J'ai terminé le premier chapitre et j'attends les autres pour donner mon avis....
Ça y est je vous ai rattrapé ! j’ai lu le premier chapitre « Jardin clos »
Première constatation, c’est facile et amusant à lire.
On fait la connaissance de plusieurs spécimens de la population du pays mais sans qu’on se sente vraiment dans le pays. Ça pourrait se passer n’importe où, dans un pays d’Afrique ou d’Asie, plutôt déshérité mais pas vraiment pauvre.
L’auteur s’attache surtout aux personnages et c’est bien. Mais je regrette cette absence de description des habitations, des magasins, des rues, de la ville où ça se passe. On n’est pas « dedans ». Mais ça viendra peut-être.
L’histoire, par contre, est intéressante et bien racontée avec des personnages suffisamment définis pour qu’on y croie.
A partir d’ici, je suis impatient de lire la suite et c’est bon signe.
Première constatation, c’est facile et amusant à lire.
On fait la connaissance de plusieurs spécimens de la population du pays mais sans qu’on se sente vraiment dans le pays. Ça pourrait se passer n’importe où, dans un pays d’Afrique ou d’Asie, plutôt déshérité mais pas vraiment pauvre.
L’auteur s’attache surtout aux personnages et c’est bien. Mais je regrette cette absence de description des habitations, des magasins, des rues, de la ville où ça se passe. On n’est pas « dedans ». Mais ça viendra peut-être.
L’histoire, par contre, est intéressante et bien racontée avec des personnages suffisamment définis pour qu’on y croie.
A partir d’ici, je suis impatient de lire la suite et c’est bon signe.
LU LA 1ère PARTIE "LE JARDIN CLOS"
Pas tout à fait d'accord avec toi SJB: je trouve que par exemple l'évocation de l'atmosphère de la saison sèche au début en quelques notations la rend parfaitement tangible au contraire et qu'il y a déjà beaucoup de choses sur la spécificité de ce pays.
Ce qui me frappe en premier lieu, c'est l'habileté avec laquelle Gurnah, en peu de pages, parvient à glisser une multitude d'éléments sur le contexte en les intégrant au récit de manière étroite et avec naturel.
Concernant l'époque, comme le souligne Space Cadet, la référence au chemin de fer initié par l'Empire allemand la situe bien au tout début du XXéme.
Sont déjà bien passés en revue les clivages ethniques, sociaux, culturels qui fragmentent cette société du Tanganyika de l'époque ( partie continentale de l'actuelle Tanzanie née du rattachement avec Zanzibar et de l'indépendance en 1964 ).: une société tribale africaine déshéritée segmentée en de nombreuses ethnies dont certaines considèrent d'autres comme des sauvages ( voir les propos du père à l'encontre des washenzis), une persistance de la domination arabe au travers d'une couche privilégiée de notables et commerçants enrichis (dont Aziz est le représentant mais aussi la famille de la première épouse du père), une immigration indienne également très présente de par la localisation géographique du pays tourné vers l'Océan Indien (le chef de gare,les petits commerçants voisins...) mais aussi la nouvelle donne que constitue la colonisation allemande. tout ceci impliquant souvent un racisme ordinaire dans les relations.
Tout autant l'auteur nous fait-il sentir la prégnance de la religion musulmane ( école coranique, prières, générosité de la mère envers les plus pauvres dans le respect de certains principes...) qui côtoie l'animisme d'une partie de la population.
Egalement au travers des histoires que raconte Khalil à l'enfant se déploient le folklore, les mythes et légendes qui alimentent la culture arabe.
Un autre aspect intéressant qui m'a interpellée est ce qui a trait à cette fameuse transaction présentée souvent comme celle d'un père qui vend son fils comme esclave. Ne serait-ce pas là un cliché occidental qui même s'il arrive qu'il corresponde à une réalité en certains temps et lieux, dévalue systématiquement ces gens qui, faisant fi de tout sentiment considèreraient toute vie comme simple marchandise d'échange ? Cela m'apparaît ici beaucoup plus ambigü et complexe. L'auteur ne nous associe ni aux négociations entre Aziz et le père, ni aux discussions du couple. Il ressort au contraire des scènes d'adieu beaucoup de tendresse et un véritable déchirement de la part de la mère dont on se dit qu'elle ne s'en remettra pas. On ne sait ni dans quelle mesure le père avait le choix, ni si la perspective que l'enfant soit enfin nourri à sa faim a pu jpeser dans la balance.
Il y aurait encore beaucoup de choses à dire sur le côté non manichéen des personnages (: Khalil par exemple, à la fois dur et bienveillant, qui semble avoir du mal à cacher sa révolte et sa blessure profonde sous une soumission obséquieuse et son habit de pitre), l'absence de pathos via l'alliance de circonstances objectivement tristes et de scènes plutôt cocasses (le comportement de Ma Ajuza)...
...mais je laisse la parole aux autres;-)
Je retiendrai deux moments forts pour moi: l'adieu pudique de la mère et l'arrivée de Yusuf à la résidence de "l'oncle" lorsqu'en une phrase sobre qui n'a l'air de rien (le geste d'Aziz intimant l'ordre de ne pas le suivre dans sa demeure) s'impose comme un couperet le nouveau statut de l'enfant (serviteur et non parent)..
Pas tout à fait d'accord avec toi SJB: je trouve que par exemple l'évocation de l'atmosphère de la saison sèche au début en quelques notations la rend parfaitement tangible au contraire et qu'il y a déjà beaucoup de choses sur la spécificité de ce pays.
Ce qui me frappe en premier lieu, c'est l'habileté avec laquelle Gurnah, en peu de pages, parvient à glisser une multitude d'éléments sur le contexte en les intégrant au récit de manière étroite et avec naturel.
Concernant l'époque, comme le souligne Space Cadet, la référence au chemin de fer initié par l'Empire allemand la situe bien au tout début du XXéme.
Sont déjà bien passés en revue les clivages ethniques, sociaux, culturels qui fragmentent cette société du Tanganyika de l'époque ( partie continentale de l'actuelle Tanzanie née du rattachement avec Zanzibar et de l'indépendance en 1964 ).: une société tribale africaine déshéritée segmentée en de nombreuses ethnies dont certaines considèrent d'autres comme des sauvages ( voir les propos du père à l'encontre des washenzis), une persistance de la domination arabe au travers d'une couche privilégiée de notables et commerçants enrichis (dont Aziz est le représentant mais aussi la famille de la première épouse du père), une immigration indienne également très présente de par la localisation géographique du pays tourné vers l'Océan Indien (le chef de gare,les petits commerçants voisins...) mais aussi la nouvelle donne que constitue la colonisation allemande. tout ceci impliquant souvent un racisme ordinaire dans les relations.
Tout autant l'auteur nous fait-il sentir la prégnance de la religion musulmane ( école coranique, prières, générosité de la mère envers les plus pauvres dans le respect de certains principes...) qui côtoie l'animisme d'une partie de la population.
Egalement au travers des histoires que raconte Khalil à l'enfant se déploient le folklore, les mythes et légendes qui alimentent la culture arabe.
Un autre aspect intéressant qui m'a interpellée est ce qui a trait à cette fameuse transaction présentée souvent comme celle d'un père qui vend son fils comme esclave. Ne serait-ce pas là un cliché occidental qui même s'il arrive qu'il corresponde à une réalité en certains temps et lieux, dévalue systématiquement ces gens qui, faisant fi de tout sentiment considèreraient toute vie comme simple marchandise d'échange ? Cela m'apparaît ici beaucoup plus ambigü et complexe. L'auteur ne nous associe ni aux négociations entre Aziz et le père, ni aux discussions du couple. Il ressort au contraire des scènes d'adieu beaucoup de tendresse et un véritable déchirement de la part de la mère dont on se dit qu'elle ne s'en remettra pas. On ne sait ni dans quelle mesure le père avait le choix, ni si la perspective que l'enfant soit enfin nourri à sa faim a pu jpeser dans la balance.
Il y aurait encore beaucoup de choses à dire sur le côté non manichéen des personnages (: Khalil par exemple, à la fois dur et bienveillant, qui semble avoir du mal à cacher sa révolte et sa blessure profonde sous une soumission obséquieuse et son habit de pitre), l'absence de pathos via l'alliance de circonstances objectivement tristes et de scènes plutôt cocasses (le comportement de Ma Ajuza)...
...mais je laisse la parole aux autres;-)
Je retiendrai deux moments forts pour moi: l'adieu pudique de la mère et l'arrivée de Yusuf à la résidence de "l'oncle" lorsqu'en une phrase sobre qui n'a l'air de rien (le geste d'Aziz intimant l'ordre de ne pas le suivre dans sa demeure) s'impose comme un couperet le nouveau statut de l'enfant (serviteur et non parent)..
Premier chapitre
Je me suis retrouvée directement dans l'ambiance, j'ai l'impression de suivre Yusuf.
J'ai hâte de continuer ma lecture...
Par contre, j'aurais apprécié trouver en bas de page ou à la fin du livre, des explications pour les mots en italique.
Je me suis retrouvée directement dans l'ambiance, j'ai l'impression de suivre Yusuf.
J'ai hâte de continuer ma lecture...
Par contre, j'aurais apprécié trouver en bas de page ou à la fin du livre, des explications pour les mots en italique.
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Par contre, j'aurais apprécié trouver en bas de page ou à la fin du livre, des explications pour les mots en italique.
Oui, c'est un reproche qu'on peut faire à l'éditeur et que je partage.
Le premier chapitre appelle de ma part quelques réflexions sur la forme et sur le fond.
Tout d’abord, étant donné qu’il s’agit d’une traduction (du moins dans mon cas), je voudrais m’abstenir de trop parler du style. Les phrases sont plutôt courtes, bien écrites, agréables à lire… Mais difficile de dire beaucoup plus… Par contre, précisons bien qu’il s’agit d’une lecture facile ne présentant aucune difficulté particulière, ni vocabulaire complexe…
La forme du récit fait assez orientale car on a beaucoup d’informations, de personnages, d’actions sans jamais donner trop de détails, sans entrer profondément dans la psychologie des personnages. Par exemple, que pensent réellement oncle Aziz, la mère de Yusuf, son père, Khalil ? On ne sait pas trop finalement, cela reste vague…
La description des actions est elle-même assez ambigüe à tel point que l’on ne sait pas exactement ce que vend Aziz…
Cela pourrait se passer dans plusieurs régions de l’Est africain, de la corne ou du Moyen-Orient. En fait, on est donc sur la côte est de l’Afrique, en Tanzanie, parfois un peu plus au nord au Kenya… Comme je ne connais pas du tout cette région, ni les villes, ni les montagnes, je me laisse porter sans me poser trop de questions… Grand voyage et dépaysement assuré !
Le premier chapitre nous invite de façon assez claire à suivre Yusuf, un jeune d’une douzaine d’années et à ce titre on sent bien que l’on est dans un récit initiatique, éducatif, de formation humaine… Yusuf va quitter sa famille, son village, sa petite vie… d’une façon soudaine et rude, sans être réellement accompagné. Il part vers l’âge adulte en quelque sorte…
D’ailleurs, même si on n’en comprend pas toutes les causes précises, on a un peu tendance à penser que Yusuf est vendu, échanger contre une dette… et il est difficile de ne pas penser à un certain Joseph biblique vendu à une caravane qui passe…
Seulement les temps ont changé et la caravane va utiliser le train, nouveau moyen de transport installé dans la région pour les colons allemands. Attention, les colons européens ne sont pas les seuls à exploiter la région et on voit très rapidement la présence arabe et indienne… Quant à la structure sociale et démographique locale, on en voit bien certains aspects tribaux, ethniques et linguistiques sans que ce soit suffisant pour une immersion documentaire… On est avant tout dans un roman, dans une histoire, dans un destin humain !
Ce premier chapitre d’une soixantaine de pages permet donc à Yusuf de quitter chez lui, de se séparer de ses parents, de se retrouver chez oncle Aziz et de découvrir très brutalement qu’il n’appartient pas à la famille d’Aziz mais qu’il va devoir la servir…
Tout d’abord, étant donné qu’il s’agit d’une traduction (du moins dans mon cas), je voudrais m’abstenir de trop parler du style. Les phrases sont plutôt courtes, bien écrites, agréables à lire… Mais difficile de dire beaucoup plus… Par contre, précisons bien qu’il s’agit d’une lecture facile ne présentant aucune difficulté particulière, ni vocabulaire complexe…
La forme du récit fait assez orientale car on a beaucoup d’informations, de personnages, d’actions sans jamais donner trop de détails, sans entrer profondément dans la psychologie des personnages. Par exemple, que pensent réellement oncle Aziz, la mère de Yusuf, son père, Khalil ? On ne sait pas trop finalement, cela reste vague…
La description des actions est elle-même assez ambigüe à tel point que l’on ne sait pas exactement ce que vend Aziz…
Cela pourrait se passer dans plusieurs régions de l’Est africain, de la corne ou du Moyen-Orient. En fait, on est donc sur la côte est de l’Afrique, en Tanzanie, parfois un peu plus au nord au Kenya… Comme je ne connais pas du tout cette région, ni les villes, ni les montagnes, je me laisse porter sans me poser trop de questions… Grand voyage et dépaysement assuré !
Le premier chapitre nous invite de façon assez claire à suivre Yusuf, un jeune d’une douzaine d’années et à ce titre on sent bien que l’on est dans un récit initiatique, éducatif, de formation humaine… Yusuf va quitter sa famille, son village, sa petite vie… d’une façon soudaine et rude, sans être réellement accompagné. Il part vers l’âge adulte en quelque sorte…
D’ailleurs, même si on n’en comprend pas toutes les causes précises, on a un peu tendance à penser que Yusuf est vendu, échanger contre une dette… et il est difficile de ne pas penser à un certain Joseph biblique vendu à une caravane qui passe…
Seulement les temps ont changé et la caravane va utiliser le train, nouveau moyen de transport installé dans la région pour les colons allemands. Attention, les colons européens ne sont pas les seuls à exploiter la région et on voit très rapidement la présence arabe et indienne… Quant à la structure sociale et démographique locale, on en voit bien certains aspects tribaux, ethniques et linguistiques sans que ce soit suffisant pour une immersion documentaire… On est avant tout dans un roman, dans une histoire, dans un destin humain !
Ce premier chapitre d’une soixantaine de pages permet donc à Yusuf de quitter chez lui, de se séparer de ses parents, de se retrouver chez oncle Aziz et de découvrir très brutalement qu’il n’appartient pas à la famille d’Aziz mais qu’il va devoir la servir…
Piero où es tu passée ? Ton avis m'intéresse;-)
Petit correctif: si la Tanzanie est bien née de la fusion du Tanganyika avec Zanzibar en 1964 , l'indépendance du Tanganyika remonte elle à 1961;
Et en attendant votre arrivée, je m'en vais voir si je ne pourrais pas trouver un coin d'ombre où l'on puisse poser une petite table et quelques assises.. voire de quoi casser la croûte et se désaltérer un peu.
A plus!
Je n'ai pas pu trouver de table, mais en nous rapprochant un peu du centre de la ville nous devrions pouvoir nous sustenter auprès d'une des nombreuses échoppes qui s'y trouvent. J'ai tout de même pensé rapporter quelques bouteilles d'eau et de Kilimandjaro (bière).
J'ai révisé le premier chapitre. C'est vrai que les descriptions ne sont pas spécifiques. En revanche elles permettent de se plonger dans l'atmosphère et compte tenu de ce qui suit, je pense que ça correspond à ce que l'auteur tente d'accomplir.
En attendant les commentaires de Piero et Septu...
J'ai écouté le discours de réception du Prix Nobel, diffusé hier, qu'a donné monsieur Gurnah. S'agissant d'un professeur émérite, j'ai été étonné par la simplicité, la candeur même avec laquelle il s'est exprimé pour parler de comment il est venu à l'écriture et de comment peu à peu, s'est formé/défini ce qu'il cherche à accomplir par l'écriture.
Ce dernier point m'a aidé à comprendre ce qu'il tente de faire, d'exprimer, de montrer dans le roman que nous lisons.
Il a notamment évoqué, quoique de manière fort délicate, le fait que l'histoire n'étant jamais qu'une interprétation adaptée aux idées de l'époque où elle est diffusée, ne montre pas, ne parle pas de certaines réalités.
Son projet d'écriture consiste donc à montrer, à illustrer (en aucun cas il n'a employé le mot 'témoigner') ce que furent et ce que connurent les hommes et les femmes à une époque donnée. En même temps, il cherche aussi de montrer l'humain tel qu'il est, avec ses préjugés, sa cruauté, ses misères, etc.
En attendant les commentaires de Piero et Septu...
J'ai écouté le discours de réception du Prix Nobel, diffusé hier, qu'a donné monsieur Gurnah. S'agissant d'un professeur émérite, j'ai été étonné par la simplicité, la candeur même avec laquelle il s'est exprimé pour parler de comment il est venu à l'écriture et de comment peu à peu, s'est formé/défini ce qu'il cherche à accomplir par l'écriture.
Ce dernier point m'a aidé à comprendre ce qu'il tente de faire, d'exprimer, de montrer dans le roman que nous lisons.
Il a notamment évoqué, quoique de manière fort délicate, le fait que l'histoire n'étant jamais qu'une interprétation adaptée aux idées de l'époque où elle est diffusée, ne montre pas, ne parle pas de certaines réalités.
Son projet d'écriture consiste donc à montrer, à illustrer (en aucun cas il n'a employé le mot 'témoigner') ce que furent et ce que connurent les hommes et les femmes à une époque donnée. En même temps, il cherche aussi de montrer l'humain tel qu'il est, avec ses préjugés, sa cruauté, ses misères, etc.
@Septularisen: ton bagage n'a pas été égaré j'espère? Sans vêtements de rechange, pendant...quoi... deux semaines, ça n'est pas l'idéal.
Désolée pour le retard, j'ai voulu installer windows 11 sur mon ordi et c'est la catastrophe...:-(
Merci à Myrco et Space pour ces renseignements sur ce pays bien utiles
.
Dès le début on sait donc que l'enfant va quitter sa famille mais rien n'indique quelle en sera la forme . Le "d'abord , le garçon" au début m'a surprise, il laisse entendre qu'il peut se passer assez vite quelque chose, un évènement, qui pourra peut-être dépasser l'histoire de l'enfant ; histoire qui va commencer par l'intermédiaire de ses souvenirs...
C'est une sorte d'introduction dans laquelle je me suis plongée avec plaisir et dont , je rejoins Myrco, j'ai beaucoup appréciée cet art de la description écrit avec aisance et surtout simplicité. Simplicité qui s'impose vu l'endroit et la vie des gens qui peuplent cette région. On se plonge avec une grande facilité dans cette atmosphère où la chaleur s'impose "Le soleil faisait vaciller les arbres dans le lointain, trembler et haleter les maison" ; on découvre grâce à l'observation de l'enfant la présence de ces Européens ressentie sans doute ,et avec crainte, comme des intrus . L'auteur semble planter le "décor" et cette partie de l'enfance sur laquelle il prend le temps de s'attarder sert , à mon avis, à mieux comprendre le déchirement de la séparation.
Séparation brutale que j'ai ressenti avec la même appréhension que celle de l'enfant et évoquée avec une sorte de pudeur faisant encore plus ressortir l'angoisse qui va forcément arriver. On sent déjà que l'oncle Aziz ne sera pas ce qu'il semblait être. J'ai vu arriver la "vente" avec émotion. Emotion accentuée par les descriptions des peurs de Yusuf et de son chagrin ; la scène des chiens est particulièrement terrible et évocatrice...
Je suis tout à fait d'accord avec Myrco, même si cette pratique se retrouve peut-être plus fréquemment dans ces sociétés si hétéroclites où l'extrême pauvreté côtoie la richesse, pour reconnaître qu'il ne s'agit pas d'une véritable vente , même si l'attitude du père laisse à désirer concernant ses entreprises. Mais il est difficile d'accepter qu'on puisse en venir à cette solution et l'on comprend pourquoi l'enfant ressentira cette séparation sans doute toute sa vie...
Khalil est un personnage très interessant, pathétique et rassemblant à lui seul sans doute le destin de ces enfants qu'on abandonne (lui a été "jeté" d'un bateau par la famille en partance pour l'Arabie Heureuse)...
Heureusement il y a "le jardin clos" qui laisse ouvert vers un avenir que Yusuf semble capable de rendre possible. Et dès la fin du chapitre on attend avec impatience ce qui va peut-êtr devenir une aventure vers d'autres horizons.
Je me suis permise d'exprimer plutôt mon ressenti lié à l'histoire même de l'enfant puisque vous aviez fait une belle présentation du style et de l'environnement.
Merci à Myrco et Space pour ces renseignements sur ce pays bien utiles
.
Dès le début on sait donc que l'enfant va quitter sa famille mais rien n'indique quelle en sera la forme . Le "d'abord , le garçon" au début m'a surprise, il laisse entendre qu'il peut se passer assez vite quelque chose, un évènement, qui pourra peut-être dépasser l'histoire de l'enfant ; histoire qui va commencer par l'intermédiaire de ses souvenirs...
C'est une sorte d'introduction dans laquelle je me suis plongée avec plaisir et dont , je rejoins Myrco, j'ai beaucoup appréciée cet art de la description écrit avec aisance et surtout simplicité. Simplicité qui s'impose vu l'endroit et la vie des gens qui peuplent cette région. On se plonge avec une grande facilité dans cette atmosphère où la chaleur s'impose "Le soleil faisait vaciller les arbres dans le lointain, trembler et haleter les maison" ; on découvre grâce à l'observation de l'enfant la présence de ces Européens ressentie sans doute ,et avec crainte, comme des intrus . L'auteur semble planter le "décor" et cette partie de l'enfance sur laquelle il prend le temps de s'attarder sert , à mon avis, à mieux comprendre le déchirement de la séparation.
Séparation brutale que j'ai ressenti avec la même appréhension que celle de l'enfant et évoquée avec une sorte de pudeur faisant encore plus ressortir l'angoisse qui va forcément arriver. On sent déjà que l'oncle Aziz ne sera pas ce qu'il semblait être. J'ai vu arriver la "vente" avec émotion. Emotion accentuée par les descriptions des peurs de Yusuf et de son chagrin ; la scène des chiens est particulièrement terrible et évocatrice...
Je suis tout à fait d'accord avec Myrco, même si cette pratique se retrouve peut-être plus fréquemment dans ces sociétés si hétéroclites où l'extrême pauvreté côtoie la richesse, pour reconnaître qu'il ne s'agit pas d'une véritable vente , même si l'attitude du père laisse à désirer concernant ses entreprises. Mais il est difficile d'accepter qu'on puisse en venir à cette solution et l'on comprend pourquoi l'enfant ressentira cette séparation sans doute toute sa vie...
Khalil est un personnage très interessant, pathétique et rassemblant à lui seul sans doute le destin de ces enfants qu'on abandonne (lui a été "jeté" d'un bateau par la famille en partance pour l'Arabie Heureuse)...
Heureusement il y a "le jardin clos" qui laisse ouvert vers un avenir que Yusuf semble capable de rendre possible. Et dès la fin du chapitre on attend avec impatience ce qui va peut-êtr devenir une aventure vers d'autres horizons.
Je me suis permise d'exprimer plutôt mon ressenti lié à l'histoire même de l'enfant puisque vous aviez fait une belle présentation du style et de l'environnement.
Je comprends ce que tu veux dire, Myrco, mais j’ai relu le tout début et c’est en effet une évocation rapide d’un endroit chaud et sec mais ça pourrait tout aussi bien se situer, par exemple en Provence en plein mois d’août.
Plus loin, lors des voyage à travers le pays on commence à mieux voir les lieux traversés mais ça reste des impressions superficielles, à mon humble avis. On ne se sent pas vraiment dans un pays africain, si ce n’est par les populations rencontrées et les légendes qui courent à leur sujet.
Mais d’un côté, c’est normal. Comme le dit bien Shelton, c’est raconté à la manière d’un conte oriental. Et c’est une manière que je trouve aussi très typique des quelques rares écrivains africains que j’ai lus.
Ici les choses sont vues à travers le regard de Yusuf : il observe les gens et les décrit en surface, sans possibilité d’analyse psychologique à la manière des classiques français.
Mais je trouve cette manière intéressante. Ça oblige le lecteur à imaginer les personnages plutôt que de le mettre devant une réalité voulue par l’auteur.
Plus loin, lors des voyage à travers le pays on commence à mieux voir les lieux traversés mais ça reste des impressions superficielles, à mon humble avis. On ne se sent pas vraiment dans un pays africain, si ce n’est par les populations rencontrées et les légendes qui courent à leur sujet.
Mais d’un côté, c’est normal. Comme le dit bien Shelton, c’est raconté à la manière d’un conte oriental. Et c’est une manière que je trouve aussi très typique des quelques rares écrivains africains que j’ai lus.
Ici les choses sont vues à travers le regard de Yusuf : il observe les gens et les décrit en surface, sans possibilité d’analyse psychologique à la manière des classiques français.
Mais je trouve cette manière intéressante. Ça oblige le lecteur à imaginer les personnages plutôt que de le mettre devant une réalité voulue par l’auteur.
LU LA 1ère PARTIE "LE JARDIN CLOS"Effectivement, ça m’avait échappé : l’époque est bien définie par la construction du chemin de fer par les colons allemands. Comme quoi les lectures en commun ont du bon…
Concernant l'époque, comme le souligne Space Cadet, la référence au chemin de fer initié par l'Empire allemand la situe bien au tout début du XXéme.
@Septularisen: ton bagage n'a pas été égaré j'espère? Sans vêtements de rechange, pendant...quoi... deux semaines, ça n'est pas l'idéal.
Mais non, mais non, il est la le Septularisen, un peu en retard comme d'habitude mais il est là!..
Je n'ai pas grand chose à ajouter aux très bons commentaires déjà fait sur cette première partie.
Ce n'est au fond qu'une très longue introduction très générale, destinée à nous faire connaître les lieux et les personnages dans lesquels se déroule l'action. Il ne faut pas être voyant pour comprendre que nous suivrons la vie et le destin de Yusuf...
C'est d'un accès facile et très agréable à lire, cela ressemble beaucoup aux autres auteurs africains ayant déjà reçu le Prix Nobel de Littérature, le pages se tournent vite et bien, sans que l'on ne s'en aperçoive vraiment.
Je m'étonne des commentaires se demandant où se déroule l'action? Puisque l'auteur prend bien soin de nous dire que les personnages parlent le "Kiswahili", parlé dans l'Afrique de l'Est subsaharienne, et que l'on nous parle aussi du "Swahili"...
https://fr.wikipedia.org/wiki/Kiswahili
https://fr.wikipedia.org/wiki/Swahili
Je m'étonne des commentaires se demandant où se déroule l'action? Puisque l'auteur prend bien soin de nous dire que les personnages parlent le "Kiswahili", parlé dans l'Afrique de l'Est subsaharienne, et que l'on nous parle aussi du "Swahili"...
https://fr.wikipedia.org/wiki/Kiswahili
https://fr.wikipedia.org/wiki/Swahili
Tout à fait d'accord avec ta remarque Septu , et Myrco fait bien ressortir les clivages ethniques et culturels assez particuliers déjà évoqués dans cette introduction..
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Par contre, j'aurais apprécié trouver en bas de page ou à la fin du livre, des explications pour les mots en italique.
Oui, c'est un reproche qu'on peut faire à l'éditeur et que je partage.
L'édition de langue anglaise ne comporte pas d'explications. Les termes issus de l'arabe ou du swahili sont intégrés au texte (rarement mis en italique).
Peut-t-on penser que cela puisse refléter la volonté de l'auteur?
*
Je suis sur le point de terminer le second chapitre (The Mountain Town).
J'ai terminé le deuxième chapitre mais je vais être absent jusqu'à lundi matin car je vais aller jouer au grand-père... Donc, je vous dirai ce que j'ai ressenti lundi !!! Bon week-end à tous !!!
Pendant que je fais le guet et que j’alimente le feu, histoire d'éloigner les bêtes féroces qui pourraient rôder autour, tôt ce matin, j’ai vu notre ami Shelton partir toutes affaires cessantes. Une urgence. Souhaitons lui 'bonne route'.
Tant qu'à rester 'sur le pont', histoire d’occuper les heures, je lis un peu. J’ai terminé le second chapitre. J’ai même presque terminé de lire le troisième chapitre.
Voici quelques commentaires épars sur le 2e chapitre.
-Un chapitre animé par quelques passages/personnages colorés.
-Au moment du départ, la tension et l’excitation percent à travers l’exubérance des hommes. J'aurais aimé assister à cette scène où le convoi se met en branle.
-Yusuf vit une autre séparation et un autre changement de contexte. Cela souligne probablement l’importance de ces deux thèmes dans le roman.
Sa réaction lorsque le train s’arrête en gare de Kawa m’a étonné. Puis lorsqu'Aziz le quitte, il semble accepter son sort sans réagir.
Cela met en quelque sorte en relief le peu de détails fournis au sujet de sa pensée, de son ressenti. Il semble jouer les observateurs, il absorbe, mais il reste relativement passif et opaque je trouve.
-J’ai du mal à comprendre l’intention d’Aziz lorsqu’il décide de laisser Yusuf sous la responsabilité d’Hamid et Maimuna.
Par ailleurs, l’attitude du couple me semble un peu ambigüe. Ont-t-ils quelque chose à cacher?
-Dans l'ensemble ça se lit encore fort bien, mais en lisant ce chapitre, j’ai eu le sentiment que l’intrigue piétinait un peu et qu’avec cette expédition jusqu’à Olmorog (une ville que j'ai n'ai pas pu retracer mais qui semble située dans les environs du parc national du Kilimandjaro et près de la frontière avec l’actuel Kenya) l’auteur nous fait faire une petite ‘visite’ d’un (magnifique) coin de pays et qu’au surplus il en profite pour nous laisser sentir la présence des Européens.
*
Voilà. Je retourne à mon poste maintenant...
Tant qu'à rester 'sur le pont', histoire d’occuper les heures, je lis un peu. J’ai terminé le second chapitre. J’ai même presque terminé de lire le troisième chapitre.
Voici quelques commentaires épars sur le 2e chapitre.
-Un chapitre animé par quelques passages/personnages colorés.
-Au moment du départ, la tension et l’excitation percent à travers l’exubérance des hommes. J'aurais aimé assister à cette scène où le convoi se met en branle.
-Yusuf vit une autre séparation et un autre changement de contexte. Cela souligne probablement l’importance de ces deux thèmes dans le roman.
Sa réaction lorsque le train s’arrête en gare de Kawa m’a étonné. Puis lorsqu'Aziz le quitte, il semble accepter son sort sans réagir.
Cela met en quelque sorte en relief le peu de détails fournis au sujet de sa pensée, de son ressenti. Il semble jouer les observateurs, il absorbe, mais il reste relativement passif et opaque je trouve.
-J’ai du mal à comprendre l’intention d’Aziz lorsqu’il décide de laisser Yusuf sous la responsabilité d’Hamid et Maimuna.
Par ailleurs, l’attitude du couple me semble un peu ambigüe. Ont-t-ils quelque chose à cacher?
-Dans l'ensemble ça se lit encore fort bien, mais en lisant ce chapitre, j’ai eu le sentiment que l’intrigue piétinait un peu et qu’avec cette expédition jusqu’à Olmorog (une ville que j'ai n'ai pas pu retracer mais qui semble située dans les environs du parc national du Kilimandjaro et près de la frontière avec l’actuel Kenya) l’auteur nous fait faire une petite ‘visite’ d’un (magnifique) coin de pays et qu’au surplus il en profite pour nous laisser sentir la présence des Européens.
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Voilà. Je retourne à mon poste maintenant...
Ce chapitre est très attrayant je trouve, du point de vue du voyage et de la description de la nature. Le départ de la caravane est très imagé, avec les musiciens et tous les porteurs ; là plus de train il ne reste que les jambes et les animaux pour s’enfoncer dans cette région de montagnes. Il semble que ce soit les arabes qui maîtrisent le mieux ce commerce en ces temps et qu’ils n’hésitent pas à affronter les difficultés de ces voyages. Au vu des conversations qui vont suivre la crainte de la prérogative des européens se fait sentir. Allemands, anglais et Belges devraient bientôt s’accorder les droits aussi bien sur le commerce que sur les terres. “Les européens sont très déterminés, ils se battent pour nous arracher les richesses de notre terre et nous écraseront tous”.
J’ai aimé la pointe d’humour dans le récit sur les guerriers des montagnes “buveurs de sang” dont un pasteur luthérien leur avait appris à se servir de charrues et dont l’église servait aussi d’école “si bien que toute la population s’était convertie à ce Dieu servi par des prêtres aussi doués de sens pratique”... :-)
Même s’il fait l’objet d’un autre abandon en fait Yusuf est en retrait , en observateur et comme en filigrane , son histoire est seulement le fil conducteur pour découvrir ce “Paradis” si beau mais complexe du fait des différentes ethnies qui le composent et de l’occupation des colons.. Il est vrai qu’on a l’impression que l’enfant subit mais on sent également le désir de la découverte., d’autant qu’on découvre qu’il a déjà 16 ans et que le souvenir du “Jardin” est bien ancré au fond de lui.
Hamid semble nettement plus sympathique que Aziz et j’ai beaucoup aimé la discussion et les disputes entre l’indien et lui et plus tard avec Hussein. En quelque mots Aziz est descendu de son piédestal et replacé dans sa véritable mentalité qui pousse les gens à la compromission et la dépendance. Echanges passionnants, en particulier sur leurs religions, entre ces différents personnages qui s’apprécient et s’affrontent tout autant ,se blessent et se réconcilient avec humour ; ils sont en fait tous dans le même bateau “Nous allons tout perdre, et aussi notre manière de vivre; les jeunes seront les grands perdants : il viendra un jour où les européens les feront cracher sur tout ce que nous savons et les obligeront à réciter leurs lois et leur histoire du monde comme si c’était la parole sacrée “.
Il y a de la poésie dans la description de la magnifique nature avec ces cascades et des histoires et légendes liées aux superstitions ; évocation du Paradis et du jardin d’Eden qui leur semblent ressembler à cet endroit pour une récompense future...
Aziz revient et la caravane repart...sans Yusuf .
J’ai aimé la pointe d’humour dans le récit sur les guerriers des montagnes “buveurs de sang” dont un pasteur luthérien leur avait appris à se servir de charrues et dont l’église servait aussi d’école “si bien que toute la population s’était convertie à ce Dieu servi par des prêtres aussi doués de sens pratique”... :-)
Même s’il fait l’objet d’un autre abandon en fait Yusuf est en retrait , en observateur et comme en filigrane , son histoire est seulement le fil conducteur pour découvrir ce “Paradis” si beau mais complexe du fait des différentes ethnies qui le composent et de l’occupation des colons.. Il est vrai qu’on a l’impression que l’enfant subit mais on sent également le désir de la découverte., d’autant qu’on découvre qu’il a déjà 16 ans et que le souvenir du “Jardin” est bien ancré au fond de lui.
Hamid semble nettement plus sympathique que Aziz et j’ai beaucoup aimé la discussion et les disputes entre l’indien et lui et plus tard avec Hussein. En quelque mots Aziz est descendu de son piédestal et replacé dans sa véritable mentalité qui pousse les gens à la compromission et la dépendance. Echanges passionnants, en particulier sur leurs religions, entre ces différents personnages qui s’apprécient et s’affrontent tout autant ,se blessent et se réconcilient avec humour ; ils sont en fait tous dans le même bateau “Nous allons tout perdre, et aussi notre manière de vivre; les jeunes seront les grands perdants : il viendra un jour où les européens les feront cracher sur tout ce que nous savons et les obligeront à réciter leurs lois et leur histoire du monde comme si c’était la parole sacrée “.
Il y a de la poésie dans la description de la magnifique nature avec ces cascades et des histoires et légendes liées aux superstitions ; évocation du Paradis et du jardin d’Eden qui leur semblent ressembler à cet endroit pour une récompense future...
Aziz revient et la caravane repart...sans Yusuf .
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