Allah n'est pas obligé de Ahmadou Kourouma
Catégorie(s) : Littérature => Africaine
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Le prix Renaudot 2000 : Un livre très fort
Birahima aurait pu être un enfant comme les autres si. il était né ailleurs. Mais il est né dans un pays d’Afrique, ou plutôt un village d’Afrique.
Après avoir perdu père et mère, il part pour le Liberia, à la recherche de sa tante et tutrice. Tiécoura, le multiplicateur de billet, le grigriman, le féticheur l’accompagne et c’est à deux qu’ils vont rentrer dans l’univers des enfants-soldats, les " small-soldiers "…
Ahmadou Kourouma nous raconte ce que nous connaissons à travers les reportages des journaux télévisés : l’horreur de la guerre civile, quand les enfants se promènent dans les rues une arme à la main alors que dans nos pays ils joueraient au football une sucette à la main. Ces enfants qui tuent sans trop savoir pourquoi, parce que quelqu'un leur a dit que les autres étaient méchants. Ces enfants qui volent parce que quelqu’un leur a dit qu'Allah n'aurait pas voulu qu'une bouche qu'il a créée reste vide.
C'est atroce, bien sûr. Mais on rit aussi beaucoup en lisant ce livre, parce qu'une maman cul-de-jatte devient une maman qui marche sur les fesses, parce que le " petit nègr' " qu'est Birahima essaye de parler comme les blancs dont il utilise des mots cherchés dans le dictionnaire et qu'il traduit parfois dans son langage petit nègr', parce qu'il utilise des expressions "de chez lui"… Bref, parce qu’il est enfant et que c'est à travers ses yeux et ses réflexions que l’auteur nous dévoile la vie de ces enfants qui sont nés ailleurs.
A lire !
Les éditions
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Allah n'est pas obligé [Texte imprimé], roman Ahmadou Kourouma
de Kourouma, Ahmadou
Seuil
ISBN : 9782020427876 ; 33,00 € ; 12/08/2000 ; 232 p. ; Relié -
Allah n'est pas obligé [Texte imprimé], roman Ahmadou Kourouma
de Kourouma, Ahmadou
Seuil / Points (Paris)
ISBN : 9782020525718 ; 7,00 € ; 14/01/2002 ; 223 p. ; Poche
Les livres liés
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Les critiques éclairs (13)
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La chronique d'un enfant-soldat
Critique de Veneziano (Paris, Inscrit le 4 mai 2005, 47 ans) - 4 juillet 2015
Ce livre s'avère brutalement réaliste. Pour dépeindre une telle réalité, j'ai trouvé cela un peu pénible à lire. Mais il reste utile pour connaître et comprendre le contexte.
Une écriture en rafale
Critique de Hamilcar (PARIS, Inscrit le 1 septembre 2010, 69 ans) - 12 décembre 2011
C'est bien le style employé dans l'écriture qui, selon moi, fait défaut. L'histoire aurait mérité une narration plus limpide, alors que le propos reste celui d'un gamin qui n'a pas réussi à me captiver. Les définitions sorties de dictionnaires finissent par étouffer. Ahmadou Kourouma a certes été un grand et bon écrivain. Dommage qu'on ne retrouve pas dans cet ouvrage le style de son auteur. Je sors déçu de cette lecture. L'histoire, pour moi, méritait une autre écriture.
L’homme est-il obligé ?
Critique de Cameleona (Bruxelles, Inscrite le 19 février 2001, - ans) - 6 avril 2007
Histoire d’un enfant soldat
Critique de Ichampas (Saint-Gille, Inscrite le 4 mars 2005, 60 ans) - 28 janvier 2007
Une bonne tranche d'histoire...
Critique de Marafabian (, Inscrit le 11 août 2006, 52 ans) - 12 août 2006
J'ai abandonné
Critique de FéeClo (Brabant wallon, Inscrite le 12 février 2004, 48 ans) - 26 avril 2005
Je me permets d'avoir un avis bien moins optimiste sur ce roman.. je l'ai abandonné après quelques pages (je ne sais plus combien). Le style est trop lourd pour moi: les définitions de chaque mot, c'est trop.
Une étoile parce que je ne peux en dire plus....
L'Âme du peuple malinké
Critique de Libris québécis (Montréal, Inscrit(e) le 22 novembre 2002, 82 ans) - 8 décembre 2004
Allah n'est pas obligé est une oeuvre formidable surtout pour un linguiste. La culture est véhiculée par la langue. C'est à travers elle que l'on peut monter jusqu'à l'âme du peuple qui la parle. Par exemple, l'inuktitut (langue esquimaude) compte une dizaine de mots pour désigner le blanc. De là, on peut en déduire qu'une absence de couleurs est importante dans notre vision du monde. Je l'ai remarqué quand Brigitte Bardot est venue sur les banquises du golfe St-Laurent pour observer la chasse aux phoques. Elle n'a rien compris à la culture de ceux qui vivent la blancheur. C'est ce que j'ai compris en lisant les critiques de ceux qui ont détesté Smilla de Peter Hoëg.
Kourouma nous parle de son peuple à travers le trait le plus distinctif qui soit, c'est-à-dire sa langue. Et comme Africain, il n'organise pas un texte qui ressemble à la technique des écrivains qui vivent dans des pays soumis à l'esclavage de la machine industrielle. Comme un papillon, Kourouma se promène librement dans son univers d'horreur sans l'organiser de façon serrée autour du thème. Il se permet des digressions difficiles à suivre. Donc, son oeuvre ressemble à une plante fleurie. Les fleurs ne poussent pas nécessairement avec symétrie sur le plan. Chercher la symétrie dans une oeuvre typiquement africaine, c'est chercher une aiguille dans une botte de foin.
Quand on a compris la culture mandingue, on est capable d'apprécier la vision nigéro-congolaise d'un univers soumis à la préhension des colonisateurs et des dictateurs qui se servent même des enfants pour protéger les prérogatives qu'ils se sont données. Vue dans le contexte culturel de ces peuples, la dénonciation de Kourouma est des plus argumentée.
Illisible
Critique de Aaro-Benjamin G. (Montréal, Inscrit le 11 décembre 2003, 55 ans) - 6 décembre 2004
J’ai lu d’autres romans qui utilisaient la voix d’un jeune garçon pour raconter une histoire. Ceux-là étaient tout de même lisibles. Le style d'écriture de celui-ci a tué le moindre intérêt que j’aurais pu avoir pour le sujet.
La mort d'un écrivain africain...
Critique de Saint Jean-Baptiste (Ottignies, Inscrit le 23 juillet 2003, 88 ans) - 13 septembre 2004
Son livre, Allah n'est pas obligé, raconte la vie d'un enfant soldat enrôlé dans les guerres au Libéria.
C'est un témoignage bouleversant ; tout y passe : massacres des populations, guerres tribales, escroqueries des membres des ONG, trafic d'armes, commerce de drogue, détournement des aides humanitaires, religieux et dirigeants corrompus et puis surtout et toujours, misères, misères et misères !
L'Afrique sortira-t-elle un jour de son marasme ? La réponse n'est pas dans le livre mais ce livre laisse supposer que ça ne finira jamais ! Pour nous, Européens, un devoir minimum est de ne pas fermer les yeux ; nous devons au moins nous informer, faute de pouvoir faire autre chose !
Grâce à un humour latent et à une écriture vraiment plaisante, ce livre est lisible et même sous certains aspects, agréable à lire ; mais il nous laisse sur un sentiment de découragement et de désespoir profond.
La mort de cet écrivain, enlevé dans la force et dans la plénitude de son talent, est un malheur de plus pour cette malheureuse Afrique. A défaut de mieux, elle a tellement besoin de ce genre de témoignage pour que, au moins, nous ne fermions pas les yeux.
UN REGARD D'ENFANT ECLAIRANT SUR L'AFRIQUE
Critique de Teacher (Pulnoy, Inscrit le 4 juillet 2002, 58 ans) - 6 juillet 2002
L'Afrique décrite ici semble être une gigantesque cour de récréation d'école primaire (mais au sens propre) où des tas d'enfants , une fois sortis de la classe et loin de la surveillance de l'instituteur, s'adonnent à leurs jeux cruels. Les principaux protagonistes et victimes de ces guerres sont en effet des enfants. Mais les chefs de guerre, les différents dictateurs sont également décrits comme de grands enfants , dont les motivations sont loin d'être politiques et idéologiques. Kourouma nous présente les tenants et aboutissants des conflits de façon simpliste: les guerres semblent être motivées par des rivalités puériles, des motifs enfantins, des alliances opportunistes. Comme des enfants qui jouent à la guerre...
De l'Afrique , il nous montre l'aspect confus et "bordélique": tous les repères sont flous, emmêlés, mélangés et confondus. Le bien et le mal sont souvent confondus. Tout acte , aussi vil et cruel soit-il est justifié par le fait que "c'est la guerre tribale qui veut ça". Les actes les plus cruels sont souvent décrits avec beaucoup de naturel , et même d'humour, et c'en est d'autant plus choquant et révélateur du "bordel" ambiant sur le terrain et dans les têtes.
Le constat de la situation est terrible. Mais cette cruauté, cette absence apparente de sensibilité et d'humanité, ce chaos politique, économique et surtout humain ne sont pas le produit de l'essence africaine. Le narrateur est un enfant et un enfant n'est pas responsable. Et comme tous les chefs de guerre et autres dictateurs sont eux aussi des enfants, peut-on les considérer comme les responsables ? Non, bien sûr. Les vrais responsables sont les adultes irresponsables qui ont voulu s'approprier un univers qui n'était pas le leur, auquel ils ne comprennent rien . Après le colonialisme et la guerre froide, les occidentaux ont laissé l'Afrique qu'ils ont façonnée selon les principes qui ne sont pas ceux des Africains. L'Afrique ne se comprend plus elle-même: d'ailleurs le jeune narrateur est obligé de jongler avec pas moins de quatre dictionnaires pour pouvoir raconter à tous son histoire. Même le langage ne correspond à rien de ce qui est la réalité de l'Afrique.
Kourouma tire le signal d'alarme et commence l'oeuvre de reconstruction en commençant par les choses fondamentales: se réapproprier la langue.
Allah n'est peut-être pas obligé mais NOUS devrions nous sentir concernés!
Critique de Marquise26 (Sivry, Inscrit le 13 février 2001, 41 ans) - 1 juillet 2001
L'histoire de Birahima ne peut laisser personne indifférent et nous ouvre les yeux sur la misère de ces enfants exploités.
Le récit hallucinant d'un enfant soldat de dix ans.
Critique de Saule (Bruxelles, Inscrit le 13 avril 2001, 59 ans) - 15 juin 2001
Ces enfants soldats sont des jouets dans les mains de chefs de guerre sanguinaires. Drogués (le hasch les rend forts) et transformés en bêtes féroces (rite d'initiation: tuer un des parents de ses mains propres), on leur colle une kalachnikov dans les mains avec laquelle ils se massacrent entre eux, terrorisent et pillent les populations.
L'auteur nous raconte l'histoire comme le ferait un enfant de dix ans; le texte est parsemé d'injures, d'expressions en 'p'tit nègre'. c'est surprenant au début mais le récit gagne en authenticité.
Un livre dur, sans concession qui permet de voir plus clair sur la situation de ces pays d'Afrique qui se déchirent sans autre intervention que celle des pays voisins qui participent allègrement au pillage en règle (avec l'accord de L'ONU). J'ai parfois été agacé par le langage du jeune narrateur, notamment les explications de mots ou expressions tirées du petit Robert qui sont parfois malvenues. Cependant le livre se lit facilement et avec plaisir, malgré la dureté du sujet.
Afin d'y voir plus clair à propos des enfants soldats
Critique de Drareg (Grace-Hollogne, Inscrit le 19 février 2001, 62 ans) - 23 avril 2001
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Un beau livre bien sûr mais le style !!! | 9 | Le Mont Carmel | 31 mars 2011 @ 21:16 | |
Libris Québecis / Littérature africaine | 9 | Aaro-Benjamin G. | 13 mars 2005 @ 13:51 |