Lignes de fond, précédé de L'Image de John McGahern
Catégorie(s) : Littérature => Anglophone
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Nouvelles de l’Irlande rurale.
Dans ce recueil de nouvelles datant de 1971, Mac Gahern avec pudeur et une écriture minimale règle ses comptes. Son précédent roman a été censuré et il a perdu son poste d’enseignant, Mac Gahern y parlant en termes voilés de sexualité et homosexualité.
Dans la nouvelle initiale, «La Roue» il reprend un thème récurant de son œuvre : la haine d’un père veuf contre l’un de ses fils «Je connaissais la roue, les pères deviennent les fils des enfants».
«Pourquoi nous sommes ici-bas » est un dialogue de deux paysans fieffés menteurs, sûrement célibataires, sur un troisième qui a quitté la région
« L’ignorance et l’ennui qui se dégagent des gens de cette région, c’est terrifiant, simplement terrifiant ».
Ces récits se passent pour l’essentiel dans une Irlande rurale, brimée par l’église catholique, cruelle avec les orphelins dans «Noël».
« Stranhill : La mer » est une exception, décrivant un monde petit bourgeois et une fin surprenante.
Un ancien prêtre, devenue instituteur, revient dans son école le jour où passe le «sergent recruteur» qui marchande avec les parents pour pousser les enfants à rentrer dans les ordres. Un vieil obsédé sexuel trouble deux garçons dans «Lavin». La censure demeure silencieuse.
Ces tranches de vie de gens mesquins, obtus, sexuellement brimés, vieux célibataires sont les antihéros qui peuplent les nouvelles de John Mc Gahern. Certaines annoncent ses romans futurs. A lire.
La courte nouvelle «Corée» a servi de scénario au film du même nom de Cathal Black en 1995.
Les éditions
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Lignes de fond, précédé de L'Image de John McGahern
de McGahern, John
Mercure de France / Domaine Anglais
ISBN : 9782715209411 ; EUR 12,50 ; 01/01/1971 ; 232 p. ; Broché
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Petits récits doux amers
Critique de Dirlandaise (Québec, Inscrite le 28 août 2004, 69 ans) - 31 juillet 2006
« La rue devant la Pension de famille Parkes ; les grains de sable de la rue qui se prenaient dans la fourrure grise de la balle de tennis, son rebondissement sous ma main aussi oiseux que les conversations qui venaient du banc vert planté devant la plate-bande, les cloches rouges des fuchsias éclatant derrière elles avec quelques roses et quelques giroflées, la terre autour des racines tachetée partout de coquillages, en haut le crépi dégradé du mur de la maison. Le ciel se chargeait. La pluie viendrait et les murs se refermeraient sur le vivant après-midi ; les regards chercheraient les fenêtres brouillées, il n’y aurait plus moyen d’échapper aux voix. » (Strandhill : la mer)
Les vendredis soir nous nous agenouillions dans l’espace vide qui séparait les bancs et nous disions : « Mes très chers frères, je m’accuse de toutes les fautes que j’ai commises depuis ma dernière coulpe ; j’ai enfreint deux fois la règle de silence, j’ai omis trois fois de protéger mon regard. » Au-dessus d’un certain rang et d‘un certain âge on ne mentionnait plus la protection du regard, on était censé avoir dépassé tout cela, mais je n’ai jamais atteint ce stade, je me suis fait flanquer à la porte avant de devenir insensible à ce qu’on voyait des filles vers le bas, surtout les jours de vent. » (Le sergent recruteur)
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