Voici un poéme que j'adore.
L'invitation au voyage
Mon enfant, ma soeur,
Songe à la douceur
D'aller là-bas vivre ensemble!
Aimer à loisir,
Aimer à mourir
Au pays qui te ressemble!
Les soleils mouillés
De ces ciels brouillés
Pour mon esprit ont les charmes
Si mystérieux
De tes traîtres yeux
Brillant à travers leurs larmes
Là, tout n'est qu'ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.
Des meubles luisants,
Polis par les ans,
Décoreraient notre chambre;
Les plus rares fleurs
Mêlant leurs odeurs
Aux vagues senteurs de l'ambre,
Les riches plafonds,
Les miroirs profonds,
La splendeur orientale,
Tout y parlerait
A l'âme en secret
Sa douce langue natale.
Là, tout n'est qu'ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.
Vois sur ces canaux
Dormir des vaisseaux
Dont l'humeur est vagabonde;
C'est pour assouvir
Ton moindre désir
Qu'ils viennent du bout du monde.
- Les soleils couchants
Revêtent les champs,
Les canaux, la ville entiére,
D'hyacinthe et d'or;
Le monde s'endort
Dans une chaude lumiére.
Là, tout n'est qu'ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.
CHARLES PIERRE BAUDELAIRE
L'invitation au voyage
Mon enfant, ma soeur,
Songe à la douceur
D'aller là-bas vivre ensemble!
Aimer à loisir,
Aimer à mourir
Au pays qui te ressemble!
Les soleils mouillés
De ces ciels brouillés
Pour mon esprit ont les charmes
Si mystérieux
De tes traîtres yeux
Brillant à travers leurs larmes
Là, tout n'est qu'ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.
Des meubles luisants,
Polis par les ans,
Décoreraient notre chambre;
Les plus rares fleurs
Mêlant leurs odeurs
Aux vagues senteurs de l'ambre,
Les riches plafonds,
Les miroirs profonds,
La splendeur orientale,
Tout y parlerait
A l'âme en secret
Sa douce langue natale.
Là, tout n'est qu'ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.
Vois sur ces canaux
Dormir des vaisseaux
Dont l'humeur est vagabonde;
C'est pour assouvir
Ton moindre désir
Qu'ils viennent du bout du monde.
- Les soleils couchants
Revêtent les champs,
Les canaux, la ville entiére,
D'hyacinthe et d'or;
Le monde s'endort
Dans une chaude lumiére.
Là, tout n'est qu'ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.
CHARLES PIERRE BAUDELAIRE
Nous commémorons aujourd'hui la mort en 1885 de notre grand Maître et Modèle, Victor Hugo, le Saint Patron des Poètes-Sonneurs. !
.. ..
Ainsi, jeunesse vive et frêle,
Qui, t'égarant de tous côté,
Voles où ton instinct t'appelles,
Souvent tu déchires ton aile
Aux épines des voluptés.
(Victor Hugo)
Cher Victor, si tu n'étais mort,
Parmi nous, nous t'inviterions
Pour rimailler jusqu'à l'aurore
Et pour sonner à l'unisson.
.
Poétiseurs du sam'di soir,
Comme toi nous aimons les mots
Mais n'atteindrons jamais ta gloire
Nous sommes par trop rigolos.
Là, nous te rendons les honneurs
Toi le sommet, nous les sonneurs.
.
(J'ai parlé au Grand Homme au noms des sonneurs du samedi,
j'espère qu'ils seront d'accord.
De toute façon, ça n'engage pas à grand chose !). ;-)
.. ..
Ainsi, jeunesse vive et frêle,
Qui, t'égarant de tous côté,
Voles où ton instinct t'appelles,
Souvent tu déchires ton aile
Aux épines des voluptés.
(Victor Hugo)
Cher Victor, si tu n'étais mort,
Parmi nous, nous t'inviterions
Pour rimailler jusqu'à l'aurore
Et pour sonner à l'unisson.
.
Poétiseurs du sam'di soir,
Comme toi nous aimons les mots
Mais n'atteindrons jamais ta gloire
Nous sommes par trop rigolos.
Là, nous te rendons les honneurs
Toi le sommet, nous les sonneurs.
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(J'ai parlé au Grand Homme au noms des sonneurs du samedi,
j'espère qu'ils seront d'accord.
De toute façon, ça n'engage pas à grand chose !). ;-)
Tombe la neige, tu ne viendras pas ce soir.. .. ..
chantait le gentil Adamo !
La neige tombe, tombe, tombe sur notre chère Belgique, et engendre pour certains, tristesse et mélancolie !
.
Voilà le très beau poème que la neige a inspiré à Francis Jammes en 1890.
.
Il va neiger dans quelques jours. Je me souviens
de l'an dernier. Je me souviens de mes tristesses
au coin du feu. Si on m'avait demandé : "qu'est-ce ? "
J'aurais dit : "Laissez-moi tranquille. Ce n'est rien. "
.
J'ai bien réfléchi, l'année avant, dans ma chambre,
pendant que la neige lourde tombait dehors.
J'ai réfléchi pour rien. A présent comme alors
je fume une pipe en bois avec un bout d'ambre.
.
Ma vieille commode en chêne sent toujours bon.
Mais moi j'étais bête parce que ces choses
ne pouvaient pas changer et que c'est une pose
de vouloir chasser les choses que nous savons.
.
Pourquoi donc pensons-nous et parlons-nous ? C'est drôle ;
nos larmes et nos baisers, eux, ne parlent pas,
et cependant nous les comprenons, et les pas
d'un ami sont plus doux que de douces paroles.
.
On a baptisé les étoiles sans penser
qu'elles n'avaient pas besoin de nom, et les nombres
qui prouvent que les belles comètes dans l'ombre
passeront, ne les forceront pas à passer.
.
Et maintenant même, où sont mes vieilles tristesses
de l'an dernier ? A peine si je m'en souviens.
Je dirais : " Laissez-moi tranquille ce n'est rien. "
Si dans ma chambre on venait me demander : " Qu'est-ce ? "
.
(L'angélus du soir ; Francis Jammes - 1890)
chantait le gentil Adamo !
La neige tombe, tombe, tombe sur notre chère Belgique, et engendre pour certains, tristesse et mélancolie !
.
Voilà le très beau poème que la neige a inspiré à Francis Jammes en 1890.
.
Il va neiger dans quelques jours. Je me souviens
de l'an dernier. Je me souviens de mes tristesses
au coin du feu. Si on m'avait demandé : "qu'est-ce ? "
J'aurais dit : "Laissez-moi tranquille. Ce n'est rien. "
.
J'ai bien réfléchi, l'année avant, dans ma chambre,
pendant que la neige lourde tombait dehors.
J'ai réfléchi pour rien. A présent comme alors
je fume une pipe en bois avec un bout d'ambre.
.
Ma vieille commode en chêne sent toujours bon.
Mais moi j'étais bête parce que ces choses
ne pouvaient pas changer et que c'est une pose
de vouloir chasser les choses que nous savons.
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Pourquoi donc pensons-nous et parlons-nous ? C'est drôle ;
nos larmes et nos baisers, eux, ne parlent pas,
et cependant nous les comprenons, et les pas
d'un ami sont plus doux que de douces paroles.
.
On a baptisé les étoiles sans penser
qu'elles n'avaient pas besoin de nom, et les nombres
qui prouvent que les belles comètes dans l'ombre
passeront, ne les forceront pas à passer.
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Et maintenant même, où sont mes vieilles tristesses
de l'an dernier ? A peine si je m'en souviens.
Je dirais : " Laissez-moi tranquille ce n'est rien. "
Si dans ma chambre on venait me demander : " Qu'est-ce ? "
.
(L'angélus du soir ; Francis Jammes - 1890)
Comme neige.
Amuser les regards, exciter les ridules, enflammer les prunelles.
Regarder les corps s'éclairer dans les gestes.
Et comme si c'était simple, échouer et refaire.
Comme au cirque, comme neige.
Froid et brulant à la fois. Léger, virevoltant. Humide comme un baiser.
Blanc comme le silence après le dernier ricochet.
Eclat de rire.
Amuser les regards, exciter les ridules, enflammer les prunelles.
Regarder les corps s'éclairer dans les gestes.
Et comme si c'était simple, échouer et refaire.
Comme au cirque, comme neige.
Froid et brulant à la fois. Léger, virevoltant. Humide comme un baiser.
Blanc comme le silence après le dernier ricochet.
Eclat de rire.
Ces poèmes sur la neige sont bien jolis - ils sont même très beaux - mais c'est pas ça qui va soigner nos derniers accès de morosité hivernale... Alors, pour anticiper le retour des beaux jours, voici un des rondeaux les plus célèbres de Charles d'Orléans:
Le temps a laissé son manteau
De vent, de froidure et de pluie,
Et s'est vêtu de broderie,
De soleil luisant, clair et beau.
Il n'y a bête ni oiseau
Qu'en son jargon ne chante ou crie:
« Le temps a laissé son manteau!
De vent, de froidure et de pluie, »
Rivière, fontaine et ruisseau
Portent, en livrée jolie,
Gouttes d'argent, d'orfèvrerie;
Chacun s'habille de nouveau.
Le temps a laissé son manteau
De vent, de froidure et de pluie,
Et s'est vêtu de broderie,
De soleil luisant, clair et beau.
Le temps a laissé son manteau
De vent, de froidure et de pluie,
Et s'est vêtu de broderie,
De soleil luisant, clair et beau.
Il n'y a bête ni oiseau
Qu'en son jargon ne chante ou crie:
« Le temps a laissé son manteau!
De vent, de froidure et de pluie, »
Rivière, fontaine et ruisseau
Portent, en livrée jolie,
Gouttes d'argent, d'orfèvrerie;
Chacun s'habille de nouveau.
Le temps a laissé son manteau
De vent, de froidure et de pluie,
Et s'est vêtu de broderie,
De soleil luisant, clair et beau.
Bravo Fée Carabine pour ton dernier choix très beau et fort approprié. Pour ma part, j'aime beaucoup également le poème " Printemps " de Victor Hugo :
" Printemps "
" Tout est lumière, tout est joie.
L'araignée au pied diligent
Attache aux tulipes de soie
Les rondes dentelles d'argent.
La frissonnante libellule
Mire les globes de ses yeux
Dans l'étang splendide où pullule
Tout un monde mystérieux.
La rose semble, rajeunie,
S'accoupler au bouton vermeil
L'oiseau chante plein d'harmonie
Dans les rameaux pleins de soleil.
Sous les bois, où tout bruit s'émousse,
Le faon craintif joue en rêvant :
Dans les verts écrins de la mousse,
Luit le scarabée, or vivant.
La lune au jour est tiède et pâle
Comme un joyeux convalescent ;
Tendre, elle ouvre ses yeux d'opale
D'où la douceur du ciel descend !
Tout vit et se pose avec grâce,
Le rayon sur le seuil ouvert,
L'ombre qui fuit sur l'eau qui passe,
Le ciel bleu sur le coteau vert !
La plaine brille, heureuse et pure ;
Le bois jase ; l'herbe fleurit.
- Homme ! ne crains rien ! la nature
Sait le grand secret, et sourit."
Victor Hugo
" Printemps "
" Tout est lumière, tout est joie.
L'araignée au pied diligent
Attache aux tulipes de soie
Les rondes dentelles d'argent.
La frissonnante libellule
Mire les globes de ses yeux
Dans l'étang splendide où pullule
Tout un monde mystérieux.
La rose semble, rajeunie,
S'accoupler au bouton vermeil
L'oiseau chante plein d'harmonie
Dans les rameaux pleins de soleil.
Sous les bois, où tout bruit s'émousse,
Le faon craintif joue en rêvant :
Dans les verts écrins de la mousse,
Luit le scarabée, or vivant.
La lune au jour est tiède et pâle
Comme un joyeux convalescent ;
Tendre, elle ouvre ses yeux d'opale
D'où la douceur du ciel descend !
Tout vit et se pose avec grâce,
Le rayon sur le seuil ouvert,
L'ombre qui fuit sur l'eau qui passe,
Le ciel bleu sur le coteau vert !
La plaine brille, heureuse et pure ;
Le bois jase ; l'herbe fleurit.
- Homme ! ne crains rien ! la nature
Sait le grand secret, et sourit."
Victor Hugo
Des petites merveilles ces deux dernières poésies !
Excellent choix !
Rondeau des plus célèbres et aussi des plus beaux de Charles d'Orléans.
Et quel superbe poème de notre ami Victor Hugo !
Qui dira encore que Victor Hugo était pompier ?! ;-))
Excellent choix !
Rondeau des plus célèbres et aussi des plus beaux de Charles d'Orléans.
Et quel superbe poème de notre ami Victor Hugo !
Qui dira encore que Victor Hugo était pompier ?! ;-))
Des petites merveilles ces deux dernières poésies !
Qui dira encore que Victor Hugo était pompier ?! ;-))
Tu as entièrement raison SJB ! Personne n'oserait plus proférer de telles absurdités à l'endroit de notre grand écrivain, qui eut droit à des funérailles nationales !
Tout à fait entre nous, Ghislaine, c'est moi qui ai un jour proféré une "telle absurdité" à l'adresse du grand homme !
C'était à propos de La Légende des Siècles. Il faut dire que dans cette œuvre il y a des morceaux de bravoure sublimes à côté de véritables pantalonnades.
Malheureusement, je ne retrouve plus mon spécimen (j'ai dû le prêter ? ). Ca m'aurait amusé de faire un florilège à la gloire de l'art pompier.
Mais je crois qu'il faut juger tout artiste uniquement sur ce qu'il a fait de meilleur.
Alors on peut dire sans crainte que notre cher Victor Hugo était un des Rois de la poésie.
C'était à propos de La Légende des Siècles. Il faut dire que dans cette œuvre il y a des morceaux de bravoure sublimes à côté de véritables pantalonnades.
Malheureusement, je ne retrouve plus mon spécimen (j'ai dû le prêter ? ). Ca m'aurait amusé de faire un florilège à la gloire de l'art pompier.
Mais je crois qu'il faut juger tout artiste uniquement sur ce qu'il a fait de meilleur.
Alors on peut dire sans crainte que notre cher Victor Hugo était un des Rois de la poésie.
j'ai lu tout vos poèmes préférés, vous en avez du goût, du très bon même! Je viens ajouter aux 2 poèmes de louise labbé déjà présenté mon préféré:
***
Oh si j'estois en ce beau sein ravie
De celui là pour lequel vois mourant :
Si avec lui vivre le demeurant
De mes cours jours ne m'empeschoit envie :
Si m'acollant me disoit : chere Amie,
Contentons nous l'un l'autre, s'asseurant
Que ja tempeste, Euripe, ne Courant
Ne nous pourra desjoindre en notre vie :
Si de mes bras le tenant acollé,
Comme du Lierre est l'arbre encercelé,
La mort venoit, de mon aise envieuse :
Lors que souef plus il me baiseroit,
Et mon esprit sur ses levres fuiroit,
Bien je mourrois, plus que vivante, heureuse.
***
version traduite pour ceux qui parle pas le vieux français:
Oh ! si j'étais emportée sur la belle poitrine
de celui pour lequel je me meurs :
si l'envie ne m'empêchait pas de vivre
le peu de temps qu'il me reste :
Si en m'enlaçant il me disait : « chère Amie,
rendons-nous heureux l'un l'autre », il s'assurerait ainsi
que jamais la tempête, Euripe, ou un courant
ne pourra nous séparer durant notre vie :
si, alors que je le tenais enlacé dans mes bras,
comme le lierre encercle l'arbre,
la mort venait, envieuse de mon bonheur :
lorsque tout doucement il m'embrasserait,
et que mon esprit sur ses lèvres fuirait,
je mourrais bien plus heureuse que je ne le serais vivante.
***
Oh si j'estois en ce beau sein ravie
De celui là pour lequel vois mourant :
Si avec lui vivre le demeurant
De mes cours jours ne m'empeschoit envie :
Si m'acollant me disoit : chere Amie,
Contentons nous l'un l'autre, s'asseurant
Que ja tempeste, Euripe, ne Courant
Ne nous pourra desjoindre en notre vie :
Si de mes bras le tenant acollé,
Comme du Lierre est l'arbre encercelé,
La mort venoit, de mon aise envieuse :
Lors que souef plus il me baiseroit,
Et mon esprit sur ses levres fuiroit,
Bien je mourrois, plus que vivante, heureuse.
***
version traduite pour ceux qui parle pas le vieux français:
Oh ! si j'étais emportée sur la belle poitrine
de celui pour lequel je me meurs :
si l'envie ne m'empêchait pas de vivre
le peu de temps qu'il me reste :
Si en m'enlaçant il me disait : « chère Amie,
rendons-nous heureux l'un l'autre », il s'assurerait ainsi
que jamais la tempête, Euripe, ou un courant
ne pourra nous séparer durant notre vie :
si, alors que je le tenais enlacé dans mes bras,
comme le lierre encercle l'arbre,
la mort venait, envieuse de mon bonheur :
lorsque tout doucement il m'embrasserait,
et que mon esprit sur ses lèvres fuirait,
je mourrais bien plus heureuse que je ne le serais vivante.
A ma bien-aimée
O ma forêt de soie et ma houle profonde !
Je me grise de vents constellés de grandeur,
Mille fois magicien d'un élan qui m'inonde,
Et secouant un rêve à la folle splendeur.
O musique ! ô foyer ! où rit chaque seconde,
O gloire ! d'où s'élève un archange vainqueur,
Belle âme, tu m'es plus que la vie et le monde
Car j'ai vu, grâce à toi, l'infini dans mon coeur.
Et j'ai goûté, j'ai bu tout un hymne farouche ;
Le fleuve étincelant de tes pas en éveil,
Les rives de tes yeux et l'émoi qui se couche
A la place où ta lèvre est comme un fruit vermeil.
Et là, devant les mots éblouis sur ta bouche,
J'ai cru, soudain j'ai cru toucher en plein soleil,
Ce nectar frémissant qu'aucun jamais ne touche ;
O collier d'astres purs ! ô jardin sans pareil !
signé modestement Thierry
O ma forêt de soie et ma houle profonde !
Je me grise de vents constellés de grandeur,
Mille fois magicien d'un élan qui m'inonde,
Et secouant un rêve à la folle splendeur.
O musique ! ô foyer ! où rit chaque seconde,
O gloire ! d'où s'élève un archange vainqueur,
Belle âme, tu m'es plus que la vie et le monde
Car j'ai vu, grâce à toi, l'infini dans mon coeur.
Et j'ai goûté, j'ai bu tout un hymne farouche ;
Le fleuve étincelant de tes pas en éveil,
Les rives de tes yeux et l'émoi qui se couche
A la place où ta lèvre est comme un fruit vermeil.
Et là, devant les mots éblouis sur ta bouche,
J'ai cru, soudain j'ai cru toucher en plein soleil,
Ce nectar frémissant qu'aucun jamais ne touche ;
O collier d'astres purs ! ô jardin sans pareil !
signé modestement Thierry
Intimité amoureuse
De ta voix cajoleuse au frisson virginal,
Laisse flotter sur moi le désir qui m'enjôle,
Ce rêve qui chuchote au creux de mon épaule
Et qui me tient si chaud, parfois, que j'en ai mal.
Un soupir, une haleine, un délice amical
Te livrent chancelante à l'amour qui te frôle,
L'amour dont, comme toi, je pressens tout le rôle
Dans le souffle d'un voeu fragile et musical.
Fais naître, s'il te plaît, l'extase d'une étreinte ;
La douceur met sur nous une invisible empreinte
Avec des mots au loin caressant l'horizon ;
Un beau ciel alangui se drape de mystère ;
Et nos yeux fascinés par la même oraison,
Semblent depuis longtemps avoir quitté la terre.
signé modestement Thierry, extrait comme le précédent de " La Blessure des Mots ".
De ta voix cajoleuse au frisson virginal,
Laisse flotter sur moi le désir qui m'enjôle,
Ce rêve qui chuchote au creux de mon épaule
Et qui me tient si chaud, parfois, que j'en ai mal.
Un soupir, une haleine, un délice amical
Te livrent chancelante à l'amour qui te frôle,
L'amour dont, comme toi, je pressens tout le rôle
Dans le souffle d'un voeu fragile et musical.
Fais naître, s'il te plaît, l'extase d'une étreinte ;
La douceur met sur nous une invisible empreinte
Avec des mots au loin caressant l'horizon ;
Un beau ciel alangui se drape de mystère ;
Et nos yeux fascinés par la même oraison,
Semblent depuis longtemps avoir quitté la terre.
signé modestement Thierry, extrait comme le précédent de " La Blessure des Mots ".
A MA MERE
Après un si joyeux festin,
Zélés spectateurs de Grégoire,
Mes amis, si, le verre en main,
Nous voulons chanter, rire et boire,
Pourquoi ne pas s’adresser à Bacchus ?
Dans une journée aussi belle,
Mes amis, chantons en « chorus »
A la tendresse maternelle.
Un don pour nous si précieux,
Ce doux protecteur de l’enfance,
Ah, c’est une faveur des cieux
Que Dieu donna dans sa clémence.
D’un bien pour l’Homme si charmant,
Nous avons ici le modèle,
Qui ne serait reconnaissant
A la tendresse maternelle ?
Arrive-t-il quelque bonheur ?
Vite à sa mère on le raconte,
C’est dans son sein consolateur
Qu’on cache ses pleurs ou sa honte.
A-t-on quelques faibles succès,
On ne triomphe que pour elle,
Et que pour répondre aux bienfaits
De la tendresse maternelle.
Ô toi, dont les soins prévoyants
Dans les sentiers de cette vie
Dirigent mes pas nonchalants,
Ma mère, à toi je me confie.
Des écueils d’un monde trompeur,
Ecarte ma faible nacelle.
Je veux devoir tout mon bonheur
A la tendresse maternelle.
Alfred de Musset
Après un si joyeux festin,
Zélés spectateurs de Grégoire,
Mes amis, si, le verre en main,
Nous voulons chanter, rire et boire,
Pourquoi ne pas s’adresser à Bacchus ?
Dans une journée aussi belle,
Mes amis, chantons en « chorus »
A la tendresse maternelle.
Un don pour nous si précieux,
Ce doux protecteur de l’enfance,
Ah, c’est une faveur des cieux
Que Dieu donna dans sa clémence.
D’un bien pour l’Homme si charmant,
Nous avons ici le modèle,
Qui ne serait reconnaissant
A la tendresse maternelle ?
Arrive-t-il quelque bonheur ?
Vite à sa mère on le raconte,
C’est dans son sein consolateur
Qu’on cache ses pleurs ou sa honte.
A-t-on quelques faibles succès,
On ne triomphe que pour elle,
Et que pour répondre aux bienfaits
De la tendresse maternelle.
Ô toi, dont les soins prévoyants
Dans les sentiers de cette vie
Dirigent mes pas nonchalants,
Ma mère, à toi je me confie.
Des écueils d’un monde trompeur,
Ecarte ma faible nacelle.
Je veux devoir tout mon bonheur
A la tendresse maternelle.
Alfred de Musset
Un moment d'extase
Je vis soudain parmi les ombres chuchotantes
Je ne sais quoi de clair, de doux et de grisant
Qui, telle une chimère aux ailes éclatantes,
Me promit les saveurs d'un éternel présent.
Alors des frissons neufs agitèrent les plaines ;
La nue écarquilla ses yeux de paradis ;
Les zéphyrs exhalant leurs pures cantilènes
Firent chanter au loin mille mots jamais dits...
Et les blanches saisons pétillèrent de joie ;
Des pétales de feu rêvèrent sur les eaux ;
Dans le ciel vaporeux comme une longue soie,
Un nuage s'émut de l'entrain des oiseaux.
Puis du haut des sentiers où tremblent les collines,
Quelque majestueux sourire d'un beau jour,
A tout : haleines, voix et mousses cristallines,
Mêla son éclat tendre et son magique amour.
Signé modestement par Thierry Cabot, extrait de " La Blessure des Mots "
Je vis soudain parmi les ombres chuchotantes
Je ne sais quoi de clair, de doux et de grisant
Qui, telle une chimère aux ailes éclatantes,
Me promit les saveurs d'un éternel présent.
Alors des frissons neufs agitèrent les plaines ;
La nue écarquilla ses yeux de paradis ;
Les zéphyrs exhalant leurs pures cantilènes
Firent chanter au loin mille mots jamais dits...
Et les blanches saisons pétillèrent de joie ;
Des pétales de feu rêvèrent sur les eaux ;
Dans le ciel vaporeux comme une longue soie,
Un nuage s'émut de l'entrain des oiseaux.
Puis du haut des sentiers où tremblent les collines,
Quelque majestueux sourire d'un beau jour,
A tout : haleines, voix et mousses cristallines,
Mêla son éclat tendre et son magique amour.
Signé modestement par Thierry Cabot, extrait de " La Blessure des Mots "
Comment ne pas adorer Charles Baudelaire ?
merci.
Thierry
merci.
Thierry
Qui se souvient un peu dans le soleil enfui
Des grands cieux tournoyant comme une âme légère
Et des chaudes amours à la couleur si chère,
Où l'éternité même, un instant, avait lui ?
Cet âge-là mêlait passion et bien-être ;
Le jour voluptueux chantait en séraphin ;
C'était parmi la joie un vertige sans fin
Peuplé de longs désirs jamais las de renaître.
Au comble de l'extase au beau rire de miel,
Chaque enfant tout pareil à quelque fol artiste,
Survolait, radieux, des marches d'améthyste
Sous le chevalet nu d'un grandiose arc-en-ciel.
Les vents clairs s'étoilaient de lunes magnifiques ;
L'aurore en se voilant s'enivrait de douceur ;
L'azur qui s'avançait avec des mains de soeur,
Se délectait pour nous d'incroyables musiques.
Puis, figure céleste aux charmes frémissants,
Le rêve sur nos jeux infinis et frivoles,
Ouvrait des chemins purs choyés par mille idoles,
Et réchauffait la vie en ses doigts caressants.
Thierry Cabot
Poème extrait de " La Blessure des Mots ".
Des grands cieux tournoyant comme une âme légère
Et des chaudes amours à la couleur si chère,
Où l'éternité même, un instant, avait lui ?
Cet âge-là mêlait passion et bien-être ;
Le jour voluptueux chantait en séraphin ;
C'était parmi la joie un vertige sans fin
Peuplé de longs désirs jamais las de renaître.
Au comble de l'extase au beau rire de miel,
Chaque enfant tout pareil à quelque fol artiste,
Survolait, radieux, des marches d'améthyste
Sous le chevalet nu d'un grandiose arc-en-ciel.
Les vents clairs s'étoilaient de lunes magnifiques ;
L'aurore en se voilant s'enivrait de douceur ;
L'azur qui s'avançait avec des mains de soeur,
Se délectait pour nous d'incroyables musiques.
Puis, figure céleste aux charmes frémissants,
Le rêve sur nos jeux infinis et frivoles,
Ouvrait des chemins purs choyés par mille idoles,
Et réchauffait la vie en ses doigts caressants.
Thierry Cabot
Poème extrait de " La Blessure des Mots ".
Que diras-tu ce soir, pauvre âme solitaire
Baudelaire
Que diras-tu ce soir, pauvre âme solitaire,
Que diras-tu, mon coeur, coeur autrefois flétri,
A la très-belle, à la très-bonne, à la très-chère,
Dont le regard divin t'a soudain refleuri ?
- Nous mettrons notre orgueil à chanter ses louanges :
Rien ne vaut la douceur de son autorité ;
Sa chair spirituelle a le parfum des Anges,
Et son oeil nous revêt d'un habit de clarté.
Que ce soit dans la nuit et dans la solitude,
Que ce soit dans la rue et dans la multitude,
Son fantôme dans l'air danse comme un flambeau.
Parfois il parle et dit : " Je suis belle, et j'ordonne
Que pour l'amour de moi vous n'aimiez que le Beau ;
Je suis l'Ange gardien, la Muse et la Madone. "
et la première stophe des Colchiques D'apollinaire :
Le pré est vénéneux mais joli en automne
Les vaches y paissant
Lentement s'empoisonnent
Le colchique couleur de cerne et de lilas
Y fleurit tes yeux sont comme cette fleur-la
Violatres comme leur cerne et comme cet automne
Et ma vie pour tes yeux lentement s'empoisonne
Baudelaire
Que diras-tu ce soir, pauvre âme solitaire,
Que diras-tu, mon coeur, coeur autrefois flétri,
A la très-belle, à la très-bonne, à la très-chère,
Dont le regard divin t'a soudain refleuri ?
- Nous mettrons notre orgueil à chanter ses louanges :
Rien ne vaut la douceur de son autorité ;
Sa chair spirituelle a le parfum des Anges,
Et son oeil nous revêt d'un habit de clarté.
Que ce soit dans la nuit et dans la solitude,
Que ce soit dans la rue et dans la multitude,
Son fantôme dans l'air danse comme un flambeau.
Parfois il parle et dit : " Je suis belle, et j'ordonne
Que pour l'amour de moi vous n'aimiez que le Beau ;
Je suis l'Ange gardien, la Muse et la Madone. "
et la première stophe des Colchiques D'apollinaire :
Le pré est vénéneux mais joli en automne
Les vaches y paissant
Lentement s'empoisonnent
Le colchique couleur de cerne et de lilas
Y fleurit tes yeux sont comme cette fleur-la
Violatres comme leur cerne et comme cet automne
Et ma vie pour tes yeux lentement s'empoisonne
Chers internautes,
Pardonnez-moi.
mes poèmes n'ont pas été placés au bon endroit.
Pardonnez-moi.
mes poèmes n'ont pas été placés au bon endroit.
Abbädä Mikael
né en 1915 (Ethiopie)
Le caractère de l'homme.
Aux animaux sauvages un jour le Tout-Puissant
Dit: "Rassemblez vous tous à mon commandement !"
Depuis le lion soi-même et jusqu'au moucheron,
Ils vinrent en courant tous, sans aucune exception,
Créatures nées d'un souffle et par lui s'animant,
A ce commandement, en foule obéissant.
Au pied de son trône les voyant rassemblés,
Dieu appela alors le babouin en premier.
" Regarde tous ceux là, lui dit-il, dis moi bien
S'il y en a dont l'aspect soit supérieur au tien.
Parle et soit sans crainte, car moi je referai
Sur ta personne la partie qui te déplaît."
Le babouin répondit: "Seigneur, je suis heureux;
Mon visage, ma poitrine, mes mains, ma queue,
Tout est beau tout est bien, où trouver un défaut?
Qu'ai-je donc qui soit laid? J'ai tout ce qu'il me faut.
N'ai-je pas aussi, comme eux tous deux pieds?
Mais par contre l'hyène, il faut la redresser:
Sa bouche est bien trop grande et son pied est boiteux."
L'hyène fut appelée à venir devant Dieu.
" Quel défaut ai-je donc? Voyez, je suis parfaite.
Mais par contre, dit-elle, reprenez et refaites
A nouveau l'éléphant. Ce serait merveilleux!
Et si Dieu m'écoutait ce serait beaucoup mieux:
Ajoutez à la queue en prenant sur l'oreille!"
L'éléphant vint. Tous eurent un rire sans pareil,
S'attendant qu'il demande à être enfin refait.
Mais lui, il déclara: "Voyez, je suis parfait;
Il n'y eut jamais en moi ni défaut ni laideur,
Je le sais et j'en remercie mon créateur."
La bêtise nous tient sans que nous y pensions.
Le monde est campement, il faut que nous passions.
Naisse et coule l'eau courante ayant oublié
Qu'elle a la rivière pour pays. Regardez
Se mettre en route toute cette humanité:
Chacun passe à son tour et tous entre eux sont liés.
Traduit de l'ambarique par Constantin Kaïtéris.
né en 1915 (Ethiopie)
Le caractère de l'homme.
Aux animaux sauvages un jour le Tout-Puissant
Dit: "Rassemblez vous tous à mon commandement !"
Depuis le lion soi-même et jusqu'au moucheron,
Ils vinrent en courant tous, sans aucune exception,
Créatures nées d'un souffle et par lui s'animant,
A ce commandement, en foule obéissant.
Au pied de son trône les voyant rassemblés,
Dieu appela alors le babouin en premier.
" Regarde tous ceux là, lui dit-il, dis moi bien
S'il y en a dont l'aspect soit supérieur au tien.
Parle et soit sans crainte, car moi je referai
Sur ta personne la partie qui te déplaît."
Le babouin répondit: "Seigneur, je suis heureux;
Mon visage, ma poitrine, mes mains, ma queue,
Tout est beau tout est bien, où trouver un défaut?
Qu'ai-je donc qui soit laid? J'ai tout ce qu'il me faut.
N'ai-je pas aussi, comme eux tous deux pieds?
Mais par contre l'hyène, il faut la redresser:
Sa bouche est bien trop grande et son pied est boiteux."
L'hyène fut appelée à venir devant Dieu.
" Quel défaut ai-je donc? Voyez, je suis parfaite.
Mais par contre, dit-elle, reprenez et refaites
A nouveau l'éléphant. Ce serait merveilleux!
Et si Dieu m'écoutait ce serait beaucoup mieux:
Ajoutez à la queue en prenant sur l'oreille!"
L'éléphant vint. Tous eurent un rire sans pareil,
S'attendant qu'il demande à être enfin refait.
Mais lui, il déclara: "Voyez, je suis parfait;
Il n'y eut jamais en moi ni défaut ni laideur,
Je le sais et j'en remercie mon créateur."
La bêtise nous tient sans que nous y pensions.
Le monde est campement, il faut que nous passions.
Naisse et coule l'eau courante ayant oublié
Qu'elle a la rivière pour pays. Regardez
Se mettre en route toute cette humanité:
Chacun passe à son tour et tous entre eux sont liés.
Traduit de l'ambarique par Constantin Kaïtéris.
René Philombe
né en 1930 (Cameroun)
Poème en langue française.
L'enfant des poubelles.
Le hangar du marché dormait, l'oeil irrité.
Comme un monstre frustré de ses rires farouches.
Un enfant, concurrent des dogues et des mouches,
cherchait dans la poubelle un repas empesté.
Sa frimousse était grave et veuve de gaieté,
Et meurtri par la faim, silencieuse cartouche,
il arborait un deuil solennel et sa bouche
semblait toujours grogner contre l'humanité.
Bientôt il eut les bras chargés par le destin!
Il allait commencer son horrible festin
Quand, pressé de douleur, soudain je le côtoie.
Je lui tend une main qu'il saisit en tremblant
Mais en rouvrant la sienne, il s'étonna et, de joie,
sans me dire au revoir, il déploie son élan.
né en 1930 (Cameroun)
Poème en langue française.
L'enfant des poubelles.
Le hangar du marché dormait, l'oeil irrité.
Comme un monstre frustré de ses rires farouches.
Un enfant, concurrent des dogues et des mouches,
cherchait dans la poubelle un repas empesté.
Sa frimousse était grave et veuve de gaieté,
Et meurtri par la faim, silencieuse cartouche,
il arborait un deuil solennel et sa bouche
semblait toujours grogner contre l'humanité.
Bientôt il eut les bras chargés par le destin!
Il allait commencer son horrible festin
Quand, pressé de douleur, soudain je le côtoie.
Je lui tend une main qu'il saisit en tremblant
Mais en rouvrant la sienne, il s'étonna et, de joie,
sans me dire au revoir, il déploie son élan.
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