Saule

avatar 02/07/2023 @ 09:21:05

Il y a aussi, pour moi le plus important, ces grands héros, ces sortes de super-héros mêmes, avec tout ce que cela a de beau, de grand, d’exagéré aussi et avec un regard lucide sur le dopage dont certains se sont servi ou ont été victimes (et très souvent les deux à la fois !). On retrouvera donc Coppi, Bobet, Anquetil, Poulidor, Thévenet, Ocana, Hinault, Fignon… et même Alaphilippe !

Et Merx j'ose espérer. Et mon favori de tout les temps, Marco Pantani.

Shelton
avatar 02/07/2023 @ 10:13:02
Oui, Saule, ils y sont tous mais je n'ai mis qu'un choix partial et assumé, bien sûr ! Les Français y ont plus de place car quand je faisais des "tours de France" sur la plage avec des billes (c'est loin quand même !), Bobet, Anquetil, Poulidor étaient là...

Saint Jean-Baptiste 02/07/2023 @ 10:30:31
Samedi 1er juillet 2023

... n’hésitez surtout pas à relire un album des aventures de Tintin cet été !

Bouh bouh bouh, Shelton, c’est réservé aux jeunes de sept à septante sept ans !
;-))

Shelton
avatar 02/07/2023 @ 11:24:07
Tu as raison Saint Jean Baptiste, il faudrait changer le slogan ! Heureusement, il n'y a pas d'âge pour faire ce que l'on aime !

Shelton
avatar 03/07/2023 @ 13:15:54
Lundi 3 juillet 2023

L’été c’est fait pour lire et je vais rester encore une journée de plus sur le tour de France. Je sais bien que pour certains, le sport n’est pas l’essentiel dans la vie mais, comme de nombreux journalistes et écrivains, je pense à Antoine Blondin (et pas que !), il ne faut pas oublier que le sport a donné naissance à des héros hors normes, le vélo et le Tour de France en particulier ! Quand j’étais plus jeune (enfin, beaucoup plus jeune !), on avait à la maison des livres d’aventures avec des cyclistes, des marins, des coureurs automobiles, des sportifs de toute nature… Les sportifs sont les chevaliers des temps modernes !

Alors, sans oublier le dopage et la tricherie car ces deux fléaux existent bien dans le cyclisme, je pense que Le Tour de France et le Vendée Globe sont aujourd’hui deux des lieux d’héroïsme qui fascinent encore le grand public… Alors enfourchons notre bicyclette pour affronter la montagne, la très haute montagne, avec cet ouvrage « Etapes, le cyclisme en Haute Savoie ». C’est un travail collectif qui va plaire à tous les passionnés du vélo et de la montagne. L’objectif est de mettre en valeur un département qui compte beaucoup dans l’histoire du tour de France, mais qui se veut aussi dans la perspective de 2027, à priori en septembre, période des championnats du monde cyclistes UCI qui auront lieu en Haute Savoie.

Cette année encore, comme à chaque édition, le Tour de France va passer par la Haute Savoie et il s’y décidera très probablement le vainqueur du Tour… Les grands cols de ce département sont devenus autant de souvenirs de l’histoire du Tour… Pogačar au Grand-Bornand, Bernard Hinault à Morzine... Du lourd !

Mais cet ouvrage n’est pas seulement un recueil de victoires dans le tour, aux championnats du monde ou au Dauphiné, c’est surtout une ode à la route qui s’élève, aux paysages qui fascinent, à une montagne que l’on aime ! Ces cols mythiques sont aussi un bien collectif et qu’importe le temps que vous prendrez pour escalader ces lacets, ce qui compte avant tout c’est bien votre aventure personnelle réveillée ou aiguisée par celle de Richard Virenque, Jacques Michaud, Greg Lemond, Laurent Fignon ou Romain Bardet !

J’en connais encore un qui va me dire « et Eddy Merckx, il est où ? ». Désolé, il n’est pas dans cet ouvrage et je n’y suis pour rien… Mais comme je ne voudrais pas provoquer trop de tristesse, je dirai quand même que, pour mémoire, le 5 septembre 1964, Eddy Merckx devient champion du monde amateur sur route à Sallanches, en Haute Savoie et, le 7 juillet 1969, le coureur belge sera battu à Chamonix par Roger Pingeon mais gagnera quand même le Tour, devant Roger Pingeon et Raymond Poulidor…

Bref, cet album photo et textuel est magnifique, et comme l’été c’est fait pour lire ce que je le fais beaucoup mieux que de franchir un col de Haute Savoie en vélo, je vais retourner dans ma bibliothèque ! Bonne lecture !

Saule

avatar 03/07/2023 @ 15:17:35
A voir aussi la série documentaire sur Netflix, des images à couper le souffle. Malgré le décalage je tenterai de suivre les exploits de Ben o'Connor, le coureur Australien ;-)

Shelton
avatar 05/07/2023 @ 08:19:59
Mardi 4 juillet 2023

L’été c’est fait pour lire et je voudrais prendre le temps d’ouvrir ce que d’aucuns appellent un roman de plage. Bien sûr, cette expression ne recouvre pas une réalité littéraire mais donne une indication sur l’usage du livre : il nous occupe sur la plage ! L’expression est d’autant plus caduque ou obsolète que, de nos jours, les médecins et autres dermatologues nous ont appris à ne pas restés allongés sur le sable chaud au soleil. Si on veut lire – et l’été c’est bien fait pour lire – il faut le faire dans un fauteuil à l’ombre d’un bel arbre, dans son lit ou dans son train en regagnant son lieu de villégiature… Passons, imaginons que finalement nous lisions sur le sable, à l’ombre créée par une belle falaise qui a oublié de s’écrouler…

Commençons par affirmer bien fort et sans hésitation que sur la plage, on a le droit de lire un livre qui nous fait plaisir et pas obligatoirement un roman léger et superficiel. D’autre part, un roman que l’on croit facile, léger et superficiel peut s’avérer un ouvrage beaucoup plus profond que les apparences ne le laissaient supposer… J’avais réalisé cela il y a bien longtemps, le jour où j’ai lu un premier roman de Janine Boissard. J’ai tout de suite estimé qu’il s’agissait d’un roman profondément humain et l’humanisme à ce niveau-là c’est bien tout sauf léger… Dans les années quatre-vingt-dix, Janine devenait la marraine de mon émission en direct du Livre sur la place, une fois par an… Une très bonne personne que j’ai lue et appréciée !

Puis, le temps a passé, et c’est seulement depuis deux ou trois ans que j’ai repris contact avec elle et ses romans. Cette année, Elle parlait aux fleurs, est un roman grave qu’il ne faudrait surtout pas prendre à la légère…

Elisa, un peu moins de trente ans, veuve car son mari a été victime d’un accident, se retrouve avec deux enfants à élever. Moyens limités, sur le point de devoir déménager pour trouver un logement plus conforme à ses revenus, c’est son beau-frère qui va lui venir en aide, Thomas. L’ennemie qui cherche à lui nuire est tout simplement sa belle-mère qui n’avait jamais apprécié ce mariage…

Elisa ayant trouvé une façon de vivre au niveau matériel n’est pas pour autant heureuse. Il lui manque l’amour…

D’accord, vous dites que l’on est bien dans un roman estival de plage… et, pourtant, tout n’est pas si simple dans cette famille où l’argent prend parfois le dessus sur les sentiments… Elisa n’est pas encore sortie de la sphère négative…

Janine Boissard n’est pas une romancière simpliste et son écriture simple et directe nous pousse au contact de l’âme humaine pour le plus grand plaisir du lecteur… Ah, j’avais oublié de vous dire que cette Janine Boissard n’est pas une romancière pour femmes mais bien pour tous ! Donc, puisque l’été c’est fait pour lire, bonne lecture à toutes et à tous !

Shelton
avatar 05/07/2023 @ 11:07:29
Mercredi 5 juillet 2023

L’été c’est fait pour lire et vous savez bien que, dans la littérature dite pour la jeunesse, j’aime bien trouver des livres qui me plaisent car j’aurais bien du mal à conseiller à un de mes petits-enfants un ouvrage que je n’aurais ni lu ni aimé…

C’est ainsi que j’ai fait découvrir à l’une de mes petites-filles, cinq ans, les ouvrages de Gabrielle Vincent, les fameux « Ernest et Célestine » ! De nos jours, les enfants ont contact avec ces deux héros par le cinéma mais le livre permet de les garder en mémoire plus longtemps avec des albums que j’adore. De l’humanisme et de la poésie en concentré dans des ouvrages qui sont devenus pour moi et mes enfants « cultes ». Les titres ne sont pas que des mots mais bien des clefs magiques pour enclencher des souvenirs, des situations, des images… Ernest et Célestine ont perdu Siméon, Ernest est malade, La chute d’Ernest… On ne va pas tous les citer mais on les porte tous en nous…

On peut évoquer l’album le plus intense (du moins pour moi), Cet été là. Cette année-là, alors que ma mère est atteinte d’un cancer dont on connait l’issue sans surprise, Gabrielle Vincent aborde dans un ouvrage de qualité et volumineux pour de la littérature jeunesse (près de 170 pages), l’amitié, la maladie, la mort, l’absence, la présence… Encore aujourd’hui, je ne peux pas relire ce livre sans une émotion forte ! Quel talent pour aborder ces sujets sans être larmoyant et en étant compris par les plus jeunes !

Alors, je sais que certains n’oseront peut-être pas se lancer dans une telle lecture avec un enfant cet été, sauf si les circonstances vous poussent à aborder un tel sujet avec un jeune plein d’interrogations face à la maladie et la mort… Mais, je peux quand même vous proposer un autre album de Gabrielle Vincent, qui n’appartient pas à la série Ernest et Célestine, mais qui pourra vous permettre d’aborder sereinement les questions de la frustration, du rapport avec les parents et adultes en général, les envie de colère, de fugue et le besoin d’amour d’un enfant. C’est très important que l’enfant comprenne que ce qu’il ressent n’est finalement que très banal, très ordinaire, très simple… « Je voudrais qu’on m’écoute » est un très bel album qui devrait permettre aux parents et grands-parents d’ouvrir de bien belles discussions…

Donc, puisque l’été c’est fait pour lire et qu’il est important de lire avec la jeunesse avant qu’elle soit autonome, prenez le temps de lire et relire Gabrielle Vincent, sans aucune hésitation ! Très bonne lecture à toutes et à tous !

Shelton
avatar 06/07/2023 @ 08:37:48
Jeudi 6 juillet 2023

L’été c’est fait pour lire et, parfois, malgré l’été et les beaux jours, il est bon de lire un livre grave qui donne à réfléchir… Je l’ai lu dans le cadre de mes recherches sur le champ autobiographique mais il touche à l’humanité, tout simplement…

Beaucoup parmi vous s’en souviennent car il ne s’agit pas d’un fait divers mais bien d’une tuerie qui a touché une école, le collège-lycée juif Otzar Hatorah. Il s’agit d’un établissement scolaire confessionnel ayant pour but d’assurer aux enfants de la communauté séfarade une éducation juive orthodoxe. Cette école est située dans un quartier très résidentiel de Toulouse…

Le 19 mars 2012 vers 8 h, un homme casqué gare un scooter devant l’école. Il est armé, il vient de tuer et il va continuer. Il ouvre le feu sur un groupe de personnes rassemblées devant l'établissement. Il tue un enseignant et ses deux enfants.

Il ne s’arrêtera pas là et il pénètre dans la cour, met à terre la fille du directeur âgée de huit ans, et lui tire dans la tempe à bout portant. L'homme s'enfuit en scooter.

La suite fera l’objet d’une couverture médiatique étonnante, qui pose question encore aujourd’hui. Ce qui est certain c’est que le RAID montera à l’assaut de l’appartement de Mohammed Merah, le terroriste et assassin, qui décèdera lors de l’assaut.

Je ne vous raconte pas tout cela juste pour le plaisir ou dans un but historique mais tout simplement parce que dans ma recherche d’ouvrages autobiographiques, je me suis retrouvé par hasard – encore une fois le hasard - avec un petit opus, « Souviens-toi de nos enfants », et c’est écrit par Samuel Sandler, le père de l’enseignant assassiné, le grand-père de deux des enfants victimes dans cette école. Ce jour-là, cet homme a perdu de façon tragique et cruelle trois membres de sa famille ! 30 ans, 6 ans, 3 ans !

Quand j’ai commencé le travail sur l’autobiographie, j’avais, comme tout le monde, quelques idées préconçues sur la question. Par exemple, je croyais que l’on écrivait pour se faire connaitre, se justifier, convaincre, se soigner intérieurement, faire de l’argent… Or, ici, on est loin de cela car il s’agit de faire en sorte que l’on n’oublie pas ces enfants ! Et cette façon de concevoir l’autobiographie n’est pas spécifique à cet ouvrage, je l’ai retrouvée dans de nombreux livres, en particulier, bien sûr, dans de très nombreux ouvrages traitant de la Shoah, du génocide arménien, du destin tragique du Cambodge… Ecrire pour que le nom des victimes demeure à jamais dans la mémoire humaine…

De plus, le livre de Samuel Sandler est très bien écrit, mêle émotion et récit factuel, souvenir familiaux et analyse religieuse, politique, historique, humaine… Je ne sais pas s’il est encore en vente dans les librairies mais si vous le trouvez n’hésitez pas… Je reviendrai sur ce thème de la mémoire mais je voulais déjà vous donner une idée de lecture sur ce thème profondément humain…

Alors, même si le livre ne répond pas entièrement à l’idée de ce que l’on peut se faire d’un livre estival, je ne peux que vous en conseiller la lecture ne serait-ce que pour les noms de Jonathan, Gabriel et Arié ne tombent pas dans l’oubli !

Shelton
avatar 07/07/2023 @ 06:11:57
Vendredi 7 juillet 2023

L’été c’est fait pour lire et nous allons profiter de cette chronique pour poursuivre notre incursion dans la collection « espionnage » des éditions Fleuve noir… Nous allons, si vous le voulez bien, pointer notre lunette « spéciale retour en arrière » sur un auteur suisse, Marcel-Georges Prêtre (1922-1995).

Cet homme a d’abord été lui-même un homme d’aventures et d’action. Il d’abord été, par exemple, guide de chasse en Afrique, métier improbable aujourd’hui. Guider des riches blancs en quête d’émotion en poursuivant qui un éléphant, qui un lion… C’était une autre époque ! On note après, une évolution quand il est allé vivre durant plusieurs années au sein d’une communauté pygmée. C’est à ce moment-là, probablement que va naitre chez lui un regard différent sur l’Afrique et une sympathie qui reviendra régulièrement chaque fois qu’il pointera les néo-nazis, les racistes et soutiens de l’apartheid… Mais nous en reparlerons !

On doit à Marcel-Georges Prêtre environ cent cinquante romans dont de très nombreux dans les séries Fleuve noir, Espionnage en particulier sous le nom de Frank Evans. Certains de ses romans ont été inspirés ou écrits par son ami Frédéric Dard… C’est lui aussi que nous avons déjà croisé ensemble sous le nom de François Chabrey… Mais revenons à cette signature de Frank Evans !

Dans ces romans d’espionnage, le héros est Chris Holden, il travaille pour les services anglais, son supérieur est « C » et il est un peu taquin et insistant avec la secrétaire de « C »… Bref, vous l’aurez bien compris, une sorte de parodie-copie d’un certain espion au service de sa majesté…

Dans cette série de plus de vingt titres, j’ai gardé le premier, « Terreur blanche en Rhodésie », celui où Chris Holden est chargé d’infiltrer et neutraliser une cellule de propriétaires blancs qui veulent prendre le pouvoir en Rhodésie pour installer un régime raciste dur et promouvoir un apartheid strict. D’ailleurs, ce mouvement recherche l’appui du KKK américain ce qui va donner aux services britanniques l’idée d’une infiltration efficace… Bon, je ne vous en dit pas plus car tout réside pour ces ouvrages dans le suspense, bien sûr !

Très classique, sans aucun doute, avec une écriture habituelle pour ce type de littérature, sans oublier un peu de violence et de sexe, mais, honnêtement, juste ce qu’il faut… On sent très bien que l’auteur est très éloigné du racisme pourtant beaucoup plus ambiant à l’époque dans cette zone d’Afrique (1966) et on comprend aussi que l’auteur cherche à lutter contre l’extrême droite comme quand il écrira avec le même héros « Le retour des vautours », roman où Chris luttera contre des néo-nazis en Allemagne…

Donc, puisque l’été c’est fait pour lire, recherchez, trouvez et lisez un ouvrage de Frank Evans pour replonger dans cette époque des années soixante… Bonne lecture !

Shelton
avatar 08/07/2023 @ 08:00:40
Samedi 8 juillet 2023

L’été c’est fait pour lire et pourquoi ne pas allier deux genres que j’aime beaucoup, le polar et la bande dessinée ? Je sais, parfois on peut être lassé des adaptations assez plates des grands romans policiers d’Agatha Christie, Conan Doyle, Gaston Leroux ou Maurice Leblanc… Attention, toutes ne sont pas mauvaises, mais parfois elles manquent de génie… Cette fois-ci, avec « Ne lâche pas ma main », les choses seront très différentes… Je vous explique !

Michel Bussi est bien un bon romancier de polars et thrillers. Mais c’est aussi quelqu’un qui aime la bande dessinée et qui a découvert que ce genre narratif permet d’autres approches que le roman classique. Il ne hiérarchise pas, il a juste compris que raconter une histoire policière en roman, en bédé, en feuilleton, en film, en série… Ce sont des histoires construites différemment. Donc, si on veut adapter un roman policier en bédé, il faut presque le réécrire ! Ce n’est donc pas anodin et il aurait pu rencontrer un scénariste BD qui ne veuille pas se lancer dans une telle aventure… Mais avec Fred Duval l’aventure pouvait avoir lieu pour le plus grand plaisir des lecteurs !

J’avais rencontré ce trio d’auteurs, le romancier Michel Bussi, le scénariste Fred Duval et le dessinateur Didier Cassegrain, à l’occasion de la sortie de leur première collaboration, Nymphéas noir, et j’avais mesuré l’implication de chacun pour obtenir le meilleur. J’ai le sentiment que cette fois-ci on est encore allé plus loin… Même les lecteurs du roman risquent d’être embarqués malgré eux dans une nouvelle aventure…

Il faut bien avouer que le mécanisme pervers mis en place par Bussi relève du diabolique et que Duval et Cassegrain ont su transformer cela en véritable bande dessinée avec des indices cohérents avec ce genre narratif et visuel…

Pour ceux qui ne connaissent pas encore ce roman ou cette bande dessinée, disons qu’il s’agit d’un père/mari que tout accuse de la disparition de sa femme et qui se retrouve avec un enfant, Sofa, traqué par la police sur l’île de la Réunion… Pas de corps mais une forte présomption de culpabilité… Côté des enquêteurs, des tensions bien réelles entre les uns et les autres… Mais il y a aussi, les relations entre le père et la fille, une machination qui surprendra plus d’un lecteur et le poids du passé qui pèsera sur certains personnages…

C’est poignant, haletant, cruel, un thriller bien réussi, quoi ! Alors, puisque l’été c’est fait pour lire, aucune hésitation à avoir, partez en vacances avec le roman et la bédé !

Bonne lecture !

Shelton
avatar 09/07/2023 @ 11:35:37
Dimanche 9 juillet 2023

L’été c’est fait pour lire et comment passer durant l’été à côté de la question du sur-tourisme ? Car, de très nombreux lieux, en France, subissent, de façon indiscutable, un afflux non maitrisé de touristes plus ou moins respectueux des lieux, de leurs habitants, du patrimoine existant (naturel, architectural, culturel et même immatériel !). Un jour, je voulais montrer le Château de Versailles à des amis colombiens et j’ai découvert, en plein mois d’août, ce qu’était l’affluence à Versailles et les temps d’attente pour entrer voir la Galerie des glaces !!! Heureusement, je connaissais les lieux et immédiatement j’ai pris la décision de ne pas insister, d’aller visiter le Petit Trianon, la bergerie, le parc… Certes, ils n’ont point de souvenir de la fameuse Galerie mais ils ont pu entrer dans le Petit Trianon dans d’excellentes conditions, arpenter les chemins utilisés par Marie-Antoinette et comprendre le romantisme à la Française en cette fin de XVIII° siècle…

Bon, je me suis éloigné de mon sujet initial, on reparlera de Marie-Antoinette s’il le faut dès cet été, et je voudrais poursuivre sur ce sujet du tourisme aujourd’hui. Prendre des vacances, aller visiter des lieux que l’on ne connait pas, prendre un temps de villégiature à la montagne ou aux bords d’un lac ou de la mer, tout cela est légitime ! Mais respecter les lieux et leurs habitants, prendre en compte toutes les formes de pollution engendrées par nos déplacements, nos séjours, nos visites, devrait être essentiel et capital pour que ces vacances ne soient pas un accélérateur de transition climatique… Le casse-tête, quoi !

Je ne vais pas, en une malheureuse petit chronique, prétendre régler le problème et donner, voire imposer, des solutions à tout le monde ! Je veux juste rappeler que prendre des vacances ne se résume pas à s’allonger au soleil sur une plage avant d’aller manger au restaurant huppé et côté du bord de plage… Changer d’air, de rythme, sortir du traintrain habituel, prendre du temps en famille… tout cela peut se faire presque partout et parfois avec des moyens très simples… Un vélo (enfin, une bicyclette par personne si vous ne souhaitez pas tester le tandem !), un sac minimaliste, un peu de préparation et d’organisation, une région que l’on souhaite découvrir, des campings, des gites, des chambres d’hôtes à votre convenance, des pique-niques avec dégustation de produits locaux, de saison, achetés directement chez les producteurs… et un budget maitrisé et adapté à chacun !

C’est pour cela que j’ai choisi de mettre en lumière aujourd’hui le travail de Philippe Calas qui propose de découvrir la Bretagne à vélo. Le volume 1 vient de sortir aux éditions Glénat (Ille-et-Vilaine, Côtes d’Armor, Finistère Nord). Tout ce qu’il propose, il l’a fait, en vélo, et donc c’est à la fois crédible, concret et très bien construit. Tout n’est pas à faire la même année, à chacun de choisir son parcours, ses étapes, ses découvertes… Connaissant bien cette région, j’ai trouvé que c’était très complet et comment critiquer un guide qui vous fait passer par les villages des vacances de mon enfance entre Le Conquet et Portsall ? Bien sûr, l’eau y est fraiche (encore fraiche car pour le futur, allez savoir !) mais la côte est si belle !

Bon, le but n’était pas de vous pousser tous en Bretagne mais bien d’ouvrir l’idée de vacances autres avec ce «Voyages à vélo & vélo électrique, Bretagne, vol 1, Ille-et-Vilaine, Côtes d’Armor et Finistère Nord » de Philippe Calas…

Alors, osez changer vos habitudes estivales et n’oubliez pas que l’été c’est fait pour lire donc bonne lecture à chacune et chacun !

Shelton
avatar 10/07/2023 @ 07:16:33
Lundi 10 juillet 2023

L’été c’est fait pour lire et parfois c’est l’occasion de réfléchir un peu, de prendre de la distance par rapport à un évènement, des idées reçues ou des clichés en tous genres… C’est ainsi que plusieurs mois après les élections présidentielles et l’échec cuisant d’Anne Hidalgo, j’ai lu avec intérêt et grande attention « Autopsie du cadavre, un texte d’Olivier Pérou, journaliste à l’Express et spécialiste de la Gauche. Ici, dans ce très bon livre, il s’interroge sur la mort du PS et cherche l’assassin…

Attention, ne cherchez pas là de la politique grand spectacle ! En fait, il nous présente les différents protagonistes de gauche, fait leur portraits, décrit les relations entre eux et montre comment les uns et les autres ont pu, ou pas, entrainer le PS dans sa chute… Il tente avec une certaine réussite de ne pas tomber dans un parti pris mais bien de tenir une ligne journalistique équilibrée, ce qui n’est pas toujours simple…

J’ai particulièrement apprécié les rencontres entre Lacroix et Mélenchon car on voit là les sources de discorde au sein de la NUPES aujourd’hui. Oui, il y a bien une impossibilité structurelle entre une Gauche européenne et sociale-démocrate d’un côté, et une Gauche populiste et prolétarienne de l’autre… D’ailleurs en écrivant ces mots je mesure bien la difficulté à mettre des qualificatifs sur LFI et je suis certain que les membres du mouvement auraient eux-mêmes beaucoup de mal à se décrire par des mots : révolutionnaire, extrême, radicale, populaire, prolétarienne, populiste, et la liste pourrait s’étendre encore beaucoup plus…

L’auteur de cette analyse prend aussi le temps de regarder François Hollande, ses attitudes, ses choix, ses décisions… Après tout, c’est peut-être bien lui qui aurait assassiné le PS ?

L’auteur fait comme s’il s’agissait d’un roman policier mais franchement ce n’est pas le cas. Par contre, il connait très bien le sujet, il est hyper bien renseigné et c’est passionnant que de le suivre dans cette période trouble dont l’issue en a surpris plus d’un… ou une !

Pour moi, il reste une question fondamentale. Certes, les résultats électoraux du PS et de LR, encore plus que celui des Verts, laissent penser que ces partis sont mort ou à l’agonie. Mais, sans vouloir blesser certains de mes amis, je serais plus attentif à ce qui va se passer dans les mois à venir. Pour le moment, seul le parti de Marine Le Pen engrange solidement des intentions de votes ce ne sont que des intentions à l’heure où j’écris ce texte) et je pense que tout peut encore changer et très vite, pour le meilleur ou le pire… LR, le PS ou les Verts peuvent encore revenir sur le devant de la scène… La mort définitive en politique n’est pas certaine…

En tous cas, puisque l’été c’est fait pour lire, n’hésitez pas à lire « Autopsie du cadavre » d’Olivier Pérou et découvrez certains aspects de la politique que vous ignorez jusqu’à maintenant… Bonne lecture !

Shelton
avatar 11/07/2023 @ 07:02:19
Mardi 11 juillet 2023

L’été c’est fait pour lire et il y a des romans qui me touchent beaucoup, auxquels je ne résiste pas même si parfois la surprise et la qualité ne sont pas totalement au rendez-vous… J’aime tout particulièrement les romans sur fond historique mais avec une pointe d’uchronie, de fiction imprévisible ou de fantastique tout simplement…

C’est ainsi que j’ai découvert il y a quelques année Roland Portiche et La machine Ernetti. Il y aura finalement trois titres dans cette série romanesque, aujourd’hui tous les trois disponibles en livre de poche. Il s’agissait d’une histoire fondée sur une trace réelle dans l’histoire du Vatican, d’une machine à voir dans le temps et donc avec un peu de fantastique, mais aussi d’une réflexion sur le temps, Dieu et l’avenir de l’humanité… Les trois romans sont parfaits pour l’été et doivent permettre à de nombreux lecteurs de naviguer entre fiction (et elle est de qualité avec deux personnages crédibles et agréables à suivre) et réflexion (je n’ose pas dire théologie mais pourtant on n’en est pas si éloigné que cela)… J’avais bien compris que le cycle était terminé et quand j’ai entendu parler de son nouveau roman «L’homme qui ressemblait au Christ » j’ai eu quelques hésitations… Encore un roman sur le Linceul de Turin, n’était-il pas temps de passer à autre chose ?

Je vais vous rassurer tout de suite : il ne s’agit pas d’un livre historique ou théologique sur le Linceul de Turin. A la limite, oublions le Linceul de Turin et tout ce qui en avait été dit, ce que vous avez lu, pensé ou même ignoré… Par contre, préparez-vous au grand voyage car avec Roland Portiche, plus exactement avec Ulysse Cameron de Bath, Kostandin Aghaparoni et Sibylle Durward, vous allez partir pour les croisades à la recherche d’un certain Alister Durward, le frère de Sibylle…

Je ne peux pas vous en dire trop car il s’agit bien d’un thriller historique, policier, politique et théologique. Ce qui peut être avancé sans déflorer trop le suspense c’est que nous sommes à la fin du treizième siècle, en Orient, en terre Sainte, que les liens entre chrétiens d’Orient, chrétiens d’Occident, musulmans et bandits de grands chemins sont assez surprenants, chacun menant sa vie et poursuivant ses propres intérêts… et que le pauvre Alister est visiblement en danger, en très grand danger !

Vous pourriez me dire que tout cela semble assez éloigné du Linceul de Turin, du moins sur ce que je vous ai dit… Sauf si on se souvient que ce Linceul daterait peut-être du treizième siècle et que nos bandits de grand chemin se seraient spécialisés en vente de reliques de toute nature, les réelles et les fausses, celles volées lors du sac de Constantinople et celles découvertes en Terre Sainte au moment des croisades, bref chez notre groupe mafieux (désolé d’utiliser ce mot d’aujourd’hui) il y a comme une caverne d’Ali Baba…

Mais pour faire un beau et bon roman, il faut aussi des personnages de qualité avec de l’amitié, de l’amour, de la volonté, de la traitrise, du courage et aussi une pincée de faiblesse, des vrais méchants (et il n’en manque pas !) et une issue crédible (je n’ai pas dit un véritable linceul, c’est une autre histoire !)…

Voici donc un bon roman estival que j’ai beaucoup apprécié et que je ne peux que vous conseiller… Et comme l’été c’est fait pour lire, très bonne lecture !

Shelton
avatar 12/07/2023 @ 06:39:03
Mercredi 12 juillet 2023

L’été c’est fait pour lire et il est grand temps de ne pas oublier les plus jeunes lecteurs. Certes, je sais bien qu’ils ne m’écoutent pas trop à la radio, qu’ils ne me lisent pas réellement sur Internet, mais, qui sait, vous pourriez bien être un relais de qualité pour mettre un bon livre entre leurs mains avides de belles histoires… Non ?

Alors, commençons par préciser quelques éléments importants. Je n’ai pas vocation à mettre en avant de façon commerciale un produit en vente dans de grandes surfaces, chacun son métier. Mais, quand un distributeur s’investit, certes pas de façon totalement désintéressée, je sais bien, pour une cause nationale, la lutte contre l’illettrisme, j’ai tendance à venir regarder de plus près… Quand cette opération est menée avec « Rue des écoles », une maison d’éditions qui propose des ouvrages parascolaires pour tous les âges et dont la fibre pédagogique n’est plus à prouver, j’avoue ne pas avoir hésité et être allé acheter certains de ces ouvrages mis en avant pour ce projet d’autant plus que les livres sont vendus à 1 euro pièce ce qui pour un album jeunesse est très accessible ! Les livres sont des albums avec de véritables auteurs, publiés il y a quelques temps par les éditions Circonflexe et l’édition des 60 ans de Carrefour (il faut bien nommer ce distributeur !) est de bonne qualité… J’en ai donc choisi un pour cet été même si je l’avoue, j’ai acheté les vingt titres différents pour mes petits enfants… Faute avouée et donc à moitié pardonnée !

J’ai pris en premier « L’ogre et les sept frères Biquet » car j’ai déjà lu à certains de mes petits-enfants des variantes de qualité de ce conte. « Le loup et les sept chevreaux » est un conte populaire germanique qui est recueilli par les frère Grimm dans leur premier recueil, Conte de l’enfance et du foyer. La première publication date en allemand de 1812, 1956 pour la première version en français… Je ne vais donc pas vous raconter l’histoire, je pense que vous la connaissez tous, ni les variantes les plus classiques comme celle de la plus petite qui se cache dans la boite à pain, ni les proximités avec « Les trois petits cochons » ou « Le chaperon rouge »… Non, allons directement dans la version de Véronique Cauchy et Fabien Öckto Lambert…

Une maman seule à élever sept enfants, une ambiance contemporaine, un loup qui est devenu un ogre, des biquets qui sont des enfants, une fausse publicité au milieu du livre, une caméra de surveillance pour voir qui se présente à la porte de la maison, une épidémie de gastro galopante qui touche la fratrie, un ogre qui tient une boutique à glaces itinérante… et je ne vais pas vous en dire plus… Enfin, si, l’ogre va tenter de passer par la cheminée et c’est d’autant plus évident que l’histoire se déroule juste avant la fête de Noël…

Une histoire plaisante à lire pour l’adulte car les variantes maintiennent le lecteur éveillé, bien construite pour l’enfant et très bien dessinée ce qui ne gâche rien pour tous ceux qui pensent comme moi que si l’histoire est dessinée c’est bien pour que l’on prenne le temps de vivre la narration graphique sans se limiter au texte… Enfin, c’est bien mon point de vue et dans le cas contraire il faut arrêter de demander à un artiste de faire vivre par ses traits ces belles histoires… Attention, l’humour, la gravité et l’humanité sont souvent portés encore plus et de façon plus intense par le dessin…

Bon, il est certainement temps que vous preniez un livre pour aller lire à ces jeunes à qui nous devons transmettre le goût de la lecture, puisque l’été c’est fait pour lire… Bonne lecture à toutes et à tous !

Shelton
avatar 13/07/2023 @ 13:04:19
Jeudi 13 juillet 2023

L’été c’est fait pour lire et il est temps de tenir notre engagement, à savoir de parler régulièrement d’une autobiographie… Attention, une œuvre autobiographique ne signifie pas le récit d’une vie entière, cela peut se limiter à un épisode seulement, bien délimité dans le temps et l’espace… Et ce sera le cas de ce livre d’Olivier Barrot, « Vaisseau Fantôme ».

On propose un jour à Olivier Barrot d’embarquer sur un paquebot, le Zaandam, pour faire des conférences. L’idée lui convient et le voilà qui part pour un magnifique voyage… Car il s’agit d’une croisière de luxe en Amérique du Sud… Seulement, voilà, nous sommes en mars 2020, aux prémices de l’épidémie de Covid… Ce qui devait être un beau moment, une croisière en échange de quelques interventions, se transforme en séjour sur une prison flottante errant sur les océans… La chronique de ce lieu de luxe flottant va traverser le monde car soudainement plus aucun pays, plus aucun port ne veut du Zaandam…

Ce qui devait être une ouverture sur les grands espaces de liberté océaniques et terrestres du grand Sud se transforme pour les vacanciers – et leurs accompagnateurs – en séjour entre prison et huis clos… L’introspection, la réflexion sur le manque de communication, l’attente d’un pays qui veuille bien accueillir ce paradis en errance… de tout cela, Olivier Barrot décide d’en faire un petit opus qui a de nombreuses qualités dont il faut profiter !

Tout d’abord, il nous renvoie tous à une période que nous avons vécue et, même si nous n’étions pas sur un vaisseau de croisière, nous avons-nous aussi éprouvé le manque d’information, le doute, la proximité de la maladie, de la mort, l’inquiétude des rumeurs contradictoires, la difficulté de l’enfermement car il était pour « notre bien » mais n’en demeurait pas moins un enfermement… Donc, quand Olivier Barrot met des mots sur ce ressenti, nous sommes en phase, nous comprenons, nous adhérons…

Après, il touche du doigt le rôle du politique dans une affaire sanitaire : quel pays va accepter de voir ce paquebot dans un de ces ports ? Serait-il possible d’envisager que l’on laisse ce vaisseau touristique à l’abandon sur mer sans aucun ravitaillement ?

Enfin, et on retrouve là notre vécu du confinement, il décrit la vie quotidienne, quand il n’y a plus d’obligation, plus de rencontre, plus de sociabilité et que, pourtant, la vie continue !

J’ai beaucoup aimé ce petit livre sans prétention qui nous parle directement d’une époque que nous avons affrontée chacun avec ce que nous sommes, comme nous le pouvions, Olivier Barrot comme chacun d’entre nous…

Un bel ouvrage estival – car il y est quand même question de vacances – mais aussi une petite réflexion humaine sur nos vies, le lien avec les autres, la maladie, le doute, la mort…

Alors, comme l’été c’est fait pour lire, faites votre sac et embarquer avec Olivier Barrot pour le meilleur ou le pire… mais avec un livre, on revient toujours !

Shelton
avatar 14/07/2023 @ 07:59:39
Vendredi 14 juillet 2023

L’été c’est fait pour lire et il est temps de se laisser de nouveau enfermer dans la collection Fleuve noir, un de nos sujets récurrents de cet été… Ce sera cette fois-ci, un roman policier de la collection « Spécial police »… Notre auteur sera Pierre Nemours…

Pierre Nemours est un journaliste qui a vécu de 1920 à 1982. Tout au long de sa carrière, il a réuni une importante documentation sur les relations internationales (origine de nombreux de ses romans d’espionnage) et sur les questions judiciaires (ce qui lui a permis d’enrichir ses romans policiers). A sa retraite, il s’installe à Nemours et prend ce pseudonyme de Pierre Nemours lui qui portait le nom de Pierre Guillemot…

J’ai choisi « Treize témoins à décharge » car ce roman policier est avant tout une énigme à résoudre pour le lecteur : Didier Cardest meurt, le médecin qui est en premier sur les lieux déclare une mort naturelle mais un entrepreneur qui était en lien avec Didier Cardest émet des doutes à un ami très haut placé dans la police… Ce dernier demande l’aide d’un commissionnaire divisionnaire nouvellement retraité pour mener une contre enquête rapide… Il est hors de question de passer à côté d’une mort suspecte… C’est ainsi que Marc Vieljeux rouvre le dossier…

Un suspect, il y en a un mais, car il y a bien un « mais » de taille, il a treize témoins qui lui garantissent un alibi de qualité et parfait… Alors, soit la mort de Didier Cardest était bien naturelle, soit Marc Vieljeux est en présence d’un meurtre parfait ! A ce stade, il faudrait presque rappeler les fameuses règles du roman policier, celles énoncées ou édictées par Van Dine… mais, je vais vous le faire en bref et en précis : ne prenons pas le lecteur pour un imbécile ! Donc, l’auteur peut faire ce qu’il veut, après tout c’est son roman, mais il doit respecter son lecteur. Donc, si l’alibi doit tomber, si le crime doit être prouvé, alors ce doit être fait de façon propre, cohérente et étayée ! Et, bien sûr, ce sera le cas…

Il s’agit donc d’un très bon roman policier, plutôt bien écrit, solide sur le fond, original dans son mécanisme, un brin complexe dans son aboutissement mais en restant bien logique…

Cette collection « Spécial police » est une bonne collection d’affaires policières, généralement à la française, dans des villes françaises, à Paris, en Ile-de-France ou en province, et dont certains ont été adaptés en film… Malheureusement, souvent on parle de « série B » et je trouve que cela est un peu « limitant » et frustrant pour des intrigues qui valent mieux que cette image…

Alors, puisque l’été c’est fait pour lire, n’hésitez pas à retrouver certains titres policiers de Fleuve noir pour agrémenter vos lectures estivales…

Veneziano
avatar 14/07/2023 @ 09:26:30
Il est paru récemment un Dictionnaire amoureux de Flaubert, qui me tente bien.

Shelton
avatar 14/07/2023 @ 13:07:10
J'aime beaucoup cette collection des "Dictionnaire amoureux..."

Shelton
avatar 15/07/2023 @ 09:25:49
Samedi 15 juillet 2023

L’été c’est fait pour lire et rien de telle qu’une bonne bande dessinée pour passer la meilleure sieste estivale… Mais, la bande dessinée est un champ si vaste qu’il n’est pas toujours facile de s’y retrouver. Comme il s’agit d’un art narratif visuel et textuel, on peut y arriver par le genre, par le scénario ; par le dessin, par l’ensemble…

En plus, nous avons des lectures très différentes pour ces albums. Certains les regardent avant tout, d’autres les lisent, d’autres s’immergent dans l’ensemble comme s’il s’agissait d’un petit cinéma privé…

Parfois, on peut être surpris par certains lecteurs. J’ai un petit fils qui ne lit pas encore les textes mais qui regarde avec une immense attention et concentration chaque planche, chaque case, chaque expression… Il prend librement les albums dans ma bibliothèque et une fois il s’est saisi d’une bédé policière… Au bout d’un moment, il me dit : « Papy, il y a un problème… » Je m’attendais à devoir gérer une image policière trop dure, une scène adulte ou quelque chose de ce genre… « Regarde, le monsieur a un pistolet dans la main mais ce n’est pas son arme ». Il venait de découvrir que dans la même scène, la même séquence, le héros n’avait plus la même arme dans la main… Quelques dessins plus loin, c’était redevenu la même… Une erreur du dessinateur qui s’est mélangé dans sa documentation, le pistolet automatique devenant un instant un révolver… Les adultes avaient lu sans voir, il avait vu sans lire !

Il faut donc prendre le temps de lire ces albums avec attention… Prenons, par exemple, ce très bon diptyque « Arsène Lupin contre Sherlock Holmes » de Félix, Janolle et Walter. Cette histoire est adaptée avec beaucoup de liberté du roman de Maurice Leblanc, « La Barre-y-va ». Ce qui est remarquable, et c’est bien de le préciser dès le départ, c’est que très vite on peut oublier le roman. On est dans l’esprit de la série romanesque mais Jérôme Félix a écrit pour la bande dessinée, pour mettre en scène sur papier un bel affrontement entre le Lupin mythique et profondément humain et Sherlock Holmes, le cerveau désincarné. Il y a un véritable parti pris qu’Alain Janolle dessine avec talent et réussite… Pour rester dans l’aspect visuel, come les deux personnages se déguisent, le dessinateur transforme les personnages ne se contentant pas de leur changer juste les vêtements… Résultat fascinant et troublant pour le lecteur… Enfin, pour rester sur les deux héros, on précisera que le duel est arbitré par le très grand et célébrissime commissaire Ganimard… Bien sûr, Arsène Lupin, enfin, Raoul d’Avenac, se fait passer pour Sherlock Holmes qui lui-même tente de suivre cette histoire de façon anonyme…

Avec tout cela je ne vous ai pas dit grand-chose de l’histoire… Une belle propriété en Normandie, un grand-père alchimiste, deux magnifiques héritières, un trésor potentiel, un héritage mystérieux… Bref, tous les éléments sont bien là pour une belle histoire lupinesque !

Oui, restez clames, on peut parler de lupinologie, de lupinien, de lupinesque… Oui, c’est ainsi, quand on veut parler d’Arsène Lupin, on entre dans une communauté surprenante… Du coup, certains lecteurs, très attachés à la tradition du corpus lupinien n’apprécieront que moyennement cette histoire qui prend trop de liberté tandis que d’autres trouveront ce scénario d’une grande qualité et ce fut mon cas !

On peut aussi, puisque l’été c’est fait pour lire et relire aussi, prendre le temps de se plonger dans le roman « La Barre-y-va » de Maurice Leblanc…

Très bonne lecture à toutes et à tous !

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