Pandore au Congo de Albert Sánchez Piñol

Pandore au Congo de Albert Sánchez Piñol
( Pandora al Congo)

Catégorie(s) : Littérature => Romans historiques , Littérature => Européenne non-francophone

Critiqué par Bouzouki, le 8 janvier 2008 (Inscrite le 20 novembre 2007, 49 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 9 étoiles (basée sur 7 avis)
Cote pondérée : 7 étoiles (861ème position).
Visites : 7 165 

Voyage au centre de la terre

Londres, 1914. Tommy Thompson, ancien pupille de la couronne, est un écrivaillon, nègre du nègre du nègre du nègre d'un pseudo explorateur africain qui fait écrire des romans d'aventures bas de gamme sur l'Afrique. Un jour, il perd son travail. Mais il est très vite contacté par Edward Norton (pas l'acteur), un avocat chargé de la défense de Marcus Garvey, un gitan accusé d'avoir tué deux gentlemen anglais lors d'une expédition au Congo.

Norton charge Thompson de recueillir le récit extraordinaire de Garvey, qui prétend que la mort de ses compagnons d'expédition a eu lieu dans des circonstances plus qu'insolite. Le livre, qui doit paraître avant le procès, doit faire de Garvey un véritable héros aux yeux de l'opinion publique et le faire échapper à la sentence fatale. Garvey raconte comment dans une clairière où ils avaient commencé à exploiter un gisement d'or, ils ont dû repousser l'invasion d'un mystérieux peuple sorti des entrailles de la terre.

L'auteur nous embarque dans un récit fantastique, avec une triple histoire: Thomson, qui en est le narrateur, raconte ses souvenirs : sa propre histoire en 1914, le témoignage de Garvey, et y ajoute ses propres remarques, quelques dizaines d'années après.

L'histoire rocambolesque de Garvey n'est pas crédible une seconde, mais comment pourrait-il inventer tout cela?

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Tout et son contraire !

9 étoiles

Critique de Monocle (tournai, Inscrit le 19 février 2010, 64 ans) - 16 janvier 2018

Pandore au Congo mérite d’être lu et même bien plus que ça.
L’histoire se déroule dans les années qui entourent la première guerre mondiale. Elle se situe au Congo où une aventure coloniale se termine dans le sang, et en Angleterre, où le présumé coupable doit répondre de ses crimes.

Il y a chez Sanchez Pinol ce concept récurrent de la femme imberbe, élastique à la beau translucide. La femme est une fée, mais aussi une poupée qui ne dit jamais non, qui ne dit pas grand-chose d’ailleurs. Elle est le fantasme dénudé de l’appareillage vestimentaire de la femme édouardienne noble ou bourgeoise, à l’issue de la guerre on parle déjà des « suffragettes », elles sont femmes aussi, mais femmes pensantes. La femme de l’auteur elle ne doit pas trop penser, et si elle le fait c’est en silence.
Comme dans « la peu froide » la femme transparente est accompagnée d’une meute de fantômes agressifs, qui sortent de la terre comme des rats, ils sont nombreux, si nombreux que le cauchemar prend forme.

On pourrait croire que le roman est lu à sa moitié, puis au trois quarts… et bien il n’en est rien, la fin se gagne !

Superbe livre, dommage que l’auteur soit si peu fécond, trois romans et un recueil de nouvelles… c’est peu à se mettre sous la dent.

Impossible de terminer cette critique sans révéler une citation :
" Qu'est ce que le Congo ? Le Congo n'est pas un endroit. Le Congo est l'autre côté de l'univers et parmi tous les Congo(s) possibles, il y en a certainement un au service de l'expiation"..

Un quasi-polar en Afrique coloniale

8 étoiles

Critique de Veneziano (Paris, Inscrit le 4 mai 2005, 46 ans) - 6 mai 2013

J'ai eu un peu de mal à rentrer dans le livre, en raison du contexte colonial, de la violence de l'environnement, présente pendant tout le roman. Mais j'ai bien eu raison de persister, car il constitue une sorte de réhabilitation épique dans un contexte hostile, d'un quasi-feuilleton sombre à rebondissements et sources d'épouvante à foison.
Ce livre est porteur d'un message d'humanisme et d'espoir, à connotation anthropologique et c'est bien pour cela qu'il est beau. Il faut donc - j'ai donc du - dépasser les a priori et les craintes de départ, pour saisir l'essence de ce roman.
Je tiens à remercier mes amis de Critiques libres, par qui je me suis procuré ce livre, lors de notre rencontre parisienne de mars dernier.

C’est un livre…

10 étoiles

Critique de Ludmilla (Chaville, Inscrite le 21 octobre 2007, 69 ans) - 7 janvier 2013

…sur un écrivain, sur l’écriture (ou plutôt la réécriture) d’un livre. C’est un livre d’aventures au Congo. C’est un livre dans le livre, un livre sur l’amour, c’est …

J’ai le même problème que les autres critiqueurs: comment vous convaincre de le lire sans vous gâcher la lecture en vous le racontant ? Quelques extraits peut-être ?

« Pourquoi écrire le même livre, la même histoire ? Je l’ai écrit pour la première fois il y a plus de soixante ans. […] Hier, si longtemps après, je l’ai relu. J’en étais l’auteur. Cependant je ne me reconnaissais pas […] Pourquoi devrais-je réexpliquer l’histoire, écrire le même livre ? A cause d’elle ? Je ne sais pas. Peut-être à cause d’une chose encore plus grande qu’elle. »

« Cette histoire commença par trois enterrements et s’acheva sur un cœur brisé : le mien. L’été 1914, j’avais dix-neuf ans et j’étais à moitié asthmatique, à moitié pacifiste et à moitié écrivain. A moitié asthmatique : je toussais moitié moins que les malades, mais deux fois plus que les bien portants. […] j’étais un nègre»

« L’important n’était pas ce que faisaient les personnages dans cette histoire, mais ce que l’histoire faisait de ces personnages. […] Tout ce que je pouvais faire était de le raconter et c’est exactement ce que j’avais fait. La seule chose que je regrettais était que ce soit l’histoire d’une autre. »

Je vous envie, vous qui ne l’avez pas encore lu.

La vérité est parfois plus cruelle que l'ignorance.

9 étoiles

Critique de Rouchka1344 (, Inscrite le 31 août 2009, 34 ans) - 23 juillet 2010

Ah! CLiens ! Que ferais-je sans vous ?

Une très bonne découverte avec ce roman d'aventure cruel et humain!

On le dit souvent, il est difficile de faire une critique sur un livre qu'on a adoré. Je ne voudrais pas laisser échapper un seul morceau de cette incroyable histoire, de cette intrigue forte en émotion, ni gâcher le plaisir de la découverte, alors je vais essayer de rester concise comme mes prédécesseurs.

Un narrateur...

Des personnages hauts en couleur...

Une histoire rocambolesque...

Un pays exotique et hostile...

Une fin...

"Le Congo. Un océan vert. Et, sous les arbres, rien."

J'en suis encore toute émue!!!

10 étoiles

Critique de Tea-For-One (, Inscrite le 17 mai 2010, 61 ans) - 6 juin 2010

J'ai beaucoup aimé le précédent livre de cet auteur (La peau froide) mais celui ci "Pandore au Congo" est un aboutissement "merveilleux"... Un livre à tiroirs, une histoire dans l'histoire et plus... bref, je le recommande très vivement! Il va me falloir un sas de compression avant de passer à un autre livre, car celui ci est du genre "délectation romanesque" inoubliable..

Extraordinaire découverte

10 étoiles

Critique de Sturia (, Inscrite le 8 mars 2005, 51 ans) - 7 avril 2010

Un merveilleux voyage...
A lire de toute urgence.

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