Ceci n'est pas le premier écrit que j'ai fait sur les Huli de Papouasie Nouvelle Guinée. Lors de mes terrains dans les régions de Kulu et Kerniba (deux vallées au coeur du territoire Huli qui abritaient les membres du clan Pina auquel je m'étais rattaché) j'ai produit nombres d'écrits académiques sur leurs coutumes et modes de vie.
Un aspect important de cette culture d'une grande richesse humaine, c'est que malgré la quantité de légendes et d'histoires qu'ils possèdent, ils n'ont aucune tradition écrite, chacune de ces histoires passant oralement de génération en génération.
Les Huli ont été "découverts" par Hides, un ranger australien en 1951, depuis cette époque récente, ils ont été envahis par des missionnaires de plus d'une dizaine d'églises différentes et se sont vus interdire certaines de leurs pratiques traditionnelles, taxer leurs croyances de blasphématoires, ou certains modes de vie d’inappropriés. En 60 ans, peu à peu, des larges morceaux de cette culture ont été oblitérés. Evidemment, cela ne s'est pas fait d'un coup. La première génération a accusé le coup d'une grande frayeur face aux avions ou tous les autres éléments de la civilisation occidentale introduits brutalement, mais n'ont pas pour autant renié leurs croyances et mode de vie. Les générations suivantes ont elles eu une certaine dualité introduite dans leur éducation. L'apprentissage d'une nouvelle langue à l'école et un enseignement (à l'époque donné par les missionnaires eux-mêmes) teinté de valeurs et notions qui n'appartenaient pas à leurs parents.
Ce schéma est commun à des dizaines de cultures tout au long de l'Histoire, mais presque aucun de ces schémas n'existe de nos jours. Les Hulis font partie de ce rare club de cultures humaines qui ont échappé au monde moderne jusqu'à récemment. Cette déculturation progressive creuse un fossé entre les générations, rendant d'autant plus compliqué la possibilité de passer les informations culturelles, les jeunes perdant l'intérêt pour les histoires racontées par les anciens, les légendes et la généalogie. Ces mêmes anciens sont une source inépuisable d'informations pour un anthropologue, étant capables de citer de mémoire (forcément) jusqu'à 17 générations de leurs généalogies.
Cette mémoire culturelle qui s'efface doucement, seuls quelques personnes tentent de la conserver et de la préserver en la couchant sur papier. C'est un peu ce que j'ai fait durant mon année à vivre parmi eux, comme d'autres anthropologues l'ont fait depuis les années 60 ; cataloguant les histoires, les légendes, décrivant les coutumes et modes de vie. Alors c'est vrai que ces écrits sont très académiques, abordant parfois des sujets très pointus et relativement obscurs pour les non-anthropologues, d'où cette volonté que j'ai eu de présenter cette culture dans mon roman, particulièrement dans un contexte où leur culture et leur mode de vie sont mis en danger par les réalités du monde moderne.
Aujourd'hui, le seul rempart qui protège leur culture des assauts de l'industrie et de la société de consommation est l'impossibilité de franchir ces hautes montagnes couvertes d'une jungle épaisse. Malgré cela, un aspect intéressant qu'avait noté Hides lors du premier contact avec les Huli était que plusieurs hommes étaient déjà en possession de haches et machettes de métal, passées de groupe ethnique en groupe ethnique depuis la côte au travers d'échanges traditionnels, comme une nouvelle monnaie, un premier élément annonciateur de l'arrivée d'un nouveau monde, comme le décrivait l'une de leur légende qui parlait d'hommes barbus et blancs qui envahiraient leur territoire.
Un aspect important de cette culture d'une grande richesse humaine, c'est que malgré la quantité de légendes et d'histoires qu'ils possèdent, ils n'ont aucune tradition écrite, chacune de ces histoires passant oralement de génération en génération.
Les Huli ont été "découverts" par Hides, un ranger australien en 1951, depuis cette époque récente, ils ont été envahis par des missionnaires de plus d'une dizaine d'églises différentes et se sont vus interdire certaines de leurs pratiques traditionnelles, taxer leurs croyances de blasphématoires, ou certains modes de vie d’inappropriés. En 60 ans, peu à peu, des larges morceaux de cette culture ont été oblitérés. Evidemment, cela ne s'est pas fait d'un coup. La première génération a accusé le coup d'une grande frayeur face aux avions ou tous les autres éléments de la civilisation occidentale introduits brutalement, mais n'ont pas pour autant renié leurs croyances et mode de vie. Les générations suivantes ont elles eu une certaine dualité introduite dans leur éducation. L'apprentissage d'une nouvelle langue à l'école et un enseignement (à l'époque donné par les missionnaires eux-mêmes) teinté de valeurs et notions qui n'appartenaient pas à leurs parents.
Ce schéma est commun à des dizaines de cultures tout au long de l'Histoire, mais presque aucun de ces schémas n'existe de nos jours. Les Hulis font partie de ce rare club de cultures humaines qui ont échappé au monde moderne jusqu'à récemment. Cette déculturation progressive creuse un fossé entre les générations, rendant d'autant plus compliqué la possibilité de passer les informations culturelles, les jeunes perdant l'intérêt pour les histoires racontées par les anciens, les légendes et la généalogie. Ces mêmes anciens sont une source inépuisable d'informations pour un anthropologue, étant capables de citer de mémoire (forcément) jusqu'à 17 générations de leurs généalogies.
Cette mémoire culturelle qui s'efface doucement, seuls quelques personnes tentent de la conserver et de la préserver en la couchant sur papier. C'est un peu ce que j'ai fait durant mon année à vivre parmi eux, comme d'autres anthropologues l'ont fait depuis les années 60 ; cataloguant les histoires, les légendes, décrivant les coutumes et modes de vie. Alors c'est vrai que ces écrits sont très académiques, abordant parfois des sujets très pointus et relativement obscurs pour les non-anthropologues, d'où cette volonté que j'ai eu de présenter cette culture dans mon roman, particulièrement dans un contexte où leur culture et leur mode de vie sont mis en danger par les réalités du monde moderne.
Aujourd'hui, le seul rempart qui protège leur culture des assauts de l'industrie et de la société de consommation est l'impossibilité de franchir ces hautes montagnes couvertes d'une jungle épaisse. Malgré cela, un aspect intéressant qu'avait noté Hides lors du premier contact avec les Huli était que plusieurs hommes étaient déjà en possession de haches et machettes de métal, passées de groupe ethnique en groupe ethnique depuis la côte au travers d'échanges traditionnels, comme une nouvelle monnaie, un premier élément annonciateur de l'arrivée d'un nouveau monde, comme le décrivait l'une de leur légende qui parlait d'hommes barbus et blancs qui envahiraient leur territoire.
Merci Sebkzo, comme tout cela est intéressant. Dans ton livre en effet, tu décris très bien le mode de vie de la population Huli. Ils me semblent fort sympathiques mais une chose m'a un peu choquée... ils considèrent les femmes comme des êtres inférieures et même dangereuses pour la virilité des hommes et ils ne vivent pas sous le même toit que leurs femmes pour ne pas être contaminés par le sang menstruel !!!! Enfin, considérer la femme comme un être inférieur, ce n'est pas nouveau dans l'histoire du monde mais je trouve qu'ils exagèrent un brin... Ils achètent leurs femmes avec des cochons ce qui m'a fait sourire. Et ils se réunissent dans "la maison des hommes" pour discuter de choses sérieuses... hummm... évidemment, les femmes ne sont pas admises.
Je repensais à ton livre hier et il me semble qu'une adaptation cinématographique serait formidable à mon humble avis. ;-)
Je repensais à ton livre hier et il me semble qu'une adaptation cinématographique serait formidable à mon humble avis. ;-)
De notre point de vue, il est vrai qu'ils poussent le bouchon un peu loin, mais il suffit de regarder notre histoire en France et beaucoup croyaient que le sang menstruel d'une femme pouvait faire pourrir des récoltes entières. Dans le cas des Huli, il y a ce que l'on pourrait appeler un phénomène se sur-ritualisation des éléments socio-culturels. La ritualisation d'un élément consiste à donner une "marque" culturelle à quelque chose de naturel, comme les relations intimes dans un couple, celles-ci ne sont par exemple pas les mêmes en France et en Inde. La sur-ritualisation voit la complexité de ces rituels atteindre des niveaux qui peuvent paraître excessives.
Dans toutes ces sociétés patriarcales, le statut social de la femme est effectivement loin de l'idéal vers lequel nous aimerions tendre dans notre propre société. Les femmes, pour des raisons évidentes de risque de consanguinité, doivent se marier uniquement en dehors de leur clan, donc dans des zones géographiques parfois éloignées. Comme le décrivait Lévi-Strauss, le fonctionnement social repose sur 3 niveaux d'échanges : échange de mots, échange de biens et échange de femmes, et c'est parfaitement le cas chez les Huli. Les mots sont échangés entre les clans, les bonnes relations permettant d'échanger des biens (cochons, outils,...), cet échange de biens donne la possibilité de voir se créer des unions entre les clans, la famille de la mariée devant recevoir un certain nombre de cochons pour sceller l'union.
Dans le roman, Kathy et Yorobi forment un couple particulier. Comme ils ont tous deux étudiés dans une école hors de la province, ils ont acquis (théoriquement) une éducation différente de celle qu'ils ont reçu de leurs parents, et ont donc décidé de vivre ensemble. Mais la vérité est que s'il est vrai que les femmes ont un statut social peu enviable, elles en sont d'autant plus fortes et les disputes conjugales sont très houleuses. Tous te diraient donc que ce n'est pas une bonne idée pour un couple de vivre sous le même toit, au-delà même des problèmes de risque de pollution du fait des fluides féminins. De toute manière, et encore aujourd'hui, la polygamie est toujours d'actualité, l'importance sociale d'un homme étant aussi rattachée à sa possibilité d'avoir plusieurs femmes. Le statut social du "Big Man", comme il est décrit par Maurice Godelier (La production des grands hommes - passionnant, je te le recommande) se définit suivant un principe presque étrange. Contrairement à notre conception de l'importance sociale, le Big Man chez les Huli est l'homme qui pourra réussir à donner le plus, à mettre les autres et à les maintenir dans une dette permanente. Evidemment ce statut nécessite donc d'avoir beaucoup, beaucoup de cochons pour avoir des femmes, beaucoup de femmes pour s'occuper des champs et des cochons, etc... mais au final, ce statut s'érode lui-même puisqu'à force de donner, il a de moins en moins.
Peut-être y a-t-il un enseignement à en tirer... pas de tout faire pour avoir plusieurs femmes, mais de définir son importance dans une société en fonction de sa capacité à donner aux autres (même si cela les mets dans une position de moralement endetté).
Dans toutes ces sociétés patriarcales, le statut social de la femme est effectivement loin de l'idéal vers lequel nous aimerions tendre dans notre propre société. Les femmes, pour des raisons évidentes de risque de consanguinité, doivent se marier uniquement en dehors de leur clan, donc dans des zones géographiques parfois éloignées. Comme le décrivait Lévi-Strauss, le fonctionnement social repose sur 3 niveaux d'échanges : échange de mots, échange de biens et échange de femmes, et c'est parfaitement le cas chez les Huli. Les mots sont échangés entre les clans, les bonnes relations permettant d'échanger des biens (cochons, outils,...), cet échange de biens donne la possibilité de voir se créer des unions entre les clans, la famille de la mariée devant recevoir un certain nombre de cochons pour sceller l'union.
Dans le roman, Kathy et Yorobi forment un couple particulier. Comme ils ont tous deux étudiés dans une école hors de la province, ils ont acquis (théoriquement) une éducation différente de celle qu'ils ont reçu de leurs parents, et ont donc décidé de vivre ensemble. Mais la vérité est que s'il est vrai que les femmes ont un statut social peu enviable, elles en sont d'autant plus fortes et les disputes conjugales sont très houleuses. Tous te diraient donc que ce n'est pas une bonne idée pour un couple de vivre sous le même toit, au-delà même des problèmes de risque de pollution du fait des fluides féminins. De toute manière, et encore aujourd'hui, la polygamie est toujours d'actualité, l'importance sociale d'un homme étant aussi rattachée à sa possibilité d'avoir plusieurs femmes. Le statut social du "Big Man", comme il est décrit par Maurice Godelier (La production des grands hommes - passionnant, je te le recommande) se définit suivant un principe presque étrange. Contrairement à notre conception de l'importance sociale, le Big Man chez les Huli est l'homme qui pourra réussir à donner le plus, à mettre les autres et à les maintenir dans une dette permanente. Evidemment ce statut nécessite donc d'avoir beaucoup, beaucoup de cochons pour avoir des femmes, beaucoup de femmes pour s'occuper des champs et des cochons, etc... mais au final, ce statut s'érode lui-même puisqu'à force de donner, il a de moins en moins.
Peut-être y a-t-il un enseignement à en tirer... pas de tout faire pour avoir plusieurs femmes, mais de définir son importance dans une société en fonction de sa capacité à donner aux autres (même si cela les mets dans une position de moralement endetté).
J'ai noté le titre du livre de Maurice Godelier. Pour ma part, j'aime bien les rituels car ils enrichissent la vie et apportent une touche de magie au quotidien. ;-)
Pour moi, la magie est dans le changement, dans la diversité, trouver toujours un nouveau chemin pour me rendre vers une même destination, chatouiller les neurones qui n'ont pas forcément l'habitude de travailler souvent. C'est aussi pour cela que j'ai toujours eu du mal à rester en place.
Aujourd'hui je vis dans un endroit où j'ai vraiment le temps de vivre, de me dire que je peux aller déjeuner au village en canoë, à vélo ou en voiture selon les humeurs et le temps.
C'est aussi ce que j'ai appris en Papouasie, à éviter de vivre ma vie en me courant après la queue comme disait Desproges.
Aujourd'hui je vis dans un endroit où j'ai vraiment le temps de vivre, de me dire que je peux aller déjeuner au village en canoë, à vélo ou en voiture selon les humeurs et le temps.
C'est aussi ce que j'ai appris en Papouasie, à éviter de vivre ma vie en me courant après la queue comme disait Desproges.
L'endroit où tu vis est paradisiaque ! Cela fait rêver même si ce n'est sûrement pas le paradis car il doit exister des inconvénients mais la beauté sauvage du site est époustouflante.
Bonne idée d'emprunter des chemins différents pour une même destination, cela évite les ornières et la monotonie. Pour ma part, j'ai un rituel de vie immuable depuis quelques années et j'ai bien du mal à m'en départir et cela ne va pas en s'améliorant avec l'âge...;-)
Un fait étonnant au sujet des Hulis mentionné dans ton livre : ils se déplacent pieds nus et peuvent donc sentir la texture du terrain et savent lorsqu'ils approchent de zones marécageuses. C'est très intéressant toutes ces particularités de vie. Les peuplades sauvages développent des habiletés étonnantes afin de survivre dans un milieu aussi hostile que le leur.
Il me tarde de lire ton deuxième livre... ;-)
Bonne idée d'emprunter des chemins différents pour une même destination, cela évite les ornières et la monotonie. Pour ma part, j'ai un rituel de vie immuable depuis quelques années et j'ai bien du mal à m'en départir et cela ne va pas en s'améliorant avec l'âge...;-)
Un fait étonnant au sujet des Hulis mentionné dans ton livre : ils se déplacent pieds nus et peuvent donc sentir la texture du terrain et savent lorsqu'ils approchent de zones marécageuses. C'est très intéressant toutes ces particularités de vie. Les peuplades sauvages développent des habiletés étonnantes afin de survivre dans un milieu aussi hostile que le leur.
Il me tarde de lire ton deuxième livre... ;-)
En vérité, marcher pieds nus est beaucoup plus confortable dans la jungle. Le seul inconvénient étant d'avoir des pieds avec la peau suffisamment épaisse pour que cela ne fasse pas mal. Encore aujourd'hui lorsque je dois traverser certaines zones pour aller au rafting avec des amis, je retire mes chaussures pour moins risquer de glisser.
De même, lorsque tu vis dans un endroit où il pleut beaucoup, les vêtements ne sont pas forcément quelque chose d'adapté. Un t-shirt mouillé garde le froid, alors que torse nu on peut sécher beaucoup plus rapidement et ne pas perdre de chaleur corporelle une fois la pluie passée.
Après évidemment, l'option des vêtements n'est possible qu'en fonction des produits naturels disponibles dans l'environnement immédiat. Par exemple certains arbres dans l'Amazonie possèdent une fibre épaisse sous l'écorce qui ressemble presque à une toile tissée. Très solide, cette fibre est utilisée comme vêtement. En revanche, en Papouasie, ils n'avaient que de longues fibres naturelles disponibles, généralement utilisées pour fabriquer (un fois roulées ensemble) de longues ficelles, ces ficelles étant ensuite tissées ensemble pour faire des pagnes. Pour les coiffes, les Huli utilisent leurs propres cheveux qu'ils font pousser suivant une certaine forme, les coupent les unissent autour d'un filet et les décorent.
De même, lorsque tu vis dans un endroit où il pleut beaucoup, les vêtements ne sont pas forcément quelque chose d'adapté. Un t-shirt mouillé garde le froid, alors que torse nu on peut sécher beaucoup plus rapidement et ne pas perdre de chaleur corporelle une fois la pluie passée.
Après évidemment, l'option des vêtements n'est possible qu'en fonction des produits naturels disponibles dans l'environnement immédiat. Par exemple certains arbres dans l'Amazonie possèdent une fibre épaisse sous l'écorce qui ressemble presque à une toile tissée. Très solide, cette fibre est utilisée comme vêtement. En revanche, en Papouasie, ils n'avaient que de longues fibres naturelles disponibles, généralement utilisées pour fabriquer (un fois roulées ensemble) de longues ficelles, ces ficelles étant ensuite tissées ensemble pour faire des pagnes. Pour les coiffes, les Huli utilisent leurs propres cheveux qu'ils font pousser suivant une certaine forme, les coupent les unissent autour d'un filet et les décorent.
Au fait, tu as pu regarder le concours sur le blog ?
Oui merci Sebkzo, j'ai bien pris connaissance du concours. C'est une excellente idée.
Encore une fois, les détails que tu mentionnes au sujet des vêtements sous la pluie sont fort intéressants. Je me souviens l'avoir lu dans ton livre. Décidément, ce livre regorge de faits instructifs au sujet des Hulis. Les cheveux aussi j'avais trouvé cela bien bizarre. Habituellement, les gens primitifs utilisent autre chose pour se parer, des ornements provenant d'animaux ou d'oiseaux mais leurs propres cheveux, c'est assez surprenant.
Encore une fois, les détails que tu mentionnes au sujet des vêtements sous la pluie sont fort intéressants. Je me souviens l'avoir lu dans ton livre. Décidément, ce livre regorge de faits instructifs au sujet des Hulis. Les cheveux aussi j'avais trouvé cela bien bizarre. Habituellement, les gens primitifs utilisent autre chose pour se parer, des ornements provenant d'animaux ou d'oiseaux mais leurs propres cheveux, c'est assez surprenant.
Ils utilisent beaucoup d'ornements provenant d'animaux, tous avec un symbole plus ou moins phallique rattaché. Un couteau en os de casoar à la ceinture, un bac d'un oiseau similaire à un Toucan sur la nuque, un collier fait à l'aide d'un coquillage appelé Kina (aussi le nom de la monnaie du pays, les Kinas étaient une monnaie d'échange autrefois, passant successivement de région en région au travers de trocs),... Sur la coiffe de cheveux elle-même (comme tu as du le voir sur les photos sur le blog), il y a un panache en plumes d'oiseau de paradis, ainsi que différentes autres plumes.
Evidemment, comme pour tous les animaux dans la nature (à part ceux en France par exemple), l'homme est celui qui doit être beau et paré de tous ses atours, les femmes revêtant un habit beaucoup plus sobre... et oui, c'est comme ça, le beau sexe n'est pas toujours celui que l'on croit.
Evidemment, comme pour tous les animaux dans la nature (à part ceux en France par exemple), l'homme est celui qui doit être beau et paré de tous ses atours, les femmes revêtant un habit beaucoup plus sobre... et oui, c'est comme ça, le beau sexe n'est pas toujours celui que l'on croit.
Pour en revenir à la condition de la femme dans les Highlands de Papouasie, Dirlandaise, je peux peut-être te rassurer en te disant que sur l'île de Nouvelle Bretagne, il existe plusieurs sociétés matriarcales, les femmes étant les propriétaires des terres, celles-ci étant transmises de mère en fille.
Ah oui, cela me rassure un peu. Je suis toujours un peu triste quand je découvre des sociétés où la femme est considérée comme un être inférieur et traitée comme tel.
Les guerriers Hulis parés de leurs plus beaux atours sont magnifiques ! J'ai écouté leur musique qui est assez particulière. Ils utilisent une guimbarde pour le deuxième extrait il me semble.
Sebkzo, je parcours ton blog avec avidité. Il est d'une telle richesse, c'est un véritable enchantement et un dépaysement certain. Les hommes comme toi sont fascinants.
Pour ton deuxième livre, tu trouveras en moi une lectrice gourmande et insatiable. ;-)
Les guerriers Hulis parés de leurs plus beaux atours sont magnifiques ! J'ai écouté leur musique qui est assez particulière. Ils utilisent une guimbarde pour le deuxième extrait il me semble.
Sebkzo, je parcours ton blog avec avidité. Il est d'une telle richesse, c'est un véritable enchantement et un dépaysement certain. Les hommes comme toi sont fascinants.
Pour ton deuxième livre, tu trouveras en moi une lectrice gourmande et insatiable. ;-)
Gourmande, c'est probable, je suis aussi allé faire un tour sur ton blog et j'ai bien l'intention de te piquer quelques recettes (ici au Lodge, c'est moi qui fait office de cuisinier... entre autres), ce qui m'a donné envie de me mettre à poster mes recettes sur le blog du Lodge, c'est une bonne idée.
pour ce qui est de la condition de la femme dans le monde, c'est un débat presque trop vaste et délicat, le débat est social et moral à la fois ; et la moralité étant très relative selon l'endroit où l'on vit, presque impossible à utiliser comme constante.
C'est ce qui pose d'ailleurs la plus grosse difficulté pour un anthropologue sur le terrain : éviter à tous prix le jugement de valeur, c'est la pire source de pollution d'idées. Il faut donc réussir à laisser ses a priori et ses règles culturelles et morales à l'aéroport. Un exemple que je reprends souvent pour illustrer ce point (surtout parce qu'il est extrême) c'est celui de l'infanticide. Tous les sociologues s'accordent à dire qu'il existe un pourcentage incompressible d'infanticide (dans le cas de mère tuant son enfant à la naissance) dans chaque société humaine. On en entend parler parfois à la télévision, mais seulement des cas exceptionnels. En Papouasie, dans les montagnes, c'est quelque chose qui arrive souvent et qui ne choque pas car c'est une nécessité. Notre morale européenne ne peut pas accepter cet acte comme étant normal, et provoque une réaction violente de rejet. La réalité en Papouasie est simple, une mère ne peut porter qu'un seul enfant dans ses bras ou sur son dos lorsqu'elle se déplace ou va travailler dans les champs, de ce fait, un enfant issu d'un retour de couche naîtra alors que son frère ou sa soeur n'est pas encore suffisamment indépendant. La mère, pour ne pas risque de mettre la survie d'un enfant qui a déjà vécu plusieurs mois (et qui a donc les plus grandes chances de survie pour atteindre l'âge adulte), le nouveau-né sera donc simplement enterré juste après la naissance.
L'exemple est extrême comme je te l'avais dit, mais donne une bonne idée des limitations de la morale quand on en vient à observer une culture différente : juger sans comprendre, en aucun cas on est obligé d'accepter l'acte en lui-même (ce qui serait impossible du fait que notre propre moralité est trop bien ancrée en nous), mais simplement de comprendre que des gens d'une culture différente n'ont pas les mêmes impératifs et ne peuvent pas forcément s'encombrer d'une moralité inadaptée à leur vie.
Encore une fois, pour ce qui est de la condition de la femme chez les Huli, elle est nécessaire au bon fonctionnement de cette société humaine, ce qui ne veut pas dire qu'elles le subissent ou qu'elles sont malheureuses, et surtout, en aucun cas cela ne minimise leur importance sociale, disons que c'est beaucoup d'apparences. Elles sont les premières à apprécier leur indépendance, pour ne pas avoir un bonhomme qui leur dit quoi faire toute la journée. Elles ont leurs occupations et leur maison à gérer et crois-moi qu'avec le caractère qu'elles ont, elles ne laissent pas faire facilement, les hommes étant la plupart du temps obligés de concilier plus que de diriger.
Comme on le dit souvent, l'homme est la tête du foyer... et la femme le cou.
pour ce qui est de la condition de la femme dans le monde, c'est un débat presque trop vaste et délicat, le débat est social et moral à la fois ; et la moralité étant très relative selon l'endroit où l'on vit, presque impossible à utiliser comme constante.
C'est ce qui pose d'ailleurs la plus grosse difficulté pour un anthropologue sur le terrain : éviter à tous prix le jugement de valeur, c'est la pire source de pollution d'idées. Il faut donc réussir à laisser ses a priori et ses règles culturelles et morales à l'aéroport. Un exemple que je reprends souvent pour illustrer ce point (surtout parce qu'il est extrême) c'est celui de l'infanticide. Tous les sociologues s'accordent à dire qu'il existe un pourcentage incompressible d'infanticide (dans le cas de mère tuant son enfant à la naissance) dans chaque société humaine. On en entend parler parfois à la télévision, mais seulement des cas exceptionnels. En Papouasie, dans les montagnes, c'est quelque chose qui arrive souvent et qui ne choque pas car c'est une nécessité. Notre morale européenne ne peut pas accepter cet acte comme étant normal, et provoque une réaction violente de rejet. La réalité en Papouasie est simple, une mère ne peut porter qu'un seul enfant dans ses bras ou sur son dos lorsqu'elle se déplace ou va travailler dans les champs, de ce fait, un enfant issu d'un retour de couche naîtra alors que son frère ou sa soeur n'est pas encore suffisamment indépendant. La mère, pour ne pas risque de mettre la survie d'un enfant qui a déjà vécu plusieurs mois (et qui a donc les plus grandes chances de survie pour atteindre l'âge adulte), le nouveau-né sera donc simplement enterré juste après la naissance.
L'exemple est extrême comme je te l'avais dit, mais donne une bonne idée des limitations de la morale quand on en vient à observer une culture différente : juger sans comprendre, en aucun cas on est obligé d'accepter l'acte en lui-même (ce qui serait impossible du fait que notre propre moralité est trop bien ancrée en nous), mais simplement de comprendre que des gens d'une culture différente n'ont pas les mêmes impératifs et ne peuvent pas forcément s'encombrer d'une moralité inadaptée à leur vie.
Encore une fois, pour ce qui est de la condition de la femme chez les Huli, elle est nécessaire au bon fonctionnement de cette société humaine, ce qui ne veut pas dire qu'elles le subissent ou qu'elles sont malheureuses, et surtout, en aucun cas cela ne minimise leur importance sociale, disons que c'est beaucoup d'apparences. Elles sont les premières à apprécier leur indépendance, pour ne pas avoir un bonhomme qui leur dit quoi faire toute la journée. Elles ont leurs occupations et leur maison à gérer et crois-moi qu'avec le caractère qu'elles ont, elles ne laissent pas faire facilement, les hommes étant la plupart du temps obligés de concilier plus que de diriger.
Comme on le dit souvent, l'homme est la tête du foyer... et la femme le cou.
J'ai réfléchi à ton dernier message Seb et la question que je me pose est celle-ci : ne peuvent-elles confier l'enfant plus âgé à une autre femme plutôt que de tuer le nouveau-né ? C'est assez horrible comme pratique je trouve d'enterrer un nouveau-né comme une bête dont on désire se débarrasser mais je peux comprendre les motifs de tels comportements. Tu as raison, nous avons tendance à juger les autres humains d'après nos critères au lieu de penser au contexte dans lequel ils vivent. Ce n'est cependant pas ce qui me choque le plus. Ce que je ne peux supporter, c'est l'évangélisation. On veut leur faire adopter une religion qui n'est pas la leur et leur faire adopter des pratiques qui ne sont pas dans leur culture. Cela m'agace au plus haut point.
Tes écrits sur les Hulis ont-ils été publiés car j'aimerais bien les lire. C'est tellement intéressant.
Ah misère, mon blog est loin d'être une référence en cuisine ! J'y place un peu n'importe quoi selon l'humeur du moment : des extraits de livres, des recettes et tout ce qui m'a plu d'une façon ou d'une autre. Ce que je préfère, c'est faire du pain. Cela m'a pris du temps à bien réussir le pain français mais maintenant, je pourrais le faire les yeux fermés. ;-)
Je ne sais pas pour toi mais ici, c'est la canicule...
Tes écrits sur les Hulis ont-ils été publiés car j'aimerais bien les lire. C'est tellement intéressant.
Ah misère, mon blog est loin d'être une référence en cuisine ! J'y place un peu n'importe quoi selon l'humeur du moment : des extraits de livres, des recettes et tout ce qui m'a plu d'une façon ou d'une autre. Ce que je préfère, c'est faire du pain. Cela m'a pris du temps à bien réussir le pain français mais maintenant, je pourrais le faire les yeux fermés. ;-)
Je ne sais pas pour toi mais ici, c'est la canicule...
Merci Sebkzo, comme tout cela est intéressant. Dans ton livre en effet, tu décris très bien le mode de vie de la population Huli. Ils me semblent fort sympathiques mais une chose m'a un peu choquée... ils considèrent les femmes comme des êtres inférieures et même dangereuses pour la virilité des hommes et ils ne vivent pas sous le même toit que leurs femmes pour ne pas être contaminés par le sang menstruel !!!! Enfin, considérer la femme comme un être inférieur, ce n'est pas nouveau dans l'histoire du monde mais je trouve qu'ils exagèrent un brin... Ils achètent leurs femmes avec des cochons ce qui m'a fait sourire. Et ils se réunissent dans "la maison des hommes" pour discuter de choses sérieuses... hummm... évidemment, les femmes ne sont pas admises.
Je repensais à ton livre hier et il me semble qu'une adaptation cinématographique serait formidable à mon humble avis. ;-)
Mais on est à fond dans ce qui sous-tend le christianisme, finalement !
Dangerosité de la femme, peur des menstrues ( ne pas oublier que les femmes étaient considérées comme impures à cette période-là).
C'est aussi ce que pensent les juifs ultra-orthodoxes, non ? Et les islamistes ultra, bien que je connaisse moins cette religion).
Sinon que les femmes ne sont pas achetées avec les cochons, qui sont plus impurs que les femmes (mais il y a derrière de nombreuses raisons sanitaires, comme derrière la circoncision etc.)
Pour moi, la magie est dans le changement, dans la diversité, trouver toujours un nouveau chemin pour me rendre vers une même destination, chatouiller les neurones qui n'ont pas forcément l'habitude de travailler souvent. C'est aussi pour cela que j'ai toujours eu du mal à rester en place.
Aujourd'hui je vis dans un endroit où j'ai vraiment le temps de vivre, de me dire que je peux aller déjeuner au village en canoë, à vélo ou en voiture selon les humeurs et le temps.
C'est aussi ce que j'ai appris en Papouasie, à éviter de vivre ma vie en me courant après la queue comme disait Desproges.
Quelle merveille !
Dirlandaise, en France, on arrive à la fin d'un hiver qui a duré 18 mois.
Il paraît que c'est la même chose en Belgique !
Seul le Midi provençal et la Côte d'Azur sont épargnés.
Désolée si je suis intervenue dans vos échanges à Sebkzo et à toi !
C'est juste que tout cela m'a paru passionnant et la vie de Sebkzo tellement riche...
Il paraît que c'est la même chose en Belgique !
Seul le Midi provençal et la Côte d'Azur sont épargnés.
Désolée si je suis intervenue dans vos échanges à Sebkzo et à toi !
C'est juste que tout cela m'a paru passionnant et la vie de Sebkzo tellement riche...
Oui c'est passionnant et c'est tres bien que ce soit rattaché au livre de Sebkzo comme ça on le gardera facilement!
Il y a plusieurs choses a considerer : premierement, toutes ces femmes vivent loin de leur famille et de leur lieu de naissance, il n'y aurait donc que tres peu d'options pour pouvoir confier un enfanT a quelqu'un. De plus, il faut considerer l'importance d'un enfant comme faisant partie d'une lignee avec un nom qui doit etre transmit, et finalement, je ne vois pas une mere se resoudre a abandonner son enfant a une autre, quelles que soient les circonstances , deja qu'elles ont a faire avec la ou les autres femmes de son mari...
Le probleme des evangelisations forcees et des missionnaires faisant la propagande de leur eglise, allant meme jusqu'a promettre un passage a Disneyland durant le purgatoire, est malheureusement uen realite que l'on espererait avoir vu disparaitre il y a plusieurs siecles. Aujourd'hui, beaucoup sont meme financees par de grands groupes agroalimentaires, comme les adventistes du 7eme jour. la meme baguette magique est agitee devant des esprits facilement impressionnes lorsqu'ils realisent que ces dieux sont ceux des blancs qui volent dans des avions et roulent dans des voitures.
Il y a quelques annees, un ami, Thomas Balmes, a sorti un folm docu appele "Christ comes to the papuans" qui se passait chez les Huli juste avant l'an 2000 pour voir comment ils reagissaient face aux preches des missionnaires qui leur ordonnaient de se faire baptiser avant la fin du monde.... Une perle ! Surtout qu'il a fait une suite, apres l'an 2000. La philosophie de ces vieux guerriers... Un vrai regal d'intelligence.
Sinon, ici, le temps est toujours egal, quleques jours de vacances a Banos pour profiter des eaux thermales et de la douceur des montagnes
Ciao
Le probleme des evangelisations forcees et des missionnaires faisant la propagande de leur eglise, allant meme jusqu'a promettre un passage a Disneyland durant le purgatoire, est malheureusement uen realite que l'on espererait avoir vu disparaitre il y a plusieurs siecles. Aujourd'hui, beaucoup sont meme financees par de grands groupes agroalimentaires, comme les adventistes du 7eme jour. la meme baguette magique est agitee devant des esprits facilement impressionnes lorsqu'ils realisent que ces dieux sont ceux des blancs qui volent dans des avions et roulent dans des voitures.
Il y a quelques annees, un ami, Thomas Balmes, a sorti un folm docu appele "Christ comes to the papuans" qui se passait chez les Huli juste avant l'an 2000 pour voir comment ils reagissaient face aux preches des missionnaires qui leur ordonnaient de se faire baptiser avant la fin du monde.... Une perle ! Surtout qu'il a fait une suite, apres l'an 2000. La philosophie de ces vieux guerriers... Un vrai regal d'intelligence.
Sinon, ici, le temps est toujours egal, quleques jours de vacances a Banos pour profiter des eaux thermales et de la douceur des montagnes
Ciao
@Aria
Non seulement le christianisme, mais toutes les cultures. Certaines personne avancent la theorie que cette peur du sang menstruel et de la biologie de la femme en general serait due a la frequence des menstruation, tres elevee en comparaison avec les autres mammiferes. Comme pour tous les animaux, nisu avons en nous ce programme de survie de l'individu, mais aussi de l'espece, et chaque retour des menstruation serait vu comme un cycle infructueux, uen chance en moins pour la perpetuation de l'espece... C'est uen theorie comme une autre, mais qui se base sur una approche biologique pour expliquer un comportement social qui s'est developpe sur differents continent sans possibilite de contamination socio-culturelle. La peur est partagee par toutes ces cultures et s'exprime differemment.
Non seulement le christianisme, mais toutes les cultures. Certaines personne avancent la theorie que cette peur du sang menstruel et de la biologie de la femme en general serait due a la frequence des menstruation, tres elevee en comparaison avec les autres mammiferes. Comme pour tous les animaux, nisu avons en nous ce programme de survie de l'individu, mais aussi de l'espece, et chaque retour des menstruation serait vu comme un cycle infructueux, uen chance en moins pour la perpetuation de l'espece... C'est uen theorie comme une autre, mais qui se base sur una approche biologique pour expliquer un comportement social qui s'est developpe sur differents continent sans possibilite de contamination socio-culturelle. La peur est partagee par toutes ces cultures et s'exprime differemment.
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