L'Esclave libre de Robert Penn Warren
(Band of Angels)
Catégorie(s) : Littérature => Anglophone , Littérature => Romans historiques
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Qu’est-ce que la liberté ?
Amantha Starr est une enfant pleine de vie, adorée et adorant son père, un planteur du Kentucky. Sa mère est morte quand elle était très jeune et elle n’en a gardé aucun souvenir. Son existence est celle dorée des Sudistes, pleine de rire et des attentions des gentils esclaves noirs.
Un jour, tout bascule ; son père meurt dans la fleur de l'âge, et Amantha se retrouve seule. Mais bien pire encore, elle découvre qu’elle est en réalité la fille d'une négresse, d'une esclave dont son père était tombé amoureux. Elle fait désormais partie des biens matériels de la plantation et va être vendue, comme les autres nègres…
L’histoire aurait pu être passionnante, la destinée de cette superbe fille dont la peau est aussi blanche que celle des « Blancs » mais dans les veines de laquelle coule un sang plus foncé, aurait pu me tenir en haleine. J'adore l'histoire du XIXe siècle aux Etats-Unis, la guerre de Sécession, la société sudiste et ses valeurs d'un autre âge, les maisons victoriennes, les grandes robes, les pénibles années d’après guerre, le romantisme et toutes ces choses merveilleuses. Et même la description des batailles et les horreurs de la guerre ne m'effrayent pas. Mais malgré tout le génie littéraire de Robert Penn Warren, il manque quelque chose à ce livre pour qu'il soit, selon mes critères, un livre passionnant.
Le double lauréat du prix Pulitzer nous montre ici avec brio de quoi il est capable. L’écriture est somptueuse, la description du vieux sud, de son agonie, de l’esclavage et de la lutte qui fut celle de l’après-guerre, criante de vérité. Le but de l'auteur est ici plus l'introspection de soi et l'analyse des valeurs qui habitent les personnages. La grande question du livre est celle de la Liberté en général, un point c’est tout.
On a comparé ce livre avec Autant en Emporte le Vent, assurant que ce dernier avait fait injustement de l'ombre à l'Esclave libre. C’est ce qui m'a incité à le lire, mais je dois avouer sincèrement que ces deux livres n'ont rien à voir l'un avec l'autre et que je préfère, et de très loin, le livre de Margaret Mitchell. Autant son livre était plein de vie, d'amour, d’honneur, de fierté, de valeurs, de décence et de bravoure, autant l’Esclave libre est rempli d'amertume, de désespoir, de cruauté, de vulgarité et de douleur.
C’est un livre que je conseillerais aux véritables passionnés d’Histoire, qui se soucient peu de ce qu'il y a autour, ou à ceux qui aiment découvrir un auteur talentueux et ça, Robert Penn Warren l’est sans conteste. Il joue avec les mots comme un musicien confirmé joue de son instrument. Mais Amantha Starr est froide, distante et n'éveille aucune sympathie. Pour moi, la réussite d'un livre dépend aussi des personnages et aucun dans l'Esclave libre n'a éveillé en moi un quelconque intérêt. C'est dommage, mais à aucun instant je ne suis vraiment rentrée dans le livre, même si je dois reconnaître que j’ai appris certaines choses intéressantes. Bon, tout ça est personnel ; peut-être quelqu’un d'autre trouvera-t-il l'héroïne intrigante, fascinante et passionnante… Essayez et donnez-moi votre avis, ça m’intéresse.
Les éditions
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L'esclave libre [Texte imprimé], roman Robert Penn Warren trad. de l'anglais par J. G. Chauffeteau et G. Vivier
de Warren, Robert Penn Chauffeteau, Jean-Gérard (Traducteur) Vivier, Gilbert (Traducteur)
Phébus / Libretto (Paris. 1998).
ISBN : 9782859406608 ; 4,52 € ; 26/05/2000 ; 480 p. ; Poche
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Les critiques éclairs (1)
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Moi non plus je n'ai pas flashé sur le personnage, Sorcius....
Critique de Nirvana (Bruxelles, Inscrite le 7 avril 2004, 51 ans) - 28 mai 2005
Elle est ensuite envoyée dans une pension chic et moderne, qui lui permettra de devenir une jeune fille accomplie tout en développant des idées de droit à la liberté pour tous.
Quand elle apprend le décès de son père, elle a tout juste le temps de se précipiter à la plantation pour assister à sa mise en terre. Et sa douleur est vite remplacée par l'effroi d'apprendre qu'elle est en réalité le fruit de l'union de son père et d'une esclave. Celui-ci laissant des dettes, Amanda est considérée comme faisant partie dorénavant des biens à vendre.
Elle est emmenée séance tenante à la Nouvelle-Orléans, pour être vendue comme esclave, et se fera heureusement acheter par Hamish Bond, un homme progressiste souhaitant la traiter comme une femme et non comme une esclave. Il lui laissera le temps de venir à lui, librement, de son plein gré.
Mais ceci n'est qu'une étape dans la vie d'Amanda Starr, la guerre s'annonce et va transformer irrémédiablement le monde.....
Il faut vite s'éloigner des considérations romanesques de ce résumé, et ne pas le comparer à "Autant en emporte le vent" (que j'ai adoré);
Ici, l'auteur traite avec un réel talent des descriptions luxuriantes de la beauté du Sud, mais s'attarde surtout, au travers d'une page d'Histoire très bien documentée, sur la crise identitaire de son personnage. Ce sont d'incessantes introspections par l'héroïne sur sa condition, sur l'image qu'elle a toujours pensé donner d'elle-même, et sur le brutal rappel de sa nouvelle condition, puisqu'elle doit dorénavant s'assimiler à la race noire, qui a toujours été présente dans sa vie, mais d'une manière docile et imperceptible, juste pour la servir. Amanda oscillera constamment entre deux réalités, deux identités, et ce tout au long de sa vie, bien après que la guerre soit terminée, et que la condition noire ait changé.
Cependant, ce personnage ne m'a pas beaucoup émue, je la trouve moi aussi froide, parfois insensible, et peu maître de son destin. (ce n'est que mon opinion qui entre ici en ligne de compte, puisque Robert Penn Warren présente justement un personnage qui n'a pas choisi sa condition, mais en est plutôt victime- simplement je préfère le caractère d'une Scarlett O'Hara). Par contre, j'ai adoré le personnage d'Hamish Bond, tourmenté et tentant de se délivrer d'un sordide passé de trafiquant d'esclave.
En fait l'envie de lire ce roman m'est venue parce que j'en ai vu le film qui en a été tiré avec Clark Gable, et modifié à la sauce hollywoodienne, je l'ai préféré.
Mais je pense qu'il plaira plus aux amateurs de romans historiques plus psychologiques que romanesques.
L'auteur a été triple lauréat pour le prix Pulitzer, d'abord pour un de ses romans, ensuite deux fois pour ses poésies. Il fut auteur, poète, professeur d'université et critique d'auteurs tels que Conrad, Hemingway, Faulkner.... auquel il fut d'ailleurs comparé. La liste de ses oeuvres est longue, et je ne manquerai pas de m'y intéresser. ...son écriture est vraiment belle et très poétique.
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