Donc il ne faut pas chercher l'harmonie dans le compte des syllabes ; elle est ailleurs - mais elle est bien là (si l'on considère que l'"harmonie" est nécessaire en poésie).
Il y a toujours eu des poèmes à forme fixe avec des vers de longueur différente (déjà tout Rutebeuf il me semble, dès le 13e siècle). Mais ici il y a beaucoup de licences poétiques ; on est au 20e siècle et le poète s'affranchit d'une forme fixe au sens strict du terme. Déjà le premier alexandrin, malgré ses douze syllabes, n'en pas vraiment un : il manque l'hémistiche.
Il n’est pas harmonieux, les vers sont boiteux. Mais c’est dans l’air du temps, on ne veut plus suivre les règles, on veut innover. J’ai l’impression que l’art aujourd’hui consiste à étonner, choquer, faire de l’incompréhensible et de l’affreux vite fait bien fait mais, en fait, on cède à la facilité. Je pense que les sociologues et autres psy diront que c’est un signe des temps.
Pour en revenir à la poésie, je crois que tu devrais commencer par les grands classiques : Verlaine, Rimbaud, Richepin, Rostand, Paul Fort, Alfred de Musset. Baudelaire, Victor Hugo, Lamartine…
je pense qu’ils sont beaucoup plus abordables. Pour bien faire, il faudrait les apprendre par cœur et se les réciter tout haut.
Georges Brassens a mis beaucoup de poèmes classiques en musique et on les retient très facilement par cœur.
La Tour du Pin est loin d'être un poète d'aujourd'hui ; je crois même qu'il était dans mon Lagarde et Michard du 20e siècle (il faudrait que je le retrouve pour vérifier). C'est donc bien un classique au sens large, au même titre que tous les poètes cités par SJB, qui ne le sont que dans ce sens-là (les poètes classiques français au sens strict sont un peu oubliés : Malherbe, Racan, Maynard...), et qui n'ont par ailleurs, pour certains, pas grand-chose en commun (Verlaine, en voilà un qui sape joliment l'harmonie, d'ailleurs).
Pour le plaisir : mes poètes français préférés : du Bellay, d'Aubigné, La Fontaine, Nerval, Aloysius Bertrand, Baudelaire, Mallarmé, Rimbaud, Saint-John Perse, Michaux, Ponge, sans parler des contemporains.
Oui, La Tour du Pin doit être du début du siècle ; un vieux, donc. ;-))
La Tour du Pin est loin d'être un poète d'aujourd'hui ;
et un classique, certainement.
Mais je n’arrive pas à trouver de l’harmonie dans ces deux vers :
Les bois étaient tout recouverts de brumes basses,
Déserts, gonflés de pluie et silencieux;
Mais bon…
Oui, bien sûr, Rad, Paul Eluard et surtout Guillaume apollinaire :
(...) j'ajouterais Apollinaire, Eluard et d'autres de cette époque.
« Mon beau navire ô ma mémoire
« Avons-nous assez navigué
« Dans une onde mauvaise à boire
« Avons-nous assez navigué
« De la belle aube au triste soir
Qu’est-ce que notre grand spécialiste, Septularisen, attend pour intervenir ?
;-))
;-))
C'est parce que tu cherches l'harmonie dans le compte des syllabes, alors qu'il s'agit de vers libres. Si tu lis ces deux vers à voix haute, avec une pause à chaque virgule, de la manière la plus simple possible, ils sont beaux. Discrète allitération en b au premier, qui donne à entendre le "gonflés" du vers suivant ; et une évocation très visuelle : on est au petit matin, il n'y a personne ; seul le paysage parle... Franchement je ne vois pas ce que tu reproches à ce poème ; Saule aurait pu tomber plus mal.
Mais je n’arrive pas à trouver de l’harmonie dans ces deux vers :
Les bois étaient tout recouverts de brumes basses,
Déserts, gonflés de pluie et silencieux;
Mais bon…
Pour le plaisir : mes poètes français préférés : du Bellay, d'Aubigné, La Fontaine, Nerval, Aloysius Bertrand, Baudelaire, Mallarmé, Rimbaud, Saint-John Perse, Michaux, Ponge, sans parler des contemporains.
Saint-John Perse est un poète extraordinaire, je l'aime énormément mais je n'ai lu que deux ou trois poèmes, dont un que je connais par coeur.
Qu'est-ce que tu conseillerais de lui ?
Saint-John Perse est un poète extraordinaire, je l'aime énormément mais je n'ai lu que deux ou trois poèmes, dont un que je connais par coeur.
Qu'est-ce que tu conseillerais de lui ?
Perso je préfère Heisenberg ou Schrödinger.... ils sont plus clairs.
Mais je n’arrive pas à trouver de l’harmonie dans ces deux vers :
Les bois étaient tout recouverts de brumes basses,
Déserts, gonflés de pluie et silencieux;
Mais bon…
C'est parce que tu cherches l'harmonie dans le compte des syllabes, alors qu'il s'agit de vers libres. Si tu lis ces deux vers à voix haute, avec une pause à chaque virgule, de la manière la plus simple possible, ils sont beaux. Discrète allitération en b au premier, qui donne à entendre le "gonflés" du vers suivant ; et une évocation très visuelle : on est au petit matin, il n'y a personne ; seul le paysage parle... Franchement je ne vois pas ce que tu reproches à ce poème ; Saule aurait pu tomber plus mal.
Ce qui m'a plus dans ce poème c'est les évocations visuelles justement (les bois, l'humidité, ..). Mais surtout Il y a un effet de surprise créé par le choc des images que certains vers produisent, l'impression d'etre pris à contre-temps et de replonger vers un passé enfoui. C'est le vers suivant (le dégel de ma chambre) qui m'a fait cet effet et donné envie d'acheter le receui et tenter de former mon gout.
Après avoir surpris le dégel de ma chambre,
A l'aube, je gagnai la lisière des bois ;
Par une bonne lune de brouillard et d'ambre
Je relevai la trace, incertaine parfois,
Sur le bord du layon*, d'un enfant de Septembre.
Merci pour les explications. J'ai eu une semaine assez frénétique mais ce week-end j'aurai le temps
Personnellement j'ai un faible pour Amers (tu le trouves facilement en Poésie Gallimard).
Pour le plaisir : mes poètes français préférés : du Bellay, d'Aubigné, La Fontaine, Nerval, Aloysius Bertrand, Baudelaire, Mallarmé, Rimbaud, Saint-John Perse, Michaux, Ponge, sans parler des contemporains.
Saint-John Perse est un poète extraordinaire, je l'aime énormément mais je n'ai lu que deux ou trois poèmes, dont un que je connais par coeur.
Qu'est-ce que tu conseillerais de lui ?
Ils se rejoignent un peu en fait : il me semble qu'il y a chez Saint-John Perse et chez Schrödinger la tentation paradoxale de dire l'indicible (mais je ne suis pas physicien, hélas hélas ; j'aurais beaucoup aimé).
Saint-John Perse est un poète extraordinaire, je l'aime énormément mais je n'ai lu que deux ou trois poèmes, dont un que je connais par coeur.
Qu'est-ce que tu conseillerais de lui ?
Perso je préfère Heisenberg ou Schrödinger.... ils sont plus clairs.
C'est toujours un plaisir !
Mais je n’arrive pas à trouver de l’harmonie dans ces deux vers :
Les bois étaient tout recouverts de brumes basses,
Déserts, gonflés de pluie et silencieux;
Mais bon…
C'est parce que tu cherches l'harmonie dans le compte des syllabes, alors qu'il s'agit de vers libres. Si tu lis ces deux vers à voix haute, avec une pause à chaque virgule, de la manière la plus simple possible, ils sont beaux. Discrète allitération en b au premier, qui donne à entendre le "gonflés" du vers suivant ; et une évocation très visuelle : on est au petit matin, il n'y a personne ; seul le paysage parle... Franchement je ne vois pas ce que tu reproches à ce poème ; Saule aurait pu tomber plus mal.
Ce qui m'a plus dans ce poème c'est les évocations visuelles justement (les bois, l'humidité, ..). Mais surtout Il y a un effet de surprise créé par le choc des images que certains vers produisent, l'impression d'etre pris à contre-temps et de replonger vers un passé enfoui. C'est le vers suivant (le dégel de ma chambre) qui m'a fait cet effet et donné envie d'acheter le receui et tenter de former mon gout.
Après avoir surpris le dégel de ma chambre,
A l'aube, je gagnai la lisière des bois ;
Par une bonne lune de brouillard et d'ambre
Je relevai la trace, incertaine parfois,
Sur le bord du layon*, d'un enfant de Septembre.
Merci pour les explications. J'ai eu une semaine assez frénétique mais ce week-end j'aurai le temps
(C'est vrai que là, en revanche, on n'a que des alexandrins. Il faudrait réfléchir sur ce passage d'une métrique relativement traditionnelle à une autre, plus lâche ; ça doit probablement faire sens.)
Effectivement, j’attache trop d’importance au rythme mais c’est ce qui permet une lecture facile et, éventuellement, de retenir plus facilement par cœur.
Mais je n’arrive pas à trouver de l’harmonie dans ces deux vers :
Les bois étaient tout recouverts de brumes basses,
Déserts, gonflés de pluie et silencieux;
Mais bon…
C'est parce que tu cherches l'harmonie dans le compte des syllabes,
Saule aurait pu tomber plus mal.
Mais, comme tu l’expliques, Saule, pour un début, aurait pu tomber plus mal. La poésie entière doit être très belle.
Notre fabuleux recueil de poèmes choisis :
https://critiqueslibres.com/i.php/forum/…
à lire par petites doses quand le cœur vous en dit. ;-))
https://critiqueslibres.com/i.php/forum/…
à lire par petites doses quand le cœur vous en dit. ;-))
@ Saule
Essaye Aragon, on peux en dire beaucoup sur ses idées et sa façon de vivre mais il écrivait des choses qui me bouleverse et que Brassens à sù mettre en musique.
Et pour en revenir à Bernard Dimey Charles Aznavour (un autre poéte avec Trenet) à fait tout un disque sur les poémes de Dimey..
En quittant la grande route des auteurs "classiques" j'ai découvert sur de petits chemins ombragés ou peu ne gens passent des poémes qui me tirent chaque fois les larmes. Il faut fouiller, soulever et avec un peu de curiositèe découvrir de magnifiques textes.
Dans le recueuil de poésies Irlandaises tu as de belles choses à voir ( en plus tu pourrais les lires en anglais ).
Essaye Aragon, on peux en dire beaucoup sur ses idées et sa façon de vivre mais il écrivait des choses qui me bouleverse et que Brassens à sù mettre en musique.
Et pour en revenir à Bernard Dimey Charles Aznavour (un autre poéte avec Trenet) à fait tout un disque sur les poémes de Dimey..
En quittant la grande route des auteurs "classiques" j'ai découvert sur de petits chemins ombragés ou peu ne gens passent des poémes qui me tirent chaque fois les larmes. Il faut fouiller, soulever et avec un peu de curiositèe découvrir de magnifiques textes.
Dans le recueuil de poésies Irlandaises tu as de belles choses à voir ( en plus tu pourrais les lires en anglais ).
@ Tistou
Je suis en train de lire " Karoo" et pour l'instant tout va bien.
Je suis en train de lire " Karoo" et pour l'instant tout va bien.
Waterloo morne plaine !
J'espére que ce n'est pas de mon faite sinon "promis" je la ferme pour de bon.
J'espére que ce n'est pas de mon faite sinon "promis" je la ferme pour de bon.
Personnellement j'ai un faible pour Amers (tu le trouves facilement en Poésie Gallimard).
Merci, je vais lire ça !
Perso je préfère Heisenberg ou Schrödinger.... ils sont plus clairs.
:))))
Moi, je lis la Ferme Africaine de Karen Blixen. J'aime beaucoup !
D'ailleurs, l'Afrique est un continent incroyable.
D'ailleurs, l'Afrique est un continent incroyable.
Qu’est-ce que notre grand spécialiste, Septularisen, attend pour intervenir ?
;-))
Behn peut-être son retour de vacances, ou il pratique une déconnexion complète et donc ne suis ce forum??
"Grand spécialiste"?? Non! Ce serait me faire un bien trop grand honneur que je ne mérite pas... Juste amateur de poésie!
Et si modestement je puis me permettre un conseil?
Oubliez tout! Oubliez la théorie, la pratique, les pieds, les quatrains, les alexandrins, les sonnets, les rimes, la lecture à haute voix, la lecture dans votre tête, etc etc...
Lisez ce qui vous plaît! Ce qui vous fait plaisir, ce qui vous "emporte", ce qui vous remplit de joie, ce qui vous fais sourire ou pleurer, ce qui vous fait rêver, ce qui vous mets des images plein la tête, ce qui vous fait dire : "qu'est-ce que j'aurais bien aimé savoir écrire comme cela", ce qui vous fait dire : "qu'est-ce que c'est beau, mais qu'est-ce que c'est beau", ce qui vous fait lire encore et encore, jusqu'à plus d'heures alors que le lendemain matin vous devez vous lever tôt, ce qui vous fait dire : "Whouaaaw!!", ce qui vous fait regretter de devoir éteindre votre lampe de chevet, ce qui ne vous fait pas regretter d'avoir raté un épisode de votre série télévisées préférés, etc, etc..
Voilà! C'est tout ce que j'ai a dire sur la poésie...
P.S. : Et si je peu me le permettre, pour moi personnellement ce qui me fait dire : "mais comment je vais pouvoir parler et "transmettre" tant de beauté dans ma recension, c’est une poésie impossible à décrire et à faire partager avec des mots, mêmes les mieux choisis"..
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