Débézed

avatar 16/07/2008 @ 00:21:34
La Wallonie n'a rien à envier à la France même pas sa dette car celle de la France est au moins aussi abyssale que celle de la Wallonie semble l'être d'après vos dires.

Le problème n'est pas de savoir si la France accepte ou non la Wallonie, le problème est que la Wallonie est de langue et de culture française et certainement plus que certaines régions françaises. Je pense que le phénomène de rejet n'aurait pas lieu et serait en tout cas infondé.

Mais la Belgique, même si c'est un aléa de l'histoire, existe et peut continuer à vivre dans un multililingisme que d'autres états connaissent (Suisse, Finlande, Tchéquie, ...) même s'il n'est pas officiel. A moyen terme, je ne suis pas convaincu que la partition serait favorable à l'une des deux parties.

En attendant les tensions exacerbées sont favorables, comme dit le Rat, aux plus radicaux des deux camps.

Le rat des champs
avatar 16/07/2008 @ 09:23:20
Dans un couple qui se sépare, celui qui pleurniche "ne me quitte pas" peut être assuré de devenir cocu s'il ne l'était pas auparavant. Pendant des années, le discours francophone fut de maintenir envers et contre tout l'unité de la Belgique face à ceux qui voulaient son éclatement, et pour ce faire accepter toutes les compromissions.

Le fédéralisme d'abord, le confédéralisme ensuite furent l'occasion de ce qu'on appelle en termes officiels les transferts de compétences aux régions et d'une radicalisation de plus en plus forte des particularités régionales.

La main-mise des régions sur l'enseignement en est un bel exemple, et le journal Le Vif y a consacré un excellent dossier la semaine dernière. On a assisté au Nord du pays à un révisionnisme officiel dans les cours d'histoire. Alors qu'au Sud on enseignait à nos têtes blondes l'histoire de Belgique, au Nord on leur enseignait l'histoire de Flandre, en insistant lourdement sur des légendes urbaines pro-flamandes, comme le sort des pauvres soldats flamands de la guerre de 14 qui se faisaient tuer parce qu'ils ne comprenaient pas les ordres de leurs officiers francophones, ce que de nombreux historiens y compris flamands disent être complètement faux. Ou encore, que le territoire des "pauvres" flamands avait été envahi par de "riches" bourgeois francophones. Le but est bien d'endoctriner dès l'enfance aux "valeurs flamandes". Een volk, oserais-je dire een reich, een führer? Non, je n'irai pas jusque là, mais il est frappant de voir que la haine du francophone est inculquée aux jeunes flamands presqu'au berceau.

Hier sur une chaîne de télévision française, des journalistes français interrogeaient en français des habitants de Flandre pour un genre de micro-trottoir. Un jeune énergumène les a engueulés en Flamand, leur disant "Hier ben U in Vlaanderen en moet U vlaams spreken". (Trad: Ici vous êtes en Flandre et vous devez parler flamand." ) Les pauvres en étaient comme deux ronds de flan. Z'avaient jamais vu ça, même au Turkméniztan. Merci le flamingant, c'est grâce à des abrutis de ton style qu'on comprendra outre-Quiévrain ce qui se passe dans notre royaume bananier.

Actuellement, les choses changent, et les négociateurs politiques wallons et bruxellois semblent avoir pris conscience que la seule voie est celle de la résistance. Ce rend évidemment le pays un peu plus ingouvernable, et il est probable que d'ici peu la Belgique explose dans un scénario à la tchécoslovaque. Une "séparation de velours" comme l'appellent certains commentateurs.

Saint Jean-Baptiste 16/07/2008 @ 12:16:42
Cette histoire des troupiers flamands qui ne comprenaient pas les ordres en 14/18 est grotesque. Il y a toujours eu dans toutes les armées du monde des Sergents qui recevaient les ordres et les traduisaient pour la troupe.
Avant l'enseignement obligatoire, les Wallons parlaient des patois wallons et ne comprenaient pas le français non plus.
Il y avait 60 langues parlées en France et peut-être plus de cent dans les principautés allemandes.
Les langues n'ont jamais fait un problème dans les armées.

Et cette histoire des riches francophones qui envahissent la Flandre est entièrement fausse.
On a toujours parlé le français en Flandre.
En Belgique au XIXème siècle, 20 à 25 % des gens, les bourgeois, étaient instruits, parlaient le français et dirigeaient le pays, les affaires, les finances, tout.
S'il n'y avait pas eu cette bourgeoisie flamande qui parlait français, la Flandre serait restée un pays barbare.

Le Pouvoir qui écrit l'Histoire est le premier acte de despotisme !

Micharlemagne

avatar 16/07/2008 @ 14:36:31
Voilà qui est fort juste... Le mouvement flamingant, à l'origine, avait pour but de commencer par apprendre leur langue aux peuples flamands. Slogan sans équivoque "Eigen taal, eigen volk". Traduction : "Vous ne serez jamais un peuple, si vous ne parlez pas convenablement votre propre langue." Il s'agissait d'une revendication essentiellement sociale. Les démocrates qui ont créé ce mouvement n'admettait pas que le peuple soit dirigé par une bourgeoisie qui n'entendait pas sa langue, commandé et jugé dans une langue que le peuple ne comprenait pas. A AUCUN moment, cette revendication n'était dirigé contre les Wallons. La revendication était donc démocratique et nullement nationaliste. C'est pourquoi je dis que les partis extrêmes d'aujourd'hui NE sont PAS flamingants. Il est quand même extraordinaire que l'on ait admis aussi longtemps qu'un Flamand, ne parlant pas le français, ne puisse pas suivre les cours de collèges ou d'universités flamands...
A propos des militaires en 14, ce que tu dis est parfaitement exact. Ce qui a été en cause, c'est le fait que certains officiers flamands REFUSENT de s'adresser en néerlandais à leurs hommes. C'était donc la structure SOCIALE de l'armée qui était visée.
A l'heure actuelle, le slogan "Eigen Taal, eigen volk" n'a toujours pas été réalisé et c'est cela qui provoque ce sentiment quasi paranoïaque chez certains Flamands.

Saint Jean-Baptiste 16/07/2008 @ 21:59:28

A propos des militaires en 14, ce que tu dis est parfaitement exact. Ce qui a été en cause, c'est le fait que certains officiers flamands REFUSENT de s'adresser en néerlandais à leurs hommes. .

En 14/18 les officiers flamands ne pouvaient pas s'adresser à la troupe en flamand – ou en néerlandais si on préfère. Tout simplement parce que le néerlandais n'existait pas.
Chaque localité flamande parlait son patois flamand.
Même entre eux, les Flamands de localités différentes devaient passer par le français pour se comprendre.
Exactement comme en Wallonie entre gens qui parlaient leur patois wallon.
Aujourd'hui les patois wallons sont devenus des langues folkloriques et le Néerlandais uniformisé (ABN) n'existe que depuis 1950 environs. Les Flamands ont dû l'apprendre et c'est devenu la langue des élites flamandes.

Micharlemagne

avatar 16/07/2008 @ 22:50:44
En 14/18 les officiers flamands ne pouvaient pas s'adresser à la troupe en flamand – ou en néerlandais si on préfère. Tout simplement parce que le néerlandais n'existait pas.

Là, tu me pardonneras, mais tu dis n'importe quoi.
Voir :
http://ned.univie.ac.at/publicaties/…
Et tu pourras faire ton choix dans le site de l'Université de Strasbourg :
http://spiral.u-strasbg.fr/sites.php/…
Le néerlandais est aussi ancien que le français et Clovis parlait le francique qui est l'ancêtre du néerlandais, au même titre que le latin est l'ancêtre du français.

Saule

avatar 16/07/2008 @ 23:49:47
Alors, quand est-ce qu'on aura un gouvernement pour s'occuper de mes "vrais problèmes" ??? (lol).

Sérieusement, je pense que Leterme va rempiler. Et que mes "vrais problèmes" vont encore attendre au frigo.

Petite correction à ce qui a été dit plus haut : la Tchequie et la Slovaquie partagent la même langue (enfin presque la même). La Slovaquie est plus rurale et plus pauvre, mais elle se développe plus vite (en tout cas l'ouest), du coup le grand frère tchèque qui avait regardé un peu avec condescendance le petit frère slovaque va s'en mordre les doigts. Dans 500 ans la mer du nord va déborder et les flamands seront inondés, on aura notre revanche :-) Et entretemps on leur coupera l'accès à notre eau, comme le suggérait le rat !

Il y a beaucoup de flamand qui appelle de leur voeux une séparation à la manière Tchécoslovaque, mais nos amis français auront maintenant compris que le problème c'est Bruxelles. Les flamands ne lâcheront pas Bruxelles, mais avec de 80 à 90% de francophones ils ne peuvent pas facilement se l'approprier.

Débézed

avatar 17/07/2008 @ 01:06:53
Il y aussi une forte communauté germanophone en Tchéquie (ou il y avait) dans les Sudètes notamment et n'oublions pas que Rilke, poète germanophone, était Praguois.

Saint Jean-Baptiste 17/07/2008 @ 12:31:45
En 14/18 les officiers flamands ne pouvaient pas s'adresser à la troupe en flamand – ou en néerlandais si on préfère. Tout simplement parce que le néerlandais n'existait pas.


Là, tu me pardonneras, mais tu dis n'importe quoi.
Le néerlandais est aussi ancien que le français et Clovis parlait le francique qui est l'ancêtre du néerlandais, au même titre que le latin est l'ancêtre du français.

Si tu crois vraiment que les troupiers de 14/18 parlaient le francique de Clovis, moi je veux bien ; je n'y étais pas... Mais depuis lors, à mon avis ce fameux francique a dû se perdre quelque part dans l'Yser.
En tous cas, je ne l'ai jamais entendu parlé dans les transports en commun de notre Mère la Flandre.
Et je me demande pourquoi la Radio Télévision flamande donnait des cours d'ABN *aux Flamands, dans les années soixante.

*L'ABN pour les amis non-Belges qui nous font l'honneur, c'est la langue officielle créée de toutes pièces dans les années 60 par l'Académie flamande et que les Flamands ont été prié d'apprendre pour se comprendre entre eux.

Micharlemagne

avatar 17/07/2008 @ 13:56:21
Si tu crois vraiment que les troupiers de 14/18 parlaient le francique de Clovis, moi je veux bien ; je n'y étais pas... Mais depuis lors, à mon avis ce fameux francique a dû se perdre quelque part dans l'Yser.
En tous cas, je ne l'ai jamais entendu parlé dans les transports en commun de notre Mère la Flandre.

Mais tu le fais exprès ou quoi ? Ou est-ce la passion qui t'aveugle ?
Voudrais-tu bien me dire dans quel autobus tu entends parler latin, toi ?

Micharlemagne

avatar 17/07/2008 @ 14:02:45
L'ABN pour les amis non-Belges qui nous font l'honneur, c'est la langue officielle créée de toutes pièces dans les années 60 par l'Académie flamande et que les Flamands ont été prié d'apprendre pour se comprendre entre eux.

Cela sert vraiment à quelque chose que je te donne des liens !...
Va un petit peu vérifier et on continuera à discuter. Et profites-en pour un peu voir la différence entre "langue normative" et "langue véhiculaire"...

Sonamouto 17/07/2008 @ 14:17:50
Et profites-en pour un peu voir la différence entre "langue normative" et "langue véhiculaire"...
Ben justement, la "langue véhiculaire" c'est celle qu'on parle dans les autobus!
Te laisse pas faire, Saint-Jean-Baptiste! :))

Provis

avatar 17/07/2008 @ 14:29:08
Intéressant fuseau..
J’ai l’impression de comprendre un peu mieux ce problème de la Belgique, qui a surpris beaucoup de Français lorsqu’ils ont connu sa gravité. Enfin il me semble ??
La première fois que j’ai entendu parler de façon sérieuse d’un possible éclatement de la Belgique, c’est il y a à peine deux ou trois ans, par Wilmet, un célèbre linguiste belge de langue française.
Personnellement, j'éprouve avant tout un sentiment de tristesse, une fois de plus la réalité me déçoit.

Provis

avatar 17/07/2008 @ 14:46:37
Et profites-en pour un peu voir la différence entre "langue normative" et "langue véhiculaire"...
Ben justement, la "langue véhiculaire" c'est celle qu'on parle dans les autobus!
Te laisse pas faire, Saint-Jean-Baptiste! :))
Tout à fait !!
Personnellement, je parle souvent latin dans le "bus", dont le vrai nom d'ailleurs est omnibus, qui nous arrive ainsi du latin par la ligne directe : omnis, chaque, au singulier, et tous, au pluriel.
Omnibus : par tous, pour tous.. :o)

Sonamouto 17/07/2008 @ 15:22:30
Provis l'homme ni scient ;)

Sonamouto 17/07/2008 @ 15:22:50
Provis l'homme ni sciant ;)

Saint Jean-Baptiste 17/07/2008 @ 15:32:29
Mais voyons ! Provis, ici aussi on parle latin dans l'autobus :
- Hinc est terminus, dicit de conductor, en toti passageres descendet ad stradam.
(c'est un peu du latin de cuisine, mais c'est le latin de par-ici) ;-))

Non, sans rire, ce qui se passe ici est très triste ; ce sont des querelles d'enfants gâtés.
Nos pays sont très prospères et la Belgique avait un tout petit défi à relever : vivre ensemble avec deux langues différentes.
Le plus triste est que la population y arrive très bien. Les jeunes parlent volontiers l'anglais. Il y a à Bruxelles des tas d'Européens qui parlent automatiquement l'anglais quand ils s'adressent à des gens qu'ils ne connaissent pas.
Ça donne un aspect cosmopolite à la ville et c'est très sympathique.

Naguère à Bruxelles, les écoles étaient bilingues français-flamand. Les Bruxellois étaient fiers de dire – c'était leur expression : "nous sommes bilingues dans les deux langues".
Il aurait suffi d'étendre ce système à toute la Belgique.
Au lieu de ça, les politiciens ont supprimé ces écoles.

Le Grand Duché du Luxembourg est bilingue - au moins (Ohé ! ohé ! Septularisen ?).
Ils ont leur langue, la langue de Clovis – qu'ils sont seuls à comprendre, plus le français, l'anglais et, je crois l'allemand, qu'ils apprennent dès l'école primaire.

La Belgique est en train de tout perdre, je trouve ça très triste : même sa bière est devenue brésilienne ! ;-((

Micharlemagne

avatar 17/07/2008 @ 16:39:58
Omnibus : par tous, pour tous.

Tiens, je croyais que c'était parce qu'il s'arrête à tous les arrêts...

Saint Jean-Baptiste 17/07/2008 @ 21:35:09
Alors, quand est-ce qu'on aura un gouvernement pour s'occuper de mes "vrais problèmes" ??? (lol).

.
Lol, lol, lol !
À propos de «mes vrais problèmes», j'avais parlé à la Présidente du CDH *
lors de la manifestation pour la Belgique unie à Bruxelles.
* CDH : parti de la droite wallonne.

Je n'étais pas le seul, mais je l'encourageais à tenir bon devant les dictats flamands.
Alors elle a répété une fois de plus son slogan favori :
- Moi je veux faire le bonheur de tout le monde...
Je lui ai dit :
- Madame, ne vous occupez surtout pas de mon bonheur...
Je n'en sors déjà pas très bien tout seul. Quand ça va vraiment très mal je vais trouver ma grande sœur... mais vous, s'il vous plait, ne vous en occupez surtout pas...

Je ne sais pas si elle a changé son slogan... (lol) ;-))

Micharlemagne

avatar 17/07/2008 @ 21:39:57
* CDH : parti de la droite wallonne.

Je serais curieux de savoir où tu situes le MR/FDF et que sais-je encore ?

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