Cent onze haiku de Matsuo Bashō

Cent onze haiku de Matsuo Bashō

Catégorie(s) : Théâtre et Poésie => Poésie

Critiqué par Kinbote, le 19 juin 2005 (Jumet, Inscrit le 18 mars 2001, 65 ans)
La note : 7 étoiles
Moyenne des notes : 7 étoiles (basée sur 3 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (27 306ème position).
Visites : 5 982  (depuis Novembre 2007)

Le moine poète

Ce qui m’a frappé à la lecture de ces haikus, c’est la contiguïté dans le même tableau du son et de l’image, comme des images arrêtées de la nature et de l’humanité, des pubs pour la contemplation.

Le lever du jour –
Tournoyant dans la brume
La voix de la cloche

Le mouvement pris sur fond de bruits...

Pétale après pétale
Tombent les roses jaunes –
Le bruit du torrent

Des chutes prises sur le vif un peu à la façon dont Delacroix disait qu’il dessinait un homme qui tombe...

Tombée d’un brin d’herbe
Elle s’envole à nouveau –
La luciole

Ici, le bruit est affecté d’une couleur...

La mer s’assombrit –
Le cri des canards sauvages
Est vaguement blanc

Des constats de disparition...

Au bord du chemin
Un hibiscus – le cheval
Vient de le manger !

Ce qui repose le regard : la brume, un ciel obscurci...

La pluie brumeuse
Un jour sans voir le mont Fuji –
Que c’est agréable !

Parfois des nuages
Viennent reposer ceux qui
Contemplent la lune !

C’est la modification des conditions athmosphériques qui fait voir...

Même un cheval
Arrête mon regard –
Matin de neige !

La lune couchée
Il ne reste que la table
Et ses quatre coins

La première neige –
Et le pont presque achevé
En est recouvert !

Le spectacle de la nature produit l’admiration...

Le champ de colza –
Les moineaux prennent des mines
D’admirateurs de fleurs

Le faiseur de haiku est un homme seul qui recherche la sympathie des espéces vivantes, de la nature...

Malade en voyage
Mes rêves parcourent seuls
Les champs désolés

...
Ceci dit, « le mieux », c’est d’aborder le haïku sans a priori ni idée préconçue. De le laisser venir à soi dans la simplicité de ses mots.
Et puis, la beauté du nombre 111...

Basho doit son nom au bananier. Un basho lui sera offert par ses disciples, un autre ornera sa tombe.
Il est mort en 1694 à l’âge de 50 ans.

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Bash... â ?!

5 étoiles

Critique de Neveroes (Tournai, Inscrit le 28 mai 2005, 35 ans) - 27 août 2005

Malgré la qualité esthétique de l'ouvrage et la pertinence de certaines annotations, cette collection de cent onze haiku d'un des plus grands maîtres du genre m'a déçu par quelques erreurs dans la retranscription en alphabet latin de la prononciation du texte japonais qui me font craindre des erreurs plus importantes dans la traduction des haiku (cf. page 35 où le caractère "ma" est interprété comme un caractère "mo", et il y a d'autres exemples).

Je ne peux que conseiller à ceux qui veulent découvrir le haiku de se procurer au plus vite l'anthologie du poème court japonais publiée chez Gallimard.

"Les sons et les parfums tournent dans l'air..."

10 étoiles

Critique de Fee carabine (, Inscrite le 5 juin 2004, 50 ans) - 20 juin 2005

Ce recueil de Matsuo Bashô fut l'une de mes premières incursions dans la poésie japonaise, et c'est resté une des plus belles. Ces cent onze haiku de Bashô sont autant de perles, condensations d'images, de sensations évanescentes, de sons et de parfums. Autant d'invitations à la contemplation et au rêve...

Mais plutôt que de longs discours, voici quelques haiku qui m'avaient particulièrement plu:

La cascade claire -
les aiguilles de pin vertes
tombent dans les flots

Temple de Suma
j'entends la flûte qui s'est tue
dans l'ombre des arbres

Sur une branche morte
un corbeau s'est posé -
crépuscule d'automne

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