"Le football est universel parce que la bêtise est universelle" Jorge Luis Borges
Elle est tellement universelle que tout le monde lui permet de fleurir, ceux qui aiment le foot et ceux qui ne l'aiment pas. Mais qui le plus ?
(c'était ma réflexion de concierge du jour.. :o)
Voltaire n’a jamais dit : « Je ne suis pas d’accord, mais je me battrai jusqu’au bout pour que vous puissiez le dire »
Les défenseurs de la liberté d’expression raffolent de cette phrase. Pour justifier la publication d’un livre d’Eric Zemmour, pour autoriser les spectacles de Jean Roucas ou de Dieudonné, certains la proclament, fiers de se sentir « voltairiens ».
Sauf que le philosophe des Lumières n’a jamais dit ça. Nous l’expliquions dans un article il y a trois ans. La phrase date de 1906, c’est une Britannique, Evelyn Beatrice Hall, qui la lui a attribué dans un ouvrage consacré à Voltaire. Elle a vite reconnu son erreur.
La Société Voltaire pense même que l’écrivain n’aurait jamais pu prononcer de tels mots, lui qui a par exemple toujours combattu les Jésuites.
Les défenseurs de la liberté d’expression raffolent de cette phrase. Pour justifier la publication d’un livre d’Eric Zemmour, pour autoriser les spectacles de Jean Roucas ou de Dieudonné, certains la proclament, fiers de se sentir « voltairiens ».
Sauf que le philosophe des Lumières n’a jamais dit ça. Nous l’expliquions dans un article il y a trois ans. La phrase date de 1906, c’est une Britannique, Evelyn Beatrice Hall, qui la lui a attribué dans un ouvrage consacré à Voltaire. Elle a vite reconnu son erreur.
La Société Voltaire pense même que l’écrivain n’aurait jamais pu prononcer de tels mots, lui qui a par exemple toujours combattu les Jésuites.
Mon rêve familier
Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
D’une femme inconnue, et que j’aime, et qui m’aime,
Et qui n’est, chaque fois, ni tout à fait la même
Ni tout à fait une autre, et m’aime et me comprend.
Car elle me comprend, et mon cœur, transparent
Pour elle seule, hélas ! cesse d’être un problème
Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême,
Elle seule les sait rafraîchir, en pleurant.
Est-elle brune, blonde ou rousse ? — Je l’ignore.
Son nom ? Je me souviens qu’il est doux et sonore
Comme ceux des aimés que la Vie exila.
Son regard est pareil au regard des statues,
Et, pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a
L’inflexion des voix chères qui se sont tues.
Paul Verlaine, in Les Poèmes saturniens
Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
D’une femme inconnue, et que j’aime, et qui m’aime,
Et qui n’est, chaque fois, ni tout à fait la même
Ni tout à fait une autre, et m’aime et me comprend.
Car elle me comprend, et mon cœur, transparent
Pour elle seule, hélas ! cesse d’être un problème
Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême,
Elle seule les sait rafraîchir, en pleurant.
Est-elle brune, blonde ou rousse ? — Je l’ignore.
Son nom ? Je me souviens qu’il est doux et sonore
Comme ceux des aimés que la Vie exila.
Son regard est pareil au regard des statues,
Et, pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a
L’inflexion des voix chères qui se sont tues.
Paul Verlaine, in Les Poèmes saturniens
"— Croyez-vous, dit Candide, que les hommes se soient toujours mutuellement massacrés comme ils font aujourd’hui ? qu’ils aient toujours été menteurs, fourbes, perfides, ingrats, brigands, faibles, volages, lâches, envieux, gourmands, ivrognes, avares, ambitieux, sanguinaires, calomniateurs, débauchés, fanatiques, hypocrites, et sots ?
— Croyez-vous, dit Martin, que les éperviers aient toujours mangé des pigeons quand ils en ont trouvé ?
— Oui, sans doute, dit Candide.
— Eh bien ! dit Martin, si les éperviers ont toujours eu le même caractère, pourquoi voulez-vous que les hommes aient changé le leur ?"
Voltaire, in Candide
— Croyez-vous, dit Martin, que les éperviers aient toujours mangé des pigeons quand ils en ont trouvé ?
— Oui, sans doute, dit Candide.
— Eh bien ! dit Martin, si les éperviers ont toujours eu le même caractère, pourquoi voulez-vous que les hommes aient changé le leur ?"
Voltaire, in Candide
« L’amour propre est un ballon gonflé de vent, dont il sort des tempêtes quand on lui fait une piqûre » in Zadig.
Je viens juste de finir ce livre !
Je viens juste de finir ce livre !
"Je n'ai jamais vu une discussion faire évoluer les points de vue. Chacun n'écoute que soi, guette le trou pour se placer, bien décidé à ne pas bouger d'un poil. La logique, le savoir, l'expérience... L'astuce, oui ! Á quelque niveau que ce soit, le plus camelot l'emporte."
Cavanna in Les yeux plus grands que le ventre
Cavanna in Les yeux plus grands que le ventre
"Une vie ne vaut rien, mais rien ne vaut une vie." André Malraux, in La Condition humaine
« L’amour propre est un ballon gonflé de vent, dont il sort des tempêtes quand on lui fait une piqûre » in Zadig.
Je viens juste de finir ce livre !
C'est bien dit.
"-Mais, Gertrude, pour avoir des enfants il faut être mariée.
- Ne me dites pas cela, pasteur. Je sais que cela n'est pas vrai.
- Je t'ai dit ce qu'il était décent de te dire, protestai-je. Mais en effet les lois de la nature permettent ce qu'interdisent les lois des hommes et de Dieu.
- Vous m'avez dit souvent que les lois de Dieu étaient celles mêmes de l'amour
- L'amour qui parle ici n'est plus celui qu'on appelle aussi : charité.
- Est-ce par charité que vous m'aimez ?
- Tu sais bien que non, ma Gertrude."
André Gide, in La Symphonie pastorale
- Ne me dites pas cela, pasteur. Je sais que cela n'est pas vrai.
- Je t'ai dit ce qu'il était décent de te dire, protestai-je. Mais en effet les lois de la nature permettent ce qu'interdisent les lois des hommes et de Dieu.
- Vous m'avez dit souvent que les lois de Dieu étaient celles mêmes de l'amour
- L'amour qui parle ici n'est plus celui qu'on appelle aussi : charité.
- Est-ce par charité que vous m'aimez ?
- Tu sais bien que non, ma Gertrude."
André Gide, in La Symphonie pastorale
"Si vous révélez tout, que vous dénudez tout, que vous quémandez de la compréhension, vous perdez quelque chose de crucial dans le sentiment que vous avez de vous-même." Don DeLillo, in Point Oméga
"Si la Mort s'équipait d'une scie de charpentier plutôt que d'une faux, elle serait certainement moins attrayante."
C'est le meurtre de Dussardier par Sénécal, j'en parle ici http://hublots.over-blog.com/article-qui-tient-la-… et je complète là http://hublots.over-blog.com/article-reconnaitre-f… - et dans le roman ça se trouve à la page qui précède précisément la récente citation de Ven.
Effectivement, le meurtre de Dussardier dénote, ça arrive un peu comme un cheveu sur la soupe, c'est étrange et pas franchement fort à propos.
Mais sinon, ça te fait vraiment marrer, toi, l'Éducation sentimentale?
Moi j'ai eu le coeur gros pendant au moins deux jours (ceux qui ont suivi la fin de ma lecture).
Ah oui oui, je trouve ça très drôle. Bien sûr aussi que c'est démoralisant, mais franchement comique en même temps. Mais beaucoup d'auteurs tragiques que j'aime me font rire, Kafka et Beckett, par exemple.
Franchement comique je ne trouve pas, mais amusant par moments, oui.
L'épisode du duel râté m'a beaucoup amusée, et Rosanette, aussi. C'est le personnage le mieux campé, je trouve.
Et le plus (tristement) amusant, c'est Frédéric à côté de Rosanette.
L'épisode du duel râté m'a beaucoup amusée, et Rosanette, aussi. C'est le personnage le mieux campé, je trouve.
Et le plus (tristement) amusant, c'est Frédéric à côté de Rosanette.
"raté", je confonds avec le pâté!
C'est sûrement pour ça que je ris souvent tout seul.
"Si nous n’avions que des membres, comme les jambes et les bras, la vie serait supportable ; malheureusement nous portons en nous ce petit organe que nous appelons cœur, lequel est sujet à certaines maladies au cours desquelles il est infiniment impressionnable pour tout ce qui concerne la vie d’une certaine personne et où un mensonge – cette chose inoffensive et au milieu de laquelle nous vivons si allégrement, qu’il soit fait par nous-même ou par les autres – venu de cette personne, donne à ce petit cœur, qu’on devrait pouvoir nous retirer chirurgicalement, des crises intolérables. Ne parlons pas du cerveau, car notre pensée a beau raisonner sans fin au cours de ces crises, elle ne les modifie pas plus que notre attention une rage de dents."
Marcel Proust, in La Prisonnière (A la recherche du temps perdu)
Marcel Proust, in La Prisonnière (A la recherche du temps perdu)
"Le grand intellectuel est l'homme de la nuance, du degré, de la qualité, de la vérité en soi, de la complexité. Il est par définition, par essence, antimanichéen. Or, les moyens de l'action sont manichéens parce que toute action est manichéenne. A l'état aigu dès qu'elle touche les masses ; mais même si elle ne les touche pas. Tout vrai révolutionnaire est un manichéen-né. Et tout politique."
André Malraux, in L'Espoir
André Malraux, in L'Espoir
"Dans tous les grands malheurs se glisse un peu de bonheur – et d’autant plus intense. Le bonheur, au contraire….., le bonheur s’use jusqu’à se détruire. Il faut attendre qu’il disparaisse pour comprendre qu’il était là. J’espère qu’on écrira un jour une histoire des sentiments, et d’abord du bonheur."
Jean d'Ormesson, in Histoire du Juif errant
Jean d'Ormesson, in Histoire du Juif errant
"Il était de ces hommes, rares dans notre ville comme ailleurs, qui ont toujours le courage de leurs bons sentiments. Le peu qu’il confiait de lui témoignait en effet de bontés et d’attachements dont on n’ose pas avouer de nos jours. Il ne rougissait pas de convenir qu’il aimait ses neveux et sa sœur, seule parente qu’il eût gardée et qu’il allait, tous les deux ans, visiter en France. Il reconnaissait que le souvenir de ses parents, morts alors qu’il était encore jeune, lui donnait du chagrin. Il ne refusait pas d’admettre qu’il aimait par-dessus tout une certaine cloche de son quartier qui résonnait doucement vers cinq heures du soir."
Albert Camus, in La Peste
Albert Camus, in La Peste
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