A-t-on le droit en France de parler du conflit Israélo-Arabe ?
Et pourquoi pas ?! Je sais que le fait de critiquer la politique d'un Etat hérisse certains... Mais la France n'est ni la Russie, ni la Chine, ni une satrapie pétroliére, ni, ni.... Alors oui la politique de l'Etat d'Israël est inique et indigne du souvenir de ses propres victimes.
A propos j'aimerais bien savoir où en sont les relations franco-israéliennes depuis la réelection de Netanyaou .
A-t-on le droit en France de parler du conflit Israélo-Arabe ?
Je tiens à dire qu'en France jamais personne n'a été empêché de dire son avis sur le conflit israélo-arabe.
Personnellement j'ai entendu de longues tirades en provenance des deux camps et je n'ai pas souvenir d'avoir vu débarquer un policier pour les empêcher de parler.
Personnellement j'en ai abondamment parlé et n'ai jamais eu le moindre souci.
Ce n'est pas de la liberté dont on manque pour aborder cette histoire, c'est le recul et l'esprit d'analyse.
Mais je m'arrêterai là tellement je suis révoltée et en colère ! Mais jamais je n'accepterai le fait qu'on dise que "les palestiniens" représentent un danger pour les israeliens", c'est un non sens
Mais non, Piero, ce n'est pas un non-sens, mais une évidence. L'ennemi représente une menace, c'est sa raison d'être. Le Hamas serait très surpris de t'entendre, et même humilié, puisque c'est son métier et qu'il y a consacré pas mal d'énergie et d'argent tout de même.
Hélas Martin...tu n'as pas tort : la fabrique de l'ennemi est un réflexe humain ayant perduré depuis le paléolithique et qui ne risque guère de s'évaporer, aussi longtemps que durera notre condition de mammifère. Ma tribu, mon groupe, nous et les autres, ceux-ci méchants par nature.
Hélas Martin...tu n'as pas tort : la fabrique de l'ennemi est un réflexe humain ayant perduré depuis le paléolithique et qui ne risque guère de s'évaporer, aussi longtemps que durera notre condition de mammifère. Ma tribu, mon groupe, nous et les autres, ceux-ci méchants par nature.
Oui, nous sommes d'accord. C'est ce qui me fait dire que l'on est bien dans une guerre (et pas une entreprise d'extermination comme je le lis parfois).
Ce qui est tragique c'est que cette guerre ne finira jamais. Il n'y a aucune issue possible : quand le faible est vaincu, la guerre s'arrête ; mais les Palestiniens tirent leur force de leur faiblesse et ont trop d'honneur pour s'avouer vaincus.
La guerre recommencera encore et encore, et peut-être un jour Israël tombera. Je crains ce jour car alors on verra jusqu'où va la violence dans le chaos.
....
Ce qui est tragique c'est que cette guerre ne finira jamais. Il n'y a aucune issue possible : quand le faible est vaincu, la guerre s'arrête ; mais les Palestiniens tirent leur force de leur faiblesse et ont trop d'honneur pour s'avouer vaincus.
La guerre recommencera encore et encore, et peut-être un jour Israël tombera. Je crains ce jour car alors on verra jusqu'où va la violence dans le chaos.
Par ailleurs on pourrait poser des questions naÏves comme "que fait l'ONU ?", le "machin" comme disait de Gaulle.
Alors qui ou quoi ? Un tiers non impliqué, assez puissant pour être craint, respecté et suivi ? Je cherche, mais ne trouve pas, sinon les Chinois qui s'en contrefoutent.
Une coalition ? Mêmes critères, encore plus difficiles à réunir...
Qui ont été les grands conciliateurs dans l'histoire ?
En l'occurence capables de faire comprendre aux parties en conflit que chacun doit consentir à des sacrifices, des compromis durables, à l'abandon réciproque des fantasmes d'une "victoire" où l'Autre n'existerait plus, en échange de la paix.
Les candidatures sont ouvertes !
....
Par ailleurs on pourrait poser des questions naÏves comme "que fait l'ONU ?", le "machin" comme disait de Gaulle.
Alors qui ou quoi ? Un tiers non impliqué, assez puissant pour être craint, respecté et suivi ? Je cherche, mais ne trouve pas, sinon les Chinois qui s'en contrefoutent.
Une coalition ? Mêmes critères, encore plus difficiles à réunir...
Qui ont été les grands conciliateurs dans l'histoire ?
En l'occurence capables de faire comprendre aux parties en conflit que chacun doit consentir à des sacrifices, des compromis durables, à l'abandon réciproque des fantasmes d'une "victoire" où l'Autre n'existerait plus, en échange de la paix.
Les candidatures sont ouvertes !
Malheureusement, l'ONU ne fait pas grand chose car elle est entravée depuis sa naissance par les droits de véto et le maintien des politiques de puissance. L'ONU est présente au Liban depuis des décennies (avec des soldats français toujours présents dans les forces de la FINUL), a été présente en ex-Yougoslavie, en Haïti et au Rwanda, etc. : l'ONU ne pèse rien car elle n'a pas les leviers de la décision, que les grandes puissances, qui n'ont jamais joué le jeu (et en premier lieu les USA), ont conservé (raison pour laquelle de Gaulle, qui a oeuvré pour que la France ait une politique de grande puissance, méprisait l'ONU). La guerre en Israel, comme tous les enjeux internationaux, sera donc réglé entre grandes puissances, qui y ont toutes des intérêts. La Chine ne s'en fout pas, car ses intérêts sont engagés via ses alliés ou via le contre-coup sur la sécurité des routes maritimes, mais elle peut aussi avoir d'autres visées à long terme. La difficulté est que tout est lié : la guerre à Gaza (puisqu'on est clairement sur une intensité d'opérations de guerre) sert aussi à court terme la Russie, qui oblige l'Europe et les USA à engager des forces et des ressources qui auraient pu être allouées en soutien de l'Ukraine, mais ce qu'on peut craindre à long terme c'est que la Chine attende, un peu en retrait et en se cachant derrière d'autres, que la multiplication des crises (qui sur le long terme va aller en s'intensifiant) finisse par user ou saturer les USA pour commencer des manoeuvres de puissance en Asie, vers Taiwan mais aussi vers tous les pays riverains de la mer de Chine. On en parle peu dans les médias (sauf pour évoquer la Corée du nord) mais l'Asie s'arme à une vitesse folle et devient de plus en plus une poudrière (que nous alimentons car nous vendons des armes autant qu'on peut le faire....). Tout va se jouer sur la capacité des USA et de la Chine à coopérer sur les grands enjeux (dont les plus importants me semblent toujours être l'impact du dérèglement climatique, qui va être ravageur à horizon 2070/2080, et l'impact des révolutions technologiques) et à surmonter - ou pas - leurs rivalités ! Pour répondre à ta question, Rad, il me semble que les plus grands conciliateurs ont, malheureusement, toujours été les grandes puissances et les empires, dont la cohérence dépasse celle des nationalités et des religions qui les constituent. On aurait pu espérer que la démocratie y parvienne mais, plus le temps passe, et plus il me semble que les processus démocratiques se résument à des débats d'éloquence et à un alignement sur les plus petits dénominateurs communs qui, au final, ne règlent rien...
Merci Eric pour ton analyse lucide.
Qui a encore envie de sacrifier aux rites des voeux de "bonne année" ?
Qui a encore envie de sacrifier aux rites des voeux de "bonne année" ?
à Eric : Je te rejoins vraiment, sur le danger de saturation des Etats-Unis, sur l'impuissance des Nations-Unies, sur les démocraties qui ne règlent pas grand-chose.
Rad demande "que fait l'ONU ?" question utile certes.
Mais est-il désirable que l'ONU intervienne ?
Je m'explique :
Imaginons que l'ONU intervienne pour de bon, et de façon désintéressée.
Elle a trois options (je vais imaginer volontairement des scenarii fantaisistes) :
- Soit elle choisit le camp d'Israël et trouve de nouveaux instruments de destruction du Hamas. Dans ce cas-là, je pense qu'elle ne fera rien de mieux ou de plus sévère que Tsahal lui-même. Mais elle n'empêchera pas la guerre de recommencer, car on ne peut pas tuer une idée. La guerre continuera.
- Soit elle choisit le camp des Palestiniens, en faisant cesser les bombardements et en rétablissant des institutions étatiques dans la Bande de Gaza et forçant Israël à le reconnaître comme Etat. Dans ce cas, le Hamas se retrouvera légitimé pour toujours et donc pourra enclencher un processus, qui certes prendra du temps, qui est celui de la destruction d'Israël. La guerre continuera, d'abord d'autant plus sûrement que le Hamas pensera pouvoir compter sur davantage de bienveillance internationale.
- Soit elle choisit un maintien de la paix, c'est-à-dire un entre-deux. En principe c'est sa fonction première donc c'est ainsi qu'elle présentera son intervention. On trouverait un accord entre les deux belligérants et ensuite on ferait respecter ces accords les armes au poing. Or de tels accords ne présentent aucun intérêt ni pour les uns ni pour les autres. Israël parce qu'il ne peut pas négocier avec une puissance terroriste. Négocier avec elle sous-entendrait que les attentats sont un moyen efficace et admissible d'obtenir des gains politiques. Au temps des accords d'Oslo, on le pouvait, car le terrorisme n'avait pas vraiment commencé (le Fatah, de par la politique d'Arafat, avait pris d'autres visages, plus complexes, que celui du terrorisme), mais aujourd'hui il ne le peut plus. Israël aurait tout à perdre à de tels accords qui légitimeraient son ennemi. Quant au Hamas, il pourrait éventuellement signer des accords (ça serait un progrès pour sa reconnaissance) mais il les verra comme un moyen et non comme une fin. Pour le Hamas chasser l'Etat d'Israël, reconquérir le pays, bannir l'Etat juif est une finalité indispensable, quasi-divine. Probablement pense-t-il que Dieu lui donnera la victoire au bout d'un moment, aussi recommencera-t-il la guerre quelques années plus tard. La preuve, c'est qu'il l'a toujours fait jusqu'ici - il est le métronome du conflit (2008, 2012, 2014, 2023, etc).
Pour moi, dans les trois cas, la guerre recommencera.
Rad demande "que fait l'ONU ?" question utile certes.
Mais est-il désirable que l'ONU intervienne ?
Je m'explique :
Imaginons que l'ONU intervienne pour de bon, et de façon désintéressée.
Elle a trois options (je vais imaginer volontairement des scenarii fantaisistes) :
- Soit elle choisit le camp d'Israël et trouve de nouveaux instruments de destruction du Hamas. Dans ce cas-là, je pense qu'elle ne fera rien de mieux ou de plus sévère que Tsahal lui-même. Mais elle n'empêchera pas la guerre de recommencer, car on ne peut pas tuer une idée. La guerre continuera.
- Soit elle choisit le camp des Palestiniens, en faisant cesser les bombardements et en rétablissant des institutions étatiques dans la Bande de Gaza et forçant Israël à le reconnaître comme Etat. Dans ce cas, le Hamas se retrouvera légitimé pour toujours et donc pourra enclencher un processus, qui certes prendra du temps, qui est celui de la destruction d'Israël. La guerre continuera, d'abord d'autant plus sûrement que le Hamas pensera pouvoir compter sur davantage de bienveillance internationale.
- Soit elle choisit un maintien de la paix, c'est-à-dire un entre-deux. En principe c'est sa fonction première donc c'est ainsi qu'elle présentera son intervention. On trouverait un accord entre les deux belligérants et ensuite on ferait respecter ces accords les armes au poing. Or de tels accords ne présentent aucun intérêt ni pour les uns ni pour les autres. Israël parce qu'il ne peut pas négocier avec une puissance terroriste. Négocier avec elle sous-entendrait que les attentats sont un moyen efficace et admissible d'obtenir des gains politiques. Au temps des accords d'Oslo, on le pouvait, car le terrorisme n'avait pas vraiment commencé (le Fatah, de par la politique d'Arafat, avait pris d'autres visages, plus complexes, que celui du terrorisme), mais aujourd'hui il ne le peut plus. Israël aurait tout à perdre à de tels accords qui légitimeraient son ennemi. Quant au Hamas, il pourrait éventuellement signer des accords (ça serait un progrès pour sa reconnaissance) mais il les verra comme un moyen et non comme une fin. Pour le Hamas chasser l'Etat d'Israël, reconquérir le pays, bannir l'Etat juif est une finalité indispensable, quasi-divine. Probablement pense-t-il que Dieu lui donnera la victoire au bout d'un moment, aussi recommencera-t-il la guerre quelques années plus tard. La preuve, c'est qu'il l'a toujours fait jusqu'ici - il est le métronome du conflit (2008, 2012, 2014, 2023, etc).
Pour moi, dans les trois cas, la guerre recommencera.
je suis très pessimiste, je l'admets
Oui enfin ce sont toutes des analyses trés justes ou pertinentes mais qui ne tiennent compte que de la géopolitique et absolument pas de l'Humain ! Le fondement de ce problème, de ce dilemme c'est l'injustice, c'est LA CAUSE ! Moi j'en ai marre des analyses, il suffit de regarder les cartes de la Palestine AVANT APRES, et de ce que les Israéliens ont devoré ! On peut ergoter sur ce que les parties en presence vont penser, sur ce qu'elles craignent ou vont perdre ,sur ce qu'elles veulent accepter ou pas le fait est là : on a retranché voire parqué un peuple comme du bétail ,on parle de faire deux etats alors qu'il ne reste rien comme territoire et que des fous fanatiques qui n'ont rien a envier à des terroristes continuent à s'approprier des terres avec l'appui du gouvernement ! L"urgence c'est pas ça ! Non mais combien faudra-t-il de millions de morts pour comprendre enfin qu'il est innaceptable qu'un pays justifie sa prétendu "defense" par un genocide !!! Ce n'est PAS une guerre ! Trop facile ! C'est une vraie folie que le monde regarde ébahi sans rien faire. Ce que je ne supporte pas c'est qu'on oublie les Causes, l"Origine, les responsabilités. Là sur les terres de la Palestine, à l'heure actuelle, il y a un.petit pays qui s'arroge tous les droits de tuer, de se venger en ne respectant même pas son peuple, en meprisant le monde. C'est de la barbarie et toutes les discussions ne changeront rien , il y a un Etat félon qui opprime un peuple et tout le monde sait que le but est bien de le décimer !
Quand on entend que parler de ca à la radio, et en plus que la terre est en train de mourir avec le réchauffement, il ne reste plus qu'à aller acheter une corde :-(
à Piero : C'est dur de te répondre, il n'y a pas de génocide mais c'est vrai que je ne vois pas d'issue à une politique israélienne basée exclusivement sur la force et sur le "stockage" de l'amertume arabe sur une petite bande de 40 km de long...
Oui enfin ce sont toutes des analyses trés justes ou pertinentes mais qui ne tiennent compte que de la géopolitique et absolument pas de l'Humain ! Le fondement de ce problème, de ce dilemme c'est l'injustice, c'est LA CAUSE ! Moi j'en ai marre des analyses, il suffit de regarder les cartes de la Palestine AVANT APRES, et de ce que les Israéliens ont devoré ! On peut ergoter sur ce que les parties en presence vont penser, sur ce qu'elles craignent ou vont perdre ,sur ce qu'elles veulent accepter ou pas le fait est là : on a retranché voire parqué un peuple comme du bétail ,on parle de faire deux etats alors qu'il ne reste rien comme territoire et que des fous fanatiques qui n'ont rien a envier à des terroristes continuent à s'approprier des terres avec l'appui du gouvernement ! L"urgence c'est pas ça ! Non mais combien faudra-t-il de millions de morts pour comprendre enfin qu'il est innaceptable qu'un pays justifie sa prétendu "defense" par un genocide !!! Ce n'est PAS une guerre ! Trop facile ! C'est une vraie folie que le monde regarde ébahi sans rien faire. Ce que je ne supporte pas c'est qu'on oublie les Causes, l"Origine, les responsabilités. Là sur les terres de la Palestine, à l'heure actuelle, il y a un.petit pays qui s'arroge tous les droits de tuer, de se venger en ne respectant même pas son peuple, en meprisant le monde. C'est de la barbarie et toutes les discussions ne changeront rien , il y a un Etat félon qui opprime un peuple et tout le monde sait que le but est bien de le décimer !
@Piero : si c'était "simplement" un génocide organisé par un Etat s'appropriant les terres d'un peuple premier, il serait simple de condamner Israel mais c'est plus compliqué. Mon ressenti de la région (de part mon métier, je suis allé à 3 reprises en Israel, à 2 reprises au Liban et à 2 reprises en Jordanie - la dernière fois en 2016) est que la légitimité de l'existence d'Israel n'était plus un "vrai" sujet (au-delà des discours de façade) mais la radicalité de Netanyahu pourrait réveiller les vieux démons.
Il y a 2 choses distinctes, qu'il ne faut pas confondre : l'extension de l'Etat d'Israel, qui a organisé sa défense par rapport à des menaces extérieures réelles depuis sa création (Israel allant pendant un moment jusqu'à occuper le Sinaï pour empêcher une nouvelle offensive égyptienne) et la colonisation opérée par des groupuscules sionistes. Celle-ci n'a jamais été cautionnée par la communauté internationale (on en revient à la question de Rad "que peut l'ONU ?" alors que c'est l'ONU qui a accompagné la naissance d'Israel) et le gouvernement israélien a déjà condamné des sionistes intégristes et effectué des démantèlements de colonies, en envoyant l'armée contre des colons. Yitzhak Rabin a été tué pour ça... Le grand tort des Israéliens, dans la guerre actuelle, est de n'avoir pas réglé son compte à Netanyahu préalablement aux opérations contre le Hamas. Netanyahu n'a pas de soutien populaire : il ne se maintient que par des alliances de partis, et a personnellement intérêt à ce que la situation s'envenime le plus possible et devienne inextricable pour continuer à rester au pouvoir et peut-être en vie... Son opération à Gaza me semble largement condamnée, y compris en Israel, car elle a viré au massacre ; les souffrances causées vont juste cristalliser une haine durable, qui sera parfaitement compréhensible, et radicaliser tous les clivages.
Il est faux de dire que le monde regarde sans rien faire et cautionne : Macron a essayé d'utiliser son influence (mais ce fut le constat amer que la voix de la France ne porte plus comme avant) et Biden a mis la pression sur Israél comme jamais les USA ne l'ont fait avant, mais le problème est que les Palestiniens sont aussi instrumentalisés par des puissances qui ont intérêt à ce que la situation s'envenime pour affaiblir les USA à travers Israel, que les USA sont obligés de soutenir même à contre-coeur...
à Eric : Si tu es allé en Israël, as-tu rencontré/ parlé à des Israéliens / des Palestiniens ? Si oui, ont-ils exprimé des opinions ? (sur l'état du conflit à l'époque)
à Eric : Si tu es allé en Israël, as-tu rencontré/ parlé à des Israéliens / des Palestiniens ? Si oui, ont-ils exprimé des opinions ? (sur l'état du conflit à l'époque)
Je suis allé dans la région à plusieurs reprises entre 1998 et 2016, à chaque fois pour de courtes périodes avec la marine nationale, donc ma connaissance et mon ressenti commencent à dater... J'ai rencontré des Palestiniens et des Israéliens, et il n'y avait jamais à attendre longtemps pour que le sujet soit abordé... Au début des années 2000, la France avait la réputation d'avoir une politique assez pro-arabe donc, en tant que militaire français, les relations étaient plus tendues avec les militaires israéliens qu'avec les militaires des pays arabes ! C'est compliqué d'évoquer le sujet dans un simple mail sur un forum mais ce que je peux dire, c'est que ce qui rend toutes les choses compliquées, c'est que tout le monde compte des morts dans sa famille ou ses proches. Il m'est arrivé de considérer que mon interlocuteur israélien était obtus jusqu'à la connerie et haineux jusqu'au racisme mais, quand tu entres chez lui et que tu vois, dans le salon, toutes les photos de son fils mort, tué par une explosion dans un bus, tu comprends. Et de même, quand tu rencontres des Palestiniens et qu'ils t'expliquent leur vie (je suis entré une fois dans un camp de réfugiés), tu comprends la haine qu'ils ressentent. Pourtant, dans une ville comme Haïfa, tu as aussi le sentiment que Palestiniens et Israéliens peuvent vivre ensemble puisque, dans cette ville, ils y parviennent. Peut-être parce que, dans cette ville, le principal lieu saint n'est ni juif ni musulman : c'est une autre religion, dont je n'avais jamais entendu parler avant de visiter Haïfa et dont j'ai oublié le nom : tout ce dont je me souviens, c'est qu'il s'agit d'une religion venue d'Iran, qui a cherché à unifier toutes les religions du Livre (islam, judaïsme, christianisme) dans un seul culte. A la base, c'est une secte chiite mais très tolérante : j'ai passé une journée à visiter leur lieu saint, qui n'est pas une église mais un jardin dont l'harmonie est censée incarner l'harmonie qui devrait régner entre tous les hommes... Ce jardin domine toute la ville et je crois qu'il a valeur de symbole pour tous ceux qui y vivent. Je marchais tranquillement dans Haïfa, comme tu ne peux pas marcher dans Jérusalem où les tensions sont très fortes et presque oppressantes. Il y a beaucoup de Palestiniens chrétiens, avec qui on peut discuter librement (je me souviens d'une soirée où j'ai découvert la seule bière brassée en Palestine, en Cisjordanie) et parfois je pense que la solution viendra d'eux, comme au Liban où les chrétiens sont minoritaires mais sont, dans certains endroits du Liban, le lien qui permet à tout le monde de vivre ensemble, y compris musulmans sunnites et chiites qui auraient parfois envie d'en découdre. Actuellement, je pense que les juifs et les musulmans sont dans une situation de blocage et je pense qu'un Palestinien chrétien pourrait être le meilleur conciliateur. Quand j'ai visité Bethléem, j'ai senti une ferveur qui me semblait porteuse d'espoir... mais c'était il y a longtemps !
Très intéressant.
Concernant les chrétiens, j'ignore s'ils ont un rôle à jouer, mais je les plains. Comme ils sont Arabes pour la plupart, ils ont très bien ressenti le traumatisme de l'arrivée d'Israël, les expropriations, les colonisations. Par la suite, quand le Fatah a fini par diminuer au profit du Hamas, et que les attentats se sont multipliés (pendant la Seconde Intifada) ils craignent un peu "qu'après le samedi, vienne le dimanche". En revanche ils sont assez bien placés pour comprendre les uns et les autres, dommage que beaucoup émigrent vers l'Europe, justement.
La religion dont tu parles est le baha'isme. En Iran, c'est une religion longtemps persécutée, aussi bien par le Shah, que par la République Islamique, et mal vue par la plupart des persans, plus encore que les autres religions.
Les Bahaïs, il me semble, sont des dissidents de l'islam chiite persan et ont leur propres livres saints, et surtout des précurseurs qui prétendent être des manifestations divines (Bab, qui fut tué par fusillade, et son successeur Baha Allah). Ils passent pour être très pacifiques, mais sont également très conservateurs sur certains sujets comme la plupart des religions (chasteté, etc).
Concernant les chrétiens, j'ignore s'ils ont un rôle à jouer, mais je les plains. Comme ils sont Arabes pour la plupart, ils ont très bien ressenti le traumatisme de l'arrivée d'Israël, les expropriations, les colonisations. Par la suite, quand le Fatah a fini par diminuer au profit du Hamas, et que les attentats se sont multipliés (pendant la Seconde Intifada) ils craignent un peu "qu'après le samedi, vienne le dimanche". En revanche ils sont assez bien placés pour comprendre les uns et les autres, dommage que beaucoup émigrent vers l'Europe, justement.
La religion dont tu parles est le baha'isme. En Iran, c'est une religion longtemps persécutée, aussi bien par le Shah, que par la République Islamique, et mal vue par la plupart des persans, plus encore que les autres religions.
Les Bahaïs, il me semble, sont des dissidents de l'islam chiite persan et ont leur propres livres saints, et surtout des précurseurs qui prétendent être des manifestations divines (Bab, qui fut tué par fusillade, et son successeur Baha Allah). Ils passent pour être très pacifiques, mais sont également très conservateurs sur certains sujets comme la plupart des religions (chasteté, etc).
Très intéressant.
Concernant les chrétiens, j'ignore s'ils ont un rôle à jouer, mais je les plains. Comme ils sont Arabes pour la plupart, ils ont très bien ressenti le traumatisme de l'arrivée d'Israël, les expropriations, les colonisations. Par la suite, quand le Fatah a fini par diminuer au profit du Hamas, et que les attentats se sont multipliés (pendant la Seconde Intifada) ils craignent un peu "qu'après le samedi, vienne le dimanche". En revanche ils sont assez bien placés pour comprendre les uns et les autres, dommage que beaucoup émigrent vers l'Europe, justement.
La religion dont tu parles est le baha'isme. En Iran, c'est une religion longtemps persécutée, aussi bien par le Shah, que par la République Islamique, et mal vue par la plupart des persans, plus encore que les autres religions.
Les Bahaïs, il me semble, sont des dissidents de l'islam chiite persan et ont leur propres livres saints, et surtout des précurseurs qui prétendent être des manifestations divines (Bab, qui fut tué par fusillade, et son successeur Baha Allah). Ils passent pour être très pacifiques, mais sont également très conservateurs sur certains sujets comme la plupart des religions (chasteté, etc).
Tu es bien le premier connaisseur du baha'isme que je rencontre ! :D Je te confirme - en tout cas, ce fut mon ressenti - qu'ils sont très tolérants, pacifiques et accueillants. J'ai déambulé librement et tranquillement, sans qu'ils cherchent à me convertir (ce qui n'est pas toujours le cas dans les pays de la région). Après, je me suis bien comporté dans leur jardin : il se peut qu'un crétin qui ferait pipi contre un arbre n'en sorte pas vivant ...ou pire derrière une statue (ils ont beaucoup de statues de paons, qui est un animal symbolique pour eux, ce qui peut faire penser aux yézidis où je crois que le paon incarne un ange chargé par Dieu de veiller sur l'ordre cosmique)
Vous devez être connecté pour poster des messages : S'identifier ou Devenir membre