L'homme qui partit en fumée : Les enquêtes de l'inspecteur Beck de Maj Sjöwall, Per Wahlöö

L'homme qui partit en fumée : Les enquêtes de l'inspecteur Beck de Maj Sjöwall, Per Wahlöö
(Mannen some gick upp i rök)

Catégorie(s) : Littérature => Européenne non-francophone , Littérature => Policiers et thrillers

Critiqué par Mithrowen, le 8 juillet 2012 (La Chaux-de-Fonds, Inscrite le 23 août 2011, 35 ans)
La note : 6 étoiles
Moyenne des notes : 7 étoiles (basée sur 3 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (27 306ème position).
Visites : 3 827 

Enquête à Budapest

Ce livre est le deuxième volet de la série "Le roman d'un crime" de Maj Sjöwall et Per Wahlöö. Dans cette enquête Martin Beck doit interrompre ses vacances pour partir en Hongrie à la recherche d'un journaliste suédois qui a mystérieusement disparut sans laisser de traces. C'est là que l'on va découvrir que le titre du roman est bien plus que métaphorique. Je ne vais bien sûr pas dévoiler plus de l'histoire.

Dans les points positifs, j'ai trouvé intéressant d'être replongée dans l'époque où le rideau de fer existait encore. D'ailleurs le fait que l'on ne peut pas voyager si librement va nettement aider notre inspecteur.

Cependant, j'ai trouvé ce deuxième roman moins intéressant que le premier volet "Roseanna". Effectivement, dans ce deuxième volet, il y a assez peu d'action et il est difficile de comprendre dans quel sens va l'enquête. De plus, je dois dire que j'ai eu du mal à comprendre la résolution du cas.
En bref, je ne me suis pas beaucoup divertie en lisant ce livre. On verra ce qu'il en sera du troisième volet "L'homme au balcon"

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  Les enquêtes de l'inspecteur Beck

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Deuxième enquête de Martin Beck

8 étoiles

Critique de Bookivore (MENUCOURT, Inscrit le 25 juin 2006, 42 ans) - 17 juillet 2023

Après "Roseanna", voici la seconde enquête du flic suédois Martin Beck, le second des 10 romans de la série créée par le duo d'auteurs (et couple dans la vie) Maj Sjöwall et Per Wahlöö, deux Suédois qui, dans les années 60 et 70 (Wahlöö est mort en 1975, Sjöwall bien après), ont quelque peu révolutionné le polar en inventant, si on peut dire, le polar scandinave. Il y en avait avant eux, évidemment, mais ils sont les premiers à avoir eu du succès de manière internationale.
Un peu court, ce second roman, 260 pages en poche, qui se lisent très vite. Se passant quasi intégralement en Hongrie et montrant Beck enquêter sur la disparition, à Budapest, d'un journaliste suédois bien connu, ce roman n'est sans doute pas le meilleur de la série, je ne sais pas, je les découvre un à un, dans l'ordre. J'en en tout cas bien aimé, vraiment, même si je préfère "Roseanna" pour le moment, on verra pour les 8 suivants.
C'est tout de même un excellent petit polar, pas rempli d'action, un peu court, un peu, disons, léger dans sa résolution de l'enquête/intrigue, mais pas mal du tout. Note réelle que je lui donne, entre 3.5 et 4 sur 5, arrondi à 4 parce que je suis de bonne humeur aujourd'hui.

Derrière le Rideau de Fer

8 étoiles

Critique de Poet75 (Paris, Inscrit le 13 janvier 2006, 68 ans) - 2 avril 2021

À la source du roman policier scandinave, en particulier suédois, qui fait florès aujourd’hui, il y eut, avant Mankell, Edwardson et consorts, le couple Maj Sjöwall et Per Wahlöö. Soucieux de ne pas se contenter des apparences, désireux de montrer l’envers du décor d’un pays souvent présenté comme un modèle de réussite sous l’égide d’un état-providence, ils écrivirent, entre 1965 et 1975, dix romans mettant en scène le policier Martin Beck et son équipe. Même si, par la force des choses, ces œuvres peuvent sembler datées (dans ces années-là, il n’y avait ni ordinateurs ni téléphones portables), elles n’en restent pas moins, par bien des côtés, des modèles du genre. Les problématiques abordées par les deux auteurs restent, le plus souvent, d’actualité. Quant au souci des écrivains de ne pas faire reposer leurs intrigues sur un seul homme (un enquêteur supérieurement doué du genre Sherlock Holmes), mais sur une équipe, mettant ainsi en évidence la nécessité de travailler communautairement, c’est, très certainement, un des points forts de cette série de romans. Martin Beck, à lui tout seul, serait bien incapable de se tirer d’affaire et l’on apprécie de ne pas avoir affaire à un héros hors du commun mais à un homme faillible, hésitant et, même, parfois, se fourvoyant (avant, bien évidemment, de se reprendre).
Paru en 1966, L’Homme qui partit en fumée, deuxième de la série des dix romans déjà évoqués, fait néanmoins figure d’exception dans ce panorama. En effet, pour une fois, Martin Beck est amené à enquêter beaucoup plus solitairement qu’il ne le fait habituellement. À cela, il y a une raison impérieuse : ses investigations se déroulent, pour une bonne part, derrière ce qui était à l’époque le Rideau de Fer, en Hongrie, à Budapest, et non pas en Suède aux côtés de ses collègues. En effet, alors qu’il s’apprêtait à partir en vacances avec sa femme, ce dernier, convoqué par ses supérieurs, est invité à reporter ses congés afin d’essayer de résoudre une étrange affaire de disparition. L’Homme qui partit en fumée, titre à double sens fort bien choisi, c’est un certain Alf Matsson, un journaliste qui, alors qu’il venait de se rendre à Budapest, s’est soudainement et mystérieusement volatilisé. Il s’agit donc de retrouver sa trace et, pour ce faire, de prospecter sur les lieux mêmes de sa disparition.
Le roman se déroule donc, en grande partie, à Budapest, même s’il trouve, au bout du compte, sa résolution en Suède. Je n’en dis pas plus à ce sujet. En Hongrie, à l’époque du Rideau de Fer, la suspicion règne partout et Martin Beck a, très rapidement, l’intuition, sinon la certitude, qu’il est pris en filature. Néanmoins, pendant plusieurs chapitres, l’enquête semble rester au point mort. Retrouver la trace du journaliste disparu n’a rien d’évident, c’est le moins qu’on puisse dire. Pourtant, même si Martin Beck piétine dans ses recherches, jamais le roman ne perd de son intérêt. Avec Maj Sjöwall et Per Wahlöö, la lassitude n’est jamais de mise. Les deux auteurs ont le chic de nous faire visiter, en compagnie de Martin Beck, la superbe ville de Budapest, même si l’on a un peu l’impression d’être dans un décor de cartes postales (mais on peut supposer que cet effet est voulu et assumé par les romanciers). Et puis, cependant, Martin Beck fait quelques rencontres intéressantes ou particulières ou dangereuses, à Budapest, y compris celle d’une charmante jeune femme qui s’efforce de le séduire dans un but probablement pas très avouable. Enfin, notre enquêteur parvient, tout de même, à réunir quelques indices, cependant fort maigres. Suffiront-ils à dénouer l’intrigue ? Martin Beck réussira-t-il à savoir ce qui est arrivé au journaliste disparu ?
Quelle que soit la résolution de l’énigme, ce qui est sûr, c’est qu’au bout du compte, le lecteur a pris un grand et savoureux plaisir à se laisser mener par le bout du nez dans cette intrigue malicieusement conçue par les deux romanciers suédois. On en redemande.

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