Les fausses innocences de Armel Job
Catégorie(s) : Littérature => Francophone , Littérature => Policiers et thrillers
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Apre et suffocant
Dans cette partie de la Belgique, qui n'appartient à "personne", qui fut le théâtre de déchirements, d'annexions forcées entre l'Allemagne et la Belgique, l'atmosphère demeure lourde, pesante et âpre. Au village de Niederfeld, Roger Muller, le bourgmestre, recueille le témoignage éploré de Mathilda Stembert, épouse du docteur. Ce dernier est déclaré mort, d'un accident de voiture, en Allemagne de l'Est. Toutefois, Roger avait surpris, la veille au soir, ledit Docteur Stembert, en panne de voiture, égaré en pleine forêt, avant d'être secouru, à contre-coeur, par Roger qui l'a déposé chez lui, devant la grille de leur villa. Mais ça, Roger ne peut l'avouer. Au contraire, il devine que Mathilda est en train de mentir. La veille, le docteur lui confiait qu'il venait de se disputer violemment avec son épouse car il lui annonçait qu'il la quittait, pour une autre.
Couvrir les mensonges de Mathilda, préserver un secret qu'il croit être le seul à détenir peu à peu les morceaux du puzzle, ainsi Roger s'embarque vers une complicité de crime, uniquement parce qu'il reste éperdument amoureux de Mathilda, depuis sa toute jeune adolescence, avant qu'il ne parte sur les fronts de l'est et rentre en apprenant le mariage de celle-ci avec le docteur.
"Les fausses innocences" indique implicitement l'anachronisme ambiant du roman : n'est pas coupable celui ou celle qu'on pense ! Loin de là. Le roman s'enfonce vers une noirceur, une âpreté très palpable, que les caractères des principaux acteurs de ce drame accentuent. On se croirait presque dans du Simenon, une atmosphère confinée, un vase clos, des ressentiments, des secrets, des mentalités cloisonnées, bref... l'auteur dresse au scalpel un roman noir, glaçant et vif comme un coup de vent par un soir de tempête. Cela nous embarque de sitôt, la plume est subtile et grinçante. Un très bon roman !
Les éditions
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Les fausses innocences [Texte imprimé], roman Armel Job
de Job, Armel
R. Laffont / HORS COLLECTION
ISBN : 9782221104101 ; 22,00 € ; 01/02/2005 ; 212 p. ; Broché
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Les critiques éclairs (6)
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Décidément excellent !
Critique de Catinus (Liège, Inscrit le 28 février 2003, 73 ans) - 28 août 2018
Un roman rondement mené par le décidément excellent Armel Job.
Extraits :
- La médecine, si tu penses que je crois à la médecine ! Quelques recettes pour accompagner la nature. Mais empêcher le mal, c’est une toute autre affaire.
- Amélie ouvre le café Zur Post pendant la messe du dimanche en souvenir de son mari, qui était socialiste. Les catholiques votent quand même pour moi à cause de maman.
- Moi, le dimanche, je lis. Tous les mois, j’emporte un livre de la bibliothèque publique. Je suis le seul lecteur. Le bibliothécaire était l’ancien instituteur. Autrefois, les enfants et les parents lisaient par crainte de lui. Depuis qu’il est mort, les gens sont soulagés.
- Il fait partie du BROL (Belgarum Redemptio Optione Latininatis, « le salut de la Belgique pour l’adoption du latin », un groupuscule qui a trouvé la solution miracle à la question linguistique.
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De ce roman, il a été tiré un téléfilm :
https://tvlux.be/video/info/…
Apparences trompeuses
Critique de Pacmann (Tamise, Inscrit le 2 février 2012, 59 ans) - 16 septembre 2017
On retrouve en filigrane plusieurs messages distillés par l’auteur notamment sur la tolérance mais il faut avant tout prendre ce livre comme il est, soit un drame familial rural, thème ou trame récurrent utilisé par l’auteur. On y trouve aussi cette ambiance particulière des zones frontalières où l'identité des uns ou des autres reste parfois difficile à cerner et se décline au fil des générations.
Le lecteur ne comprendra le véritable sens du titre qu’après avoir tourné les dernières pages de ce très bon roman parfumé de la profondeur et de la rudesse des personnages vivant dans l’Ardenne belge.
Secrets de famille
Critique de Marvic (Normandie, Inscrite le 23 novembre 2008, 66 ans) - 3 août 2013
Il reconnaît le docteur Stemberg, et malgré son antipathie, il s'arrête et le fait monter dans sa voiture. Celui-ci lui explique qu'il quitte Mathilda sa femme mais qu'un accident de voiture l'a immobilisé à quelques kilomètres de chez lui.
Mais Mathilda, ce n'est pas n'importe qui et Roger ne peut admettre cette désertion. Alors il va ramener l'homme devant sa maison.
C'est donc surpris et incrédule qu'il croise Mathilda à la mairie venue déclarer le décès de son mari dans un accident de voiture. De plus, l'accident ayant eu lieu en Allemagne, pas de témoin, pas de document officiel et surtout pas de cadavre.
Tout doucement Armel Job va nous emmener dans l'enquête de Roger, dans ses choix entre la vérité et l'amour et nous dévoiler le passé de chacun des personnages.
Avec toujours autant de subtilité, il va nous faire douter de l'un, puis de l'autre, pour finalement nous surprendre comme à son habitude. Et l'on se dit encore une fois que l'on aurait pu y penser!
Suspense à volonté.
Critique de Mimi013 (, Inscrite le 13 novembre 2009, 31 ans) - 13 novembre 2009
Les situations ne sont pas lassantes, les descriptions sont adéquates: ni trop longues, ni trop courtes. J'ai laissé souvent place à mon imagination. Durant ma lecture, je suis entrée totalement dans l'histoire en m'identifiant aux personnages. Cette sensation est extraordinaire, ceci est la preuve que l'oeuvre est de qualité.
L'auteur expose beaucoup d'indices sur le meurtrier. Cependant, le lecteur n'est pas dupe. Au début de l' intrigue, on se doute de l'identité de l'assassin. Ensuite, on s'aperçoit que le but de l'écrivain était de nous surprendre à la fin .
Je conseille à tout le monde de le lire. Il est adapté à tout type d'amateur, en particulier aux personnes qui apprécient le suspense et les enquêtes policières.
Admirable
Critique de Campanule (Orp-Le-Grand, Inscrite le 10 octobre 2007, 62 ans) - 1 novembre 2007
Un livre qui porte bien son titre
Critique de Pascale Ew. (, Inscrite le 8 septembre 2006, 57 ans) - 8 octobre 2006
On croit qu’on a tout compris dès le début, qu’il n’y a pas de mystère et on se croit très malin, mais on tombe de haut vers la fin. C’est l’histoire entre autres d’un raté, d’un homme qui a loupé un train en matière d’amour, qui n’a pas vraiment réussi professionnellement, qui est dominé par une mère acariâtre chez qui il vit toujours à 40 ans passés, mais pour une fois, il s’agit d’un personnage qui n’en reste pas moins attachant et sa description est très réaliste. Je trouve la deuxième narratrice un peu moins sympathique, plus difficile à cerner. L’histoire se déroule en 1962 et fait de nombreuses références à la seconde guerre mondiale et aux séquelles qu’elle a laissées derrière elle.
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