Far West, volume 1. Piste de l'ouest de William Clark, Meriwether Lewis

Far West, volume 1. Piste de l'ouest de William Clark, Meriwether Lewis

Catégorie(s) : Littérature => Voyages et aventures , Littérature => Anglophone , Littérature => Biographies, chroniques et correspondances

Critiqué par Heyrike, le 15 février 2015 (Eure, Inscrit le 19 septembre 2002, 56 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 2 avis)
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En route vers le monde "sauvage"

En 1802, le président Thomas Jefferson projette une expédition d'exploration des terres situées à l'ouest du Mississippi jusqu'à l'océan Pacifique. Il réussit à convaincre le congrès de l'importance de cette expédition pour l'avenir des États-Unis, qui alloue les fonds nécessaires pour mener à bien cette entreprise.

Jefferson fait appel au capitaine Meriwether Lewis pour diriger l'expédition, les instructions qu'il lui donne sont très précises. Lewis devra remonter le fleuve Missouri et trouver une voie de passage vers la rivière Columbia qui débouche dans l'océan Pacifique. Durant ce périple il devra étudier, bien entendu, les peuples Indiens, mais aussi la faune et la flore, la géographie, la géologie et la climatologie des différentes contrées traversées. Jefferson envoie Lewis auprès d'éminents spécialistes (ainsi qu'un des meilleurs médecins de l'époque) pour qu'ils lui inculquent les bases de leurs disciplines, quand ce n'est pas lui-même qui contribue à son érudition (Jefferson est passionné par la science, l'art et la culture).

Le corps de découverte devait au départ être composée d'une douzaine d'hommes, mais au fur et mesure du recrutement effectué par Lewis auprès de soldats américains et de trappeurs (dont plusieurs français), la troupe se retrouve composé au final de quarante-cinq individus. Lewis prend une autre décision qui sera décisive, il invite le lieutenant William Clark, qui fut sous ses ordres quelques années auparavant, à se joindre à lui dans cette aventure. Ce dernier accepte au nom de l'amitié qui les unit, de plus Lewis lui propose de partager à part égale le commandement de l'expédition alors que rien ne l'y obligeait. Cette complémentarité se révélera essentielle durant les deux années que dura le voyage aller et retour. En plus des fournitures de première nécessité, des aliments de base et des armes, leur chargement comprend également une multitude de babioles et colifichets destinés à s'offrir les bonnes grâces des différentes tribus qu'ils rencontreront sur leur chemin. Au delà du caractère scientifique annoncé initialement, l'objectif premier est bien plus pragmatique. Il s'agit avant tout d'ouvrir une voie commerciale jusqu'au Pacifique qui engloberait les tribus Indiennes vivant le long de celle-ci et les placeraient ainsi dans l’aire d'influence des États-Unis. Jefferson, aussi humaniste soit-il, n'en n'oublie pas pour autant les intérêts de son pays, son objectif est double : court-circuiter le commerce des Anglais avec les Indiens de ces régions et s'emparer des territoires du nord-ouest. Pour cela, Lewis devra convaincre les tribus de cesser de se faire la guerre entre elles et de rompre leur relation commerciale avec les anglais. La tâche s’avère être rude, mais Lewis et Clark partent confiants dans leur capacité à y parvenir.

Le 14 mai 1804, le corps de découverte se met en marche, ou plus exactement se met en eau à bord de canoës depuis la ville de Saint Louis direction l'ouest. Dès le début, la remontée du Missouri s'annonce très pénible et dangereuse, les courants tumultueux du fleuve, les bancs de sable, les rives qui s'effondrent soudainement et l'attaque incessante des moustiques, soumettent les hommes à de rudes épreuves, mais ils tiennent bon quand même. Malgré quelques actes d'insubordination, qui sont aussitôt réprimés par quelques coups de fouet (à l'aide de branches de saule afin de ne pas trop meurtrir les chairs), la cohésion du groupe se forge dès les premiers jours de la remontée du fleuve.

Chaque jour, des hommes partent à la recherche de gibier pour nourrir la troupe, revenant parfois bredouilles, la nourriture demeure un soucis permanent. Clark reste la plupart du temps à bord des canoës, tandis que Lewis arpente les rives du fleuve s'adonnant à l'observation et à l'étude de l'environnement.

Le 22 août 1804, le sergent Floyd meurt après plusieurs jours de souffrance (appendicite?), malgré les soins prodigués par Lewis, ce sera le seul mort de l'expédition.

C'est avec une certaine appréhension qu'ils attendent d'entrer en contact avec les Indiens. Mais lorsqu’ils parviennent enfin à rencontrer les premières tribus, l'accueil est cordial. Lewis procède aux formules de politesse de rigueur et après quelques échanges de présents, il peut exposer le vaste projet d'accord commercial souhaité par le Grand Père de Washington : une paix consolidée avec les autres tribus, un commerce exclusif avec les États-Unis et en contrepartie la fourniture d'armes, de munitions et divers accessoires. Un discours que les Indiens écoutent avec circonspection et intérêt. Mais Lewis méconnaît la réalité du mode de vie de ceux-ci et la complexité des échanges commerciaux qui ont cours dans cette région depuis plusieurs décennies.

Le 28 septembre 1804, premier accrochage sérieux avec les Sioux Tetons qui n'entendent pas les laisser passer sans avoir reçu une grande quantité de présents. Lewis et Clark sont bien décidés à ne pas céder, le ton monte et les menaces fusent de part et d'autre. Après une brève démonstration de force, ils parviennent à forcer le passage.

Le 3 novembre 1804, Lewis décide d'établir le camp d'hiver non loin des villages Mandans. L'hiver est rude et le gibier se fait rare, la faim commence à se faire sentir. C'est grâce au talent du forgeron de l'équipe qu'ils peuvent subsister, celui-ci produit des haches et autres ustensiles en métal qui sont échangés contre des provisions avec les Mandans. En attendant le retour du printemps, Lewis et Clark planifient le reste du parcours. Ils espèrent pouvoir acheter des chevaux aux Shoshones pour franchir les Rocheuses. Mais ils ignorent complètement l'accueil que ceux-ci leur réserveront. Un trappeur français vit parmi les Mandans, une de ses femmes est une Shoshone. Sacajawea va être d'une importance capitale pour le reste du voyage (même si le rôle qu'elle a joué sera par la suite monté en épingle voire largement surestimé), au point qu'elle deviendra une icône encore vénérée aujourd'hui.

Le 7 avril 1805, le corps de découverte reprend la route vers l'ouest. Une des épisodes les plus épiques de ce voyage est le grand portage depuis les chutes du Missouri (non loin de la ville actuelle de Great Falls, Montana) où ils durent transporter à dos d'homme tout l'équipement et les canoës pour franchir une première montagne. Les hommes sont épuisés, leurs vêtements sont en lambeaux, les souliers sont usés jusqu'à la corde, les blessures et les maladies sont nombreuses, les conditions climatiques sont épouvantables, le manque de nourriture est permanent. Malgré tout, ils parviennent à franchir les Rocheuses à l'aide des chevaux que les Shoshones ont bien voulu leur vendre.

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Les éditions

  • Far West [Texte imprimé], journal de la première traversée du continent nord-américain Meriwether Lewis, William Clark éd. préparée et présentée par Michel Le Bris trad. de l'anglais par Jean Lambert
    de Lewis, Meriwether Clark, William Le Bris, Michel (Editeur scientifique) Lambert, Jean (Traducteur)
    Phébus / Libretto (Paris. 1998).
    ISBN : 9782859405694 ; 10,80 € ; 17/03/2000 ; 400 p. ; Poche
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Les découvreurs !

7 étoiles

Critique de Frunny (PARIS, Inscrit le 28 décembre 2009, 58 ans) - 12 août 2018

Les légendaires «Journaux» de Lewis et Clark, qui réalisèrent en 1804-1806 la première traversée du continent nord-américain, de l'Atlantique au Pacifique et qui furent les vrais découvreurs du Far West.
Bien loin des clichés des studios de Hollywood, ces aventuriers nous livrent -au jour le jour- le détail de la vie de ce petit groupe de pionniers, mandatés par le Président Jefferson pour entrer en contact avec les indiens et amasser des connaissances (biologiques, sociologiques, ... ) sur les contrées traversées.

Un récit passionnant mais qui devient rapidement répétitif et lassant. Les jours se suivent et se ressemblent avec leurs découvertes et impondérables.
C'est le propre du journal d'être descriptif me direz-vous ?
Certes oui, mais les situations sont assez semblables au fil des 400 pages du Tome 1.
Un ouvrage de référence néanmoins qui permet de comprendre la construction de la nation américaine et la vie des pionniers (et celle des indiens accessoirement).

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