Micharlemagne

avatar 23/06/2008 @ 19:24:00
Voilà qui est bien pensé ! Dstoïevski est nationaliste, anti-démocrate et il honnit les exploiteurs du peuple. Ce n'est pas un hasard si Raskolnikoff tue une usurière.
Quoi qu'il en soit, on peut faire dire ce que l'on veut à Dostoïevski à coup de citations. Et on se trompera toujours. Il est logique avec ses personnages et leur prête à chacun une pensée propre, mais à aucun moment, il ne leur impose SA manière de penser ou SES opinions. C'est ce qui fait que beaucoup de critiques se plantent généreusement en croyant déceler la pensée de Dostoïevski dans celle de l'un ou l'autre de ces personnages. Mais ce qui est certain, c'est que tout en étant sans doute agnostique pour lui-même (ce n'est pas très clair), il considère le Christ comme le plus grand penseur de tous les temps, ayant révélé LA Vérité. Il est un farouche partisan de l'Eglise orthodoxe, parce qu'elle est russe, du tsarisme, parce qu'il est russe, du peuple russe parce qu'il est russe. Mais les critiques superficiels ne comprennent pas bien cela : la mort de son père, sa condamnation au bagne, ses difficultés financières, tout devrait l'opposer à ce qui est russe. Et il n'en est rien....

Saule

avatar 23/06/2008 @ 19:56:48
Voilà qui est bien pensé ! Dstoïevski est nationaliste, anti-démocrate et il honnit les exploiteurs du peuple. Ce n'est pas un hasard si Raskolnikoff tue une usurière.
Quoi qu'il en soit, on peut faire dire ce que l'on veut à Dostoïevski à coup de citations. Et on se trompera toujours. Il est logique avec ses personnages et leur prête à chacun une pensée propre, mais à aucun moment, il ne leur impose SA manière de penser ou SES opinions. C'est ce qui fait que beaucoup de critiques se plantent généreusement en croyant déceler la pensée de Dostoïevski dans celle de l'un ou l'autre de ces personnages. Mais ce qui est certain, c'est que tout en étant sans doute agnostique pour lui-même (ce n'est pas très clair), il considère le Christ comme le plus grand penseur de tous les temps, ayant révélé LA Vérité. Il est un farouche partisan de l'Eglise orthodoxe, parce qu'elle est russe, du tsarisme, parce qu'il est russe, du peuple russe parce qu'il est russe. Mais les critiques superficiels ne comprennent pas bien cela : la mort de son père, sa condamnation au bagne, ses difficultés financières, tout devrait l'opposer à ce qui est russe. Et il n'en est rien....

On peut dire que ses personnages expriment différents aspects de cet homme contradictoire et complexe, non ? Cependant il n'est pas difficile de voir ou va son coeur.

Il était agnostique, dis-tu, oui si agnostique veut dire avoir des doutes, et dans ce cas même la petite Thérèse était agnostique. Je pense qu'on trouve chez lui l'essence du christianisme, et un amour irrationnel pour la personne de Jésus. C'est différent que de voir Jésus comme un penseur, avec Dostoïevsky on est dans le domaine de la foi et pas dans celui de la raison (d'une manière générale "voir Jésus comme un penseur" c'est bien, mais c'est passer à côté du Christinanisme). Au cynisme de Raskolnikov il oppose la foi pure de Sonia, la foi des petites gens, la foi pure, qui croit en la résurrection de la chair, à la matérialité des miracles. D'ailleurs, c'est un fait exceptionnel dans la littérature, dans "Crîme et chatiment", au moment clé, il cite in-extensio un épisode de l'évangile de Saint Jean (la résurection de Lazarre), ce qui quelque part sacralise son texte. L'aspect Christianisme n'est qu'une partie de son oeuvre, la richesse de Dostoïevsky ne s'arrête pas là et je sais que les gens non religieux ne vont même pas s'arrêter à cet aspect et même l'ignorer ou le nier. Mais pour un chrétien, lire Dostoïevsky, c'est incroyablement enrichissant. J'ai eu exactement le même sentiment en lisant certains livres de Graham Greene.

Pour ceux que ça intéresse, il y a un livre très bien fait : Dostoïevski et la Bible, par une théologienne italienne. http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/10004

Sinon sur le personnage de Dostoïevski, il y a un essai de Gide superbement écrit et vraiment intelligent je trouve. http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/8363

Micharlemagne

avatar 24/06/2008 @ 15:00:27
Je rends les armes ! et c'est assez rare pour le dire... Ta perception de Dostoïevski me séduit énormément. Je crois que je vais le relire avec cette idée en tête. Comme on voit, la discussion peut mener à la lumière. Pour autant, bien sûr, qu'elle soit intelligente et de bonne foi.

Nance
avatar 20/09/2008 @ 01:00:36
Je commence Le double. Est-ce que Dalania vient encore ici? J'aimerais savoir si elle a encore sa liste de livres de doubles et doppelgängers ou si elle ne la retrouve pas.

Saule

avatar 20/09/2008 @ 09:10:42
Au dernières nouvelles, elle partait pour trois mois en vacance, sans internet. Vu que c'était en juin, elle devrait revenir ce mois ci, espérons !

Feint

avatar 20/09/2008 @ 15:13:44
Le double est un formidable roman, je le place au-dessus du Joueur -mais pour le coup, c'est complètement subjectif.
Sur le thème du double en littérature, il y a bien sûr William Wilson, de Poe - mais tu connais déjà sûrement.
Au Moyen-âge, Ami et Amile, une chanson de geste anonyme, qui mérite le détour.
Dans les contes, Les deux frères, de Grimm.
Le thème apparaît, avec une discrète insistance, chez Maupassant, aussi bien versant fantastique (Le Horla) que réaliste (Pierre et Jean). Plus récemment, je pense aussi à Molloy, de Beckett ; ou même aux Fleurs bleues, de Queneau, ou au Vicomte pourfendu, de Calvino. Tout récemment, L'Ami Butler, de Jérôme Lafargue. J'y reviendrai s'il m'en vient d'autres à l'esprit.

Débézed

avatar 20/09/2008 @ 15:32:20
Il n' aurait pas un truc de ce genre dans "La baronne trépassée" de Ponson du Terrail. De toute façon, il y a tellement de choses dans l'oeuvre de cet auteur qu'on pourrait bien y trouver ça aussi !

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