J'ai cherché un peu sur internet et ai vu qu'il s'agissait en fait d'un projet assez ancien intitulé "Drag Queen Story Hour", organisé depuis 2015 dans les bibliothèques US par une association dont l'objectif est de "stimuler l'imagination et de jouer avec la fluidité des genres chez les enfants, et leur donner des modèles queer glamour, positifs et sans complexe" (pour ceux qui veulent, il y a une page wikipedia qui décrit le projet et son propos) :
https://en.wikipedia.org/wiki/…(DQSH,of%20promoting%20reading%20and%20diversity
Il n'y a effectivement pas de caractère obligatoire (ce qui n'était pas totalement évident dans le documentaire d'Arte sur la lecture à Lafayette) mais je peux comprendre la gêne des parents face à un programme clairement militant et dont ils peuvent ne pas partager les valeurs. Le problème, c'est que cette gêne (qu'on peut - je pense - a minima comprendre, même sans la partager) est instrumentalisée par des fondamentalistes qui la radicalisent et s'en servent pour à leur tour pousser une idéologie ultra-conservatrice, tout aussi dangereuse pour les enfants. Toute la société américaine est fracturée par des groupuscules extrémistes qui empêchent tout dialogue et combattent tous ceux qui n'épousent pas leur combat, en mode "avec moi" ou "contre moi". Et, pour le malheur des USA, ce sont désormais ces extrémistes, pas très loin d'un concept "national-christianiste", qui sont au pouvoir aux USA...
https://en.wikipedia.org/wiki/…(DQSH,of%20promoting%20reading%20and%20diversity
Il n'y a effectivement pas de caractère obligatoire (ce qui n'était pas totalement évident dans le documentaire d'Arte sur la lecture à Lafayette) mais je peux comprendre la gêne des parents face à un programme clairement militant et dont ils peuvent ne pas partager les valeurs. Le problème, c'est que cette gêne (qu'on peut - je pense - a minima comprendre, même sans la partager) est instrumentalisée par des fondamentalistes qui la radicalisent et s'en servent pour à leur tour pousser une idéologie ultra-conservatrice, tout aussi dangereuse pour les enfants. Toute la société américaine est fracturée par des groupuscules extrémistes qui empêchent tout dialogue et combattent tous ceux qui n'épousent pas leur combat, en mode "avec moi" ou "contre moi". Et, pour le malheur des USA, ce sont désormais ces extrémistes, pas très loin d'un concept "national-christianiste", qui sont au pouvoir aux USA...
@Saule : vouloir ré-industrialiser et voir le commerce international comme une compétition n'ont rien à voir avec l'extrême-droite (française ou d'ailleurs). Le commerce international EST une compétition par essence même du libéralisme et de la mise en concurrence des acteurs du marché. Quant à la ré-industrialisation, elle est voulue par tous, de l'extrême-gauche à l'extrême-droite, pour nous rendre moins dépendants des autres pays qui, en cas de crise, pourraient tout simplement nous laisser tomber. On l'a vu pendant la crise covid avec les masques, vaccins, etc. et on le voit aujourd'hui avec les équipements militaires.
Sinon, on a des alternatives européennes à Facebook, Amazon et Google. Elles s'appellent Qwant, Leboncoin, le commerce de proximité, etc.
Je pensais aux partis qui veulent quitter l'Europe et qui jouentsur la nostalgie d'une France avec une industrie glorieuse, un peu comme les partisans de Trump qui pensent qu'avec un chef de cette trempe ils vont retrouver une grandeur. Les classes pauvres délaissées par les milliardaires qui se sont enrichis grace à la mondialisation se tournent - ironiquement - vers ces milliardaires pour laver leur humiliation. Mais les politiques de Trump font penser à un manque de compétence, un véritable amateurisme, je pense qu'à un moment les gens vont se rendre compte que la réalité est un peu plus compliquée que ces discours guérriers et anti-migrants.
Mais pour revenir au sujet, je pense que cette alliance entre les conservateurs, les intégristes chrétiens et supprématistes blancs et les milliardaires de la tech est vraiment surprenante. Le retour de la barbarie.
Cette histoire de drag queen est instrumentalisée, comme l'explique la brave bibliothécaire qu'on a terrorisé et qui recoit des menaces de mort. C'est comme pour les livres soit disant "qui évoquent un caractère sexuel" et dont personne n'a pu en citer un. Je pense que le reportage est assez clair, évidemment on peut toujours penser que Arte c'est l'UE et que l'UE c'est des wokes :-)
évidemment on peut toujours penser que Arte c'est l'UE et que l'UE c'est des wokes :-)
J'ai très récemment eu une longue discussion avec un officier américain, républicain convaincu (US Army et non Navy), de la situation aux USA. Il vit en Europe (actuellement en France), qu'il connaît et apprécie (ses enfants vont à l'école primaire et sont bilingues), mais je pense toutefois que ce n'est pas très loin de ce qu'il pense... :D Néanmoins, son discours n'était pas véritablement fondamentaliste ; il était d'abord le reflet d'une obsession de suspicion envers le reste du monde, y compris envers l'UE. On ressentait, dans ses mots, la conviction que les USA ont plein d'ennemis qui leur veulent du mal, que les ennemis sont désormais aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur et qu'il est donc nécessaire de reprendre le pays en mains... Ce qu'il me disait surtout, c'est que les Français ne peuvent pas comprendre Trump et le vote en sa faveur car ils ne connaissent pas le contexte des USA. Il reprochait aux média français (qu'il écoute puisqu'il vit en France) de se focaliser sur des déclarations et des phrases "choc" (dont il ne conteste pas qu'elles peuvent choquer) mais qui pour lui n'ont pas d'importance réelle par rapport au contexte et aux attentes des Américains. Il avait aussi des mots assez durs envers les Européens, qui se sentent "intellectuellement" supérieurs aux Américains et s'autorisent à leur donner des leçons. Je n'en avais jamais entendu parler en ces termes mais il y avait chez lui comme une sorte d'exaspération, notamment envers les Anglais, leurs manières et leur arrogance, comme si les Anglais considéraient les Américains comme des bouseux mal dégrossis, ce que les Américains ne supportent plus... Et - je ne l'avais jamais entendu non plus de manière aussi claire - les Américains en voudraient aux Canadiens de continuer à jouer le jeu du Commonwealth au lieu d'envoyer paître les Anglais.
Pour conclure car je crois que nous sommes sur des positions irréconciliables, je pense que les parents doivent éduquer les enfants et que l'école doit transmettre les savoirs.
J'y reviens, car il y a quand même plusieurs problèmes avec cette approche.
D'une part, il n'est pas conforme aux objectifs historiques de l'école. Elle s'est notamment fixé pour tâche de diffuser "les valeurs de la République", y compris à une époque où la république n'allait pas de soi. Il s'agit de faire nation. On parle d'ailleurs toujours de l'Education nationale, pas de la diffusion nationale des savoirs. Tu déplorais l'impossibilité d'enseigner la Shoah dans certaines classes. J'en déduis donc que tu vois d'un assez bon oeil que l'école puisse servir de rempart contre l'influence des Frères musulmans, par exemple, ou des négationnistes. Si l'école peut et doit lutter contre le discours que des parents négationnistes pourraient servir à leurs enfants, pourquoi ne pourrait-elle pas aller à l'encontre de ce que toi, tu leur dis ou voudrais qu'on leur dise ? Les pères négationnistes ou fondamentalistes sont, après tout, tout aussi pères que toi.
Par ailleurs, et plus fondamentalement, la limite entre savoirs et éducation me semble pour le moins poreuse. Elle vaut peut-être pour les sciences dures, et encore : enseigner Darwin, savoir ou éducation ? Il en est question dans le reportage. Idem pour les gender studies ou les études post-coloniales. Comment j'enseigne des SES sans faire de politique ? Comment j'aborde les génocides du 20e siècle ou la période contemporaine en histoire-géo sans "éduquer" ? Est-ce que je parle de Proust sans parler de l'homosexualité et du judaïsme dans la France du début du 20e siècle ? Si je fais étudier un passage de Céline, puis-je condamner l'auteur des pamphlets ? Proposer une lecture féministe de Médée, est-ce autoriser ? Et quid de la littérature contemporaine quand des figures majeures, dont une récente Prix Nobel, interrogent la place des femmes et des minorités dans la société ? Je ne parle pas de la philo ! Elle est où la frontière entre savoir et éducation dans tous ces cas-là ?
J'abonde dans le sens de Stavro : le ministère de l'Education nationale est bien plus que celui de l'enseignement scolaire. C'est un ministère régalien qui incarne l'apprentissage de la citoyenneté et diffuse des valeurs de vivre ensemble et de bien commun. D'ailleurs, sur les valeurs de la défense nationale (qui n'est peut-être pas la tasse de thé de tous les profs... :D), l'Education nationale et le Ministère des Armées travaillent au quotidien sur l'organisation des journées de défense et de citoyenneté. Dans le contexte actuel, le politique a demandé aux armées d'étudier le retour du service militaire (sur une base de volontariat) et le ministère des Armées prépare tout ça en étroite concertation - et même collaboration - avec l'Education nationale.
A titre personnel, j'ai une reconnaissance infinie pour mes prof de lycée, et ne les remercierai jamais assez de ne s'être pas contentés de m'aider à préparer le bac mais d'avoir eu le souci de m'aider à me développer et m'épanouir en tant que personne. Tout le monde ne grandit pas dans le même cadre familial et je sais que, sans l'attention et l'investissement de mes profs de lycée, qui m'ont aidé à prendre conscience du monde autour de moi et de ce que je pouvais faire, je n'aurai pas eu la même vie. Ce n'est qu'avec le recul des années que j'en ai pris conscience mais, aujourd'hui, je sais clairement ce que je leur dois.
A titre personnel, j'ai une reconnaissance infinie pour mes prof de lycée, et ne les remercierai jamais assez de ne s'être pas contentés de m'aider à préparer le bac mais d'avoir eu le souci de m'aider à me développer et m'épanouir en tant que personne. Tout le monde ne grandit pas dans le même cadre familial et je sais que, sans l'attention et l'investissement de mes profs de lycée, qui m'ont aidé à prendre conscience du monde autour de moi et de ce que je pouvais faire, je n'aurai pas eu la même vie. Ce n'est qu'avec le recul des années que j'en ai pris conscience mais, aujourd'hui, je sais clairement ce que je leur dois.
J'ai très récemment eu une longue discussion avec un officier américain, républicain convaincu (US Army et non Navy), de la situation aux USA.
L’opinion d’une personne ne représente pas la population, mais on reconnait bien là, la propagande des réseaux sociaux qui se résume à nous sommes des victimes, notre pays est brisé à cause des autres (x,y,z), ceux qui ne pensent pas comme nous sont des ennemis.
Tiens, le crash boursier semble commencer. Je prévoyais en mai. Mais les banques font déjà des appels de marge, de larges transferts de bitcoin ont lieu vers la plateforme de vente et les disjoncteurs sautent en Asie. Une journée tumultueuse en perspective.
Pour conclure car je crois que nous sommes sur des positions irréconciliables, je pense que les parents doivent éduquer les enfants et que l'école doit transmettre les savoirs.
J'y reviens, car il y a quand même plusieurs problèmes avec cette approche.
D'une part, il n'est pas conforme aux objectifs historiques de l'école. Elle s'est notamment fixé pour tâche de diffuser "les valeurs de la République", y compris à une époque où la république n'allait pas de soi. Il s'agit de faire nation. On parle d'ailleurs toujours de l'Education nationale, pas de la diffusion nationale des savoirs. Tu déplorais l'impossibilité d'enseigner la Shoah dans certaines classes. J'en déduis donc que tu vois d'un assez bon oeil que l'école puisse servir de rempart contre l'influence des Frères musulmans, par exemple, ou des négationnistes. Si l'école peut et doit lutter contre le discours que des parents négationnistes pourraient servir à leurs enfants, pourquoi ne pourrait-elle pas aller à l'encontre de ce que toi, tu leur dis ou voudrais qu'on leur dise ? Les pères négationnistes ou fondamentalistes sont, après tout, tout aussi pères que toi.
Par ailleurs, et plus fondamentalement, la limite entre savoirs et éducation me semble pour le moins poreuse. Elle vaut peut-être pour les sciences dures, et encore : enseigner Darwin, savoir ou éducation ? Il en est question dans le reportage. Idem pour les gender studies ou les études post-coloniales. Comment j'enseigne des SES sans faire de politique ? Comment j'aborde les génocides du 20e siècle ou la période contemporaine en histoire-géo sans "éduquer" ? Est-ce que je parle de Proust sans parler de l'homosexualité et du judaïsme dans la France du début du 20e siècle ? Si je fais étudier un passage de Céline, puis-je condamner l'auteur des pamphlets ? Proposer une lecture féministe de Médée, est-ce autoriser ? Et quid de la littérature contemporaine quand des figures majeures, dont une récente Prix Nobel, interrogent la place des femmes et des minorités dans la société ? Je ne parle pas de la philo ! Elle est où la frontière entre savoir et éducation dans tous ces cas-là ?
"Les valeurs de la République". Tu mets toi-même l'expression entre guillemets: malheureusement, nous ne sommes plus au temps des hussards noirs et me semble que cette mission est désormais presque contre-productive: le public se méfie des injonctions morales surtout si les fondements de cette morale ne sont pas partagés.
Le populisme triomphant de Trump par exemple est presque également la victoire des valeurs du "peuple" contre celle des élites progressiste qui remettent fondamentalement en cause l'ordre naturel et des préoccupations sur l'économie.
Défense des minorités, réouverture de la guerre des sexes, préoccupation écologiques, tout cela, le grand public le rejette et l'amalgame au dada d'élites dont ils se sentent coupés. L'Ecole en servant de courroi de transmission à ces mêmes idées perd la confiance de la population pour une raison simple: elle ne réussit pas à être l'ascenseur qui permet au fils d'ouvrier de s'extraire de sa condition. Auparavant, les membres des classes inférieures avaient au moins l'illusion de pouvoir par leur travail à l'école et leur étude réussir à gravir l'échelle. Aujourd'hui c'est terminé. Avec le risque d'une scission de plus en plus marquée d'avec l'institution.
Ceux qui ont les moyens, retirent leurs enfants d'une école qui n'est plus capable d'instruire leurs enfants et qui passe son temps à essayer de formater les individus avec des valeurs plus ou moins contestables.
Quant à la porosité entre savoir et éducation, j'y vois une raison supplémentaire pour l'enseignant de faire très attention de ne pas transmettre ses propres croyances mais de s'appuyer uniquement sur les faits, la science pour parler d'un sujet.
Pour chacun des exemples que tu retiens, il me semble qu'il y a une réponse. L'enseignement de la science économique et sociale ne peut pas se séparer du substrat politique: libéral, marxiste, keynesien social-démocrate, à chacun sa solution, les programmes doivent les présenter sans en favoriser un ou l'autre. Savoir analyser un texte ou un graph, savoir construire une dissertation, doit permettre à l'élève de se forger une opinion, d'acquérir les outils et la démarche pour parvenir lui-même à une conclusion.
Je ne suis pas pédagogue, mais regarder simplement les faits montre que le modèle éducatif français est en faillite et doit être profondément réformé.
Le populisme triomphant de Trump par exemple est presque également la victoire des valeurs du "peuple" contre celle des élites progressiste qui remettent fondamentalement en cause l'ordre naturel et des préoccupations sur l'économie.
Ca je pense que c'est "spot on". Il faut ajouter les vaccins, l'écologie, ... il y a un public qui est très réceptif a ce genre de messages. Beaucoup de gens humiliés aussi, qui se sentent abandonné, et la recette de Hitler avec les juifs (créé une sous-classe qui permettaient aux pauvres de se sentir supérieur) marche.
Le problème c'est que les nouveaux zélottes des valeurs traditionnelles sont bien pires, à en croire le reportage de Arte c'est quasiment l'inquisition et les buchers qui reviennent.
Ca je pense que c'est "spot on". Il faut ajouter les vaccins, l'écologie, ... il y a un public qui est très réceptif a ce genre de messages. Beaucoup de gens humiliés aussi, qui se sentent abandonné, et la recette de Hitler avec les juifs (créé une sous-classe qui permettaient aux pauvres de se sentir supérieur) marche.
Le problème c'est que les nouveaux zélottes des valeurs traditionnelles sont bien pires, à en croire le reportage de Arte c'est quasiment l'inquisition et les buchers qui reviennent.
Pour conclure car je crois que nous sommes sur des positions irréconciliables, je pense que les parents doivent éduquer les enfants et que l'école doit transmettre les savoirs.
J'y reviens, car il y a quand même plusieurs problèmes avec cette approche.
D'une part, il n'est pas conforme aux objectifs historiques de l'école. Elle s'est notamment fixé pour tâche de diffuser "les valeurs de la République", y compris à une époque où la république n'allait pas de soi. Il s'agit de faire nation. On parle d'ailleurs toujours de l'Education nationale, pas de la diffusion nationale des savoirs. Tu déplorais l'impossibilité d'enseigner la Shoah dans certaines classes. J'en déduis donc que tu vois d'un assez bon oeil que l'école puisse servir de rempart contre l'influence des Frères musulmans, par exemple, ou des négationnistes. Si l'école peut et doit lutter contre le discours que des parents négationnistes pourraient servir à leurs enfants, pourquoi ne pourrait-elle pas aller à l'encontre de ce que toi, tu leur dis ou voudrais qu'on leur dise ? Les pères négationnistes ou fondamentalistes sont, après tout, tout aussi pères que toi.
Par ailleurs, et plus fondamentalement, la limite entre savoirs et éducation me semble pour le moins poreuse. Elle vaut peut-être pour les sciences dures, et encore : enseigner Darwin, savoir ou éducation ? Il en est question dans le reportage. Idem pour les gender studies ou les études post-coloniales. Comment j'enseigne des SES sans faire de politique ? Comment j'aborde les génocides du 20e siècle ou la période contemporaine en histoire-géo sans "éduquer" ? Est-ce que je parle de Proust sans parler de l'homosexualité et du judaïsme dans la France du début du 20e siècle ? Si je fais étudier un passage de Céline, puis-je condamner l'auteur des pamphlets ? Proposer une lecture féministe de Médée, est-ce autoriser ? Et quid de la littérature contemporaine quand des figures majeures, dont une récente Prix Nobel, interrogent la place des femmes et des minorités dans la société ? Je ne parle pas de la philo ! Elle est où la frontière entre savoir et éducation dans tous ces cas-là ?
"Les valeurs de la République". Tu mets toi-même l'expression entre guillemets: malheureusement, nous ne sommes plus au temps des hussards noirs et me semble que cette mission est désormais presque contre-productive: le public se méfie des injonctions morales surtout si les fondements de cette morale ne sont pas partagés.
Le populisme triomphant de Trump par exemple est presque également la victoire des valeurs du "peuple" contre celle des élites progressiste qui remettent fondamentalement en cause l'ordre naturel et des préoccupations sur l'économie.
Défense des minorités, réouverture de la guerre des sexes, préoccupation écologiques, tout cela, le grand public le rejette et l'amalgame au dada d'élites dont ils se sentent coupés. L'Ecole en servant de courroi de transmission à ces mêmes idées perd la confiance de la population pour une raison simple: elle ne réussit pas à être l'ascenseur qui permet au fils d'ouvrier de s'extraire de sa condition. Auparavant, les membres des classes inférieures avaient au moins l'illusion de pouvoir par leur travail à l'école et leur étude réussir à gravir l'échelle. Aujourd'hui c'est terminé. Avec le risque d'une scission de plus en plus marquée d'avec l'institution.
Ceux qui ont les moyens, retirent leurs enfants d'une école qui n'est plus capable d'instruire leurs enfants et qui passe son temps à essayer de formater les individus avec des valeurs plus ou moins contestables.
Quant à la porosité entre savoir et éducation, j'y vois une raison supplémentaire pour l'enseignant de faire très attention de ne pas transmettre ses propres croyances mais de s'appuyer uniquement sur les faits, la science pour parler d'un sujet.
Pour chacun des exemples que tu retiens, il me semble qu'il y a une réponse. L'enseignement de la science économique et sociale ne peut pas se séparer du substrat politique: libéral, marxiste, keynesien social-démocrate, à chacun sa solution, les programmes doivent les présenter sans en favoriser un ou l'autre. Savoir analyser un texte ou un graph, savoir construire une dissertation, doit permettre à l'élève de se forger une opinion, d'acquérir les outils et la démarche pour parvenir lui-même à une con clusion.
Je ne suis pas pédagogue, mais regarder simplement les faits montre que le modèle éducatif français est en faillite et doit être profondément réformé.
Je crois que justement tu ne vas pas sur le "fond" des choses. Tu prends des "faits" qui sont déjà devoyés avec un à priori celui de penser qu'un enseignant transmettra ses "propres croyances " ! Et pourquoi donc ? Tu veux "créer" un autre enseignant alors que c'est une profession qui exige des capacités et des règles qui sont dans le terme "education" que tu rejettes dans l'enseignement. C'est aberrant ! Cette histoire d'élites qui humilieraient le peuple ! Mais qui les sort de la pauvreté et de l'ignorance ces enfants victimes d'une société enfermée dans les inégalités et des croyances de tous bord ? Certainement pas les parents malheureusement ! Bien sûr il y a des excès possibles, des expériences qui peuvent se découvrir plus ou moins mauvaises , mais recourir à des soi-disant "établissements " ,privés bien sûr, dont on découvre les pires méthodes et qui donnent l'illusion de pouvoir "dominer" un système qu'en fait ils écrasent encore plus c'est affolant !
C'est comme une sorte de panique qui ouvre à n'importe, quoi comme ce délirant Trump, personnage de science fiction qu'on aurait jamais pu imaginer en vrai et dont on parle à outrance alors qu'il est un personnage de la pire espèce, caricatural, représentant tout ce qui est égoïsme, irrespect, bêtise extrême, mégalomanie, tout ce qui est profondément néfaste à toute civilisation.
Comment on a pu arriver là ? Justement à cause de réaction de peuples exploités qui préfèrent se victimiser et se porter vers la vengeance plutôt de que de se révolter !!
Atterant!
Le populisme triomphant de Trump par exemple est presque également la victoire des valeurs du "peuple" contre celle des élites progressiste qui remettent fondamentalement en cause l'ordre naturel et des préoccupations sur l'économie.
Au-dela du fait que "l'ordre naturel", je ne sais pas ce que c'est, c'est précisément comme rempart aux idées, non pas du peuple, mais populistes que je conçois l'école.
Et je ne m'excuserai pas de ne pas être un robot qui se contente d'anonner un savoir (qu'on me remplace alors par Wikipedia) mais qui tente d'exposer les élèves à différents points de vue (pas seulement les miens), non pas pour les convaincre que j'ai raison, mais pour les pousser à penser par eux-mêmes et à prendre du recul.
Le populisme triomphant de Trump par exemple est presque également la victoire des valeurs du "peuple" contre celle des élites progressiste qui remettent fondamentalement en cause l'ordre naturel et des préoccupations sur l'économie.
Ca je pense que c'est "spot on". Il faut ajouter les vaccins, l'écologie, ... il y a un public qui est très réceptif a ce genre de messages. Beaucoup de gens humiliés aussi, qui se sentent abandonné, et la recette de Hitler avec les juifs (créé une sous-classe qui permettaient aux pauvres de se sentir supérieur) marche.
Le problème c'est que les nouveaux zélottes des valeurs traditionnelles sont bien pires, à en croire le reportage de Arte c'est quasiment l'inquisition et les buchers qui reviennent.
Triomphant? Trump a gagné par la peau des fesses, strictement en raison du découpage du collège électoral. 270,000 votes sur 152 millions auraient pu faire la différence. Soit 00.17%
Je n’adhère pas à cette idée que les élections se gagnent en raison d’une rejection des élites, ou à cause des trans ou à cause des wokes ou des vaccins.
« It’s the economy stupid. »
La classe moyenne par son nombre décide de tout et sa perception de qui peut offrir un meilleur avenir financier (à tort ou à raison) reste toujours la question de l’urne.
Oui, finalement Aaro tu as peut-être raison, je crois que les gens votent surtout pour leur pouvoir d'achat et les taux d'intérêt. On verra dans quelques années si ils ont fait le bon choix avec Trump.
« je pense que les parents doivent éduquer les enfants et que l'école doit transmettre les savoirs » (dixit Vince)
Ce serait la formule idéale si les parents étaient tous capables d’éduquer et si leur éducation était considérée par tous comme étant la bonne. En réalité il n’en est rien. Certains parents sont incapables d’éduquer parce qu’il ne l’ont pas été eux-mêmes et ceux qui savent éduquer n’ont pas tous les même valeurs.
Ce serait la formule idéale si les parents étaient tous capables d’éduquer et si leur éducation était considérée par tous comme étant la bonne. En réalité il n’en est rien. Certains parents sont incapables d’éduquer parce qu’il ne l’ont pas été eux-mêmes et ceux qui savent éduquer n’ont pas tous les même valeurs.
« Il me semble pourtant que les très respectables prêtres se sont jusqu'ici révélés bien plus problématiques pour la jeunesse que quelques joyeux travestis... Le futur me fera peut-etre mentir, mais jusqu'ici l'impression que les pailletttes sont moins menacantes que la calotte. »
« ...faire douter que les paillettes et les faux-cils soient aussi menaçants pour les enfants que les très respectables calottes des curés catholiques… » (dixit Stavroguine).
Donc les enseignants doivent se mettre d’accord pour enseigner « les valeurs de la République », sinon les uns enseigneraient les valeurs de l’Islam, d’autres les faux-cils et les paillettes, d’autres le fascisme ou le communisme et d’autres encore les infamies répandues par « les calottes des curés catholiques » (comme dit Stavro).
Mais il faudrait savoir ce que sont les valeurs de la République. Si ces valeurs c’est : l’euthanasie, l’avortement, l’eugénie, la GPA, le genrisme les paillettes les faux-cils et, « à bas la calotte et les très respectables prêtres bien plus problématiques pour la jeunesse » (comme le dit élégamment Stavro), il faut comprendre que beaucoup ne soient pas d’accord.
« ...faire douter que les paillettes et les faux-cils soient aussi menaçants pour les enfants que les très respectables calottes des curés catholiques… » (dixit Stavroguine).
Donc les enseignants doivent se mettre d’accord pour enseigner « les valeurs de la République », sinon les uns enseigneraient les valeurs de l’Islam, d’autres les faux-cils et les paillettes, d’autres le fascisme ou le communisme et d’autres encore les infamies répandues par « les calottes des curés catholiques » (comme dit Stavro).
Mais il faudrait savoir ce que sont les valeurs de la République. Si ces valeurs c’est : l’euthanasie, l’avortement, l’eugénie, la GPA, le genrisme les paillettes les faux-cils et, « à bas la calotte et les très respectables prêtres bien plus problématiques pour la jeunesse » (comme le dit élégamment Stavro), il faut comprendre que beaucoup ne soient pas d’accord.
Rien de ce que tu évoques ne correspond à des valeurs, SJB. Et je ne parle nulle part d'infamies que répandraient les prêtres. Il ne s'agit pas d'une attaque contre la religion. Seulement, la pédophilie dans l'Eglise catholique, les mauvais traitements infligés aux enfants dans les institutions catholiques sont malheureusement bien documentés. En France, nous sommes en pleine polémique au sujet de plusieurs de ces établissements. A ma connaissance, les drag queens de Lafayette n'ont pas été accusées de ce genre de mauvais traitements. Dans le documentaire, elles ne semblent pas non plus repandre des infamies mais lire des livres pour enfants. Donc qu'on leur laisse le bénéfice du doute. La réaction des parents ne semble reposer sur rien d'autre que des préjugés : ces gens-là sont "bizarres", pas comme nous, donc ils doivent être dangereux pour nos enfants. Voilà ce que me semble être le raisonnement qui sous-tend tout ça. La tolérance, au contraire, ça, c'est bel et bien une valeur.
Quant à Vince, j'ai déjà parlé de l'échec de l'école à jouer son rôle d'ascenseur social. Il est avéré. Mais je ne vois pas le rapport entre cela et le rôle auquel tu voudrais cantonner les profs. Et je ne vois pas non plus pourquoi, si l'ascenseur social fonctionnait mieux, il autoriserait davantage les profs à déborder du cours. Tout ça ne me semble pas avoir beaucoup de sens mais correspondre plutôt à une compilation de clichés répandus à propos de l'école par les média bollorisés, qui semblent penser qu'on consacre nos journées à parler de théories du genre. Scoop : ce n'est pas le cas.
De même que cette idiote opposition entre peuple et élites déconnectées qui ne repose sur rien et dont les termes ne sont même pas définis. Qu'est-ce qui t'autorise, par exemple, à parler au nom du supposé peuple qui ne voudrait pas ceci ou cela ? Qui représentes-tu d'autre que toi ? Et dans quel monde les profs, payés 1,2 SMIC par mois, constituent-ils une elite ? Avec un recrutement qui va dorenavant se faire à bac +3, ce n'est pas non plus vraiment une élite intellectuelle, en tout cas pas comme groupe (ce qui n'empêche pas certains collègues d'être bel et bien brillants, mais on trouve un peu partout des gens brillants). Les "idées du peuple", ça n'existe pas ; les idées populistes si.
Tout ce discours est oiseux.
De même que cette idiote opposition entre peuple et élites déconnectées qui ne repose sur rien et dont les termes ne sont même pas définis. Qu'est-ce qui t'autorise, par exemple, à parler au nom du supposé peuple qui ne voudrait pas ceci ou cela ? Qui représentes-tu d'autre que toi ? Et dans quel monde les profs, payés 1,2 SMIC par mois, constituent-ils une elite ? Avec un recrutement qui va dorenavant se faire à bac +3, ce n'est pas non plus vraiment une élite intellectuelle, en tout cas pas comme groupe (ce qui n'empêche pas certains collègues d'être bel et bien brillants, mais on trouve un peu partout des gens brillants). Les "idées du peuple", ça n'existe pas ; les idées populistes si.
Tout ce discours est oiseux.
Quant à Vince, j'ai déjà parlé de l'échec de l'école à jouer son rôle d'ascenseur social. Il est avéré. Mais je ne vois pas le rapport entre cela et le rôle auquel tu voudrais cantonner les profs. Et je ne vois pas non plus pourquoi, si l'ascenseur social fonctionnait mieux, il autoriserait davantage les profs à déborder du cours. Tout ça ne me semble pas avoir beaucoup de sens mais correspondre plutôt à une compilation de clichés répandus à propos de l'école par les média bollorisés, qui semblent penser qu'on consacre nos journées à parler de théories du genre. Scoop : ce n'est pas le cas.Les personnes qui parlent le plus de l'école sont les mêmes qui connaissent mieux la médecine que leur médecin.
De même que cette idiote opposition entre peuple et élites déconnectées qui ne repose sur rien et dont les termes ne sont même pas définis. Qu'est-ce qui t'autorise, par exemple, à parler au nom du supposé peuple qui ne voudrait pas ceci ou cela ? Qui représentes-tu d'autre que toi ? Et dans quel monde les profs, payés 1,2 SMIC par mois, constituent-ils une elite ? Avec un recrutement qui va dorenavant se faire à bac +3, ce n'est pas non plus vraiment une élite intellectuelle, en tout cas pas comme groupe (ce qui n'empêche pas certains collègues d'être bel et bien brillants, mais on trouve un peu partout des gens brillants). Les "idées du peuple", ça n'existe pas ; les idées populistes si.
Tout ce discours est oiseux.
Exemples de ce qu'on a fait en classe aujourd'hui : en 6e, initiation au latin. Comparaison entre la syntaxe du latin, langue à déclinaison, et celle du français, où la place des mots dans la phrase est déterminante. En 3e, travail sur l'autobiographie. Comparaison entre le projet de Rousseau dans les Confessions et celui de Perec dans W ou le souvenir d'enfance.
Ce serait bien d'arrêter les fantasmes.
Quant à Vince, j'ai déjà parlé de l'échec de l'école à jouer son rôle d'ascenseur social. Il est avéré. Mais je ne vois pas le rapport entre cela et le rôle auquel tu voudrais cantonner les profs. Et je ne vois pas non plus pourquoi, si l'ascenseur social fonctionnait mieux, il autoriserait davantage les profs à déborder du cours. Tout ça ne me semble pas avoir beaucoup de sens mais correspondre plutôt à une compilation de clichés répandus à propos de l'école par les média bollorisés, qui semblent penser qu'on consacre nos journées à parler de théories du genre. Scoop : ce n'est pas le cas.
De même que cette idiote opposition entre peuple et élites déconnectées qui ne repose sur rien et dont les termes ne sont même pas définis. Qu'est-ce qui t'autorise, par exemple, à parler au nom du supposé peuple qui ne voudrait pas ceci ou cela ? Qui représentes-tu d'autre que toi ? Et dans quel monde les profs, payés 1,2 SMIC par mois, constituent-ils une elite ? Avec un recrutement qui va dorenavant se faire à bac +3, ce n'est pas non plus vraiment une élite intellectuelle, en tout cas pas comme groupe (ce qui n'empêche pas certains collègues d'être bel et bien brillants, mais on trouve un peu partout des gens brillants). Les "idées du peuple", ça n'existe pas ; les idées populistes si.
Tout ce discours est oiseux.
Je réponds à ce message puisqu'il m'est directement adressé et puis je laisserai couler, ça ne sert à rien de toute façon tout ce débat. Il n'y a pas plus sourds que ces idéologues qui sont persuadés d'avoir raison contre tout le monde et qui se permettent en sus de mépriser leurs interlocuteurs.
(je ne parle qu'en mon nom, je n'ai aucune prétention à représenter qui que ce soit, je constate simplement que lorsqu'il en a la possibilité, le quidam dégage son enfant du public pour le mettre dans le privé, qu'à chaque fois qu'un ministre prend ses fonctions, il se sent obligé de se lancer dans des réformes,...). Il semble qu'il y a un consensus sur la médiocrité de l'"Education" nationale.
Sur le rôle de l'école et son échec criant, brutal et franchement répugnant (nous étions considérés comme un modèle, il faut désormais nous chercher au fond du fond des classements des pays de l'OCDE). Tout cela après de passage des pédagogues avec leur idée de tout réformer: Le collège unique, l'apprentissage de la lecture via la méthode globale, etc. Pourquoi? Dans quel but?
Revenons aux fondamentaux du métier: que les profs des écoles et les profs au collège et au lycée fassent leur métier de transmission d'un savoir, et ce correctement. Un enfant doit savoir lire en CP. en Terminale, il doit avoir déjà acquis une sérieuse culture littéraire de base (pour ne parler que du français). Est-ce le cas? je ne crois pas, ce n'est pas ce que les ministres eux-mêmes disent, ce n'est pas ce que les profs de mes connaissances disent.
Peut-être qu'alors les enfants des classes populaires qui sont obligés de rester dans ces marigots que sont devenus collèges et lycées pourraient espérer être équipés un minimum pour n'être pas laissés pour compte.
Vous devez être connecté pour poster des messages : S'identifier ou Devenir membre