AmauryWatremez

avatar 06/11/2011 @ 19:37:22
Que diriez-vous pour convaincre quelqu'un qui ne l'aime pas d'aimer Zola ? En dehors de dire qu'il écrivait des chefs d'oeuvre ? Et que vous aimez bien ?...

Bluewitch
avatar 06/11/2011 @ 19:38:34
Déjà : qu'as-tu lu de Zola qui t'as fait ne pas aimer ?

Nance
avatar 06/11/2011 @ 19:44:38
Bof, si tu n'aimes pas Zola, ce n'est pas la fin du monde (moi-même je n'ai pas aimé tous les Shakespeare). T'accroches pas, t'accroches pas. Si tu as lu par toi-même et que tu n'aimes pas, comment on pourrait te convaincre?

Mes raisons que j'ai aimé Germinal se retrouvent dans ma critique. Ça m'a touché, c'est tout.

Nance
avatar 06/11/2011 @ 19:46:44
De la critique:

"Germinal" étudiés au collège par extraits


Roo, je sens de la rancoeur potacho-estudiandine ici! :P *je blague*

AmauryWatremez

avatar 06/11/2011 @ 19:47:11
a Bluewitch, Ce n'est pas une question de titres, mais de style.
ça t'a touché c'est tout... C'est tout ? Mais pourquoi ?

Bluewitch
avatar 06/11/2011 @ 20:00:39
Je ne sais pas si ce n'est pas une question de titres... ceux qui ont commencé par "L'Assommoir" sont moins nombreux à être allés plus loin que ceux qui ont débuté par "Germinal", j'ai l'impression...

Ce que j'ai aimé dans ce bouquin, justement, c'est la sensibilité à travers la rudesse, c'est la métaphore creusée dans une matière brute, c'est la thématique qui, même si noire, évite le pathétique (de justesse, peut-être, mais quand même...). Je n'ai pas lu énormément de Zola, juste celui-là et Nana. On verra si j'irai plus loin. On a tant de livres à lire...

Comme dit Nance, ce n'est pas un drame si tu n'accroches pas.

Avada

avatar 06/11/2011 @ 20:02:05
Je te conseillerai de lire "Au bonheur des dames" qui est un roman très différent des autres, plein d'espoir et d'enthousiasme.

Nance
avatar 06/11/2011 @ 20:02:11
a Bluewitch, Ce n'est pas une question de titres, mais de style.
ça t'a touché c'est tout... C'est tout ? Mais pourquoi ?

Ça m'a touché, c'est déjà ça non ? Il y a des émotions qui sont difficiles à décrire en mots et puis j'en parle plus dans ma critique...

Clamence 06/11/2011 @ 20:28:17
Est-ce donc si important, de vouloir convaincre l'autre d'aimer ce que l'on aime? Dans l'autre post que tu as écrit, à propos du même sujet, tu parles de la grandiloquence de Chateaubriand, que je trouve pompeux, au possible.

J'aime beaucoup Zola, je suis tombée dedans très tard. Ce qui veut donc dire, vu mon parcours universitaire, que je l'ai fui alors qu'il "était à lire". Et puis, il y a quatre ans, mes élèves de première m'ont parlé de l’Assommoir, que je connaissais par extrait uniquement, "ah ben madame, c'est le cas de le dire, c'qu'il nous a assommé en seconde ce bouquin". alors j'ai voulu savoir, et j'ai, enfin, lu un Zola. Non parce que mon cursus m'avait dit de lui qu'il était un classique que tout professeur de français se devait de connaître, non parce qu'un professeur me contraignait à le faire, mais simplement pour comprendre, pour partager avec mes élèves cette impression, ou son contraire. Et ce fut son contraire...J'ai adoré l'Assommoir, poursuivi avec Nana, Thérèse Raquin, une page d'amour, plus récemment Au bonheur des dames (je devrais sans doute m'y atteler dans l'ordre...concernant les Rougon. )

L'est-il, froid, cet auteur qui se voulait l'être comme un médecin disséquant les corps dans un amphithéâtre? Il ne l'est pas pour moi. Peut-être, oui, ne l'affiche-t-il pas, cette empathie pour ses personnages, sans doute ne l'éprouve-t-il pas, soucieux d'être un naturaliste à l'objectivité consciencieuse. Mais cette empathie que l'auteur n'éprouve pas, la lectrice que je suis la ressent. La mort de Gervaise, Nana juchée, repue, sur les os des hommes qui se sont ruinés pour elle, l'amour de Jeanne Grandjean pour sa mère, la violence des voluptés de Thérèse et Laurent, la pauvreté de Denis Baudu, je les ai reçus, dans le silence de lectures nocturnes, comme des cadeaux, comme des existences plausibles, ténues, difficiles, réalistes, sombres, noires, bousillées, simplement humaines.

Je ne forcerai personne à l'aimer, Zola. Parfois, à mes amis, à mes élèves, je lis les lignes qui m'ont touchée, parce que la littérature peut être un partage, dans ces moments où le silence devient lecture à haute voix, lecture diurne des alcôves, plus souvent celle de ma salle de classe. Je souris à ceux qui l'ont aimé, avec lesquels je peux nourrir le plaisir d'une conversation de connivence, je souris tout autant à ceux qui ne l'aiment pas, parce que nous en débattons, et parce que, la prochaine fois, ils essaieront peut être de me faire aimer Chateaubriand..;)

Hexagone
avatar 06/11/2011 @ 20:30:23
J'ai adoré " Le ventre de Paris " et détesté " La bête humaine " je m'étais promis de lire tout Zola maisma dernière expériencem'a refroidi.

Nymphette

avatar 06/11/2011 @ 20:32:31
Moi, pour m'initier, j'ai acheté ses textes de journalisme...

Feint

avatar 06/11/2011 @ 20:46:05
Que diriez-vous pour convaincre quelqu'un qui ne l'aime pas d'aimer Zola ? En dehors de dire qu'il écrivait des chefs d'oeuvre ? Et que vous aimez bien ?...
Je lui dirais, très sincèrement, que je n'aime pas tellement Zola, et que c'est donc sûrement une bonne raison pour que lui l'aime.

Radetsky
avatar 06/11/2011 @ 21:12:54
"J'aime l'araignée et j'aime l'ortie, parce qu'on les hait" (Victor Hugo). J'aurais pu en dire autant pour Zola, mais ça sentirait trop la posture, l'idéalisme facile. D'abord, chose difficile, se garder de l'anachronisme : la sensibilité littéraire (et les codes sociaux) de 1890 est une chose, la nôtre en est une autre. Voilà expédié le côté esthétique.
J'ai commencé par L'Assommoir (je devais avoir 12 ou 13 ans), non par obligation mais par curiosité et certaines affinités électives et pratiques avec ce dont parlait Zola en général. J'ai poursuivi par la suite mes lectures du même Zola. J'y ai trouvé un accent de vérité tenant à ce qui constituait "mon" monde, au-delà des questions de style, quand bien même me paraissait-il parfois tomber dans l'emphase ou l'artificiel.
Et il y a l'affaire Dreyfus.
Le style ? Bah, qu'y a-t-il derrière ? Un écrivain vous parle un langage qui doit atteindre et votre intelligence, et votre sensibilité, et les motifs qui vous font tenir à certaines choses, dussiez-vous y risquer gros.
Un écrivain est soit un allié, soit un ennemi personnel , c'est votre vie qui en décide.
Zola est mon allié. Rien d'autre à dire.

Aria
avatar 06/11/2011 @ 22:11:42
Que diriez-vous pour convaincre quelqu'un qui ne l'aime pas d'aimer Zola ? En dehors de dire qu'il écrivait des chefs d'oeuvre ? Et que vous aimez bien ?...
Je lui dirais, très sincèrement, que je n'aime pas tellement Zola, et que c'est donc sûrement une bonne raison pour que lui l'aime.

Je lui dirais la même chose que ce que dit Feint dans la 1ère partie de la phrase, mais j'ajouterais qu'il peut y trouver du plaisir.
J'ai commencé jeune, ça ne m'a pas plu, eh bien je ne l'ai pas lu !Je n'en suis pas morte.
A moins d'être obligé de lire un auteur pour ses études, pourquoi s'obliger à le lire et encore plus à l'aimer ???

Exarkun1979

avatar 06/11/2011 @ 22:14:53
Je ne comprend pas pourquoi certaines personnes essaie d'aimer des livres ou des auteurs ou essaie de comprendre pourquoi les autres aiment ces auteurs ou ces livres. Moi quand je n'aime pas quelque chose, je passe à autre chose. Si un autre aime ça, tant mieux pour lui. C'est la même chose avec la musique ou les films.

Débézed

avatar 06/11/2011 @ 22:37:24
Je pourrais peut-être dire pourquoi j'ai aimé "Nana" et que je n'ai pas beaucoup aimé "Le bonheur des dames" mais c'était il y a trop longtemps pour que je le fasse. Par contre, je ne saurais absolument pas quoi dire à quelqu'un pour lui faire aimer un livre. La lecture c'est quelque chose d'intime, on partage des impressions mais on conserve chacun sa lecture.

DE GOUGE
avatar 06/11/2011 @ 22:54:29
J'ai lu tout Zola et à part "le rêve", j'ai adoré !
Cette entrée si puissante et réaliste, dans des mondes tellement différents et encodés , ça force le respect !
A chaque œuvre, on a l'impression que Zola a côtoyé intimement le monde dans lequel ses personnages évoluent : Chapeau !
Ceci dit, Zola ne se résume pas aux ROUGON MACQUARD, le "j'accuse" est aussi une grande réalisation de cet auteur...

Et quand tu parles de convaincre quelqu'un : tu parles de toi ou d'un autre ?
Ce n'est pas la même approche !

A suivre !

Pieronnelle

avatar 07/11/2011 @ 00:08:42
J'ai lu Zola dans mon enfance, peut être trop tôt...J'ai eu l'impression de découvrir l'humanité dans sa réalité brute. Je l'ai pris comme une sorte de voyant de la nature humaine et son porte-drapeau. J'ai tout aimé même "le rêve" qui curieusement m'a encore plus marqué. Je crois que c'est lui qui m'a ouvert les yeux sur les autres, leurs souffrances, leurs faiblesses, leur pathétique. "J'accuse" a peut être été le point de départ de mon désir de rebellion... J'y ai trouvé l'écho de ma révolte sourde contre les injustices. Il m'a plongé au coeur de l'homme que depuis je n'ai plus quitté...

AmauryWatremez

avatar 07/11/2011 @ 08:56:37
Le fait que personne, à l'exception d'un intervenant, ne sache véritablement personnellement argumenter sur Zola, et me dire pourquoi individuellement on l'a aimé, montre en fait qu'il est apprécié car le groupe impose de l'apprécier, c'est tout, et que c'est un auteur qui a "la carte". Mais finalement, rien qui vienne vraiment des personnes...

Zagreus
avatar 07/11/2011 @ 09:19:56
Le fait que personne, à l'exception d'un intervenant, ne sache véritablement personnellement argumenter sur Zola, et me dire pourquoi individuellement on l'a aimé, montre en fait qu'il est apprécié car le groupe impose de l'apprécier, c'est tout, et que c'est un auteur qui a "la carte". Mais finalement, rien qui vienne vraiment des personnes...


On pourrait argumenter sur un tas d'aspects de l'oeuvre de Zola mais à quoi bon ? C'est essentiellement affaire de goût... Si tu ne l'aimes pas, c'est pas bien grave: Zola s'en remettra aisément...

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