Merci, Garance, pour le rêve...
Tant je l’ai regardée caressée merveillée
et tant j’ai dit son nom à voix haute et silence
le chuchotant au vent le confiant au sommeil
tant ma pensée sur elle s ‘est posée reposée
mouette sur la voile au grand large de la mer
que même si la route où nous marchons l’amble
ne fut et ne sera qu’un battement de cil du temps
qui oubliera bientôt qu’il nous as vus ensemble
je lui dis chaque jour merci d’être là
et même séparée son ombre sur un mur
s’étonne de sentir mon ombre qui l’effleure
Claude Roy.
Tant je l’ai regardée caressée merveillée
et tant j’ai dit son nom à voix haute et silence
le chuchotant au vent le confiant au sommeil
tant ma pensée sur elle s ‘est posée reposée
mouette sur la voile au grand large de la mer
que même si la route où nous marchons l’amble
ne fut et ne sera qu’un battement de cil du temps
qui oubliera bientôt qu’il nous as vus ensemble
je lui dis chaque jour merci d’être là
et même séparée son ombre sur un mur
s’étonne de sentir mon ombre qui l’effleure
Claude Roy.
La source des mots
Je débutais
Au fond des lagunes
De la parole
Immergé dans ses remous
Et dans la source des mots
De ce temps-là
J’englobais toutes les langues
Je regorgeais de sons
Je jouais l’impossible
Sur mon clavier
Mais bientôt je naquis
Au monde des limites
Bientôt vos appels
Décryptèrent mon maquis
Bientôt vos voix
M’établirent en lieu
Et en frontières
Bientôt vos gestes
Tracèrent des règles
Dans ces marais d’infini
Andrée Chedid
Je débutais
Au fond des lagunes
De la parole
Immergé dans ses remous
Et dans la source des mots
De ce temps-là
J’englobais toutes les langues
Je regorgeais de sons
Je jouais l’impossible
Sur mon clavier
Mais bientôt je naquis
Au monde des limites
Bientôt vos appels
Décryptèrent mon maquis
Bientôt vos voix
M’établirent en lieu
Et en frontières
Bientôt vos gestes
Tracèrent des règles
Dans ces marais d’infini
Andrée Chedid
Oh ce poème me fait penser à une toute petite fille qui est en train de se débattre avec les mots de deux langues et dont on n'a pas encore "décrypté le maquis"!:-)))
Merci pour ce poème Zagreus qui me parle beaucoup (en fait ceux de Andrée Chedid me parlent tous!)
Merci pour ce poème Zagreus qui me parle beaucoup (en fait ceux de Andrée Chedid me parlent tous!)
Merci pour ce poème Zagreus qui me parle beaucoup (en fait ceux de Andrée Chedid me parlent tous!)
;-)
Le poème
Sans cesse
Au vif de soi
S’amorce le poème
Miroir de l’instant
Fragment du désir
Echo du cri
Creusant l’os jusqu’à la moelle
Transperçant jusqu’à l’âme l’habit
Rouvrant les portes de l’espace
Soulageant les égarements de l’esprit
Le poème
Se rue sur nos pages avides
Explorant à la fois
Toute la flamme
Et toute l’eau.
Andrée Chedid
Sans cesse
Au vif de soi
S’amorce le poème
Miroir de l’instant
Fragment du désir
Echo du cri
Creusant l’os jusqu’à la moelle
Transperçant jusqu’à l’âme l’habit
Rouvrant les portes de l’espace
Soulageant les égarements de l’esprit
Le poème
Se rue sur nos pages avides
Explorant à la fois
Toute la flamme
Et toute l’eau.
Andrée Chedid
Le poème
Sans cesse
Au vif de soi
S’amorce le poème
Miroir de l’instant
Fragment du désir
Echo du cri
Creusant l’os jusqu’à la moelle
Transperçant jusqu’à l’âme l’habit
Rouvrant les portes de l’espace
Soulageant les égarements de l’esprit
Le poème
Se rue sur nos pages avides
Explorant à la fois
Toute la flamme
Et toute l’eau.
Andrée Chedid
"Le poème
Se rue sur nos pages avides"
:-))))))))))
" Souris, Ô terre voluptueuse au souffle frais!
Terre des arbres liquides qui sommeillent!
Terre du crépuscule disparu!
Terre des montagnes aux sommets plein de brume!
Terre du déluge vitreux qui déverse la pleine lune à peine voilée de bleu!
Terre des ors et des ombres qui marbrent le courant du fleuve!
Terre du gris limpide des nuages plus intelligents et plus clairs pour moi seul!
Terre qui décrit des arcs immenses de tes coudes!
Terre opulente aux fleurs de pommiers!
Souris, car voici ton amant!
Walt Whitman "feuilles d'herbe"
Terre des arbres liquides qui sommeillent!
Terre du crépuscule disparu!
Terre des montagnes aux sommets plein de brume!
Terre du déluge vitreux qui déverse la pleine lune à peine voilée de bleu!
Terre des ors et des ombres qui marbrent le courant du fleuve!
Terre du gris limpide des nuages plus intelligents et plus clairs pour moi seul!
Terre qui décrit des arcs immenses de tes coudes!
Terre opulente aux fleurs de pommiers!
Souris, car voici ton amant!
Walt Whitman "feuilles d'herbe"
Reste au creux de moi, mon enfant, mon tout petit
Reste au creux de moi, le voyage n'est pas fini
Je sens que tu es la, enveloppé de nuit
J'écoute sous mes doigts mon ventre qui frémit
Je ne sais pas encore ou cognera le fruit
Ni le cri de mon corps, en m'arrachant ta vie
Je suis ton horizon, ta bouche et ta chaleur
Ma plus belle chanson, c'est le pas de ton cœur
Et quand revient le soir, tu m'offres la douceur
De tes sursauts bavards, et je t'apprends par cœur
Tu glisses a travers moi jusqu'à l'orée du jour
Ou tu t'échapperas à force d'être lourd
Tu es le prisonnier de mon toit de velours
Et je ne peux manquer ton rendez vous d'amour
Mannik
Reste au creux de moi, le voyage n'est pas fini
Je sens que tu es la, enveloppé de nuit
J'écoute sous mes doigts mon ventre qui frémit
Je ne sais pas encore ou cognera le fruit
Ni le cri de mon corps, en m'arrachant ta vie
Je suis ton horizon, ta bouche et ta chaleur
Ma plus belle chanson, c'est le pas de ton cœur
Et quand revient le soir, tu m'offres la douceur
De tes sursauts bavards, et je t'apprends par cœur
Tu glisses a travers moi jusqu'à l'orée du jour
Ou tu t'échapperas à force d'être lourd
Tu es le prisonnier de mon toit de velours
Et je ne peux manquer ton rendez vous d'amour
Mannik
C'est pour Jo, ça! :-)
C'est pour Jo, ça! :-)
oui
" Souris, Ô terre voluptueuse au souffle frais!
Terre des arbres liquides qui sommeillent!
Terre du crépuscule disparu!
Terre des montagnes aux sommets plein de brume!
Terre du déluge vitreux qui déverse la pleine lune à peine voilée de bleu!
Terre des ors et des ombres qui marbrent le courant du fleuve!
Terre du gris limpide des nuages plus intelligents et plus clairs pour moi seul!
Terre qui décrit des arcs immenses de tes coudes!
Terre opulente aux fleurs de pommiers!
Souris, car voici ton amant!
Walt Whitman "feuilles d'herbe"
Très beau! :o)
Très beau poème, Berthus !
Et si adapté à Jo... :)
Et si adapté à Jo... :)
Terre vive
Où la mer lentement progresse,
là-bas, reposent les îles.
Sur l’eau accablé de ténèbres,
l’homme recueillait les promesses
d’un soleil bientôt absent.
De ce temps-là, le vent des démesures se laissait boire,
les colonnes du silence veillaient.
Au loin, la mer délaisse son noueux combat ;
Embrasse l’île envoilée. Se confie, éprise.
Là-bas,
la terre ne parle pas pour rien.
Andrée Chedid
Où la mer lentement progresse,
là-bas, reposent les îles.
Sur l’eau accablé de ténèbres,
l’homme recueillait les promesses
d’un soleil bientôt absent.
De ce temps-là, le vent des démesures se laissait boire,
les colonnes du silence veillaient.
Au loin, la mer délaisse son noueux combat ;
Embrasse l’île envoilée. Se confie, éprise.
Là-bas,
la terre ne parle pas pour rien.
Andrée Chedid
Tanka :
Parce qu'en pensant à lui
Je m'étais endormie
Sans doute il m'apparut.
Si j'avais su que c'était un rêve
Je ne me serais certes pas réveillée.
Ono no Komachi
Parce qu'en pensant à lui
Je m'étais endormie
Sans doute il m'apparut.
Si j'avais su que c'était un rêve
Je ne me serais certes pas réveillée.
Ono no Komachi
De passage
Revit-on jamais
Les moissons d’autrefois
Les errances du passé
Les chimères de jadis
La parole écoulée ?
Nos images
Ne sont-elles qu’image
Nos corps
Ne sont-ils que chimie
Nos pensées
Regagnent-elles le giron primordial ?
Ainsi dérivent
Nos figures
Si tributaires
Si dérisoires
Ainsi nous captive
La Vie
Si prodigieuse
Si illusoire
Ainsi s’esquivent
Nos années
Sitôt vécues
Et consommées.
Andrée Chedid
Revit-on jamais
Les moissons d’autrefois
Les errances du passé
Les chimères de jadis
La parole écoulée ?
Nos images
Ne sont-elles qu’image
Nos corps
Ne sont-ils que chimie
Nos pensées
Regagnent-elles le giron primordial ?
Ainsi dérivent
Nos figures
Si tributaires
Si dérisoires
Ainsi nous captive
La Vie
Si prodigieuse
Si illusoire
Ainsi s’esquivent
Nos années
Sitôt vécues
Et consommées.
Andrée Chedid
De passage
Revit-on jamais
Les moissons d’autrefois
Les errances du passé
Les chimères de jadis
La parole écoulée ?
Nos images
Ne sont-elles qu’image
Nos corps
Ne sont-ils que chimie
Nos pensées
Regagnent-elles le giron primordial ?
Ainsi dérivent
Nos figures
Si tributaires
Si dérisoires
Ainsi nous captive
La Vie
Si prodigieuse
Si illusoire
Ainsi s’esquivent
Nos années
Sitôt vécues
Et consommées.
Andrée Chedid
Ma foi ce poème me donnerai presque envie de pleurer...mais il est beau alors je lui pardonne..:-))
Face à l’enjeu
J’ai défait la solitude.
Il n’y a de chevet où je ne puisse m’asseoir,
Reconnaître en chacun le gisant superbe
Qui outrepasse les tombes et confond nos mémoires.
Les ténèbres de l’autre sont nos propres ténèbres,
C’est notre œil qui rompt la durée.
Nous créons des sentences,
Nous nous livrons aux pièges,
Quand l’épreuve est d’entendre :
Car tout nous est dicté.
Andrée Chedid
J’ai défait la solitude.
Il n’y a de chevet où je ne puisse m’asseoir,
Reconnaître en chacun le gisant superbe
Qui outrepasse les tombes et confond nos mémoires.
Les ténèbres de l’autre sont nos propres ténèbres,
C’est notre œil qui rompt la durée.
Nous créons des sentences,
Nous nous livrons aux pièges,
Quand l’épreuve est d’entendre :
Car tout nous est dicté.
Andrée Chedid
Pour survivre
Tu auras pour survivre
Des collines de tendresse
Les barques d’un ailleurs
Le delta de l’amour
Tu auras pour survivre
Le soleil d’une paume
Le tirant d’une parole
L’eau du jour à jour
Tu dresseras pour survivre
Des brasiers des terrasses
Tu nommeras la feuille
Qui anime le rocher
Tu chanteras les hommes
Transpercés du même souffle
Qui accomplissent leur songe
Face à l’éclat mortel !
André Chedid
Tu auras pour survivre
Des collines de tendresse
Les barques d’un ailleurs
Le delta de l’amour
Tu auras pour survivre
Le soleil d’une paume
Le tirant d’une parole
L’eau du jour à jour
Tu dresseras pour survivre
Des brasiers des terrasses
Tu nommeras la feuille
Qui anime le rocher
Tu chanteras les hommes
Transpercés du même souffle
Qui accomplissent leur songe
Face à l’éclat mortel !
André Chedid
LE DERNIER DES HOMMES RAISONNABLES
Pendant le règne de Caligula.
Le dernier des hommes raisonnables reprend son siège au sénat.
Il se demande pourquoi il est encore là.
Il doit figurer sur une liste ou une autre.
L'année dernière il y en avait plusieurs comme lui,
mais ils ont été retirés un à un.
Il prend son bain chaque jour, c'est un adepte de la respiration lente
et des doctrines stoïciennes.
Si tu perds ton sang-froid, se rappelle-t-il,
tu perds tout.
Malgré tout, il commence à être fatigué.
Ne rien dire lui demande un effort épuisant à la longue.
Les autres dans leurs costumes de riches
plaisantent avec circonspection, s'en tiennent à des sujets
de moins en moins nombreux; même la météo
devient périlleuse, le soleil aussi,
depuis que l'empereur prétend contrôler l'une
et être l'autre.
Le voici qui arrive maintenant, escorté du gazouillis
de ses serviteurs à gages qui frétillent de bonhomie;
il est paré de dorures et de brillants comme un char de mauvais goût
fraîchement victorieux.
Un petit sourire en coin, il lève son doigt étincelant;
des corbeilles de coquillages tombent en cascade sur le sol,
et la pièce empeste les cadavres de mollusques.
Regardez, dit l'empereur, c'est un vrai trésor!
Grâce à mon pouvoir divin suprême
j'ai vaincu le roi de la mer!
On voit dans ses yeux l'éclat malicieux
d'un fou en train de mentir,
en toute connaissance de cause, sans égard à la contradiction.
Les autres applaudissent. Le dernier des hommes raisonnables
s'efforce d'applaudir lui aussi.
Le regard perçant de l'empereur vrille un trou
dans les hurlements de l'air droit devant lui.
Ensuite ils amènent le cheval de l'empereur,
enguirlandé comme une danseuse du ventre.
je le nomme sénateur!
frémit l'empereur. Saluez votre nouveau camarade!
Le dernier des hommes raisonnables se trouve porté aux nues.
Au moment où il ouvre la bouche il peut voir
l'eau rougie du bain, ses propres veines ouvertes,
sa maison dévalisée, ses fils décapités.
Ce n'est qu'un cheval, dit-il.
Les mots restent là en suspens
sans espoir, comme les enseignes d'une ville
déjà vaincue livrée aux pillards.
De quelle façon, pense le dernier des hommes raisonnables,
peut-on prétendre qu'un tel endroit existe encore?
Autour de sa tête en une auréole de glace
le silence se cristallise.
Il reste là.
Personne ne le regarde sauf l'empereur,
qui lui sourit d'une manière frôlant la pitié.
- Margaret Atwood, in La porte
Pendant le règne de Caligula.
Le dernier des hommes raisonnables reprend son siège au sénat.
Il se demande pourquoi il est encore là.
Il doit figurer sur une liste ou une autre.
L'année dernière il y en avait plusieurs comme lui,
mais ils ont été retirés un à un.
Il prend son bain chaque jour, c'est un adepte de la respiration lente
et des doctrines stoïciennes.
Si tu perds ton sang-froid, se rappelle-t-il,
tu perds tout.
Malgré tout, il commence à être fatigué.
Ne rien dire lui demande un effort épuisant à la longue.
Les autres dans leurs costumes de riches
plaisantent avec circonspection, s'en tiennent à des sujets
de moins en moins nombreux; même la météo
devient périlleuse, le soleil aussi,
depuis que l'empereur prétend contrôler l'une
et être l'autre.
Le voici qui arrive maintenant, escorté du gazouillis
de ses serviteurs à gages qui frétillent de bonhomie;
il est paré de dorures et de brillants comme un char de mauvais goût
fraîchement victorieux.
Un petit sourire en coin, il lève son doigt étincelant;
des corbeilles de coquillages tombent en cascade sur le sol,
et la pièce empeste les cadavres de mollusques.
Regardez, dit l'empereur, c'est un vrai trésor!
Grâce à mon pouvoir divin suprême
j'ai vaincu le roi de la mer!
On voit dans ses yeux l'éclat malicieux
d'un fou en train de mentir,
en toute connaissance de cause, sans égard à la contradiction.
Les autres applaudissent. Le dernier des hommes raisonnables
s'efforce d'applaudir lui aussi.
Le regard perçant de l'empereur vrille un trou
dans les hurlements de l'air droit devant lui.
Ensuite ils amènent le cheval de l'empereur,
enguirlandé comme une danseuse du ventre.
je le nomme sénateur!
frémit l'empereur. Saluez votre nouveau camarade!
Le dernier des hommes raisonnables se trouve porté aux nues.
Au moment où il ouvre la bouche il peut voir
l'eau rougie du bain, ses propres veines ouvertes,
sa maison dévalisée, ses fils décapités.
Ce n'est qu'un cheval, dit-il.
Les mots restent là en suspens
sans espoir, comme les enseignes d'une ville
déjà vaincue livrée aux pillards.
De quelle façon, pense le dernier des hommes raisonnables,
peut-on prétendre qu'un tel endroit existe encore?
Autour de sa tête en une auréole de glace
le silence se cristallise.
Il reste là.
Personne ne le regarde sauf l'empereur,
qui lui sourit d'une manière frôlant la pitié.
- Margaret Atwood, in La porte
Je m'écris
J'interprète une page de vie
J'en use comme plaque de cuivre
J'ai la grène de plaisirs
Je la crible d'années
Je la saisis en verte saison
Je la racle de nuit d'hiver
Je la ronge en creux d'angoisses
Je m'y taille espace libre
Je l'attaque en matière noire
Je progresse d'épreuves en épreuves
Je la creuse en vaines morsures
Je la burine d'émotions
Je l'entame
Pour nier le temps
Je m'écris pour durer
Andrée Chedid
J'interprète une page de vie
J'en use comme plaque de cuivre
J'ai la grène de plaisirs
Je la crible d'années
Je la saisis en verte saison
Je la racle de nuit d'hiver
Je la ronge en creux d'angoisses
Je m'y taille espace libre
Je l'attaque en matière noire
Je progresse d'épreuves en épreuves
Je la creuse en vaines morsures
Je la burine d'émotions
Je l'entame
Pour nier le temps
Je m'écris pour durer
Andrée Chedid
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