Dorian, une imitation
de Will Self

critiqué par Saint-Germain-des-Prés, le 11 août 2005
(Liernu - 56 ans)


La note:  étoiles
En référence à Dorian Gray
Dorian est jeune, beau et insouciant. Il évolue dans le Londres des années 80, écume les soirées glauques, enchaîne les aventures scabreuses, se drogue quand ça se présente (la description de certaines scènes ferait pâlir Beigbeder lui-même). Il semble qu’il n’y ait ni femme ni homme qui résiste à son charme. Basil Howard, son amant temporaire, LE vidéaste à la mode du moment, lui propose de participer à une expérience unique : neuf caméras le filment, nu ou habillé, s’accaparant son image sous tous les angles. Dorian, même pas flatté car s’extasier devant sa beauté est pour lui normal et courant, accepte. Le résultat est à couper le souffle : dans une pièce plongée dans le noir et entièrement vouée à la gloire du corps de Dorian, neuf moniteurs dévident leur pellicule en même temps, transformant le spectateur en voyeur malgré lui. Néanmoins, peu de personnes verront cette oeuvre d’art unique car Dorian s’approprie les bandes.

Les années passent, le sida s’installe dans la communauté homosexuelle. Dorian passe d’une aventure à l’autre : hommes, femmes, partouzes. Partout où il passe, son élégance et son naturel forcent l’admiration. Autour de lui, nombre de ses amis sont HIV positifs, amis avec lesquels il a eu des rapports sexuels non protégés. Mais Dorian, lui, est en parfaite santé. Il semble d’ailleurs que Dorian soit à l’abri de bien des choses : en dix ans, ses traits n’ont pas évolué... Quant à l’image sur la pellicule, c’est une autre histoire...

J’aime beaucoup Will Self. Alors que « Ainsi vivent les morts » était bourré d’humour et que les thèmes, même graves, étaient dédramatisés et traités parfois légèrement, « Dorian » est pesant : les soirées, la drogue, le sexe dans tous les sens (pas érotique mais cru), l’échangisme, les brimades, le mépris, tous ces éléments collent au livre une atmosphère étouffante. Et Will Self arrive encore à décrire tout ça avec un style prodigieux. Il écrit diablement bien. Un exemple, au hasard : « Les jours et les nuits défilent, stroboscopiques, la circulation est un fleuve de lumière et le temps un déferlement d’ennui ». Comme pour « Ainsi vivent les morts », je tire mon chapeau au traducteur. Le vocabulaire de haute qualité et le style particulier de Will Self ont dû lui donner du fil à retordre...
Du pour et du contre 6 étoiles

Considérant "Le portrait de Dorian Gray" d'Oscar Wilde comme un chef d'oeuvre, j'ai trouvé intéressante l'idée de Wilf Self d'en faire une imitation transposée à l'époque contemporaine. Mon avis sur ce livre est cependant mitigé, bien qu'il y ait davantage de pour que de contre.

Le Pour :

La transposition est très inventive. l'inspiration à l'originale est à la fois très libre et très fidèle et ça se révèle être un beau tour de force.
La fin est totalement inattendue et vaut la peine. La surprise vous prend de court.
Comme le souligne SGP, le style est magnifique, à la fois fluide et recherché. Très belle plume!

Le Contre:

J'ai trouvé moins de profondeur dans cette oeuvre-ci que dans celle de Wilde. Les personnages sont totalement superficiels.
L'orgie (c'est le cas de le dire) de sexe, de drogues et de débauches en tous genres nuisent un peu au roman et deviennent lassantes.

En conclusion, une bonne lecture mais si elle souffre selon moi de quelques défauts, qui m'ont déçus.

Féline - Binche - 46 ans - 9 novembre 2005


........................ 10 étoiles

Je l'ai acheté il n'y a aps longtemps je compte l'entamer d'ici peu , j'ai demandé des avis à droite à gauche mais j'amais de réponse!
Je ssui ravie de ta critique ! et promis je donnerai mon avis par la suite ;)

Ice-like-eyes - nantes - 40 ans - 11 août 2005