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Cyclo
avatar 27/08/2023 @ 21:00:42
Le point le plus cruellement ressenti par les patients et leurs proches, tant il est palpable et a trait au bien-être ou à la survie même du patient, porte sur la réduction de celui-ci à l’état d’objet pouvant être manipulé et déplacé à volonté, au gré de nécessités obscures ou de banals intérêts de service, comme s’il était à l’écart du monde de vivants ordinaires

(Daniel Bizeul, Martial, la rage de l’humilié, Agone, 2017)

Windigo

avatar 29/08/2023 @ 05:44:41
Ce qui caractérise donc la foi chrétienne parmi toutes les religions, c'est qu'elle met l'homme sur la voie vérité, qu'elle lui donne un soutient, non dans ses habitudes, mais dans la vérité, et qu'elle revendique ainsi l'apanage de la raison. Elle est infidèle à elle-même si elle se cache devant la raison. Combattre l'ignorance et chasser l'hypocrisie font partie de ses tâches. La recherche de la culture lui est imposée de l'intérieur. Elle veut libérer l'homme de son hébétude, parce qu'elle le sait créature de Dieu et image de celui qui est le Logos, la Vérité : l'homme glorifie le Créateur quand brille en lui la richesse du Créateur.

Joseph Ratzinger (Benoit XVI), dans Les principes de la théologie catholique, page 381.

Windigo

avatar 29/08/2023 @ 06:11:43
Pour le chrétien, l'homme cultivé n'est pas celui qui sait ou peut faire le plus de choses possibles, mais celui qui est devenu homme, le plus possible et le plus purement possible. Mais il ne peut ni devenir ni être cela sans se laisser toucher par Celui qui est le fondement et la mesure de l'homme et de tout être. C'est pourquoi un homme simple, qui a le sens des valeurs suprêmes et par là même un sentiment très fin de l'autre, du droit, du beau, du vrai, peut être infiniment plus cultivé que le technocrate le plus expérimenté, doué d'un cerveau aux performances d'ordinateur.

Joseph Ratzinger (Benoit XVI), dans Les principes de la théologie catholique, page 382.

Windigo

avatar 10/09/2023 @ 02:37:43
Jésus a révélé que Dieu est « Père » dans un sens inouï : il ne l'est pas seulement en tant que Créateur, il est éternellement Père en relation avec son Fils unique, qui réciproquement n'est Fils qu'en relation à son Père : « Nul ne connaît le le Fils si ce n'est le Père, comme nul ne connaît le Père si ce n'est le Fils et celui à qui le Fils veut bien Le révéler » (Mt 11, 27).

Dans ''Catéchisme de l'église catholique'', collectif sous la direction du cardinal Joseph Ratzinger , page 61.

Windigo

avatar 11/09/2023 @ 22:24:57
L'Église n'entrera dans la gloire du Royaume qu'à travers cette ultime Pâque où elle suivra son Seigneur dans sa mort et sa Résurrection. Le Royaume ne s'accomplira donc pas par un triomphe historique de l'Église selon un progrès ascendant mais par une victoire de Dieu sur le déchaînement ultime du mal qui fera descendre du Ciel son Épouse. Le triomphe de Dieu sur la révolte du mal prendra la forme du Jugement dernier après l'ultime ébranlement cosmique de ce monde qui passe.

Dans ''Catéchisme de l'église catholique'', collectif sous la direction du cardinal Joseph Ratzinger, page 150.

Windigo

avatar 11/09/2023 @ 22:36:39
Le Christ est Seigneur de la vie éternelle. Le plein droit de juger définitivement les oeuvres et le cœur des hommes appartient à Lui en tant que Rédempteur du monde. Il a « acquis » ce droit par sa Croix. Aussi le Père a-t-il remis « le jugement tout entier au Fils ». Or, le Fils n'est pas venu pour juger, mais pour sauver et pour donner la vie qui est en Lui. C'est par le refus de la grâce en cette vie que chacun se juge déjà lui-même, reçoit selon ses oeuvres et peut se damner pour l'éternité en refusant l'Esprit d'amour.

Dans ''Catéchisme de l'église catholique'', collectif sous la direction du cardinal Joseph Ratzinger, page 150.

Windigo

avatar 14/09/2023 @ 04:30:16
Bien souvent, trompés par le malin, ils se sont égarés dans leurs raisonnement, ils ont échangé la vérité de Dieu contre le mensonge, en servant la créature de préférence au Créateur ou bien vivant et mourant sans Dieu en ce monde, ils sont exposés à l'extrême désespoir.

Dans ''Catéchisme de l'église catholique'', collectif sous la direction du cardinal Joseph Ratzinger, page 185.

Cyclo
avatar 14/09/2023 @ 08:20:22
L’homme, c’est le Verbe. Changer la langue, c’est le repenser. Les derniers à se souvenir de ce secret sont les laborantins de la Silicon Valley. En créant leur infra-langage binaire et globalo-mercantile, ils préparent, conditionnent et domestiquent le nouvel homme connecté, c’est-à-dire corvéable.
(Sylvain Tesson, Un été avec Rimbaud, Equateurs, 2021)

Cyclo
avatar 14/09/2023 @ 08:22:42
— Qu’est-ce qui compte ?
— Aimer. Donner de l’amour. Pas le recevoir. Aimer et non pas être aimé.
(Tiziano Scarpa, Stabat Mater, trad. Dominique Vittez, C. Bourgois, 2011)

Cyclo
avatar 14/09/2023 @ 08:26:32
Il est plus facile de croire en Dieu quand on sait qu’il n’existe pas.
(Arnaldur Indridasson, Le duel, trad. Éric Boury, Métailié, 2014)

Windigo

avatar 20/09/2023 @ 01:30:01
1156 " La tradition musicale de l’Église universelle a créé un trésor d’une valeur inestimable qui l’emporte sur les autres arts, du fait surtout que, chant sacré lié aux paroles, il fait partie nécessaire ou intégrante de la liturgie solennelle " (SC 112). La composition et le chant des Psaumes inspirés, souvent accompagnés d’instruments de musique, sont déjà étroitement liés aux célébrations liturgiques de l’Ancienne Alliance. L’Église continue et développe cette tradition : " Récitez entre vous des psaumes, des hymnes et des cantiques inspirés ; chantez et célébrez le Seigneur de tout votre cœur " (Ep 5, 19 ; cf. Col 3, 16-17). " Celui qui chante prie deux fois " (cf. S. Augustin, Psal. 72, 1).

1157 Le chant et la musique remplissent leur fonction de signes d’une manière d’autant plus significative qu’ils sont " en connexion plus étroite avec l’action liturgique " (SC 112), selon trois critères principaux : la beauté expressive de la prière, la participation unanime de l’assemblée aux moments prévus et le caractère solennel de la célébration. Ils participent ainsi à la finalité des paroles et des actions liturgiques : la gloire de Dieu et la sanctification des fidèles (cf. SC 112) :

Combien j’ai pleuré à entendre vos hymnes, vos cantiques, les suaves accents dont retentissait votre Église ! Quelle émotion j’en recueillais ! Ils coulaient dans mon oreille, distillant la vérité dans mon cœur. Un grand élan de piété me soulevait, et les larmes ruisselaient sur ma joue, mais elles me faisaient du bien (S. Augustin, conf. 9, 6, 14).

1158 L’harmonie des signes (chant, musique, paroles et actions) est ici d’autant plus expressive et féconde qu’elle s’exprime dans la richesse culturelle propre au peuple de Dieu qui célèbre (cf. SC 119). C’est pourquoi le " chant religieux populaire sera intelligemment favorisé, pour que, dans les exercices pieux et sacrés, et dans les actions liturgiques elles-mêmes ", conformément aux normes de l’Église, " la voix des fidèles puisse se faire entendre " (SC 118). Mais, " les textes destinés au chant sacré seront conformes à la doctrine catholique et même seront tirés de préférence des Saintes Écritures et des sources liturgiques " (SC 121).

Dans ''Catéchisme de l'église catholique'', collectif sous la direction du cardinal Joseph Ratzinger, pages 253 et 254.

Hiram33

avatar 20/09/2023 @ 16:40:12
"Quand le soleil s'éclipse, on en voit la grandeur" (Sénèque)
Cette citation est pour toi Windigo.
Tu cherches une consolation dans la spiritualité. Il me semble que la philosophie pourrit t'apporter de la consolation.

Ce qui nous fait pleurer le plus est la mort. Schopenhauer le confirme d’ailleurs. Après avoir noté l’omniprésence des pleurs qui accompagnent le mort, quelles que soient les circonstances de sa mort, il remarque que :



[…] nous le pleurons encore, même si après une longue, cruelle et inguérissable maladie, la mort a été pour lui une délivrance souhaitable ; donc ce qui excite principalement notre pitié, c’est le sort de l’humanité entière, de l’humanité vouée d’avance à une fin qui effacera toute une vie si pleine d’efforts, parfois si pleine d’actes, et qui la mettra au néant mais, dans cette destinée de l’humanité, ce que nous voyons principalement, c’est la nôtre propre… [1]
[1]Schopenhauer, Le Monde comme volonté et comme représentation,…
.

Le philosophe précise que cela vaut particulièrement pour la mort de notre père : d’où la piété, si proche de la pitié.
Quel est le sens des pleurs ? Les pleurs ne visent pas vraiment la douleur mais plutôt la représentation de notre douleur à laquelle nous compatissons comme si elle était celle d’un autre. Le philosophe explique que « nous nous sentons souffrir plus que nous ne pourrions supporter de voir un autre souffrir. » 

Dans cette prise de distance annulée ensuite par un effet de retour, la nature nous console du mal qu’elle nous inflige : « Pleurer, c’est donc avoir pitié de soi-même »  , conclut le philosophe. Nous pleurons le mort dans la mesure où nous nous mettons à sa place pour souffrir en lui. L’étrange convulsion des pleurs doit donc être considérée comme une consolation face à la mort qui vole vers nous « portée sur les ailes du temps »

Dans l'Antiquité, une consolation est une exhortation qui est destinée à guérir de différents maux (pauvreté, exil, douleur, vieillesse, mort). Il s’agit d’un discours, sinon philosophique, du moins intellectualiste. Concernant la consolation des endeuillés, il s’agit d’une thérapeutique fondée sur une litanie d’arguments. Pour Marcia qui a perdu son fils Metilius, Sénèque écrit la Consolation à Marcia dont voici un résumé.



– Premièrement, la douleur peut être profonde mais ne doit pas être perpétuelle, ne faisant pas revenir celui qui est parti.


– Deuxièmement, il n’est pas conforme à la nature, comme l’exemple du monde animal l’atteste, de regretter longuement la perte d’une descendance.


– Troisièmement, la façon relative dont on vit son deuil, selon que l’on est femme ou homme, barbare ou civilisé, confirme que le regret perpétuel n’est pas conforme à la nature.


– Quatrièmement, si le chagrin persiste, il faut soupçonner, non pas seulement qu’on s’y laisse aller, mais qu’on s’y force.


– Cinquièmement, nous nous désolons de la mort, faute de l’avoir anticipée comme une nécessité universelle : « Tous ces cortèges funèbres qui longent notre demeure, écrit Sénèque, […] et pourtant nous ne songeons pas à la mort ! » Notre existence est précaire et à tort nous nous occupons seulement de la mettre en sécurité, faute d’un memento mori qui devrait en permanence nous occuper l’esprit et qui atténuerait le deuil : « On ôte un peu de leur violence aux maux présents quand on les a vus venir », écrit Sénèque.


– Sixièmement, rien ne nous est donné une fois pour toutes, tout nous est prêté pour une durée incertaine, et chacun d’entre nous est comme un débiteur qui ne doit pas chercher querelle à son créancier.


– Septièmement, dès qu’un fils est né, son arrêt de mort est signé. Une mortelle ne peut qu’enfanter des mortels.


– Huitièmement, si un fils disparu a procuré de la joie à sa mère, elle doit en éprouver de la gratitude plutôt que de la souffrance. Si la mère s’imagine qu’il aurait toujours pu la rendre heureuse, elle doit se dire que le bonheur passé vaut mieux que pas de bonheur du tout.


– Neuvièmement, le fils de Marcia a eu deux filles. Marcia doit s’y attacher : considérer ce qui lui reste et pas seulement ce qu’elle a perdu.


– Dixièmement, un défunt n’éprouve aucune souffrance. L’Enfer n’est qu’une création poétique.


– Onzièmement, on est dans la mort, comme on était avant la naissance : certes, aucun bien ne peut nous atteindre, mais aucun mal non plus. On a là des arguments empruntés à l’épicurisme qu’on peut trouver souvent chez Sénèque. Préoccupé par l’immortalité de l’âme, il apparaît avoir été en proie au doute et séduit par sa mortalité. Ainsi dans la vingt-quatrième lettre à Lucilius, Sénèque soutient qu’il n’y a rien à redouter dans la mort, et la considération du néant a pour lui quelque chose d’apaisant :



Réduits au néant, rien ne subsiste de nous ; du même coup biens et maux ont disparu.


Dans la cinquante-quatrième lettre à Lucilius l’identité du non-être de la mort et de celui d’avant la naissance est réaffirmée :



La mort, c’est le non-être ; ce qu’est le non-être je le sais déjà. Il en sera après moi ce qu’il en était avant moi. Si cet état comportait quelque souffrance, nous aurions fatalement souffert aussi avant de naître.


– Douzièmement, être mort, c’est ne plus craindre, ne plus jalouser ni être jalousé, ne plus être calomnié…


– Treizièmement, la mort préserve de l’esclavage, du supplice, rend insignifiant l’exil, rétablit l’égalité de ceux qui étaient inégaux.


– Quatorzièmement, on peut souffrir d’avoir vécu trop longtemps. Ainsi, on peut imaginer une mort prématurée qui aurait fait disparaître au bon moment des hommes historiques, les préservant de maintes infortunes. La mort prématurée de son fils a pu lui épargner nombre de maux.


– Quinzièmement, la vie la plus longue revient à la vie la plus courte si l’on considère l’immensité du temps qui nous précède et celui qui nous succédera au sein de l’éternel retour des mêmes événements. Alors, il ne faut pas demander à vivre beaucoup, mais à vivre suffisamment. Le temps durant lequel on n’a pas vécu est, quelle que soit notre longévité, infiniment supérieur au temps durant lequel on a vécu.


– Seizièmement, comme le destin et non le hasard fixe à chacun l’heure de sa mort, aucune mort n’est vraiment prématurée.


– Dix-septièmement, la vie fait partie de la mort. Le non-être de la mort n’est jamais ce qui est devant nous, mais le non-être nous enlace si à chaque instant de notre vie nous ne sommes plus ce que nous avons été :



Le premier âge se mue en enfance, l’enfance en adolescence et l’homme mûr disparaît derrière le vieillard. Si l’on y réfléchit bien, c’est précisément quand on gagne que l’on perd. 



– Dix-huitièmement, un homme heureux devrait désirer mourir à l’acmé de son bonheur si l’on ne peut jamais être certain que du bonheur que l’on vit et jamais de celui que l’on espère.


– Dix-neuvièmement, Metilius est mort vertueux : qui dit qu’il le serait demeuré s’il avait vécu plus longtemps ? La nature accorde une faveur à ceux qui meurent jeunes :



Si la chance suprême est de ne pas naître, écrit Sénèque, ce qui s’en rapproche le plus, à mon avis, c’est de retrouver rapidement, après une vie brève, son état premier.


– Vingtièmement, Sénèque déploie l’argument platonicien du corps prison de l’âme. Bien qu’il fût stoïcien, cela ne le dérangeait pas :



Les âmes qui cheminent le plus facilement vers les dieux du ciel sont les âmes tôt libérées de la fréquentation des humains : elles ploient sous un moindre poids de boue. Délivrées avant de s’être endurcies et de s’être trop profondément imprégnées de matière terrestre, elles retournent plus légères vers leur origine et se nettoient plus facilement de toutes leurs souillures.


Sénèque conseille à Marcia de conserver de son fils un souvenir désincarné, celui de ses vertus, l’image physique ne valant rien si le corps n’est destiné qu’à passer :



Ce qui a disparu, c’est seulement l’image de ton fils – un portrait bien peu ressemblant ! Lui, il est éternel […]. Ce dont tu nous vois revêtus – nos os, nos nerfs et la peau qui les recouvre, notre visage, nos mains qui nous aident et tout le reste de notre enveloppe – ce sont les chaînes et les ténèbres de notre âme.


C’est pourquoi Sénèque juge le recueillement sur la tombe dérisoire :



Ainsi, tu n’as pas à te précipiter auprès de la tombe de ton fils ; il y repose la part de lui-même la plus vile et qui l’a gêné le plus…


– L’avant-dernier argument pose le problème de l’au-delà. Sénèque évoque une purification dans un espace intermédiaire, puis nous dit que Metilius « s’est élancé au plus haut des cieux, et maintenant il s’ébat librement parmi les âmes des Scipion et des Caton ». Sénèque croyait-il, ne serait-ce que par moments, en l’immortalité ? Dans la Lettre 102 à Lucilius il avoue méditer les opinions des grands hommes au sujet de l’immortalité de l’âme : leurs argumentations « si réconfortantes, promettent plus qu’elles ne prouvent ». Pour un stoïcien, l’âme est matérielle, composée d’air et de feu. Est-ce qu’une âme écrabouillée sous un caillou n’est pas anéantie ? Cette question avait un sens en raison de l’approche matérialiste de l’âme qui était celle des stoïciens. Mais Sénèque, dans la lettre 57, estime que le feu s’échappe toujours autour de l’objet qui le comprime, la destinée de l’âme ne saurait être physiquement entravée. Sans doctrine arrêtée sur la destinée des âmes, Sénèque laisse cependant envisager la sublimité d’une vie future puisqu’il lève les obstacles physiques à une survie. Après la mort, le feu de l’âme rejoint le Feu qui brille au ciel. À partir de là, se conçoit non pas l’immortalité mais une longue survie puisqu’il y a palingénésie. La fin de la lettre 102 indique que, selon Sénèque, l’âme jouit durant sa survie d’une vision panoramique de tous les astres.


– Le dernier argument de la lettre est stoïcien : si le fils de Marcia est mort, l’Univers finira par disparaître, et chaque mort vaut d’être rapportée à la disparition de cet Univers qui renaîtra de ses cendres. La cosmogonie des stoïciens comportait l’éternel retour du même.


Sénèque est un modèle pour la consolation antique en langue latine. Outre les ouvrages qui portent le titre de consolation, trois des Lettres à Lucilius sont consolatrices. D’abord la soixante-troisième écrite à l’occasion de la mort d’un ami de Lucilius, Flaccus : la démesure du deuil est condamnée avec virulence. L’insensibilité n’apparaît pas possible à Sénèque, mais il condamne l’excès dans la manifestation du chagrin avec des mots qui nous sont à peine audibles :



Il ne faut, pour un ami perdu, ni que les yeux soient secs, ni qu’ils fondent en eau. On doit pleurer, non sangloter 




Au fondement de la condamnation sénéquienne, on trouve l’idée que le temps apaise la douleur et que l’endeuillé n’entretient le chagrin que par crainte de l’oubli d’un être cher, oubli qui pourrait lui être reproché. L’exhibition du chagrin viserait à échapper à toute incrimination, les pleurs seraient socialement la preuve de la sincérité du regret. Or, objecte Sénèque, ce n’est pas l’entretien de la douleur qui conservera le souvenir du disparu, d’où cette préconisation qu’il formule :



Travaillons à nous rendre douce la mémoire des êtres chers
.

Windigo

avatar 23/09/2023 @ 05:02:22
Comme déjà chez les prophètes, l'appel de Jésus à la conversion et à la pénitence ne vise pas d'abord des oeuvres extérieures, « le sac et la cendre », les jeûnes et les mortifications, mais la conversion du cœur, la pénitence intérieure. Sans elle, les œuvres de pénitence restent stériles et mensongères ; par contre, la conversion intérieure pousse à l’expression de cette attitude en des signes visibles, des gestes et des œuvres de pénitence.

Dans ''Catéchisme de l'église catholique'', collectif sous la direction du cardinal Joseph Ratzinger, page 307

Windigo

avatar 26/09/2023 @ 04:02:41
Il faut commencer par se purifier avant de purifier les autres; il faut être instruit pour pouvoir instruire; il faut devenir lumière pour éclairer, s'approcher de Dieu pour en rapprocher les autres, être sanctifié pour sanctifier, conduire par la main et conseiller avec intelligence.

Dans ''Catéchisme de l'église catholique'', collectif sous la direction du cardinal Joseph Ratzinger, page 339.

Windigo

avatar 26/09/2023 @ 22:25:48
Séduit par le Malin, dès le début de l'histoire, l'homme a abusé de sa liberté. Il a succombé à la tentation et commis le mal. Il conserve le désir du bien, mais sa nature porte la blessure du péché originel. Il est devenu enclin au mal et sujet à l'erreur :

C'est en lui-même que l'homme est divisé. Voici que toute la vie des hommes, individuelle et collective, se manifeste comme une lutte, combien dramatique, entre le bien et le mal, entre la lumière et les ténèbres.

Dans ''Catéchisme de l'église catholique'', collectif sous la direction du cardinal Joseph Ratzinger, page 366.

Windigo

avatar 27/09/2023 @ 13:15:18
Le but d'une vie vertueuse consiste à devenir semblable à Dieu.

Dans ''Catéchisme de l'église catholique'', collectif sous la direction du cardinal Joseph Ratzinger, page 381.

Windigo

avatar 27/09/2023 @ 13:25:27
La tempérance est la vertu morale qui modère l’attrait des plaisirs et procure l’équilibre dans l’usage des biens créés. Elle assure la maîtrise de la volonté sur les instincts et maintient les désirs dans les limites de l’honnêteté. La personne tempérante oriente vers le bien ses appétits sensibles, garde une saine discrétion et " ne se laisse pas entraîner pour suivre les passions de son cœur " (Si 5, 2 ; cf. 37, 27-31). La tempérance est souvent louée dans l’Ancien Testament : " Ne te laisse pas aller à tes convoitises, réprime tes appétits " (Si 18, 30). Dans le Nouveau Testament, elle est appelée " modération " ou " sobriété ". Nous devons " vivre avec modération, justice et piété dans le monde présent " (Tt 2, 12).

Dans ''Catéchisme de l'église catholique'', collectif sous la direction du cardinal Joseph Ratzinger, pages 382-383.

Windigo

avatar 07/10/2023 @ 15:41:02
« Il y a plus d'une forme de liberté, disait Tante Lydia. On est libres ou on est libérées. Au temps de l'anarchie, vous étiez libres. Aujourd'hui, vous êtes libérées. Ne sous-estimez pas ça. »

Margaret Atwood, dans ''La servante écarlate'', page 69.

Windigo

avatar 09/10/2023 @ 01:16:45
Ce qui se passe dans cette pièce, sous le dais argenté de Serena Joy, n'est pas excitant. Ça n'a rien à voir avec la passion, l'amour, la romance ni aucun autre des présupposés auxquels on recourait pour se titiller. Ça n'a rien à voir avec le désir sexuel, du moins pour moi, et certainement pas pour Serena. Aujourd'hui, ni l'excitatio ni l'orgasme ne sont jugés nécessaires ; ce serait des symptômes de pure frivolité, au même titre qu'une jarretière ou un grain de beauté : des distractions superflues pour écervelés. Démodées. Il semble curieux que les femmes aient autrefois consacré autant de temps et d'énergie à lire sur de tels sujets, à y penser, à s'en inquiéter, à écrire dessus. Il est tellement évident qu'ils relèvent de l'activité récréative.

Margaret Atwood, dans ''La servante écarlate'', page 181.

Windigo

avatar 10/10/2023 @ 04:56:26
On ne peut pas lutter contre ses sentiments, avait dit Moira un jour, mais, contre son comportement, si.

Margaret Atwood, dans ''La servante écarlate'', page 342.

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