Salammbô de Gustave Flaubert
Catégorie(s) : Littérature => Romans historiques
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Sanglante romance
Suite à une guerre perdue contre Rome, Carthage ne peut/veut payer ses mercenaires. Il s’ensuit une révolte des barbares qui entameront, avec Mâtho et Spendius comme chefs, une guerre contre l’Empire punique. Lors de son retour d’outre-mer, on confie à Hamilcar, Suffète-de-la-mer et père de Salammbô, le commandement des armées de Carthage.
Wow ! Moi qui croyais que « roman classique plat » était un pléonasme. Je dois réviser mon jugement. Flaubert décrit avec une précision et un vocabulaire incroyablement riche (je n’ai pas souvenance d’avoir ouvert un dictionnaire aussi souvent lors d’une lecture) cette bataille épique. Il expose également très froidement les horreurs de la guerre et la cruauté des hommes y prenant part. Les ciseaux et maillets dont on arme les conducteurs des éléphants afin de fendre le crâne de ceux-ci s’ils viennent à paniquer au cours de la bataille, le sacrifice des enfants des riches carthaginois au dieu Moloch, l’écrasement, par les éléphants, des prisonniers barbares dont « Les poitrines craquaient comme des coffres que l’on brise », les barbares prisonniers du « défilé de la Hache » qui sont réduits au cannibalisme pour ne pas mourir de faim, les éléphants auxquels on pose des piques sur les poitrails, des lames au bout des défenses et un énorme poignard au bout de la trompe, sans oublier la crucifixion qui revient tout le long du roman ; tout ceci fait en sorte que l’on se demande si Salammbô n’a pas été écrit par un sadique.
Cependant, je dois admettre que je n’ai jamais lu une aussi belle description de bataille. À part dans Cœur Vaillant au grand écran et Le Seigneur des Anneaux de Tolkien (le livre et non le film, dont les batailles sont aseptisées pour passer, selon moi, le classement « général » de la censure), je suis toujours resté sur ma faim, trouvant que les détails étaient trop limités. Dans Salammbô, Flaubert en dit beaucoup plus, voire peut-être même trop pour certains.
Citation :
- Apprends-nous plutôt, dit en souriant Hamilcar, comment tu as conduit tes galères dans la flotte romaine ?
- J’étais chassé par le vent, répondit Hannon.
- Tu fais comme le rhinocéros qui piétine dans sa fiente : tu étales ta sottise ! tais-toi !
Les éditions
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Salammbô [Texte imprimé] Gustave Flaubert préface de Henri Thomas introduction et notes de Pierre Moreau
de Flaubert, Gustave Thomas, Henri (Préfacier) Moreau, Pierre (Editeur scientifique)
Gallimard / Classique
ISBN : 9782070308781 ; 6,90 € ; 02/06/2005 ; 534 p. ; Poche -
Salammbô [Texte imprimé] Gustave Flaubert édition préfacée, annotée et commentée par Jacques Neefs
de Flaubert, Gustave Neefs, Jacques (Editeur scientifique)
le Livre de poche / Le Livre de poche. Classique
ISBN : 9782253160939 ; 6,40 € ; 30/03/2011 ; 544 p. ; Poche -
Salammbô [Texte imprimé] Flaubert chronologie, présentation, notes, dossier, bibliogr. par Gisèle Séginger
de Flaubert, Gustave Séginger, Gisèle (Editeur scientifique)
Flammarion / G.F.
ISBN : 9782080711120 ; 8,00 € ; 15/03/2001 ; 466 p. ; Broché -
Salammbô [Texte imprimé] Gustave Flaubert préf. de Pascaline Mourier-Casile comment. par Claude Aziza
de Flaubert, Gustave Mourier-Casile, Pascaline (Préfacier) Aziza, Claude (Editeur scientifique)
Pocket / Presses pocket (Paris)
ISBN : 9782266083171 ; 5,00 € ; 09/04/1998 ; 503 p. ; Poche
Les livres liés
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Les critiques éclairs (5)
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réminiscence, relecture à venir
Critique de Pjb33 (Bordeaux, Inscrit le 15 août 2016, 72 ans) - 24 septembre 2016
Je les ai alors engagés à lire ce roman époustouflant, un des plus beaux de la littérature française, à l'écriture d'une splendeur inouïe, luxuriante, et à l'intrigue fascinante. Il fait partie de mes projets de relecture, maintenant que je suis à la retraite, et j'espère le trouver aussi beau que lors de ma première lecture, en 1982.
Il reste mon préféré de Flaubert (avec les "Trois contes", particulièrement "Un coeur simple"), mais il faudrait aussi que je relise "L'éducation sentimentale", que j'ai lu trop jeune pour en saisir les beautés.
J'aime beaucoup les romans historiques, mais dans les romans qui se passent dans l'Antiquité, je classe "Salammbô" au sommet. J'ai aimé aussi "Quo vadis", "Sinouhé l'égyptien" et les deux "Spartacus" (celui de Howard Fast et celui d'Arthur Koestler). Mais, pour la richesse de l'expression verbale, la reconstitution historique, et même la beauté de l'intrigue, le roman de Flaubert est sans équivalent !
Salammbô, Orient rêvé
Critique de Noée (Brocéliande, Inscrite le 30 mars 2011, 30 ans) - 19 avril 2011
C'est cette ambiance orientale qu'on trouve à la fois dans la passion amoureuse de Mâtho, dans la richesse de la cité de Carthage,la splendeur d'Hamilcar, la violence de la guerre et dans chacune des phrases de Flaubert. Profusion de descriptions grandioses, de tableaux surchargés de détails et d'or.
C'est un écroulement de beauté, un amas de pierreries, un tableau de Gustave Moreau à chacune des pages.
Magnifique et un peu mystérieux, ce livre est d'une ambition folle. C'est un roman fou, emporté et soigné à la fois, presque maladif, un monument grandiose.
Salammbô est unique dans l'oeuvre de Flaubert et dans la littérature.
Je n'ai pu que l'aimer, de manière pas vraiment objective, de manière plutôt passionnée.
Un des meilleurs livres jamais écrit
Critique de Orea (, Inscrit le 23 janvier 2006, 30 ans) - 20 novembre 2009
L'impressionnante écriture de Flaubert ( qui aurait - selon ses propres mots - "lutté" contre sa feuille de papier ) donne à l'histoire une dimension mythique, trace sans faille de la patte flauberienne, et se déguste mots par mots, phrases par phrases, chapitres par chapitres.
Une conception difficile, mais à quel prix....
L'opposé de
Critique de Killeur.extreme (Genève, Inscrit le 17 février 2003, 42 ans) - 17 mai 2008
L'opposé de "Madame Bovary", car il ne se passe pas en France, mais à Carthage, ni à l'époque contemporaine de l'auteur, mais avant la naissance du christianisme, et qu'il décrit des batailles sanglantes entre l'armée de Carthage et les Mercenaires, que la ville a refusé de payer après la dernière batailles, au lieu de décrire le quotidien d'une ville de Provence dans laquelle l'héroïne s'ennuie.
Flaubert comme à son habitude, travaille chacune de ses phrases (pour ne pas dire chacun de ses mots) c'est ce qui fait sa particularité, il rature plus qu'il n'écrit selon sa légende.
Juste une remarque concernant la critique principale qui relève la violence du roman, Alexandre Dumas dans la "Reine Margot" (la saint-Barthélémy), Zola "la Bête Humaine" (l'accident provoqué par Flore) et Victor Hugo "Notre-Dame de Paris" (Qasimodo défendant Esmeralda) ne sont pas avares non plus en descriptions "Gore". A lire évidemment, si le style ne vous rebute pas.
Sublime, le meilleur de Flaubert
Critique de Bookivore (MENUCOURT, Inscrit le 25 juin 2006, 42 ans) - 8 avril 2008
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