Si (malheureusement pour eux dirais-je), ça s'est bien passé. Le problème sont généralement les missionnaire ; effectivement il y a ce "devoir" de prosélytisme qui les pousse à propager la religion chrétienne, mais en aucun cas, ils n'ont eu pour devoir de la forcer sur d'autres cultures, ni d'avoir recours à tout un tas de subterfuges pour y parvenir. H. Laborit disait que l'idéologie c'est le fait de confondre une structure "s" avec la Structure "S", en gros de penser que sa vision du monde est celle qui est la bonne et qu'il convient donc que tous doivent s'y ranger.
Dans le cas des Huli, j'ai vu tous les types de missionnaires, mais beaucoup sont simplement des jeunes ayant reçu une éducation minimales (il est toujours plus aisé d'envoyer des Huli prêcher aux Huli) et qui vont haranguer les populations locales à coups de lieux communs, les menacer et tout faire pour les effrayer, ou pire leur faire des promesses ridicules du genre "si tu viens dans mon église dimanche, tu pourras aller à Disneyland sur le chemin du paradis" (Véridique !). Maintenant, ce ne sont pas que les catholiques qui sont sur le coup, il y a les baptiste, les pentcotistes, les aventistes du 7eme jour, l'église de jésus et des saints des derniers jours,... certaines étant financées par des groupes agro-alimentaires.
Tp71 vit dans le secteur des Huaoranis ici (perso je suis plus proche, géographiquement, des Kichwas) et on peut voir les différences après 400 ans de ce petit jeu. La culture Kichwa a été presque entièrement balayée, mais dans le cas des Huaoranis, Tp71 m'a raconté que plus ils sont éloignés, plus ils arrivent à se protéger (physiquement) des influences négatives extérieures. Il existe aujourd'hui une loi en Equateur pour interdire aux missionnaires l'entrée dans les territoires Huaoranis... surtout parce que dans beaucoup de zones reculées de leurs territoires, ils ont pris l'habitude de zigouiller les missionnaires un peu persistants. Malgré cela, le changement s'opère doucement.
Alors que penser ? Vraisemblablement, il n'est pas possible d'enseigner la religion sans détruire les cultures, surtout très éloignées de la notre (j'imagine que tu voulais dire "éloignées" ethniquement et pas géographiquement). Sans cynisme aucun, je pense que malheureusement cette définition de l'idéologie de Laborit s'applique à beaucoup de comportements sociaux humains, l'être humain n'arrive qu'à concevoir sa propre vision des choses et perd de vue le fait que la personne à côté en aura une différente. C'est heureusement quelques chose que l'éducation et la lecture peuvent guérir en partie, mais cela ne touche que trop peu de personnes... et certainement pas les personnes qui n'auront réussi à en lire qu'un seul de livre, sans forcément le comprendre en plus. Les religieux les mieux éduqués et les plus éclairés sont d'ailleurs les premiers à déplorer ce prosélytisme et les dégâts qu'il cause.
Dans le cas des Huli, j'ai vu tous les types de missionnaires, mais beaucoup sont simplement des jeunes ayant reçu une éducation minimales (il est toujours plus aisé d'envoyer des Huli prêcher aux Huli) et qui vont haranguer les populations locales à coups de lieux communs, les menacer et tout faire pour les effrayer, ou pire leur faire des promesses ridicules du genre "si tu viens dans mon église dimanche, tu pourras aller à Disneyland sur le chemin du paradis" (Véridique !). Maintenant, ce ne sont pas que les catholiques qui sont sur le coup, il y a les baptiste, les pentcotistes, les aventistes du 7eme jour, l'église de jésus et des saints des derniers jours,... certaines étant financées par des groupes agro-alimentaires.
Tp71 vit dans le secteur des Huaoranis ici (perso je suis plus proche, géographiquement, des Kichwas) et on peut voir les différences après 400 ans de ce petit jeu. La culture Kichwa a été presque entièrement balayée, mais dans le cas des Huaoranis, Tp71 m'a raconté que plus ils sont éloignés, plus ils arrivent à se protéger (physiquement) des influences négatives extérieures. Il existe aujourd'hui une loi en Equateur pour interdire aux missionnaires l'entrée dans les territoires Huaoranis... surtout parce que dans beaucoup de zones reculées de leurs territoires, ils ont pris l'habitude de zigouiller les missionnaires un peu persistants. Malgré cela, le changement s'opère doucement.
Alors que penser ? Vraisemblablement, il n'est pas possible d'enseigner la religion sans détruire les cultures, surtout très éloignées de la notre (j'imagine que tu voulais dire "éloignées" ethniquement et pas géographiquement). Sans cynisme aucun, je pense que malheureusement cette définition de l'idéologie de Laborit s'applique à beaucoup de comportements sociaux humains, l'être humain n'arrive qu'à concevoir sa propre vision des choses et perd de vue le fait que la personne à côté en aura une différente. C'est heureusement quelques chose que l'éducation et la lecture peuvent guérir en partie, mais cela ne touche que trop peu de personnes... et certainement pas les personnes qui n'auront réussi à en lire qu'un seul de livre, sans forcément le comprendre en plus. Les religieux les mieux éduqués et les plus éclairés sont d'ailleurs les premiers à déplorer ce prosélytisme et les dégâts qu'il cause.
De plus (je réfléchissais hier soir), il me semble impossible de pouvoir efficacement exporter un trait culturel aussi profond et marqué qu'une religion. Celle-ci, même si elle est modifiée pour s'adapter aux cultures locales, reste trop différente. Dans le cas des Huli, ces incompatibilités sont flagrantes : la polygamie par exemple est une base culturelle essentielle, c'est ce qui détermine les statuts sociaux, définit les territoires des familles, les échanges entre clans, la régulation des périodes de conflits entre clans... il est donc totalement impossible de se dire que l'on peut offrir ce nouveau message sans que cela n'impacte profondément l'ensemble des structures sociales d'un groupe ethnique.
Tu as entièrement raison sur ce point. Une religion est l'âme d'un peuple alors vouloir transposer une religion à une autre souvent par la force est d'une incommensurable bêtise et les conséquences sont souvent désastreuses.
C'est pour moi un sujet de réflexion depuis longtemps. Il est vrai, comme dit Dirlandaise, que la religion se confond tellement à la culture qu'on peut dire que la religion c'est la culture. Et, entre parenthèses, nous Européens nous ne nous rendons pas compte à quel point en abandonnant notre religion, nous perdons notre culture.
Mais revenons à nos Hulis !
Souvent la religion est mal enseignée et, en aucun cas, elle ne devrait être imposée : dans le cas des Hulis, par exemple, la religion ne doit pas changer les mœurs ancestrales comme la polygamie, qui fait partie de l'ordre culturel et moral de la société.
Les chrétiens devraient s'en tenir à l'ordre qu'ils ont reçu de leur Dieu : « allez annoncer la Bonne Nouvelle à toutes les nations » : c'est-à-dire que Dieu est un père qui aime l'humanité, qu'il pardonne les fautes, et que tous les hommes sont frères. Ce qui est pratiquement toujours une bonne nouvelle pour tous ces peuples opprimés par des divinités qui exigent des sacrifices, souvent humains, qui sont soumis à des dieux vindicatifs et rancuniers qui les condamnent pour des générations à expier des prétendues fautes commises par leurs ancêtres, et qui vivent sous des théocraties omni-puissantes et toujours arbitraires.
Mais c'est une opinion toute personnelle et non qualifiée ; je ne suis ni anthropologue ni sociologue et l'avis des spécialistes m'intéresse d'autant plus.
Mais revenons à nos Hulis !
Souvent la religion est mal enseignée et, en aucun cas, elle ne devrait être imposée : dans le cas des Hulis, par exemple, la religion ne doit pas changer les mœurs ancestrales comme la polygamie, qui fait partie de l'ordre culturel et moral de la société.
Les chrétiens devraient s'en tenir à l'ordre qu'ils ont reçu de leur Dieu : « allez annoncer la Bonne Nouvelle à toutes les nations » : c'est-à-dire que Dieu est un père qui aime l'humanité, qu'il pardonne les fautes, et que tous les hommes sont frères. Ce qui est pratiquement toujours une bonne nouvelle pour tous ces peuples opprimés par des divinités qui exigent des sacrifices, souvent humains, qui sont soumis à des dieux vindicatifs et rancuniers qui les condamnent pour des générations à expier des prétendues fautes commises par leurs ancêtres, et qui vivent sous des théocraties omni-puissantes et toujours arbitraires.
Mais c'est une opinion toute personnelle et non qualifiée ; je ne suis ni anthropologue ni sociologue et l'avis des spécialistes m'intéresse d'autant plus.
Une grande partie de l'Afrique a été christianisée et islamisée et beaucoup de cultures se sont perdues surtout dans les arts dits Premiers"...J'ai encore le souvenir d'un article d'un ethnologue dont je ne me rappelle plus le nom qui a découvert dans une clairière des milliers de statuettes jetées en décharge, en particulier de merveilleux reliquaires qui bien sûr n'avaient plus de sens avec leur monde des esprits et la religion...Quel gâchi! Maintenant ces statuettes, certaines d'un travail de toute beauté se vendent des milliers d'euros pour décorer des appartements bourgeois...!! J'adore ces arts des Fang, dongons, kota, luba, tchwokwé (ortho?) etc. Ce n'est pas la civilisation occidentale qui a détruit cette âme africaine ce sont bien les religions car trop en décalage avec les traditions ; et les religions se sont appuyées sur la surperstition et la crainte pour leur propagande. Attention je ne fais pas d'anti cléricalisme certains prêtres, en particuliers en amérique du sud ont su comprendre er adapter leur enseignement en respectant les cultures indigènes mais toujours contre leurs églises. Inutile de redire que tes propos sont captivant Seb.
Comme je l'avais dit un peu plus haut, l'anthropologue se doit de rester en retrait et de réussir à observer sans juger, mais c'est vrai que c'est parfois difficile lorsque l'on voit les dégâts causés par des éléments de sa propre culture (et pas uniquement la religion) sur des cultures indigènes.
Maintenant, il y a une distinction importante à faire SJB lorsque l'on en vient à ce sujet de l'évangélisation contre christianisation forcée : j'ai toujours été partisan de bien séparer deux choses, foi et religion. Les deux sont totalement distinctes. Les problèmes que l'on voit chez les Huli en l’occurrence, ne sont en aucun cas causés par une foi en un dieu plutôt qu'un autre, mais par des religions qui s'abaissent rapidement à vendre le salut des âmes comme on vend du savon.
Mais essayons juste de nous placer de leur point de vue pendant un seconde : il serait déplacé de souhaiter que les Huli conservent leur mode de vie ancestrale uniquement pour satisfaire notre culpabilité d'avoir tué le bon sauvage, eux préfèrent nettement les commodités de la vie moderne et les possibilités d'emmener leurs enfants malades à l'hôpital ; mais cela ne veut pas dire pour autant qu'ils sont heureux de sacrifier leurs coutumes pour adopter des éléments moraux appartenant à une religion venue d'un continent éloigné, ils le font parce que les personnes qui amènent les hôpitaux, les médicaments miraculeux, les machines qui volent et tout cela, leur ont assuré que cette religion était bien meilleure pour eux. Mais que penserions-nous si quelqu'un venait dans notre quartier, frapper à notre porte pour nous expliquer que nous sommes dans l'erreur, que nous ne sommes pas sur le droit chemin, qu'il faut absolument prendre 3 autres femmes, ainsi que deux hommes et adorer le dieu poulpe ??? ça risque de coincer... déjà qu'on est pas content quand les Témoins de Jéhovah frappent à la porte trop tôt le matin.
Maintenant, il y a une distinction importante à faire SJB lorsque l'on en vient à ce sujet de l'évangélisation contre christianisation forcée : j'ai toujours été partisan de bien séparer deux choses, foi et religion. Les deux sont totalement distinctes. Les problèmes que l'on voit chez les Huli en l’occurrence, ne sont en aucun cas causés par une foi en un dieu plutôt qu'un autre, mais par des religions qui s'abaissent rapidement à vendre le salut des âmes comme on vend du savon.
Mais essayons juste de nous placer de leur point de vue pendant un seconde : il serait déplacé de souhaiter que les Huli conservent leur mode de vie ancestrale uniquement pour satisfaire notre culpabilité d'avoir tué le bon sauvage, eux préfèrent nettement les commodités de la vie moderne et les possibilités d'emmener leurs enfants malades à l'hôpital ; mais cela ne veut pas dire pour autant qu'ils sont heureux de sacrifier leurs coutumes pour adopter des éléments moraux appartenant à une religion venue d'un continent éloigné, ils le font parce que les personnes qui amènent les hôpitaux, les médicaments miraculeux, les machines qui volent et tout cela, leur ont assuré que cette religion était bien meilleure pour eux. Mais que penserions-nous si quelqu'un venait dans notre quartier, frapper à notre porte pour nous expliquer que nous sommes dans l'erreur, que nous ne sommes pas sur le droit chemin, qu'il faut absolument prendre 3 autres femmes, ainsi que deux hommes et adorer le dieu poulpe ??? ça risque de coincer... déjà qu'on est pas content quand les Témoins de Jéhovah frappent à la porte trop tôt le matin.
... beaucoup de cultures se sont perdues surtout dans les arts dits Premiers"...J'ai encore le souvenir d'un article d'un ethnologue qui a découvert dans une clairière des milliers de statuettes jetées en décharge, .
Oui, Piero, ces destructions dont tu parles sont malheureuses mais ça a toujours existé. Aujourd'hui, les musulmans des pays arabes incendient les églises. Les Nazis et les Soviet brûlaient l'art dit dégénéré - dont les impressionnistes. Les révolutionnaires détruisaient les statues des cathédrales et incendiaient Cluny, Les barbares détruisaient les statues grecques et les temples romains pour en faire des remparts et des casernes...
J'ai bien compris, Seb, l’anthropologue observe, tâche de comprendre et transmet ses observations au monde. C'est un beau métier, un des plus nécessaires pour la connaissance humaine.
Mais je crois que tout le progrès de l'humanité est le résultat de rencontre de civilisation ; un monde civilisé entraîne un monde barbare vers un mieux mais, en même temps, le monde barbare perd ses traditions, son art, sa culture, ses croyances ; c'est peut-être à ce prix qu'il progresse mais c'est toujours une perte de patrimoine pour l'humanité.
Encore que tout le monde ne soit pas d'accord : les partisans de la théorie du bon sauvage ne parle pas de progrès.
Sinon je suis comme toi : je sépare la foi et la religion et je condamne ces marchants de salut qui manipulent ces populations.
Mais je crois que tout le progrès de l'humanité est le résultat de rencontre de civilisation ; un monde civilisé entraîne un monde barbare vers un mieux mais, en même temps, le monde barbare perd ses traditions, son art, sa culture, ses croyances ; c'est peut-être à ce prix qu'il progresse mais c'est toujours une perte de patrimoine pour l'humanité.
Encore que tout le monde ne soit pas d'accord : les partisans de la théorie du bon sauvage ne parle pas de progrès.
Sinon je suis comme toi : je sépare la foi et la religion et je condamne ces marchants de salut qui manipulent ces populations.
SJB, la perte de patrimoine est toujours relative à ce que l'on observe à un instant donné je pense. C'est comme de dire qu'il est vital de lutter contre ces anglicismes barbares qui viennent envahir nos dicos ; le principe est sain, celui de vouloir protéger son patrimoine, ses racines, ses valeurs, mais ce principe implique aussi que nous ne devrions pas avoir évolué depuis le Latina vulgare, ne laissant aucune chance au français de naître... et c'est vrai que tout cela contribue à cette passion larmoyante que l'on a pour le bon sauvage. Disant avec des trémolos dans la voix qu'il faut tout faire pour les protéger du monde extérieur et leur permettre de rester tels qu'ils sont aujourd'hui... la plupart du temps, ce n'est qu'un complexe que l'on gère mal, celui de voir notre propre culture changer et nous échapper. La réalité des choses, c'est qu'au contraire, il faudrait AIDER ces cultures à faire leur transition dans le monde, simplement pour éviter qu'un jour, ils aient les mêmes envies de confort que nous, sans l'éducation pour la gérer, et que comme c'est trop souvent le cas, finissent mendiants dans les rues d'une grande ville quelque part.
L'évolution fait partie intégrante de la vie, l'évolution sociale n'échappe pas à ce principe, et nous sommes les premiers à apprécier ce que cette évolution nous a apporté (en tout cas pour la plupart des gens). Lorsque l'on étude l'Histoire, c'est ce que l'on regarde finalement ; on s'intéresse plus à l'évolution de l'empire romain que de savoir exactement comment il était à un instant T.
C'est ce qui est le plus important lorsque l'on veut porter un regard sur le monde... que nos pensées soient libres de jugements de valeurs. Je ne dis pas forcément qu'il est systématiquement possible de comprendre ce que l'on voit, les différences sont parfois trop grandes, mais au moins d'accepter. En revanche, ce qui est difficile d'accepter, ce sont les résultats d'une corruption extérieure qui vient entacher les relations humaines que l'on observait traditionnellement dans un groupe particulier. Par exemple, j'ai toujours parfaitement accepté de voir que quelqu'un pouvait être tué (chez les Huli) dès l'instant où le consensus général était de dire que la raison pour le faire était bonne.
Petite anecdote : un fameux guerrier, craint et puissant dans un clan proche de l'endroit où je vivais, s'est disputé avec l'un de ses épouses. Celle-ci lui aura mal parlé, alors il décida, de la tuer, la découper un cinq morceaux, l'emballer pour aller la rapporter à son (ex) beau-père. Il déposa le paquet devant la porte, posa sa lance au sol et annonça que sa fille était morte pour lui avoir manqué de respect et que s'il désirait demander rétribution ce devait être maintenant ou jamais... le père était d'accord pour dire qu'il n'y avait aucune rétribution à demander, sa fille avait été irrespectueuse envers son mari. Alors, il est vrai que c'est difficile à accepter, mais ce n'était certainement pas à moi de déterminer si ce comportement était juste ou pas, je n'avais que le droit de l'accepter.
NB: pour rassurer Dirlandaise, le fameux guerrier s'est fait tué peu après (certains ont pensé que c'était une vengeance pour ce qu'il avait fait à sa femme, mais sans réelle confirmation), et le meurtrier avait jugé bon de lui découper une fesse et de la planter sur un pic à l'entrée du village... j'avais imaginé qu'il devait y avoir un message imagé là-dessous, mais je n'ai jamais été capable de l'identifier. Les veuves étaient ravies en tout cas.
L'évolution fait partie intégrante de la vie, l'évolution sociale n'échappe pas à ce principe, et nous sommes les premiers à apprécier ce que cette évolution nous a apporté (en tout cas pour la plupart des gens). Lorsque l'on étude l'Histoire, c'est ce que l'on regarde finalement ; on s'intéresse plus à l'évolution de l'empire romain que de savoir exactement comment il était à un instant T.
C'est ce qui est le plus important lorsque l'on veut porter un regard sur le monde... que nos pensées soient libres de jugements de valeurs. Je ne dis pas forcément qu'il est systématiquement possible de comprendre ce que l'on voit, les différences sont parfois trop grandes, mais au moins d'accepter. En revanche, ce qui est difficile d'accepter, ce sont les résultats d'une corruption extérieure qui vient entacher les relations humaines que l'on observait traditionnellement dans un groupe particulier. Par exemple, j'ai toujours parfaitement accepté de voir que quelqu'un pouvait être tué (chez les Huli) dès l'instant où le consensus général était de dire que la raison pour le faire était bonne.
Petite anecdote : un fameux guerrier, craint et puissant dans un clan proche de l'endroit où je vivais, s'est disputé avec l'un de ses épouses. Celle-ci lui aura mal parlé, alors il décida, de la tuer, la découper un cinq morceaux, l'emballer pour aller la rapporter à son (ex) beau-père. Il déposa le paquet devant la porte, posa sa lance au sol et annonça que sa fille était morte pour lui avoir manqué de respect et que s'il désirait demander rétribution ce devait être maintenant ou jamais... le père était d'accord pour dire qu'il n'y avait aucune rétribution à demander, sa fille avait été irrespectueuse envers son mari. Alors, il est vrai que c'est difficile à accepter, mais ce n'était certainement pas à moi de déterminer si ce comportement était juste ou pas, je n'avais que le droit de l'accepter.
NB: pour rassurer Dirlandaise, le fameux guerrier s'est fait tué peu après (certains ont pensé que c'était une vengeance pour ce qu'il avait fait à sa femme, mais sans réelle confirmation), et le meurtrier avait jugé bon de lui découper une fesse et de la planter sur un pic à l'entrée du village... j'avais imaginé qu'il devait y avoir un message imagé là-dessous, mais je n'ai jamais été capable de l'identifier. Les veuves étaient ravies en tout cas.
Je crois qu'on en vient toujours à cette notion du bien et du mal...:-)
Il y a aussi le fait que chez les hullis ou d'autres tribus il est admis que la femme doit forcément le respect au mari d'où le droit que s'accorde ce dernier à punir. La culture d'un peuple n'est pas forcément cruelle. Il y a une grande différence entre tuer pour survivre (manger,se défendre) et tuer pour punir. Il est clair que le respect de traditions ou coutumes ne doit pas non plus encourager des cruautés gratuites. Apporter le respect d'autrui n'est pas forcément contre culturel. Ce que j'ai toujours regretté dans les découvertes d'autres civilisations ou simples cultures tribales c'est ce désir d'imposer au lieu d'échanger. Il est normal d'évoluer, de penser que le progrès axé sur la connaissance et les biens matériels peut apporter un mieux être, mais pas au point de devenir tentaculaire et de perdre les acquis d'une sagesse dite "naturelle". Je ne crois au "bon sauvage" mais je suis une indécrottable optimiste sur la nature de l'homme au départ :-) Je ne crois pas à la cruauté gratuite ; il y a une raison à tout et ce que peuvent s'apporter les cultures différentes est quelque chose de fascinant.
J'ai bien conscience que sur place l'anthropologue observe avant tout mais à quel "dosage"peut-il accepter certaines choses? Et même s'il ne doit pas juger à quel moment pense -t-il qu'il devrait agir? Lorsqu'il vit au coeur des tribus cherche t-il à influencer ou garde t-il toujours son rôle d'observateur? Jusqu'à quel stade considère t-il qu'une tribu doit conserver obligatoirement ses traditions. Car en découvrant il livre aussi "en pâture" à la civilisation et n'est-ce pas dangereux ou un cas de conscience?
Questions naïves bien sûr....
Il y a aussi le fait que chez les hullis ou d'autres tribus il est admis que la femme doit forcément le respect au mari d'où le droit que s'accorde ce dernier à punir. La culture d'un peuple n'est pas forcément cruelle. Il y a une grande différence entre tuer pour survivre (manger,se défendre) et tuer pour punir. Il est clair que le respect de traditions ou coutumes ne doit pas non plus encourager des cruautés gratuites. Apporter le respect d'autrui n'est pas forcément contre culturel. Ce que j'ai toujours regretté dans les découvertes d'autres civilisations ou simples cultures tribales c'est ce désir d'imposer au lieu d'échanger. Il est normal d'évoluer, de penser que le progrès axé sur la connaissance et les biens matériels peut apporter un mieux être, mais pas au point de devenir tentaculaire et de perdre les acquis d'une sagesse dite "naturelle". Je ne crois au "bon sauvage" mais je suis une indécrottable optimiste sur la nature de l'homme au départ :-) Je ne crois pas à la cruauté gratuite ; il y a une raison à tout et ce que peuvent s'apporter les cultures différentes est quelque chose de fascinant.
J'ai bien conscience que sur place l'anthropologue observe avant tout mais à quel "dosage"peut-il accepter certaines choses? Et même s'il ne doit pas juger à quel moment pense -t-il qu'il devrait agir? Lorsqu'il vit au coeur des tribus cherche t-il à influencer ou garde t-il toujours son rôle d'observateur? Jusqu'à quel stade considère t-il qu'une tribu doit conserver obligatoirement ses traditions. Car en découvrant il livre aussi "en pâture" à la civilisation et n'est-ce pas dangereux ou un cas de conscience?
Questions naïves bien sûr....
Tuer pour survivre ou tuer pour Punir... beaucoup de sociologue te diraient que d'un point de vue d'une société dans son ensemble, c'est exactement la même chose.
Que cela soit lors d'un conflit tribal ou parfois lors d'une dispute conjugale (chez les Huli s'il vous plait hein), le fait de tuer revient à essayer de protéger les structures mêmes de la société. ok, soyons honnêtes, le type qui tue sa femme parce qu'elle lui aurait manqué de respect ne le fait pas pour le bien de tous, il le fait parce qu'il est énervé et que c'est un type dangereux, même chez les Huli. Mais le fait que cela soit accepté par les autres en tant que tel est révélateur. De même que l'on ne verra pas de conflits sanglants chez les Huli (maintenant qu'il existe des armes à feu à profusion, c'est un peu plus compliqué), normalement, un conflit mineur (impliquant 2 clans généralement), ne fait pas plus d'un ou deux morts de chaque côtés, juste ce qu'il faut pour l'échange de mots puisse reprendre.
La notion de paix ne peut pas exister sans le conflit, et les deux sont pris dans une spirale continue, l'un amenant systématiquement à l'autre et l'un étant nécessaire à l'existence de l'autre.
Chez les Huli (seulement ???) la structure sociale est basée sur un échange de mots, un échange de biens, et un échange de femmes. pour que ces circulations soient possibles, il faut donc que les différents clans puissent échanger ces mots, discuter, communiquer, et ainsi négocier les échanges de biens et éventuellement négocier les mariages. Mais lorsque les animosités se forment, d'abord entre deux personnes des deux clans, peu à peu, cette capacité à communiquer s'émousse, menant les deux clans à un ressentiment mutuel puis à de la colère. Les capacités d'échanges sont rompues et la survie des deux clans est mise en danger. Généralement quelqu'un a un geste malheureux sous le coup de la colère et le conflit devient actif. Pendant quelques semaines, ce sera l'effervescence les femmes et les enfants iront se cacher dans la forêt, pendant que les guerriers remplissent leur rôle et patrouillent, s'insultent, parfois se battent. Quelqu'un sera tué en représailles et les négociations de paix commenceront... les mots sont à nouveau échangés.
Pour répondre à ta question Pieronnelle, l'anthropologue est théoriquement supposé tout accepter, mais évidemment, c'est parfois plus facile à dire qu'à faire. Ceci étant dit, selon le principe d'Eisenberg, le simple fait que l'observateur observe, influence l'élément observé, et c'est tout à fait vrai. Cela dit, il ne cherche jamais à influencer et généralement prend toutes les précautions pour ne pas le faire, cela pourrait ruiner des semaines ou des mois de travail. Par contre, quand on cit comme cela au sein d'un clan, on sera assailli de question sur notre propre culture, et il faudra y répondre de manière honnête et précise... combien de fois je me suis fait traité d'imbécile parce que je n'avais pas payé pour ma femme et que c'était une erreur grave.
Jusqu'à quel stade considère t-il qu'une tribu doit conserver obligatoirement ses traditions ?
AUCUN, lorsque l'on va sur un terrain étudier un groupe ethnique en particulier, on se prépare, on lit ce qui a été écrit dans le passé, depuis les plus anciens aux plus récents, pour se donner une idée de l'évolution, des idées, des coutumes, des mentalités. Quoi qu'il arrive, tout ceci aura déjà changé et on débarquera dans un groupe ethnique différent de ce qu'un anthropologue aura pu observer 40 ans auparavant. Après deux générations, les histoires seront différentes, les légendes légèrement changées ou adaptées,...
Donc on prend note, on observe, on essaye de comprendre les disparitions et les disparités dans le temps, comprendre l'évolution, mais finalement c'est tout ce que nous faisons, nous dressons l'histoire d'une société au fur et à mesure de son avancée, rien de plus.
Quant au fait de donner tout cela à lire à tous... presque personne ne lit cela, et de ceux qui le lisent et qui seraient tentés de venir leur rendre visite, une part infime le ferait vraiment. par contre, c'est important d'informer un public si une compagnie pétrolière profite de cet anonymat pour faire son beurre en détruisant tout, là oui les anthropologues interviennent, car cela n'est plus une évolution normale des choses.
Que cela soit lors d'un conflit tribal ou parfois lors d'une dispute conjugale (chez les Huli s'il vous plait hein), le fait de tuer revient à essayer de protéger les structures mêmes de la société. ok, soyons honnêtes, le type qui tue sa femme parce qu'elle lui aurait manqué de respect ne le fait pas pour le bien de tous, il le fait parce qu'il est énervé et que c'est un type dangereux, même chez les Huli. Mais le fait que cela soit accepté par les autres en tant que tel est révélateur. De même que l'on ne verra pas de conflits sanglants chez les Huli (maintenant qu'il existe des armes à feu à profusion, c'est un peu plus compliqué), normalement, un conflit mineur (impliquant 2 clans généralement), ne fait pas plus d'un ou deux morts de chaque côtés, juste ce qu'il faut pour l'échange de mots puisse reprendre.
La notion de paix ne peut pas exister sans le conflit, et les deux sont pris dans une spirale continue, l'un amenant systématiquement à l'autre et l'un étant nécessaire à l'existence de l'autre.
Chez les Huli (seulement ???) la structure sociale est basée sur un échange de mots, un échange de biens, et un échange de femmes. pour que ces circulations soient possibles, il faut donc que les différents clans puissent échanger ces mots, discuter, communiquer, et ainsi négocier les échanges de biens et éventuellement négocier les mariages. Mais lorsque les animosités se forment, d'abord entre deux personnes des deux clans, peu à peu, cette capacité à communiquer s'émousse, menant les deux clans à un ressentiment mutuel puis à de la colère. Les capacités d'échanges sont rompues et la survie des deux clans est mise en danger. Généralement quelqu'un a un geste malheureux sous le coup de la colère et le conflit devient actif. Pendant quelques semaines, ce sera l'effervescence les femmes et les enfants iront se cacher dans la forêt, pendant que les guerriers remplissent leur rôle et patrouillent, s'insultent, parfois se battent. Quelqu'un sera tué en représailles et les négociations de paix commenceront... les mots sont à nouveau échangés.
Pour répondre à ta question Pieronnelle, l'anthropologue est théoriquement supposé tout accepter, mais évidemment, c'est parfois plus facile à dire qu'à faire. Ceci étant dit, selon le principe d'Eisenberg, le simple fait que l'observateur observe, influence l'élément observé, et c'est tout à fait vrai. Cela dit, il ne cherche jamais à influencer et généralement prend toutes les précautions pour ne pas le faire, cela pourrait ruiner des semaines ou des mois de travail. Par contre, quand on cit comme cela au sein d'un clan, on sera assailli de question sur notre propre culture, et il faudra y répondre de manière honnête et précise... combien de fois je me suis fait traité d'imbécile parce que je n'avais pas payé pour ma femme et que c'était une erreur grave.
Jusqu'à quel stade considère t-il qu'une tribu doit conserver obligatoirement ses traditions ?
AUCUN, lorsque l'on va sur un terrain étudier un groupe ethnique en particulier, on se prépare, on lit ce qui a été écrit dans le passé, depuis les plus anciens aux plus récents, pour se donner une idée de l'évolution, des idées, des coutumes, des mentalités. Quoi qu'il arrive, tout ceci aura déjà changé et on débarquera dans un groupe ethnique différent de ce qu'un anthropologue aura pu observer 40 ans auparavant. Après deux générations, les histoires seront différentes, les légendes légèrement changées ou adaptées,...
Donc on prend note, on observe, on essaye de comprendre les disparitions et les disparités dans le temps, comprendre l'évolution, mais finalement c'est tout ce que nous faisons, nous dressons l'histoire d'une société au fur et à mesure de son avancée, rien de plus.
Quant au fait de donner tout cela à lire à tous... presque personne ne lit cela, et de ceux qui le lisent et qui seraient tentés de venir leur rendre visite, une part infime le ferait vraiment. par contre, c'est important d'informer un public si une compagnie pétrolière profite de cet anonymat pour faire son beurre en détruisant tout, là oui les anthropologues interviennent, car cela n'est plus une évolution normale des choses.
Quelqu'un sera tué en représailles et les négociations de paix commenceront...
A partir du moment où il y a une victime de chaque côté l'escalade de la violence s'arrête ? C'est remarquable. Si il pouvait en être autant des conflits à plus grande échelle...
Quel est le poids des anthropologues sur des évènements qui mettraient en danger ces cultures? Sont-ils rattachés à des gouvernements, complètement indépendants? Doivent-ils créer ou se rattacher à des organisations pour se faire entendre?
@Yokyok
la guerre doit être saine pour remplir son office sociale, la communication est rompue, il faut qu'un conflit soit résolu. Le "problème", c'est que chez les Huli, pour que quelque chose soit accepté par le groupe, il faut que TOUS les membres soient d'accord (comme le dit bien le titre du livre de mon directeur de thèse à l'époque "Talk never dies"). Donc, si il y a un déséquilibre de morts entre les deux camps (ou si l'importance des personnes tuées était très différent), il sera totalement impossible d'arriver à un accord. Donc il faut que la guerre soit ordonnée et contrôlée.
Traditionnellement, l'arme du guerrier est un immense arc de bois de palme noir qui projette des lances (flèches très longues et lourdes, mais sans empennage). Les projectiles volent en cloche vers l'adversaire, les guerriers les plus brave s'avançant vers les projectiles pour les éviter au dernier instant, comme une défiance à celui qui l'envoi. Donc, très difficile de tuer quelqu'un comme cela.
Mais les armes à feu ont évidemment changé tous ces petits rituels du guerrier, pour en arriver au même principe que chez nous : "c'est moi qui ai le plus gros".
la guerre doit être saine pour remplir son office sociale, la communication est rompue, il faut qu'un conflit soit résolu. Le "problème", c'est que chez les Huli, pour que quelque chose soit accepté par le groupe, il faut que TOUS les membres soient d'accord (comme le dit bien le titre du livre de mon directeur de thèse à l'époque "Talk never dies"). Donc, si il y a un déséquilibre de morts entre les deux camps (ou si l'importance des personnes tuées était très différent), il sera totalement impossible d'arriver à un accord. Donc il faut que la guerre soit ordonnée et contrôlée.
Traditionnellement, l'arme du guerrier est un immense arc de bois de palme noir qui projette des lances (flèches très longues et lourdes, mais sans empennage). Les projectiles volent en cloche vers l'adversaire, les guerriers les plus brave s'avançant vers les projectiles pour les éviter au dernier instant, comme une défiance à celui qui l'envoi. Donc, très difficile de tuer quelqu'un comme cela.
Mais les armes à feu ont évidemment changé tous ces petits rituels du guerrier, pour en arriver au même principe que chez nous : "c'est moi qui ai le plus gros".
@Pieronnelle,
Les anthropologues ont une voix, ce sont des académiques pour la plupart, mais aujourd'hui, beaucoup travaillent au sein d'entreprises pétrolière pour justement éviter ce genre d'incidents. Malheureusement, toutes les compagnies ne sont pas aussi scrupuleuses et soucieuses de ce qu'elles font. Dans ces cas précis, les médias deviennent souvent un atout, s'il y a du sensationnel et des images à montrer. sinon, c'est un travail de dépôts de plaintes dans le pays concerné (si les pots de vins n'ont pas trop fait leur chemin dans les poches des autorités devant protéger les cultures en question)...
donc une question très difficile, l'éternel histoire du combat entre David et Goliath... sauf que David se fait écraser la plupart du temps.
Les anthropologues ont une voix, ce sont des académiques pour la plupart, mais aujourd'hui, beaucoup travaillent au sein d'entreprises pétrolière pour justement éviter ce genre d'incidents. Malheureusement, toutes les compagnies ne sont pas aussi scrupuleuses et soucieuses de ce qu'elles font. Dans ces cas précis, les médias deviennent souvent un atout, s'il y a du sensationnel et des images à montrer. sinon, c'est un travail de dépôts de plaintes dans le pays concerné (si les pots de vins n'ont pas trop fait leur chemin dans les poches des autorités devant protéger les cultures en question)...
donc une question très difficile, l'éternel histoire du combat entre David et Goliath... sauf que David se fait écraser la plupart du temps.
Cette histoire de femme découpée en morceaux pour avoir manqué de respect à son mari est absolument horrifiante mais cependant, je peux comprendre quand cela arrive au sein d'une culture aussi primitive que celle des Hulis. Il semble que ce ne soit pas la norme heureusement et que le coupable a subi un sort semblable ce qui a sans doute fait réfléchir ceux qui auraient eu l'envie de l'imiter...
Pour le concept du bon sauvage, une chose me préoccupe au plus haut point. L'arrivée de la civilisation au sein d'une culture primitive a souvent eu des conséquences désastreuses sur celle-ci. Je suis un peu triste à l'idée que les Hulis puissent un jour être dépossédés de leur territoire et parqués dans des réserves comme nous l'avons fait ici en Amérique du Nord avec les Amérindiens après en avoir massacré une bonne partie. Ils avaient pourtant une culture très riche et intéressante mais ils ont sombré dans l'alcool et la violence et ont presque toujours été considérés comme des citoyens de seconde zone, des indésirables qu'il faut soit assimiler ou bien éviter à tout prix.
Je pense aussi aux nombreuses maladies apportées par la civilisation et transmises aux "sauvages" mais cela n'est plus pertinent car de nos jours puisque des remèdes existent. Je ne sais pas si tu as lu le livre de Jack London intitulé "Le peuple de l'abîme" ou "Le peuple d'en bas" ou monsieur London compare le niveau de vie des pauvres de Londres à celui d'une société primitive comme les Inuits. Eh bien, ceux-ci remportent la palme haut la main. Contrairement aux ouvriers londoniens, les Inuits possèdent leur maison, ne manquent jamais de vêtements ni de chauffage et ont toujours un abri pour dormir. Ils souffrent de la faim à certaines périodes de l'année contrairement à l'ouvrier pauvre qui en souffre toute sa vie durant.
C'est assez édifiant je trouve... Les Hulis semblent bien se débrouiller sur leur territoire, tu l'as d'ailleurs fort bien exposé dans un paragraphe de ton livre où des Hulis cherchent les deux héros dans la jungle et ont du mal car ceux-ci ont zigzagué continuellement, ne pouvant pas s'orienter contrairement aux Hulis qui connaissent le terrain comme le fond de leur poche (enfin s'ils en ont...). J'ai bien aimé ce passage et aussi la réflexion de l'inspecteur qui grommelle et voudrait bien les voir s'orienter dans le métro... Chacun est efficace sur son propre territoire mais déraciné, ils sont affaiblis gravement. ;-)
Pour le concept du bon sauvage, une chose me préoccupe au plus haut point. L'arrivée de la civilisation au sein d'une culture primitive a souvent eu des conséquences désastreuses sur celle-ci. Je suis un peu triste à l'idée que les Hulis puissent un jour être dépossédés de leur territoire et parqués dans des réserves comme nous l'avons fait ici en Amérique du Nord avec les Amérindiens après en avoir massacré une bonne partie. Ils avaient pourtant une culture très riche et intéressante mais ils ont sombré dans l'alcool et la violence et ont presque toujours été considérés comme des citoyens de seconde zone, des indésirables qu'il faut soit assimiler ou bien éviter à tout prix.
Je pense aussi aux nombreuses maladies apportées par la civilisation et transmises aux "sauvages" mais cela n'est plus pertinent car de nos jours puisque des remèdes existent. Je ne sais pas si tu as lu le livre de Jack London intitulé "Le peuple de l'abîme" ou "Le peuple d'en bas" ou monsieur London compare le niveau de vie des pauvres de Londres à celui d'une société primitive comme les Inuits. Eh bien, ceux-ci remportent la palme haut la main. Contrairement aux ouvriers londoniens, les Inuits possèdent leur maison, ne manquent jamais de vêtements ni de chauffage et ont toujours un abri pour dormir. Ils souffrent de la faim à certaines périodes de l'année contrairement à l'ouvrier pauvre qui en souffre toute sa vie durant.
C'est assez édifiant je trouve... Les Hulis semblent bien se débrouiller sur leur territoire, tu l'as d'ailleurs fort bien exposé dans un paragraphe de ton livre où des Hulis cherchent les deux héros dans la jungle et ont du mal car ceux-ci ont zigzagué continuellement, ne pouvant pas s'orienter contrairement aux Hulis qui connaissent le terrain comme le fond de leur poche (enfin s'ils en ont...). J'ai bien aimé ce passage et aussi la réflexion de l'inspecteur qui grommelle et voudrait bien les voir s'orienter dans le métro... Chacun est efficace sur son propre territoire mais déraciné, ils sont affaiblis gravement. ;-)
Pour ce qui est du territoire, c'est un non ferme ! Les Huli, comme tout les autres groupes ethniques en Papouasie sont propriétaires de leurs territoires, DEVANT le gouvernement. C'est à dire que si une compagnie pétrolière veut s'implanter en territoire Huli, elle sera obligée de négocier les accords et royalties avec les populations locales... dans le cas de Huli, c'est pas simple, chaque territoire pouvant appartenir à plusieurs personnes éloignées géographiquement. Généralement, les populations locales utilisent justement des anthropologues qu'elles connaissent pour s'assurer que leurs droits ne soient pas bafoués. C'est un sacré travail... la facture est bien évidemment envoyée à la compagnie pétrolière hehehe.
Et tu as raison de faire cette comparaison, qui est le plus heureux, l'homme qui vit dans une cabane qu'il a construit lui-même et qui n'a jamais faim parce qu'il s'occupe de trouver sa propre nourriture, ou la personne avec un salaire minimum et toute une famille à nourrir ? Le problème est peut-être un peu différent que cette simple opposition, si l'on donne l'envie à l'homme dans sa cabane d'avoir un téléphone portable pour rester en contact avec ses proches, une cuisinière à gaz (don il faudra changer le réservoir régulièrement),... il devient dépendant des petites choses, et il sera obligé de travailler pour se les procurer... et sera frustré s'il ne peut pas. Nous sommes tous égaux face à nos faiblesses finalement.
Et tu as raison de faire cette comparaison, qui est le plus heureux, l'homme qui vit dans une cabane qu'il a construit lui-même et qui n'a jamais faim parce qu'il s'occupe de trouver sa propre nourriture, ou la personne avec un salaire minimum et toute une famille à nourrir ? Le problème est peut-être un peu différent que cette simple opposition, si l'on donne l'envie à l'homme dans sa cabane d'avoir un téléphone portable pour rester en contact avec ses proches, une cuisinière à gaz (don il faudra changer le réservoir régulièrement),... il devient dépendant des petites choses, et il sera obligé de travailler pour se les procurer... et sera frustré s'il ne peut pas. Nous sommes tous égaux face à nos faiblesses finalement.
Moi ma principale faiblesse, ce sont les soldes surtout lorsque je convoite un objet et qu'il est en solde, j'ai un mal fou à résister et en général, je ne résiste pas longtemps.
Exemple : la Kobo Arc est soldée jusqu'au 11 juillet... J'ai déjà deux liseuses alors je n'en ai nul besoin mais je me ronge et je regarde tous les vidéos test sur cette liseuse/tablette et j'en salive.
La société de consommation est si habile à nous vendre plein de choses inutiles que je me dis que les Hulis sont bien à l'abri de tout cela mais pour combien de temps hélas...
Je vais lire tes carnets de voyage bientôt et je noterai mes questions.
Présentement, nous n'avons rien à envier à l'Équateur car la chaleur est accablante.
Exemple : la Kobo Arc est soldée jusqu'au 11 juillet... J'ai déjà deux liseuses alors je n'en ai nul besoin mais je me ronge et je regarde tous les vidéos test sur cette liseuse/tablette et j'en salive.
La société de consommation est si habile à nous vendre plein de choses inutiles que je me dis que les Hulis sont bien à l'abri de tout cela mais pour combien de temps hélas...
Je vais lire tes carnets de voyage bientôt et je noterai mes questions.
Présentement, nous n'avons rien à envier à l'Équateur car la chaleur est accablante.
hahaha ! Je suis certain qu'il existe un nom bizarre pour expliquer ce syndrome de manière très grave et sérieuse.
Perso, j'avais pensé avoir trouvé le moyen de pallier à ce problème. Etant au milieu de l'Amazonie, avec Tena comme ville la plus proche (où il n'y a absolument rien à acheter), je ne suis vraiment tenté par rien, d'autant que je n'ai pas la TV pour me montrer ce que je rate... mais c'était compté sans eBay !!!
Maintenant, ils arrivent à venir nous attraper jusqu'au milieu de la jungle !! c'est fourbe.
Pour ce qui est de Huli, détrompe-toi, ils sont déjà atteints par tout cela. Ils veulent la voiture, une meilleure machette, des aliments spéciaux en boite de conserve... j'en ai même vu acheter des boites d'ananas en tranches !!! Alors que tout pousse dans leur jardin, mais dans la boite avec l'étiquette cela paraissait certainement meilleur.
Même principe, mêmes pièges, la seule différence, c'est qu'ils n'ont pas encore le même choix.
Autrefois (peut-être de nouveau maintenant) à Tari, il existait le Renbow stua (lisez Rainbow Store) où l'on trouvait beaucoup de denrées intéressantes, quelques épices, ustensiles, outils,... le magasin a été obligé de fermer ses portes (avec la banque et la poste) parce qu'il était trop souvent braqué et que les gardes armés n'empêchaient pas cela. Ce sont les denrées qui étaient volées aussi bien que l'argent... faut dire que les voleurs avaient tout leur temps, étant mieux armés que les policiers, ces derniers ne servaient qu'à prendre les dépositions après coup.
Mais la frustration des personnes n'ayant pas accès à l'argent et donc pas accès à ces denrées extraordinaires se mixant avec leurs humeurs volatiles, cela mène systématiquement à des problèmes graves.
J'ai toujours été tendu lorsque je devais voyager en PMV par exemple, car tout le monde savait que les bandits rôdaient sur les routes pour attaquer les diligences... les PMV.
Pour ce qui est de résister à mes envies, je les compense avec la satisfaction d'avoir usé ce que j'ai jusqu'à la corde, je maintient mes ordis en état pendant 5 ans, j'arrive à garder un briquet jusqu'à ce qu'il n'ait plus de gaz... ce genre de choses. Mais ici nous sommes dans un endroit où personne ne jette rien. L'huile de vidange est systématiquement récupérée car elle aura une deuxième vie (pour les tronçonneuses ou pour badigeonner les pilotis des maisons contre les insectes par exemple), tout est réparé (pour info, un moteur de frigo, c'est fabriqué en Chine et ça ne vaut que $150... donc pas exactement plus cher que de racheter un nouveau frigo), et tout est réutilisé, les pneus en joints, les bouteilles plastiques en pots pour les horticulteurs,... Un exemple à suivre je pense.
Perso, j'avais pensé avoir trouvé le moyen de pallier à ce problème. Etant au milieu de l'Amazonie, avec Tena comme ville la plus proche (où il n'y a absolument rien à acheter), je ne suis vraiment tenté par rien, d'autant que je n'ai pas la TV pour me montrer ce que je rate... mais c'était compté sans eBay !!!
Maintenant, ils arrivent à venir nous attraper jusqu'au milieu de la jungle !! c'est fourbe.
Pour ce qui est de Huli, détrompe-toi, ils sont déjà atteints par tout cela. Ils veulent la voiture, une meilleure machette, des aliments spéciaux en boite de conserve... j'en ai même vu acheter des boites d'ananas en tranches !!! Alors que tout pousse dans leur jardin, mais dans la boite avec l'étiquette cela paraissait certainement meilleur.
Même principe, mêmes pièges, la seule différence, c'est qu'ils n'ont pas encore le même choix.
Autrefois (peut-être de nouveau maintenant) à Tari, il existait le Renbow stua (lisez Rainbow Store) où l'on trouvait beaucoup de denrées intéressantes, quelques épices, ustensiles, outils,... le magasin a été obligé de fermer ses portes (avec la banque et la poste) parce qu'il était trop souvent braqué et que les gardes armés n'empêchaient pas cela. Ce sont les denrées qui étaient volées aussi bien que l'argent... faut dire que les voleurs avaient tout leur temps, étant mieux armés que les policiers, ces derniers ne servaient qu'à prendre les dépositions après coup.
Mais la frustration des personnes n'ayant pas accès à l'argent et donc pas accès à ces denrées extraordinaires se mixant avec leurs humeurs volatiles, cela mène systématiquement à des problèmes graves.
J'ai toujours été tendu lorsque je devais voyager en PMV par exemple, car tout le monde savait que les bandits rôdaient sur les routes pour attaquer les diligences... les PMV.
Pour ce qui est de résister à mes envies, je les compense avec la satisfaction d'avoir usé ce que j'ai jusqu'à la corde, je maintient mes ordis en état pendant 5 ans, j'arrive à garder un briquet jusqu'à ce qu'il n'ait plus de gaz... ce genre de choses. Mais ici nous sommes dans un endroit où personne ne jette rien. L'huile de vidange est systématiquement récupérée car elle aura une deuxième vie (pour les tronçonneuses ou pour badigeonner les pilotis des maisons contre les insectes par exemple), tout est réparé (pour info, un moteur de frigo, c'est fabriqué en Chine et ça ne vaut que $150... donc pas exactement plus cher que de racheter un nouveau frigo), et tout est réutilisé, les pneus en joints, les bouteilles plastiques en pots pour les horticulteurs,... Un exemple à suivre je pense.
J'aime bien cette notion de récupération. Moi je recycle tout ce que je peux et je dépose dans les bacs qui sont ramassés par la ville. C'est surtout les plastique qui me taraudent depuis que j'ai vu un reportage sur les oiseaux exotiques mourant d'avoir trop ingurgité de plastique flottant sur l'océan. Les îles flottantes composées de déchets de matière plastique se promenant autour de la planète sont une horreur pour moi. Nous arrivons à polluer des coins reculés loin de toute civilisation, c'est répugnant.
C'est comme pour le café. J'utilise ma Tassimo le moins possible mais je dois avouer que le café y est très bon, meilleur qu'avec un simple filtre mais les capsules jetées non recyclables me restent sur le coeur...
C'est comme pour le café. J'utilise ma Tassimo le moins possible mais je dois avouer que le café y est très bon, meilleur qu'avec un simple filtre mais les capsules jetées non recyclables me restent sur le coeur...
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