Vingt poèmes d'amour et une chanson désespérée : Les Vers du Capitaine de Pablo Neruda

Vingt poèmes d'amour et une chanson désespérée : Les Vers du Capitaine de Pablo Neruda
(Veinte poemas de amor y una cancíon desesperada)

Catégorie(s) : Théâtre et Poésie => Poésie , Littérature => Sud-américaine

Critiqué par Nathafi, le 28 mars 2013 (SAINT-SOUPLET, Inscrite le 20 avril 2011, 57 ans)
La note : 10 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (25 713ème position).
Discussion(s) : 1 (Voir »)
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Intense

Ce livre est composé de trois parties.

La première, "Vingt poèmes d'amour", comporte les poèmes qu'a écrits Pablo Neruda alors qu'il avait une vingtaine d'année. Pas encore animé par la passion qu'il connaîtra par la suite, cette poésie est déjà toute en charme et douceur.

La seconde concerne cette période aussi, "une chanson désespérée" offre toutefois un regard plus sombre, le poète se sent abandonné, il se cherche, il souffre.

"Les Vers du capitaine" sont les poèmes de la passion. Pablo Neruda a longtemps caché ces poèmes, écrits pour l'amour de sa vie, Matilde, mais, par respect pour sa seconde épouse, Deloa, l'histoire dit qu'il hésitait à faire publier ces écrits, et il l'a fait de façon anonyme.
J'ai beaucoup aimé cette partie, où son aimée et le poète sont amenés à ne faire qu'un. Il la mêle à sa vie toute entière, à son jardin secret, à ses combats. Elle devient tout pour lui et il ne conçoit plus de vivre sans elle, crie sa rage et sa souffrance.

C'est une poésie ardente qui transporte et bouleverse, à mon avis encore plus intense que "La Centaine d'amour", autre recueil dédié à Matilde. L'histoire de ces vers qui auraient pu ne jamais paraître y ajoute une part de mystère.

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Déçue...

6 étoiles

Critique de Sissi (Besançon, Inscrite le 29 novembre 2010, 54 ans) - 19 avril 2013

Déçue parce que, lorsqu'il s'agit d'amour, le femme que je suis est très (trop?) exigeante, et que je n'ai que trop peu vibré.
Déçue car les titres, (des poèmes ou des parties) sont alléchants ("Corps de femme, blanches collines", " Penché dans les soirs", "La branche volée", "Le désir", "Absence", "Les rages", "Les blessures", "L'amour du soldat" "Le goût de ta bouche" "Toujours", "Tes mains" "Ton rire" etc...) et remplis de promesses qui ne sont finalement pas tenues (il n'y a pas toujours de juste corrélation entre titre et texte), déçue parce que je m'attendais à de délicieuses envolées, alors qu'au bout du compte, Neruda use beaucoup trop de la métaphore (la femme comme la mer, comme la fleur...) et de surcroît de manière un peu trop terre à terre, voire un peu éculée par moments (Le corps de la femme "comme une blanche grappe de la lune".)

Pour autant, "Les Vers du capitaine" rachètent un peu le tout, mais en tout cas pas suffisamment et de manière trop inégale pour que ça suffise à racheter ma déception.
De belles fulgurances quand même ("Le tigre", "Ton rire", et dans la première partie, "la Reine") notamment avec "Le Puits", qui est magnifique.

"Parfois tu t'enfonces, tu tombes
dans ton trou de silence,
dans ton abîme tout d'orgueilleuse colère
et c'est à peine si tu peux,
revenir, même en lambeaux,
de ce que tu as découvert
dans la profondeur de ton existence.

Mon amour, que trouves-tu donc
dans ton puits impénétrable?
Des algues, des roches, des boues?
Que voient là-bas tes yeux aveugles
de blessée et de rancunière?

Ma vie, tu ne trouveras pas
dans le puits où tu tombes
ce que je conserve pour toi sur ce sommet:
un bouquet de jasmin qui mouille la rosée,
un baiser plus profond que ton abîme.

Ne me crains pas, ne tombe pas
dans la rancune de nouveau.
Secoue ce mot, le mien, qui vient te blesser,puis
laisse-le s'envoler par la fenêtre ouverte.
Pour me blesser il reviendra
mais sans être guidé par toi
et s'il est vrai qu'il fut chargé d'un dur instant
cet instant par mon coeur sera désamorcé.

Souris-moi radieuse
si ma bouche te blesse.
Je ne suis pas un doux berger
comme dans les contes de fées,
je suis un brave bûcheron qui partage avec toi
la terre, le vent, les épines des montagnes.

Aime-moi, souris-moi,
aide-moi à être bonté.
Ne te blesse pas à moi car c'est inutile,
ne me blesse pas moi car alors tu te blesses."

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