Shelton
avatar 07/09/2023 @ 08:05:48
Lundi 21 août 2023

L’été c’est fait pour lire et, très sensible à l’écriture d’un certain Italo Calvino que je lis depuis longtemps, que je fréquente depuis plus de trois décennies, je souhaiterais aujourd’hui vous parler de cet écrivain et de quelques-uns de ses ouvrages… Après tout, nous fêtons le centenaire de sa naissance, alors, profitons-en !

C’est lors du premier confinement que j’ai entendu parler de nombreux Français souhaitant retrouver la campagne, la nature… et j’ai alors relu avec plaisir « Marcovaldo », un texte de circonstances… Oui, nos amis urbains voulaient d’un seul coup quitter la ville où ils se sentaient enfermés, prisonniers, étouffés… Seulement, voilà, le chemin du retour à la nature n’est pas si simple et Italo Calvino l’avait bien montré…

Dans ce recueil de nouvelles, Marcovaldo, Italo Calvino nous parle d’un homme, Marcovaldo, d’origine rurale mais qui par obligation doit travailler à la ville. Il est manutentionnaire dans un magasin, homme à tout faire, il est pauvre et couvert de dettes, semble limité dans ses raisonnements… Il a de très nombreux enfants, six si j’ai bien compté, et une femme avec qui les heurts sont assez nombreux… Bref, la vie d’un pauvre bougre !

Mais cet homme a aussi un rapport atypique à la nature comme si la vie urbaine avait changé sa perception du monde… Les fables ou nouvelles permettent à Italo Calvino d’aborder de nombreux sujet allant de la faim au logement en passant par la pollution (oui, en 1963 c’était déjà un sujet et on n’a pas attendu ni les Verts ni Greta Thunberg pour considérer cette question comme essentielle !) ou la santé, l’éducation, le travail, le mariage, les enfants… donc toutes les questions qui nous taraudent durant notre vie entière…

Comme il y a bien un lien entre les saisons et son raisonnement, l’ouvrage suit les saisons, du moins en ce qu’elles apparaissent en ville car on est bien conscient qu’il n’est pas aussi simple qu’à la campagne de voir les saisons défiler…

Attention, pour ceux qui ont lu les grands classiques d’Italo Calvino, c'est-à-dire cette fameuse trilogie géniale composée du Baron perché, du Vicomte pourfendu et du Chevalier inexistant, il faut signaler que Marcovaldo est un ouvrage beaucoup plus triste et pessimiste ou, si vous préférez, beaucoup plus réaliste et concret. C’est le livre du travail mal payé, de la vie en grande ville et de la pauvreté…

Mais, soyons lucides, la dérision et le fatalisme de cet ouvrage entrainent quelques rires, sourires et moments de jubilation… Mais nos villes ne nous offrent pas l’occasion de rire à gorge déployée, de tendre la main à celui qui passe, d’accueillir le migrant… Car nous manquons cruellement d’humanité et c’est bien ce qu’Italo Calvino pointe de son crayon, l’air de rien… Il voudrait bien nous voir changer mais il ne se fait aucune illusion !

Alors, une lecture inutile ? Non, bien au contraire, un livre qui nous montre sans aucun doute que la ville de taille inhumaine a bien changé la nature de l’être rural qui y est venu contraint et forcé pour travailler à une entreprise qu’il ne comprenait même pas ! Aussi, finalement, dès la première pandémie qui passe, il veut fuir à grande vitesse pour retrouver la vie, la nature, son humanité… Mais en aura-t-il les moyens ?

Alors si les certitudes manquent, laissons au moins les questions nous assaillir pour réfléchir cet été aux chemins pour retrouver notre humanité… Et comme l’été c’est fait pour lire, bonne lecture à tous !

Shelton
avatar 07/09/2023 @ 23:47:10
Mardi 22 août 2023

L’été c’est fait pour lire et nos anciens professeurs de Français ou de littérature seraient les premiers à ajouter « et relire les grands classiques » ! Quelle erreur ! Oui, quelle magistrale erreur ! Car cela signifierait que si on n’a pas lu les Classiques on ne pourrait plus le faire car on n’aurait que le droit de les relire ! Et tout cela parce qu’il y aurait comme un malentendu dès le départ, une genèse de la littérature posée sur un fondement inconsistant… Il y aurait « les classiques », sorte de bible universelle de la littérature, reconnue par tous et jugée définitivement bonne, essentielle et incomparable… et, à côté, en retrait, tous les autres livres qui attendraient d’être oubliés, jetés et même brûlés !

Bien sûr, tout cela est excessif et il est peut-être bon de s’interroger sur ce que pourrait bien être, ou plutôt devrait être, un classique ! Tout d’abord, un classique n’est pas un livre qu’il faudrait faire lire à tous les enfants, à un âge donné. Une telle chose n’a aucun sens et elle porterait en filigrane l’idée que nous serions tous identiques, avec les mêmes goûts, le même développement intellectuel, sentimental, émotif, artistique… La formation scolaire et universitaire est bien là pour nous faire découvrir, pas pour nous imposer des choix ! Par contre, dans les lectures imposées, je peux trouver ici ou là des livres qui deviendront pour moi des classiques… Il n’est pas question ici de spécifier des livres d’un genre, d’une époque, d’une langue, d’un pays… A ce titre, je suis surpris d’avoir fait des études littéraires en ayant eu que fort peu de contacts avec la littérature japonaise, chinoise, australienne… Et ces oublis ne sont pas exhaustifs !

Italo Calvino, né il y a un siècle, est un auteur que j’apprécie beaucoup et que j’ai eu la chance et le bonheur de découvrir en prépa. Il a tenté de parler des classiques dans un ouvrage « Pourquoi lire les classiques ». Dans la première partie, la seule réellement exceptionnelle de l’ouvrage, il donne quelques éléments de fond sur la question. Je ne retiendrais que deux points, pour moi, essentiels :

- Un classique est un livre qui n’a jamais fini de dire ce qu’il a dire.
- Les classiques sont des livres qui, quand ils nous parviennent, portent en eux la trace des lectures qui ont précédé la nôtre et traînent derrière eux la trace qu’ils ont laissée dans la ou les cultures qu’ils ont traversées (ou plus simplement, dans le langage et les mœurs).

Mais, me direz-vous, ce sont des définitions universelles et non individuelles. Il y aurait donc des classiques communs à tous… Non ! Car le classique que j’ai en main n’a pas fini de me dire… mais il ne dit peut-être rien à mon voisin, mon ami ou mon étudiant… Car pour entendre ce qu’il a à me dire, faut-il encore que je sois capable de l’entendre ! Il faut aussi que je sois baigné dans une culture compatible avec le classique que je suis entrain de lire… L’odyssée est-elle accessible à tous les humains ? Probablement mais à condition d’être préparé à sa lecture (certains diraient conditionné)…

Certains d’entre nous ont été bercés ou du moins distraits par les « Lettres Mon Moulin » d’Alphonse Daudet, lettres lues et rendues vivantes par un acteur célèbre, Fernandel. Un de mes enfants a eu cet ouvrage en lecture obligatoire en classe de sixième. Elle n’a jamais réussi à lire, comprendre ou apprécier ces textes pourtant pas très longs… Pourtant, La chèvre de Monsieur Seguin ou Le curé de Cucugnan, La mule du pape ou Le sous-préfet aux champs auraient pu sembler à certains comme classiques de façon définitive… Mais ces textes ne parlent pas à tous les lecteurs et il faut l’accepter…

Le deuxième point relevé chez Italo Calvino est aussi important. Quand on ouvre un classique, on est en contact, d’une certaine façon, avec les lecteurs qui nous ont précédés, il y a comme une lecture collective et culturelle, une sorte de sens porté par un groupe de lecteurs… Par exemple, pour rester dans mon exemple, si vous avez entendu Fernandel raconter les « Lettres de Mon Moulin », votre lecture est portée, même inconsciemment, par l’acteur et même par ceux qui l’ont écouté depuis des décennies… Le tout devient « classique » mais par pour tout le monde, pour ceux qui entrent dans cette catégorie, pour ceux à qui cela parle…

Donc, même si le sujet mériterait encore de nombreux développements, il y aura bien dans mes lectures des « classiques », les miens, mais je ne vous les imposerai pas comme tels, ce ne seront que des propositions de lectures et ce sera à vous, si le cœur vous en dit, d’en faire des classiques, vos classiques ! A chacun de constituer sa bibliothèque de classiques…

Alors bonne lecture et à demain !

Shelton
avatar 08/09/2023 @ 08:16:22
Mercredi 23 août 2023

L’été c’est fait pour lire et continuons à résorber mon retard abyssal de bandes dessinées qui s’empilent dans mon bureau comme autant de colonnes pour soutenir l’étage du dessus… Bon, je vous rassure, je n’habite pas dans un taudis qui aurait besoin d’un tel soutient éventuel et si je lisais plus vite je pourrais évacuer rapidement ce surplus d’ouvrages pourtant de très bonne qualité comme ce « Montana 1948 » qui aurait du retenir mon attention beaucoup plus tôt…

Nicolas Pitz, dessinateur belge, adapte là un roman américain de Larry Watson et il le fait très bien. L’histoire, tout en étant très simple sur le fond – le silence n’est jamais bon quand il a pour objet de masquer une action criminelle – aborde de très nombreuses questions sans aucune superficialité. Le résultat offre au lecteur une bande dessinée forte, profondément humaine, riche, agréable à lire avec un brin de fantaisie et de poésie qui aide à faire passer le plus glauque de cette histoire…

Tout commence dans une famille de shérif, où travaille une jeune indienne, Marie, qui va tomber malade. C’est assez sérieux pour que le shérif appelle son grand frère à la rescousse, il faut dire qu’il est médecin… Mais, car il y a bien un « mais », Marie est prise de panique en apprenant la venue de ce médecin… On va découvrir, page après page, confidence après confidence, que les femmes indiennes de Mercer County craignent les pratiques personnelles de ce médecin pourtant réputé et héros de la guerre mondiale…

Notre shérif est pris au piège : il va devoir prendre une décision devant sa femme, son fils David, son ami Len… Faire arrêter son frère, que dis-je, arrêter lui-même son frère, ou l’éliminer, le faire échapper et disparaitre, se taire à tout jamais… Le cas de conscience est fort d’autant plus que certains savaient depuis longtemps, d’autres se taisaient comme si rien de tout cela n’était important…

Je ne vous dis pas comment tout cela finira mais cette bande dessinée parlera de vérité, de justice, de la famille, du racisme, de l’abus des plus faibles (existe-t-il plus faible qu’une femme indienne au Montana juste après la deuxième guerre mondiale ?) et finalement posera des questions qui sont bien valables aujourd’hui dans notre société, sans aucun doute !

Un bel album à découvrir et utiliser pour libérer la parole, liberté dont on a bien besoin au quotidien… Et comme l’été c’est fait pour lire, très bonne lecture à toutes et à tous !

Shelton
avatar 10/09/2023 @ 21:53:54
Jeudi 24 août 2023

L’été c’est fait pour lire et il est grand temps de faire fondre la pile des livres à lire, celle des lus à chroniquer et enfin celle des ouvrages à relire (car elle existe elle-aussi et ce n’est pas rien !). Quand je parle de livres ou ouvrages, j’inclus toutes les formes de bouquins, de la bande dessinée aux livres jeunesse en passant par les polars, donc le travail ne manque pas…

On va donc commencer par parler de cette série Soda que j’aime beaucoup et que j’ai été très heureux de revoir arriver en librairie avec un scénario d’Olivier Bocquet et le dessin de Bruno Gazzotti… Mais revenons un peu en arrière…

La série Soda est née avec le scénariste Philippe Tome (décédé en 2019) en 1985 avec Luc Warnant au dessin. Ce dernier dessinera deux épisodes et c’est Bruno Gazzotti qui reprendra le flambeau. C’est à ce moment-là que je découvrais la série, avec le tome 3, Tu ne butteras pas, en 1991. Bruno Gazzotti laissera le dessin à Dan Verlinden pour le tome 13, volume qui disparait « mystérieusement » de la liste des albums de la série. Oui, il arrive parfois que les scénaristes et les dessinateurs puissent connaitre quelques différents dans leurs vies professionnelles… La nouveauté, La pasteur sanglant, avec le retour de Gazzotti au dessin, est comme un nouveau n°13… La série est donc repartie !

Revenons-en maintenant au contenu de cette grande histoire, celle du pasteur-policier SOlomon DAvid (SODA). Pasteur-policier ? Oui, la pauvre mère de Soda, malade du cœur, croit que son fils est pasteur à New York. Il quitte donc chez lui, tous les matins, en tenue de pasteur, passe sa journée à chasser les truands et criminels de la ville, et rentre chez lui le soir en tenue de pasteur, tout cela pour protéger sa mère… Il faut dire que le mari de cette femme était shérif et qu’il est mort de façon violente… Elle ne supporterait pas de savoir ce que fait réellement Soda de ses journées.

On peut dire de cette série qu’elle est policière, semi-réaliste avec une partie policière très solide, très bien construite et parfois cruelle. Mais, heureusement, c’est aussi une série bédé fortement teintée d’humour, un humour parfois grinçant et noir qui donne une touche spécifique à cette histoire qui peut être lue dès l’adolescence…

Avec cette reprise d’Olivier Bocquet au scénario, tout repart à 100 à l’heure et on a réellement l’impression de revenir à la série du départ, avec peut-être une touche plus adulte bien assumée qui n’exclut pas les plus jeunes lecteurs mais bien qui invite ceux qui ont connu la série dans Le journal de Spirou (dès 1986 c'est-à-dire il y a 37 ans) à revenir à leur héros d’antan ! A ce titre, c’est plutôt bien réussi !

On attend donc maintenant une parution régulière pour se familiariser de nouveau avec Soda… Pour ceux qui ne connaissent pas la série, vous avez le temps de lire les douze premiers titres… Alors, bonne lecture !

Shelton
avatar 27/09/2023 @ 08:25:55
Comme vous avez pu le constater,surtout pour ceux qui me suivent depuis longtemps, cette année je fus moins productif... En fait, je n'ai pas moins lu que les autres années, mais j'ai eu quelques problèmes de santé. D'ailleurs, j'écris ce message de l'hôpital où une équipe compétente et sympathique tente de trouver le traitement le plus adapté à mon insuffisance cardiaque pour que je puisse continuer à lire, écrire et m'occuper de ma famille qui comme certains le savent est assez grande... Vieillir est toujours une histoire, à un moment ou un autre, de santé, de traitement, de renoncement...

Il était normal que je vous donne ces quelques petites nouvelles... Et comme l'automne est aussi fait pour lire, bonne lecture à tous !

Patman
avatar 27/09/2023 @ 09:34:48
Comme vous avez pu le constater,surtout pour ceux qui me suivent depuis longtemps, cette année je fus moins productif... En fait, je n'ai pas moins lu que les autres années, mais j'ai eu quelques problèmes de santé. D'ailleurs, j'écris ce message de l'hôpital où une équipe compétente et sympathique tente de trouver le traitement le plus adapté à mon insuffisance cardiaque pour que je puisse continuer à lire, écrire et m'occuper de ma famille qui comme certains le savent est assez grande... Vieillir est toujours une histoire, à un moment ou un autre, de santé, de traitement, de renoncement...

Il était normal que je vous donne ces quelques petites nouvelles... Et comme l'automne est aussi fait pour lire, bonne lecture à tous !


Bonjour Shelton, décidément notre vieux CL ressemble de plus en plus à une assemblée d'éclopés ! Prends du repos, fais toi dorloter (même si à l'hosto c'est pas toujours la joie) et reviens nous bientôt en pleine forme avec de bonnes bédés à nous conseiller.

Vince92

avatar 27/09/2023 @ 09:44:44
Bon courage et bon rétablissement Shelton!

Shelton
avatar 27/09/2023 @ 10:47:05
Merci les amis !

Radetsky 27/09/2023 @ 11:20:34
Il était normal que je vous donne ces quelques petites nouvelles... Et comme l'automne est aussi fait pour lire, bonne lecture à tous !

Comme on est un peu plus nombreux à être passés au travers de ce genre de situation à mesure que le temps passe, on se sent solidaire toujours davantage.
Bien à toi !

Saint Jean-Baptiste 27/09/2023 @ 12:12:37
Je compatis, Shelton, bon courage, remets-toi vite.

Nathafi
avatar 27/09/2023 @ 13:49:40

Bon et prompt rétablissement Shelton ! Je te souhaite de rejoindre tes proches rapidement.

Shelton
avatar 27/09/2023 @ 14:22:33
Merci et merci encore !!!

Pieronnelle

avatar 27/09/2023 @ 17:12:27
Oh Shelton ,je t'envoie plein de bonnes ondes pour ton rétablissement ! Et toujours un grand coup de chapeau pour ce que tu fais pour nous , nous avons beaucoup de chance ! Bon courage !

Shelton
avatar 27/09/2023 @ 17:45:40
Merci Pieronnelle !

Shelton
avatar 29/09/2023 @ 13:19:10
Mon cas ne doit pas être encore trop catastrophique car ces charmants professeurs me laissent sortir demain après-midi pour aller réaliser quelques interviews à l'anniversaire des 25 ans de Bamboo... mais je reviens le soir à l'hôpital, il ne faut quand même pas exagérer...

Shelton
avatar 01/10/2023 @ 19:34:24
Grâce à l’équipe médicale qui s’occupe de moi depuis une semaine pour me permettre de bénéficier d’un traitement parfaitement adapté à mon cœur un peu fatigué et mes activités parfois peut-être trop nombreuses, j’ai pu quitter l’hôpital une journée et participer à la fête anniversaire des 25 ans de la maison d’éditions Bamboo… Que l’on se rassure dans les chaumières, quand je dis « participer », je veux juste dire réaliser cinq interviews d’auteurs et non « faire la fête comme un fou »…

Lors de cet évènement, même s’il y avait plus de 150 participants, auteurs, dessinateurs et coloristes, beaucoup n’eurent d’attention que pour les auteurs de la série « Les sisters » et il fallut beaucoup de patience à certaines jeunes lectrices pour atteindre Cazenove et William et repartir avec la dédicace tant espérée…

Enfin, puisque le magazine Fluide glacial a rejoint cette maison d’éditions, il y avait plusieurs auteurs présents pour occuper les parents des lectrices de Sisters…Comme quoi, il est toujours possible de satisfaire tout le monde !!!

Quant à moi, j’ai pu interviewer Alain Janolle, Jean et Simon Léturgie, Philippe Charlot, Eric Stalner et Damien Geffroy… Mais on reparlera très vite de ces auteurs !

Il ne reste plus qu’à souhaiter que cette maison Saône-et-loirienne vive encore de très nombreuses décennies en proposant aux lecteurs les albums qu’ils attendent !

Saule

avatar 02/10/2023 @ 00:10:41
Félicitation Shelton et prompt rétablissement, j'ai toujours été impressionné par ton aptitude à toucher à tout et la diversité de tes intérets. Lache un peu la pédale et continue à nous faire profiter de tes passions à un rythme qui te convient

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