Ben non, Mieke Maaike, je ne suis pas le seul partisan d'un monde meilleur, nous le sommes tous en fait, mais seulement nos moyens divergent : je ne crois pas que le tout laisser dire tout laisser faire soit le meilleur moyen.
Et, je peux me tromper, mais je pense vraiment que quand tout est permis, la loi du plus fort n'est pas loin !
Mais qui parle de « tout laisser faire » ? Mettre comme valeur absolue la liberté individuelle ne signifie pas « tout laisser faire ». Que du contraire, il y a une interdiction extrêmement claire : intenter à la liberté d’autrui.
Quant à la masturbation préconisée par les grands-mères, je suppose que tu devines l'avis des vieux ringards tels que moi ! ;-)
Je crois deviner ton point de vue, mais je le considère comme totalement infondé et uniquement basé sur une conception de la sexualité que je ne partage pas du tout.
"J'en discuterais avec lui..." (dixit Mieke Maaike)
Mais oui, Mieke Maaike, mais tu ferais partie de ces mères admirables, qui ont le temps d'éduquer des enfants admirables.
Mais il faut penser à tous ces enfants qui sont seuls chez eux jusqu'au soir parce que les parents travaillent et qu'on laisse devant une TV pour qu'ils se tiennent sages et qui subissent un véritable endoctrinement ou une inhibition dans la bêtise la plus totale.
1. Je ne suis pas mère.
2. J’estime qu’avoir des enfants est une très grande responsabilité individuelle et je m’oppose aux discours qui cherchent à déresponsabiliser les parents (ma conception de la liberté est intimement liée à la notion de responsabilité). Censurer ce qui passe à la télévision sous prétexte que les parents ne sont pas capables d’élever correctement leurs gosses ne fait que déresponsabiliser encore plus les parents.
Quant au film de Paul Verhoeven c'est bien là qu'il faut parler "d'intention" ; c'est le coup classique ! Sous prétexte de dénoncer la violence, on fait l'apologie de la violence ; c'est comme celui qui fait un film porno sois-disant pour dénoncer la porno ; cet hommage du vice à la vertu est un peu simpliste.
C'est ici qu'il faudrait faire appel au bon sens, mais ça, c'est encore autre chose !...
Le bon sens me dit que toute censure est systématiquement néfaste. Mon bon sens est systématiquement confirmé par les faits : soit un régime dictatorial est mis en place, soit la censure provoque une publicité supplémentaire.
Justement, question de respect, j'ai du mal à comprendre que certains (je ne parle pas de toi) puissent être choqués par des attaques contre la religion catholique, mais accepter les caricatures de Mahomet, par exemple. N'en déplaise à Philippe Val et aux gens de Charlie Hebdo que j'aime bien par ailleurs, leur caractère raciste m'insupporte.
Les caricatures de Mohammed n’ont absolument rien de raciste.
Rappelons que le racisme est l’idéologie qui défend la classification des êtres humains en « races » avec une hiérarchie entre celles-ci. Selon une définition plus large, le racisme est toute considération visant à faire un lien entre caractéristiques physiques (essentiellement la couleur de la peau) et des qualités/défauts inhérentes à l’individu.
Les caricatures de mohammed n’ont rien à voir avec ces définitions (contrairement à ce que prétendent certains musulmans très prompts à instrumentaliser la lutte anti-raciste pour la mettre au service de leur religion – évitons de tomber dans le panneau -). Les caricatures de mohammed sont du blasphème. Le blasphème ne doit pas être sanctionné puisqu'une religion ne peut imposer ses interdits qu'aux partisans de celle-ci et pas aux autres.
Les caricatures de Mohammed n’ont absolument rien de raciste. Rappelons que le racisme est l’idéologie qui défend la classification des êtres humains en « races » avec une hiérarchie entre celles-ci. Selon une définition plus large, le racisme est toute considération visant à faire un lien entre caractéristiques physiques (essentiellement la couleur de la peau) et des qualités/défauts inhérentes à l’individu.
Les caricatures de mohammed n’ont rien à voir avec ces définitions (contrairement à ce que prétendent certains musulmans très prompts à instrumentaliser la lutte anti-raciste pour la mettre au service de leur religion – évitons de tomber dans le panneau -). Les caricatures de mohammed sont du blasphème. Le blasphème ne doit pas être sanctionné puisqu'une religion ne peut imposer ses interdits qu'aux partisans de celle-ci et pas aux autres.
Pour une fois, pas d'accord avec toi, Mieke.
Le Petit Robert (copier/coller), pratique de l'avoir sur son ordi)
racisme [Yasism] n. m.
• 1902; de race
1¨ Théorie de la hiérarchie des races, qui conclut à la nécessité de préserver la race dite supérieure de tout croisement, et à son droit de dominer les autres. Le racisme n'a aucune base scientifique. « Mein Kampf est [¼] l'évangile du national-socialisme, ou, plus exactement, du racisme » (Bainville).
à Ensemble de réactions qui, consciemment ou non, s'accordent avec cette théorie. Faire preuve de racisme. Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (L. I. C. R. A.).
2¨ Abusivt Hostilité violente contre un groupe social. Racisme envers les femmes. Þ sexisme. Racisme anti-jeunes. « ça a été très compliqué d'entrer dans le cinéma à cause du type à l'entrée qui faisait du racisme anti petits garçons » (R. Forlani).
Au deuxième sens du terme, qui quoiqu'abusif est entré dans le langage courant, toute diabolisation d'un groupe quel qu'il soit est raciste. Quand on montre un Mahomet avec une bombe dans son turban, le message implicite est que tous les musulmans sont terroristes, ce qui sert tellement bien la propagande américaine.
Maintenant, je sais d'accord avec toi, et je revendique le droit au blasphème. Ce n'est pas Mahomet que je respecte mais l'immense majorité pacifique des musulmans qui est insultée par ces amalgames grossiers.
Pour moi le comble du blaphème, puisqu'on en parle, est le mot "Jihad" quand il sert à désigner la guerre faite non à soi-même comme le voient les sages, mais celle aux autres, comme le voient les terroristes. Ce blasphème-là je le condamne, mais je crois que tu seras d'accord avec moi.
Le gros problème de la 2ème « définition », c’est qu’il dénature complètement la première. Comment définir ces groupes sociaux ? Sur base de quel critères ? Est-ce que caricaturer des étudiants en guindaille qui ratent leurs examens est-ce du racisme parce qu’il insulte tous les étudiants consciencieux ? Est-ce que caricaturer les militants socialistes qui soutiennent des politiciens véreux est-ce du racisme parce que ça insulte tous les militants socialistes qui ont de nobles idéaux ? As-tu hurlé au racisme quand les médias qualifiaient les casseurs de « jeunes » ? Est-ce qu’une caricature mettant une petite vieille ronchonne avec son petit chien-chien est-ce du racisme parce qu’il insulte toutes les personnes âgées ? Il y a donc « groupe social » qu’on peut malmener et « groupe social » qu’on ne peut pas malmener, créant de fait discrimination et stigmatisation.
Ensuite, ce qui me met très mal à l’aise, c’est qu’on considère les musulmans comme un « groupe social » intouchable au nom d’un certain « anti-racisme », par contre, aucun autre groupe philosophico-religieux ne bénéficie de ce traitement de faveur. On peut blasphémer en toute impunité contre la religion catholique (caricatures du pape, du christ, détournement d’éléments bibliques à des fins publicitaires,…), personne ne va parler de « racisme ». La qualification de « racisme » s’applique donc à certains « groupes sociaux » et pas à d’autres, jetant le discrédit le plus complet sur la lutte anti-raciste (ce qui est le cas aujourd’hui).
Enfin, étendre le concept « racisme » à des « groupes sociaux » sur base de critères aussi arbitraires finit par dénaturer complètement l’essence-même du racisme et il m’arrive fréquemment de constater qu’au nom de la défense de « groupe sociaux » de la deuxième définition, on légitime et encourage des pratiques totalement racistes qui tombent dans la première définition (exemple : faire un amalgame entre musulmans et maghrébins, donc entre des idées philosophique et une origine ethnique). Et là, ça me pose de sérieux problèmes.
Bref, moi, je m’en tiens à la première définition du racisme et je considère que lorsqu’on aura totalement aboli ces notions de « races humaines » et qu’on ne jugera plus une personne sur base de la couleur de sa peau ou de ses origines ethniques, l’humanité aura fait un grand pas.
Quand on montre mahommet avec une bombe dans son turban, on caricature les musulmans terroristes. Il y en a. Le message implicite que tous les musulmans sont terroristes provient d’abord et avant tout des musulmans qui le sont et de ceux qui les soutiennent. Pour être claire : si aucun musulman n’était terroriste, il n’y aurait pas cette caricature de Mahommet. Contrairement à toi, je considère qu’une telle caricature ne sert pas la propagande américaine, mais est une preuve que la liberté d’expression et la liberté religieuse en (heureusement) encore en vigueur en occident. Et je ne peux que m’en réjouir et espérer qu’on aura encore des caricatures de ce genre.
J’estime que l’écrasante majorité pacifique des musulmans est insultée en premier lieu par les terroristes et par les musulmans qui instrumentalisent leur religion pour installer leur pouvoir, y compris par un régime totalitaire et fasciste.
J'estime aussi que lorsqu'on pourra rire des musulmans exactement comme on peut rire des catholiques, on pourra considérer qu'ils sont totalement intégrés et qu'il ne subissent plus de discrimination. Malheureusement, à force de les enfermer dans un "groupe social" à part, intouchable, on ne fait que creuser un fossé entre les musulmans et le reste de la population.
Ensuite, ce qui me met très mal à l’aise, c’est qu’on considère les musulmans comme un « groupe social » intouchable au nom d’un certain « anti-racisme », par contre, aucun autre groupe philosophico-religieux ne bénéficie de ce traitement de faveur. On peut blasphémer en toute impunité contre la religion catholique (caricatures du pape, du christ, détournement d’éléments bibliques à des fins publicitaires,…), personne ne va parler de « racisme ». La qualification de « racisme » s’applique donc à certains « groupes sociaux » et pas à d’autres, jetant le discrédit le plus complet sur la lutte anti-raciste (ce qui est le cas aujourd’hui).
Enfin, étendre le concept « racisme » à des « groupes sociaux » sur base de critères aussi arbitraires finit par dénaturer complètement l’essence-même du racisme et il m’arrive fréquemment de constater qu’au nom de la défense de « groupe sociaux » de la deuxième définition, on légitime et encourage des pratiques totalement racistes qui tombent dans la première définition (exemple : faire un amalgame entre musulmans et maghrébins, donc entre des idées philosophique et une origine ethnique). Et là, ça me pose de sérieux problèmes.
Bref, moi, je m’en tiens à la première définition du racisme et je considère que lorsqu’on aura totalement aboli ces notions de « races humaines » et qu’on ne jugera plus une personne sur base de la couleur de sa peau ou de ses origines ethniques, l’humanité aura fait un grand pas.
Quand on montre un Mahomet avec une bombe dans son turban, le message implicite est que tous les musulmans sont terroristes, ce qui sert tellement bien la propagande américaine.
Quand on montre mahommet avec une bombe dans son turban, on caricature les musulmans terroristes. Il y en a. Le message implicite que tous les musulmans sont terroristes provient d’abord et avant tout des musulmans qui le sont et de ceux qui les soutiennent. Pour être claire : si aucun musulman n’était terroriste, il n’y aurait pas cette caricature de Mahommet. Contrairement à toi, je considère qu’une telle caricature ne sert pas la propagande américaine, mais est une preuve que la liberté d’expression et la liberté religieuse en (heureusement) encore en vigueur en occident. Et je ne peux que m’en réjouir et espérer qu’on aura encore des caricatures de ce genre.
Ce n'est pas Mahomet que je respecte mais l'immense majorité pacifique des musulmans qui est insultée par ces amalgames grossiers.
J’estime que l’écrasante majorité pacifique des musulmans est insultée en premier lieu par les terroristes et par les musulmans qui instrumentalisent leur religion pour installer leur pouvoir, y compris par un régime totalitaire et fasciste.
J'estime aussi que lorsqu'on pourra rire des musulmans exactement comme on peut rire des catholiques, on pourra considérer qu'ils sont totalement intégrés et qu'il ne subissent plus de discrimination. Malheureusement, à force de les enfermer dans un "groupe social" à part, intouchable, on ne fait que creuser un fossé entre les musulmans et le reste de la population.
Pour moi le comble du blaphème, puisqu'on en parle, est le mot "Jihad" quand il sert à désigner la guerre faite non à soi-même comme le voient les sages, mais celle aux autres, comme le voient les terroristes. Ce blasphème-là je le condamne, mais je crois que tu seras d'accord avec moi.
C'est du blasphème et sur le fond je suis d'accord avec toi. Mais j'estime qu'étant donné que je ne suis pas musulmane et que je n'ai aucune autorité religieuse, je n'ai aucune légitimité pour condamner ce blasphème.
Quand on montre mahommet avec une bombe dans son turban, on caricature les musulmans terroristes. Il y en a. Le message implicite que tous les musulmans sont terroristes provient d’abord et avant tout des musulmans qui le sont et de ceux qui les soutiennent.
Non. Si on avait voulu caricaturer les musulmans terroristes, on aurait par exemple représenté Bin Laden avec une bombe dans son turban, et là j'aurais été le premier à rire. On ne choisit pas innocemment une figure emblématique de tous les musulmans du monde comme Mahomet pour le représenter en terroriste. L'équation sous-entendue est claire: Mahomet=musulman=terroriste. Bush a dit que c'est Dieu qui lui a demandé de faire la guerre à l'Irak. Qui aurait accepté une caricature de Jésus avec une bombe dans son slip pour critiquer un président qui dit que Jésus est son philosophe préféré?
Oui, c'est vrai, sur le fond, nous sommes tout à fait d'accord. :o)
Pour Le Rat je dirai que les cathos n'aiment pas qu'on représente leur Dieu avec une bombe dans le slip, pas plus qu'ils n'ont aimé qu'on se moque de leur Pape parce qu'il était vieux et qu'il souffrait de difficultés d'élocution. Mais à ma connaissance aucun d'entre eux n'a brûlé d'ambassade pour la circonstance ; et si un seul l'avait fait, il devrait être condamné avec la plus extrême sévérité.
Brûler une ambassade est un acte de barbarisme qui ne peut trouver aucune excuse ; et surtout pas l'excuse d'une autre culture, ou de l'ignorance, ou de Dieu sait quoi !
C'est du barbarisme à l'état pur, sous toutes les latitudes, dans toutes les cultures et à toutes les époques de l'Histoire.
Brûler une ambassade est un acte de barbarisme qui ne peut trouver aucune excuse ; et surtout pas l'excuse d'une autre culture, ou de l'ignorance, ou de Dieu sait quoi !
C'est du barbarisme à l'état pur, sous toutes les latitudes, dans toutes les cultures et à toutes les époques de l'Histoire.
Bien d'accord, SJB.
Entre le fort et le faible, entre le riche et le pauvre, c'est la liberté qui opprime et c'est la loi qui affranchit.
(Lacordaire).
La loi doit protéger la liberté du faible et du pauvre pour leur permettre de s'affranchir. Sans liberté, la loi n'est qu'oppression.
Attends, j'appelle Lacordaire... ;-))
Remets-lui mon bonjour ;-)
Dans toute cette discussion passionnante il y a une notion qui est sous jacente: le fanatisme. Il y a eu des catholiques fanatiques, c'était la détestable inquisition, des musulmans fanatiques, des juifs fanatiques, des marxistes fanatiques. Et la conséquence première du fanatisme est de refuser aux autres de penser différemment. D'où la censure.
Pour moi, toute censure est par définition mauvaise, perverse et finalement, dans une perspective long terme, inefficace. Celà dit, si on est ici tous d'accord, je crois, pour dire que la liberté individuelle s'arrête à la liberté d'autrui, ce principe est constamment battu en brèche car très difficile à appliquer. Quand SJB est choqué par une grand-mère "à la mode" n'est-ce pas sa liberté individuelle, c'est à dire ses valeurs, qui est atteinte? Quand on caricature Mahomet pour en faire par assimilation un terroriste ou presque je comprends que des musulmans sincères soient choqués par ce blasphème. Quand l'Iran organise un concours de caricatures antisémites, ne pensez-vous pas que les israélites ne se sentent pas atteints?
Et souvent ceci débouche sur un fanatisme qui s'arroge le droit d'être violent, meurtrier. On a quelques exemples récents! C'est pourquoi je suis toujours troublé par cette contradiction entre d'une part toute censure, quelle qu'elle soit, est perverse et d'autre part on ne devrait pas pouvoir tout dire. Et c'est la frontière entre les deux qui me parait difficile à trouver. Parce qu'ensuite il y a les manipulateurs, les récupérateurs, etc...
Un autre point qui n'est pas abordé est l'auto-censure. Je vous en donne un exemple amusant: le gouvernement français est allé hier à Troyes en car pour une conférence de presse mensuelle. Ainsi le bon peuple que nous sommes pouvait constater que nos éminences voyageaient comme tout le monde. Ce que la presse ne dit pas c'est que trente chauffeurs firent le voyage avec la voiture de chaque ministre pour ramener à Paris, à sa convenance, le dit ministre. L'auto-censure me parait extrèmement dangereuse car elle est une révérence au pouvoir en place et elle altère la démocratie.
Enfin il est un point que j'aimerais évoquer: nous débattons souvent sur nos principes généreux certes mais sont-ils encore adaptés? Je sais que je suis un vieux ringard (et le cas est desespéré, je ne me referai plus) mais j'ai très souvent le sentiment que nous sommes passés dans un monde beaucoup plus égoïste et individualiste que celui de ma jeunesse par exemple. Et dans ce monde de chacun pour soi ne sommes nous pas tous en train de devenir des fanatiques de soi totalement oublieux des autres. C'est Françoise Dorner qui disait hier dans une émission à la télévision (excellente d'ailleurs avec Harrison et Tabucchi) que nous vivons dans un monde où on gomme le solitaire, où la gentillesse gratuite tend à disparaitre, où on ne se parle plus. Et elle en fait le thème renversé de son livre "Douceur assassine" qu'elle m'a donné envie de lire. On gomme le difficile comme la mort par exemple. Seul compte ce que tu m'apportes, pas ce que je te donne.
Je reviens une seconde sur la censure pour ajouter que seuls, les artistes peuvent tout dire car, eux seuls, savent ou ont le don de sublimer l' horreur, de casser les interdits et ainsi de faire avancer le monde. Il y a une excellente critique sur un très grand livre de Lucien Rebatet "les deux étendards". Le personnage est pour le moins contestable mais l'artiste est indéniable et son roman est vraiment un grand livre. Au nom de quoi l'aurait-on interdit? Encore que c'est un peu ce qu'il est aujourd'hui puisqu'il n'est pas réédité.
Et je reviens au tout début de ce fuseau: Diderot a écrit un grand texte, Rivette en a fait un mauvais film mais pas plus l'un que l'autre ne devait être interdit.
Et Lacordaire a raison comme Voltaire qui disait à peu près: Je combattrai de toutes mes forces vos idées mais je me battrai avec la même force pour que vous puissiez continuer à les exprimer.
Pour moi, toute censure est par définition mauvaise, perverse et finalement, dans une perspective long terme, inefficace. Celà dit, si on est ici tous d'accord, je crois, pour dire que la liberté individuelle s'arrête à la liberté d'autrui, ce principe est constamment battu en brèche car très difficile à appliquer. Quand SJB est choqué par une grand-mère "à la mode" n'est-ce pas sa liberté individuelle, c'est à dire ses valeurs, qui est atteinte? Quand on caricature Mahomet pour en faire par assimilation un terroriste ou presque je comprends que des musulmans sincères soient choqués par ce blasphème. Quand l'Iran organise un concours de caricatures antisémites, ne pensez-vous pas que les israélites ne se sentent pas atteints?
Et souvent ceci débouche sur un fanatisme qui s'arroge le droit d'être violent, meurtrier. On a quelques exemples récents! C'est pourquoi je suis toujours troublé par cette contradiction entre d'une part toute censure, quelle qu'elle soit, est perverse et d'autre part on ne devrait pas pouvoir tout dire. Et c'est la frontière entre les deux qui me parait difficile à trouver. Parce qu'ensuite il y a les manipulateurs, les récupérateurs, etc...
Un autre point qui n'est pas abordé est l'auto-censure. Je vous en donne un exemple amusant: le gouvernement français est allé hier à Troyes en car pour une conférence de presse mensuelle. Ainsi le bon peuple que nous sommes pouvait constater que nos éminences voyageaient comme tout le monde. Ce que la presse ne dit pas c'est que trente chauffeurs firent le voyage avec la voiture de chaque ministre pour ramener à Paris, à sa convenance, le dit ministre. L'auto-censure me parait extrèmement dangereuse car elle est une révérence au pouvoir en place et elle altère la démocratie.
Enfin il est un point que j'aimerais évoquer: nous débattons souvent sur nos principes généreux certes mais sont-ils encore adaptés? Je sais que je suis un vieux ringard (et le cas est desespéré, je ne me referai plus) mais j'ai très souvent le sentiment que nous sommes passés dans un monde beaucoup plus égoïste et individualiste que celui de ma jeunesse par exemple. Et dans ce monde de chacun pour soi ne sommes nous pas tous en train de devenir des fanatiques de soi totalement oublieux des autres. C'est Françoise Dorner qui disait hier dans une émission à la télévision (excellente d'ailleurs avec Harrison et Tabucchi) que nous vivons dans un monde où on gomme le solitaire, où la gentillesse gratuite tend à disparaitre, où on ne se parle plus. Et elle en fait le thème renversé de son livre "Douceur assassine" qu'elle m'a donné envie de lire. On gomme le difficile comme la mort par exemple. Seul compte ce que tu m'apportes, pas ce que je te donne.
Je reviens une seconde sur la censure pour ajouter que seuls, les artistes peuvent tout dire car, eux seuls, savent ou ont le don de sublimer l' horreur, de casser les interdits et ainsi de faire avancer le monde. Il y a une excellente critique sur un très grand livre de Lucien Rebatet "les deux étendards". Le personnage est pour le moins contestable mais l'artiste est indéniable et son roman est vraiment un grand livre. Au nom de quoi l'aurait-on interdit? Encore que c'est un peu ce qu'il est aujourd'hui puisqu'il n'est pas réédité.
Et je reviens au tout début de ce fuseau: Diderot a écrit un grand texte, Rivette en a fait un mauvais film mais pas plus l'un que l'autre ne devait être interdit.
Et Lacordaire a raison comme Voltaire qui disait à peu près: Je combattrai de toutes mes forces vos idées mais je me battrai avec la même force pour que vous puissiez continuer à les exprimer.
Jlc, c'est tout à fait bien vu cette vision de la censure engendrée par le fanatisme, les nuisances de l'autocensure, et la liberté qu'il faut toujours accorder aux artistes, dont les oeuvres sont si souvent prémonitoires, surtout en peinture.
Mais, il y a surtout un point avec lequel je suis tout à fait d'accord avec toi :
" ...nous sommes passés dans un monde beaucoup plus égoïste et individualiste (...) un monde de chacun pour soi..."
Pour moi la cause en est, l'abandon de toutes valeurs et de pratiquement toute morale.
Le seul principe, aujourd'hui, que l'on s'impose encore, est : ma liberté finit où commence celle de l'autre. Autrement dit, tout est permis du moment qu'on n'emm... pardon, qu'on n'ennuie pas les autres.
Il me semble que c'est la définition même d'un monde égoïste par excellence !
Non seulement, comme tu le dis bien, ça demande une définition de "l'autre", mais de plus, ça me semble très réducteur comme règle de vie. Ne pas ennuyer l'autre c'est déjà bien, mais respecter l'autre, c'est quand même tout autre chose.
Mais, il y a surtout un point avec lequel je suis tout à fait d'accord avec toi :
" ...nous sommes passés dans un monde beaucoup plus égoïste et individualiste (...) un monde de chacun pour soi..."
Pour moi la cause en est, l'abandon de toutes valeurs et de pratiquement toute morale.
Le seul principe, aujourd'hui, que l'on s'impose encore, est : ma liberté finit où commence celle de l'autre. Autrement dit, tout est permis du moment qu'on n'emm... pardon, qu'on n'ennuie pas les autres.
Il me semble que c'est la définition même d'un monde égoïste par excellence !
Non seulement, comme tu le dis bien, ça demande une définition de "l'autre", mais de plus, ça me semble très réducteur comme règle de vie. Ne pas ennuyer l'autre c'est déjà bien, mais respecter l'autre, c'est quand même tout autre chose.
Oups ! ça m'est resté dans le clavier...
Je voulais dire que si chacun respectait l'autre il n'y aurait jamais besoin de censure !
Je voulais dire que si chacun respectait l'autre il n'y aurait jamais besoin de censure !
SJB, je reprends des paroles de Brassens que nous aimons bien tous les deux.
"Gloire à celui qui n'ayant pas d'idéal sacro-saint
Se borne à ne pas trop emmerder ses voisins."
Et pourquoi pas? C'est une éthique qui en vaut bien dautres. Si chacun l'appliquait le monde serait tellement plus beau.
"Gloire à celui qui n'ayant pas d'idéal sacro-saint
Se borne à ne pas trop emmerder ses voisins."
Et pourquoi pas? C'est une éthique qui en vaut bien dautres. Si chacun l'appliquait le monde serait tellement plus beau.
Je partage vos points de vue Le rat des champs et Saint Jean Baptiste... et même votre goût pour Brassens... Respecter l'autre, oui, et mourrir pour ses idées, mais de mort lente!
Se respecter les uns les autres, ha ! mais, que c'est bien dit !
Mais aussi, ...que c'est difficile !!!
Vous en aurez la certitude quand vous aurez lu, ou relu, cette histoire drôlissime que Tistou nous envoyait le 5/12/05 : Rions un peu !
Blague du jour
Tistou
5 décembre 2005 @ 08:50
- NOTE DE SERVICE -
De : Sophie CARRIERISTE - Direction des Ressources Humaines
A : Tous les salariés
Date : 01 / 12
Sujet : Fête de Noël
Chers Tous,
Je suis heureuse de vous informer que la Fête de Noël de notre entreprise aura lieu le 23
Décembre, à partir de midi, dans les salons privés de notre Espace. Il y aura un bar payant avec tout un choix de boissons !
Nous aurons aussi un petit groupe musical amateur qui chantera des cantiques, alors n'hésitez pas à chanter avec lui. Et ne soyez pas surpris de voir arriver notre PDG déguisé en Père Noël !!
Le sapin sera illuminé à partir de 13H00. Les échanges de cadeaux entre les membres du personnel pourront se faire à partir de ce moment-là. Cependant, pour ne gêner personne financièrement, aucun présent ne devra dépasser une valeur de 10 Euros.
Joyeux Noël à vous tous et à vos familles.
Cordialement,
Sophie
- NOTE DE SERVICE -
De : Sophie CARRIERISTE- Direction des Ressources Humaines
A : Tous les salariés
Date : 02 / 12
Sujet : Fête de Fin d'Année
Chers Tous,
La note d'hier n'avait bien sûr pas pour but d'exclure nos employés de confession juive. Nous savons que Hannoukah est une fête importante qui coïncide souvent avec Noël, même si cela n'est pas le cas cette année.
La même optique s'applique à tous ceux de nos employés qui ne sont ni chrétiens ni juifs. Pour calmer les esprits et ne vexer personne, toutes nos Fêtes de Noël s'appelleront désormais Fêtes de Fin d'Année. Nous n'aurons par conséquent ni sapin ni cantiques, mais d'autres musiques pour votre plus grand plaisir.
Tous contents, maintenant ?
Cordialement,
Sophie
- NOTE DE SERVICE -
De : Sophie CARRIERISTE - Direction des Ressources Humaines
A : Tous les salariés
Date : 03 / 12
Sujet : Fête de Fin d'Année
Je m'adresse à la personne membre des Alcooliques Anonymes qui souhaitait qu'il y ait une table pour les non-buveurs et qui n'a pas donné son nom.
Je suis heureuse de pouvoir répondre favorablement à sa demande, mais si je mets sur la table une pancarte « Réservé aux Alcooliques Anonymes », vous n'aurez plus du tout d'anonymat !!
Comment puis-je résoudre le problème ?
Une idée, quelqu'un ?
De plus, sachez qu'on laisse tomber les échanges de cadeaux : Aucune remise de présents ne sera autorisée, suite aux préavis de grève déposé par la CGT et FO qui estiment que 10 Euros pour un cadeau c'est trop cher, et suite à la pétition signée par tous les cadres qui estiment que 10 Euros pour un cadeau c'est minable et mesquin.
On va y arriver,
Sophie.
- NOTE DE SERVICE -
De : Sophie CARRIERISTE - Direction des Ressources Humaines
A : Tous les salariés
Date : 04 / 12
Sujet : Fin d'Année
Quelle diversité de cultures dans notre entreprise !!
Je ne savais pas qu'exceptionnellement cette année le Saint Mois du Ramadan commençait le 20 Décembre, avec son interdiction formelle de consommer toute boisson ou nourriture de toute la journée. Nous pouvons bien sûr comprendre qu'une réception festive à cette époque de l'année ne cadre pas avec les croyances et les pratiques de nos amis salariés musulmans.
Devant la Fatwah prononcée à son encontre par l'Imam de notre ville à leur demande, notre PDG propose que les repas destinés à nos salariés musulmans soient congelés jusqu'à la fin du Ramadan ou gardés au chaud pour qu'ils puissent les emporter chez eux le soir. Notre PDG certifie en outre qu'ils ne contiendront pas de porc, même si l'entreprise dirigée par son frère s'appelle « Tout est bon dans le cochon ».
Par ailleurs, je me suis arrangée pour que les femmes enceintes aient une table au plus proche des WC et les abonnés aux Weight Watchers le plus loin du buffet des desserts. Je confirme aussi que les gays et les lesbiennes pourront se regrouper et que chaque groupe aura sa table pour ne pas avoir à se mélanger.
En revanche, non, aucun travestissement en Drag Queen ne sera toléré, avec ou sans play back de Dalida. Oui, les diabétiques auront des sièges surélevés et des fruits frais en dessert, sachant que les restaurant ne pourra confectionner de dessert sans sucre.
Ai-je encore oublié quelque chose ?
Sophie
- NOTE DE SERVICE -
De : Sophie CARRIERISTE - Martyr des Ressources Humaines
A : A vous tous, salariés de MERDE !!!!!
Date : 10 / 12
Sujet : SALOPERIE de Fin d'Année
Les végétariens, maintenant !! Il ne manquait plus que ça !!!!
J'en ai plus que marre, nous maintenons cette réception dans notre entreprise, que cela vous plaise ou non. Vous n'aurez qu'à vous asseoir le plus loin possible du grill à viande pour brouter vos salades à la con et téter vos putains de tomates Bio.
Vous avez pensé à la douleur des salades et des tomates quand on les coupe ? hein ?? Elles ont des sentiments et sont vivantes, elles aussi. Elles sont comme moi, elles HUUURLENT !!
Maintenant le premier qui me demande du pinard sans alcool je le transforme en pompe à merde et je vous souhaite une fête archi pourrie, bande d'abrutis congénitaux !!!!
Allez vous faire foutre,
Sophie
- NOTE DE SERVICE -
De : Catherine TAVENIER - Directrice intérimaire des Ressources Humaines
A : A tous les employés
Date : 14 / 12
Sujet : Sophie CARRIERISTE et les Fêtes de Fin d'Année
Je pense pouvoir parler au nom de tout le monde pour souhaiter un prompt rétablissement à Sophie CARRIERISTE, à qui je continuerai de transmettre vos cartes.
En attendant son retour, je la remplace et vous annonce que notre PDG a décidé d'annuler notre Fête de Fin d'Année et d'offrir à tous la journée du 23 Décembre sans perte de salaire.
Mais aussi, ...que c'est difficile !!!
Vous en aurez la certitude quand vous aurez lu, ou relu, cette histoire drôlissime que Tistou nous envoyait le 5/12/05 : Rions un peu !
Blague du jour
Tistou
5 décembre 2005 @ 08:50
- NOTE DE SERVICE -
De : Sophie CARRIERISTE - Direction des Ressources Humaines
A : Tous les salariés
Date : 01 / 12
Sujet : Fête de Noël
Chers Tous,
Je suis heureuse de vous informer que la Fête de Noël de notre entreprise aura lieu le 23
Décembre, à partir de midi, dans les salons privés de notre Espace. Il y aura un bar payant avec tout un choix de boissons !
Nous aurons aussi un petit groupe musical amateur qui chantera des cantiques, alors n'hésitez pas à chanter avec lui. Et ne soyez pas surpris de voir arriver notre PDG déguisé en Père Noël !!
Le sapin sera illuminé à partir de 13H00. Les échanges de cadeaux entre les membres du personnel pourront se faire à partir de ce moment-là. Cependant, pour ne gêner personne financièrement, aucun présent ne devra dépasser une valeur de 10 Euros.
Joyeux Noël à vous tous et à vos familles.
Cordialement,
Sophie
- NOTE DE SERVICE -
De : Sophie CARRIERISTE- Direction des Ressources Humaines
A : Tous les salariés
Date : 02 / 12
Sujet : Fête de Fin d'Année
Chers Tous,
La note d'hier n'avait bien sûr pas pour but d'exclure nos employés de confession juive. Nous savons que Hannoukah est une fête importante qui coïncide souvent avec Noël, même si cela n'est pas le cas cette année.
La même optique s'applique à tous ceux de nos employés qui ne sont ni chrétiens ni juifs. Pour calmer les esprits et ne vexer personne, toutes nos Fêtes de Noël s'appelleront désormais Fêtes de Fin d'Année. Nous n'aurons par conséquent ni sapin ni cantiques, mais d'autres musiques pour votre plus grand plaisir.
Tous contents, maintenant ?
Cordialement,
Sophie
- NOTE DE SERVICE -
De : Sophie CARRIERISTE - Direction des Ressources Humaines
A : Tous les salariés
Date : 03 / 12
Sujet : Fête de Fin d'Année
Je m'adresse à la personne membre des Alcooliques Anonymes qui souhaitait qu'il y ait une table pour les non-buveurs et qui n'a pas donné son nom.
Je suis heureuse de pouvoir répondre favorablement à sa demande, mais si je mets sur la table une pancarte « Réservé aux Alcooliques Anonymes », vous n'aurez plus du tout d'anonymat !!
Comment puis-je résoudre le problème ?
Une idée, quelqu'un ?
De plus, sachez qu'on laisse tomber les échanges de cadeaux : Aucune remise de présents ne sera autorisée, suite aux préavis de grève déposé par la CGT et FO qui estiment que 10 Euros pour un cadeau c'est trop cher, et suite à la pétition signée par tous les cadres qui estiment que 10 Euros pour un cadeau c'est minable et mesquin.
On va y arriver,
Sophie.
- NOTE DE SERVICE -
De : Sophie CARRIERISTE - Direction des Ressources Humaines
A : Tous les salariés
Date : 04 / 12
Sujet : Fin d'Année
Quelle diversité de cultures dans notre entreprise !!
Je ne savais pas qu'exceptionnellement cette année le Saint Mois du Ramadan commençait le 20 Décembre, avec son interdiction formelle de consommer toute boisson ou nourriture de toute la journée. Nous pouvons bien sûr comprendre qu'une réception festive à cette époque de l'année ne cadre pas avec les croyances et les pratiques de nos amis salariés musulmans.
Devant la Fatwah prononcée à son encontre par l'Imam de notre ville à leur demande, notre PDG propose que les repas destinés à nos salariés musulmans soient congelés jusqu'à la fin du Ramadan ou gardés au chaud pour qu'ils puissent les emporter chez eux le soir. Notre PDG certifie en outre qu'ils ne contiendront pas de porc, même si l'entreprise dirigée par son frère s'appelle « Tout est bon dans le cochon ».
Par ailleurs, je me suis arrangée pour que les femmes enceintes aient une table au plus proche des WC et les abonnés aux Weight Watchers le plus loin du buffet des desserts. Je confirme aussi que les gays et les lesbiennes pourront se regrouper et que chaque groupe aura sa table pour ne pas avoir à se mélanger.
En revanche, non, aucun travestissement en Drag Queen ne sera toléré, avec ou sans play back de Dalida. Oui, les diabétiques auront des sièges surélevés et des fruits frais en dessert, sachant que les restaurant ne pourra confectionner de dessert sans sucre.
Ai-je encore oublié quelque chose ?
Sophie
- NOTE DE SERVICE -
De : Sophie CARRIERISTE - Martyr des Ressources Humaines
A : A vous tous, salariés de MERDE !!!!!
Date : 10 / 12
Sujet : SALOPERIE de Fin d'Année
Les végétariens, maintenant !! Il ne manquait plus que ça !!!!
J'en ai plus que marre, nous maintenons cette réception dans notre entreprise, que cela vous plaise ou non. Vous n'aurez qu'à vous asseoir le plus loin possible du grill à viande pour brouter vos salades à la con et téter vos putains de tomates Bio.
Vous avez pensé à la douleur des salades et des tomates quand on les coupe ? hein ?? Elles ont des sentiments et sont vivantes, elles aussi. Elles sont comme moi, elles HUUURLENT !!
Maintenant le premier qui me demande du pinard sans alcool je le transforme en pompe à merde et je vous souhaite une fête archi pourrie, bande d'abrutis congénitaux !!!!
Allez vous faire foutre,
Sophie
- NOTE DE SERVICE -
De : Catherine TAVENIER - Directrice intérimaire des Ressources Humaines
A : A tous les employés
Date : 14 / 12
Sujet : Sophie CARRIERISTE et les Fêtes de Fin d'Année
Je pense pouvoir parler au nom de tout le monde pour souhaiter un prompt rétablissement à Sophie CARRIERISTE, à qui je continuerai de transmettre vos cartes.
En attendant son retour, je la remplace et vous annonce que notre PDG a décidé d'annuler notre Fête de Fin d'Année et d'offrir à tous la journée du 23 Décembre sans perte de salaire.
Je suis en gros d'accord avec JLC, sauf sur le principe de l'individualisme. Pour une raison qui m'échappe, l'individualisme est perçu par certains comme quelque chose de négatif, associé à tous les "maux" de notre société, au fait qu'on ne parle plus avec ses voisins, qu'on vive dans une société matérialiste, capitaliste ou que sais-je.
J'ai une vision tout à fait inverse: individualisme fait primer l'être humain sur le groupe, fait primer la valeur intrinsèque de chaque personne sur la défense des intérêts du groupe. Pour donner un exemple extrême, placer comme valeur fondamentale l'individulisme signifie interdire tout sacrifice d'une vie humaine pour le groupe, par exemple en n'envoyant plus des gamins de 18 ans se faire charcuter au nom de la défense les intérets économiques de la classe dominante de leur patrie, ni des ados se faire dynamiter au nom de la défense des intérêts d'une élite religieuse.
J'ai une vision individualiste et universaliste de l'humanité: chaque individu est unique et appartient à une seule espèce humaine. Fini l'enfermement des gens dans des catégories raciales, philosophiques, économiques, sociales, nationales; catégories qui pour se maintenir en place (parce que certains individus au sommet de la hiérarchie de ces groupes y ont intérêt) exercent une pression sur les membres du groupe allant jusqu'au meurtre ou à l'exigence du sacrifice, et s'affrontent les unes aux autres.
L'individualisme est également la philosophie de base des droits humains qui est un des fondements de notre société et auxquels je tiens tout particulièrement. J'adhère tout à fait à l'idée que chaque être humain a droit à la vie et soit protégé de la torture et de tout traitement inhumain et dégradant.
L'individualisme permet aussi de s'émanciper du groupe, ne plus se soumettre aux pratiques et injonctions traditionnelles (parfois en contradiction complète à l'évolution de la science, par exemple) et est donc facteur d'évolution de l'ensemble de l'humanité. Copernic était un individualiste qui a osé défier les règles du groupe. Tout comme la plupart des philosophes, scientifiques, chercheurs, artistes qui ont osé aller au delà des règles imposées par le groupe, parfois au prix de leur vie. Il en est de même pour tout ceux qui se voient menacer de censure.
L'individualisme permet enfin de lutter contre toute forme de déterminisme social: ce n'est qu'en étant individualiste qu'un enfant d'ouvrier peut parvenir à décrocher un diplôme universitaire et donc à ne pas devenir lui-même ouvrier. Ce n'est qu'en étant individualiste qu'une fils d'industriel peut devenir artiste en refusant de suivre la voie tracée par ses parents. Idem pour les femmes: ce n'est qu'en étant individualiste qu'elles ont pu sortir du rôle qui leur était assigné par le groupe: épouse et mère.
Pour toutes ces raisons, je considère que l'individualisme est une très bonne chose. Mais par un glissement que j'ai du mal à comprendre, l'individualisme est considéré par certains comme une tare, comme la raison qui empêcherait les voisins de se dire bonjour (bizarre, en tant qu'individualiste, je n'ai jamais eu aucun problème avec mes voisins, que du contraire), comme de l'égoïsme (alors qu'il n'y a rien de plus égoïste que refuser à quelqu'un d'autre de ne pas adopter son point de vue et de lui imposer ses propres valeurs y compris par la censure), comme la perte des valeurs de notre société (alors que notre société repose sur les principes hérités de l'individualisme: les droits humains).
J'ai une vision tout à fait inverse: individualisme fait primer l'être humain sur le groupe, fait primer la valeur intrinsèque de chaque personne sur la défense des intérêts du groupe. Pour donner un exemple extrême, placer comme valeur fondamentale l'individulisme signifie interdire tout sacrifice d'une vie humaine pour le groupe, par exemple en n'envoyant plus des gamins de 18 ans se faire charcuter au nom de la défense les intérets économiques de la classe dominante de leur patrie, ni des ados se faire dynamiter au nom de la défense des intérêts d'une élite religieuse.
J'ai une vision individualiste et universaliste de l'humanité: chaque individu est unique et appartient à une seule espèce humaine. Fini l'enfermement des gens dans des catégories raciales, philosophiques, économiques, sociales, nationales; catégories qui pour se maintenir en place (parce que certains individus au sommet de la hiérarchie de ces groupes y ont intérêt) exercent une pression sur les membres du groupe allant jusqu'au meurtre ou à l'exigence du sacrifice, et s'affrontent les unes aux autres.
L'individualisme est également la philosophie de base des droits humains qui est un des fondements de notre société et auxquels je tiens tout particulièrement. J'adhère tout à fait à l'idée que chaque être humain a droit à la vie et soit protégé de la torture et de tout traitement inhumain et dégradant.
L'individualisme permet aussi de s'émanciper du groupe, ne plus se soumettre aux pratiques et injonctions traditionnelles (parfois en contradiction complète à l'évolution de la science, par exemple) et est donc facteur d'évolution de l'ensemble de l'humanité. Copernic était un individualiste qui a osé défier les règles du groupe. Tout comme la plupart des philosophes, scientifiques, chercheurs, artistes qui ont osé aller au delà des règles imposées par le groupe, parfois au prix de leur vie. Il en est de même pour tout ceux qui se voient menacer de censure.
L'individualisme permet enfin de lutter contre toute forme de déterminisme social: ce n'est qu'en étant individualiste qu'un enfant d'ouvrier peut parvenir à décrocher un diplôme universitaire et donc à ne pas devenir lui-même ouvrier. Ce n'est qu'en étant individualiste qu'une fils d'industriel peut devenir artiste en refusant de suivre la voie tracée par ses parents. Idem pour les femmes: ce n'est qu'en étant individualiste qu'elles ont pu sortir du rôle qui leur était assigné par le groupe: épouse et mère.
Pour toutes ces raisons, je considère que l'individualisme est une très bonne chose. Mais par un glissement que j'ai du mal à comprendre, l'individualisme est considéré par certains comme une tare, comme la raison qui empêcherait les voisins de se dire bonjour (bizarre, en tant qu'individualiste, je n'ai jamais eu aucun problème avec mes voisins, que du contraire), comme de l'égoïsme (alors qu'il n'y a rien de plus égoïste que refuser à quelqu'un d'autre de ne pas adopter son point de vue et de lui imposer ses propres valeurs y compris par la censure), comme la perte des valeurs de notre société (alors que notre société repose sur les principes hérités de l'individualisme: les droits humains).
Merci, Mieke Maaike, de ton commentaire qui me conduit à préciser ma pensée et montre une fois de plus l'importance des mots et le sens qu'on leur prête. J'ai personnellement surtout voulu parler d'égoïsme qui est une notion plus intime que celle d'induvidualisme qui est elle plus "sociale". Non pas que j'attribue à la société capitaliste ou matérialiste la responsabilité de cet individualisme. Encore que? Quand une entreprise te juge uniquement sur ton atteinte personnelle des résultats qu'elle t'a fixés elle met en valeur ton talent (c'est l'aspect positif) mais aussi son revers (obtenir ce résultat coûte que coûte si je veux éviter de me faire virer). Or le monde des entreprises n'est plus du tout celui qu'il était il y a trente ou quarante ans. Sur le plan littéraire je pense au très beau roman de Jonathan Coe "Bienvenue au club" qui montre l'effritement puis la dislocation de la solidarité ouvrière, amplifiée dans la suite "Le cercle fermé" avec une nouvelle génération. Il ya une sorte d'exigence économique qui rejaillit sur la vie privée. Et là, la très belle idée de l'individualisme que tu décris, et que je partage, se trouve battue en brèche par la réalité. Nous restons tous enfermés dans des catégories et la chance de passer de l'une à l'autre (et donc parfois de progresser) est probablement moindre qu'il y a quelques années. Tout au moins en France, ce qu'on appelait l'ascenseur social est en panne. Et en valorisant l'individu, les forces économiques dominantes renforcent leur pouvoir. Donc ce n'est pas toujours simple.
Cet indivualisme, bien utilisé par ceux qui ont intérêt à le promouvoir, trouve sa contrepartie ou sa conséquence inéluctable dans l'égoïsme privé et je crois effectivement qu'une certaine forme de solidarité entre les gens tend à s'étioler. Voir le cas des personnes très agées souvent laissées seules dans des maisons de retraite dont certaines sont des mouroirs. Voir le cas des femmes abandonnées du jour au lendemain par des mecs qui ont passé 20 ou 30 ans avec elles et qui, viagra aidant, entendent profiter des quelques belles années qui leur reste avec "une jeunesse".Ne généralisons pas mais quand même il y a là un mouvement de société qui me fait redouter un isolement de plus en plus dur voire à devenir insupportable. Sauf si on a du fric. Et encore!
En fait le problème revient comme toujours à savoir où arréter le balancier. L'individu seul et fier de l'être est, un jour ou l'autre, réduit à une forme d'esclavage (et il en existe des versions d'actualité). C'est pourquoi les hommes se sont regroupés pour se sentir plus forts. Et là on butte sur une autre difficulté: le conformisme qui est un facteur de régression ou pire (relire le bouquin de Moravia). Voilà le dilemme que je voulais évoquer et je crains de n'être pas plus clair qu'hier.
Valéry disait, je crois, que le monde n'avance que par les extrêmes et ne dure que par les milieux. C'est bien vrai, ma foi.
Cet indivualisme, bien utilisé par ceux qui ont intérêt à le promouvoir, trouve sa contrepartie ou sa conséquence inéluctable dans l'égoïsme privé et je crois effectivement qu'une certaine forme de solidarité entre les gens tend à s'étioler. Voir le cas des personnes très agées souvent laissées seules dans des maisons de retraite dont certaines sont des mouroirs. Voir le cas des femmes abandonnées du jour au lendemain par des mecs qui ont passé 20 ou 30 ans avec elles et qui, viagra aidant, entendent profiter des quelques belles années qui leur reste avec "une jeunesse".Ne généralisons pas mais quand même il y a là un mouvement de société qui me fait redouter un isolement de plus en plus dur voire à devenir insupportable. Sauf si on a du fric. Et encore!
En fait le problème revient comme toujours à savoir où arréter le balancier. L'individu seul et fier de l'être est, un jour ou l'autre, réduit à une forme d'esclavage (et il en existe des versions d'actualité). C'est pourquoi les hommes se sont regroupés pour se sentir plus forts. Et là on butte sur une autre difficulté: le conformisme qui est un facteur de régression ou pire (relire le bouquin de Moravia). Voilà le dilemme que je voulais évoquer et je crains de n'être pas plus clair qu'hier.
Valéry disait, je crois, que le monde n'avance que par les extrêmes et ne dure que par les milieux. C'est bien vrai, ma foi.
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