Voilà, j'ai vu Un Prophète. Excellent. Totalement différent d'Inglourious Basterds, à tel point que je ne comprends absolument pas comment on peut vouloir les comparer et encore moins comment on peut dire que l'on ne peut pas aimer l'un si l'on aime l'autre et vice versa.
Hyper réaliste - et donc beaucoup plus dur qu'Inglourious Basterds - et je suis content de voir qu'Audiard partage ma position selon laquelle la prison crée les criminels quand on voit Malik qui rentre comme un pauv'type illettré et pas très malin, plus poussé au crime par sa condition que par une véritable ambition criminelle, et qui en ressort parrain de la pègre et criminel endurci.
Dans un autre registre, je viens de voir "Mr. Arkadin" d'Orson Welles, qui est absolument génial. Un peu à la manière de Citizen Kane, on enquête sur le passé d'un mégalomane au passé tumultueux. La fin est Shakespearienne (je veux pas en dire plus pour ceux que ça pourrait tenter, mais c'est vraiment une des fins les plus réussies et les plus perverses que j'aies vues au cinéma). Orson Welles est comme toujours magistral (son premier regard quand il ôte son masque lorsqu'on le voit à l'écran pour la première fois) et son cadrage lui donne une taille colossale. Comme toujours dans les films de cette époque, le jeu n'est pas "réaliste" mais les acteurs n'en sont pas moins habités, campant des personnages plus grand que nature et les interprétant dans toute leur démesure. L'ensemble est magistral !
Hyper réaliste - et donc beaucoup plus dur qu'Inglourious Basterds - et je suis content de voir qu'Audiard partage ma position selon laquelle la prison crée les criminels quand on voit Malik qui rentre comme un pauv'type illettré et pas très malin, plus poussé au crime par sa condition que par une véritable ambition criminelle, et qui en ressort parrain de la pègre et criminel endurci.
Dans un autre registre, je viens de voir "Mr. Arkadin" d'Orson Welles, qui est absolument génial. Un peu à la manière de Citizen Kane, on enquête sur le passé d'un mégalomane au passé tumultueux. La fin est Shakespearienne (je veux pas en dire plus pour ceux que ça pourrait tenter, mais c'est vraiment une des fins les plus réussies et les plus perverses que j'aies vues au cinéma). Orson Welles est comme toujours magistral (son premier regard quand il ôte son masque lorsqu'on le voit à l'écran pour la première fois) et son cadrage lui donne une taille colossale. Comme toujours dans les films de cette époque, le jeu n'est pas "réaliste" mais les acteurs n'en sont pas moins habités, campant des personnages plus grand que nature et les interprétant dans toute leur démesure. L'ensemble est magistral !
""""Hyper réaliste - """"
Non, c'est un excellent film ( un chef d'oeuvre d'un point de vue cinématographique), mais qui est plein d'incohérences et de mensonges pour quiconque a connu la prison.
Devant la levée de bouclier des témoignages d'anciens détenus ( voir l'excellent article de Backchich à ce sujet), Audiard s'en est trés bien expliqué que le but n'était point tant le réalisme, mais le message.
Non, c'est un excellent film ( un chef d'oeuvre d'un point de vue cinématographique), mais qui est plein d'incohérences et de mensonges pour quiconque a connu la prison.
Devant la levée de bouclier des témoignages d'anciens détenus ( voir l'excellent article de Backchich à ce sujet), Audiard s'en est trés bien expliqué que le but n'était point tant le réalisme, mais le message.
Je viens de retrouver le lien, témoignage intéréssant non ?
http://www.bakchich.info/Prison-Berk,08566.html
http://www.bakchich.info/Prison-Berk,08566.html
Réaliste, ça ne veut pas dire que c'est réel au sens propre du terme. On est dans la fiction donc bien sûr qu'il y a des raccourcis, des invraisemblances. Cependant, c'est réaliste dans la manière dont c'est filmé, décrit, on y croit, ça se tient, ça se semble vrai. Quand je vois Inglourious Basterds, je sais que tout est faux, que c'est un exercice de style. Quand je vois Un Prophète, je me dis que ça pourrait exister - même si évidemment, tu construis pas un empire en tuant deux mecs et en étant enfermé entre quatre murs sans réel appui à l'extérieur.
T'es un peu obtus Novi, non ? Ou c'est juste un esprit de contradiction ? T'es déjà en train de nous dire que Un Prophète n'est pas réaliste alors que tu le brandissais il y a deux jours pour combattre l'irréalisme des tarantineries. Si on continue à en parler en bien pendant encore deux jours, tu finiras par nous dire que c'est un film de merde ?
T'es un peu obtus Novi, non ? Ou c'est juste un esprit de contradiction ? T'es déjà en train de nous dire que Un Prophète n'est pas réaliste alors que tu le brandissais il y a deux jours pour combattre l'irréalisme des tarantineries. Si on continue à en parler en bien pendant encore deux jours, tu finiras par nous dire que c'est un film de merde ?
Pourquoi écrit-on ou réalisent-on des fictions ? que l'on soit écrivains ou cinéaste, l'on a tous compris avec l'expérience que la vraie censure est dans la tête des gens, qu'il n'est pas aisé de pointer du doigt ce qu'ils n'ont surtout pas envie de voir.
Pourquoi un pan de lectorat d'aujourd'hui préférent-ils lire un roman se déroulant dans le fin du fond du Wisconsin ( où il foutra jamais les pieds entre nous soit-dit) qu'un polar moderne se passant dans son bled à lui, lui racontant comment des mecs roulent en Porsche pendant que lui prend le métro...
Dans ce contexte, les Bastards, c'est nickel, c'est tellement bouffon que...tandis qu'un Prophéte, réalise l'exploit d'avoir jouer finement entre fiction et réalité. Le tout pour un seul but final, passer des messages touts autres que cette réalité.
Après tout,Un Prophete aurait pu avoir pour cadre, l'armée, le milieu des discotheques, où la Corse, une banlieue, un ghetto, que les messages et la transcendance seraient idem à mon sens.
Pourquoi un pan de lectorat d'aujourd'hui préférent-ils lire un roman se déroulant dans le fin du fond du Wisconsin ( où il foutra jamais les pieds entre nous soit-dit) qu'un polar moderne se passant dans son bled à lui, lui racontant comment des mecs roulent en Porsche pendant que lui prend le métro...
Dans ce contexte, les Bastards, c'est nickel, c'est tellement bouffon que...tandis qu'un Prophéte, réalise l'exploit d'avoir jouer finement entre fiction et réalité. Le tout pour un seul but final, passer des messages touts autres que cette réalité.
Après tout,Un Prophete aurait pu avoir pour cadre, l'armée, le milieu des discotheques, où la Corse, une banlieue, un ghetto, que les messages et la transcendance seraient idem à mon sens.
Encore une fois, je vois pas ce que ça a à voir avec ce que je disais juste avant.
Et je vois pas non plus en quoi je devrais me sentir plus proche d'une fiction qui se déroule dans ma rue, plutôt qu'au bout du monde ou dans une galaxie lointaine, très lointaine. D'autant que le mec qui roule en Porsche dans ma rue après avoir bâtit sa fortune sur le crime est sûrement bien plus éloigné de moi que le mec qui prend le métro à l'autre bout du monde. C'est pas pour autant que sa vie ne m'intéresse pas et il y a d'ailleurs des chances qu'elle soit plus palpitante que celle d'un mec comme moi dans le Wisconsin ou ailleurs (mais j'aimerais autant ailleurs quand même), mais je vois encore une fois pas ce que la proximité géographique change à la donne.
Enfin, si seul le public nantais t'intéresse, vas-y continue d'écrire sur le périph de Nantes, fais toi plaiz, mais si tu veux avoir une portée universelle, à ce moment là, tu ferais sûrement aussi bien de faire tourner ta map monde et d'y poser ton doigt au hasard. Si t'as les bonnes idées, peu importe le décor.
Et je vois pas non plus en quoi je devrais me sentir plus proche d'une fiction qui se déroule dans ma rue, plutôt qu'au bout du monde ou dans une galaxie lointaine, très lointaine. D'autant que le mec qui roule en Porsche dans ma rue après avoir bâtit sa fortune sur le crime est sûrement bien plus éloigné de moi que le mec qui prend le métro à l'autre bout du monde. C'est pas pour autant que sa vie ne m'intéresse pas et il y a d'ailleurs des chances qu'elle soit plus palpitante que celle d'un mec comme moi dans le Wisconsin ou ailleurs (mais j'aimerais autant ailleurs quand même), mais je vois encore une fois pas ce que la proximité géographique change à la donne.
Enfin, si seul le public nantais t'intéresse, vas-y continue d'écrire sur le périph de Nantes, fais toi plaiz, mais si tu veux avoir une portée universelle, à ce moment là, tu ferais sûrement aussi bien de faire tourner ta map monde et d'y poser ton doigt au hasard. Si t'as les bonnes idées, peu importe le décor.
Nan, mon brave...j'écris aussi sur le Mexique, ma deuxiéme nationalité, un truc qui va s'appeler Mexico 666 - mais bon, c'est une apparté.
Autrement, sur la dame de chez Backchich : une idée, un commentaire ?
Autrement, sur la dame de chez Backchich : une idée, un commentaire ?
Novi, ce serait "hyper", de "super", de "vachement" "cool" si tu pouvais répondre aux arguments plutôt que de tenter une quadruple pirouette arrière pour retomber sur la mâchoire...Parce qu'on a un peu l'impression de s'adresser à un mur quand même. (Enfin, je dis ça...)
Mais tout de même, les surnoms que donne Novi aux Cliens sont encore beaucoup plus nuls que ceux que je donne (c'est dire... mais surtout le motif de la présente répartie n'a absolument rien à voir avec le sujet du présent topic, je sais).
Sinon, je suis allée voir Là-haut et c'était bien...Bon, le coup des ballons, de la maison qui vole, du voyage en forêt brésilienne, un peu éloigné de la réalité tout ça quand même...Et puis le personnage principal était un retraité avec la voix d'Aznavour, j'ai pas su me reconnaître à travers lui, trop éloigné de moi quoi. Je soupçonne quand même le film d'animation de pervertir la société d'une certaine façon (je te charrie, le prend pas mal hein...).;)
Mais tout de même, les surnoms que donne Novi aux Cliens sont encore beaucoup plus nuls que ceux que je donne (c'est dire... mais surtout le motif de la présente répartie n'a absolument rien à voir avec le sujet du présent topic, je sais).
Sinon, je suis allée voir Là-haut et c'était bien...Bon, le coup des ballons, de la maison qui vole, du voyage en forêt brésilienne, un peu éloigné de la réalité tout ça quand même...Et puis le personnage principal était un retraité avec la voix d'Aznavour, j'ai pas su me reconnaître à travers lui, trop éloigné de moi quoi. Je soupçonne quand même le film d'animation de pervertir la société d'une certaine façon (je te charrie, le prend pas mal hein...).;)
Nan, mon brave...j'écris aussi sur le Mexique, ma deuxiéme nationalité, un truc qui va s'appeler Mexico 666 - mais bon, c'est une apparté.
Ciudad Juarez, "666"... Ca ressemblerait pas un peu au "2666" de Bolano tout ça ?
Ciudad Juarez, je suppose que c'est ce que les médias français vont piocher chez les agences de presse ( sur place, j 'en doute ).
Pour vous éclairer et aprés, je reformule sur un Prophete...
""""Une douce mélopée sous forme de Jazz, trompette en sourdine et sax qui vibre, baigne la pénombre entre les dossiers des sièges et le bas plafonnier et s’il n’y avait la sourde vibration des réacteurs et ces soudains changements de paliers annonciateurs de la descente ; l’on aurait pu se croire encore en plein ciel dans l’infini du vol de nuit. Ci et là, l’ombre des hôtesses qui remontent les travées, sérieuses et affairées, mais rien ne bouge si ce n’est ce jazz qui monte. Facétie d’un commandant mélomane, seul maître à bord du 747 siglé du serpent vert et or.
Aquí es México ; los mejores pilotos del mundo…
Seul celui dont c’est le premier voyage ignore encore que la piste est courte, la descente brutale et que les pilotes mexicains aiment approcher au plus prés et que, des immeubles, des avenues, vont surgir dans les hublots encore glacés par l’altitude.
Vámonos a aparcar, Cabrón !
Quelques tressautements et le frémissement d’une aile ne suffisent pas encore à secouer la torpeur de la cargaison des voyageurs du monde, entassés, serrés, endormis dans des positions acrobatiques pour ceux qui l’ont pu. Sur le bord de l’allée 2B, au dernier rang, un passager tente doucement de descendre ses jambes relevées en travers du dossier supérieur. Son siège au mécanisme cassé l’a maintenu horizontalement malgré les efforts insensés de l’hôtesse. Son voisin, un Galicien, ouvre un œil d’ibère lorsqu’il sait qu’un petit déjeuner de jamón y queso l’attend. Ils ne sont pas encore adressés la parole et il ne sait pas encore si son voisin de nuitée parle espagnol. Il a l’air d’un américain, d’un russe peut-être vu l’accent zozotant dont il a accablé l’hôtesse - une bonne Catalane - au départ de Madrid. Une fois encore, c’est un simple sourire qui vient marquer leur éphémère relation tandis que la voix sérieuse du co-pilote annonce la température extérieure, le jour qu’on est et qu’il fait beau sur Mexico.
Que hoy será un buen día ; Guéy !
Les hôtesses courent dans le bruit des chariots. Elles inspirent l’affection avec leur rimmel éclaté, les cernes de l’age qui rendent si belle parfois la maturité chez une femme. L’homme du bout du rang n’a pratiquement rien mangé du repas de la veille et son voisin qui lui a férocement dévoré son plateau sous cellophane tout en l’arrosant copieusement du mauvais vin en capsule, se dit que décidément c’est un étranger. D’ailleurs avec le même sourire, il prend juste un peu de café avec un morceau de brioche sèche arrosé d’un jus d’orange, dédaignant le jambon et le fromage tandis que le galicien en fait une provision en bon gallego.
Damas y Caballeros…
Les hôtesses s’activent de plus belle, l’avion vibre tel un cheval Appaloosa cambré sur ses paturons tandis qu’un jet de lumière intense perce le hublot. L’homme du dernier rang jette un regard au flux des toilettes ; la ronde des sphincters semble tirer à sa fin et il se saisit de son sac à dos, coupant avec souplesse la file du retour. « « Con mucha velocidad » fait-il avec un sourire de pirate à l’hôtesse un peu stressée. Il claque la porte d’un pied, soulève son Tshirt noir d’une main tout en écartant de l’autre la fermeture éclair du sac de sport. Il s’ébroue, mouille ses cheveux courts et son visage à la barbe naissante, puis en sort une mini brosse à dents, frotte et crache sèchement. Il enfile un nouveau Tshirt noir aussi, étire des bras tatoués et s’extrait de la cabine tandis que la sortie du train d’atterrissage secoue l’appareil. Lorsqu’il revient, une lumière différente a envahi les hublots, celle des lumières du District fédéral : Mexico City – el DF…
Ceintures verrouillées sous l’œil fatigué des hôtesses pressées de rejoindre les sièges de bout ; prés des emergency gates. La lumière des plafonniers s‘éteint tandis que le jazz revient et que sur le grand écran central, la piste apparaît, magique, dans les spots de la city qui l’entoure – le commandant est un poète. Le silence se fait comme toujours lorsque certains ressentent le besoin de recommander leurs âmes à Dieu. Entre le ciel et la terre, là où l’incompétence de la main de l’homme peut laisser basculer dans l’infini ouaté de l’incertitude, la tension est palpable tandis que les deux passagers du bout du rang se font un dernier sourire. D’ailleurs l’étranger ne l’est plus tout à fait ; il a décliné le formulaire de la « Migración » avec toujours le même sourire. L’hôtesse a cru à un malentendu linguistique, mais non, il semble avoir bien compris et lui a exhibé rapidement un passeport orné de l’aigle.
Un sifflement de réacteurs qui s’inversent, une dernière et ultime impression que la structure s’immobilise dans l’espace, puis un choc sourd mais tranquille, suivi des secousses du roulement – bienvenue sur la terre ferme.
L’hôtesse de l‘allée 2B soupire comme elle le fait depuis tant d’années, à la fin de tant de traversées de l’Atlantique. Le malaise est toujours là, malgré les milliers de décollages et d’atterrissages qui se finissent invariablement par ce soupir salvateur lorsque qu’on déverrouille les portes ; Hasta luego y muchas gracias.
6 heures du matin, l’aéroport dort encore.
Les passagers du vol 7011 hésitent d’un pas maladroit au hasard des halls vides, sous le regard d’un policier blasé, seul indicateur d’un chemin ouvert. Quelques uns sont déjà agglutinés autour du seul tapis roulant qui s’est ébranlé et fixent hagards les premiers bagages. L’homme du dernier rang remonte en sifflant, lunettes de soleil remontées sur les cheveux, pantalon battledress kaki qui se saisit d’une grosse valise étiquetée d’un superbe drapeau Anglais. Le galicien se frotte le menton devant la vision de la malle flambante neuve et manque d’en oublier la sienne. De toute façon, tout le monde va dans la même direction, là ou un Y se forme entre la file des nationaux et les autres : les étrangers.
- A Dónde vas, amigo ?
- León, Guanajuato.
L’employé n’a cillé que deux secondes, dubitatif, puis a tranché d’un coup de tampon.
Le galicien cherche un taxi. A cette heure, le grand aéroport est sinistre à souhait, tout est blafard, même l’uniforme verdâtre des quelques flics en faction. Un soldat casqué, un M16 en bandoulière lui indique qu’il vaut mieux couper par le parking ; plus sûr. La flotte des voitures stationnées y est impressionnante, sauf qu’il n’y a pas âme qui vive. Le galicien marche entre les allées, se dirigeant vers ce qui lui semble être la rue. Un autre militaire lui demande s’il est touriste et cela le ferait sourire dans un autre moment, les galiciens ont une longue histoire avec cette terre. L’autre enchaîne que c’est dangereux, il faut rejoindre un car en partance ou un taxi avant que la cité ne soit véritablement réveillée. Le cessez-le-feu ne durera pas lorsque l’étrange lumière entre chien et loup se sera dissipée. Des phares au xénon l’éblouissent, tandis que le bruit sourd d’un moteur de bateau résonne maintenant à sa hauteur. Le blanc immaculé de la Mercedes S 600 qui contraste avec les vitres noires et opaques le laisse un peu idiot, désemparé. La vitre descend dans un chuintement électrique sur le sourire goguenard de l’homme de l’avion.
- A dónde vas?
- No sé, bus, taxi, no importa!
- Poco más lejos, no!
Se disant, il est descendu avec un regard circulaire aiguisé et s’est dirigé vers le coffre qui s’est ouvert automatiquement tandis que le galicien finit d’halluciner sur les plaques numérotées 666. Son hôte lui ouvre la porte arrière où un homme lui fait un sourire. Il s’assoit en saluant ; l’oeil fixé sur l’énorme pistolet mitrailleur court posé en travers des genoux de son nouveau voisin. Il ne sait plus s‘il doit continuer de remercier ou s’inquiéter. S’il s’agit d’un enlèvement ; il devrait bientôt figurer dans les annales du touriste enlevé sans avoir pu poser un pied sur la ville. La limousine file dans un souffle, contourne tout en souplesse un rond-point d’où l’on aperçoit déjà la zone, puis s‘immobilise. La vitre est descendue de nouveau et la discussion s’est engagée rapide et saccadée
-- Claro, claro, muy bien …
L’homme du dernier rang est descendu, a rouvert la portière, et avec toujours ce même sourire, a fait soudain sérieux et grave :
- Es un taxista muy seguro, no problem ! Qué te vaya muy bien, Gallego…
Au même moment, un soleil rougeoyant inonde la ville tandis que Mexico se lève enfin.
*********
Ca commence bien, n'est-ce pas....
Pour vous éclairer et aprés, je reformule sur un Prophete...
""""Une douce mélopée sous forme de Jazz, trompette en sourdine et sax qui vibre, baigne la pénombre entre les dossiers des sièges et le bas plafonnier et s’il n’y avait la sourde vibration des réacteurs et ces soudains changements de paliers annonciateurs de la descente ; l’on aurait pu se croire encore en plein ciel dans l’infini du vol de nuit. Ci et là, l’ombre des hôtesses qui remontent les travées, sérieuses et affairées, mais rien ne bouge si ce n’est ce jazz qui monte. Facétie d’un commandant mélomane, seul maître à bord du 747 siglé du serpent vert et or.
Aquí es México ; los mejores pilotos del mundo…
Seul celui dont c’est le premier voyage ignore encore que la piste est courte, la descente brutale et que les pilotes mexicains aiment approcher au plus prés et que, des immeubles, des avenues, vont surgir dans les hublots encore glacés par l’altitude.
Vámonos a aparcar, Cabrón !
Quelques tressautements et le frémissement d’une aile ne suffisent pas encore à secouer la torpeur de la cargaison des voyageurs du monde, entassés, serrés, endormis dans des positions acrobatiques pour ceux qui l’ont pu. Sur le bord de l’allée 2B, au dernier rang, un passager tente doucement de descendre ses jambes relevées en travers du dossier supérieur. Son siège au mécanisme cassé l’a maintenu horizontalement malgré les efforts insensés de l’hôtesse. Son voisin, un Galicien, ouvre un œil d’ibère lorsqu’il sait qu’un petit déjeuner de jamón y queso l’attend. Ils ne sont pas encore adressés la parole et il ne sait pas encore si son voisin de nuitée parle espagnol. Il a l’air d’un américain, d’un russe peut-être vu l’accent zozotant dont il a accablé l’hôtesse - une bonne Catalane - au départ de Madrid. Une fois encore, c’est un simple sourire qui vient marquer leur éphémère relation tandis que la voix sérieuse du co-pilote annonce la température extérieure, le jour qu’on est et qu’il fait beau sur Mexico.
Que hoy será un buen día ; Guéy !
Les hôtesses courent dans le bruit des chariots. Elles inspirent l’affection avec leur rimmel éclaté, les cernes de l’age qui rendent si belle parfois la maturité chez une femme. L’homme du bout du rang n’a pratiquement rien mangé du repas de la veille et son voisin qui lui a férocement dévoré son plateau sous cellophane tout en l’arrosant copieusement du mauvais vin en capsule, se dit que décidément c’est un étranger. D’ailleurs avec le même sourire, il prend juste un peu de café avec un morceau de brioche sèche arrosé d’un jus d’orange, dédaignant le jambon et le fromage tandis que le galicien en fait une provision en bon gallego.
Damas y Caballeros…
Les hôtesses s’activent de plus belle, l’avion vibre tel un cheval Appaloosa cambré sur ses paturons tandis qu’un jet de lumière intense perce le hublot. L’homme du dernier rang jette un regard au flux des toilettes ; la ronde des sphincters semble tirer à sa fin et il se saisit de son sac à dos, coupant avec souplesse la file du retour. « « Con mucha velocidad » fait-il avec un sourire de pirate à l’hôtesse un peu stressée. Il claque la porte d’un pied, soulève son Tshirt noir d’une main tout en écartant de l’autre la fermeture éclair du sac de sport. Il s’ébroue, mouille ses cheveux courts et son visage à la barbe naissante, puis en sort une mini brosse à dents, frotte et crache sèchement. Il enfile un nouveau Tshirt noir aussi, étire des bras tatoués et s’extrait de la cabine tandis que la sortie du train d’atterrissage secoue l’appareil. Lorsqu’il revient, une lumière différente a envahi les hublots, celle des lumières du District fédéral : Mexico City – el DF…
Ceintures verrouillées sous l’œil fatigué des hôtesses pressées de rejoindre les sièges de bout ; prés des emergency gates. La lumière des plafonniers s‘éteint tandis que le jazz revient et que sur le grand écran central, la piste apparaît, magique, dans les spots de la city qui l’entoure – le commandant est un poète. Le silence se fait comme toujours lorsque certains ressentent le besoin de recommander leurs âmes à Dieu. Entre le ciel et la terre, là où l’incompétence de la main de l’homme peut laisser basculer dans l’infini ouaté de l’incertitude, la tension est palpable tandis que les deux passagers du bout du rang se font un dernier sourire. D’ailleurs l’étranger ne l’est plus tout à fait ; il a décliné le formulaire de la « Migración » avec toujours le même sourire. L’hôtesse a cru à un malentendu linguistique, mais non, il semble avoir bien compris et lui a exhibé rapidement un passeport orné de l’aigle.
Un sifflement de réacteurs qui s’inversent, une dernière et ultime impression que la structure s’immobilise dans l’espace, puis un choc sourd mais tranquille, suivi des secousses du roulement – bienvenue sur la terre ferme.
L’hôtesse de l‘allée 2B soupire comme elle le fait depuis tant d’années, à la fin de tant de traversées de l’Atlantique. Le malaise est toujours là, malgré les milliers de décollages et d’atterrissages qui se finissent invariablement par ce soupir salvateur lorsque qu’on déverrouille les portes ; Hasta luego y muchas gracias.
6 heures du matin, l’aéroport dort encore.
Les passagers du vol 7011 hésitent d’un pas maladroit au hasard des halls vides, sous le regard d’un policier blasé, seul indicateur d’un chemin ouvert. Quelques uns sont déjà agglutinés autour du seul tapis roulant qui s’est ébranlé et fixent hagards les premiers bagages. L’homme du dernier rang remonte en sifflant, lunettes de soleil remontées sur les cheveux, pantalon battledress kaki qui se saisit d’une grosse valise étiquetée d’un superbe drapeau Anglais. Le galicien se frotte le menton devant la vision de la malle flambante neuve et manque d’en oublier la sienne. De toute façon, tout le monde va dans la même direction, là ou un Y se forme entre la file des nationaux et les autres : les étrangers.
- A Dónde vas, amigo ?
- León, Guanajuato.
L’employé n’a cillé que deux secondes, dubitatif, puis a tranché d’un coup de tampon.
Le galicien cherche un taxi. A cette heure, le grand aéroport est sinistre à souhait, tout est blafard, même l’uniforme verdâtre des quelques flics en faction. Un soldat casqué, un M16 en bandoulière lui indique qu’il vaut mieux couper par le parking ; plus sûr. La flotte des voitures stationnées y est impressionnante, sauf qu’il n’y a pas âme qui vive. Le galicien marche entre les allées, se dirigeant vers ce qui lui semble être la rue. Un autre militaire lui demande s’il est touriste et cela le ferait sourire dans un autre moment, les galiciens ont une longue histoire avec cette terre. L’autre enchaîne que c’est dangereux, il faut rejoindre un car en partance ou un taxi avant que la cité ne soit véritablement réveillée. Le cessez-le-feu ne durera pas lorsque l’étrange lumière entre chien et loup se sera dissipée. Des phares au xénon l’éblouissent, tandis que le bruit sourd d’un moteur de bateau résonne maintenant à sa hauteur. Le blanc immaculé de la Mercedes S 600 qui contraste avec les vitres noires et opaques le laisse un peu idiot, désemparé. La vitre descend dans un chuintement électrique sur le sourire goguenard de l’homme de l’avion.
- A dónde vas?
- No sé, bus, taxi, no importa!
- Poco más lejos, no!
Se disant, il est descendu avec un regard circulaire aiguisé et s’est dirigé vers le coffre qui s’est ouvert automatiquement tandis que le galicien finit d’halluciner sur les plaques numérotées 666. Son hôte lui ouvre la porte arrière où un homme lui fait un sourire. Il s’assoit en saluant ; l’oeil fixé sur l’énorme pistolet mitrailleur court posé en travers des genoux de son nouveau voisin. Il ne sait plus s‘il doit continuer de remercier ou s’inquiéter. S’il s’agit d’un enlèvement ; il devrait bientôt figurer dans les annales du touriste enlevé sans avoir pu poser un pied sur la ville. La limousine file dans un souffle, contourne tout en souplesse un rond-point d’où l’on aperçoit déjà la zone, puis s‘immobilise. La vitre est descendue de nouveau et la discussion s’est engagée rapide et saccadée
-- Claro, claro, muy bien …
L’homme du dernier rang est descendu, a rouvert la portière, et avec toujours ce même sourire, a fait soudain sérieux et grave :
- Es un taxista muy seguro, no problem ! Qué te vaya muy bien, Gallego…
Au même moment, un soleil rougeoyant inonde la ville tandis que Mexico se lève enfin.
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Ca commence bien, n'est-ce pas....
Y a une partie du forum réservée aux écrits.
Et entre nous soit dit, y a pas mal d'écrivains (publiés ou non) sur le site, et ils ont la décence et la classe de pas se faire de la pub de façon aussi outrancière que toi...
Et entre nous soit dit, y a pas mal d'écrivains (publiés ou non) sur le site, et ils ont la décence et la classe de pas se faire de la pub de façon aussi outrancière que toi...
Pour synthétiser ma thése sur Un Prophéte :
Je clame juste qu'il s'agit d'une part, d'un chef d'oeuvre du cinéma noir, qu'il apparaitra donc ""réaliste" pour le public ordinaire, que les gens concernés eux, souriront : complices sans nul doute.
Que d'autre part, l'important était dans le message qui est réussi et moins dans la forme qui importe peu puisqu'il s'agit d'un polar - En cela, je plussoyais l'intervenante de chez Backchich !
Voili voilou, en espérant avoir éte plus clair ...Noviesquement parlant bien sûr.
Je clame juste qu'il s'agit d'une part, d'un chef d'oeuvre du cinéma noir, qu'il apparaitra donc ""réaliste" pour le public ordinaire, que les gens concernés eux, souriront : complices sans nul doute.
Que d'autre part, l'important était dans le message qui est réussi et moins dans la forme qui importe peu puisqu'il s'agit d'un polar - En cela, je plussoyais l'intervenante de chez Backchich !
Voili voilou, en espérant avoir éte plus clair ...Noviesquement parlant bien sûr.
Y a une partie du forum réservée aux écrits.
Et entre nous soit dit, y a pas mal d'écrivains (publiés ou non) sur le site, et ils ont la décence et la classe de pas se faire de la pub de façon aussi outrancière que toi...
Aucune pub, ce n'est pas publié à ce jour et ce ne sont que deux misérables pages - une goutte d'eau.
Je vous rappelle donc que la littérature sert aussi à s'exprimer, à citer, à transcender ce qui sous une banale forme de conversation est ennuyeux parfois.
Sur ce, bonne soirée , la mienne commence et je dois vous quitter.
"Green street hooligans"
(ah ah ah smokey, film de niais, production américaine de naze, banalisation de la violence, bouhhh, honte à toi, cache-toi, on réclame le ban ou le bucher...voilà, c'est fait et comme ça Novi peut économiser ses phalanges).
Sinon, et bien j'ai bien aimé ce film. Bon, c'est pas du grand art, le message politico-philosophique et tout le tralala, c'est pas le lieu ni le moment. Donc, en gros (très gros même), on suit l'histoire d'une bande de potes londoniens qui sont hooligans et qui font découvrir leur passion (le foot et tout ce qui gravite autour) à un américain tout droit sorti de Harvard.
J'avoue que le personnage d'Elijah Wood (l'américain) est moyen (on s'en passe facilement en fait, il est là pour faire joli, bon il rempli bien son rôle quand même).
J'ai été agréablement surprise par Charlie Hunnam que j'avais vu une fois dans un autre film (il y a longtemps, où il avait l'air gnagnan), et là il est vraiment bien (avec quelques plans avantageux faut pas se leurrer aussi), enfin, il fait le dur, le viril, qui hausse la voix et tape du poing sur la table et sur la tronche du chef du club opposé parfois (un peu un Chabal en blond quoi).
Enfin, le film est intéressant dans le sens où il ne fait pas passer les hooligans pour des marginaux asociaux, là les gars travaillent (prof, militaire et autres réjouissances épuisantes).
Enfin, j'ai bien aimé quoi, un moment sympa.
(ah ah ah smokey, film de niais, production américaine de naze, banalisation de la violence, bouhhh, honte à toi, cache-toi, on réclame le ban ou le bucher...voilà, c'est fait et comme ça Novi peut économiser ses phalanges).
Sinon, et bien j'ai bien aimé ce film. Bon, c'est pas du grand art, le message politico-philosophique et tout le tralala, c'est pas le lieu ni le moment. Donc, en gros (très gros même), on suit l'histoire d'une bande de potes londoniens qui sont hooligans et qui font découvrir leur passion (le foot et tout ce qui gravite autour) à un américain tout droit sorti de Harvard.
J'avoue que le personnage d'Elijah Wood (l'américain) est moyen (on s'en passe facilement en fait, il est là pour faire joli, bon il rempli bien son rôle quand même).
J'ai été agréablement surprise par Charlie Hunnam que j'avais vu une fois dans un autre film (il y a longtemps, où il avait l'air gnagnan), et là il est vraiment bien (avec quelques plans avantageux faut pas se leurrer aussi), enfin, il fait le dur, le viril, qui hausse la voix et tape du poing sur la table et sur la tronche du chef du club opposé parfois (un peu un Chabal en blond quoi).
Enfin, le film est intéressant dans le sens où il ne fait pas passer les hooligans pour des marginaux asociaux, là les gars travaillent (prof, militaire et autres réjouissances épuisantes).
Enfin, j'ai bien aimé quoi, un moment sympa.
"Max et Marie " : si l'équipe du "Masque et la Plume" n'en n'avait pas parlé, je ne l'aurais pas choisi.
Un petit bonheur de film.
J'ai passé un très bon moment.
http://allocine.fr/video/…
Un petit bonheur de film.
J'ai passé un très bon moment.
http://allocine.fr/video/…
Un ami vient de m'offrir dix places de cinéma. Ce serait peut-être l'occasion, pour quelqu'un qui n'a plus mis les pieds dans une salle obscure depuis trois ans - je viens de vérifier - d'y reprendre goût (même à la télé, il est très rare que je regarde un film). Que me conseilleriez-vous ?
"Inglorious" je dirais (novi, je te tire la langue).
T'aime quoi en général? Parce que si t'es film d'animation "La-haut" est bien (l'age de glace est pas top).
Sinon, j'ai bien aimé "hôtel woodstock" mais payer une place pour celui-là...bof.
T'aime quoi en général? Parce que si t'es film d'animation "La-haut" est bien (l'age de glace est pas top).
Sinon, j'ai bien aimé "hôtel woodstock" mais payer une place pour celui-là...bof.
Un ami vient de m'offrir dix places de cinéma. Ce serait peut-être l'occasion, pour quelqu'un qui n'a plus mis les pieds dans une salle obscure depuis trois ans - je viens de vérifier - d'y reprendre goût (même à la télé, il est très rare que je regarde un film).
Tiens, un (mauvais) point commun.
Un ami vient de m'offrir dix places de cinéma. Ce serait peut-être l'occasion, pour quelqu'un qui n'a plus mis les pieds dans une salle obscure depuis trois ans - je viens de vérifier - d'y reprendre goût (même à la télé, il est très rare que je regarde un film). Que me conseilleriez-vous ?
De m'inviter :))))
De ne pas changer d'amis !!!
De commencer par inviter cet ami parce que quelqu'un qui fait ce type de cadeau est sans doute quelqu'un qui aime le ciné...
Aimes-tu aller seul au cinéma ?
Tu me diras, en trois ans, tu as pu changer...
Si tu y vas seul l'avantage.. dix places.. ça te permet de goûter à plein de trucs différents
Sinon, le(s) autres pourront donner leur avis..
Un pot avant pour choisir.. un pot ensuite..
Hips...Tu nous diras ce que tu as choisi.
A tout hasard :
http://sites.radiofrance.fr/franceinter/em/…
J'aime bien les goûts de Murat, j'ai été voir Max et Marie. Sur 5, je mettrais 3.867 ...
Et si tu peux garder deux places pour dans deux semaines, tu pourras voir "Le ruban blanc" de Michael Haneke...Il a l'air d'être vraiment bien.
http://dailymotion.com/relevance/search/…
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