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Windigo

avatar 13/01/2023 @ 04:36:26
Ce n'étaient qu'intersections de maisons, culs-de-sac, pattes-d'oie, au milieu desquels il hésitait et doutait sans cesse, plus empêché et englué dans cet enchevêtrement de ruelles noires qu'il ne l'eût été dans le dédalus même de l'hôtel des Tournelles. Enfin il perdit patience, et s'écria solennellement : - Maudits soient les carrefours! c'est le diable qui les a faits à l'image de sa fourche.

Victor Hugo, Notre-Dame de Paris, page 159, éditions Folio Classique, isbn 9782072864537

Martin1

avatar 15/01/2023 @ 13:45:11
George Orwell disait, pour l'avoir vécu, que les soldats attendent trois choses avec impatience : un combat, des cigarettes et une permission hebdomadaire.

Martin1

avatar 15/01/2023 @ 14:31:21
George Orwell :
"C’est seulement au moment où déjà le train commençait à rouler que l’infirmier qui nous accompagnait laissa incidemment échapper qu’au demeurant ce n’était pas à Barcelone que nous allions, mais à Tarragone. Je suppose que le mécanicien avait changé d’avis. « Voilà bienl’Espagne ! » pensai-je. Mais ce qui fut très espagnol, aussi, c’est qu’ils consentirent à arrêter le train pour me donner le temps d’envoyer un autre télégramme ; et ce qui fut plus espagnol encore, c’est que ce télégramme n’arriva jamais à destination."


Windigo

avatar 16/01/2023 @ 16:50:31
Nous nous trompons en général, nous autres Parisiens, sur le terrain que nous croyons avoir gagné depuis. Paris, depuis Louis XI, ne s'est pas accru de beaucoup plus d'un tiers. Il a, certes, bien plus perdu en beauté qu'il n'a gagné en grandeur.

Victor Hugo, Notre-Dame de Paris, page 207, éditions Folio Classique, isbn 9782072864537

Windigo

avatar 22/01/2023 @ 02:51:03
L'excès de la douleur, comme l'excès de la joie, est une chose qui dure peu. Le coeur de l'homme ne peut rester longtemps dans une extrémité.

Victor Hugo, Notre-Dame de Paris, page 529, éditions Folio Classique, isbn 9782072864537

Cyclo
avatar 23/01/2023 @ 17:41:19
J’ai fait des choses abominables pour la patrie. Des choses qu’un brave homme comme toi ne peut même pas imaginer. Tu peux me croire, notre patrie ne vaut rien, parce qu’aucune patrie ne vaut rien quand elle demande à ses hommes de faire ce que j’ai fait.
(Konstantinos Tzamiotis, Point de passage, trad. Florence Lozet, Actes sud, 2021)

Cyclo
avatar 23/01/2023 @ 17:42:43
Les monstres sont aussi rares que les saints.
(François Mitterrand / Ékie Wiesel, Mémoires à deux voix, O. Jacob, 1995)

Windigo

avatar 23/01/2023 @ 18:10:44
Et je n'ai, moi,
Par le sang-Dieu !
Ni foi, ni loi,
Ni feu, ni lieu,
Ni roi,
Ni Dieu !

Victor Hugo, Notre-Dame de Paris, page 574, éditions Folio Classique, isbn 9782072864537

Fanou03
avatar 24/01/2023 @ 08:12:17
"- Monsieur, dit-il en français, sur un ton sentencieux, il est des matières que l’on ne peut apprendre dans les livres.
- Je le sais, répondis-je pensivement. Il y a beaucoup de matières que l’on ne peut apprendre dans les livres ; en particulier la littérature."

Pierre Boulle, "Le Bourreau"

Cyclo
avatar 24/01/2023 @ 11:04:04
Que dit un escargot quand il croise une limace ? Oh, un naturiste.
(Jakub Szamałek, Tu sais qui, trad. Kamil Barbarski, Métailié, 2022)

Windigo

avatar 24/01/2023 @ 16:16:18
Laisse-toi donc pousser une bonne grosse barbe bien drue de Viking !

Prince Harry, dans ''Le suppléant''.

Windigo

avatar 24/01/2023 @ 20:42:05
Tout ce que ta main trouve à faire, fais-le avec ta force.

Prince Harry, dans ''le suppléant''.

Cyclo
avatar 29/01/2023 @ 12:32:44
ce qui nous fait le plus souffrir ou ce que nous redoutons le plus, ce n’est pas la mort, ni l’incertitude de nos cheminements, ni même l’agonie, mais l’espace que nous laisserons vide, les choses que nous ne regarderons plus, les mots que d’autres viendront chercher sur nos lèvres, pour se trouver face à un trou béant.
(Ignacio Padilla, Spirale d’artillerie, trad. Svetlana Darbin, Gallimard, 2997)

Radetsky
avatar 31/01/2023 @ 18:09:40
...le pire avec une révolution, ce n'est pas de la trahir. C'est de ne pas la faire de peur de la trahir.
(Carlos Fuentes - Christophe et son oeuf, Folio/ Gallimard, p.689.)

Windigo

avatar 07/02/2023 @ 16:00:59
J'avais l'impression d'avoir été engraissé pour l'abattoir. Allaité comme un veau. Je n'avais jamais demandé à être financièrement dépendant de papa. On m'a forcé à me placer dans cette situation surréaliste, ce Truman Show sans fin dans lequel je n'avais presque jamais d'argent sur moi, je n'ai jamais possédé de voiture, je n'ai jamais eu les clés d'une maison dans ma poche, je n'ai jamais rien commandé en ligne, je n'ai jamais reçu le moindre colis d'Amazon, je n'ai presque jamais pris le métro. (Une seule fois, à Eton, lors d'une sortie au Théâtre.) Les journaux m'ont surnommé le parasite. Mais il y a une énorme différence entre être un parasite et se voir dénié le droit d'apprendre à être autonome. Après des décennies pendant lesquelles on m'a méticuleusement et systématiquement infantilisé, on me livrait à moi-même, de but en blanc, et on se moquait de mon immaturité ? Parce que je n'étais pas indépendant ?

Windigo

avatar 07/02/2023 @ 16:02:20
J'avais l'impression d'avoir été engraissé pour l'abattoir. Allaité comme un veau. Je n'avais jamais demandé à être financièrement dépendant de papa. On m'a forcé à me placer dans cette situation surréaliste, ce Truman Show sans fin dans lequel je n'avais presque jamais d'argent sur moi, je n'ai jamais possédé de voiture, je n'ai jamais eu les clés d'une maison dans ma poche, je n'ai jamais rien commandé en ligne, je n'ai jamais reçu le moindre colis d'Amazon, je n'ai presque jamais pris le métro. (Une seule fois, à Eton, lors d'une sortie au Théâtre.) Les journaux m'ont surnommé le parasite. Mais il y a une énorme différence entre être un parasite et se voir dénié le droit d'apprendre à être autonome. Après des décennies pendant lesquelles on m'a méticuleusement et systématiquement infantilisé, on me livrait à moi-même, de but en blanc, et on se moquait de mon immaturité ? Parce que je n'étais pas indépendant ?


Prince Harry, dans ''le suppléant''.

Windigo

avatar 08/02/2023 @ 00:13:05
L'homme a sur lui la chair qui est tout à la fois son fardeau et sa tentation. Il la traîne et lui cède.

Victor Hugo dans ''Les misérables''

Fanou03
avatar 11/03/2023 @ 15:26:50
"Porte, porte aux tyrans tes damnables maximes :
Je hais l’art de régner qui se permet des crimes."

Pierre Corneille, "Pertharite"

Fanou03
avatar 11/03/2023 @ 15:30:19
"Lui-même n'était rien d'autre que le jouet de forces aussi incontrôlables, aussi naturelles et brutes que ces grands vents qui se levaient inopinément de la face ravagée des sables pour lacérer les antiques remparts des villes mortes et propager dans le cœur des hommes le mirage mensonger d'un destin éclatant comme un glaive"

Jacques Abeille, "Les Jardins Statuaires"

Radetsky
avatar 07/04/2023 @ 13:31:56
Elle est un peu longue, mais toujours actuelle :

... » Pauvres gens misérables, peuples insensés, nations opiniâtres à votre mal et aveugles à votre bien ! Vous vous laissez enlever sous vos yeux le plus beau et le plus clair de votre revenu, vous laissez piller vos champs, voler et dépouiller vos maisons des vieux meubles de vos ancêtres ! Vous vivez de telle sorte que rien n’est plus à vous. Il semble que vous regarderiez désormais comme un grand bonheur qu’on vous laissât seulement la moitié de vos biens, de vos familles, de vos vies. Et tous ces dégâts, ces malheurs, cette ruine, ne vous viennent pas des ennemis, mais certes bien de l’ennemi, de celui-là même que vous avez fait ce qu’il est, de celui pour qui vous allez si courageusement à la guerre, et pour la grandeur duquel vous ne refusez pas de vous offrir vous-mêmes à la mort. Ce maître n’a pourtant que deux yeux, deux mains, un corps, et rien de plus que n’a le dernier des habitants du nombre infini de nos villes. Ce qu’il a de plus, ce sont les moyens que vous lui fournissez pour vous détruire.

D’où tire-t-il tous ces yeux qui vous épient, si ce n’est de vous ? Comment a-t-il tant de mains pour vous frapper, s’il ne vous les emprunte ? Les pieds dont il foule vos cités ne sont-ils pas aussi les vôtres ? A-t-il pouvoir sur vous, qui ne soit de vous-mêmes ? Comment oserait-il vous assaillir, s’il n’était d’intelligence avec vous ? Quel mal pourrait-il vous faire, si vous n’étiez les receleurs du larron qui vous pille, les complices du meurtrier qui vous tue et les traîtres de vous-mêmes ? Vous semez vos champs pour qu’il les dévaste, vous meublez et remplissez vos maisons pour fournir ses pilleries, vous élevez vos filles afin qu’il puisse assouvir sa luxure, vous nourrissez vos enfants pour qu’il en fasse des soldats dans le meilleur des cas, pour qu’il les mène à la guerre, à la boucherie, qu’il les rende ministres de ses convoitises et exécuteurs de ses vengeances. Vous vous usez à la peine afin qu’il puisse se mignarder dans ses délices et se vautrer dans ses sales plaisirs. Vous vous affaiblissez afin qu’il soit plus fort, et qu’il vous tienne plus rudement la bride plus courte. Et de tant d’indignités que les bêtes elles-mêmes ne supporteraient pas si elles les sentaient, vous pourriez vous délivrer si vous essayiez, même pas de vous délivrer, seulement de le vouloir.

Soyez résolus à ne plus servir, et vous voilà libres. Je ne vous demande pas de le pousser, de l’ébranler, mais seulement de ne plus le soutenir, et vous le verrez, tel un grand colosse dont on a brisé la base, fondre sous son poids et se rompre. «


Etienne de la Boétie, Traité de la servitude volontaire

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