"Il était de ces hommes, rares dans notre ville comme ailleurs, qui ont toujours le courage de leurs bons sentiments. Le peu qu’il confiait de lui témoignait en effet de bontés et d’attachements dont on n’ose pas avouer de nos jours."Tu as recopié cette citation directement dans le livre, Veneziano ??
Albert Camus, in La Peste
Je suis très étonné de la construction " dont on n’ose pas avouer", où "avouer" est transitif indirect... ?
(cette question m'interpelle, parce que les fautes de ce genre sont de plus en plus fréquentes, en particulier dans les médias)
"Nous nous trompons sans cesse sur les êtres les plus proches, découvrant à l'infini les méandres de leur caractère, à moins que les caractères soient une création ininterrompue, sans cesse modifiée par la vie, et que tout tentative pour les cerner relève de la présomption."
Michel Déon, Un taxi mauve
Michel Déon, Un taxi mauve
" "Bien sûr, dit le renard. Tu n'es encore pour moi qu'un petit garçon tout semblable à cent mille petits garçons. Et je n'ai pas besoin de toi. Et tu n'as pas besoin de moi non plus. Je ne suis pour toi qu'un renard semblable à cent mille renards. Mais, si tu m'apprivoises, nous aurons besoin l'un de l'autre. Tu seras pour moi unique au monde. Je serai pour toi unique au monde"
....
"Tu vois, là-bas, les champs de blé ? Je ne mange pas de pain. Le blé pour moi est inutile. Les champs de blé ne me rappellent rien. Et ça, c'est triste ! Mais tu as des cheveux couleur d'or. Alors ce sera merveilleux quand tu m'auras apprivoisé ! Le blé qui est doré, me fera souvenir de toi. Et j'aimerai le bruit du vent dans le blé..."
...
"Ainsi le petit prince apprivoisa le renard. Et quand l'heure du départ fut proche :
-Ah ! Dit le renard... je pleurerai.
-C'est ta faute, dit le petit prince, je ne te souhaitais point de mal, mais tu as voulu que je t'apprivoise...
-Bien sûr, dit le renard.
-Mais tu vas pleurer ! dit le petit prince.
-Bien sûr, dit le renard
-Alors tu n'y gagnes rien !
-J'y gagne, dit le renard, à cause de la couleur du blé" "
Antoine de Saint-Exupéry, in Le Petit Prince
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"Tu vois, là-bas, les champs de blé ? Je ne mange pas de pain. Le blé pour moi est inutile. Les champs de blé ne me rappellent rien. Et ça, c'est triste ! Mais tu as des cheveux couleur d'or. Alors ce sera merveilleux quand tu m'auras apprivoisé ! Le blé qui est doré, me fera souvenir de toi. Et j'aimerai le bruit du vent dans le blé..."
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"Ainsi le petit prince apprivoisa le renard. Et quand l'heure du départ fut proche :
-Ah ! Dit le renard... je pleurerai.
-C'est ta faute, dit le petit prince, je ne te souhaitais point de mal, mais tu as voulu que je t'apprivoise...
-Bien sûr, dit le renard.
-Mais tu vas pleurer ! dit le petit prince.
-Bien sûr, dit le renard
-Alors tu n'y gagnes rien !
-J'y gagne, dit le renard, à cause de la couleur du blé" "
Antoine de Saint-Exupéry, in Le Petit Prince
"Il était de ces hommes, rares dans notre ville comme ailleurs, qui ont toujours le courage de leurs bons sentiments. Le peu qu’il confiait de lui témoignait en effet de bontés et d’attachements dont on n’ose pas avouer de nos jours."
Albert Camus, in La Peste
Tu as recopié cette citation directement dans le livre, Veneziano ??
Je suis très étonné de la construction " dont on n’ose pas avouer", où "avouer" est transitif indirect... ?
(cette question m'interpelle, parce que les fautes de ce genre sont de plus en plus fréquentes, en particulier dans les médias)
Je l'ai recopié d'un site ou' les lecteurs le font, parfois donc probablement avec des erreurs.
"Comme je descendais des Fleuves impassibles,
Je ne me sentis plus guidé par les haleurs :
Des Peaux-Rouges criards les avaient pris pour cibles
Les ayant cloués nus aux poteaux de couleurs.
J'étais insoucieux de tous les équipages,
Porteur de blés flamands ou de cotons anglais.
Quand avec mes haleurs ont fini ces tapages
Les Fleuves m'ont laissé descendre où je voulais.
Dans les clapotements furieux des marées,
Moi, l'autre hiver plus sourd que les cerveaux d'enfants,
Je courus ! Et les Péninsules démarrées
N'ont pas subi tohu-bohus plus triomphants.
La tempête a béni mes éveils maritimes.
Plus léger qu'un bouchon j'ai dansé sur les flots
Qu'on appelle rouleurs éternels de victimes,
Dix nuits, sans regretter l'oeil niais des falots !
Plus douce qu'aux enfants la chair des pommes sures,
L'eau verte pénétra ma coque de sapin
Et des taches de vins bleus et des vomissures
Me lava, dispersant gouvernail et grappin."
Arthur Rimbaud, extrait du poème Le Bateau ivre
Je ne me sentis plus guidé par les haleurs :
Des Peaux-Rouges criards les avaient pris pour cibles
Les ayant cloués nus aux poteaux de couleurs.
J'étais insoucieux de tous les équipages,
Porteur de blés flamands ou de cotons anglais.
Quand avec mes haleurs ont fini ces tapages
Les Fleuves m'ont laissé descendre où je voulais.
Dans les clapotements furieux des marées,
Moi, l'autre hiver plus sourd que les cerveaux d'enfants,
Je courus ! Et les Péninsules démarrées
N'ont pas subi tohu-bohus plus triomphants.
La tempête a béni mes éveils maritimes.
Plus léger qu'un bouchon j'ai dansé sur les flots
Qu'on appelle rouleurs éternels de victimes,
Dix nuits, sans regretter l'oeil niais des falots !
Plus douce qu'aux enfants la chair des pommes sures,
L'eau verte pénétra ma coque de sapin
Et des taches de vins bleus et des vomissures
Me lava, dispersant gouvernail et grappin."
Arthur Rimbaud, extrait du poème Le Bateau ivre
"Dans les pays démocratiques, la science de l'association est la science mère ; le progrès de toutes les autres dépend des progrès de celle-là. Parmi les lois qui régissent les sociétés humaines, il y en a une qui semble plus précise et plus claire que toutes les autres. Pour que les hommes restent civilisés ou le deviennent, il faut que parmi eux l'art de s'associer se développe et se perfectionne dans le même rapport que l'égalité des conditions s'accroît."
Alexis Tocqueville, in De la démocratie en Amérique
Alexis Tocqueville, in De la démocratie en Amérique
. Parmi les lois qui régissent les sociétés humaines, il y en a une qui semble plus précise et plus claire que toutes les autres. Pour que les hommes restent civilisés ou le deviennent, il faut que parmi eux l'art de s'associer se développe et se perfectionne dans le même rapport que l'égalité des conditions s'accroît."
Alexis Tocqueville, in De la démocratie en Amérique
Oui...sauf qu'aujourd'hui, le mouvement vers l'égalité des conditions semble avoir pris le chemin inverse : mauvais temps pour la civilisation;-(
"Il était de ces hommes, rares dans notre ville comme ailleurs, qui ont toujours le courage de leurs bons sentiments. Le peu qu’il confiait de lui témoignait en effet de bontés et d’attachements dont on n’ose pas avouer de nos jours."
Albert Camus, in La Peste
Tu as recopié cette citation directement dans le livre, Veneziano ??
Je suis très étonné de la construction " dont on n’ose pas avouer", où "avouer" est transitif indirect... ?
(cette question m'interpelle, parce que les fautes de ce genre sont de plus en plus fréquentes, en particulier dans les médias)
Pour te rassurer (et me rassurer par la même occasion) Camus a écrit "qu'on n'ose pas avouer" (page 40 de ma vieille édition du Livre de poche datant de 1963).
"Puisque l’autorité requiert toujours l’obéissance, on la prend souvent pour une forme de pouvoir ou de violence. Pourtant l’autorité exclut l’usage de moyens extérieurs de coercition ; la où la force est employée, l’autorité proprement dite a échoué. L’autorité, d’autre part, est incompatible avec la persuasion qui présuppose l’égalité et opère par un processus d’argumentation… Historiquement nous pouvons dire que la disparition de l’autorité est simplement la phase finale d’une évolution qui a sapé principalement la religion et la tradition."
Hannah Arendt, in La Crise de la culture
Hannah Arendt, in La Crise de la culture
"La plupart des gens n'ont qu'une imagination émoussée. Ce qui ne les touche pas directement, en leur enfonçant comme un coin aigu en plein cerveau, n'arrive guère à les émouvoir ; mais si devant leurs yeux, à portée immédiate de leur sensibilité, se produit quelque chose, même de peu d'importance, aussitôt bouillonne en eux une passion démesurée. Alors ils compensent, dans une certaine mesure, leur indifférence coutumière par une véhémence déplacée et exagérée."
Stefan Zweig, in Vingt-quatre heures dans la vie d'une femme
Stefan Zweig, in Vingt-quatre heures dans la vie d'une femme
"Je ne puis vivre personnellement sans mon art. Mais je n'ai jamais placé cet art au-dessus de tout. S'il m'est nécessaire au contraire, c'est qu'il ne se sépare de personne et me permet de vivre, tel que je suis, au niveau de tous. L'art n'est pas à mes yeux une réjouissance solitaire. Il est un moyen d'émouvoir le plus grand nombre d'hommes en leur offrant une image privilégiée de souffrances et des joies communes. Il oblige donc l'artiste à ne pas s'isoler ; il le soumet à la vérité la plus humble et la plus universelle. Et celui qui, souvent, a choisi son destin d'artiste parce qu'il se sentait différent, apprend bien vite qu'il ne nourrira son art, et sa différence, qu'en avouant sa ressemblance avec tous. L'artiste se forge dans cet aller-retour perpétuel de lui aux autres, à mi-chemin de la beauté dont il ne peut se passer et de la communauté à laquelle il ne peut s'arracher. C'est pourquoi les vrais artistes ne méprisent rien ; ils s'obligent à comprendre au lieu de juger. Et, s'ils ont un parti à prendre en ce monde, ce ne peut être que celui d'une société où, selon le grand mot de Nietzsche, ne régnera plus le juge, mais le créateur, qu'il soit travailleur ou intellectuel."
Albert Camus, in Discours de Suède
Albert Camus, in Discours de Suède
"Il y a des moments de bonheur parfait, quelquefois dans la solitude, dont le souvenir, plus que celui de n'importe qui d'extérieur, peut, en cas de crise, vous sauver du désespoir.
Car on sait qu'on a été heureux, seul et sans raison. On sait que c'est possible."
Françoise Sagan, in La Chamade
Car on sait qu'on a été heureux, seul et sans raison. On sait que c'est possible."
Françoise Sagan, in La Chamade
"Le bruit ne fait pas de bien, le bien ne fait pas de bruit."
saint Vincent de Paul
saint Vincent de Paul
"Le bruit ne fait pas de bien, le bien ne fait pas de bruit."
saint Vincent de Paul
J'ai tendance à être d'accord.
"L'homme n'aurait rien à perdre, bien au contraire, s'il renonçait à déguiser la femme en symbole. Les songes quand ils sont collectifs et dirigés, des clichés, sont bien pauvres et monotones auprès de la réalité vivante: pour le vrai rêveur, pour le poète, elle est une source bien plus féconde qu'un merveilleux éculé."
Simone de Beauvoir, in Le Deuxième sexe
Simone de Beauvoir, in Le Deuxième sexe
" Paris est une grande ville, mais je crois que l'on peut y rencontrer plusieurs fois la même personne et souvent dans les lieux où cela paraîtrait le plus difficile : le métro, les boulevards ... Une, deux, trois fois, on dirait que le destin ou le hasard - insiste, voudrait provoquer une rencontre et orienter votre vie vers une nouvelle direction, mais souvent vous ne répondez pas à l'appel. Vous laissez passer ce visage qui restera pour toujours inconnu et vous en éprouvez un soulagement, mais aussi un remords. "
Patrick Modiano, in Accident nocturne
Patrick Modiano, in Accident nocturne
"Sur ce sentiment inconnu dont l'ennui, la douceur m'obsèdent, j'hésite à apposer le nom, le beau nom grave de tristesse. C'est un sentiment si complet, si égoïste que j'en ai presque honte alors que la tristesse m'a toujours paru honorable. Je ne la connaissais pas, elle, mais l'ennui, le regret, plus rarement le remords. Aujourd'hui, quelques chose se replie sur moi comme une soie, énervante et douce, et me sépare des autres."
Françoise Sagan, in Bonjour tristesse
Françoise Sagan, in Bonjour tristesse
Les rites parlent avant toute parole. La parole en explicite le sens. - Rénal Dufour, Traverser la nuit, page 31.
Pour fonctionner aujourd'hui -car c'est de fonctionner, non plus de vivre, qu'il s'agit!-, ça exige des compétences sur tout. On attend de chacun qu'il performe au boulot, au métro, avant le dodo aussi! - Rénal Dufour, Traverser la nuit, page 101.
Mais en va-t-il autrement de la société en général? Partout, on s'attend à ce que l'on soit à la hauteur et on m'exige de l'être! Ce sans quoi, je suis incompétent. Les patrons veulent plus et mieux en moins de temps. Les responsables des loisirs aussi! Le modèle proposé, c'est celui de l'entrepreneur qui réussit. On me plaque Bill Gates devant la face. On ne raconte pas que nombre de requins ou de loups des affaires se pètent un premier infarctus à 40 ans! On ne parle pas non plus de ceux qui se gèlent la fiole ou se l'endorment à l'alcool ou se la tranquillisent au prozac! Non, la seule réussite qu'on montre et qu'on exige, c'est celle du héros des affaires! (...) On traite l'homme ou la femme comme du bétail ou comme une machine informatisée. On s'étonne qu'il s'effondre ou qu'elle disjoncte. - Rénal Dufour, Traverser la nuit, page 103.
Pour fonctionner aujourd'hui -car c'est de fonctionner, non plus de vivre, qu'il s'agit!-, ça exige des compétences sur tout. On attend de chacun qu'il performe au boulot, au métro, avant le dodo aussi! - Rénal Dufour, Traverser la nuit, page 101.
Mais en va-t-il autrement de la société en général? Partout, on s'attend à ce que l'on soit à la hauteur et on m'exige de l'être! Ce sans quoi, je suis incompétent. Les patrons veulent plus et mieux en moins de temps. Les responsables des loisirs aussi! Le modèle proposé, c'est celui de l'entrepreneur qui réussit. On me plaque Bill Gates devant la face. On ne raconte pas que nombre de requins ou de loups des affaires se pètent un premier infarctus à 40 ans! On ne parle pas non plus de ceux qui se gèlent la fiole ou se l'endorment à l'alcool ou se la tranquillisent au prozac! Non, la seule réussite qu'on montre et qu'on exige, c'est celle du héros des affaires! (...) On traite l'homme ou la femme comme du bétail ou comme une machine informatisée. On s'étonne qu'il s'effondre ou qu'elle disjoncte. - Rénal Dufour, Traverser la nuit, page 103.
" On n'hérite pas de la faute de ses parents, pas plus que l'on ne détermine l'avenir de ses enfants."
Franck Pavloff, "L'Enfant des marges"
Franck Pavloff, "L'Enfant des marges"
"L'imagination est touchée par le son lointain de la cloche de quelque petit village caché sous les arbres : ces sons portés sur les eaux qui les adoucissent prennent une teinte de douce mélancolie et de résignation , et semblent dire à l'homme : la vie s'enfuit, ne te montre donc point si difficile envers le bonheur qui se présente, hâte-toi de jouir."
Stendhal, in La Chartreuse de Parme
Stendhal, in La Chartreuse de Parme
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