Berthus

avatar 05/04/2011 @ 16:25:22
J'étais l'enfant qui courait moins vite
J'étais l'enfant qui se croyait moins beau
Je vivais déjà dans les pages vides
Où je cherchais des sources d'eaux

J'étais celui à l'épaule d'une ombre
Qui s'appuyait, qu'on retrouvait dormant
Je connaissais les voix qui, dans les Dombes,
Nidifient sous les mille étangs

Je fus plus tard l'adolescent qu'on moque
Au regard vain dans la ville égaré
L'homme qui campe à l'écart de l'époque
Tisonnant ses doutes pour s'y chauffer

Je suis monté au lac des solitudes
Dans l'écrin gris des charmes sans raison
Où des airs vieux palpitaient sous la lune
J'aurai laissé des chairs aux ronces, des chansons

La note basse des monts, les absences
Les émeraudes du val interdit
Toutes les belles ruines du silence
Tout ce qui ne sera pas dit !

Si jamais tu t'accroches à ma légende
Il faut que tu t'en remettes à mon mal
Ne trahis pas, vois la plaie où s'épanche
Tout un monde animal

L'enfant muet s'est réfugié dans l'homme
Il écoute la pluie sur les toits bleus
Les cœurs sont effondrés, le clocher sonne
Que faire sans toi quand il pleut ?

Ma vie ne fut que cet échec du rêve
Je ne brûle plus, non, ce sont mes liens
Les sabots des armées m'ont piétiné sans trêve

J'écris dans le ciel vide et vous n'y lirez rien

Jacques Bertin

Berthus

avatar 05/04/2011 @ 16:26:59
Sissi : j'aime beaucoup la poésie que tu viens de mettre particulièrement le dernier "paragraphe"

JEyre

avatar 09/04/2011 @ 09:12:31
Equilibre fuyant


J’avance lentement
Sous un soleil écrasant
Mes pieds, plus lourds à chaque pas,
S’enfoncent inlassablement
Dans le sable liquide.

Et je ne vois que des champs couverts de neige
Que des dimanches matins heureux
Dans mes montagnes fraiches et splendides.

La vielle dame m’avait dit un jour
Que le bonheur est dans le mouvement
Dans la fluidité entre deux étapes, deux états
Et nulle part ailleurs.

Devant moi, toujours, mon enfance
L’air chargé de sel, porté par le vent
Ces milliers d’étincelles dans l’eau
Ces milliers de pensées insaisissables
Et le son des galets brassés par les vagues
Qui me bercera jusqu’à l’infini.

Jules Delavigne, Conclusions, 2008

Garance62
avatar 09/04/2011 @ 10:00:29
Cet endroit est un petit écrin. Découverte ou redécouverte.
Là, ce matin, le poème de Jules Delavigne vient de m'envahir. Pur bien-être à lire et relire ces quelques mots.
Magnifique !

Merci Jane. Jules Delavigne je ne connaissais pas, pas plus que Gaston Couté d'ailleurs.
Jane, tu connais l'éditeur de "Conclusions" ?

JEyre

avatar 09/04/2011 @ 12:48:48
Coucou Garance, je ne connaissais pas non plus !! J'ai tout bêtement cherché des poèmes avec pour thème la mer dans ce site :
http://www.poetica.fr/
et celui là m'a particulièrement touchée
Je vais regarder si je trouve l'éditeur...

JEyre

avatar 09/04/2011 @ 12:50:18
Déjà ça :

Jules Delavigne est né en janvier 1962 à Cambridge en Angleterre.

De parents français, il vit une partie de sa jeunesse en Angleterre avant un retour en France quelque peu perturbateur à cause des différences culturelles des deux pays. Il quitte l’école et la maison familiale à dix-sept ans et entame une période de voyages en Europe et ailleurs, de l’emploi éphémère, de vie dans des squats parisiens, de libertés totales… A 25 ans il revient vers des études littéraires, qu’il réussit brillamment, avant de travailler en tant que responsable éditorial et rédacteur.

Son œuvre est surtout marqué par un humanisme basé sur la juxtaposition des richesses de la vie et de l’absurdité de la condition humaine.

Son premier recueil de poèmes, Conclusions, voit le jour en 2008.

JEyre

avatar 09/04/2011 @ 12:51:01
J'aime bien son parcours ! :-)

JEyre

avatar 09/04/2011 @ 13:00:44

Jane, tu connais l'éditeur de "Conclusions" ?


Je ne trouve pas help !

Palorel

avatar 09/04/2011 @ 13:06:17
Difficile de trouver. Rien, même sur Jesuismort.com. Et pour cause :
Jules DELAVIGNE n'est pas répertorié car Jules DELAVIGNE n'est certainement pas mort.

JEyre

avatar 09/04/2011 @ 13:07:24
oui j'ai vu !!! :-)))

JEyre

avatar 09/04/2011 @ 13:09:07
Je vais envoyer un mail à poetica en espérant qu'ils me renseigneront !

Garance62
avatar 09/04/2011 @ 13:13:29
Je vais envoyer un mail à poetica en espérant qu'ils me renseigneront !

J'envoie aussi un mel de mon côté (à mon libraire préféré)

Palorel

avatar 09/04/2011 @ 13:13:37
Je ne sais pas si le recueil existe ailleurs que sur l'internet. Il n'y a pas de notice sur le site de la BNF.

Palorel

avatar 09/04/2011 @ 13:14:29
J'envoie un mail à Jesuismort.com. On sait jamais, peut-être que depuis... ?

JEyre

avatar 09/04/2011 @ 13:24:56
:)))

Feint

avatar 09/04/2011 @ 14:45:26
Je pense comme Pal.

Garance62
avatar 09/04/2011 @ 14:46:51
Aucune trace de cet auteur. Attendons la réponse du site Poetica. Ils l'ont bien trouvé quelque part :)

JEyre

avatar 09/04/2011 @ 14:50:20
Oui il doit bien venir de quelque part ! Une lourde responsabilité pèse sur mes épaules ! Serai-je à la hauteur ? :-)

Palorel

avatar 09/04/2011 @ 14:53:21
A partir du moment où il y a un ISBN, il doit bien être répertorié dans le catalogue de la BNF, c'est bien ça Garance ?

Garance62
avatar 09/04/2011 @ 22:32:52
Oui il doit bien venir de quelque part ! Une lourde responsabilité pèse sur mes épaules ! Serai-je à la hauteur ? :-)

J'imagine le poids !

L'ISBN (international standard book numération) est l'inscription donnée à une monographie par l'AFNIL (agence francophone pour la numérotation du livre). Numéro donné par la Bnf à réception de l'ouvrage (pour le dépôt légal). Rapport entre l'AFNIL et la Bnf : ??

Je ne sais pas si tout est catalogué. Je pense que oui. Pas certaine. Je peux envoyer un mel à la Bnf mais là je suis out. ET puis le dimanche ils se reposent. Et moi aussi :))

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