Vendredi 19 août 2022
L’été c’est fait pour lire et je vous ai entrainés, de force ou presque, dans les aventures de Guy Lefranc en bande dessinée, une création de Jacques Martin, il y a soixante dix ans. D’une façon générale, j’ai choisi de parler des albums que je préférais, mais s’il y a des albums meilleurs que d’autres, c’est qu’il y en a, de fait, des moins bons. Ne jamais en parler, c’est quand même tronquer la présentation, voire être un peu malhonnête… C’est pour cela que j’ai choisi de prendre le temps de parler du seizième album de la série, « L’ultimatum », écrit par Jacques Martin et dessiné par Francis Carin, c’était en 2004…
Guy Lefranc est pris par hasard et contre son gré dans l’une des plus grandes menaces terroristes qu'ait connu l'Europe. Il s’agit tout simplement de la destruction du tunnel sous la Manche ! Au passage cela montre la volonté de Jacques Martin de donner à Lefranc un aspect de série réaliste moderne. Cela n’a pas toujours fonctionné mais la volonté était bien là !
Dans cette histoire, il est accompagné d’une charmante jeune fille, sa cousine. Il va devoir aider les services secrets britanniques et tout se déroulera entre l’Angleterre et la Belgique, sans oublier la séquence sur la Manche, à bord d’un chalutier…
Seulement, voilà, le tout n’est pas très réussi, le scénario un peu léger et mal construit, le tout pas très crédible… Il s’agit d’ailleurs du dernier album scénarisé par Jacques Martin et on peut penser que c’est l’album de trop. Il était temps de passer le relais à d’autres scénaristes, du moins, c’est mon avis ! Etait-il utile de faire subir à Guy les affres d’une bonne grippe après l’avoir trempé dans la Manche froide ? Un peu rude quand même !
Par contre, si on peut être déçu du scénario, et je l’ai bien été, le dessin, lui, est très bon. Mais est-ce réellement du « Lefranc » ? J’ai plutôt l’impression que c’est du Carin, donc du « Victor Sackville »… En effet, en quelques cases, quelques scènes, quelques personnages, on reconnait immédiatement la patte graphique de Francis Carin. D’ailleurs, ayant rencontré au moment de la sortie le dessinateur, il m’avait bien confié qu’il avait trop fait du Carin, pas assez du Martin…
Francis Carin prenait cette année-là le dessin de la série Lefranc après Martin lui-même, Bob de Moore, Gilles Chaillet et Christophe Simon. La série n’allait pas se terminer là mais ce qui est passionnant c’est de voir ce que chaque dessinateur a apporté, mis en place car la série a beaucoup plus évolué que ce que pensent ceux qui ne l’aiment pas du tout… Francis carin a certainement apporté une sorte d’humanité chaude aux personnages de la série et ce n’est pas désagréable de voir un Guy Lefranc probablement plus proche d’une humanité responsable, chaleureuse, proche de la notre… Mais cela ne suffit pas à rattraper l’ensemble de l’album !
Alors, pour autant, cet album est-il à oublier complètement ? Non, il est seulement moins bon, moins efficace dans sa construction, moins agréable à lire… C’est ainsi et ce n’est pas si grave que cela. D’une part, on a le droit de produire du moins bon une fois, d’autre part les inconditionnels seront toujours quand même au rendez-vous et ils attendront le meilleur qui ne manquera pas d’arriver !
Au moment de la sortie de l’album, un fan disait : «Cette BD se lit avec plaisir, mais j’ai trouvé la fin peu crédible vu la personnalité et l’objectif assez ridicule du responsable de toute l’affaire… Bon, cela ne m’empêchera pas d’acheter le suivant… »
En soixante-dix ans, la série a connu des hauts et des bas, c’est ainsi et c’est normal. Ce qui est souvent intriguant c’est que les lecteurs de la série n’ont pas le même « top 10 » des épisodes et c’est aussi ce qui assure le succès de l’ensemble… Quand à ceux qui sont moins bons et jamais cités, on les oubliera et on ne retiendra que les meilleurs… Jouez avec vos amis et demandez à chacun ses cinq albums préférés des séries Tintin, Lucky Luke, Astérix, Blake et Mortimer, Alix, Lefranc… Vous verrez, l’unanimité n’existera pas !
Alors, puisque l’été c’est fait pour lire, bonne relecture de toutes ces séries pour établir votre choix !
L’été c’est fait pour lire et je vous ai entrainés, de force ou presque, dans les aventures de Guy Lefranc en bande dessinée, une création de Jacques Martin, il y a soixante dix ans. D’une façon générale, j’ai choisi de parler des albums que je préférais, mais s’il y a des albums meilleurs que d’autres, c’est qu’il y en a, de fait, des moins bons. Ne jamais en parler, c’est quand même tronquer la présentation, voire être un peu malhonnête… C’est pour cela que j’ai choisi de prendre le temps de parler du seizième album de la série, « L’ultimatum », écrit par Jacques Martin et dessiné par Francis Carin, c’était en 2004…
Guy Lefranc est pris par hasard et contre son gré dans l’une des plus grandes menaces terroristes qu'ait connu l'Europe. Il s’agit tout simplement de la destruction du tunnel sous la Manche ! Au passage cela montre la volonté de Jacques Martin de donner à Lefranc un aspect de série réaliste moderne. Cela n’a pas toujours fonctionné mais la volonté était bien là !
Dans cette histoire, il est accompagné d’une charmante jeune fille, sa cousine. Il va devoir aider les services secrets britanniques et tout se déroulera entre l’Angleterre et la Belgique, sans oublier la séquence sur la Manche, à bord d’un chalutier…
Seulement, voilà, le tout n’est pas très réussi, le scénario un peu léger et mal construit, le tout pas très crédible… Il s’agit d’ailleurs du dernier album scénarisé par Jacques Martin et on peut penser que c’est l’album de trop. Il était temps de passer le relais à d’autres scénaristes, du moins, c’est mon avis ! Etait-il utile de faire subir à Guy les affres d’une bonne grippe après l’avoir trempé dans la Manche froide ? Un peu rude quand même !
Par contre, si on peut être déçu du scénario, et je l’ai bien été, le dessin, lui, est très bon. Mais est-ce réellement du « Lefranc » ? J’ai plutôt l’impression que c’est du Carin, donc du « Victor Sackville »… En effet, en quelques cases, quelques scènes, quelques personnages, on reconnait immédiatement la patte graphique de Francis Carin. D’ailleurs, ayant rencontré au moment de la sortie le dessinateur, il m’avait bien confié qu’il avait trop fait du Carin, pas assez du Martin…
Francis Carin prenait cette année-là le dessin de la série Lefranc après Martin lui-même, Bob de Moore, Gilles Chaillet et Christophe Simon. La série n’allait pas se terminer là mais ce qui est passionnant c’est de voir ce que chaque dessinateur a apporté, mis en place car la série a beaucoup plus évolué que ce que pensent ceux qui ne l’aiment pas du tout… Francis carin a certainement apporté une sorte d’humanité chaude aux personnages de la série et ce n’est pas désagréable de voir un Guy Lefranc probablement plus proche d’une humanité responsable, chaleureuse, proche de la notre… Mais cela ne suffit pas à rattraper l’ensemble de l’album !
Alors, pour autant, cet album est-il à oublier complètement ? Non, il est seulement moins bon, moins efficace dans sa construction, moins agréable à lire… C’est ainsi et ce n’est pas si grave que cela. D’une part, on a le droit de produire du moins bon une fois, d’autre part les inconditionnels seront toujours quand même au rendez-vous et ils attendront le meilleur qui ne manquera pas d’arriver !
Au moment de la sortie de l’album, un fan disait : «Cette BD se lit avec plaisir, mais j’ai trouvé la fin peu crédible vu la personnalité et l’objectif assez ridicule du responsable de toute l’affaire… Bon, cela ne m’empêchera pas d’acheter le suivant… »
En soixante-dix ans, la série a connu des hauts et des bas, c’est ainsi et c’est normal. Ce qui est souvent intriguant c’est que les lecteurs de la série n’ont pas le même « top 10 » des épisodes et c’est aussi ce qui assure le succès de l’ensemble… Quand à ceux qui sont moins bons et jamais cités, on les oubliera et on ne retiendra que les meilleurs… Jouez avec vos amis et demandez à chacun ses cinq albums préférés des séries Tintin, Lucky Luke, Astérix, Blake et Mortimer, Alix, Lefranc… Vous verrez, l’unanimité n’existera pas !
Alors, puisque l’été c’est fait pour lire, bonne relecture de toutes ces séries pour établir votre choix !
Samedi 20 août 2022
L’été c’est fait pour lire et il est temps de vous parler de cet album « Cuba libre » de la série Lefranc. Il est temps tout simplement parce qu’il vient de sortir en version exceptionnelle à l’occasion des soixante-dix ans de la série, à l’occasion des expositions de Molsheim sur Jacques Martin, créateur de la série… mais aussi parce que c’est le premier album scénarisé par Roger Seiter, celui-là même qui a œuvré comme un forcené pour que cet hommage spécial puisse avoir lieu en Alsace… Cet album date de 2014…
La première chose que l’on peut constater très rapidement c’est que, pour ce scénariste, Guy Lefranc est avant tout un journaliste même si, de fait, il va lui arriver de se retrouver pris dans des actions délicates et à risques. Deuxième élément, c’est que dans cet album, on va rencontrer des personnages réels, bien pris dans l’histoire. Il faut dire que c’est Ernest Hemingway qui entraine Guy Lefranc dans cette aventure. Officiellement, il vient à La Havane pour interviewer le grand écrivain et aventurier… mais, officieusement, il s’agit d’une découverte qui pourrait bien révolutionner notre vision des cultures anciennes et disparues…
Mais notre ami Guy Lefranc n’arrive pas chez Hemingway n’importe quand. Il débarque à La Havane en octobre 1958 alors que Fidel Castro et Fulgancio Batista se livrent une bataille à la vie à la mort pour le pouvoir. Ici, on ne parle pas de communisme ou de je ne sais quoi en termes d’idéologie, mais on sent deux bêtes de pouvoir qui s’affrontent sans retenue. Ce combat, bien sûr, et c’est l’intérêt de cet album de bande dessinée, ne mobilise pas que les forces révolutionnaires, les derniers défenseurs du pouvoir en place ou le peuple cubain. En fait, la mafia, les multinationales, les puissances comme les Etats-Unis ou l’Union soviétique, les grands médias du monde… Tout le monde a les yeux tournés sur cette île des Caraïbes, sa capitale, sa Sierra Maestra…
Alors, dans cette période révolutionnaire, peut-il y avoir une petite place pour une découverte archéologique exceptionnelle ?
Bien sûr, je ne vais pas vous donner toutes les clefs de cette très bonne histoire, de cet excellent épisode de la série Lefranc. Ce que l’on peut dire c’est que tout d’abord, le scénario est ciselé, précis, très rigoureux, c'est-à-dire qu’il fonctionne bien alors même que l’histoire au départ peut sembler des plus improbables… Deuxième élément, et ce n’est pas rien, l’aspect historique est riche, fondé sur des faits, des documents, des témoignages… tout en laissant la part belle à la fiction qui est bien là. Ernest Hemingway n’a pas rencontré Lefranc mais, en fait, on finit par y croire… La présence du Che, elle est évidente à partir du moment où l’on commence à rentrer dans l’histoire… Et, du coup, la CIA, la mafia et le reste… tout coule de source !
Je voudrais mettre en valeur, enfin, un dernier point spécifique. On a souvent accusé Jacques Martin de faire des bandes dessinées pour garçons avec une présence masculine très forte. Je ne vais pas revenir sur les raisons de ce mécanisme, mais plutôt dire avec réalisme que Roger Seiter a choisi de reconstruire la bande dessinée de ce style avec une présence féminine beaucoup plus forte. Dans ce premier épisode qu’il scénarise, il utilise une femme de la CIA, Ellen Cook. Certes, elle n’est pas le personnage central mais on sent que l’on est bien entrain de changer d’époque. D’ailleurs, d’album en album, Roger prolongera son travail avec efficacité puisque nous verrons que, dans son dernier Lefranc paru, la charmante Marlène n’a pas un rôle secondaire. Elle est bien actrice forte de l’épisode en question…
Reste à parler du dessin et de la narration graphique. Régric dans cet album confirme son évolution depuis « Noël noir », il maitrise ses personnages, Lefranc n’est plus aux autres, c’est bien le sien que nous voyons vivre, agir… C’est un plaisir de lire cet album et on finit par oublier les albums du début de la série même si on reste très attaché à « La grande menace » ce qui est bien légitime…
Comme l’été c’est fait pour lire, je pense que ceux qui n’ont pas encore lu « Cuba libre » doivent le faire… ne serait-ce que pour rencontrer en fin d’album un certain Fidel Castro…
L’été c’est fait pour lire et il est temps de vous parler de cet album « Cuba libre » de la série Lefranc. Il est temps tout simplement parce qu’il vient de sortir en version exceptionnelle à l’occasion des soixante-dix ans de la série, à l’occasion des expositions de Molsheim sur Jacques Martin, créateur de la série… mais aussi parce que c’est le premier album scénarisé par Roger Seiter, celui-là même qui a œuvré comme un forcené pour que cet hommage spécial puisse avoir lieu en Alsace… Cet album date de 2014…
La première chose que l’on peut constater très rapidement c’est que, pour ce scénariste, Guy Lefranc est avant tout un journaliste même si, de fait, il va lui arriver de se retrouver pris dans des actions délicates et à risques. Deuxième élément, c’est que dans cet album, on va rencontrer des personnages réels, bien pris dans l’histoire. Il faut dire que c’est Ernest Hemingway qui entraine Guy Lefranc dans cette aventure. Officiellement, il vient à La Havane pour interviewer le grand écrivain et aventurier… mais, officieusement, il s’agit d’une découverte qui pourrait bien révolutionner notre vision des cultures anciennes et disparues…
Mais notre ami Guy Lefranc n’arrive pas chez Hemingway n’importe quand. Il débarque à La Havane en octobre 1958 alors que Fidel Castro et Fulgancio Batista se livrent une bataille à la vie à la mort pour le pouvoir. Ici, on ne parle pas de communisme ou de je ne sais quoi en termes d’idéologie, mais on sent deux bêtes de pouvoir qui s’affrontent sans retenue. Ce combat, bien sûr, et c’est l’intérêt de cet album de bande dessinée, ne mobilise pas que les forces révolutionnaires, les derniers défenseurs du pouvoir en place ou le peuple cubain. En fait, la mafia, les multinationales, les puissances comme les Etats-Unis ou l’Union soviétique, les grands médias du monde… Tout le monde a les yeux tournés sur cette île des Caraïbes, sa capitale, sa Sierra Maestra…
Alors, dans cette période révolutionnaire, peut-il y avoir une petite place pour une découverte archéologique exceptionnelle ?
Bien sûr, je ne vais pas vous donner toutes les clefs de cette très bonne histoire, de cet excellent épisode de la série Lefranc. Ce que l’on peut dire c’est que tout d’abord, le scénario est ciselé, précis, très rigoureux, c'est-à-dire qu’il fonctionne bien alors même que l’histoire au départ peut sembler des plus improbables… Deuxième élément, et ce n’est pas rien, l’aspect historique est riche, fondé sur des faits, des documents, des témoignages… tout en laissant la part belle à la fiction qui est bien là. Ernest Hemingway n’a pas rencontré Lefranc mais, en fait, on finit par y croire… La présence du Che, elle est évidente à partir du moment où l’on commence à rentrer dans l’histoire… Et, du coup, la CIA, la mafia et le reste… tout coule de source !
Je voudrais mettre en valeur, enfin, un dernier point spécifique. On a souvent accusé Jacques Martin de faire des bandes dessinées pour garçons avec une présence masculine très forte. Je ne vais pas revenir sur les raisons de ce mécanisme, mais plutôt dire avec réalisme que Roger Seiter a choisi de reconstruire la bande dessinée de ce style avec une présence féminine beaucoup plus forte. Dans ce premier épisode qu’il scénarise, il utilise une femme de la CIA, Ellen Cook. Certes, elle n’est pas le personnage central mais on sent que l’on est bien entrain de changer d’époque. D’ailleurs, d’album en album, Roger prolongera son travail avec efficacité puisque nous verrons que, dans son dernier Lefranc paru, la charmante Marlène n’a pas un rôle secondaire. Elle est bien actrice forte de l’épisode en question…
Reste à parler du dessin et de la narration graphique. Régric dans cet album confirme son évolution depuis « Noël noir », il maitrise ses personnages, Lefranc n’est plus aux autres, c’est bien le sien que nous voyons vivre, agir… C’est un plaisir de lire cet album et on finit par oublier les albums du début de la série même si on reste très attaché à « La grande menace » ce qui est bien légitime…
Comme l’été c’est fait pour lire, je pense que ceux qui n’ont pas encore lu « Cuba libre » doivent le faire… ne serait-ce que pour rencontrer en fin d’album un certain Fidel Castro…
Dimanche 21 août 2022
L’été c’est fait pour lire et pour clore ce long cycle consacré à la série Lefranc à l’occasion des soixante-dix ans de la série, il ne me reste plus qu’à vous parler du dernier album en librairie scénarisé par Roger Seiter et dessiné par Régric, « Le scandale Arès ».
Si Jacques Martin, qui avait créé la série en 1952 avec « La grande menace », est décédé depuis maintenant quelques années, il faut préciser que pour cet album Roger Seiter est parti d’un pitch de Martin lui-même, trois feuillets qu’il n’a d’ailleurs pas respectés à la lettre mais qui sont très importants pour comprendre cet album…
En effet, le père de Jacques Martin était pilote de chasse, héros de la première guerre mondiale. Il est parti trop tôt mais Jacques a gardé cette image forte du pilote qui œuvre pour la patrie… Un thème de cet album…
Ce cinquième album de Lefranc scénarisé par Roger Seiter permet de voir une féminisation qui augmente. Marlène, d’une certaine façon, est à la genèse de l’histoire. C’est une jeune Allemande, on est en 1956, et elle veut rétablir l’honneur de son père… Bon, je ne vais pas tout vous raconter, il faudra quand même que vous lisiez un peu…
Ce qui est certain c’est que Guy Lefranc voit son rédacteur en chef lui demander de mener l’enquête. Si Marlène cherche à comprendre ce que son père a vécu en juin 1940, Guy recherchera un scoop… Il est journaliste avant tout…
L’histoire n’est pas des plus simples car il semblerait que certaines personnes aient tout intérêt à ce que la vérité reste enfouie définitivement… Secrets de village, enjeux d’espionnage, armes secrètes, aspects politiques… tout est possible et cela peut même devenir dangereux pour Guy et Marlène…
Restons-en là pour les aspects purement scénaristiques. Mais ce qu’il faut savoir c’est que les bases de cette histoire fictionnelle sont assez historiques et fondées. Jacques Martin et à sa suite Roger Seiter se basent sur des éléments factuels et fascinants. Les Français auraient pu avoir de bonnes armes, de bons avions si… s’ils avaient fait confiance à certains industriels, s’il y avait eu plus de temps pour développer ces matériels, si de vieux militaires avaient accepté de changer leurs stratégies ancestrales et mortifères… « Si ma tante en avait eu, on l’aurait appelé mon oncle » disait mon père mais les choses ici sont complexes et passionnantes… Cet album met en lumière certaines tensions de cet avant guerre qui s’est si mal terminé. Peut-être pas pour Marlène et Guy, allez savoir ce qui pourrait arriver dans le futur ?
Le dessin de Régric est toujours aussi propre, ses planches soignées, ses personnages crédibles et vivants… D’ailleurs, qui a dit que la série Lefranc était construite avec des dessins figés, immobiles et sans intérêt ? Pas moi, c’est promis !
Alors nous voilà au moment de refermer provisoirement cette série BD Lefranc. Je suis très heureux d’avoir pris le temps de relire un grand nombre d’albums, d’être allé visiter les expositions à Molsheim (attention, on peut encore y aller jusqu’au 18 septembre 2022) et d’avoir rencontré sur place Roger Seiter qui m’a accompagné durant toute la visite ponctuant les panneaux, objets, voitures et planches d’anecdotes passionnantes…
Mais, comme l’été c’est fait pour lire, profitez de ces derniers jours estivaux pour lire ou relire certains des albums de cette série Lefranc !
Bonne lecture à toutes et tous !
L’été c’est fait pour lire et pour clore ce long cycle consacré à la série Lefranc à l’occasion des soixante-dix ans de la série, il ne me reste plus qu’à vous parler du dernier album en librairie scénarisé par Roger Seiter et dessiné par Régric, « Le scandale Arès ».
Si Jacques Martin, qui avait créé la série en 1952 avec « La grande menace », est décédé depuis maintenant quelques années, il faut préciser que pour cet album Roger Seiter est parti d’un pitch de Martin lui-même, trois feuillets qu’il n’a d’ailleurs pas respectés à la lettre mais qui sont très importants pour comprendre cet album…
En effet, le père de Jacques Martin était pilote de chasse, héros de la première guerre mondiale. Il est parti trop tôt mais Jacques a gardé cette image forte du pilote qui œuvre pour la patrie… Un thème de cet album…
Ce cinquième album de Lefranc scénarisé par Roger Seiter permet de voir une féminisation qui augmente. Marlène, d’une certaine façon, est à la genèse de l’histoire. C’est une jeune Allemande, on est en 1956, et elle veut rétablir l’honneur de son père… Bon, je ne vais pas tout vous raconter, il faudra quand même que vous lisiez un peu…
Ce qui est certain c’est que Guy Lefranc voit son rédacteur en chef lui demander de mener l’enquête. Si Marlène cherche à comprendre ce que son père a vécu en juin 1940, Guy recherchera un scoop… Il est journaliste avant tout…
L’histoire n’est pas des plus simples car il semblerait que certaines personnes aient tout intérêt à ce que la vérité reste enfouie définitivement… Secrets de village, enjeux d’espionnage, armes secrètes, aspects politiques… tout est possible et cela peut même devenir dangereux pour Guy et Marlène…
Restons-en là pour les aspects purement scénaristiques. Mais ce qu’il faut savoir c’est que les bases de cette histoire fictionnelle sont assez historiques et fondées. Jacques Martin et à sa suite Roger Seiter se basent sur des éléments factuels et fascinants. Les Français auraient pu avoir de bonnes armes, de bons avions si… s’ils avaient fait confiance à certains industriels, s’il y avait eu plus de temps pour développer ces matériels, si de vieux militaires avaient accepté de changer leurs stratégies ancestrales et mortifères… « Si ma tante en avait eu, on l’aurait appelé mon oncle » disait mon père mais les choses ici sont complexes et passionnantes… Cet album met en lumière certaines tensions de cet avant guerre qui s’est si mal terminé. Peut-être pas pour Marlène et Guy, allez savoir ce qui pourrait arriver dans le futur ?
Le dessin de Régric est toujours aussi propre, ses planches soignées, ses personnages crédibles et vivants… D’ailleurs, qui a dit que la série Lefranc était construite avec des dessins figés, immobiles et sans intérêt ? Pas moi, c’est promis !
Alors nous voilà au moment de refermer provisoirement cette série BD Lefranc. Je suis très heureux d’avoir pris le temps de relire un grand nombre d’albums, d’être allé visiter les expositions à Molsheim (attention, on peut encore y aller jusqu’au 18 septembre 2022) et d’avoir rencontré sur place Roger Seiter qui m’a accompagné durant toute la visite ponctuant les panneaux, objets, voitures et planches d’anecdotes passionnantes…
Mais, comme l’été c’est fait pour lire, profitez de ces derniers jours estivaux pour lire ou relire certains des albums de cette série Lefranc !
Bonne lecture à toutes et tous !
Lundi 22 août 2022
L’été c’est fait pour lire et comme il s’agit de lectures estivales et de villégiatures, de plages et de voyages, il n’est pas interdit de choisir des lectures agréables, des livres que l’on aime, des héros qui nous rappellent les temps heureux et bénis de notre adolescence. Bien sûr, ne soyons pas dupes, d’une part, notre adolescence ne fut pas si rose que cela et, d’autre part, une lecture, si agréable soit-elle, ne nous a jamais replongé entièrement dans le passé ! Néanmoins, laissons-nous faire quand même… Qui sait ?
Dans cette période lointaine, j’ai été fan et presque inconditionnel d’Agatha Christie, Sir Arthur Conan Doyle et Maurice Leblanc. J’aurais certainement aimé passer une soirée avec les trois ensembles autour d’une belle table, à condition que ce soit bien Leblanc qui nous fasse découvrir la gastronomie normande si chère à son héros Arsène Lupin… Encore qu’un diner façonné avec méthode et application par Hercule Poirot m’aurait certainement comblé… Mais évitons les préparations injectées par Sherlock Holmes ! Donc, disais-je, j’aimais beaucoup les romans de ces trois auteurs et, du coup, c’est avec une délectation non dissimulée que je me suis lancé dans ce roman «Le défi Holmes contre Lupin et les brigades » d’Alain et Jean-Paul Bouchon.
Le premier point positif de ce roman, et cela n’a rien à voir avec les personnages empruntés aux autres, ce sont les éléments factuels et historiques, très bien utilisés, qui nous font plonger en 1911, en plein mois d’août, dans la villégiature bourgeoise et noble à Royan, sur les bords de l’océan. Avouez que pour une lecture estivale, c’est un bon début ! Mais pourquoi sommes-nous là, les pieds dans le sable, à contempler certains plonger dans l’eau comme si cela allait leur apporter la santé ? En fait, Sherlock Holmes, personnage principal du roman, a été invité par ses cousins Vernet en villégiature. Ils se sont fait prêter une maison et ils veulent en profiter en compagnie de l’illustre Sherlock. Comme le détective s’ennuyait à Londres, il a fini par accepter…
Attention, pour un grand esprit qui n’aime pas patauger dans l’océan, les occupations à Royan ne sont pas si nombreuses. Certes, quelques belles dames de la haute veulent montrer leurs nouvelles robes mais Sherlock ne les voit même pas… Alors, le Grand-Hôtel cherchant un détective pour l’été, devinez ce que peut bien avoir fait notre ami anglais de ses journées de vacances ?
Quant à Lupin, il est tout simplement en vacances, lui-aussi… Enfin, c’est ce qu’il affirme un peu partout et sous un autre nom, bien sûr ! Les deux héros sont donc là, dans la même ville au même endroit, il ne manque plus que quelques beaux bijoux !
A partir de là, je ne vais plus vous dire grand-chose pour que vous puissiez profiter pleinement de ce roman. Le personnage le plus crédible est certainement Sherlock Holmes. Watson n’est pas aussi humain que chez Doyle car autant il peut être pataud et lourd à la comprenette, autant il reste fondamentalement et profondément humain. Quant à Lupin, je ne le trouve pas assez brillant, pas assez éblouissant (ce qu’il est dans ma mémoire de lecteur !)… Quant à Harriet Cooper, l’amie de Watson, la féministe avant l’heure, je n’en dirai rien et vous laisserez la découvrir…
On était parti sur un roman policier mais les auteurs nous entrainent finalement dans les dédales infernaux d’une affaire d’espionnage, d’un enlèvement et même plus si affinités !
Alors, comme l’été c’est fait pour lire, vous pouvez lire ou relire tous les épisodes des enquêtes de Sherlock Holmes, tous les romans racontant la vie incroyable d’Arsène Lupin, et même le premier roman d’Alain et Jean-Paul Bouchon avec les mêmes personnages, « Sherlock Holmes et le mystère des bonnes de Poitiers ».
Très bonne lecture !
L’été c’est fait pour lire et comme il s’agit de lectures estivales et de villégiatures, de plages et de voyages, il n’est pas interdit de choisir des lectures agréables, des livres que l’on aime, des héros qui nous rappellent les temps heureux et bénis de notre adolescence. Bien sûr, ne soyons pas dupes, d’une part, notre adolescence ne fut pas si rose que cela et, d’autre part, une lecture, si agréable soit-elle, ne nous a jamais replongé entièrement dans le passé ! Néanmoins, laissons-nous faire quand même… Qui sait ?
Dans cette période lointaine, j’ai été fan et presque inconditionnel d’Agatha Christie, Sir Arthur Conan Doyle et Maurice Leblanc. J’aurais certainement aimé passer une soirée avec les trois ensembles autour d’une belle table, à condition que ce soit bien Leblanc qui nous fasse découvrir la gastronomie normande si chère à son héros Arsène Lupin… Encore qu’un diner façonné avec méthode et application par Hercule Poirot m’aurait certainement comblé… Mais évitons les préparations injectées par Sherlock Holmes ! Donc, disais-je, j’aimais beaucoup les romans de ces trois auteurs et, du coup, c’est avec une délectation non dissimulée que je me suis lancé dans ce roman «Le défi Holmes contre Lupin et les brigades » d’Alain et Jean-Paul Bouchon.
Le premier point positif de ce roman, et cela n’a rien à voir avec les personnages empruntés aux autres, ce sont les éléments factuels et historiques, très bien utilisés, qui nous font plonger en 1911, en plein mois d’août, dans la villégiature bourgeoise et noble à Royan, sur les bords de l’océan. Avouez que pour une lecture estivale, c’est un bon début ! Mais pourquoi sommes-nous là, les pieds dans le sable, à contempler certains plonger dans l’eau comme si cela allait leur apporter la santé ? En fait, Sherlock Holmes, personnage principal du roman, a été invité par ses cousins Vernet en villégiature. Ils se sont fait prêter une maison et ils veulent en profiter en compagnie de l’illustre Sherlock. Comme le détective s’ennuyait à Londres, il a fini par accepter…
Attention, pour un grand esprit qui n’aime pas patauger dans l’océan, les occupations à Royan ne sont pas si nombreuses. Certes, quelques belles dames de la haute veulent montrer leurs nouvelles robes mais Sherlock ne les voit même pas… Alors, le Grand-Hôtel cherchant un détective pour l’été, devinez ce que peut bien avoir fait notre ami anglais de ses journées de vacances ?
Quant à Lupin, il est tout simplement en vacances, lui-aussi… Enfin, c’est ce qu’il affirme un peu partout et sous un autre nom, bien sûr ! Les deux héros sont donc là, dans la même ville au même endroit, il ne manque plus que quelques beaux bijoux !
A partir de là, je ne vais plus vous dire grand-chose pour que vous puissiez profiter pleinement de ce roman. Le personnage le plus crédible est certainement Sherlock Holmes. Watson n’est pas aussi humain que chez Doyle car autant il peut être pataud et lourd à la comprenette, autant il reste fondamentalement et profondément humain. Quant à Lupin, je ne le trouve pas assez brillant, pas assez éblouissant (ce qu’il est dans ma mémoire de lecteur !)… Quant à Harriet Cooper, l’amie de Watson, la féministe avant l’heure, je n’en dirai rien et vous laisserez la découvrir…
On était parti sur un roman policier mais les auteurs nous entrainent finalement dans les dédales infernaux d’une affaire d’espionnage, d’un enlèvement et même plus si affinités !
Alors, comme l’été c’est fait pour lire, vous pouvez lire ou relire tous les épisodes des enquêtes de Sherlock Holmes, tous les romans racontant la vie incroyable d’Arsène Lupin, et même le premier roman d’Alain et Jean-Paul Bouchon avec les mêmes personnages, « Sherlock Holmes et le mystère des bonnes de Poitiers ».
Très bonne lecture !
Mardi 23 août 2022
L’été c’est fait pour lire et je m’interroge beaucoup, ces temps-ci, sur ces fameuses lectures d’enfance et d’adolescence. Que représentent-elles dans nos vies ? A quoi servent-elles ? Nous ont-elles influencés ? Et j’avoue que je ne trouve aucune certitude au bout de cette réflexion… Mais, aujourd’hui, la question ne va pas se limiter à cela mais plutôt glisser sur un personnage que vous connaissez tous, un certain Mickey Mouse.
Je dois bien avouer, sans me cacher derrière des théories intellectuelles ou je ne sais quels préjugés, que je ne connais que très peu Mickey. Quand j’étais petit, on ne lisait pas « Le journal de Mickey » et nous n’avions pas la télévision. Tous les quinze jours, une de nos voisines (Madame Maréchal, qu’elle soit remerciée pour l’éternité de ce petit bonheur régulier !) invitait les lascars du quartier devant son petit écran pour la séquence Zorro ! Mais tellement excités par le Zorro à venir, nous ne prêtions que peu d’attention aux deux dessins animés qui le précédaient… Par contre, je l’avoue, un peu plus tard, j’ai lu quelques Picsou magazines, mais malgré tout j’étais déjà passé à la bande dessinée Pilote et je préférais déjà Blueberry, Barbe Rouge, Tanguy et Laverdure, Le Grand Duduche sans oublier la fameuse et illustre Rubrique-à-brac !
Beaucoup plus tard, certains de mes enfants ont glissé dans l’univers de Disney et on peut dire que Mickey a connu son petit succès. J’en ai profité pour découvrir certains albums, certains dessins animés… mais juste du bout des lèvres… Et, pourtant, il faudrait peut-être prendre le temps de lire plus attentivement les aventures de ce Mickey Mouse…
Les éditions Glénat poursuivent avec le tome 8 de Mickey Mouse selon Floyd Gottfredson, une publication que je serais tenté de nommer « patrimoniale ». Car, comme nous allons le voir, cet homme qui, pour beaucoup, est inconnu est, en fait, un des véritables responsables de la vie de Mickey sur papier…
Arthur Floyd Gottfredson (1905-1986) est celui à qui Walt Disney confie les aventures de Mickey Mouse en avril 1930 alors qu'il vient de rejoindre la section animation de Disney. Son premier travail est de reprendre « La vallée infernale », inachevée. Après, il scénarise et dessine Mickey en bandes dessinées jusqu'au 15 novembre 1975, date de sa retraite. Une vie professionnelle au service de Mickey Mouse ! Pour Mickey, il est devenu la référence absolue et tous ceux qui ont suivi s’y réfèrent sans hésiter.
Son nom n’est pas connu au départ car les Productions Disney interdisent aux artistes de signer leur travail. C’est à partir de 1960 que l’on commence à l’identifier. Le travail éditorial Glénat lui rend hommage de façon magistrale. Dans ce huitième volume, on a des bandes dessinées écrites et dessinées de 1944 à 1946 : Le vaisseau fantôme, Le monde de demain, La maison du mystère…
Et nous voilà pris dans ces histoires que l’adulte découvre car il croyait que c’était pour les petits et le voilà face des à des histoires moins innocentes que prévues ou, plus exactement, des histoires à plusieurs niveaux de lectures. Chaque lecteur s’y retrouve…
La seconde surprise tient au graphisme lui-même car on a le sentiment que cela n’a pas vieilli, que ça fonctionne toujours aussi bien, que cette bande dessinée est très tonique, dynamique, efficace… Un véritable bonheur !
Signalons que les planches ont été restaurées et que cette édition propose de nombreuses pages bonus d’explication, de contextualisation, d’accompagnement… Comme l’été c’est fait pour lire, voici un programme exigeant : redécouvrir Mickey Mouse, la vedette historique de Disney !
Bonne lecture à toutes et à tous !
L’été c’est fait pour lire et je m’interroge beaucoup, ces temps-ci, sur ces fameuses lectures d’enfance et d’adolescence. Que représentent-elles dans nos vies ? A quoi servent-elles ? Nous ont-elles influencés ? Et j’avoue que je ne trouve aucune certitude au bout de cette réflexion… Mais, aujourd’hui, la question ne va pas se limiter à cela mais plutôt glisser sur un personnage que vous connaissez tous, un certain Mickey Mouse.
Je dois bien avouer, sans me cacher derrière des théories intellectuelles ou je ne sais quels préjugés, que je ne connais que très peu Mickey. Quand j’étais petit, on ne lisait pas « Le journal de Mickey » et nous n’avions pas la télévision. Tous les quinze jours, une de nos voisines (Madame Maréchal, qu’elle soit remerciée pour l’éternité de ce petit bonheur régulier !) invitait les lascars du quartier devant son petit écran pour la séquence Zorro ! Mais tellement excités par le Zorro à venir, nous ne prêtions que peu d’attention aux deux dessins animés qui le précédaient… Par contre, je l’avoue, un peu plus tard, j’ai lu quelques Picsou magazines, mais malgré tout j’étais déjà passé à la bande dessinée Pilote et je préférais déjà Blueberry, Barbe Rouge, Tanguy et Laverdure, Le Grand Duduche sans oublier la fameuse et illustre Rubrique-à-brac !
Beaucoup plus tard, certains de mes enfants ont glissé dans l’univers de Disney et on peut dire que Mickey a connu son petit succès. J’en ai profité pour découvrir certains albums, certains dessins animés… mais juste du bout des lèvres… Et, pourtant, il faudrait peut-être prendre le temps de lire plus attentivement les aventures de ce Mickey Mouse…
Les éditions Glénat poursuivent avec le tome 8 de Mickey Mouse selon Floyd Gottfredson, une publication que je serais tenté de nommer « patrimoniale ». Car, comme nous allons le voir, cet homme qui, pour beaucoup, est inconnu est, en fait, un des véritables responsables de la vie de Mickey sur papier…
Arthur Floyd Gottfredson (1905-1986) est celui à qui Walt Disney confie les aventures de Mickey Mouse en avril 1930 alors qu'il vient de rejoindre la section animation de Disney. Son premier travail est de reprendre « La vallée infernale », inachevée. Après, il scénarise et dessine Mickey en bandes dessinées jusqu'au 15 novembre 1975, date de sa retraite. Une vie professionnelle au service de Mickey Mouse ! Pour Mickey, il est devenu la référence absolue et tous ceux qui ont suivi s’y réfèrent sans hésiter.
Son nom n’est pas connu au départ car les Productions Disney interdisent aux artistes de signer leur travail. C’est à partir de 1960 que l’on commence à l’identifier. Le travail éditorial Glénat lui rend hommage de façon magistrale. Dans ce huitième volume, on a des bandes dessinées écrites et dessinées de 1944 à 1946 : Le vaisseau fantôme, Le monde de demain, La maison du mystère…
Et nous voilà pris dans ces histoires que l’adulte découvre car il croyait que c’était pour les petits et le voilà face des à des histoires moins innocentes que prévues ou, plus exactement, des histoires à plusieurs niveaux de lectures. Chaque lecteur s’y retrouve…
La seconde surprise tient au graphisme lui-même car on a le sentiment que cela n’a pas vieilli, que ça fonctionne toujours aussi bien, que cette bande dessinée est très tonique, dynamique, efficace… Un véritable bonheur !
Signalons que les planches ont été restaurées et que cette édition propose de nombreuses pages bonus d’explication, de contextualisation, d’accompagnement… Comme l’été c’est fait pour lire, voici un programme exigeant : redécouvrir Mickey Mouse, la vedette historique de Disney !
Bonne lecture à toutes et à tous !
Mercredi 24 août 2022
L’été c’est fait pour lire et qui dit littérature, théâtre, bande dessinée, romans jeunesse… dit héros de toute nature, héroïnes plus extraordinaires les unes que les autres ou personnages mythiques incroyables… Si vous ajoutez à votre champ initial sur papier les histoires racontées en films, dessins animés ou jeux vidéo, vous finissez par avoir un cercle d’amis particuliers de grande taille dont il est agréable d’arpenter les pièces, les salles, les recoins… Quand j’ai ouvert l’ouvrage de Patrick Cauvin, « Dictionnaire amoureux des héros », je n’avais que deux envies de même nature : visiter son musée imaginaire et créer le mien. Mes héros seraient-ils différents des siens ? Quels seraient les amis communs ? Vite, allons y ensemble et sans retenue !
Mais, dès le repas suivant, une retenue arrivait, un barrage se mettait en place, une réflexion prenait une place incroyable… Mon épouse me disait : « Héros ou héroïne ? ». Judicieux ! Patrick Cauvin avait-il équilibré son choix ? Sur un peu plus de cent héros, combien de femmes ? Disons clairement que, moi-même, quand j’ai fait ma première liste à chaud de dix noms, il ne s’agissait que de héros… Serais-je un gros macho ? Il fallait peut-être prendre le temps de regarder cela de façon plus complète, plus riche, plus aboutie…
Commençons par le choix de Patrick Cauvin, sur plus de 100 héros, moins de 20 étaient des femmes. Je ne parle pas ici de ces femmes, on en parlera plus tard, mais en quantité, on est très loin de la parité. Précisons aussi, pour être juste, que dans les héros restant, il y avait quelques animaux… Reste donc à savoir pourquoi si peu de femmes dans son choix… Il donne peut-être une clef de compréhension de ce choix. Il explique beaucoup des héros qu’il a mis dans son musée imaginaire viennent des lectures d’enfance, des films vus jadis, des chansons écoutées autrefois… Or, il se trouve que pour sa génération, 1932-2010, les lectures d’enfance furent essentiellement masculines. Les héros étaient donc très souvent des garçons : Tintin, l’Auvergnat, Charlot, James Bond, le cow-boy, Edmond Dantès, Dracula, Fantômas, les Pieds Nickelés, Robin des bois, Zorro… Bien sûr, je prends ces noms dans sa liste et seulement dans sa liste !
Alors, prolongeant avec mon épouse notre discussion, nous avons cherché ces fameuses héroïnes qui prouveraient que nous étions plus proches de la parité. Nous l’avons fait avec prudence et honnêteté sans tricher pour rester dans le jeu et ses règles. Par exemple, dans mon cas, certains le savent car ils m’ont entendu en conférence, il y a des femmes que j’aime beaucoup et qui sont mes héroïnes… Mais Aliénor d’Aquitaine, Blanche de Castille, Marguerite de Provence, Bonne de Luxembourg… ne sont pas réellement des héroïnes de fiction même si parfois elles se sont introduites dans des romans, des bandes dessinées… Donc, je ne les ai pas gardées dans ma liste !
Par exemple, dans les œuvres de Rabelais que je lis et relis avec délice, le héros que j’avais envie de garder est bien Gargantua, pas sa mère Gargamelle même si c’est bien un acte héroïque d’avoir porté 11 mois son fils… mais c’est une autre histoire. Dans les Schtroumpfs de mon enfance, j’ai un faible pour le Schtroumpf gourmand, mais aussi le Schtroumpf paresseux. Passe encore pour le Grand Schtroumpf mais en aucun cas je n’aurais mis la Schtroumpfette en tête. Quand à l’œuvre d’Hergé, si je veux bien retenir avec un petit sourire amical le personnage de Tournesol, il ne me serait pas venu à l’idée de prendre la Castafiore comme héroïne !
Alors, je serais bien de mauvaise foi si je ne donnais pas dans ma liste : Antigone, Bérénice, Mélusine, Argine, Jones, Lady S, Miss Silver, Lady Sheringham, Lillian Rush, Shéhérazade, Amélie Poulain, Toinette… Allez, je pourrais ajouter Miss Marple… Une liste forcément incomplète mais qui montre la difficulté à trouver des héroïnes à garder dans mon musée imaginaire… Mais comme l’été c’est fait pour lire, je prolongerais cette réflexion dès demain en continuant la lecture de ce « Dictionnaire amoureux des héros » de Patrick Cauvin…
Bonne lecture à toutes et à tous !
L’été c’est fait pour lire et qui dit littérature, théâtre, bande dessinée, romans jeunesse… dit héros de toute nature, héroïnes plus extraordinaires les unes que les autres ou personnages mythiques incroyables… Si vous ajoutez à votre champ initial sur papier les histoires racontées en films, dessins animés ou jeux vidéo, vous finissez par avoir un cercle d’amis particuliers de grande taille dont il est agréable d’arpenter les pièces, les salles, les recoins… Quand j’ai ouvert l’ouvrage de Patrick Cauvin, « Dictionnaire amoureux des héros », je n’avais que deux envies de même nature : visiter son musée imaginaire et créer le mien. Mes héros seraient-ils différents des siens ? Quels seraient les amis communs ? Vite, allons y ensemble et sans retenue !
Mais, dès le repas suivant, une retenue arrivait, un barrage se mettait en place, une réflexion prenait une place incroyable… Mon épouse me disait : « Héros ou héroïne ? ». Judicieux ! Patrick Cauvin avait-il équilibré son choix ? Sur un peu plus de cent héros, combien de femmes ? Disons clairement que, moi-même, quand j’ai fait ma première liste à chaud de dix noms, il ne s’agissait que de héros… Serais-je un gros macho ? Il fallait peut-être prendre le temps de regarder cela de façon plus complète, plus riche, plus aboutie…
Commençons par le choix de Patrick Cauvin, sur plus de 100 héros, moins de 20 étaient des femmes. Je ne parle pas ici de ces femmes, on en parlera plus tard, mais en quantité, on est très loin de la parité. Précisons aussi, pour être juste, que dans les héros restant, il y avait quelques animaux… Reste donc à savoir pourquoi si peu de femmes dans son choix… Il donne peut-être une clef de compréhension de ce choix. Il explique beaucoup des héros qu’il a mis dans son musée imaginaire viennent des lectures d’enfance, des films vus jadis, des chansons écoutées autrefois… Or, il se trouve que pour sa génération, 1932-2010, les lectures d’enfance furent essentiellement masculines. Les héros étaient donc très souvent des garçons : Tintin, l’Auvergnat, Charlot, James Bond, le cow-boy, Edmond Dantès, Dracula, Fantômas, les Pieds Nickelés, Robin des bois, Zorro… Bien sûr, je prends ces noms dans sa liste et seulement dans sa liste !
Alors, prolongeant avec mon épouse notre discussion, nous avons cherché ces fameuses héroïnes qui prouveraient que nous étions plus proches de la parité. Nous l’avons fait avec prudence et honnêteté sans tricher pour rester dans le jeu et ses règles. Par exemple, dans mon cas, certains le savent car ils m’ont entendu en conférence, il y a des femmes que j’aime beaucoup et qui sont mes héroïnes… Mais Aliénor d’Aquitaine, Blanche de Castille, Marguerite de Provence, Bonne de Luxembourg… ne sont pas réellement des héroïnes de fiction même si parfois elles se sont introduites dans des romans, des bandes dessinées… Donc, je ne les ai pas gardées dans ma liste !
Par exemple, dans les œuvres de Rabelais que je lis et relis avec délice, le héros que j’avais envie de garder est bien Gargantua, pas sa mère Gargamelle même si c’est bien un acte héroïque d’avoir porté 11 mois son fils… mais c’est une autre histoire. Dans les Schtroumpfs de mon enfance, j’ai un faible pour le Schtroumpf gourmand, mais aussi le Schtroumpf paresseux. Passe encore pour le Grand Schtroumpf mais en aucun cas je n’aurais mis la Schtroumpfette en tête. Quand à l’œuvre d’Hergé, si je veux bien retenir avec un petit sourire amical le personnage de Tournesol, il ne me serait pas venu à l’idée de prendre la Castafiore comme héroïne !
Alors, je serais bien de mauvaise foi si je ne donnais pas dans ma liste : Antigone, Bérénice, Mélusine, Argine, Jones, Lady S, Miss Silver, Lady Sheringham, Lillian Rush, Shéhérazade, Amélie Poulain, Toinette… Allez, je pourrais ajouter Miss Marple… Une liste forcément incomplète mais qui montre la difficulté à trouver des héroïnes à garder dans mon musée imaginaire… Mais comme l’été c’est fait pour lire, je prolongerais cette réflexion dès demain en continuant la lecture de ce « Dictionnaire amoureux des héros » de Patrick Cauvin…
Bonne lecture à toutes et à tous !
Jeudi 25 août 2022
L’été c’est fait pour lire et quand le sujet est très vaste rien n’empêche de parler deux jours de suite du même livre ! Donc, revenons-en au « Dictionnaire amoureux des héros » de Patrick Cauvin. Je suis persuadé que les plus lecteurs parmi vous, les plus joueurs ou les plus curieux, se sont amusés depuis hier à constituer la liste de leurs héroïnes… N’hésitez surtout pas, d’ailleurs, moi aussi je me suis fait une nouvelle liste : les héroïnes que je ne voudrais surtout pas avoir dans mon musée imaginaire ! Une liste qui d’ailleurs fera peut-être réagir car on a bien le droit de trouver que j’exagère ! Donc, cette liste des héroïnes à éviter : Martine, Caroline, Fantômette, Sylvette, Jane, toutes les princesses Disney ou presque, Castafiore, Angélique marquise des Anges, Emmanuelle… et j’ai une liste qui pourrait encore se prolonger ! N’hésitez pas à partager les vôtres et, en attendant d’en profiter, voici qu’il est bien temps de rouvrir le livre de Patrick Cauvin !
Tout d’abord, il y a des héros qui viennent de tous les domaines, sauf des jeux vidéo. Il appartient à une génération où le jeu vidéo n’était pas une activité courante, dont acte, nous ne lui en voudrons pas d’autant plus que j’ai peu de héros dans ce domaine à garder. Le héros que je mets dans ma liste vient plutôt des jeux de rôle, le nain rugueux, armé d’une bonne hache et prêt à en découdre pour un oui ou un non, surtout quand il a bu un coup de trop… Mais c’est terrible, je n’arrête pas d’oublier Cauvin et son très bon livre tant le sujet est prenant…
Dans sa liste, il y a de nombreux héros que j’aurais bien pu mettre si j’étais allé jusqu’à 100 : Corleone, Cyrano, Phileas Fogg, Fracasse, Guignol, Maigret, Poirot, Sherlock Holmes, Ulysse, Guillaume Tell… Il y a ceux que je n’aurais pas mis, peut-être à tort d’ailleurs, comme Bécassine, Eugénie Grandet, Ugolin, J.R., Don Juan, Tarzan… Il y a ceux que j’avais oubliés mais en lisant leur nom je me suis dit que l’idée était bonne avec, par exemple, Don Quichotte, Ben Hur, Pépé le Moko, le Père Noël, Ubu…
Vous voyez, ce livre est un livre génial car que l’on soit ou pas de son avis, on a envie de relire tous les livres dont il parle, de re-visionner tous les films, bref de tout remettre en question, de changer la liste d’heure en heure… D’ailleurs, vous allez voir, demain en vous levant, vous aurez une nouvelle idée, un nouveau nom à inscrire…
On est aussi pris de vertige en jouant avec ces listes car on mesure tous les absents, tous ceux que l’on n’a pas pu glisser entre deux noms… Parfois parce que l’on se souvient bien de l’œuvre mais que l’on a oublié le nom du héros ou de l’héroïne… Vous savez celle qui… Non, c’est celui qui… Oui, notre mémoire est une véritable passoire ! Mais, parfois, les trous sont trop petits et quelques héros restent là à attendre qu’on leur redonne un peu de vie : Ivanhoé, Tarass Boulba, Renart, Perceval, Flamenca…
Pour moi, il s’agit donc d’un véritable dictionnaire amoureux car il parle bien des héros qu’il aime, il leur consacre à chacun une petite notice comme une ode amoureuse… et, en plus, l’ouvrage réveille en chacun des lecteurs tout l’amour que nous avons pour ces héroïnes et héros qui ont habité nos vies, à un moment ou un autre… Aujourd’hui, on dirait qu’il s’agit bien d’un livre interactif !
Alors, puisque l’été c’est fait pour lire, il ne vous reste plus qu’à faire vos listes et à relire ces ouvrages concernés, à revoir les films et dessins animés, à réécouter ces chansons, à jouer… pour valider définitivement votre liste d’héroïnes et héros chéris !
Bonne lecture !!!
L’été c’est fait pour lire et quand le sujet est très vaste rien n’empêche de parler deux jours de suite du même livre ! Donc, revenons-en au « Dictionnaire amoureux des héros » de Patrick Cauvin. Je suis persuadé que les plus lecteurs parmi vous, les plus joueurs ou les plus curieux, se sont amusés depuis hier à constituer la liste de leurs héroïnes… N’hésitez surtout pas, d’ailleurs, moi aussi je me suis fait une nouvelle liste : les héroïnes que je ne voudrais surtout pas avoir dans mon musée imaginaire ! Une liste qui d’ailleurs fera peut-être réagir car on a bien le droit de trouver que j’exagère ! Donc, cette liste des héroïnes à éviter : Martine, Caroline, Fantômette, Sylvette, Jane, toutes les princesses Disney ou presque, Castafiore, Angélique marquise des Anges, Emmanuelle… et j’ai une liste qui pourrait encore se prolonger ! N’hésitez pas à partager les vôtres et, en attendant d’en profiter, voici qu’il est bien temps de rouvrir le livre de Patrick Cauvin !
Tout d’abord, il y a des héros qui viennent de tous les domaines, sauf des jeux vidéo. Il appartient à une génération où le jeu vidéo n’était pas une activité courante, dont acte, nous ne lui en voudrons pas d’autant plus que j’ai peu de héros dans ce domaine à garder. Le héros que je mets dans ma liste vient plutôt des jeux de rôle, le nain rugueux, armé d’une bonne hache et prêt à en découdre pour un oui ou un non, surtout quand il a bu un coup de trop… Mais c’est terrible, je n’arrête pas d’oublier Cauvin et son très bon livre tant le sujet est prenant…
Dans sa liste, il y a de nombreux héros que j’aurais bien pu mettre si j’étais allé jusqu’à 100 : Corleone, Cyrano, Phileas Fogg, Fracasse, Guignol, Maigret, Poirot, Sherlock Holmes, Ulysse, Guillaume Tell… Il y a ceux que je n’aurais pas mis, peut-être à tort d’ailleurs, comme Bécassine, Eugénie Grandet, Ugolin, J.R., Don Juan, Tarzan… Il y a ceux que j’avais oubliés mais en lisant leur nom je me suis dit que l’idée était bonne avec, par exemple, Don Quichotte, Ben Hur, Pépé le Moko, le Père Noël, Ubu…
Vous voyez, ce livre est un livre génial car que l’on soit ou pas de son avis, on a envie de relire tous les livres dont il parle, de re-visionner tous les films, bref de tout remettre en question, de changer la liste d’heure en heure… D’ailleurs, vous allez voir, demain en vous levant, vous aurez une nouvelle idée, un nouveau nom à inscrire…
On est aussi pris de vertige en jouant avec ces listes car on mesure tous les absents, tous ceux que l’on n’a pas pu glisser entre deux noms… Parfois parce que l’on se souvient bien de l’œuvre mais que l’on a oublié le nom du héros ou de l’héroïne… Vous savez celle qui… Non, c’est celui qui… Oui, notre mémoire est une véritable passoire ! Mais, parfois, les trous sont trop petits et quelques héros restent là à attendre qu’on leur redonne un peu de vie : Ivanhoé, Tarass Boulba, Renart, Perceval, Flamenca…
Pour moi, il s’agit donc d’un véritable dictionnaire amoureux car il parle bien des héros qu’il aime, il leur consacre à chacun une petite notice comme une ode amoureuse… et, en plus, l’ouvrage réveille en chacun des lecteurs tout l’amour que nous avons pour ces héroïnes et héros qui ont habité nos vies, à un moment ou un autre… Aujourd’hui, on dirait qu’il s’agit bien d’un livre interactif !
Alors, puisque l’été c’est fait pour lire, il ne vous reste plus qu’à faire vos listes et à relire ces ouvrages concernés, à revoir les films et dessins animés, à réécouter ces chansons, à jouer… pour valider définitivement votre liste d’héroïnes et héros chéris !
Bonne lecture !!!
Vendredi 26 août 2022
L’été c’est fait pour lire et cet été, vous vous en êtes rendu compte, j’ai beaucoup insisté sur le langage, sur les mots. Alors, pour prolonger ce focus, il me semble utile de passer quelques instants avec les fameux Dupondt. Oui, on écrit Dupondt quand on veut parler des deux comme d’un seul personnage, tandis que l’on parlera de Dupond et Dupont quand ce sera le moment de les distinguer… Pour m’accompagner dans cette visite à ces grands héros de la police belge (décidément les héros nous collent aux basques en ce moment), j’ai choisi l’ouvrage d’Albert Algoud, « Le Dupondt sans peine », « je dirais même plus », le livre d’Albert Algoud…
Signalons au passage, mine de rien, que cet album d’Algoud est un objet atypique. En effet, il parle des Dupondt, avec détails, précisions et même un savoir très étendu, sans pour autant nous montrer une seule image dessinée par le créateur des Dupondt, Hergé. Oui, cela peut surprendre mais la fondation Moulinsart a eu et a encore des réactions surprenantes. Pourtant, dans toutes les études sur les livres, les films, les jeux vidéo, il existe le droit de citation… Là, rien !
Bon, rassurons-nous, Algoud s’en sort très bien avec l’aide d’un certain nombre de dessinateurs qui viennent rendre hommage, chacun à leur façon à ces Dupondt qui sont surprenants, époustouflants, agréables à suivre, drôles, émouvants et imprévisibles… Bien sûr, vous croyez souvent qu’ils sont mauvais policiers, ridicules et incompétents… mais c’est, peut-être, que vous ne les connaissez pas assez !
En fait, ce sont des amis de Tintin, de vieux amis. Imaginez, on les voit dès la première vignette de « Tintin au Congo ». Enfin, sur ce dessin que je ne peux pas non plus vous montrer, ils ne le connaissent pas encore : « Il paraît que c’est un jeune reporter qui part pour l’Afrique… ». Mais l’amitié va s’installer très rapidement puisque dès l’album « Les cigares du pharaon », Les Dupondt félicitent Tintin : « Félicitations, cher ami, vous avez réussi un coup de maître ! » Bien sûr, cette amitié ne les empêchera pas de sortir à l’occasion les menottes… Un peu comme si les policiers Dupondt commettaient parfois quelques bavures…
Je ne vais pas tout vous raconter, tout vous dire, car cet ouvrage est à lire et il permet de découvrir quelques clefs de lecture des albums de Tintin… Mais puisque l’on est dans les aventures de ce fameux Tintin, je voulais quand même citer l’ouvrage d’Emile Brami, « Céline, Hergé et l’affaire Haddock ». Il s’agit d’un livre plus universitaire sur le langage utilisé par Haddock et celui que l’on trouve dans les romans de Céline. Même si on n’est pas obligé de suivre l’auteur dans tous ses raisonnements, avouons quand même que les rapprochements faits entre Hergé et Céline ne sont pas dénués de sens. Ceux qui me connaissent bien savent que je pense aussi qu’il faudrait faire un rapprochement plus large incluant Rabelais et Frédéric Dard. Oui, quand on prend le temps de lire ces quatre auteurs, on peut sentir parfois comme un rapprochement qui n’est pas idéologique mais plutôt étymologique et linguistique… Et c’est passionnant car entre un auteur de BD, un écrivain de la Renaissance atypique, un romancier de polars farfelus (du moins au premier abord) et un pamphlétaire antisémite, il n’est pas évident de trouver des liens solides… à moins d’aller chercher du côté des mots, seulement des mots et de leur usage !
Des Dupondt à Céline en passant par Gargantua ou San Antonio, tout un programme parfaitement adapté à la saison puisque l’été c’est fait pour lire !
Bonne lecture !
L’été c’est fait pour lire et cet été, vous vous en êtes rendu compte, j’ai beaucoup insisté sur le langage, sur les mots. Alors, pour prolonger ce focus, il me semble utile de passer quelques instants avec les fameux Dupondt. Oui, on écrit Dupondt quand on veut parler des deux comme d’un seul personnage, tandis que l’on parlera de Dupond et Dupont quand ce sera le moment de les distinguer… Pour m’accompagner dans cette visite à ces grands héros de la police belge (décidément les héros nous collent aux basques en ce moment), j’ai choisi l’ouvrage d’Albert Algoud, « Le Dupondt sans peine », « je dirais même plus », le livre d’Albert Algoud…
Signalons au passage, mine de rien, que cet album d’Algoud est un objet atypique. En effet, il parle des Dupondt, avec détails, précisions et même un savoir très étendu, sans pour autant nous montrer une seule image dessinée par le créateur des Dupondt, Hergé. Oui, cela peut surprendre mais la fondation Moulinsart a eu et a encore des réactions surprenantes. Pourtant, dans toutes les études sur les livres, les films, les jeux vidéo, il existe le droit de citation… Là, rien !
Bon, rassurons-nous, Algoud s’en sort très bien avec l’aide d’un certain nombre de dessinateurs qui viennent rendre hommage, chacun à leur façon à ces Dupondt qui sont surprenants, époustouflants, agréables à suivre, drôles, émouvants et imprévisibles… Bien sûr, vous croyez souvent qu’ils sont mauvais policiers, ridicules et incompétents… mais c’est, peut-être, que vous ne les connaissez pas assez !
En fait, ce sont des amis de Tintin, de vieux amis. Imaginez, on les voit dès la première vignette de « Tintin au Congo ». Enfin, sur ce dessin que je ne peux pas non plus vous montrer, ils ne le connaissent pas encore : « Il paraît que c’est un jeune reporter qui part pour l’Afrique… ». Mais l’amitié va s’installer très rapidement puisque dès l’album « Les cigares du pharaon », Les Dupondt félicitent Tintin : « Félicitations, cher ami, vous avez réussi un coup de maître ! » Bien sûr, cette amitié ne les empêchera pas de sortir à l’occasion les menottes… Un peu comme si les policiers Dupondt commettaient parfois quelques bavures…
Je ne vais pas tout vous raconter, tout vous dire, car cet ouvrage est à lire et il permet de découvrir quelques clefs de lecture des albums de Tintin… Mais puisque l’on est dans les aventures de ce fameux Tintin, je voulais quand même citer l’ouvrage d’Emile Brami, « Céline, Hergé et l’affaire Haddock ». Il s’agit d’un livre plus universitaire sur le langage utilisé par Haddock et celui que l’on trouve dans les romans de Céline. Même si on n’est pas obligé de suivre l’auteur dans tous ses raisonnements, avouons quand même que les rapprochements faits entre Hergé et Céline ne sont pas dénués de sens. Ceux qui me connaissent bien savent que je pense aussi qu’il faudrait faire un rapprochement plus large incluant Rabelais et Frédéric Dard. Oui, quand on prend le temps de lire ces quatre auteurs, on peut sentir parfois comme un rapprochement qui n’est pas idéologique mais plutôt étymologique et linguistique… Et c’est passionnant car entre un auteur de BD, un écrivain de la Renaissance atypique, un romancier de polars farfelus (du moins au premier abord) et un pamphlétaire antisémite, il n’est pas évident de trouver des liens solides… à moins d’aller chercher du côté des mots, seulement des mots et de leur usage !
Des Dupondt à Céline en passant par Gargantua ou San Antonio, tout un programme parfaitement adapté à la saison puisque l’été c’est fait pour lire !
Bonne lecture !
Je profite que je suis de passage sur le site pour te remercier Shelton pour toutes ces chroniques ! Tes billets sur la série Lefranc m'ont fait retomber en enfance, quand je lisais "Lefranc" toutes les semaines sur les numéros du "Pélerin" que recevais ma grand-mère ;°) Cela m'a donné également envie de me (re)plonger dans la série.
Merci Fanou pour ce message et bonne relecture, bien sûr ! L'expo à Molsheim était très réussie !
Samedi 27 août 2022
L’été c’est fait pour lire et rien de tel qu’un petit polar des familles pour passer un bon moment de lecture sans prise de tête… C’est peut-être énoncé de façon triviale mais je sais que nous sommes plusieurs à penser ainsi au moment d’ouvrir un roman policier durant l’été… Cette fois-ci, il s’agit de « Manoir, Magouilles et Coq au vin » d’Ann Granger.
Ann Granger est une romancière britannique que je ne connaissais pas et donc je ne peux pas vous dire si ce roman est dans la lignée de ses autres livres. Mais, ce que je me dois de vous préciser, c’est que contrairement aux apparences suggérées par le titre, il ne s’agit nullement d’un roman léger, d’un cosy mystery ou d’un polar humoristique. Ici, on est à la limite du crime glauque dans un milieu qui n’inspire ni sourire ni bonheur à partager…
La traduction est bien faite, le roman est agréable à lire et l’intrigue est construite avec sérieux et efficacité. Nous sommes dans la campagne anglaise et nous faisons très rapidement la connaissance de Monty Bickerstaffe. Cet homme, veuf et seul, habite une ancienne magnifique demeure victorienne, Balaclava House, aujourd’hui délabrée et à l’abandon. Monty y vit mais seulement au rez-de-chaussée…
Tous les matins, Monty fait la tournée des grands-ducs, en clair, il va au village à pied, en prenant son temps, en buvant un coup par ci, un coup par là, et surtout en rapportant une bouteille de Whisky. Mais ce jour-là, tout va basculer car en rentrant chez lui il y découvre un cadavre, un certain Jay Taylor, un homme qu’il ne semble connaitre ni d’Eve ni d’Adam !
C’est la jeune inspectrice Jess Campbell qui va mener l’enquête et on sent très vite que rien ne sera simple dans cette affaire…
Comme nous sommes dans un roman policier je ne vais pas vous parler des quelques voisins éloignés (on est quand même à la campagne), ni de la famille qu’il reste au vieux Monty, ni des truands qui tentent de s’enrichir illégalement dans les environs… Je ne vous donnerai pas, non plus, de détails sur ceux qui pourraient utiliser une chambre au premier étage du manoir Balaclava House car vous découvrirez tout cela en lisant le roman… Oui, pour les romans policiers, la ligne est assez délicate à suivre si on ne veut pas briser en mille morceaux le suspense qui a été très bien mis en place par la romancière…
Il s’agit donc d’un bon roman policier, assez classique mais solide. Quant à la romancière, Ann Granger, j’ai envie de lire encore deux ou trois romans d’elle pour trouver la place que je vais lui donner dans mon classement des autrices britanniques de romans policiers… Et certains savent comme les places sont chères dans cet univers que je fréquente assidument depuis des décennies… Une affaire à suivre, donc !
En attendant, puisque l’été c’est fait pour lire, vous pouvez déguster ce « Manoir, magouilles et coq au vin » mais ne vous attendez surtout pas à des concepts gastronomiques, des recettes de cuisine ou des comparaisons de cuisson entre voisin de la campagne anglaise… Ici, juste une affaire policière avec un cadavre parachuté chez le pauvre Monty…
Bonne lecture à toutes et à tous !
L’été c’est fait pour lire et rien de tel qu’un petit polar des familles pour passer un bon moment de lecture sans prise de tête… C’est peut-être énoncé de façon triviale mais je sais que nous sommes plusieurs à penser ainsi au moment d’ouvrir un roman policier durant l’été… Cette fois-ci, il s’agit de « Manoir, Magouilles et Coq au vin » d’Ann Granger.
Ann Granger est une romancière britannique que je ne connaissais pas et donc je ne peux pas vous dire si ce roman est dans la lignée de ses autres livres. Mais, ce que je me dois de vous préciser, c’est que contrairement aux apparences suggérées par le titre, il ne s’agit nullement d’un roman léger, d’un cosy mystery ou d’un polar humoristique. Ici, on est à la limite du crime glauque dans un milieu qui n’inspire ni sourire ni bonheur à partager…
La traduction est bien faite, le roman est agréable à lire et l’intrigue est construite avec sérieux et efficacité. Nous sommes dans la campagne anglaise et nous faisons très rapidement la connaissance de Monty Bickerstaffe. Cet homme, veuf et seul, habite une ancienne magnifique demeure victorienne, Balaclava House, aujourd’hui délabrée et à l’abandon. Monty y vit mais seulement au rez-de-chaussée…
Tous les matins, Monty fait la tournée des grands-ducs, en clair, il va au village à pied, en prenant son temps, en buvant un coup par ci, un coup par là, et surtout en rapportant une bouteille de Whisky. Mais ce jour-là, tout va basculer car en rentrant chez lui il y découvre un cadavre, un certain Jay Taylor, un homme qu’il ne semble connaitre ni d’Eve ni d’Adam !
C’est la jeune inspectrice Jess Campbell qui va mener l’enquête et on sent très vite que rien ne sera simple dans cette affaire…
Comme nous sommes dans un roman policier je ne vais pas vous parler des quelques voisins éloignés (on est quand même à la campagne), ni de la famille qu’il reste au vieux Monty, ni des truands qui tentent de s’enrichir illégalement dans les environs… Je ne vous donnerai pas, non plus, de détails sur ceux qui pourraient utiliser une chambre au premier étage du manoir Balaclava House car vous découvrirez tout cela en lisant le roman… Oui, pour les romans policiers, la ligne est assez délicate à suivre si on ne veut pas briser en mille morceaux le suspense qui a été très bien mis en place par la romancière…
Il s’agit donc d’un bon roman policier, assez classique mais solide. Quant à la romancière, Ann Granger, j’ai envie de lire encore deux ou trois romans d’elle pour trouver la place que je vais lui donner dans mon classement des autrices britanniques de romans policiers… Et certains savent comme les places sont chères dans cet univers que je fréquente assidument depuis des décennies… Une affaire à suivre, donc !
En attendant, puisque l’été c’est fait pour lire, vous pouvez déguster ce « Manoir, magouilles et coq au vin » mais ne vous attendez surtout pas à des concepts gastronomiques, des recettes de cuisine ou des comparaisons de cuisson entre voisin de la campagne anglaise… Ici, juste une affaire policière avec un cadavre parachuté chez le pauvre Monty…
Bonne lecture à toutes et à tous !
Dimanche 28 août 2022
L’été c’est fait pour lire et qui dit lecture dit « grands classiques »… Alors, il est peut-être temps de parler d’un grand de la littérature, un géant comme on dit, un des plus grands pour certains lecteurs… J’ai nommé Proust !
Il y a presque 100 ans, le 18 novembre 1922, Marcel Proust s’éteignait à plus de 50 ans. Il était asthmatique et c’est une bronchite mal soignée qui va l’emporter. Il avait eu le prix Goncourt en 1919 pour son roman « A l’ombre des jeunes filles en fleurs ». Il s’agissait du deuxième roman de son œuvre majestueuse, « A la recherche du temps perdu »… Les derniers volumes seront publiés à titre posthume.
Voilà, tout est dit ou presque… Certains critiques diront que c’est avec Proust et « A la recherche du temps perdu » que le roman moderne nait. D’autres affirmeront que le défi du lecteur est de dépasser les cinquante premières pages de « A la recherche du temps perdu ». Tant que l’on n’a pas passé ce cap, on ne comprend pas… et j’avoue que longtemps je n’ai pas dépassé la page 50 du premier volume, « Du côté de chez Swann ». C’est grâce à la bande dessinée de Stéphane Heuet que j’ai compris que Proust était un grand auteur. Alors, je sais bien que certains détestent cette série BD mais pour moi c’est une réussite. Il arrive à mettre des images sur ce texte, il arrive à construire une bande dessinée alors qu’il n’y a pas d’action ni d’intrigue au sens propre des mots mais il met en place une ambiance absolument forte et fascinante, une ambiance que j’ai retrouvée après dans le texte de Proust lui-même…
Mais comme je n’ai pas pu lire Proust à ma première expérience, je pense qu’il est utile de vous conseiller, si vous êtes comme moi au départ, un bon livre qui donne les clefs de lecture, qui offre l’envie de découvrir et donc le bonheur de lire. Il s’agit de « Proust à la plage, A la recherche du temps perdu dans un transat » de Johan Faerber. Proust à la plage est bien un titre pour cette fin d’été, un livre pour aller sur les plages de Cabourg (ou de Normandie en général) en compagnie de Marcel Proust…
L’ouvrage de Johan Faerber a ceci de particulier (de riche serai-je tenté de dire) qu’il s’appuie à la fois sur la vie de Proust, les écrits de Proust et la façon dont ces derniers ont été reçus au fil du temps. Du coup, on a une vision globale, complète, ouverte… On ne peut plus qu’avoir envie de se plonger dans le texte… On est prêt pour cela !
Alors, bien sûr, quand on parle de Proust on parle de sa maman, de la madeleine, du questionnaire, de la sexualité, de l’homosexualité, du dandysme, de la vie nocturne, de l’écrivain qui s’isole totalement pour écrire, de ses envies d’académie française, de son soutien à Dreyfus… Mais, je crois, enfin c’est mon point de vue, Proust ou plus exactement « A la recherche du temps perdu », c’est le roman de l’humanité par excellence… Et quand on pense qu’André Gide a poussé Gallimard à refuser le premier roman… on se dit que la critique s’est souvent trompé face au génie de certains auteurs !
Voilà, vous n’allez probablement pas pouvoir lire « A la recherche du temps perdu » en entier avant la fin de l’été, mais comme l’anniversaire du siècle de sa disparition n’est qu’en novembre, ça vous laisse un peu de temps…
Si vous retrouvez le temps perdu, pensez à m’en donner un peu, j’en manque !
Bonne lecture !
L’été c’est fait pour lire et qui dit lecture dit « grands classiques »… Alors, il est peut-être temps de parler d’un grand de la littérature, un géant comme on dit, un des plus grands pour certains lecteurs… J’ai nommé Proust !
Il y a presque 100 ans, le 18 novembre 1922, Marcel Proust s’éteignait à plus de 50 ans. Il était asthmatique et c’est une bronchite mal soignée qui va l’emporter. Il avait eu le prix Goncourt en 1919 pour son roman « A l’ombre des jeunes filles en fleurs ». Il s’agissait du deuxième roman de son œuvre majestueuse, « A la recherche du temps perdu »… Les derniers volumes seront publiés à titre posthume.
Voilà, tout est dit ou presque… Certains critiques diront que c’est avec Proust et « A la recherche du temps perdu » que le roman moderne nait. D’autres affirmeront que le défi du lecteur est de dépasser les cinquante premières pages de « A la recherche du temps perdu ». Tant que l’on n’a pas passé ce cap, on ne comprend pas… et j’avoue que longtemps je n’ai pas dépassé la page 50 du premier volume, « Du côté de chez Swann ». C’est grâce à la bande dessinée de Stéphane Heuet que j’ai compris que Proust était un grand auteur. Alors, je sais bien que certains détestent cette série BD mais pour moi c’est une réussite. Il arrive à mettre des images sur ce texte, il arrive à construire une bande dessinée alors qu’il n’y a pas d’action ni d’intrigue au sens propre des mots mais il met en place une ambiance absolument forte et fascinante, une ambiance que j’ai retrouvée après dans le texte de Proust lui-même…
Mais comme je n’ai pas pu lire Proust à ma première expérience, je pense qu’il est utile de vous conseiller, si vous êtes comme moi au départ, un bon livre qui donne les clefs de lecture, qui offre l’envie de découvrir et donc le bonheur de lire. Il s’agit de « Proust à la plage, A la recherche du temps perdu dans un transat » de Johan Faerber. Proust à la plage est bien un titre pour cette fin d’été, un livre pour aller sur les plages de Cabourg (ou de Normandie en général) en compagnie de Marcel Proust…
L’ouvrage de Johan Faerber a ceci de particulier (de riche serai-je tenté de dire) qu’il s’appuie à la fois sur la vie de Proust, les écrits de Proust et la façon dont ces derniers ont été reçus au fil du temps. Du coup, on a une vision globale, complète, ouverte… On ne peut plus qu’avoir envie de se plonger dans le texte… On est prêt pour cela !
Alors, bien sûr, quand on parle de Proust on parle de sa maman, de la madeleine, du questionnaire, de la sexualité, de l’homosexualité, du dandysme, de la vie nocturne, de l’écrivain qui s’isole totalement pour écrire, de ses envies d’académie française, de son soutien à Dreyfus… Mais, je crois, enfin c’est mon point de vue, Proust ou plus exactement « A la recherche du temps perdu », c’est le roman de l’humanité par excellence… Et quand on pense qu’André Gide a poussé Gallimard à refuser le premier roman… on se dit que la critique s’est souvent trompé face au génie de certains auteurs !
Voilà, vous n’allez probablement pas pouvoir lire « A la recherche du temps perdu » en entier avant la fin de l’été, mais comme l’anniversaire du siècle de sa disparition n’est qu’en novembre, ça vous laisse un peu de temps…
Si vous retrouvez le temps perdu, pensez à m’en donner un peu, j’en manque !
Bonne lecture !
Lundi 29 août 2022
L’été c’est fait pur lire et je voulais encore évoquer Marcel Proust mais d’une façon complètement différente, à travers une bande dessinée, celle de Chloé Cruchaudet, « Céleste. Bien sûr, Monsieur Proust ». Cette bande dessinée est un pur bonheur et elle n’est pas l’adaptation d’une œuvre de Proust mais une autre forme de témoignage comme nous allons le découvrir…
Céleste Albaret est un personnage bien réel. Elle est née à Auxillac, en Lozère, elle a épousé Odilon Albaret qui était chauffeur de taxi ayant dans ses clients réguliers un certain Marcel Proust. C’est ainsi qu’il a pu « placer » sa jeune femme (23 ans à l’époque) comme personne au service de Proust. Elle va rester au service du romancier durant les huit dernières années de sa vie, celle où ses lubies sont les plus fortes, celles où il écrit dans un isolement total… On peut presque dire que Céleste fut alors son rempart, sa protection, sa secrétaire, sa bonne, son homme à tout faire… Céleste a connu son heure de gloire plus tard et un journaliste l’a aidée à tirer un livre mémoire de toutes ses années, « Monsieur Proust »…
Chloé Cruchaudet est une autrice de bandes dessinées qui aime s’emparer de personnages réels pour les faire revivre avec son talent, son humanité, son regard fin et profond. C’est ce qu’elle va faire ici de façon extraordinaire pour nous livrer ce qui est pour moi un des meilleurs albums de l’année. Il s’agit peut-être même de l’évènement anniversaire de la mort de Marcel Proust…
Dès les premières pages, par sa patte graphique, ses couleurs et sa façon de raconter ce témoignage sur Proust, on est embarqué, on a envie de suivre Céleste, de l’écouter. A travers ce récit, on découvre Proust et on se demande un peu qui est le personnage principal. Céleste ou Marcel ? Puis, soudain, on comprend que le personnage est tout simplement ce couple improbable qui n’a rien de sexuel ni d’amical. Deux âmes, celle d’un génie littéraire malade et celle d’une jeune femme innocente qui veut bien faire, se retrouvent unis dans une aventure hors normes. Par cette rencontre, Marcel trouve les conditions idéales pour écrire, pour donner naissance à son œuvre magistrale, « A la recherche du temps perdu » et Céleste est comme prisonnière de cet accouchement qui la dépasse entièrement…
Mais le talent de Chloé Cruchaudet est de nous inviter à vivre cela de l’intérieur sans qu’elle ait besoin de jouer au journaliste, au professeur, au pédagogue… Les personnages vivent là devant nous, tout est crédible, et on plonge avec volupté ! Quand on arrive à la dernière page, on réalise qu’il va falloir attendre la seconde partie et, là, c’est le moment le plus désagréable de cette lecture !
J’ai déjà dit tout le bien que je pensais du travail de Chloé Cruchaudet. Cette artiste, cette bédéiste, cette autrice, me surprend à chaque fois par sa narration graphique, par cette façon de raconter avec du dessin et du texte sans se sentir enfermée dans des règles strictes. Ici, tout est si naturel, évident… Pour un peu, on finirait par croire que réaliser un tel roman graphique est simple… Le lecteur ne voit pas le travail, la souffrance, la transpiration, les angoisses… Il ne voit que son plaisir, cette belle lecture, cette rencontre surprenante avec Céleste et Marcel…
Merci Chloé pour cet album d’une si grande humanité !
Alors, comme l’été c’est fait pour lire, je ne peux que vous donner quelques conseils : commencez par découvrir cette très belle bande dessinée ou roman graphique, puis, osez prendre ou reprendre un roman de Marcel Proust… Vous allez peut-être aimer, qui sait ?
Très bonne lecture à toutes et à tous !
L’été c’est fait pur lire et je voulais encore évoquer Marcel Proust mais d’une façon complètement différente, à travers une bande dessinée, celle de Chloé Cruchaudet, « Céleste. Bien sûr, Monsieur Proust ». Cette bande dessinée est un pur bonheur et elle n’est pas l’adaptation d’une œuvre de Proust mais une autre forme de témoignage comme nous allons le découvrir…
Céleste Albaret est un personnage bien réel. Elle est née à Auxillac, en Lozère, elle a épousé Odilon Albaret qui était chauffeur de taxi ayant dans ses clients réguliers un certain Marcel Proust. C’est ainsi qu’il a pu « placer » sa jeune femme (23 ans à l’époque) comme personne au service de Proust. Elle va rester au service du romancier durant les huit dernières années de sa vie, celle où ses lubies sont les plus fortes, celles où il écrit dans un isolement total… On peut presque dire que Céleste fut alors son rempart, sa protection, sa secrétaire, sa bonne, son homme à tout faire… Céleste a connu son heure de gloire plus tard et un journaliste l’a aidée à tirer un livre mémoire de toutes ses années, « Monsieur Proust »…
Chloé Cruchaudet est une autrice de bandes dessinées qui aime s’emparer de personnages réels pour les faire revivre avec son talent, son humanité, son regard fin et profond. C’est ce qu’elle va faire ici de façon extraordinaire pour nous livrer ce qui est pour moi un des meilleurs albums de l’année. Il s’agit peut-être même de l’évènement anniversaire de la mort de Marcel Proust…
Dès les premières pages, par sa patte graphique, ses couleurs et sa façon de raconter ce témoignage sur Proust, on est embarqué, on a envie de suivre Céleste, de l’écouter. A travers ce récit, on découvre Proust et on se demande un peu qui est le personnage principal. Céleste ou Marcel ? Puis, soudain, on comprend que le personnage est tout simplement ce couple improbable qui n’a rien de sexuel ni d’amical. Deux âmes, celle d’un génie littéraire malade et celle d’une jeune femme innocente qui veut bien faire, se retrouvent unis dans une aventure hors normes. Par cette rencontre, Marcel trouve les conditions idéales pour écrire, pour donner naissance à son œuvre magistrale, « A la recherche du temps perdu » et Céleste est comme prisonnière de cet accouchement qui la dépasse entièrement…
Mais le talent de Chloé Cruchaudet est de nous inviter à vivre cela de l’intérieur sans qu’elle ait besoin de jouer au journaliste, au professeur, au pédagogue… Les personnages vivent là devant nous, tout est crédible, et on plonge avec volupté ! Quand on arrive à la dernière page, on réalise qu’il va falloir attendre la seconde partie et, là, c’est le moment le plus désagréable de cette lecture !
J’ai déjà dit tout le bien que je pensais du travail de Chloé Cruchaudet. Cette artiste, cette bédéiste, cette autrice, me surprend à chaque fois par sa narration graphique, par cette façon de raconter avec du dessin et du texte sans se sentir enfermée dans des règles strictes. Ici, tout est si naturel, évident… Pour un peu, on finirait par croire que réaliser un tel roman graphique est simple… Le lecteur ne voit pas le travail, la souffrance, la transpiration, les angoisses… Il ne voit que son plaisir, cette belle lecture, cette rencontre surprenante avec Céleste et Marcel…
Merci Chloé pour cet album d’une si grande humanité !
Alors, comme l’été c’est fait pour lire, je ne peux que vous donner quelques conseils : commencez par découvrir cette très belle bande dessinée ou roman graphique, puis, osez prendre ou reprendre un roman de Marcel Proust… Vous allez peut-être aimer, qui sait ?
Très bonne lecture à toutes et à tous !
Mardi 30 août 2022
L’été c’est fait pour lire et les lectures m’arrivent dans les mains par des chemins très divers, parfois de façon imprévue et hasardeuse. Un déplacement sur Bourg-en-Bresse qui n’était pas prévu au programme, une vente après désherbage des médiathèques de la ville que je découvre juste avant de partir, la décision d’aller y faire un tour et la découverte que pour un euro je pouvais repartir avec l’album de Pim Pam Poum édité à l’occasion des 115 ans le la bande dessinée culte…
J’ai déjà longuement parlé de cette bande dessinée que j’ai lu il y a fort longtemps quand certains numéros du Journal de Mickey arrivaient jusqu’à moi… Elle est née aux Etats-Unis en 1897, l’auteur était Rudolph Dirks et le nom original « Katzenjammer Kids »… Il s’agit d’une des bandes dessinées fondatrices, sans aucun doute, et le principe du gag en une page a servi de modèle à bien des auteurs… Le principe est simple, deux enfants, Pam et Poum, sont des chenapans sans limites qui en font voir de toutes les couleurs à la tante Pim. Deux autres personnages vont enrichir la série, le Capitaine et l’Astronome. Ce sont deux bons à rien qui ont certainement un passé plus riche mais épuisant et qui, maintenant, ne cherchent que l’oisiveté… Pauvre tante Pim qui doit porter tout le poids du travail quotidien…
Alors, bien sûr, je ne vais pas vous raconter d’histoires, dans ce recueil de 300 gags tous ne sont pas excellents. Mais, d’une part, certains vous feront quand même rire et, surtout, on voit se mettre en place un certain nombre de codes de la bande dessinée. Par exemple, pour indiquer un personnage qui ronfle, on positionne dans la bulle au-dessus de lui une machine entrain de couper du bois, quand tante Pim a une idée, une petite ampoule éclairée… On a aussi, les gags s’y prêtent bien, une multitude de bruits transcrits par les onomatopées qui font quasiment leur entrée magistrale dans l’univers narratif de la bédé…
Si Dirks a bien créé la série, elle a été prolongée par Harold Knerr puis Doc Winner et, enfin, Joe Musial. Ils sont tous présents dans cet album qui est très complet et riche en explications…
On peut donc avoir deux niveaux de lecture, l’histoire et l’histoire de la bande dessinée. Mais pour être franc, on va ajouter un dernier niveau, celui de la recherche de la nostalgie de notre enfance qui se terminera d’ailleurs par un constat parfois un peu triste : « Ah, c’est ça qui me faisait rire quand j’étais petit ! » Du coup, on deviendra plus tolérant avec certaines lectures de nos petits enfants…
Quoi que je dois vous avouer que certains de mes petits enfants m’ont récemment surpris en dévorant des Picsou magazines des années quatre-vingt. Oui, certaines publications ont vieilli mais restent accessibles à de jeunes lecteurs. Heureusement, on trouve facilement ce type de lectures chez Emmaüs et à des prix, là aussi, acceptables !
Alors, comme l’été c’est fait pour lire, belle occasion de retrouver certaines lectures de notre jeunesse pour d’une part en profiter pleinement mais d’autre part pour les partager avec les plus jeunes. Ils n’aimeront probablement pas tout mais trouveront certainement dans nos collections anciennes une ou deux lectures qui établiront entre les générations un territoire de partage riche en émotions !!!
Bonnes lectures partagées !!!
L’été c’est fait pour lire et les lectures m’arrivent dans les mains par des chemins très divers, parfois de façon imprévue et hasardeuse. Un déplacement sur Bourg-en-Bresse qui n’était pas prévu au programme, une vente après désherbage des médiathèques de la ville que je découvre juste avant de partir, la décision d’aller y faire un tour et la découverte que pour un euro je pouvais repartir avec l’album de Pim Pam Poum édité à l’occasion des 115 ans le la bande dessinée culte…
J’ai déjà longuement parlé de cette bande dessinée que j’ai lu il y a fort longtemps quand certains numéros du Journal de Mickey arrivaient jusqu’à moi… Elle est née aux Etats-Unis en 1897, l’auteur était Rudolph Dirks et le nom original « Katzenjammer Kids »… Il s’agit d’une des bandes dessinées fondatrices, sans aucun doute, et le principe du gag en une page a servi de modèle à bien des auteurs… Le principe est simple, deux enfants, Pam et Poum, sont des chenapans sans limites qui en font voir de toutes les couleurs à la tante Pim. Deux autres personnages vont enrichir la série, le Capitaine et l’Astronome. Ce sont deux bons à rien qui ont certainement un passé plus riche mais épuisant et qui, maintenant, ne cherchent que l’oisiveté… Pauvre tante Pim qui doit porter tout le poids du travail quotidien…
Alors, bien sûr, je ne vais pas vous raconter d’histoires, dans ce recueil de 300 gags tous ne sont pas excellents. Mais, d’une part, certains vous feront quand même rire et, surtout, on voit se mettre en place un certain nombre de codes de la bande dessinée. Par exemple, pour indiquer un personnage qui ronfle, on positionne dans la bulle au-dessus de lui une machine entrain de couper du bois, quand tante Pim a une idée, une petite ampoule éclairée… On a aussi, les gags s’y prêtent bien, une multitude de bruits transcrits par les onomatopées qui font quasiment leur entrée magistrale dans l’univers narratif de la bédé…
Si Dirks a bien créé la série, elle a été prolongée par Harold Knerr puis Doc Winner et, enfin, Joe Musial. Ils sont tous présents dans cet album qui est très complet et riche en explications…
On peut donc avoir deux niveaux de lecture, l’histoire et l’histoire de la bande dessinée. Mais pour être franc, on va ajouter un dernier niveau, celui de la recherche de la nostalgie de notre enfance qui se terminera d’ailleurs par un constat parfois un peu triste : « Ah, c’est ça qui me faisait rire quand j’étais petit ! » Du coup, on deviendra plus tolérant avec certaines lectures de nos petits enfants…
Quoi que je dois vous avouer que certains de mes petits enfants m’ont récemment surpris en dévorant des Picsou magazines des années quatre-vingt. Oui, certaines publications ont vieilli mais restent accessibles à de jeunes lecteurs. Heureusement, on trouve facilement ce type de lectures chez Emmaüs et à des prix, là aussi, acceptables !
Alors, comme l’été c’est fait pour lire, belle occasion de retrouver certaines lectures de notre jeunesse pour d’une part en profiter pleinement mais d’autre part pour les partager avec les plus jeunes. Ils n’aimeront probablement pas tout mais trouveront certainement dans nos collections anciennes une ou deux lectures qui établiront entre les générations un territoire de partage riche en émotions !!!
Bonnes lectures partagées !!!
Mercredi 31 août 2022
L’été c’est fait pour lire et cette période estivale peut permettre en se pencher avec sérieux sur un thème d’actualité pour le remettre dans son contexte, pour découvrir les fondements historiques ou politiques d’un évènement, pour comprendre la psychologie d’un acteur de la vie publique… On arrive ainsi à regarder autrement la réalité en construisant l’éclairage qui nous manquait…
Parfois, il arrive que l’on se mette à douter de certaines « certitudes » enseignées jadis par nos maîtres au lycée ou à l’université. Il faut dire que ma génération a été mise à rude épreuve concernant ses certitudes sur le nationalisme, le communisme, le fascisme, le nazisme, la guerre…
Les derniers évènements qui ont touché l’Europe, ses frontières avec la Russie, la guerre en Ukraine, ont été accompagnés de discours où il était question de nazis, de communisme, d’hégémonie de la Russie, de domination américaine sur le monde… et la liste pourrait être prolongée à l’infini ou presque !
Par ailleurs, en France, on constate un durcissement de la gauche dure et une banalisation de la droite nationaliste. Vous remarquerez que je tente de ne pas utiliser les mots d’extrême-droite ou extrême-gauche qui n’ont plus pour certains les sens que nous leur donnions jadis… « Jadis » veut dire « autrefois » sans que l’on précise « il y a combien de temps »…
Bref, voici donc quelques lectures inspirées par des faits plus ou moins récents… J’ai commencé par un livre de 2010 d’Hélène Carrère d’Encausse, « La Russie entre deux mondes ». Dans cet ouvrage qui ne prédit pas ce qui va se passer en Crimée à peine plus tard puis en Ukraine en 2022, l’autrice explique surtout pourquoi un chef d’Etat russe, qui qu’il soit, se battra toujours pour assurer les débouchés maritimes à son pays… Avoir donné la Crimée aux Ukrainiens, avoir laissé l’indépendance aux pays Baltes fut une erreur, dans ce sens-là… Et pour Poutine un drame absolu ! Bien sûr, cela n’excuse rien, cela donne juste du sens à des actions que certains croient dénuées de raison…
On a, il y a quelques années, rejeté les thèses d’un certain Ernst Nolte. Il expliquait, qu’à son avis, on ne pouvait comprendre le fascisme et le nazisme qu’un partant du communisme soviétique… Nous n’allons pas refaire toute la polémique mais il est évident qu’avant de tout rejeter il serait bon de relire ses livres en particulier sa trilogie « Le fascisme dans son époque ». Il part de l’Action Française de Maurras pour aller jusqu’au nazisme d’Hitler en passant par le fascisme de Mussolini… Et tout n’est probablement pas erreur… D’ailleurs, le Front National d’un certain Le Pen a bien été construit en unissant des anciens royalistes, des fascistes et des militants se revendiquant d’une forme de néonazisme…
D’ailleurs c’est avec l’enquête très bien construite de Nicolas Lebourg et Joseph Beauregard, « François Duprat, L’homme qui inventa le Front national », que nous allons revivre la construction de ce mouvement sur le point d’avoir obtenu sa respectabilité avec ses près de 90 députés qui habitent notre Assemblée nationale… Mais dans les années soixante-dix, les différents entre extrême-droite et reste du monde politique se traitaient à la barre de fer… François Duprat, lui, sera assassiné avec une bombe dans un colis, le 18 mars 1978. Aujourd’hui encore, on ne sait pas qui a commandité cet assassinat… Extrême-droite dans une lutte intestine, service secrets français pour éliminer un dangereux activiste, ennemis politiques… Ou, pourquoi pas, le leader du FN pour protéger un héritage capté dans des conditions pour le moins suspectes… Allez savoir, tout est possible et on est bien loin d’une certaine respectabilité…
Toutes ces lectures politiques et historiques m’ont apporté, à défaut d’une espérance incroyable pour la France, un certain nombre d’éclairages, de précisions, de faits, qui aident à comprendre ce monde fou dans lequel nous vivons ! Alors, restons confiants malgré tout dans l’avenir et bonne lecture puisque l’été c’est fait pour lire !
L’été c’est fait pour lire et cette période estivale peut permettre en se pencher avec sérieux sur un thème d’actualité pour le remettre dans son contexte, pour découvrir les fondements historiques ou politiques d’un évènement, pour comprendre la psychologie d’un acteur de la vie publique… On arrive ainsi à regarder autrement la réalité en construisant l’éclairage qui nous manquait…
Parfois, il arrive que l’on se mette à douter de certaines « certitudes » enseignées jadis par nos maîtres au lycée ou à l’université. Il faut dire que ma génération a été mise à rude épreuve concernant ses certitudes sur le nationalisme, le communisme, le fascisme, le nazisme, la guerre…
Les derniers évènements qui ont touché l’Europe, ses frontières avec la Russie, la guerre en Ukraine, ont été accompagnés de discours où il était question de nazis, de communisme, d’hégémonie de la Russie, de domination américaine sur le monde… et la liste pourrait être prolongée à l’infini ou presque !
Par ailleurs, en France, on constate un durcissement de la gauche dure et une banalisation de la droite nationaliste. Vous remarquerez que je tente de ne pas utiliser les mots d’extrême-droite ou extrême-gauche qui n’ont plus pour certains les sens que nous leur donnions jadis… « Jadis » veut dire « autrefois » sans que l’on précise « il y a combien de temps »…
Bref, voici donc quelques lectures inspirées par des faits plus ou moins récents… J’ai commencé par un livre de 2010 d’Hélène Carrère d’Encausse, « La Russie entre deux mondes ». Dans cet ouvrage qui ne prédit pas ce qui va se passer en Crimée à peine plus tard puis en Ukraine en 2022, l’autrice explique surtout pourquoi un chef d’Etat russe, qui qu’il soit, se battra toujours pour assurer les débouchés maritimes à son pays… Avoir donné la Crimée aux Ukrainiens, avoir laissé l’indépendance aux pays Baltes fut une erreur, dans ce sens-là… Et pour Poutine un drame absolu ! Bien sûr, cela n’excuse rien, cela donne juste du sens à des actions que certains croient dénuées de raison…
On a, il y a quelques années, rejeté les thèses d’un certain Ernst Nolte. Il expliquait, qu’à son avis, on ne pouvait comprendre le fascisme et le nazisme qu’un partant du communisme soviétique… Nous n’allons pas refaire toute la polémique mais il est évident qu’avant de tout rejeter il serait bon de relire ses livres en particulier sa trilogie « Le fascisme dans son époque ». Il part de l’Action Française de Maurras pour aller jusqu’au nazisme d’Hitler en passant par le fascisme de Mussolini… Et tout n’est probablement pas erreur… D’ailleurs, le Front National d’un certain Le Pen a bien été construit en unissant des anciens royalistes, des fascistes et des militants se revendiquant d’une forme de néonazisme…
D’ailleurs c’est avec l’enquête très bien construite de Nicolas Lebourg et Joseph Beauregard, « François Duprat, L’homme qui inventa le Front national », que nous allons revivre la construction de ce mouvement sur le point d’avoir obtenu sa respectabilité avec ses près de 90 députés qui habitent notre Assemblée nationale… Mais dans les années soixante-dix, les différents entre extrême-droite et reste du monde politique se traitaient à la barre de fer… François Duprat, lui, sera assassiné avec une bombe dans un colis, le 18 mars 1978. Aujourd’hui encore, on ne sait pas qui a commandité cet assassinat… Extrême-droite dans une lutte intestine, service secrets français pour éliminer un dangereux activiste, ennemis politiques… Ou, pourquoi pas, le leader du FN pour protéger un héritage capté dans des conditions pour le moins suspectes… Allez savoir, tout est possible et on est bien loin d’une certaine respectabilité…
Toutes ces lectures politiques et historiques m’ont apporté, à défaut d’une espérance incroyable pour la France, un certain nombre d’éclairages, de précisions, de faits, qui aident à comprendre ce monde fou dans lequel nous vivons ! Alors, restons confiants malgré tout dans l’avenir et bonne lecture puisque l’été c’est fait pour lire !
Jeudi 1er septembre 2022
L’été c’est fait pour lire et chaque année à pareille période il est temps de lire le nouvel opus d’Amélie Nothomb. Bien sûr, il ne s’agit pas d’une obligation et, d’ailleurs, depuis son premier roman, j’avoue en avoir manqué quelques-uns… Mais, finalement, peu car je suis toujours pris d’une curiosité de dernière minute…
On peut trouver parfois qu’elle à une façon boulimique de produire mais je pense qu’il s’agit de sa façon de survivre. J’écris donc j’existe… Pas entièrement faux d’ailleurs si on réfléchit bien !
Je me souviens d’elle et de nos premières rencontres devant mon micro au moment du salon de la rentrée nancéen, Le livre sur la place. A cette époque-là, les journalistes ne se précipitaient pas tous et il y avait encore des créneaux d’interview pour les « petits » médias. J’en ai donc profité à la sortie de ses livres « Le sabotage amoureux », « Les combustibles », « Les catilinaires », « Péplum », « Attentat » ou « Mercure »… Puis après, ce fut plus difficile d’obtenir un rendez-vous… c’est ainsi et je n’ai pas, pour autant, stoppé la lecture de ses romans…
J’entends souvent beaucoup de mal de son écriture, de la facilité dans laquelle elle se complairait, des thèmes récurrents qu’elle utilise jusqu’à saturer les pauvres lecteurs. Littérature facile signifierait-il mauvais ouvrage ? Non, en fait, tout dépend de ce que vous attendez de la lecture du livre. Si vous avez envie de trouver un roman estival, agréable à lire sans provoquer des céphalées infernales, Amélie Nothomb peut vous offrir ce bonheur de lecture que vous recherchez et vous n’avez pas à en rougir. Vous avez même le droit de considérer qu’un roman qui vous apporterait cela serait un bon roman, tout simplement. Enfin, « facilité » ne signifie pas « vide abyssal ». Le dernier roman, « Le livre des sœurs » démontre que l’on peut écrire un ouvrage facile à lire, accessible à tous et, pourtant, qui peut faire réfléchir !
On peut lire son dernier texte de façon simple et même affirmer comme l’ont fait certains qu’il s’agit d’un livre pour la jeunesse concernant la vie de deux sœurs… Mais, ce serait à mon avis limiter la portée de cet ouvrage. Car il y a beaucoup plus dans ces lignes, voire même entre les lignes de cette histoire. Peut-être même qu’il s’agit d’un des livres où Amélie Nothomb se livre le plus… Allez savoir !
On trouve en effet dans cette narration familiale, un questionnement sur la place des enfants quand un couple vit un amour total et passionné, la place que peut arriver à se faire un enfant dans une famille, puis comment il peut garder sa place quand la famille s’agrandit, quand il y a aussi des oncles et tantes, des cousins… On voit l’enfant face aux apprentissages, à l’école ou à la maison… Derrière tout cela, bien sûr, la recherche pour chacun du sens à donner à sa vie… et ce n’est pas toujours si simple…
Amélie Nothomb, en s’appuyant certainement sur sa vie mais aussi en construisant son roman et laissant de la liberté à ses personnages, nous montre comment deux sœurs peuvent s’entraider, se construire ensemble, s’aimer, tout simplement.
Dans ce roman, il y a aussi le rock, le groupe de musique, cette culture si particulière qui peut participer à offrir un sens à la vie. Il y aussi les Lettres, la lecture, l’amour, le bonheur, la désespérance… Il y aussi la mort, moment clef de la vie et le dialogue qui peut se poursuivre au-delà de la fin de vie entre ceux qui sont partis et ceux qui restent sur cette planète… Et, là, on est bien loin d’une banale littérature pour la jeunesse (sans que je veuille la sous-estimer !).
Alors, je vais vous dire que même s’il est court, même si on peut croire qu’il écrit de façon légère, ce roman « Le livre des sœurs » est un beau livre qui, puisque l’été c’est fait pour lire, pourrait vous permettre de clore vos lectures estivales cette année !
Bonne lecture !
L’été c’est fait pour lire et chaque année à pareille période il est temps de lire le nouvel opus d’Amélie Nothomb. Bien sûr, il ne s’agit pas d’une obligation et, d’ailleurs, depuis son premier roman, j’avoue en avoir manqué quelques-uns… Mais, finalement, peu car je suis toujours pris d’une curiosité de dernière minute…
On peut trouver parfois qu’elle à une façon boulimique de produire mais je pense qu’il s’agit de sa façon de survivre. J’écris donc j’existe… Pas entièrement faux d’ailleurs si on réfléchit bien !
Je me souviens d’elle et de nos premières rencontres devant mon micro au moment du salon de la rentrée nancéen, Le livre sur la place. A cette époque-là, les journalistes ne se précipitaient pas tous et il y avait encore des créneaux d’interview pour les « petits » médias. J’en ai donc profité à la sortie de ses livres « Le sabotage amoureux », « Les combustibles », « Les catilinaires », « Péplum », « Attentat » ou « Mercure »… Puis après, ce fut plus difficile d’obtenir un rendez-vous… c’est ainsi et je n’ai pas, pour autant, stoppé la lecture de ses romans…
J’entends souvent beaucoup de mal de son écriture, de la facilité dans laquelle elle se complairait, des thèmes récurrents qu’elle utilise jusqu’à saturer les pauvres lecteurs. Littérature facile signifierait-il mauvais ouvrage ? Non, en fait, tout dépend de ce que vous attendez de la lecture du livre. Si vous avez envie de trouver un roman estival, agréable à lire sans provoquer des céphalées infernales, Amélie Nothomb peut vous offrir ce bonheur de lecture que vous recherchez et vous n’avez pas à en rougir. Vous avez même le droit de considérer qu’un roman qui vous apporterait cela serait un bon roman, tout simplement. Enfin, « facilité » ne signifie pas « vide abyssal ». Le dernier roman, « Le livre des sœurs » démontre que l’on peut écrire un ouvrage facile à lire, accessible à tous et, pourtant, qui peut faire réfléchir !
On peut lire son dernier texte de façon simple et même affirmer comme l’ont fait certains qu’il s’agit d’un livre pour la jeunesse concernant la vie de deux sœurs… Mais, ce serait à mon avis limiter la portée de cet ouvrage. Car il y a beaucoup plus dans ces lignes, voire même entre les lignes de cette histoire. Peut-être même qu’il s’agit d’un des livres où Amélie Nothomb se livre le plus… Allez savoir !
On trouve en effet dans cette narration familiale, un questionnement sur la place des enfants quand un couple vit un amour total et passionné, la place que peut arriver à se faire un enfant dans une famille, puis comment il peut garder sa place quand la famille s’agrandit, quand il y a aussi des oncles et tantes, des cousins… On voit l’enfant face aux apprentissages, à l’école ou à la maison… Derrière tout cela, bien sûr, la recherche pour chacun du sens à donner à sa vie… et ce n’est pas toujours si simple…
Amélie Nothomb, en s’appuyant certainement sur sa vie mais aussi en construisant son roman et laissant de la liberté à ses personnages, nous montre comment deux sœurs peuvent s’entraider, se construire ensemble, s’aimer, tout simplement.
Dans ce roman, il y a aussi le rock, le groupe de musique, cette culture si particulière qui peut participer à offrir un sens à la vie. Il y aussi les Lettres, la lecture, l’amour, le bonheur, la désespérance… Il y aussi la mort, moment clef de la vie et le dialogue qui peut se poursuivre au-delà de la fin de vie entre ceux qui sont partis et ceux qui restent sur cette planète… Et, là, on est bien loin d’une banale littérature pour la jeunesse (sans que je veuille la sous-estimer !).
Alors, je vais vous dire que même s’il est court, même si on peut croire qu’il écrit de façon légère, ce roman « Le livre des sœurs » est un beau livre qui, puisque l’été c’est fait pour lire, pourrait vous permettre de clore vos lectures estivales cette année !
Bonne lecture !
Vendredi 2 septembre 2022
L’été c’est fait pour lire et donc, puisque l’été n’est pas encore terminé, lisons ! Lisons encore ! Lisons toujours !
Bien sûr, quand on commence un travail assez complet de relecture d’une série, à l’occasion de ses soixante-dix ans, on est pris au piège… On voudrait stopper mais il y a toujours une personne pour relancer la machine : Tu devrais relire l’album « La rançon » ou l’album « Le mystère Borg » ; ou… et ainsi de suite !
Oui, cette série « Lefranc » puisqu’il s’agit bien d’elle est une sacrée série avec un grand nombre d’albums (33), avec des meilleurs et des moins bons, bien sûr, mais aussi beaucoup de souvenirs de lecture associés à ces titres… J’avais fait une série d’une dizaine d’articles sur la série, ses albums et l’exposition de Molsheim (que l’on peut encore voir durant quelques jours, fermeture le 18 septembre 2022) mais je vais prolonger le plaisir encore aujourd’hui avec « La rançon ». Je viens de le relire car j’avoue, même s’il ne datait que de 2020, je ne l’avais pas fixé fortement dans ma mémoire…
Pourtant, dès que je l’ai ouvert, tout est revenu très vite : l’Afrique du Sud, une réserve avec des meurtres mystérieux d’animaux, des mouvements politiques divers, des vacances à Strasbourg pour Guy et Jeanjean, des rencontres fortes et même quelques charmantes jeunes femmes… Bon, remettons tout cela en forme pour ne pas perdre ceux qui ne connaissent pas encore cet épisode des aventures de Guy Lefranc.
Ici, nous sommes en 1954, soit juste après « La grande menace ». Rappelons qu’il s’agissait du premier épisode de Lefranc, création de Jacques Martin. Depuis, la série a été reprise par de nombreux auteurs et, ici, il s’agit du trente-et-unième épisode, qui pourtant vient se situer dans l’ordre chronologique de la vie de Guy en deuxième (pas toujours facile d’ailleurs de s’en sortir…). Le scénario est signé Roger Seiter et donc pas surprenant de voir une grande partie se dérouler en Alsace. Le dessin est de Régric qui signe là (si je ne me trompe pas) son sixième Lefranc.
Comme le scénariste est Seiter, il n’est pas étonnant de voir que Lefranc est avant tout un journaliste et donc plus qu’un aventurier, on a bien un témoin de son temps qui va nous montrer (mais aussi au lecteur de son journal, Le Globe) les tensions bien réelles en Afrique du Sud entre les tenants d’un apartheid dur et ceux qui ont une autre vision de la cohabitation raciale… On est en 1954 et pas de nos jours…
Mais notre journaliste est aussi un défenseur absolu de la vérité, de la justice, de l’humanisme. Donc, si une jeune fille est enlevée, si une jeune femme est blessée, on le retrouve prêt à traverser le monde ou presque pour participer à faire triompher le bien !
Dans cet album, il n’y a pas Axel Borg mais, pour autant, les « méchants » existent bien et il y a un certain Monsieur Fischer qui de New York semble diriger les choses de mains de maître !
Pour ce qui est du dessin, Régric continue de jouer sa partition graphique avec talent et précision. C’est propre, net, précis et dynamique. Pour le dessinateur, c’est aussi un jeu de contrastes avec une Alsace sous la neige (oui, en 1954, en plein hiver, il y eut de la neige) et une Afrique du Sud en plein été et une action dans une zone désertique ou presque… Pour l’aspect tonique et efficace de la narration graphique, la couverture donne le tempo de cet épisode que j’ai beaucoup aimé relire !
Alors, comme l’été c’est fait pour lire et qu’il n’est pas terminé : relisez la série entière et allez à Molsheim pour cette grande exposition Lefranc qui se clôturera le 18 septembre 2002 !
Bonne lecture et belle visite !
L’été c’est fait pour lire et donc, puisque l’été n’est pas encore terminé, lisons ! Lisons encore ! Lisons toujours !
Bien sûr, quand on commence un travail assez complet de relecture d’une série, à l’occasion de ses soixante-dix ans, on est pris au piège… On voudrait stopper mais il y a toujours une personne pour relancer la machine : Tu devrais relire l’album « La rançon » ou l’album « Le mystère Borg » ; ou… et ainsi de suite !
Oui, cette série « Lefranc » puisqu’il s’agit bien d’elle est une sacrée série avec un grand nombre d’albums (33), avec des meilleurs et des moins bons, bien sûr, mais aussi beaucoup de souvenirs de lecture associés à ces titres… J’avais fait une série d’une dizaine d’articles sur la série, ses albums et l’exposition de Molsheim (que l’on peut encore voir durant quelques jours, fermeture le 18 septembre 2022) mais je vais prolonger le plaisir encore aujourd’hui avec « La rançon ». Je viens de le relire car j’avoue, même s’il ne datait que de 2020, je ne l’avais pas fixé fortement dans ma mémoire…
Pourtant, dès que je l’ai ouvert, tout est revenu très vite : l’Afrique du Sud, une réserve avec des meurtres mystérieux d’animaux, des mouvements politiques divers, des vacances à Strasbourg pour Guy et Jeanjean, des rencontres fortes et même quelques charmantes jeunes femmes… Bon, remettons tout cela en forme pour ne pas perdre ceux qui ne connaissent pas encore cet épisode des aventures de Guy Lefranc.
Ici, nous sommes en 1954, soit juste après « La grande menace ». Rappelons qu’il s’agissait du premier épisode de Lefranc, création de Jacques Martin. Depuis, la série a été reprise par de nombreux auteurs et, ici, il s’agit du trente-et-unième épisode, qui pourtant vient se situer dans l’ordre chronologique de la vie de Guy en deuxième (pas toujours facile d’ailleurs de s’en sortir…). Le scénario est signé Roger Seiter et donc pas surprenant de voir une grande partie se dérouler en Alsace. Le dessin est de Régric qui signe là (si je ne me trompe pas) son sixième Lefranc.
Comme le scénariste est Seiter, il n’est pas étonnant de voir que Lefranc est avant tout un journaliste et donc plus qu’un aventurier, on a bien un témoin de son temps qui va nous montrer (mais aussi au lecteur de son journal, Le Globe) les tensions bien réelles en Afrique du Sud entre les tenants d’un apartheid dur et ceux qui ont une autre vision de la cohabitation raciale… On est en 1954 et pas de nos jours…
Mais notre journaliste est aussi un défenseur absolu de la vérité, de la justice, de l’humanisme. Donc, si une jeune fille est enlevée, si une jeune femme est blessée, on le retrouve prêt à traverser le monde ou presque pour participer à faire triompher le bien !
Dans cet album, il n’y a pas Axel Borg mais, pour autant, les « méchants » existent bien et il y a un certain Monsieur Fischer qui de New York semble diriger les choses de mains de maître !
Pour ce qui est du dessin, Régric continue de jouer sa partition graphique avec talent et précision. C’est propre, net, précis et dynamique. Pour le dessinateur, c’est aussi un jeu de contrastes avec une Alsace sous la neige (oui, en 1954, en plein hiver, il y eut de la neige) et une Afrique du Sud en plein été et une action dans une zone désertique ou presque… Pour l’aspect tonique et efficace de la narration graphique, la couverture donne le tempo de cet épisode que j’ai beaucoup aimé relire !
Alors, comme l’été c’est fait pour lire et qu’il n’est pas terminé : relisez la série entière et allez à Molsheim pour cette grande exposition Lefranc qui se clôturera le 18 septembre 2002 !
Bonne lecture et belle visite !
Samedi 3 septembre 2022
L’été c’est fait pour lire et comme la rentrée littéraire, y compris celle de la bande dessinée, a rempli ma table de nuit de livres en pile à lire, il est temps que je me précipite pour vous parler de tout cela avant que je disparaisse englouti par cette avalanche livresque… On peut d’ailleurs se demander si tout cela est bien raisonnable car les lecteurs, eux, semblent avoir d’autres comportements que de se précipiter sur toutes ces nouveautés…
En effet, une étude récente montre que de plus en plus de lecteurs, à la fois par réalisme budgétaire mais aussi par conscience écologique, se tournent vers le marché d’occasion. On peut d’ailleurs voir aussi des lecteurs qui attendent que d’autres avant eux aient fait un certain choix qualitatif. Près de 600 romans en l’espace de deux mois, de toute évidence il va y avoir des livres inutiles à ne pas acheter… Attendons et voyons !
Mais comme chaque année, il y a aussi de très bons livres ou, plus exactement, des livres qui vont nous convenir à merveille… C’est bien de ceux-là que je veux vous entretenir, non pas pour vous pousser à les acheter ou lire mais pour vous aider, si possible, à trouver ceux qui vous conviendront à vous. Le réalisme budgétaire doublé de la réussite qualitative c’est bien de trouver le livre qui va nous enchanter, nous émerveiller, nous faire rêver… Et chacun doit trouver ses romans, ses albums de bande dessinée, au-delà des listes officielles des uns ou des autres !
Par exemple, je viens de terminer « Un miracle » de Victoria Mas. Ce roman n’est certainement pas fait pour tout le monde mais j’ai adoré à la fois sur le fond et dans la forme. C’est le deuxième roman de cette jeune femme et avec le premier, « Le bal des folles », elle avait obtenu Le Renaudot des lycéens et le Prix Stanislas.
Ici, il y a tout d’abord la Bretagne. Oui, il faut bien commencer par un des thèmes, une terre de foi, de croyance et superstition. Une terre aussi divisée en plusieurs parties, ici le continent et l’île. Enfin, entre les deux, il y a la mer, cette force particulière, le mystère à l’état pur, le danger aussi même quand on est dans une embarcation, enfin c’est le point de vue de Sœur Anne…
Puisque l’on parle de Bretagne et de foi, parlons aussi de Marie et d’apparitions. Il y a dans ce très beau roman des éléments historiques sur deux apparitions du passé, la rue du Bac et l’Île-Bouchard, surtout pour nous présenter de façon assez insistante le visage de celui qui voit… Attention, ce n’est pas du tout un ouvrage pour convaincre ou faire croire, juste le fait de parler de l’état particulier de celui qui voit (et on ne précise pas réellement ce qui sera vu, en fait)… Oui, car il sera bien question d’un personnage qui va voir… Mais il ne faut quand même pas que je vous en dise trop !
Les chapitres de ce roman sont assez courts, très vivants, et ils vont permettre de faire vivre des personnages très différents qui, chacun, sur les faits, auront un ressenti particulier : un curé de village, un paroissien type, une aubergiste, un enfant passionné d’astronomie, un enfant un peu sauvage et isolé, une petite fille asthmatique, une religieuse un peu borderline à sa façon et une foule dont on ne sait pas grand-chose si ce n’est qu’elle est prête à suivre… Mais suivre quoi ?
Ce qui est certain, c’est que Victoria Mas, par la magie de ses mots, plante un décor, fait vivre cette île de Batz, insuffle une bonne dose de mystère et laisse entièrement libre le lecteur de croire ce qu’il veut bien croire. Elle n’impose rien, n’élimine rien, raconte tout ou presque et nous laisse face au miracle… Un miracle divin ? Un miracle de l’écriture ? Le miracle de la confirmation d’un second roman réussi ? A chacun de choisir sa réponse mais pour moi, la première réponse est que Victoria Mas n’est pas arrivée là par hasard, c’est une véritable romancière qui est entrain de naître devant nous… « Un miracle », peut-être pas, un roman à découvrir, certainement !
Bonne lecture !
L’été c’est fait pour lire et comme la rentrée littéraire, y compris celle de la bande dessinée, a rempli ma table de nuit de livres en pile à lire, il est temps que je me précipite pour vous parler de tout cela avant que je disparaisse englouti par cette avalanche livresque… On peut d’ailleurs se demander si tout cela est bien raisonnable car les lecteurs, eux, semblent avoir d’autres comportements que de se précipiter sur toutes ces nouveautés…
En effet, une étude récente montre que de plus en plus de lecteurs, à la fois par réalisme budgétaire mais aussi par conscience écologique, se tournent vers le marché d’occasion. On peut d’ailleurs voir aussi des lecteurs qui attendent que d’autres avant eux aient fait un certain choix qualitatif. Près de 600 romans en l’espace de deux mois, de toute évidence il va y avoir des livres inutiles à ne pas acheter… Attendons et voyons !
Mais comme chaque année, il y a aussi de très bons livres ou, plus exactement, des livres qui vont nous convenir à merveille… C’est bien de ceux-là que je veux vous entretenir, non pas pour vous pousser à les acheter ou lire mais pour vous aider, si possible, à trouver ceux qui vous conviendront à vous. Le réalisme budgétaire doublé de la réussite qualitative c’est bien de trouver le livre qui va nous enchanter, nous émerveiller, nous faire rêver… Et chacun doit trouver ses romans, ses albums de bande dessinée, au-delà des listes officielles des uns ou des autres !
Par exemple, je viens de terminer « Un miracle » de Victoria Mas. Ce roman n’est certainement pas fait pour tout le monde mais j’ai adoré à la fois sur le fond et dans la forme. C’est le deuxième roman de cette jeune femme et avec le premier, « Le bal des folles », elle avait obtenu Le Renaudot des lycéens et le Prix Stanislas.
Ici, il y a tout d’abord la Bretagne. Oui, il faut bien commencer par un des thèmes, une terre de foi, de croyance et superstition. Une terre aussi divisée en plusieurs parties, ici le continent et l’île. Enfin, entre les deux, il y a la mer, cette force particulière, le mystère à l’état pur, le danger aussi même quand on est dans une embarcation, enfin c’est le point de vue de Sœur Anne…
Puisque l’on parle de Bretagne et de foi, parlons aussi de Marie et d’apparitions. Il y a dans ce très beau roman des éléments historiques sur deux apparitions du passé, la rue du Bac et l’Île-Bouchard, surtout pour nous présenter de façon assez insistante le visage de celui qui voit… Attention, ce n’est pas du tout un ouvrage pour convaincre ou faire croire, juste le fait de parler de l’état particulier de celui qui voit (et on ne précise pas réellement ce qui sera vu, en fait)… Oui, car il sera bien question d’un personnage qui va voir… Mais il ne faut quand même pas que je vous en dise trop !
Les chapitres de ce roman sont assez courts, très vivants, et ils vont permettre de faire vivre des personnages très différents qui, chacun, sur les faits, auront un ressenti particulier : un curé de village, un paroissien type, une aubergiste, un enfant passionné d’astronomie, un enfant un peu sauvage et isolé, une petite fille asthmatique, une religieuse un peu borderline à sa façon et une foule dont on ne sait pas grand-chose si ce n’est qu’elle est prête à suivre… Mais suivre quoi ?
Ce qui est certain, c’est que Victoria Mas, par la magie de ses mots, plante un décor, fait vivre cette île de Batz, insuffle une bonne dose de mystère et laisse entièrement libre le lecteur de croire ce qu’il veut bien croire. Elle n’impose rien, n’élimine rien, raconte tout ou presque et nous laisse face au miracle… Un miracle divin ? Un miracle de l’écriture ? Le miracle de la confirmation d’un second roman réussi ? A chacun de choisir sa réponse mais pour moi, la première réponse est que Victoria Mas n’est pas arrivée là par hasard, c’est une véritable romancière qui est entrain de naître devant nous… « Un miracle », peut-être pas, un roman à découvrir, certainement !
Bonne lecture !
Dimanche 4 septembre 2022
L’été c’est fait pour lire et certains qui me suivent depuis longtemps savent que j’adore glisser dans mes lectures estivales quelques romans d’Agatha Christie, romans que pour certains je connais presque par cœur… Mais que voulez-vous, j’aime la façon dont elle construit ses énigmes, dont elle décrit une société britannique que pourtant elle n’aime pas spécialement et la qualité psychologique de ses enquêteurs, Poirot et Marple en particulier.
Alors, je vais reprendre cette fois-ci un roman qui permet à Poirot de jouer le beau aux côtés de sa « chère amie », Mrs Ariane Oliver, la célèbre romancière que l’on est en droit de considérer comme une sorte d’Agatha Christie incarnée dans certains romans, une enquêtrice « caricature » de la romancière. C’est elle qui appelle à l’aide Hercule Poirot car elle a organisé un jeu, une murder party, mais elle sent que tout lui échappe et il se pourrait bien que tout finisse par un véritable meurtre…
Nous sommes ainsi plongés dans « Poirot joue le jeu », un roman de 1956, décidément un excellent cru ! Le roman a eu du succès, le feuilleton joué par David Suchet dans le rôle de Poirot est diffusé très régulièrement et il y avait bien une bande dessinée de Marek qui datait de 2011. J’avais apprécié cette adaptation par son découpage et aussi le graphisme qui permettait de s’éloigner de la version télévisée. Mais le dessin aurait pu être plus soigné, plus abouti et il fallait, indiscutablement, plus de pages pour que le tout soit cohérent et crédible…
Alors, c’est avec bonheur que j’ai vu arriver une deuxième version de cette adaptation. Marek a entièrement tout repris, assurant lui-même les couleurs ce qu’il avait laissé à Christophe Bouchard la première fois. Le fait d’être passé de 46 à 62 pages a permis à Marek de nous offrir une bande dessinée de qualité totalement réussie ! Le dessin, beaucoup plus réaliste et méticuleux, permet aussi de bien reconnaitre la propriété d’Agatha Christie dans laquelle tout est sensé se passer…
Ce roman, ce feuilleton, cet album, cette histoire marquent aussi une forme d’échec du grand Hercule Poirot. On l’avait appelé pour qu’il évite un meurtre et il y aura bien un meurtre… Mais tout était faussé dès le départ et le mal était déjà en mouvement et à l’œuvre. Poirot sauvera l’honneur car il finira par comprendre ce qui s’est réellement déroulé et pourra ainsi triompher d’un criminel tortueux et torturé…
J’ai trouvé que l’adaptation de Marek était d’une très grande qualité et j’espère que l’on pourra encore le retrouver sur d’autres bandes dessinées de cette qualité. Il avait, du temps de la collection Agatha Christie chez Emmanuel Proust, réalisé le dessin de 5 albums, deux ont été repris et retravaillés pour la collection Poirot des éditions Paquet et c’est une réussite… Alors, j’attends avec impatience soit une autre version de ceux déjà faits ou carrément un nouveau titre… Il y a encore tellement de romans qui n’ont jamais été mis en bédé chez la reine du crime !
En attendant, je suis très heureux de pouvoir rencontrer Marek durant le Livre sur la place 2022 de Nancy dans quelques jours…
Quant à vous, puisque l’été c’est fait pour lire, vous pouvez lire ou relire ce très bon roman, voir ou revoir cette belle incarnation de Poirot par David Suchet ou lire ou relire cet album de bande dessinée très réussi ! Je parle bien sûr de Poirot joue le jeu !
Très bonne lecture à toutes et à tous !
L’été c’est fait pour lire et certains qui me suivent depuis longtemps savent que j’adore glisser dans mes lectures estivales quelques romans d’Agatha Christie, romans que pour certains je connais presque par cœur… Mais que voulez-vous, j’aime la façon dont elle construit ses énigmes, dont elle décrit une société britannique que pourtant elle n’aime pas spécialement et la qualité psychologique de ses enquêteurs, Poirot et Marple en particulier.
Alors, je vais reprendre cette fois-ci un roman qui permet à Poirot de jouer le beau aux côtés de sa « chère amie », Mrs Ariane Oliver, la célèbre romancière que l’on est en droit de considérer comme une sorte d’Agatha Christie incarnée dans certains romans, une enquêtrice « caricature » de la romancière. C’est elle qui appelle à l’aide Hercule Poirot car elle a organisé un jeu, une murder party, mais elle sent que tout lui échappe et il se pourrait bien que tout finisse par un véritable meurtre…
Nous sommes ainsi plongés dans « Poirot joue le jeu », un roman de 1956, décidément un excellent cru ! Le roman a eu du succès, le feuilleton joué par David Suchet dans le rôle de Poirot est diffusé très régulièrement et il y avait bien une bande dessinée de Marek qui datait de 2011. J’avais apprécié cette adaptation par son découpage et aussi le graphisme qui permettait de s’éloigner de la version télévisée. Mais le dessin aurait pu être plus soigné, plus abouti et il fallait, indiscutablement, plus de pages pour que le tout soit cohérent et crédible…
Alors, c’est avec bonheur que j’ai vu arriver une deuxième version de cette adaptation. Marek a entièrement tout repris, assurant lui-même les couleurs ce qu’il avait laissé à Christophe Bouchard la première fois. Le fait d’être passé de 46 à 62 pages a permis à Marek de nous offrir une bande dessinée de qualité totalement réussie ! Le dessin, beaucoup plus réaliste et méticuleux, permet aussi de bien reconnaitre la propriété d’Agatha Christie dans laquelle tout est sensé se passer…
Ce roman, ce feuilleton, cet album, cette histoire marquent aussi une forme d’échec du grand Hercule Poirot. On l’avait appelé pour qu’il évite un meurtre et il y aura bien un meurtre… Mais tout était faussé dès le départ et le mal était déjà en mouvement et à l’œuvre. Poirot sauvera l’honneur car il finira par comprendre ce qui s’est réellement déroulé et pourra ainsi triompher d’un criminel tortueux et torturé…
J’ai trouvé que l’adaptation de Marek était d’une très grande qualité et j’espère que l’on pourra encore le retrouver sur d’autres bandes dessinées de cette qualité. Il avait, du temps de la collection Agatha Christie chez Emmanuel Proust, réalisé le dessin de 5 albums, deux ont été repris et retravaillés pour la collection Poirot des éditions Paquet et c’est une réussite… Alors, j’attends avec impatience soit une autre version de ceux déjà faits ou carrément un nouveau titre… Il y a encore tellement de romans qui n’ont jamais été mis en bédé chez la reine du crime !
En attendant, je suis très heureux de pouvoir rencontrer Marek durant le Livre sur la place 2022 de Nancy dans quelques jours…
Quant à vous, puisque l’été c’est fait pour lire, vous pouvez lire ou relire ce très bon roman, voir ou revoir cette belle incarnation de Poirot par David Suchet ou lire ou relire cet album de bande dessinée très réussi ! Je parle bien sûr de Poirot joue le jeu !
Très bonne lecture à toutes et à tous !
Lundi 5 septembre 2022
L’été c’est fait pour lire et, même si on est à la fin de l’été, il n’est pas interdit de réfléchir à l’avenir de la lecture. Je ne parle pas ici, bien sûr, de la capacité à lire une information (ou une désinformation) sur Internet ni une notice technique d’un appareil (d’ailleurs ces notices et modes d’emploi sont de plus en plus imagés) même si on peut s’interroger légitimement sur la capacité de beaucoup à déchiffrer et comprendre ce qu’ils tentent de lire. Mais c’est une autre question et je reviens aux livres objets de ma réflexion du jour…
Le week-end dernier, comme je l’ai déjà dit, j’ai eu le bonheur d’arpenter les allées surchargées de monde du salon de la rentrée littéraire, le Livre sur la place de Nancy. Oui, il y avait un monde fou, à tel point que l’on a été obligé de réguler les entrées dès le samedi midi pour éviter de dépasser la jauge des tentes installées sur la place Carrière de Nancy…
Mais si les apparences sont plutôt positives, j’émets un petit bémol que je ne suis pas seul à constater : beaucoup de monde, mais un public qui n’est pas là essentiellement pour les livres, la littérature et la lecture… Trop de gens ne sont là que pour voir une personne qu’ils ont vue à la télévision, entendue à la radio, suivie sur Internet, réseaux sociaux ou You tube… Parfois, il achète un livre d’une de ces personnalités mais le plus important c’est la voir, éventuellement lui dire bonjour ou faire une photo avec elle (quelle horrible chose que ces selfies systématiques !). Mais, avouons-le, il ne s’agit pas trop de lecture, rarement d’achat de livre et d’ailleurs ces personnalités ne sont pas souvent de véritables romanciers mais des auteurs (ou pas !) de livres souvenirs, témoignages ou autres… Ce qui ne signifie pas que tous ces ouvrages seraient systématiquement mauvais mais on est bien loin de la littérature, si je puis me permettre !
D’ailleurs, à quelques micro-exceptions près, les files d’attente au livre sur la place sont assez peu nombreuses et ne concernent que rarement des romancières ou romanciers. Je ne mets même pas de critères de qualité dans ma réflexion. J’ai rencontré plusieurs de ces acteurs de la littérature et jamais ils n’étaient submergés ce qui me permit d’en interviewer quelques-uns avec sérénité… J’ai même croisé une amie, une romancière reconnue et populaire, qui semblait bien seule à son stand, un peu comme oubliée et abandonnée, vous savez comme quand on se sépare d’un appareil électroménager que l’on vient de remplacer par un nouveau sans avoir attendu que l’ancien soit obsolète ou défaillant… Elle écrit encore, se déplace encore à la rencontre du public, son dernier livre est même de qualité mais on l’a oubliée…
Vous allez me demander de qui je parle, de quel ouvrage il s’agit… mais cette information viendra le moment venu dans une prochaine chronique car le plus important n’est pas la promotion d’un livre ou d’un autre mais bien de remettre à l’honneur la littérature tout simplement…
Lors d’une interview d’un romancier dit de la rentrée, un de ceux qui a la chance d’avoir retenu l’attention du jury Goncourt, alors que je lui demandais pourquoi il avait choisi de faire de son thème un roman plutôt qu’un essai ou un livre technique m’a répondu de façon simple : « Il n’y a pas eu d’hésitation. Le roman est pour moi la meilleure façon de faire arriver le problème, la question, l’interrogation, au cœur des lecteurs sans leur donner une réponse toute faite. La réponse, c’est à eux de la construire et la faire vivre… »
Lui aussi, on en reparlera, mais j’avoue être sorti de ce salon avec un doute, une angoisse… Et si demain, la littérature disparaissait complètement en ne laissant plus dans les librairies et autres lieux de partage du livre que des ouvrages basés sur le ressenti des acteurs médiatiques, parfois même des livres écrits par des auteurs masquant leur identité…
Pourtant, la littérature est la vie, la réflexion, la poésie, l’humanité en marche et il faut la sauver d’une mort qui ne dérangerait pas tout le monde… Un lecteur réfléchit trop et ne peut pas être manipulé autant que les autres… Il construit, livre après livre, son libre arbitre, son autonomie, son humanité propre… Alors, comme l’été c’est fait pour lire… Bonne lecture !
L’été c’est fait pour lire et, même si on est à la fin de l’été, il n’est pas interdit de réfléchir à l’avenir de la lecture. Je ne parle pas ici, bien sûr, de la capacité à lire une information (ou une désinformation) sur Internet ni une notice technique d’un appareil (d’ailleurs ces notices et modes d’emploi sont de plus en plus imagés) même si on peut s’interroger légitimement sur la capacité de beaucoup à déchiffrer et comprendre ce qu’ils tentent de lire. Mais c’est une autre question et je reviens aux livres objets de ma réflexion du jour…
Le week-end dernier, comme je l’ai déjà dit, j’ai eu le bonheur d’arpenter les allées surchargées de monde du salon de la rentrée littéraire, le Livre sur la place de Nancy. Oui, il y avait un monde fou, à tel point que l’on a été obligé de réguler les entrées dès le samedi midi pour éviter de dépasser la jauge des tentes installées sur la place Carrière de Nancy…
Mais si les apparences sont plutôt positives, j’émets un petit bémol que je ne suis pas seul à constater : beaucoup de monde, mais un public qui n’est pas là essentiellement pour les livres, la littérature et la lecture… Trop de gens ne sont là que pour voir une personne qu’ils ont vue à la télévision, entendue à la radio, suivie sur Internet, réseaux sociaux ou You tube… Parfois, il achète un livre d’une de ces personnalités mais le plus important c’est la voir, éventuellement lui dire bonjour ou faire une photo avec elle (quelle horrible chose que ces selfies systématiques !). Mais, avouons-le, il ne s’agit pas trop de lecture, rarement d’achat de livre et d’ailleurs ces personnalités ne sont pas souvent de véritables romanciers mais des auteurs (ou pas !) de livres souvenirs, témoignages ou autres… Ce qui ne signifie pas que tous ces ouvrages seraient systématiquement mauvais mais on est bien loin de la littérature, si je puis me permettre !
D’ailleurs, à quelques micro-exceptions près, les files d’attente au livre sur la place sont assez peu nombreuses et ne concernent que rarement des romancières ou romanciers. Je ne mets même pas de critères de qualité dans ma réflexion. J’ai rencontré plusieurs de ces acteurs de la littérature et jamais ils n’étaient submergés ce qui me permit d’en interviewer quelques-uns avec sérénité… J’ai même croisé une amie, une romancière reconnue et populaire, qui semblait bien seule à son stand, un peu comme oubliée et abandonnée, vous savez comme quand on se sépare d’un appareil électroménager que l’on vient de remplacer par un nouveau sans avoir attendu que l’ancien soit obsolète ou défaillant… Elle écrit encore, se déplace encore à la rencontre du public, son dernier livre est même de qualité mais on l’a oubliée…
Vous allez me demander de qui je parle, de quel ouvrage il s’agit… mais cette information viendra le moment venu dans une prochaine chronique car le plus important n’est pas la promotion d’un livre ou d’un autre mais bien de remettre à l’honneur la littérature tout simplement…
Lors d’une interview d’un romancier dit de la rentrée, un de ceux qui a la chance d’avoir retenu l’attention du jury Goncourt, alors que je lui demandais pourquoi il avait choisi de faire de son thème un roman plutôt qu’un essai ou un livre technique m’a répondu de façon simple : « Il n’y a pas eu d’hésitation. Le roman est pour moi la meilleure façon de faire arriver le problème, la question, l’interrogation, au cœur des lecteurs sans leur donner une réponse toute faite. La réponse, c’est à eux de la construire et la faire vivre… »
Lui aussi, on en reparlera, mais j’avoue être sorti de ce salon avec un doute, une angoisse… Et si demain, la littérature disparaissait complètement en ne laissant plus dans les librairies et autres lieux de partage du livre que des ouvrages basés sur le ressenti des acteurs médiatiques, parfois même des livres écrits par des auteurs masquant leur identité…
Pourtant, la littérature est la vie, la réflexion, la poésie, l’humanité en marche et il faut la sauver d’une mort qui ne dérangerait pas tout le monde… Un lecteur réfléchit trop et ne peut pas être manipulé autant que les autres… Il construit, livre après livre, son libre arbitre, son autonomie, son humanité propre… Alors, comme l’été c’est fait pour lire… Bonne lecture !
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