C'est comme contempler un tableau de maître sans chercher à savoir qui est le maître justement. Absurde !
Un ramassis d'absurdités !
Alors, ça c'est de l'argumentation... De quoi déclencher un débat constructif...
Mais quels écrivains lisez-vous ma parole ? Un bon écrivain rend un texte qui est représentatif de sa pensée profonde !
Quand je réalise que l'écrivain triche, je le balance très vite à la poubelle !
Mmm, grâce à toi on apprend que l'ensemble des théoriciens, des écrivains et des universitaires français opposés à Sainte-Beuve sont des abrutis alors...et ça fait du monde.
Si l'on reprend l'exemple de base, Molière vs Corneille:
Si on apprend que (je dis un truc au pif là) "Les précieuses ridicules" ont en fait été écrit par Corneille, voire même au absurdité, par Shakespeare...Toutes les analyses faites à partir de la vie de M.Poquelin sont fausses. Rien ne peut être vérifié, tout est à l'état hypothétique et ma foi, sans lien avec l'écriture littéraire.
Si l'on reprend l'exemple de base, Molière vs Corneille:
Si on apprend que (je dis un truc au pif là) "Les précieuses ridicules" ont en fait été écrit par Corneille, voire même au absurdité, par Shakespeare...Toutes les analyses faites à partir de la vie de M.Poquelin sont fausses. Rien ne peut être vérifié, tout est à l'état hypothétique et ma foi, sans lien avec l'écriture littéraire.
Mais quels écrivains lisez-vous ma parole ? Un bon écrivain rend un texte qui est représentatif de sa pensée profonde !
Mais justement, c'est dans le texte que tu trouves la pensée profonde. Tout ce que tu peux trouver en dehors, sur sa vie, relève de l'anecdotique. C'est l'avis de Proust, notamment.
C'est juste ce que tu écris Feint. Je suis d'accord avec toi sur ce point.
Tout dépend des écrivains finalement... Mais un bon écrivain ne triche pas avec ses lecteurs et rend un texte sincère et vrai qui reflète son âme. Et alors là, il est vraiment généreux avec son lecteur et moi ça me touche profondément quand j'en rencontre un qui fait ça. Et je ne le lâche plus...
J'aime particulièrement les romans autobiographiques.
Tout dépend des écrivains finalement... Mais un bon écrivain ne triche pas avec ses lecteurs et rend un texte sincère et vrai qui reflète son âme. Et alors là, il est vraiment généreux avec son lecteur et moi ça me touche profondément quand j'en rencontre un qui fait ça. Et je ne le lâche plus...
J'aime particulièrement les romans autobiographiques.
C'est juste ce que tu écris Feint. Je suis d'accord avec toi sur ce point.
Tout dépend des écrivains finalement... Mais un bon écrivain ne triche pas avec ses lecteurs et rend un texte sincère et vrai qui reflète son âme. Et alors là, il est vraiment généreux avec son lecteur et moi ça me touche profondément quand j'en rencontre un qui fait ça. Et je ne le lâche plus...
J'aime particulièrement les romans autobiographiques.
Je dirais même : avant de ne pas tricher avec ses lecteurs (auxquels, après tout, il n'est pas obligé de penser), il ne triche pas avec lui-même. Pour moi, fictif ou non, il faut que le texte soit "juste" (comme on dit d'une fausse note qu'elle n'est pas "juste") - ce qui n'exclut pas la manipulation, qui peut aussi faire partie du projet (dans ce cas-là ça se complique, mais c'est passionnant ; je pense aux Confessions de Rousseau, par exemple).
Quand on lit un écrivain qui nous touche, ou qui nous parle, enfin un qui écrit des choses qui font écho en nous, un peu comme lorsque ce qu'on lit ça aurait pu être nous-même, ou plutôt une partie de nous-même, qui est souvent inconsciente, qui aurait pu l'écrire. Et bien quand on lit un ça, c'est vrai qu'on aime connaître l'auteur, car ça permet d'anthropomorphiser cette partie de nous même qu'il éveille (on se projete soi-même sur l'auteur, en fait sur l'image qu'on se fait de l'auteur et qui correspond plus à nous même qu'à la réalité). Et c'est une manière de se faire des amis, par exemple Edith Wharton est quelque part mon amie. Dans certaines situations, je pense à elle, plus qu'à une personne réelle.
Mmm, en effet, aborder l'analyse d'un texte sous le seul prisme de la vie de l'auteur est une faute. Au-delà du fait que le peut royalement se vautrer dans une interprétation psychanalytique à deux roupies, on en arrive surtout à trouver des éléments qui n'existent pas et à inventer des interprétations typiquement freudiennes qui, si elles nous éloignent du récit, ont en plus le mérite de nous induire en erreur.
Ca dépend de ce qu'on cherche; si tu lis l'oeuvre de Proust pour faire une recherche universitaire ou si tu lis Proust car il éveille quelque chose en toi. Dans le second cas, ce qui compte, c'est que ça te fasse du bien, que tu puisses mieux te connaitre grâce à Proust. Mais évidemment ça reste personnel, et ça n'a pas d'intérêt objectif.
Donc quand tu dis induire en erreur, la question n'est pas bien posée: ce qui compte c'est que ça te fasse du bien, dans ce cas le livre t'a enrichi et tant pis si tu es mille lieux de la pensée de l'auteur.
J'ai lu "Les rêveries d'un promeneur solitaire" de Rousseau il y a déjà un certain temps et je me souviens de l'avoir beaucoup aimé. Je veux d'ailleurs continuer à le lire éventuellement.
Pour aimer un écrivain, je dois être en mesure de lui faire entièrement confiance. Alors, oui je me lance dans ma lecture avec une joie incommensurable car je sais que je ne serai pas bernée et que je ne perdrai pas mon temps. Je vais explorer l'univers d'une personne extraordinaire et cela ce n'est pas rien. Et le fait que cette personne me livre une partie de son univers, de son vécu, de sa souffrance, de son angoisse, cela me bouleverse et je m'attache alors à cet écrivain avec passion car je finis par le connaître intimement et à l'apprécier pour ce qu'il est et a vécu. Et pour ce qu'il me donne...
Pour aimer un écrivain, je dois être en mesure de lui faire entièrement confiance. Alors, oui je me lance dans ma lecture avec une joie incommensurable car je sais que je ne serai pas bernée et que je ne perdrai pas mon temps. Je vais explorer l'univers d'une personne extraordinaire et cela ce n'est pas rien. Et le fait que cette personne me livre une partie de son univers, de son vécu, de sa souffrance, de son angoisse, cela me bouleverse et je m'attache alors à cet écrivain avec passion car je finis par le connaître intimement et à l'apprécier pour ce qu'il est et a vécu. Et pour ce qu'il me donne...
Tout à fait d'accord Saule. C'est là que ça devient une démarche personnelle et donc subjective, basée sur les sentiments que l'on a pour l'auteur et non uniquement pour le texte en lui-même. Même si elle est intéressante, elle n'a aucune valeur, aucun poids dans l'interprétation et l'analyse exacte d'une œuvre. C'est pour cela d'ailleurs qu'elle est si mal perçue dans les milieux intellectuels et universitaires, du moins dans les études européennes (or Grande-Bretagne, ils ont une autre vision de choses).
* je voulais écrire "en dehors" de la GB.
Je répondais à Feint...
Ca dépend de ce qu'on cherche; si tu lis l'oeuvre de Proust pour faire une recherche universitaire ou si tu lis Proust car il éveille quelque chose en toi. Dans le second cas, ce qui compte, c'est que ça te fasse du bien, que tu puisses mieux te connaitre grâce à Proust. Mais évidemment ça reste personnel, et ça n'a pas d'intérêt objectif.
Donc quand tu dis induire en erreur, la question n'est pas bien posée: ce qui compte c'est que ça te fasse du bien, dans ce cas le livre t'a enrichi et tant pis si tu es mille lieux de la pensée de l'auteur.
La question est : ce Proust qui te touche (ou sur lequel tu fais une recherche universitaire - ce qui, au fond, est la même chose ; sinon à quoi bon), est-il dans la Recherche ; ou est-il dans les anecdotes que tu peux lire à propos de sa vie mondaine ? (Ce n'est pas un hasard si c'est Proust, justement, qui a écrit Contre Sainte-Beuve.)
J'ai lu "Les rêveries d'un promeneur solitaire" de Rousseau il y a déjà un certain temps et je me souviens de l'avoir beaucoup aimé. Je veux d'ailleurs continuer à le lire éventuellement.
Les Rêveries, c'est peut-être la plus belle prose française. Les Confessions, c'est plus croustillant... (Pardon pour le message en retard, je tape lentement ; et je relis toujours au moins dix fois les trois lignes que j'ai écrites.)
Donc quand tu dis induire en erreur, la question n'est pas bien posée: ce qui compte c'est que ça te fasse du bien, dans ce cas le livre t'a enrichi et tant pis si tu es mille lieux de la pensée de l'auteur.
Je pense sincèrement que c'est commettre une erreur d'interpréter un passage d'une œuvre en l'assimilant à un événement quelconque de la vie de l'auteur. Je ne dis pas que c'est pas bien ou que ça n'apporte pas une sorte de satisfaction, je dis juste que c'est une erreur, c'est une vision objective. Après, il est normal que j'adopte ce point de vue car j'étudie la littérature et je pense vraiment que cette théorie est à l'heure d'aujourd'hui la plus fiable pour appréhender un texte. Si je prétendais le contraire, cela signifierait que je n'ai rien compris à ce que l'on m'apprend depuis quatre ans.
Donc quand tu dis induire en erreur, la question n'est pas bien posée: ce qui compte c'est que ça te fasse du bien, dans ce cas le livre t'a enrichi et tant pis si tu es mille lieux de la pensée de l'auteur.
Je pense sincèrement que c'est commettre une erreur d'interpréter un passage d'une œuvre en l'assimilant à un événement quelconque de la vie de l'auteur. Je ne dis pas que c'est pas bien ou que ça n'apporte pas une sorte de satisfaction, je dis juste que c'est une erreur, c'est une vision objective. Après, il est normal que j'adopte ce point de vue car j'étudie la littérature et je pense vraiment que cette théorie est à l'heure d'aujourd'hui la plus fiable pour appréhender un texte. Si je prétendais le contraire, cela signifierait que je n'ai rien compris à ce que l'on m'apprend depuis quatre ans.
Saule pense sans doute à ce qui se passe quand on s'approprie un texte qui donne à penser, et emporte la pensée bien au-delà de ce qui est écrit. C'est l'aspect "auberge espagnole" de la littérature, qui existe et qui participe au plaisir de la lecture. Mais il ne prend pas cette divagation enrichissante pour un avis sur le texte, ce qui serait en effet une erreur ou, à tout le moins, une surinterprétation.
La question est : ce Proust qui te touche (ou sur lequel tu fais une recherche universitaire - ce qui, au fond, est la même chose ; sinon à quoi bon), est-il dans la Recherche ; ou est-il dans les anecdotes que tu peux lire à propos de sa vie mondaine ? (Ce n'est pas un hasard si c'est Proust, justement, qui a écrit Contre Sainte-Beuve.)
Enfin, l'exemple de Proust est mal choisi, car je ne l'ai pas lu. Mais en effet, c'est l'image que je me fais qui m'importe, comme support afin de me projeter moi-même. Et donc, en effet, il vaut mieux ne pas s'intéresser à sa vie mondaine, et en savoir le moins possible sur lui, en tant que personne réelle, et encore moins sur sa vie mondaine. Non seulement ça n'a aucun intérêt mais ça risque de casser l'image qu'on s'en fait.
Je pense qu'on est bien d'accord, et aussi avec Smokey, et partant tout le corpus universitaire. Tu fais des études magnifiques Smokey, en passant, pas étonnant que tu sois si malines si jeune :-)
On a déjà parler de ça à propos de Céline d'ailleurs. D'ici peux, je vais vous ressortir mon histoire avec Kenzaburo Oé, qui parle d'un livre de Céline, et......... ahhr (ce serait la 4ème fois).
On a déjà parler de ça à propos de Céline d'ailleurs. D'ici peux, je vais vous ressortir mon histoire avec Kenzaburo Oé, qui parle d'un livre de Céline, et......... ahhr (ce serait la 4ème fois).
Hum...ça va peut-être embêter les autres, mais je l'ai pas entendu cette histoire...
(Pour les études, tu as raison, la filière "lettres" est une des plus intéressante, malheureusement peu recherchée dans la vie professionnelle. Au contact de certains professeurs, on apprend des choses, des idées et des théories que l'on aurait découvert que dans 10, 20 ou 30 ans en ayant une formation d'autodidacte. Et c'est une chance, malgré le manque de débouchés et d'avenir sur un plan matériel, on sait que ça portera ses fruits d'une façon ou d'une autre).
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