Dorian, une imitation de Will Self
( Dorian, an imitation)
Catégorie(s) : Littérature => Anglophone
Moyenne des notes : (basée sur 3 avis)
Cote pondérée : (24 568ème position).
Visites : 4 553 (depuis Novembre 2007)
En référence à Dorian Gray
Dorian est jeune, beau et insouciant. Il évolue dans le Londres des années 80, écume les soirées glauques, enchaîne les aventures scabreuses, se drogue quand ça se présente (la description de certaines scènes ferait pâlir Beigbeder lui-même). Il semble qu’il n’y ait ni femme ni homme qui résiste à son charme. Basil Howard, son amant temporaire, LE vidéaste à la mode du moment, lui propose de participer à une expérience unique : neuf caméras le filment, nu ou habillé, s’accaparant son image sous tous les angles. Dorian, même pas flatté car s’extasier devant sa beauté est pour lui normal et courant, accepte. Le résultat est à couper le souffle : dans une pièce plongée dans le noir et entièrement vouée à la gloire du corps de Dorian, neuf moniteurs dévident leur pellicule en même temps, transformant le spectateur en voyeur malgré lui. Néanmoins, peu de personnes verront cette oeuvre d’art unique car Dorian s’approprie les bandes.
Les années passent, le sida s’installe dans la communauté homosexuelle. Dorian passe d’une aventure à l’autre : hommes, femmes, partouzes. Partout où il passe, son élégance et son naturel forcent l’admiration. Autour de lui, nombre de ses amis sont HIV positifs, amis avec lesquels il a eu des rapports sexuels non protégés. Mais Dorian, lui, est en parfaite santé. Il semble d’ailleurs que Dorian soit à l’abri de bien des choses : en dix ans, ses traits n’ont pas évolué... Quant à l’image sur la pellicule, c’est une autre histoire...
J’aime beaucoup Will Self. Alors que « Ainsi vivent les morts » était bourré d’humour et que les thèmes, même graves, étaient dédramatisés et traités parfois légèrement, « Dorian » est pesant : les soirées, la drogue, le sexe dans tous les sens (pas érotique mais cru), l’échangisme, les brimades, le mépris, tous ces éléments collent au livre une atmosphère étouffante. Et Will Self arrive encore à décrire tout ça avec un style prodigieux. Il écrit diablement bien. Un exemple, au hasard : « Les jours et les nuits défilent, stroboscopiques, la circulation est un fleuve de lumière et le temps un déferlement d’ennui ». Comme pour « Ainsi vivent les morts », je tire mon chapeau au traducteur. Le vocabulaire de haute qualité et le style particulier de Will Self ont dû lui donner du fil à retordre...
Les éditions
-
Dorian, une imitation [Texte imprimé], roman Will Self traduit de l'anglais par Francis Kerline
de Self, Will Kerline, Francis (Traducteur)
Points / Points (Paris)
ISBN : 9782020813297 ; 5,72 € ; 13/05/2005 ; 384 p. ; Poche
Les livres liés
Pas de série ou de livres liés. Enregistrez-vous pour créer ou modifier une série
Les critiques éclairs (2)
» Enregistrez-vous pour publier une critique éclair!
Du pour et du contre
Critique de Féline (Binche, Inscrite le 27 juin 2002, 46 ans) - 9 novembre 2005
Le Pour :
La transposition est très inventive. l'inspiration à l'originale est à la fois très libre et très fidèle et ça se révèle être un beau tour de force.
La fin est totalement inattendue et vaut la peine. La surprise vous prend de court.
Comme le souligne SGP, le style est magnifique, à la fois fluide et recherché. Très belle plume!
Le Contre:
J'ai trouvé moins de profondeur dans cette oeuvre-ci que dans celle de Wilde. Les personnages sont totalement superficiels.
L'orgie (c'est le cas de le dire) de sexe, de drogues et de débauches en tous genres nuisent un peu au roman et deviennent lassantes.
En conclusion, une bonne lecture mais si elle souffre selon moi de quelques défauts, qui m'ont déçus.
........................
Critique de Ice-like-eyes (nantes, Inscrite le 26 mars 2005, 40 ans) - 11 août 2005
Je ssui ravie de ta critique ! et promis je donnerai mon avis par la suite ;)
Forums: Dorian, une imitation
Il n'y a pas encore de discussion autour de "Dorian, une imitation".