Méchamment dimanche de Pierre Pelot

Méchamment dimanche de Pierre Pelot

Catégorie(s) : Littérature => Biographies, chroniques et correspondances

Critiqué par Bachy, le 6 juin 2005 (Inscrit le 10 avril 2004, 60 ans)
La note : 9 étoiles
Moyenne des notes : 6 étoiles (basée sur 3 avis)
Cote pondérée : 4 étoiles (49 771ème position).
Visites : 5 313  (depuis Novembre 2007)

Jeunesse retrouvée

Pierre Pelot
Zan, bientôt douze ans, habite avec son père veuf, Marcel Dieude dit le grand Marcel, ouvrier chargé de la chaufferie et éventuellement de l'atelier de menuiserie du tissage des Ajols. Les fantômes de sa mère et de son jeune frère hantent encore la maison…Malgré son jeune âge, Zan ou « Bout d’Zan ou P’tit Grand Marcel » est le chef d'une bande de « galichtrés », Tipol, Tonto, Belette et sa jumelle Zita. Certains de ces garnements sont rassemblés la nuit du 13 juillet 1957, dans le cimetière pentu du village de St-Maurice-sur-Moselle. Zan, après avoir imprudemment parlé d’une trappe et d'un souterrain secret, n'avait pas prévu la venue de « ce grand con de Nano Grandgirard », un rival, qui le jette dans le trou avec son copain Tipol. De cet incident humiliant va naître un désir de vengeance, attisé par la jalousie, surtout lorsqu’il voit l'adolescente Angèle s'intéresser à Grandgirard ! La guerre des bandes est déclarée, riche en épisodes angoissants ou tragiques, telle l’attaque d’un train par des « Indiens », munis d'arcs aux flèches acérées. Suivra l’incendie criminel... Zan devient angoissé et épouvanté. Il voit le monde entier le menacer d' « aplatissement », un sentiment bientôt renforcé par un insupportable sentiment d'injustice. Il y a quelques années, son petit frère est mort alors qu'il était sous sa surveillance. De désespoir, sa mère s'est suicidée et son frère disparu s'est réincarné dans le chien de la famille, Jean-Claude, chien avec lequel l'enfant converse normalement. Quant à l’assistante sociale, Méline Baillon, apparentée à la famille Baillon, propriétaires et patrons du tissage, qui a entamé une liaison avec son père, Zan ne le supportera pas ! Jugé comme un meneur, il est menacé par son père d’être envoyé en pension à l’école Saint-Joseph de Remiremont. 2004. Un drame provoque le retour au village d'un certain Jip Barthe, commissaire de police retraité, dont on devine très vite qu'il a bien connu le forcené Paul Barcot, dit l’Attendeur, un vieil homme du village, lequel vient d'abattre froidement cinq ouvriers en train de démolir une vieille maison afin d'améliorer les routes.
A l'intérieur de ce récit sur le passage de l'adolescence à l'âge adulte, Pelot déploie son talent de conteur. Baigné dans une ambiance de village, avec ses non dits, ses personnages, nimbé de relents fantastiques et policiers, basé sur le remords la culpabilité. « Méchamment dimanche » est le récit d'une superbe amitié et d'un copain ignoré.

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Eté meurtrier

6 étoiles

Critique de Heyrike (Eure, Inscrit le 19 septembre 2002, 56 ans) - 28 mars 2011

Eté 1957, Zan, Tipol, La Belette et sa sœur Zita sont parés pour parcourir les chemins d'aventures qui les attendent. Dans ce petit village des Vosges, les occasions ne manquent pas pour créer l'événement qui leur permettra de graver à tout jamais dans leur mémoire les souvenirs d'enfances. Mais sur ces chemins se dresse Nano Grandgirard, un grand imbécile, qui va déclencher les hostilités. La guerre est déclarée, la bande de Zan se prépare à l'affrontement en fourbissant ses armes et en organisant des stratégies de guérilla.

Le père de Zan a bien changé depuis quelques temps. Depuis qu'il a cessé de boire, il se préoccupe beaucoup plus de son fils. Leur relation s'en ressent. Jusqu'à lors, Zan était livré à lui-même et il s'accommodait plus ou moins des titubations de son père. Mais la sobriété ne s'installe pas seule dans leur existence commune, Méline occupe de plus en plus de place dans la vie de son père. Très vite, Zan comprend que Méline est bien plus qu'une amie pour son père. Et ça il ne peut pas l'accepter. Comment son père peut-il envisager de laisser une autre femme prendre la place de sa mère décédée quelques années plutôt ? Petit à petit, germe dans sa tête l'idée qu'il doit empêcher cela à tout prix. Un deuxième champ de bataille s'ouvre désormais.

Un roman très bien construit qui s'articule entre les aventures de jeunesse d'une bande de gamins et le drame familial qui se noue en arrière plan.

Long comme un dimanche sans croissants

3 étoiles

Critique de Bidoulet (, Inscrit le 18 octobre 2005, 56 ans) - 2 novembre 2005

Pour ceux qui voudraient gagner du temps et se jeter plus rapidement sur le Monde Vacillant de Cynthia Ozick ou sur la passionnante Malédiction d'Edgar de Marc Dugain, on peut résumer ainsi les deux cents premières pages : 1957, pour se venger d'un mauvais camarade dont ils sont les souffre-douleur, une bande de garnements fabrique des arcs et tire des flèches sur un train où est censé être monté l'objet de leur rancune. La "pitrerie ferroviaire" va déclencher une série d'accidents mortels.
En 2004, un homme tire sur un groupe d'ouvriers en train de démolir une vieille maison : cinq morts. Un mystérieux visiteur, journaliste ou policier ?, vient traîner sur le lieu du massacre. Quel est le rapport entre les deux séries d'événements survenus à cinquante ans de distance ?

Il faut donc passer les deux cents premières pages pour que le récit s'emballe sur un rythme enfin trouvé. Car le paradoxe de ce roman de Pierre Pelot c'est la lenteur de son rythme, au moins pour toute sa première moitié. Les chapitres, qui correspondent à des scènes bien limitées, traînent en longueur. Les dialogues semblent ne vouloir jamais conclure. Il faut attendre encore et encore pour que l'intrigue daigne se dévoiler. Les personnages donnent l'impression de parler pour ne rien dire ou si peu qu'il apparaît que le seul objectif de leurs dialogues est de donner une vie tangible, une certaine consistance à ces chamailleries, bouderies et autres jeux d'enfants dans les Vosges des années cinquante.
Il serait exagéré de dire qu'il est possible de sauter quelques pages. On peut toutefois allègrement passer des paragraphes - qui plus est ceux des dialogues - sans perdre le fil de l'histoire. Quant à moi, j'en ai profité pour mettre en pratique une technique de lecture rapide.

La quatrième de couverture allèche le lecteur toujours bien pensant et avide de découvrir Le Livre de l'Année en précisant qu'il s'agit d'un roman d'apprentissage. Il est fait référence à la Guerre des Boutons. Pour ma part, j'ai souvenir que l'œuvre de Louis Pergaud était sensiblement plus captivante.

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