Cette impression s’est confirmée durant tout le livre.
Tout à fait d'accord avec toi, SJB, curieuse impression que j'ai ressentie aussi. Comme si Lolita n'existait pas vraiment. Peut-être seulement un prétexte à décrire un cerveau malade par un écrivain extraordinaire.
C’est un phénomène très curieux, cette Lolita n’existe pas. Heureusement du reste, c’est ce qui rend le livre supportable jusqu’à la fin.
Au fond, son Lolita est l’histoire de lui-même, parce que lui, Humbert Humbert, existe bel et bien : personnage marginal, dandy, pervers, tourmenté, à la fois lucide et aveuglé…
Mais bon ! personnage d’un intérêt limité quand même.
Reste le style qui est une création formidable, ce qui est rarissime en littérature. C’est, à mon avis, ce qui a fait la renommée du livre.
(...)
Moi je trouve que cette Lolita n’existe pas ; elle n’a pas de consistance, elle ne vit pas, elle ne souffre pas, elle ne jouit pas…
!
C'est toi SBJ qui dit "elle ne souffre pas " !!! ????
Alors là, je suis effarée, venant de toi !
J'ai hélas, dans ma vie professionnelle rencontré trop de momes qui ne souffrent pas comme tu dis, d'autres Lolita, tellement semblables à ce personnage !
Et leurs récits froids enfin glacés (elles ne souffrent pas...) ou leur violence (elles souffrent, celles là ???) sont gravés en moi avec le plus souvent cette culpabilité : j'aurais du comprendre, décoder ....
(...)Oui, bien sûr, De Gouge, les enfants qui ont été, dans la vraie vie, victime d’un pédophile souffrent abominablement. Ils seront privés d’amour, d’amour filial et même d’affection, pendant toute leur vie, je crois que c’est inguérissable.
C'est toi SBJ qui dit "elle ne souffre pas " !!! ????
Si je dis que Lolita ne souffre pas, c’est que, dans son livre, Nabokov a créé un personnage qui n’existe pas ; c’est un personnage incohérent, invraisemblable, on ne la voit pas, on ne la sent pas, on n’y croit pas.
Elle n’est dans aucun dialogue, on ne l’a voit jamais ni heureuse, ni malheureuse ; si elle a un sentiment pour quelque chose ou pour quelqu’un, ça n’apparaît jamais nulle part.
Même physiquement, l’auteur lui donne une apparence qui change suivant ses convenances. On a l’impression que l’auteur l’a imaginée pour raconter ses phantasmes.
Elle ne commence à avoir un semblant d’existence qu’au moment où elle n’est plus nymphette, quand elle est mariée et enceinte.
Ça ne gâche pas la qualité du livre et même, au contraire, le livre est supportable parce que cette Lolita est le phantasme de l’auteur. C’est le prétexte à raconter son histoire à lui.
C’est même très curieux, Lolita est si célèbre qu’elle est devenue un nom commun, comme une Pompadour ou une Cendrillon ; mais quand on dit d’une fillette que c’est une Lolita, ce n’est pas du tout péjoratif, on parle d’une fille tout autre que celle du livre. On pourrait y voir une preuve que celle du livre n’existe pas.
SBJ : J'ai l'impression que tu fais une confusion entre narrateur et auteur quand tu écrit "Lolita est le fantasme de l’auteur". Pour moi c'est le fantasme du narrateur. De ce point de vue, la non-existence de Lolita est un point fort du livre dans ce qu'elle révèle du narrateur.
La lecture du livre m'avait à l'époque où je l'ai lu, laissée une impression très bizarre que j'avais du mal à analyser.
Comme j'avais des filles du même âge, j'en avais commencé la lecture "avec des pincettes" comme je l'ai dit plus haut. Je me suis en quelque sorte obligée à le lire.
Et puis, finalement, au cours de la lecture, mes craintes se sont apaisées, je ne retrouvais rien chez Lolita que je pouvais "ramener" à mes filles, à leurs amies du même âge, rien ne me choquait vraiment, comme si Nabokov parlait d'un être immatériel, une poupée et au final, j'avais trouvé ce livre d'une grande qualité littéraire, un livre exceptionnel.
Il subsistait cependant dans ma tête un certain malaise comme si me je disais qu'il aurait dû davantage me choquer.
SJB a mis exactement le doigt sur ce qui, dès que l'on évoquait ce livre autour de moi, me rappelait cette impression ressentie.
Cette Lolita est tellement désincarnée qu'il est impossible de ressentir une quelconque empathie pour elle.
Je viens seulement de comprendre très récemment que ce livre est un pur exercice de style, une oeuvre d'art magnifique, sans aucun message moral ou émotionnel.
Merci encore, SJB.
Comme j'avais des filles du même âge, j'en avais commencé la lecture "avec des pincettes" comme je l'ai dit plus haut. Je me suis en quelque sorte obligée à le lire.
Et puis, finalement, au cours de la lecture, mes craintes se sont apaisées, je ne retrouvais rien chez Lolita que je pouvais "ramener" à mes filles, à leurs amies du même âge, rien ne me choquait vraiment, comme si Nabokov parlait d'un être immatériel, une poupée et au final, j'avais trouvé ce livre d'une grande qualité littéraire, un livre exceptionnel.
Il subsistait cependant dans ma tête un certain malaise comme si me je disais qu'il aurait dû davantage me choquer.
SJB a mis exactement le doigt sur ce qui, dès que l'on évoquait ce livre autour de moi, me rappelait cette impression ressentie.
Cette Lolita est tellement désincarnée qu'il est impossible de ressentir une quelconque empathie pour elle.
Je viens seulement de comprendre très récemment que ce livre est un pur exercice de style, une oeuvre d'art magnifique, sans aucun message moral ou émotionnel.
Merci encore, SJB.
Je trouve l'analyse de SJB très pertinente et elle donne un éclairage nouveau sur ce livre. Le narrateur (Grégoire a raison) ne cherche plus ainsi à rendre le lecteur complice mais simplement à exprimer ses phantasmes. J'ai l'impression que SJB a vu juste parce qu'il a pu avoir le recul necessaire pour supporter cette perversion et non l'admettre puisqu'en fait il s'agit d'une fiction qu'il faut prendre comme telle sans faire de projection dans une réalité sordide. C'est une vraie redécouverte pour moi de Lolita, et je pourrai donc le relire ainsi plus facilement (car en fait je l'ai lu il y a très longtemps, trop jeune, et n'avait pu le terminer...et pour moi un livre non terminé est un livre non lu). Ce qui me gênait c'était que l'exercice de style, comme le dit Maria Rosa, me contraigne à accepter l'inacceptable; grâce à l'analyse de SJB cette contrainte n'existe plus et l'on peut donc admirer l'écrivain sans cautionner le narrateur et sans se sentir coupable...bravo SJB !
Je ne suis pas du tout d'accord avec SJB. Lolita existe et elle souffre. Elle subit soir après soir les assauts de Humbert avec lassitude. Relisez le livre et vous constaterez que celui-ci avoue l'entendre sangloter tous les soirs et lorsqu'il veut la prendre, elle soupire en disant "Pas encore...".
L'analyse de SJB me fait bondir. On dirait qu'il veut se déculpabiliser de lire une telle histoire ! Chacun y voit ce qu'il veut bien voir...
L'analyse de SJB me fait bondir. On dirait qu'il veut se déculpabiliser de lire une telle histoire ! Chacun y voit ce qu'il veut bien voir...
...ou ne pas voir... et interprète à sa façon selon sa convenance... ;-)
Cela me fait penser à celle qui trouvait un livre mauvais et à force de se faire dire qu'il est bon, elle nous sort une critique en écrivant que l'écrivain est un génie ! Incroyable pourvoir de suggestion... ;-)
Correction : pouvoir...
Tiens, je suis également étonné par l'analyse de SJB. Même si on ne voit Lolita que du point de vue du narrateur, elle existe bel et bien. Le passage ou elle soupire en levant les yeux au ciel en disant "Oh non pas encore" alors qu'elle sent le désir de HH reprendre est en effet assez marquant.
Par contre, le lecteur est ainsi fait qu'il se prend toujours de sympathie pour un narrateur, et qu'il a tendance à minimiser l'impact sur la victime.
Personnellement je n'ai pas été ébloui par le style de Nabokov, je trouve que quand c'est mis au service d'une histoire moralement mauvaise ça gâche tout.
Par contre, le lecteur est ainsi fait qu'il se prend toujours de sympathie pour un narrateur, et qu'il a tendance à minimiser l'impact sur la victime.
Personnellement je n'ai pas été ébloui par le style de Nabokov, je trouve que quand c'est mis au service d'une histoire moralement mauvaise ça gâche tout.
Dirlandaise, tu dis très bien que chacun veut voir dans une histoire ce qu’il veut y voir.
Tu veux que Lolita existe dans le livre parce qu’elle existe dans ton imagination.
Tu t’imagines une enfant comme il y en a tant, qui est séquestrée par quelqu’un de sa famille, comme dans le livre.
Mais moi je maintiens que dans le livre, Lolita n’existe pas. C’est un faire valoir, un prétexte pour l’auteur, heu ! pardon Grégoire M, pour le narrateur, de raconter ses phantasmes, qui semblent bien, d’ailleurs, être le fruit d’une pure imagination.
Je ne cherche pas à me déculpabiliser parce que jamais je ne me suis senti coupable, comme on se sent coupable quand on regarde de la porno, ou comme je me sens coupable quand je lis des descriptions d’exploits sexuels, comme il y en a tant dans les romans, soi-disant d’amour.
J’ai lu l’histoire d’un phantasme sexuel pathologique, raconté avec toute l’ambiguïté voulue, par un narrateur qui parle de lui.
L’ambiguïté c’est que le narrateur existe bel et bien, c’est un vrai personnage, qu’on aime, qu’on prend en pitié, qu’on déteste, qu’on exècre… parce qu’il vit. Alors que l’objet de ses phantasmes reste à l’état de phantasme.
Mais ces différentes lectures prouvent au moins une chose : Lolita est un livre exceptionnel, dans ce sens qu’il émerge de la montagne de livres parus depuis plus d’un demi siècle, et qu’il laisse libre court à l’imagination du lecteur, qui encore aujourd’hui, discute de son cas.
Je trouve qu’au-delà du sujet scabreux, qui n’est pas tellement original, il y a le style, la présentation, cette façon qu’a l’auteur de s’adresser à un jury imaginaire, puis à son fidèle et patient lecteur ; et puis il y a cet art qu’a Nabokov de brosser des caricatures.
Il fait des caricatures de tous les personnages qu’il rencontre. Et c’est un art très difficile, il faut grossir le trait qui fait rire, sans verser dans la grossièreté.
Un art où Nabokov est passé virtuose, et qui, à ma connaissance, n’a jamais été égalé, ni même imité.
Avec Lolita, le lecteur est, tour à tour, mystifié et séduit, du début à la fin.
Un sacré livre, comme disait l'autre...!
Tu veux que Lolita existe dans le livre parce qu’elle existe dans ton imagination.
Tu t’imagines une enfant comme il y en a tant, qui est séquestrée par quelqu’un de sa famille, comme dans le livre.
Mais moi je maintiens que dans le livre, Lolita n’existe pas. C’est un faire valoir, un prétexte pour l’auteur, heu ! pardon Grégoire M, pour le narrateur, de raconter ses phantasmes, qui semblent bien, d’ailleurs, être le fruit d’une pure imagination.
Je ne cherche pas à me déculpabiliser parce que jamais je ne me suis senti coupable, comme on se sent coupable quand on regarde de la porno, ou comme je me sens coupable quand je lis des descriptions d’exploits sexuels, comme il y en a tant dans les romans, soi-disant d’amour.
J’ai lu l’histoire d’un phantasme sexuel pathologique, raconté avec toute l’ambiguïté voulue, par un narrateur qui parle de lui.
L’ambiguïté c’est que le narrateur existe bel et bien, c’est un vrai personnage, qu’on aime, qu’on prend en pitié, qu’on déteste, qu’on exècre… parce qu’il vit. Alors que l’objet de ses phantasmes reste à l’état de phantasme.
Mais ces différentes lectures prouvent au moins une chose : Lolita est un livre exceptionnel, dans ce sens qu’il émerge de la montagne de livres parus depuis plus d’un demi siècle, et qu’il laisse libre court à l’imagination du lecteur, qui encore aujourd’hui, discute de son cas.
Je trouve qu’au-delà du sujet scabreux, qui n’est pas tellement original, il y a le style, la présentation, cette façon qu’a l’auteur de s’adresser à un jury imaginaire, puis à son fidèle et patient lecteur ; et puis il y a cet art qu’a Nabokov de brosser des caricatures.
Il fait des caricatures de tous les personnages qu’il rencontre. Et c’est un art très difficile, il faut grossir le trait qui fait rire, sans verser dans la grossièreté.
Un art où Nabokov est passé virtuose, et qui, à ma connaissance, n’a jamais été égalé, ni même imité.
Avec Lolita, le lecteur est, tour à tour, mystifié et séduit, du début à la fin.
Un sacré livre, comme disait l'autre...!
Cela me fait penser à celle qui trouvait un livre mauvais et à force de se faire dire qu'il est bon, elle nous sort une critique en écrivant que l'écrivain est un génie ! Incroyable pourvoir de suggestion... ;-)
@ Dirlandaise : Tu y mets peut-être trop de toi dans ce livre, mais parfois peut-on faire autrement ?
SJB m'a vraiment aidée à y voir clair. En définitive, j'ai l'impression que la personne qui est vraiment b.... dans "Lolita", c'est uniquement le lecteur.
@ Saule : une espèce de pitié pour le narrateur, oui (le fait de se dire qu'il existe vraiment des personnes dont le cerveau fonctionne comme le sien) mais de la sympathie, non, pas pour moi en tout cas.
. En définitive, j'ai l'impression que la personne qui est vraiment b.... dans "Lolita", c'est uniquement le lecteur.
C'est pas faux ^^...
. En définitive, j'ai l'impression que la personne qui est vraiment b.... dans "Lolita", c'est uniquement le lecteur.Ha ha ha ! Que c’est bien dit, Maria Rosa, et que c’est bien vrai ! ;-)))
Si je dis que Lolita ne souffre pas, c’est que, dans son livre, Nabokov a créé un personnage qui n’existe pas ; c’est un personnage incohérent, invraisemblable, on ne la voit pas, on ne la sent pas, on n’y croit pas.
SBJ, Nabokov n'a pas crée un personnage qui n'existe pas, il a crée un personnage vu à travers les yeux de HH : quelle meilleure preuve de la négation de sa victime par le pédophile ?
C'est là le génie de Nabokov !
Et pour avoir cotoyé pas mal d'ados filles paumées, je peux te dire que Lolita existe et est on ne peut plus crédible !
SBJ, Nabokov n'a pas crée un personnage qui n'existe pas, il a crée un personnage vu à travers les yeux de HH : quelle meilleure preuve de la négation de sa victime par le pédophile ?
C'est là le génie de Nabokov !
Et pour avoir cotoyé pas mal d'ados filles paumées, je peux te dire que Lolita existe et est on ne peut plus crédible !
Mais, De Gouge, je ne nie pas que des tas d'enfants soient victimes de pédophiles et séquestrés dans leur propre famille, comme la Lolita du livre.
Mais je voudrais qu’on sorte du malentendu.
Je n’ai pas côtoyé, comme toi, des ados filles victimes, mais je sais qu’elles ne sont pas comme celle du livre.
Celle du livre a perdu – volontairement – sa virginité à 12 ans et c’est elle qui prend l’initiative dès la première nuit : parce que… son bourreau est intimidé !
Et les invraisemblances du personnage Lolita se succèdent tout au long du livre, suivant les caprices du personnage HH ; Lolita est son « faire valoir ». HH raconte qu’il est, lui, victime d’un vice abominable qui s’appelle Lolita, et il parvient à se faire passer pour un gars sympathique.
Pour moi, il est là le génie de Nabokov.
Enfin, c’est comme ça que je l’ai vu. Comme l’a bien dit Maria-Rosa, le lecteur est b… dans cette histoire, il est roulé dans la farine du début à la fin.
De Gouge le problème c'est que tu mets ton effectif et ton vécu en jeu.
Tu te "mets" à la place de Lolita.
Si on s'en tient au texte, SJB a raison, on ne sait quasiment rien de ce que ressent Lolita.
Ce fait m'a aidée à saisir ce qui rend lisible l'indicible: cet énorme décalage entre les deux personnages et la façon dont Nabokov les fait vivre dans son livre.
"Et les invraisemblances du personnage Lolita se succèdent tout au long du livre, suivant les caprices du personnage HH ; Lolita est son « faire valoir ». HH raconte qu’il est, lui, victime d’un vice abominable qui s’appelle Lolita, et il parvient à se faire passer pour un gars sympathique.
Pour moi, il est là le génie de Nabokov."
Ca c'est ultra vrai. Je le sentais confusément et n'arrivait pas à le formuler.
Merci SJB!
Tu te "mets" à la place de Lolita.
Si on s'en tient au texte, SJB a raison, on ne sait quasiment rien de ce que ressent Lolita.
Ce fait m'a aidée à saisir ce qui rend lisible l'indicible: cet énorme décalage entre les deux personnages et la façon dont Nabokov les fait vivre dans son livre.
"Et les invraisemblances du personnage Lolita se succèdent tout au long du livre, suivant les caprices du personnage HH ; Lolita est son « faire valoir ». HH raconte qu’il est, lui, victime d’un vice abominable qui s’appelle Lolita, et il parvient à se faire passer pour un gars sympathique.
Pour moi, il est là le génie de Nabokov."
Ca c'est ultra vrai. Je le sentais confusément et n'arrivait pas à le formuler.
Merci SJB!
Et les invraisemblances du personnage Lolita se succèdent tout au long du livre, suivant les caprices du personnage HH ; Lolita est son « faire valoir ». HH raconte qu’il est, lui, victime d’un vice abominable qui s’appelle Lolita, et il parvient à se faire passer pour un gars sympathique.
Pour moi, il est là le génie de Nabokov.
Moi c'est le contraire, qu'on le rende plus sympatique, me le rendrait encore plus antipathique.
J'ai un peu véçu ça avec le Dernier jour d'un condamné, voir ma critique pour comprendre mon raisonnement:
http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/1321
La victimisation, qu'on sorte les violons et qu'on s'en lave les mains, c'est la meilleure pour me mettre définitevement à dos un personnage.
Je n'ai jamais été à plus d'une soixantaine de pages à Lolita, j'avais espéré que la lecture commune m'aurait donné un prétexte pour le terminer, mais j'en ai pas encore envie. Je vais sûrement un jour le lire pour l'écriture et parce que j'ai aimé d'autres oeuvres de l'auteur (en particulier sa nouvelle La Vénitienne).
Moi c'est le contraire, qu'on le rende plus sympatique, me le rendrait encore plus antipathique.
Je vais sûrement un jour le lire
Oui Nance, mais ce n’est pas « on » qui le rend sympathique, c’est lui-même qui se débat comme un beau diable pour se rendre sympathique.
Il se prétend victime, victime de lui-même, victime d’un phantasme qui s’appelle Lolita, il est victime des autres, il plaide, il est jaloux comme un tigre…
Et puis il ne rencontre que des gens désespérément stupide. Et c’est là que Nabokov révèle son talent de caricaturiste hors paire : tous les portraits de tous les personnages qu’il rencontre sont des caricatures tordantes. Enfin, moi j’ai trouvé ça tordant. Mais il met le lecteur de son côté. Le lecteur a l’impression d’être intelligent au dépend des autres.
Encore une fois, le lecteur est roulé dans la farine par ce diable de HH. Enfin, par Nabokov.
J’ai lu ta critique du Dernier Jour du Condamné. Tu es une lectrice sarcastique, je me réjouis que tu nous dises ce que tu as pensé de ce fichu Lolita, puisqu’il est dans ta liste de LAL .
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