire amène le relief du roman, la dramatique, l’atmosphère. Les grand romans populaires se situent quasiment tous dans une époque traumatisée où la folie et la mort contrarient l’amour et la vie des hommes.
Enfin, Claudel a construit son roman autour d’un discours simple et droit, autour d’une grande vérité de la vie : « nos âmes, qui ne sont, il est vrai, ni blanches ni noires, mais grises, joliment grises... » .
Je me souviendrais longtemps de ce dernier chapitre terrible et si bien écrit !
Quand au prix Renaudot, si certains semblent lui reprocher de ne pas s’inscrire dans une littérature plus intellectuelle, il récompense à mon avis justement un grand roman « populaire » et tout comme le Renaudot 2002, Assam de Gérard de Cortanze, j’ai pris beaucoup de plaisir à le lire.
Prix Renaudot, et alors ?
Critique de Folfaerie (, Inscrite le 4 novembre 2002, 55 ans) - 1 janvier 2004
Et puis je tombe sur les critiques enthousiastes de Nothingam et Isaluna.
Bon, admettons que je n'ai pas apprécié ce roman à sa juste valeur. C'était l'été, le temps était superbe, les oiseaux chantaient et le sujet plutôt tristounet a peut-être obscurci mon jugement. Et donc, il y a quelques jours, je le relis.
Et bien non, peine perdue. Pas l'ombre d'une émotion à la lecture, voire même un soupçon d'ennui. Toujours ce sentiment d'agacement qui domine et cette interrogation qui demeure : le prix Renaudot, pourquoi lui et pas un autre ?
Enfin, le principal c'est que d'autres lecteurs l'apprécient, et que chacun se fasse sa propre opinion, mais j'avais été amusée par le contraste flagrant entre les critiques ci-dessus et la mauvaise impression que j'avais gardée du roman.
Les mystères de l'âme...
Critique de Isaluna (Bruxelles, Inscrite le 18 avril 2002, 67 ans) - 20 octobre 2003
Dans cette petite ville, une partie des hommes sont épargnés par la boucherie, protégés par leur statut d'ouvriers à la fonderie de canons.
Et si l'on voit passer de la gare à l'hopital de longs convois de blessés et d'agonisants, la mort qui préoccupe le plus les habitants n'est pas en cet instant celle de ces milliers de soldats, mais celle d'un petite fille, la fille de l'aubergiste, surnommée "Belle de jour", retrouvée étranglée le long du canal. Le narrateur raconte les faits bien des années plus tard, et le lecteur entre peu à peu dans le secret de l'histoire, y compris dans celle, dramatique, du narrateur lui-même. Au premier plan, une figure inoubliable, celle de Pierre-Ange Destinat, procureur au tribunal de la ville voisine, notable respecté.
Au fil des pages, le mystère se dévoile, des personnages sortent de l'ombre, âmes grises faites de bien et de mal, comme nous tous. Et c'est là le principal talent de Philippe Claudel que de nous faire ressentir aussi bien toute l'humanité de chacun de ses personnages, même les plus effacés. L'émotion est omni-présente, servie par une écriture magnifique, tellement belle
que j'ai lu la moitié du livre au moins à haute voix, rien que pour la musique des mots!
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