Ich bin Prager de Tecia Werbowski

Ich bin Prager de Tecia Werbowski
( Ich bin Prager)

Catégorie(s) : Littérature => Francophone , Littérature => Européenne non-francophone

Critiqué par Sahkti, le 28 septembre 2005 (Genève, Inscrite le 17 avril 2004, 50 ans)
La note : 7 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (40 449ème position).
Visites : 4 416  (depuis Novembre 2007)

Aimer Prague et les siens

Sacha Bell est philologue et musicien, il s'installe à Prague en 1957. Un pays qu'il apprécie, il s'y sent comme chez lui. Peu à peu, ce sentiment d'être pragois le pousse à s'intéresser de très près à la politique du pays, le régime en place et aussi les dissidents, qu'ils soient de l'ombre ou du grand jour. Est-ce la fin de sa tranquilité? Peut-être. Mais c'est aussi le début d'un nouvel apaisement et l'aboutissement d'une certaine quête, celle de soi-même. Malgré la désillusion et la perte de certains espoirs.

Ce texte de Tecia Werbowski est tendre et amer à la fois. Beaucoup d'attachement pour ce Sacha Bell qui s'investit avec passion dans la dissidence tchèque. Prague, une ville que l'auteur connaît bien, puisqu'elle y passe une grande partie de son temps. On devine son affection pour la ville à travers ses lignes et le regard qu'elle pose sur le combat politique (polonaise, elle connaît bien cela aussi) est lucide, non militant (quoique...) et plutôt pertinent.

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Un journal témoin du passé

8 étoiles

Critique de Dirlandaise (Québec, Inscrite le 28 août 2004, 69 ans) - 26 décembre 2008

Ah ! Je l’ai particulièrement aimé celui-là ! Plus j’avance dans l’œuvre de Tecia Werbowski, plus je constate qu’elle étoffe ses histoires malgré leur brièveté. Ici, un homme âgé se penche sur son passé en relisant le journal qu’il a écrit tout au long de sa vie. Alexander Bell est anglais et à l’âge de vingt-six ans, il s’exile à Prague pour y travailler en tant que lecteur d’anglais à l’université Charles. C’est en 1957 qu’il s’installe dans cette ville tant aimée de l’auteure et il y restera toute sa vie durant sauf pour de très courts retours au pays. Il sera non seulement un témoin des événements politiques qui secoueront la capitale tchèque mais aussi un acteur car il aidera un groupe de dissidents ce qui lui vaudra le respect d’un grand nombre de Praguois. Tecia Werbowski avait en main tous les éléments pour en faire une saga, un grand et beau livre et elle a choisi encore une fois de faire court ce qui me fruste un peu car j’aurais aimé qu’elle développe plus ses personnages et en particulier la relation trouble qui lie Mary Stearns et Sacha. Beaucoup d’autres personnages peuplent ce récit mais c’est raconté d’une façon trop écourtée pour que le lecteur s’attache vraiment à eux. Par contre, j’ai beaucoup aimé le personnage de Mary, une femme riche qui semble frivole et égoïste mais dont Sacha apprendra sur elle des secrets qui lui révéleront un autre côté de cette femme complexe et énigmatique.

Ce livre a eu le mérite d’éveiller ma curiosité et de repousser un peu les limites de mon ignorance en ce qui concerne l’histoire de la Tchécoslovaquie car il m’a incité à me documenter sur le fameux « Printemps de Prague » et aussi « La révolution de velours » dont je ne savais pas grand-chose. Un livre qui reprend les thèmes chers à Tecia dont Prague, le passé, les liaisons plus ou moins ratés ou qui auraient pu exister mais ont avorté pour différentes raison dont la différence d’âge entre autres. J’ai aimé car pour une fois, Tecia nous entraîne dans un récit qui ressemble à un livre d’espionnage ce qui lui réussit très bien.

Un livre un peu moins romantique que les autres mais que j’ai lu deux fois tellement je l’ai apprécié.

« Les Tchèques aiment causer, raconter des blagues, des anecdotes, des potins. La brasserie est un phénomène sociopsychologique où règne une atmosphère de vraie démocratie. On peut y rencontrer un ouvrier en bleu de travail maculé de peinture assis à côté d’un doyen d’université ou même d’un ministre ou d’un sénateur. C’est un lieu de repos et de détente, un lieu d’évasion, loin de la réalité, où l’on peut confier ses pensées les plus intimes à un voisin de hasard qui vous comprend, vous console et ne se souviendra plus, demain, après une nuit de sommeil, de votre existence. La brasserie, c’est un centre tchèque de revalidation, c’est l’opposition plébéienne à l’autorité et à la phraséologie officielle, un lieu où l’on parle de choses banales et où, parfois le monde se délivre. »

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