Non,je n'évoquais point Tarentino, que je ne considére pas comme un cinéaste digne de ce nom, mais plutôt comme un faiseur hollywoodien. Des produits formatés pour la jeunesse actuelle, y compris les ados attardés que sont les trentenaires d'aujourd"'hui.
On m'excusera donc d'y préférer la tambouille d'un Ken Loach, et même d'un Mickael Mann qui lui fait des polars réalistes aec de bons conseillers techniques, et surtout ce que je considére dorénavant comme un chef d'oeuvre ( mais en france, il faut 20 piges de recul pour consacrer une oeuvre, la preuve par les tontons flingueurs), le dernier Audiard - film visionnaire et emblématique d'un point de vue societal.
Alors parlons des films de Tarantino, non seulement ils n'ont aucun fond, aucun theme qui pourrait étre transcendé ( a contrario de Mann qui y est arrivé fort bien avec Heat et Collateral) , mais il néantise la violence.
L'auteur de Gomorra le disait fort bien qu'à la suite de ces crétineries cinématographiques, en Italie et partout , les jeunes recrues délinquantes se sont mises à adopter les postures de tir au pistolet montrées dans ces films, et comment des milliers de victimes sont mortes dans d'atroces souffrances à cause de ces vidages de chargeurs totalement dispersés, quant autrefois les gens mourraient pratiquement instantanément.
Lorsqu'on sait que l'instigateur de ces conneries n'a jamais connu la moindre violence, lui ! Excepté ses beuveries hollywwoodienne, qu'il est tellement trouillard qu'il se déplace avec une armée de gardes du corps - ça laisse rêveur...
Certes, son dernier film est une farce et témoigne de son inculture d'américian bon teint quant au conflit de 45, mais l'on peut se demander les dégats lorsque des générations suivantes se référéront à de tels films - bon courage les profs d'histoires devant de pareils crétins.
Un gamin poignarde une personne c'est la faute de "Scream", un gamin fait un carnage dans un lycée c'est la faute à Marilyn Manson, un gamin joue à des jeux dangereux avec des camarades un blessé ou un mort c'est la faute des Jeux vidéo... Toi qui prone l'intelligence je comprends pas pourquoi tu déresponsabilise les gens. Y a un moment où il faut faire la pars des choses, qu'un média puisse être l'élément déclencheur d'un crime c'est possible, mais Tarantino et la série des GTA ne sont en rien responsable de la bêtise humaine. (Alain de Monéys est mort à cause des jeux vidéo ou des films trash à ton avis?)
J'adore Tarantino au même titre que j'ai adoré des films comme Hunger ou Farenheit 451... Je ne suis pas hyper violent pourtant j'ai joué à tous les GTA sortie entre mes 12 et mes 18 ans, j'ai vu Scream 1, 2 et 3, plutot marrant comme film d'ailleurs, les Tarantinos majeurs mais comme la majorité des gens de ma génération je n'ai jamais massacré quelqu'un a coup de batteou de couteau.
Si un gamin construit son intelligence uniquement grace à la culture pop, le problème vient de ses parents ou de l'école mais pas de la culture pop.
C'est quoi ce truc contre Tarantino, une fixation? Ce n’est pas comme si ceux qui voient ces films n’en voient pas d’autres. Je vois très peu de films (comparer à d’autres) et j’écoute peu la télévision aussi... Ça va me prendre une éternité avant que je vois « Inglourious Basterds » à la télé... Ça n'a pas l'air d'être mon genre de film (et « Un prophète » non plus), mais qui sait? Tarantino ne m'a jamais déçu jusqu'à présent. Mon préféré de lui est « Jackie Brown », un film qui laisse beaucoup de place aux personnages secondaires.
Pour ce qui est de l’art, je suis contre le concept de l'art avec un grand A, la littérature avec un grand L... Pour moi, c’est subjectif. Je crois avoir lu quelque part que ce que certains prennent pour la merde est génial pour d'autres ET vice-versa. Il y en a pour tous les goûts. Il y en a qui aime les films d'action, les films d’horreur, les drames historiques, d'autres Shakespeare, Nothomb, Proust, Céline, les harlequins... Ceux qui lisent Lévy ou Bridget Jones devraient-ils se cacher sous une roche? Si vous trouvez qu’il y a des oeuvres fait sur mesure, dites-le, mais sans traiter les gens (ou « la masse », comme disent ces gens qui sont si supérieurs) qui les aiment d’imbéciles, ce n’est pas vraiment de cette façon que ça pourrait les convaincre.
PS aussi : Je suis une fan finie de Poe et je jure solennellement que je n’ai jamais enterré vivant personne. Vous me croyez, hein? Hein?... Moui... (Muahahaha! *rire démoniaque avec le petit doigt remonté au coin de la lèvre* sous mon masque de jeune fille sage j'ai réussi à tous les tromper!!)
Pour ce qui est de l’art, je suis contre le concept de l'art avec un grand A, la littérature avec un grand L... Pour moi, c’est subjectif. Je crois avoir lu quelque part que ce que certains prennent pour la merde est génial pour d'autres ET vice-versa. Il y en a pour tous les goûts. Il y en a qui aime les films d'action, les films d’horreur, les drames historiques, d'autres Shakespeare, Nothomb, Proust, Céline, les harlequins... Ceux qui lisent Lévy ou Bridget Jones devraient-ils se cacher sous une roche? Si vous trouvez qu’il y a des oeuvres fait sur mesure, dites-le, mais sans traiter les gens (ou « la masse », comme disent ces gens qui sont si supérieurs) qui les aiment d’imbéciles, ce n’est pas vraiment de cette façon que ça pourrait les convaincre.
PS aussi : Je suis une fan finie de Poe et je jure solennellement que je n’ai jamais enterré vivant personne. Vous me croyez, hein? Hein?... Moui... (Muahahaha! *rire démoniaque avec le petit doigt remonté au coin de la lèvre* sous mon masque de jeune fille sage j'ai réussi à tous les tromper!!)
Il y a eu aussi une mini-controverse de ce genre sur le film Polytechnique, le meilleur film québécois que j'ai vu dans les dernières années. Des gens avaient peur que ça donne des idées aux jeunes et qu'ils commencent à tirer sur des élèves. Mais finalement, quand tout le monde a vu le film, ils ont été soulagés que ça ne fait pas dans le sensationnalisme.
Annonce du film: http://www.youtube.com/watch?v=1EM9r83Dv2A
Fiche Wiki sur la tuerie: http://tinyurl.com/o4dlf2
Annonce du film: http://www.youtube.com/watch?v=1EM9r83Dv2A
Fiche Wiki sur la tuerie: http://tinyurl.com/o4dlf2
""Jackie Brown"" me pose un vrai probléme, c'est un excellent film noir - l'exception qui confirme la régle, quoi (rires).
L'histoire du ""je n'ai tué personne alors que je suis adepte du Tarantinisme (attention, ça rend sourd selon les cathos) """....bof,bof, d'autant qu'en tant qu'auteur de polar, je serai plus que probablement censuré moi-même par les grandes maisons d'éditions à cause des chroniqueurs qui m'accusent régulierement d'apologie du banditisme. Faux procés que voilà, donc...
Par contre,je reconnais éviter de faire de la promo sur les forums d'ados, le choc de me lire derriére un Millénium ou un Chatam, hein ...
Bref la subversion, c'est pas lorsqu'il y a du sang partout, c'est lorsque le méchant gagne et se tire avec le pognon - et là, Jackie Brown, ma foi ...autant Mann et Kronenberg sont connement moralisateur à deux balles, autant Tartuffe pour une fois...
L'histoire du ""je n'ai tué personne alors que je suis adepte du Tarantinisme (attention, ça rend sourd selon les cathos) """....bof,bof, d'autant qu'en tant qu'auteur de polar, je serai plus que probablement censuré moi-même par les grandes maisons d'éditions à cause des chroniqueurs qui m'accusent régulierement d'apologie du banditisme. Faux procés que voilà, donc...
Par contre,je reconnais éviter de faire de la promo sur les forums d'ados, le choc de me lire derriére un Millénium ou un Chatam, hein ...
Bref la subversion, c'est pas lorsqu'il y a du sang partout, c'est lorsque le méchant gagne et se tire avec le pognon - et là, Jackie Brown, ma foi ...autant Mann et Kronenberg sont connement moralisateur à deux balles, autant Tartuffe pour une fois...
""Jackie Brown"" me pose un vrai probléme, c'est un excellent film noir - l'exception qui confirme la régle, quoi (rires).
L'histoire du ""je n'ai tué personne alors que je suis adepte du Tarantinisme (attention, ça rend sourd selon les cathos) """....bof,bof, d'autant qu'en tant qu'auteur de polar, je serai plus que probablement censuré moi-même par les grandes maisons d'éditions à cause des chroniqueurs qui m'accusent régulierement d'apologie du banditisme. Faux procés que voilà, donc...
Par contre,je reconnais éviter de faire de la promo sur les forums d'ados, le choc de me lire derriére un Millénium ou un Chatam, hein ...
Bref la subversion, c'est pas lorsqu'il y a du sang partout, c'est lorsque le méchant gagne et se tire avec le pognon - et là, Jackie Brown, ma foi ...autant Mann et Kronenberg sont connement moralisateur à deux balles, autant Tartuffe pour une fois...
Je cromprends pas bien le problème que tu as avec Tarantino en fait, on peut être fasciné pars la violence, avoir eu accès jeune à des films sans aucune morale, très violent mais quand même faire la pars des choses entre le bien et le mal c'est une question d'éducation pas de fictions vu au cinéma ou lu...
Scarface à été plus ou moins LE film culte de ma génération il me semble pas qu'ont ai tous du coup rêver de devenir dealer.
On ne devient pas dealer parce que l'on a envie...on le devient par nécessité, par contexte. La délinquance n'étant pas par définition, un fantasme de gosses de riches ou de middle class.
Lisez trop de mauvais polar ou étes trop réceptif à certains clichés réac : faut voir ...
J'ai pondu ça un jour pour un polar qui s'intitule ""le soleil se léve à l'est" - on dira un essai sur comment on devient et ce qui fait ...
""""""""""""Loin maintenant, la Mercedes CLS 500 glisse paisiblement sur le coté gauche du périphérique Nantais. La messagerie Bluetooth intégrée coupe régulièrement le GPS, mais le conducteur n’écoute ni l’une ni l’autre ; tant la traversée de cette ville l’emmène dans des songes profonds. Le souffle puissant de l’engin le projette en haut du pont de Cheviré, tandis que la flottille des Mégane de chez Renault se dispute un accès à des Dacia Logan de plus en plus nombreuses sur la voie de gauche. Ce spectacle de la médiocrité ordinaire le fait sourire un instant et il préfère sur sa droite, le paysage grandiose de l’estuaire en dessous. De cette ville, il est l’enfant et des bribes de ce qui l’a fait, prennent formes dans un récit qui est sien. Celui du faubourg Nantais. Dans son rêve éveillé, il revoit la vieille Porsche 911 s’engager, grillant le feu du boulevard qui séparait les deux quartiers ennemis. Une vieille habitude, autrefois déjà, c’était des hordes de mobylettes et autres petites motos italiennes qui s’y engouffraient dans une fureur qui laissait l’ouvrier pantois. Ceux là aussi formaient une meute qui se répandait à l’assaut des bistrots ; un fourmillement de deux roues rythmé par les sirènes de l’usine Saunier Duval et des Batignolles. Les églises du prolétariat, où la seule religion admise était l’alcoolisme ; seul point de rencontre entre les jeunes et les adultes. Chacun avait le sien, celui des jeunes amenait à la violence et celui des vieux à la résignation. Il fallait bien ramener la paie, 68 avait laissé son lot d’amertume. Le professeur était toujours en place, signant les règles de l’ordre social et pourvoyant à des générations entières de chaudronniers, de mécaniciens et de soudeurs. Seul le policier était étrangement absent, à croire que l’ordre régnait. L’ouvrier travaillait et les jeunes s’étripaient entre bandes. Il y avait bien les incursions dans les boums des quartiers huppés ou l’on giflait du futur patron encore tendron, mais on s’y ennuyait vite. Manque de trophée possible, avec leurs fades copine et leurs airs d’intellectuelles capables de raisonner sur tout. Finalement, c’est peut être l’ennui qui provoquait cette sourde angoisse que l’on palpait a partir du vendredi soir, celle qui faisait passer du premier verre au second.
Six années étaient passées et il ne reconnaissait plus le quartier ; son territoire qu’il avait gagné au rythme des bagarres. Il y avait les générales où l’on pouvait y aller au tournevis et à la barre de fer. Le stade de foot, qui servait de terrain neutre entre la bande du Pin Sec et celle du Grand Clos, gardait la mémoire de ces rixes furieuses. C’est la que les chefs naissaient, à l’égide de leurs capacités à la stratégie. Puis venait l’heure des défis, quand la meute réclamait son dû. Un cercle se formait en attendant les deux combattants et là, les pari, les commentaires, faisaient taire dans un étrange consensus, les ennemis de la veille. Puis d’un seul coup, la nervosité montait d’un cran dans l’obscurité. Il faut dire que les rites en étaient connus, pas de place pour la provocation où encore la frime des bagarres de cafés ; le risque était trop grand. La conversation portait toujours quant à savoir lequel des deux champions déciderait le corps à corps pour en finir avec les coups. D’autant qu’une lutte trop longue sans la possibilité d’un étranglement, laisserait les deux parties exsangues sur le sol boueux. Il n’y avait rien de glorieux, ni d’héroïque dans ces affrontements, juste de la haine. On ne prenait aucun risque, préférant tourner pour saouler l’adversaire et lui imposer le rythme. On frappait d’abord au tibia pour fatiguer, laminer inlassablement dans le silence religieux de la foule qui rétrécissait le cercle. Parfois on tentait un coup au visage, mais ces combattants étaient bien trop avertis pour s’y laisser seulement prendre.
Les rues étaient désertes, sous la pluie fine qui venait de déclencher les essuies glaces ; crachin Nantais. Le quartier, les barres d’immeubles lui paraissaient plus petites qu’à l’époque, mais il souriait à présent. Il se dit que son premier vrai combat lui laissait plus de souvenirs que sa première étreinte avec une vagabonde ivre, dans le fond d’une cave. 68 n’avait pas changé grand-chose à la chose, les filles voulaient toujours se marier et faire des enfants avec un gendre idéal ; et coucher était toujours coucher. Sa carrière de combattant avait pourtant bien mal commencée, avec une mère fatiguée de devoir toujours panser les plaies, des professeurs indifférents et un père qui commençait à douter de la virilité d’un rejeton malingre et efflanqué. Il l’avait discrètement inscrit chez un ami à lui, un vietnamien ancien d’Algérie, avec des consignes bien particulières. Il y avait des adultes et des ados mélangés dans une étrange ambiance de conspiration. On y pratiquait un Jiu jitsu sans Kimono et sans les traditionnels tapis. Il comprit bien vite l’intérêt de cet enseignement comparé à celui du club de Judo du quartier géré par des éducateurs. Il avait inauguré les nouvelles techniques, furtivement à l’occasion d’une provocation habituelle dans un couloir et ce qu’il avait découvert, dans les hurlements du professeur découvrant le nez brisé, qui geignait dans les cartables au sol, était évident. Sa réputation avait grandi au fur et à mesure des rixes. Il boxait à la sortie, à l’angle de rue prévu. Puis la bande avait envoyé des émissaires, on s’intéressait à lui. Il était invité à rejoindre les grands à la boxe française où il découvrit un monde qu’il ignorait avec cette belle salle tout en boiserie ; la Nantaise. Il n’eut même pas à payer l’abonnement, l’ombre des grands veillait. Il y avait bien les avertissements, les menaces d’exclusions qui pleuvaient et que son père déchirait au fur et à mesure. Il vaut mieux être le boucher que l’agneau ; disait-il tout le temps. Mais les grands veillaient et le proviseur tenait à sa nouvelle Renault qui trônait sur le parking ; la paix sociale avait déjà un prix. Il passa devant la grande esplanade du Pin Sec, le fief de la bande. Là où la nuit tombée, le vrombissement des échappements libres et les bougies sans antiparasites, rendaient toute télévision impossible pour le peuple des blêmes HLM. Les souvenirs remontaient en flèche, rythmés par l’essuie glace et la radio avec Nicole Croisille en sourdine.
Ce début d’après midi où le Doulos l’avait convoqué pour le tester. Dans l’ombre des séchoirs, à l’abri des fenêtres ; il était arrivé, l’avait jaugé d’un regard vide puis avait jeté sa veste au sol. Le premier coup de pied l’avait balayé comme un coup de fouet sur les flancs. Un roi de la savate, le Doulos, plus d’adversaires connus à lui opposer depuis qu’il avait défiguré un motard en pleine place du commerce. Un fils de bourges qui avait voulut se la jouer facho de manif en provoquant ganté et casqué. La visière du casque avait explosée, lui crevant les yeux. Le Doulos ne buvait pas, ni ne fumait, parlant très peu mais s’entraînant avec un désespoir qui faisait peur ; il était du grand Clos et jusqu’au Dervallieres, sa légende courait déjà. Le masque hideux du Doulos qui fixait le vide et dont seule la jambe partait à la vitesse de l’éclair, frappant les chairs dans un bruit mat. Puis dans le brouillard de la fatigue naissante, ce trou évident qu’il n’avait jamais remarqué dans les bagarres auparavant. Il faut dire qu’il frappait toujours le premier, misant sur la rapidité. Mais là, même lorsque l’autre tournait pour l’ajuster, l’amener à la hauteur de sa jambe droite. Il lui suffisait de rompre à gauche pour que le trou s’ouvre, béant. Il tenta sa chance un peu naïvement, pour essayer. Le bruit mat de son coup de poing le rassura, il avait bel et bien touché. D’ailleurs le Doulos hocha la tête en arrière, agacé. L’œil était marqué, il en était quasiment sûr et une folle bouffée d’espoir l’envahit ; la peur avait changé de camp. Trois fois, il rompit comme s’il s’agissait d’une formule mathématique imparable et à chaque fois, le bruit mat le rassurait sur la puissance de son coup. Puis l’autre leva les bras, fatidique :
-Putain de fausse patte, qui t’a appris çà ?
- C’est quoi, fausse patte ?
- Un putain de gaucher, mec…..
Il riait maintenant et son oeil était désormais fermé et noirâtre. Mais il rigola encore en évoquant le combat prévu pour la nuit, car pour lui le Pin Sec était déjà mort. D’ailleurs, il n’y eut qu’un coup de poing qui troua l’air ce soir là et un corps qui tomba lourdement dans la boue. Une étoile scintillait tandis que la rumeur montait ; le Grand Clos avait un nouveau champion. Il pleuvait de plus en plus et les rues ne ressemblaient plus à rien tandis que le chanteur Christophe égrenait une mélopée nostalgique, qui le ramenait bien loin de Nantes. Les années avaient passé et les images défilaient, brouillant son regard à présent. Les quartiers s’étaient fondus pour faire le bloc nord lorsqu’il avait fallu écumer les bals de Vendée. Les plus téméraires avaient connu leur heure de gloire avec les premières Simca volées, ramenées ensuite au quartier comme des trophées, embrasant les rues de la cité des odeurs de gommes en décomposition. Les vieux se disaient que l’armée et l’usine se chargeraient bien de ramener l’ordre, à la place de cette police qu’on ne voyait guère. La vogue des petites motos italiennes tirait à sa fin, remplacées par de grosses japonaises. De nouvelles cités poussaient ci et là, repoussant les terrains vagues jusqu’au berges de l’ Erdre. Les bandes fondaient, décimées par la prison qui frappait les plus anciens. Le Doulos était mort bêtement en tentant de racketter un bar. Les plus malins tentaient de se faire un nom du coté du port, sur les docks, avec la cité comme carte de visite. Mais l’espèce était menacée par l’époque qui tournait.
Il était là : le faubourg, au fond de la cité, là où la voie ferrée coupait les derniers terrains vagues. Il fit volte face d’une main souple devant le café des pécheurs, toujours aussi défraîchi. Un bistrot de la zone. Les essuies glaces battaient de plus en plus fort et Elvis avait remplacé Christophe, un truc qui parlait de pénitencier. Le petit 103 de Peugeot avait remplacé la Mob sur l’esplanade et il en déduit qu’une autre génération d’ados devait déjà être accoudée au comptoir crasseux Il poussa la porte, courbé par la pluie fine et personne ne sembla le reconnaître. Le costard et les cheveux courts n’étaient pas encore arrivés jusqu’ici. D’ailleurs, il sourit en voyant les pattes d’Eleph. Sournoisement, il se glissa au bout du bar, jouant les représentants égarés. Cela sentait le petit blanc du coteau et la bière.
- Café, dit- il.
Un des ados, aux cheveux sur les épaules, blouson court et Jeans crasseux, le provoqua du regard. ll éclata de rire tout seul.
- Ben alors, petite bite, t’hésites là ou quoi, je te fais peur ?
Le bruit tomba d’un coup, même les verres ne tintaient plus. Les souvenirs lui donnaient le tournis et il en rigolait tout haut.
- Ah, merde alors, ce n’est pas possible !
Il rigola de plus belle tandis que l’autre, le prenant pour un fou en profitait pour s’estomper. Puis il se dit que ce n‘était plus drôle soudain avec ce vieux Boz qui avançait sans avoir lâché sa bière. Il avait toujours été très myope, et il clignait des yeux tel un vieil hibou.
- Merde alors, je ne t’aurais jamais reconnu comme ça, si il n’y avait eu ce mauvais rire comme autrefois!
- Mais, t’étais où ? Bordel, tu as disparu comme ça, évaporé et comme tes vieux avaient déménagé dieu sait ou….
- Loin d’ici, Boz, très loin et loin, c’est loin !
Il n’avait pas envie de s’étendre, à quoi bon. Le faubourg s’arrêtait ici et pour ceux là, il n’y avait pas d’ailleurs. Il eut droit à la longue litanie du temps qui avait passé, des morts et des vivants. Enfin des vivants, entre la conscription et l’usine, même le centre social ne devaient plus reconnaître ses clients. Il leva un regard embué vers le crachin qui suintait dehors et il se rendit compte qu’il avait envie de siffloter un air de Miles Davis. Aujourd’hui, il avait toujours au moins un CD de Miles dans le chargeur de la Mercedes mais il se demandait à quoi pouvait bien ressembler le faubourg ; au jeune homme du cimetière sans doute. Bon, il tenait la première partie de l’histoire ; le début de tout.
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Lisez trop de mauvais polar ou étes trop réceptif à certains clichés réac : faut voir ...
J'ai pondu ça un jour pour un polar qui s'intitule ""le soleil se léve à l'est" - on dira un essai sur comment on devient et ce qui fait ...
""""""""""""Loin maintenant, la Mercedes CLS 500 glisse paisiblement sur le coté gauche du périphérique Nantais. La messagerie Bluetooth intégrée coupe régulièrement le GPS, mais le conducteur n’écoute ni l’une ni l’autre ; tant la traversée de cette ville l’emmène dans des songes profonds. Le souffle puissant de l’engin le projette en haut du pont de Cheviré, tandis que la flottille des Mégane de chez Renault se dispute un accès à des Dacia Logan de plus en plus nombreuses sur la voie de gauche. Ce spectacle de la médiocrité ordinaire le fait sourire un instant et il préfère sur sa droite, le paysage grandiose de l’estuaire en dessous. De cette ville, il est l’enfant et des bribes de ce qui l’a fait, prennent formes dans un récit qui est sien. Celui du faubourg Nantais. Dans son rêve éveillé, il revoit la vieille Porsche 911 s’engager, grillant le feu du boulevard qui séparait les deux quartiers ennemis. Une vieille habitude, autrefois déjà, c’était des hordes de mobylettes et autres petites motos italiennes qui s’y engouffraient dans une fureur qui laissait l’ouvrier pantois. Ceux là aussi formaient une meute qui se répandait à l’assaut des bistrots ; un fourmillement de deux roues rythmé par les sirènes de l’usine Saunier Duval et des Batignolles. Les églises du prolétariat, où la seule religion admise était l’alcoolisme ; seul point de rencontre entre les jeunes et les adultes. Chacun avait le sien, celui des jeunes amenait à la violence et celui des vieux à la résignation. Il fallait bien ramener la paie, 68 avait laissé son lot d’amertume. Le professeur était toujours en place, signant les règles de l’ordre social et pourvoyant à des générations entières de chaudronniers, de mécaniciens et de soudeurs. Seul le policier était étrangement absent, à croire que l’ordre régnait. L’ouvrier travaillait et les jeunes s’étripaient entre bandes. Il y avait bien les incursions dans les boums des quartiers huppés ou l’on giflait du futur patron encore tendron, mais on s’y ennuyait vite. Manque de trophée possible, avec leurs fades copine et leurs airs d’intellectuelles capables de raisonner sur tout. Finalement, c’est peut être l’ennui qui provoquait cette sourde angoisse que l’on palpait a partir du vendredi soir, celle qui faisait passer du premier verre au second.
Six années étaient passées et il ne reconnaissait plus le quartier ; son territoire qu’il avait gagné au rythme des bagarres. Il y avait les générales où l’on pouvait y aller au tournevis et à la barre de fer. Le stade de foot, qui servait de terrain neutre entre la bande du Pin Sec et celle du Grand Clos, gardait la mémoire de ces rixes furieuses. C’est la que les chefs naissaient, à l’égide de leurs capacités à la stratégie. Puis venait l’heure des défis, quand la meute réclamait son dû. Un cercle se formait en attendant les deux combattants et là, les pari, les commentaires, faisaient taire dans un étrange consensus, les ennemis de la veille. Puis d’un seul coup, la nervosité montait d’un cran dans l’obscurité. Il faut dire que les rites en étaient connus, pas de place pour la provocation où encore la frime des bagarres de cafés ; le risque était trop grand. La conversation portait toujours quant à savoir lequel des deux champions déciderait le corps à corps pour en finir avec les coups. D’autant qu’une lutte trop longue sans la possibilité d’un étranglement, laisserait les deux parties exsangues sur le sol boueux. Il n’y avait rien de glorieux, ni d’héroïque dans ces affrontements, juste de la haine. On ne prenait aucun risque, préférant tourner pour saouler l’adversaire et lui imposer le rythme. On frappait d’abord au tibia pour fatiguer, laminer inlassablement dans le silence religieux de la foule qui rétrécissait le cercle. Parfois on tentait un coup au visage, mais ces combattants étaient bien trop avertis pour s’y laisser seulement prendre.
Les rues étaient désertes, sous la pluie fine qui venait de déclencher les essuies glaces ; crachin Nantais. Le quartier, les barres d’immeubles lui paraissaient plus petites qu’à l’époque, mais il souriait à présent. Il se dit que son premier vrai combat lui laissait plus de souvenirs que sa première étreinte avec une vagabonde ivre, dans le fond d’une cave. 68 n’avait pas changé grand-chose à la chose, les filles voulaient toujours se marier et faire des enfants avec un gendre idéal ; et coucher était toujours coucher. Sa carrière de combattant avait pourtant bien mal commencée, avec une mère fatiguée de devoir toujours panser les plaies, des professeurs indifférents et un père qui commençait à douter de la virilité d’un rejeton malingre et efflanqué. Il l’avait discrètement inscrit chez un ami à lui, un vietnamien ancien d’Algérie, avec des consignes bien particulières. Il y avait des adultes et des ados mélangés dans une étrange ambiance de conspiration. On y pratiquait un Jiu jitsu sans Kimono et sans les traditionnels tapis. Il comprit bien vite l’intérêt de cet enseignement comparé à celui du club de Judo du quartier géré par des éducateurs. Il avait inauguré les nouvelles techniques, furtivement à l’occasion d’une provocation habituelle dans un couloir et ce qu’il avait découvert, dans les hurlements du professeur découvrant le nez brisé, qui geignait dans les cartables au sol, était évident. Sa réputation avait grandi au fur et à mesure des rixes. Il boxait à la sortie, à l’angle de rue prévu. Puis la bande avait envoyé des émissaires, on s’intéressait à lui. Il était invité à rejoindre les grands à la boxe française où il découvrit un monde qu’il ignorait avec cette belle salle tout en boiserie ; la Nantaise. Il n’eut même pas à payer l’abonnement, l’ombre des grands veillait. Il y avait bien les avertissements, les menaces d’exclusions qui pleuvaient et que son père déchirait au fur et à mesure. Il vaut mieux être le boucher que l’agneau ; disait-il tout le temps. Mais les grands veillaient et le proviseur tenait à sa nouvelle Renault qui trônait sur le parking ; la paix sociale avait déjà un prix. Il passa devant la grande esplanade du Pin Sec, le fief de la bande. Là où la nuit tombée, le vrombissement des échappements libres et les bougies sans antiparasites, rendaient toute télévision impossible pour le peuple des blêmes HLM. Les souvenirs remontaient en flèche, rythmés par l’essuie glace et la radio avec Nicole Croisille en sourdine.
Ce début d’après midi où le Doulos l’avait convoqué pour le tester. Dans l’ombre des séchoirs, à l’abri des fenêtres ; il était arrivé, l’avait jaugé d’un regard vide puis avait jeté sa veste au sol. Le premier coup de pied l’avait balayé comme un coup de fouet sur les flancs. Un roi de la savate, le Doulos, plus d’adversaires connus à lui opposer depuis qu’il avait défiguré un motard en pleine place du commerce. Un fils de bourges qui avait voulut se la jouer facho de manif en provoquant ganté et casqué. La visière du casque avait explosée, lui crevant les yeux. Le Doulos ne buvait pas, ni ne fumait, parlant très peu mais s’entraînant avec un désespoir qui faisait peur ; il était du grand Clos et jusqu’au Dervallieres, sa légende courait déjà. Le masque hideux du Doulos qui fixait le vide et dont seule la jambe partait à la vitesse de l’éclair, frappant les chairs dans un bruit mat. Puis dans le brouillard de la fatigue naissante, ce trou évident qu’il n’avait jamais remarqué dans les bagarres auparavant. Il faut dire qu’il frappait toujours le premier, misant sur la rapidité. Mais là, même lorsque l’autre tournait pour l’ajuster, l’amener à la hauteur de sa jambe droite. Il lui suffisait de rompre à gauche pour que le trou s’ouvre, béant. Il tenta sa chance un peu naïvement, pour essayer. Le bruit mat de son coup de poing le rassura, il avait bel et bien touché. D’ailleurs le Doulos hocha la tête en arrière, agacé. L’œil était marqué, il en était quasiment sûr et une folle bouffée d’espoir l’envahit ; la peur avait changé de camp. Trois fois, il rompit comme s’il s’agissait d’une formule mathématique imparable et à chaque fois, le bruit mat le rassurait sur la puissance de son coup. Puis l’autre leva les bras, fatidique :
-Putain de fausse patte, qui t’a appris çà ?
- C’est quoi, fausse patte ?
- Un putain de gaucher, mec…..
Il riait maintenant et son oeil était désormais fermé et noirâtre. Mais il rigola encore en évoquant le combat prévu pour la nuit, car pour lui le Pin Sec était déjà mort. D’ailleurs, il n’y eut qu’un coup de poing qui troua l’air ce soir là et un corps qui tomba lourdement dans la boue. Une étoile scintillait tandis que la rumeur montait ; le Grand Clos avait un nouveau champion. Il pleuvait de plus en plus et les rues ne ressemblaient plus à rien tandis que le chanteur Christophe égrenait une mélopée nostalgique, qui le ramenait bien loin de Nantes. Les années avaient passé et les images défilaient, brouillant son regard à présent. Les quartiers s’étaient fondus pour faire le bloc nord lorsqu’il avait fallu écumer les bals de Vendée. Les plus téméraires avaient connu leur heure de gloire avec les premières Simca volées, ramenées ensuite au quartier comme des trophées, embrasant les rues de la cité des odeurs de gommes en décomposition. Les vieux se disaient que l’armée et l’usine se chargeraient bien de ramener l’ordre, à la place de cette police qu’on ne voyait guère. La vogue des petites motos italiennes tirait à sa fin, remplacées par de grosses japonaises. De nouvelles cités poussaient ci et là, repoussant les terrains vagues jusqu’au berges de l’ Erdre. Les bandes fondaient, décimées par la prison qui frappait les plus anciens. Le Doulos était mort bêtement en tentant de racketter un bar. Les plus malins tentaient de se faire un nom du coté du port, sur les docks, avec la cité comme carte de visite. Mais l’espèce était menacée par l’époque qui tournait.
Il était là : le faubourg, au fond de la cité, là où la voie ferrée coupait les derniers terrains vagues. Il fit volte face d’une main souple devant le café des pécheurs, toujours aussi défraîchi. Un bistrot de la zone. Les essuies glaces battaient de plus en plus fort et Elvis avait remplacé Christophe, un truc qui parlait de pénitencier. Le petit 103 de Peugeot avait remplacé la Mob sur l’esplanade et il en déduit qu’une autre génération d’ados devait déjà être accoudée au comptoir crasseux Il poussa la porte, courbé par la pluie fine et personne ne sembla le reconnaître. Le costard et les cheveux courts n’étaient pas encore arrivés jusqu’ici. D’ailleurs, il sourit en voyant les pattes d’Eleph. Sournoisement, il se glissa au bout du bar, jouant les représentants égarés. Cela sentait le petit blanc du coteau et la bière.
- Café, dit- il.
Un des ados, aux cheveux sur les épaules, blouson court et Jeans crasseux, le provoqua du regard. ll éclata de rire tout seul.
- Ben alors, petite bite, t’hésites là ou quoi, je te fais peur ?
Le bruit tomba d’un coup, même les verres ne tintaient plus. Les souvenirs lui donnaient le tournis et il en rigolait tout haut.
- Ah, merde alors, ce n’est pas possible !
Il rigola de plus belle tandis que l’autre, le prenant pour un fou en profitait pour s’estomper. Puis il se dit que ce n‘était plus drôle soudain avec ce vieux Boz qui avançait sans avoir lâché sa bière. Il avait toujours été très myope, et il clignait des yeux tel un vieil hibou.
- Merde alors, je ne t’aurais jamais reconnu comme ça, si il n’y avait eu ce mauvais rire comme autrefois!
- Mais, t’étais où ? Bordel, tu as disparu comme ça, évaporé et comme tes vieux avaient déménagé dieu sait ou….
- Loin d’ici, Boz, très loin et loin, c’est loin !
Il n’avait pas envie de s’étendre, à quoi bon. Le faubourg s’arrêtait ici et pour ceux là, il n’y avait pas d’ailleurs. Il eut droit à la longue litanie du temps qui avait passé, des morts et des vivants. Enfin des vivants, entre la conscription et l’usine, même le centre social ne devaient plus reconnaître ses clients. Il leva un regard embué vers le crachin qui suintait dehors et il se rendit compte qu’il avait envie de siffloter un air de Miles Davis. Aujourd’hui, il avait toujours au moins un CD de Miles dans le chargeur de la Mercedes mais il se demandait à quoi pouvait bien ressembler le faubourg ; au jeune homme du cimetière sans doute. Bon, il tenait la première partie de l’histoire ; le début de tout.
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C'est vrai que Jackie Brown est une exception. Reservoir Dogs et Pulp Fiction sont hautement moralisateurs, Kill Bill aussi, quand à Deathproof, n'en parlons pas. Enfin, dans Inglourious Basterds, certes Hitler y passe, mais le plus gros salaud du film s'en sort avec une maison sur la côté payée par le gouvernement américain et un passé blanchit. Hyper moral. Sans compter que les "gentils" du film sont une bonne de dingues qui scalpent et défoncent à coup de batte de base ball des prisonniers de guerre - ce qui est là aussi hautement moral, même si les prisonniers en question sont des SS.
Moi, j'ai un peu l'impression que tes arguments sont vides de substance et changent au gré du vent : c'est toi qui nous tanne depuis le début en affirmant que Tarantino est responsable de tous les crimes qui ont lieu tous les jours sur terre, à commencer par Ciudad Juarez ; et quand les membres "tarantinistes" de ce site confessent avec une certaine honte qu'ils n'ont commis aucun meurtre, tu dis que tu vois pas le rapport et que toi-même tu pourrais être taxer d'incitation au banditisme, mais que la réalité n'a rien à voir avec la fiction. Faudrait choisir. Continue de ne pas aimer Tarantino et ses films, c'est parfaitement ton droit ; mais arrête de chercher des excuses bidons pour tenter en vain de démontrer qu'il est mauvais.
Moi, j'ai un peu l'impression que tes arguments sont vides de substance et changent au gré du vent : c'est toi qui nous tanne depuis le début en affirmant que Tarantino est responsable de tous les crimes qui ont lieu tous les jours sur terre, à commencer par Ciudad Juarez ; et quand les membres "tarantinistes" de ce site confessent avec une certaine honte qu'ils n'ont commis aucun meurtre, tu dis que tu vois pas le rapport et que toi-même tu pourrais être taxer d'incitation au banditisme, mais que la réalité n'a rien à voir avec la fiction. Faudrait choisir. Continue de ne pas aimer Tarantino et ses films, c'est parfaitement ton droit ; mais arrête de chercher des excuses bidons pour tenter en vain de démontrer qu'il est mauvais.
Pour ce qui est de l’art, je suis contre le concept de l'art avec un grand A, la littérature avec un grand L... Pour moi, c’est subjectif. Je crois avoir lu quelque part que ce que certains prennent pour la merde est génial pour d'autres ET vice-versa. Il y en a pour tous les goûts. Il y en a qui aime les films d'action, les films d’horreur, les drames historiques, d'autres Shakespeare, Nothomb, Proust, Céline, les harlequins... Ceux qui lisent Lévy ou Bridget Jones devraient-ils se cacher sous une roche? Si vous trouvez qu’il y a des oeuvres fait sur mesure, dites-le, mais sans traiter les gens (ou « la masse », comme disent ces gens qui sont si supérieurs) qui les aiment d’imbéciles, ce n’est pas vraiment de cette façon que ça pourrait les convaincre.
Nance, tu déformes le problème. Il ne s'agit pas de dire que les lecteurs de Levy sont tous des cons, mais simplement que la valeur littéraire d'un Lévy ou d'un Musso n'est pas celle d'un Shakespeare ou d'un Dostoïevski. Ca me parait quand même assez évident et en aucun cas méprisant pour les lecteurs de Lévy & co. qui n'ont absolument pas à se cacher sous une roche et qui peuvent continuer à lire leurs chouchous autant qu'ils veulent. Simplement, j'aurais du mal à considérer comme un grand littérateur une personne qui toute sa vie n'a lu que des Coelho, Lévy et Dan Brown. Il n'y a donc aucun mal à lire ces auteurs, mais il faut prendre leur oeuvre pour ce qu'elle est, c'est-à-dire pas de la grande littérature.
On ne devient pas dealer parce que l'on a envie...on le devient par nécessité, par contexte. La délinquance n'étant pas par définition, un fantasme de gosses de riches ou de middle class.
Ah bah là on est d'accord !
Mais alors explique moi ce que Tarantino a à voir dans le fait qu'un gosse naît dans une favella brésilienne plutôt qu'à Neuilly sur Seine ?
Ben, on dira juste que le personnage de l'extrait ci-haut , je doute qu'il puisse apprécier un film Tarantinesque....je pourrais faire un tiret dialogue où il dirait - Mais c'est quoi, ces conneries, des trucs pour les gosses de riches ?
On dira la fiction de la fiction, quoi ....
On dira la fiction de la fiction, quoi ....
Je dois avoir un problème... je ne comprends rien à ta phraséologie Novi... mais bon, passons...
Et puis qu'un de tes personnages ne supporte pas Tarantino, ben ouais et alors ? est-ce parce que Tarantino est ce qu'il est ou parce que ton personnage est créé selon tes critères !? Ce n'est même pas une démonstration par l'absurde ça, c'est juste une pirouette de ta part qui échappe une fois de plus à une tentative sincère d'explication du pourquoi, objectif, tu n'aimes pas Tarantino... sachant que subjectivement, tu as tous les droits, comme rappelé ci-dessus...
Fiction de la fiction... oui et alors, tu pourrais même dire fiction de la fiction de la fiction de la fiction que cela ne changerait rien, le cinema étant la mise en abyme par excellence !
Quant aux gosses de riche, ma foi, qu'ils n'aient pas la même vision que les gosses des banlieues pauvres de Mexico, oui, ça c'est sûr... mais comme je l'ai toujours dit, quand on veut comparer des choses entre elles il faut absolument le faire dans un seul référentiel, sinon, aucune comparaison ne tient la route...
Mais bon, je crains de n'épuiser mon clavier pour pas grand-chose... et ce n'est malheureusement pas la première fois !
P.
Et puis qu'un de tes personnages ne supporte pas Tarantino, ben ouais et alors ? est-ce parce que Tarantino est ce qu'il est ou parce que ton personnage est créé selon tes critères !? Ce n'est même pas une démonstration par l'absurde ça, c'est juste une pirouette de ta part qui échappe une fois de plus à une tentative sincère d'explication du pourquoi, objectif, tu n'aimes pas Tarantino... sachant que subjectivement, tu as tous les droits, comme rappelé ci-dessus...
Fiction de la fiction... oui et alors, tu pourrais même dire fiction de la fiction de la fiction de la fiction que cela ne changerait rien, le cinema étant la mise en abyme par excellence !
Quant aux gosses de riche, ma foi, qu'ils n'aient pas la même vision que les gosses des banlieues pauvres de Mexico, oui, ça c'est sûr... mais comme je l'ai toujours dit, quand on veut comparer des choses entre elles il faut absolument le faire dans un seul référentiel, sinon, aucune comparaison ne tient la route...
Mais bon, je crains de n'épuiser mon clavier pour pas grand-chose... et ce n'est malheureusement pas la première fois !
P.
""Jackie Brown"" me pose un vrai probléme, c'est un excellent film noir - l'exception qui confirme la régle, quoi (rires).
Non. ;-) D'un point de vue logique, l'exception ne confirmera jamais la règle. Lire Le dictionnaire du diable d'Ambroise Bierce:
http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/15400
« Exception : Ce qui prend la liberté de se distinguer du reste de sa catégorie, comme un honnête homme, une femme fidèle, etc. "L’exception confirme la règle" est une expression que l’on entend constamment dans la bouche des ignorants, qui se la répètent tels des perroquets sans jamais remettre en cause son absurdité. En latin, "Exceptio probat regulam" signifie que l’exception met la règle à l’épreuve, non qu’elle la confirme. Le malfaiteur qui a détourné le sens de cet excellent dicton en lui faisant dire le contraire a exercé un pouvoir maléfique qui semble être immortel. »
Diantre ! Devant le dictionnaire du Diable ; je ne peux que m'incliner...
Par contre, pour les interlocuteurs qui s'emmêlent les pinceaux dans le clavier - là, j'y puis rien...
Par contre, pour les interlocuteurs qui s'emmêlent les pinceaux dans le clavier - là, j'y puis rien...
Non ! en fait Novi c'est un envoyé des inrocks venu faire un coup de pub pour le spécial sur Tarantino, imaginez : du tarantinesque à toutes les pages, 100 pages de Tarantino "le bad boy d'Hollywood de Aà Z ".
Je l'ai à peine feuilleté pour l'instant, mais j'ai pensé au forum sur cet encart : "Je ne triche pas avec l'histoire. C'est un conte, une fiction et c'est affirmé d'emblée. Regardez ce film comme une fantaisie, comme un roman, comme un conte noir."
Pour ma part j'applique ça à tout c'est film et c'est un véritable plaisir.
Je l'ai à peine feuilleté pour l'instant, mais j'ai pensé au forum sur cet encart : "Je ne triche pas avec l'histoire. C'est un conte, une fiction et c'est affirmé d'emblée. Regardez ce film comme une fantaisie, comme un roman, comme un conte noir."
Pour ma part j'applique ça à tout c'est film et c'est un véritable plaisir.
En fait Cafeine touche du bout des doigts, ce qui m'emmerde aux entournures chez Tarantino - pas vraiment les films, puisque de façon incompréhensible, Jackie Brown est un petit chef d'oeuvre de sensibilité, de nostalgie, un vrai film d'amour et de vie même...
C'est plutôt la motivation du spectateur, bien définie par nos intervenants ci-haut : moi pas me prendre la tête, moi apprécier dérision...on va me répondre élitisme machin alors qu'il s'agit de tout autre chose comme de comparer le succés en salle de "Bastards" vis-à-vis d'un "It's a free world de Loach" par exemple.
Je persiste à croire bien que n'étant pas trop preneur du théme ""Debordien"" sociéte du spectacle qui détourne des choses importantes - concept dépassé- qu'il y a quand même un truc qui tourne pas rond.
Bon je sais point si je suis un quoi déja : un innrockeur ! Mais je suis surtout un auteur qui doit s'occuper de fourguer vilement ses bouquins, et comme là, je viens de me ramasser une chronique du genre qui touche au coeur façon fléche de cupidon - je dois y aller...
C'est plutôt la motivation du spectateur, bien définie par nos intervenants ci-haut : moi pas me prendre la tête, moi apprécier dérision...on va me répondre élitisme machin alors qu'il s'agit de tout autre chose comme de comparer le succés en salle de "Bastards" vis-à-vis d'un "It's a free world de Loach" par exemple.
Je persiste à croire bien que n'étant pas trop preneur du théme ""Debordien"" sociéte du spectacle qui détourne des choses importantes - concept dépassé- qu'il y a quand même un truc qui tourne pas rond.
Bon je sais point si je suis un quoi déja : un innrockeur ! Mais je suis surtout un auteur qui doit s'occuper de fourguer vilement ses bouquins, et comme là, je viens de me ramasser une chronique du genre qui touche au coeur façon fléche de cupidon - je dois y aller...
On peut tout à fait aimer Tarantino et Ken Loach... L'un empêche pas l'autre, y a des moments où ça fait du bien de regarder un pur film de divertissement façon Tarantino et d'autres où on prend plaisir à regarder un "Bloody sunday", un "Hunger" ou un "my name is Joe"... C'est quoi ce sectarisme?
On peut pas considérer que le polar soit le type de littérature le plus érudit, c'est pas pour ça que tu te considère comme un vil corrupteur de la culture litteraire j'imagine.
On peut pas considérer que le polar soit le type de littérature le plus érudit, c'est pas pour ça que tu te considère comme un vil corrupteur de la culture litteraire j'imagine.
Ce qui t'emmerde chez le Quentin, c'est la motivation des spectateurs à aller voir ses films...Oui, bon bein là, on peut rien répondre, chacun fait ce qu'il veut, je vois pas en quoi ça t'embête, ce serait comme reprocher à bip bip de courir et à coyote d'être fanatique. Mais je ne vois absolument des bobines dégoulinantes d'hémoglobines inutiles chez Tarantino. Il y a une recherche sur l'esthétique, la façon également de représenter la violence qui porte à réfléchir contrairement à des films comme Saw où là je trouve qu'il n'y a rien à part de la violence pour la violence.
(Mais sortir ce genre d'arguments, c'est quand même rester au niveau 0 de ladite interprétation cinématographique, enfin ce que j'en dis).:)
(Mais sortir ce genre d'arguments, c'est quand même rester au niveau 0 de ladite interprétation cinématographique, enfin ce que j'en dis).:)
Ce qui t'emmerde chez le Quentin, c'est la motivation des spectateurs à aller voir ses films...Oui, bon bein là, on peut rien répondre, chacun fait ce qu'il veut, je vois pas en quoi ça t'embête, ce serait comme reprocher à bip bip de courir et à coyote d'être fanatique. Mais je ne vois absolument des bobines dégoulinantes d'hémoglobines inutiles chez Tarantino. Il y a une recherche sur l'esthétique, la façon également de représenter la violence qui porte à réfléchir contrairement à des films comme Saw où là je trouve qu'il n'y a rien à part de la violence pour la violence.
(Mais sortir ce genre d'arguments, c'est quand même rester au niveau 0 de ladite interprétation cinématographique, enfin ce que j'en dis).:)
Pour coyote ça ce discute mais pour le reste tout à fait d'accord...
""""""""""On peut tout à fait aimer Tarantino et Ken Loach... """"""
Oui, sauf que dans les faits...j'ai du à l'époque, visionner "It's a freeworld" dans une salle quasi vide, lorsqu'un "Prophete" a fait un demi plein, mais que bien sûr les ""bastards"" refoulaient du monde - stranges fruits comme dirait l'autre.
Millenium a fait le plein aussi !
Qu'on me parle pas de cinéma commercial, suis invité chaque année sur le festival du cinoche espagnol art et essais, et je squizze ainsi des queues monstrueuses...
Ya donc bien un truc, si je dis genre Dan Brown - chuis excommunié ?
Oui, sauf que dans les faits...j'ai du à l'époque, visionner "It's a freeworld" dans une salle quasi vide, lorsqu'un "Prophete" a fait un demi plein, mais que bien sûr les ""bastards"" refoulaient du monde - stranges fruits comme dirait l'autre.
Millenium a fait le plein aussi !
Qu'on me parle pas de cinéma commercial, suis invité chaque année sur le festival du cinoche espagnol art et essais, et je squizze ainsi des queues monstrueuses...
Ya donc bien un truc, si je dis genre Dan Brown - chuis excommunié ?
oui !
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